Portugal

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Portugal : descriptif

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Portugal

Le Portugal, en forme longue la République portugaise, en portugais : República Portuguesa, est un pays d'Europe du Sud, membre de l'Union européenne, situé dans l'Ouest de la péninsule Ibérique

Délimité au nord et à l'est par l'Espagne puis au sud et à l'ouest par l'océan Atlantique, ce pays est le plus occidental de l'Europe continentale

Fondé en 1143, c'est le plus vieil état-nation d'Europe et ses frontières terrestres internationales, établies au milieu du XIIIe siècle, sont parmi les plus anciennes encore en vigueur en Europe et dans le monde. Le Portugal comprend également les archipels des Açores et de Madère, deux régions autonomes situées dans le nord de l'océan Atlantique, pour une superficie totale de 92 090 km2

Membre fondateur de l'OTAN, le Portugal est étroitement lié politiquement et militairement avec l'ensemble des autres pays occidentaux

Il est également membre de l’OCDE, de l'ONU, du conseil de l'Europe et de l’espace Schengen et est l'un des pays fondateurs de la zone euro

Le Portugal entretient en outre d'importantes relations avec l'Espagne et la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie, qui sont ses cinq plus importants partenaires commerciaux. Fondé au XIIe siècle, le royaume de Portugal devient au XVe siècle l'une des principales puissances d'Europe occidentale, jouant un rôle majeur dans les Grandes découvertes et se constituant un vaste empire colonial en Afrique, en Asie, en Océanie, et en Amérique du Sud

La puissance du pays décline à partir du XVIIe siècle

La monarchie portugaise est renversée en 1910, à l'issue d'un soulèvement militaire qui contraint le roi Manuel II à l'exil

La Première République portugaise (en portugais : Primeira República) est le régime politique en vigueur au Portugal entre la fin de la monarchie constitutionnelle marquée par la révolution du 5 octobre 1910 et le coup d'État militaire du 28 mai 1926

Puis, pendant plus de quarante ans, le pays est soumis au régime autoritaire d'António de Oliveira Salazar, jusqu'à la révolution des Œillets de 1974 qui met fin à la dictature et restaure la démocratie dans le pays

L'économie du Portugal a alors connu un essor important

Il devient à la fin du XXe siècle un pays développé selon les standards européens, économiquement prospère, socialement et politiquement stable

En 2011, la dégradation économique mondiale conduit le Portugal à la récession et provoque une crise socio-économique et politique

Le Portugal doit également relever le défi du renouvellement des générations, le pays a en effet en 2014 la fécondité la plus faible d'Europe et une des plus faibles au monde avec seulement 1,23 enfant par femme

En 2022, le taux de natalité du pays est remonté à 1,43 enfant par femme. Durant la dictature de 1926 à 1974 près d'un million et demi de Portugais sont partis travailler en dehors du pays pour fuir la pauvreté de la campagne et les guerres coloniales

Les fortes zones d'émigration portugaise sont le Brésil, les États-Unis, la France, le Luxembourg (14,5 % de la population totale du pays), la Suisse, l'Argentine, le Venezuela, le Canada, ainsi que la principauté d'Andorre, 16 % de la population d'Andorre est portugaise

Avec plus de 30 millions de luso-descendants (descendants portugais) dans le monde, la diaspora portugaise est à l'heure actuelle l'une des principales diasporas européennes et mondiales. Le tourisme, principalement balnéaire, est une ressource très importante, notamment en Algarve et dans la région de Lisbonne

Le climat subtropical de Madère et ses paysages singuliers en font une destination touristique appréciée

Le Portugal est l'un des pays les plus visités d'Europe avec 12,7 millions de touristes en 2019

Il est également un grand pays viticole, réputé notamment pour le vin de Porto

Le Portugal est par ailleurs le premier producteur mondial de liège

Le Portugal rayonne enfin grâce aux grands événements qu'il organise

Sa capitale, Lisbonne, a ainsi accueilli l'Exposition universelle sur le thème des océans en 1998

Il s'est également porté candidat, conjointement avec l'Espagne, à l'organisation de la coupe du monde de football 2018 après avoir été l'hôte du championnat d'Europe en 2004.

Histoire

Préhistoire, Antiquité pré-romaine et romaine

Une gravure rupestre de la vallée de Côa.

Les plus anciennes traces de civilisation retrouvées au Portugal datent du Paléolithique : peintures et gravures rupestres des grottes d'Escoural (Alentejo), de Mazouco (Tras-os-Montes) et surtout de Vale de Côa, datées entre 22000 et La majorité de ces traces se trouvent au nord du Tage, témoignant de l'existence de peuples de chasseurs-cueilleurs. Vers , les Ibères peuplent l'intérieur des terres de la péninsule. Ce territoire prend dès lors le nom de « péninsule Ibérique ».

Le cromlech des Almendres.

Entre 4000 et , le Portugal et la Galice voient se développer une culture mégalithique originale par rapport au reste de la péninsule, caractérisée par son architecture funéraire et rituelle particulière, et par la pratique de l'inhumation collective. On peut encore trouver dans le pays de nombreuses traces monumentales, la plupart dans l'Alentejo : le cromlech d'Almendres près d'Évora, ceux de Vale Maria do Meio ou de Portela de Mogos, ainsi que le dolmen de Zambujeiro.

L'âge du bronze voit l'établissement de contacts maritimes entre le littoral atlantique et celui de la Bretagne, et des îles Britanniques alors que le sud de la péninsule entretient des liens commerciaux avec la Méditerranée : des Grecs et des Phéniciens venus de l'actuel Liban, ainsi que leurs descendants carthaginois, y installent de petits comptoirs commerciaux semi-permanents. Le moteur de ce commerce est la richesse de la péninsule en métaux (or, argent, fer et étain), ainsi que le salage du poisson de l'Atlantique, réputé dans le bassin méditerranéen.

La Citânia de Briteiros, dans la province du Minho, est le site de l'âge du fer le mieux conservé du Portugal.
L'empire romain au  siècle.

Durant l'âge du fer, un peuple indo-européen s'établit dans la région. Ils occupent bientôt le centre et l'ouest de la péninsule, vivant regroupés en petits noyaux de population isolés, établis sur les hauteurs avec des habitations circulaires (castros), et pratiquant l'agriculture et l'élevage. Chaque maison (150 environ) est défendue par une enceinte (comme on peut en voir dans la Citânia de Briteiros). On trouve aussi dans ces regroupements un édifice funéraire. Comme ils maîtrisent le fer, le travail de la terre devient plus efficace, les cueillettes augmentent, améliorant par la même les conditions de vie et la démographie. Les Lusitaniens occupent une partie du territoire actuel du Portugal et les provinces espagnoles du León et l'Estrémadure. Ils parlent leur propre langue, et s'étendent peu à peu vers l'Estrémadure.

La présence romaine est ancienne et déterminante dans la culture ; les usages et la langue lusitaniens sont fortement latinisés. Le peuplement romain proprement dit commence au après la conclusion de la paix entre les Lusitaniens et Jules César (en 48 occupation par les Suèves précédant l'époque wisigothique est partielle et discrète.

Conquête germanique : les royaumes suève et wisigoth

Le royaume suève en vert et le wisigoth en orange

Au début du Suèves, les Vandales (Silinges et Hasdingi) et leurs alliés, les Sarmates et les Alains envahissent la péninsule Ibérique où ils forment un royaume sous la direction du roi suève Herméric.

Le Royaume suève est un royaume germanique post-romain établi dans les anciennes provinces romaines de Gallaecia et du Nord de la Lusitanie. Vers 410 et au Herméric eut conclu un traité de paix avec les Gallaeci avant de la transmettre à sa mort à Rechila, son fils. Un fœdus concédé par Rome légitime par ailleurs sa fondation. Il est le premier royaume du haut Moyen Âge qui frappe monnaie pour signifier son existence. En 448, Rechila meurt, laissant le soin de poursuivre l'expansion à Rechiar. Le Royaume suève, qui essaye à plusieurs reprises d'étendre son territoire, conserve son indépendance jusqu'en 585, lorsqu'il est annexé par les Wisigoths, devenant la sixième province du Royaume wisigoth d'Hispania.

Depuis sa défaite contre les Francs à la bataille de Vouillé en 507 et la chute de Toulouse en 508, le Royaume wisigoth s'est replié en Hispanie, avec Tolède pour capitale. Après la soumission du Royaume suève et sa capitale Bracara (aujourd'hui Braga) en 584-585, la péninsule Ibérique est gouvernée par les Wisigoths jusqu'en 711, année de la bataille du Guadalete, véritable tournant dans la conquête du royaume par les troupes musulmanes.

Conquête arabo-musulmane et période du Gharb Al-Andalus

La péninsule Ibérique au plus fort de l'avancée omeyyade.

La conquête musulmane de l'Hispanie par les Omeyyades se fait à partir du Maghreb. Après avoir battu les Wisigoths en 711, les armées arabo-berbères, de Tariq ibn Ziyad occupent en trois mois la majeure partie de la péninsule Ibérique (à l'exception d'un réduit chrétien dans le Nord, qui se constitue en royaume des Asturies). L'occupation se fait sous l'autorité de Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur omeyyade de l'Ifriqiya et général des troupes musulmanes. Dans la foulée de la conquête de la péninsule et de la Septimanie, les armées musulmanes remontent en 719 vers Narbonne, débarquent en Sicile en 720, puis en Sardaigne, en Corse et dans les îles Baléares en 724. L'ancienne Lusitanie romaine est alors intégrée dans le vaste empire omeyyade de Damas sous les noms d'al-Tagr al-Adna  (Marca Inferior) et de Gharb al-Ândalus. Très vite cependant, des tensions apparaissent entre les chefs berbères, arabes et Damas au sujet du partage du butin des vaincus,. Et des particularismes liés à l'histoire spécifique de la région émergent. En 750, la péninsule Ibérique passe sous le joug d', qui crée et donne son indépendance à l'Émirat de Cordoue, élevé au statut de Califat de Cordoue en 929.

Royaumes des Taifas en 1037.

À la chute du Califat en 1031, l'Hispanie musulmane, qui se fragmente, est partagée entre 23 roitelets indépendants : c'est la période des Reyes de taïfasmuluk at tawaif en arabe. La plus grande partie de la Lusitanie relève alors de la Taïfa de Badajoz des Aftasies, et de la Taïfa de Séville des Abbadides. Pris dans des jeux d'alliances et des guerres intestines, les gouverneurs de ces taïfas se proclament émirs et lient des relations diplomatiques avec les royaumes chrétiens. D'un point de vie socio-économique et culturel, cette période correspond à un âge d'or musulman en Lusitanie. L'émulation qui se crée entre les différentes taïfas entraîne une mise en valeur soignée du territoire : développement des villes, du commerce, de la navigation, des sciences, de la littérature, et particulièrement de la poésie de cour mozarabe. En revanche politiquement et militairement, les musulmans désunis et parfois en rivalité ont plus de difficultés à contenir l'avancée des chrétiens, qui jouent habilement de leurs dissensions. Cette période de fragmentation prend un terme avec l'avancée des Almoravides venus du Maroc en 1086 lors de la Bataille de Sagrajas, puis des Almohades venus également de Marrakech en 1147 à la suite de la Deuxième période de taïfas. Du almoravides et almohades dominent l'ancienne Lusitanie romaine.

L'Empire Almoravide en 1100.

D'un point de vue administratif, la Lusitanie musulmane est partagée en deux régions : Al-Tagr Al-Adna , ou la « Marche Inférieure », qui correspond approximativement aux actuelles régions Centre, de Lisbonne et du Ribatejo, et le Gharb Al-Andalus, qui correspond aux actuelles régions de l'Alentejo et de l'Algarve. Ces deux grandes régions sont elles-mêmes divisées en différents districts nommés Kura. À son apogée, Gharb Al-Andalus est constitué de dix kuras, dont chacune possède une capitale. Les principales villes de l'époque sont Beja, Silves, Alcácer do Sal, Santarém, Lisbonne ou Coimbra. L'occupation musulmane se révèle particulièrement structurante au sud du Mondego, et surtout du Tage, dans les territoires directement sous influence andalouse et rechristianisés tardivement (vers 1249). Silves connaît un rayonnement culturel jusqu'au Mertola joue un rôle économique par les échanges maritimes fluviaux.

La population musulmane de la province est constituée d'Arabes, de Berbères et d'Ibères convertis de force ou non à l'islam. Issus de prestigieuses familles, les Arabes sont essentiellement originaires du Yémen. Bien que minoritaires, ils constituent l'élite des armées et de l'administration musulmane. On les retrouve notamment dans les villes de Séville, Beja, Huelva jusqu'aux côtes d'Alentejo. Peu nombreux, et regroupés en fonction de leur tribu d'origine, ils forment un groupe solidaire jusqu'au . Les Berbères originaires des montagnes d'Afrique du Nord sont, quant à eux, essentiellement des nomades. Ils constituent la majorité des occupants venus de l'extérieur. D'abord installés dans le nord, ils sont chassés par le roi des Asturies et viennent s'installer dans le sud du Gharb, où ils surpassent rapidement en nombre les Arabes. Enfin, les Ibériques convertis à l'islam et nommés muwallads forment le groupe musulman majoritaire.

Localisation des œuvres mozarabes à travers la péninsule.

Au départ, la situation des chrétiens dépend de la manière dont leur ville s'est rendue aux conquérants arabo-berbères. Lorsqu'elle a capitulé pacifiquement comme à Mérida, Beja ou encore Évora, les nobles wisigoths sont autorisés à conserver leurs terres, si bien que certains documents attestent la présence de très riches propriétaires terriens wisigoths jusqu'au  siècle et l'Église, elle aussi, peut conserver ses terres. En revanche si, comme à Séville, la ville s'est révoltée face à l'arrivée musulmane, les Arabes divisent les terrains des nobles et les réattribuent à un grand nombre de personnes comme aux serfs, favorisant ainsi les petites propriétés qui caractérisent par la suite certaines régions du Portugal. Ces derniers, opprimés durant le règne des rois wisigoths, jouissent d'une certaine indépendance dans l'exploitation de ces terres dans la mesure où leurs nouveaux maîtres ne souhaitent pas pratiquer eux-mêmes l'agriculture et donc laissent leurs subordonnés cultiver comme ils le souhaitent. La particularité du Gharb est le fait que la noblesse y a toujours été très indépendante, et cela bien avant l'arrivée arabe.

Les nouveaux conquérants, qui comptent plusieurs milliers de personnes (environ 16 000), s'installent d'une façon générale au sud du Mondego, et surtout du Tage, en particulier dans la région de l'Algarve. La période d'Al-Andalus laisse un héritage décisif dans la langue portugaise, mais aussi dans la topographie du Portugal et dans les domaines des arts, de l'urbanisme, de la propriété foncière, des sciences, des techniques et de l'agriculture,,. Dans ce dernier domaine, les apports essentiels touchent à l'irrigation (connaissance des calculs de pente et de débit d'eau) et à la culture d'espèces nouvelles : les spécificités portugaises sont les fruits (notamment les pommes, les poires et les figues en Algarve), la vigne car la consommation du vin s'est perpétuée chez les Andalous, les céréales dont le riz en Alentejo, les légumes comme l'artichaut. De cette époque subsiste également la tradition décorative des azulejos.

Reconquista, formation du royaume de Portugal et expulsion des Maures

Dès le premier quart du royaume des Asturies, et se lancent dans une longue guerre d'expansion territoriale vers le sud, la Reconquista, également appelée « Reconquête chrétienne ». Ce mouvement, qui englobe l'ensemble de la péninsule Ibérique, vise à faire repasser les terres ibériques perdues au profit des envahisseurs arabo-berbères sous souveraineté chrétienne.

Carte politique du Nord-Ouest de la péninsule Ibérique à la fin du Reconquista commence avec la bataille de Covadonga (soit 718 ou 722), pendant laquelle l'élite wisigothique, réunie autour du roi Pélage (718-737), vainc une armée islamique et établit son autorité sur un réduit montagneux dans le nord de la péninsule, appelé royaume des Asturies. Sous le règne d' (739-757), les croisés chrétiens des Asturies s'emparent des territoires jusqu'au Douro. Par la suite, la fragmentation du royaume en différentes entités donne naissance aux différents royaumes chrétiens Ibériques. Le royaume de León, héritier direct du royaume des Asturies, est à l'origine subdivisé en cinq provinces : les Asturies, le León, la Galice, le Portugal et la Castille. Chacune est dirigée par un comte. Au fur et à mesure des conquêtes, les terres sont divisées en comtés ou en duchés. En 868, Porto et Braga sont reprises. À partir du Galice forme un comté dynamique autour de sa métropole religieuse, Braga, et de son port, Porto. Il porte le nom de « Portucale » ou « Terra portucalensis » (pays de Portucale), du nom latin d'un bourg voisin de Porto, Gale devenue Vila Nova de Gaia, (« Portucale »).

Afonso Henriques, premier roi de Portugal.

En 1095, le pape Urbain II lance la première croisade pour libérer les lieux saints et surtout réagir à la menace que représentent les Turcs récemment convertis à l'islam. Déjà, les réformes grégoriennes appellent à s'unir pour lutter contre toutes les croyances païennes et hérétiques. C'est dans ce cadre qu'en 1095, Alphonse VI de Castille et de León, annexant la Galice et le comté de Portugal, réunifie l'ensemble du León. Marié à Constance de Bourgogne, il fait appel à sa belle-famille bourguignonne pour l'aider à reconquérir la péninsule. Immédiatement, Raymond et Henri de Bourgogne, princes de la famille royale de France, issus d'une noblesse en quête de terre et de prestige, répondent favorablement à l'appel. En remerciement, et pour consolider ses liens avec les autres monarchies, Alphonse VI donne à Raymond sa fille Urraque, ce qui en fait le futur roi de León et de Galice. À Henri, il donne la main de sa fille bâtarde, Thérèse de León et le comté de Portugal en 1093. Dès lors, celui-ci installe sa cour près de Braga, dans la ville de Guimarães, considérée depuis comme « berceau » du Portugal. Installé dans ses domaines, Henri continue à prêter allégeance à Alphonse VI tout en bénéficiant d'une certaine autonomie, et poursuit la reconquête jusqu'au fleuve Mondego.

Le premier drapeau du Portugal.

Suivant une vieille coutume germanique, après avoir remporté une victoire éclatante sur les musulmans lors de la bataille d'Ourique, le prince (princeps) , fils de Henri de Bourgogne, est proclamé premier roi du Portugal par ses troupes sur le champ de bataille. La légende, teintée de mysticisme, veut que le Christ lui soit apparu pendant les combats. La situation est officialisée par le traité de Zamora (1143) par lequel reconnaît le royaume de Portugal et son roi Alphonse indépendance.

Pendant plusieurs siècles, soutenus par les Templiers et les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, les souverains portugais poursuivent leur Reconquista vers le Sud jusqu'à ce que les Arabo-andalous qui dominent le sud de l'ancienne Lusitanie romano-barbare soient définitivement battus. Au début du Inquisition catholique, une institution judiciaire chargée de lutter contre l’hérésie, et qui est à l'origine mise en place pour faire face aux mouvements manichéens cathares et albigeois, est étendue à la péninsule Ibérique dans une logique de persécution envers les hérétiques et les musulmans. Cependant, pragmatiques, les souverains portugais pratiquent une politique très tolérante vis-à-vis de leurs communautés juives et mauresques jusqu'au début du règne de Manuel Maures et la persécution des Juifs au Portugal qu'à partir du XVIe siècle.

En l'an 1249, les souverains portugais de la dynastie de Bourgogne achèvent leur Reconquista, avec la conquête de la taïfa de Silves, puis la conquête de l'Algarve, avec la prise de Faro par . Après la destruction des dernières taïfas arabo-berbères de Lusitanie, le Portugal continue à s'investir dans les guerres de Reconquête de ses voisins, qu'il aide occasionnellement, alors que le pays intègre les apports arabo-andalous, et connait une homogénéisation religieuse, culturelle et ethnique progressive très lente, qui s'étend sur plusieurs siècles, au croisement des mondes ibérique, germanique, arabo-berbère et juif. La reconquête achevée, s'ouvre alors la période des Grandes découvertes.

Découvertes

Le Monument des Découvertes, à Lisbonne.

Le retour de la paix favorise l'exploration et l'expansion de nouveaux territoires au-delà des mers : c'est le temps des découvertes, grâce à Henri le Navigateur et au roi . Ceuta est conquise par le Portugal en 1415. En 1474, João Vaz Corte-Real et Alvaro Martins Homem auraient découvert le Groenland et Terre-Neuve.

Devenu roi, Jean II (1481-1495) centralise le pouvoir et continue de planifier de grandes expéditions. Jean II est le monarque de la Renaissance par excellence : il met fin à certains privilèges, oblige la noblesse à lui prêter serment, se débarrasse des traîtres. Ainsi, le duc Ferdinand II de Bragance, qui conspire avec les Rois catholiques, est arrêté et exécuté en 1483 ; en 1484, c'est le duc de Beja et de Viseu Diogo qu'il assassine lui-même pour les mêmes raisons. Le pouvoir et le domaine royal s'en trouvent agrandis, au prix de la haine de la grande noblesse. Ce ressentiment est d'autant plus vif que le roi privilégie désormais la poursuite des découvertes de nouvelles terres et surtout de la route des Indes. L'Afrique n'est plus l'enjeu ; il s'agit de la contourner.

Les voyages des explorateurs portugais.

La mission en est confiée à Diogo Cão, qui, en 1481, emporte le premier padrão (borne de pierre revêtue des symboles du Portugal plantée dans les terres découvertes). Il remonte le fleuve Congo, débarque au royaume de Kongo, au Gabon, en Angola et en Afrique du Sud enfin, en 1486. Ces coûteuses expéditions ne sont plus royales mais confiées à des commerçants privés : en échange, ces derniers doivent découvrir 500 São Jorge da Mina, dans le golfe de Guinée, qui voit converger l'or de la région. Construit en 1482, il vise aussi à interdire aux navires étrangers l'accès aux eaux portugaises. Le traité de Tolède () instaure un partage de l'Atlantique avec la Castille, lui abandonnant les découvertes à l'ouest des Canaries et assurant au Portugal le monopole en Afrique. Madère devient un point d'escale. Le vin, la canne à sucre et l'élevage s'y développent grâce à l'arrivée de migrants et d'esclaves. Le blé des Açores sert à ravitailler le pays. Le Cap-Vert, les îles de São Tomé et de Principe fournissent du sucre et du bétail. Sao Tomé, occupée dès 1472, devient le laboratoire de la plantation sucrière esclavagiste avant son introduction dans le reste des colonies portugaises. Jean II passe une alliance avec le roi du Kongo pour enseigner la religion catholique. Le commerce avec les Africains rapporte aussi de l’ivoire et des fruits tropicaux.

C'est ensuite Bartolomeu Dias qui est envoyé en 1487. Il double le cap de Bonne-Espérance (qu'il avait nommé « cap des Tempêtes » avant que le roi ne le rebaptise) le , par hasard, emporté par une tempête. Il atteint l'actuelle Namibie mais une mutinerie l'empêche d'aller plus loin.

Dans le but de préparer le voyage vers les Indes, Jean II envoie en 1488 des émissaires par voie de terre. C'est un moyen de recueillir des informations sur les courants dans l’océan Indien, peut-être même de trouver une trace du mythique royaume du prêtre Jean. C'est d'abord Pedro de Montanoio et Pedro de Lisboa qui mènent l'expédition. Ils sont suivis de Pêro da Covilhã et d'Afonso de Paiva, qui apportent de précieux renseignements pour le voyage de Vasco de Gama.

Vasco de Gama.

Ils partent vers Jérusalem, accèdent au golfe Persique, à Aden à l'embouchure de la mer Rouge. Ils se séparent ensuite. Paiva part vers l'Abyssinie à la recherche du prêtre Jean. Covilhã part vers les Indes. Il passe par Calicut, puis Sofala, Madagascar, revient au Caire où il apprend la mort de son compagnon. Il envoie ses informations au roi et part pour Ormuz. Il parvient à la cour du négus chrétien, s'y marie et y finit ses jours. Grâce à lui, on fait construire des navires spéciaux : la caraque va être remplacée par la caravelle permettant d'emporter plus d'équipage, d'armes et de ravitaillement.

Pendant ce temps là, les Rois catholiques prennent Grenade et mettent fin à la reconquête (1492). Cette victoire leur laisse les mains libres pour entreprendre des expéditions. Christophe Colomb embarque en leur nom pour atteindre les Indes par l'ouest. Jean II, à qui il s'adresse auparavant, refuse de financer ce voyage, privilégiant la route découverte par Vasco de Gama et estimant, à juste titre, que Colomb se trompe. En 1493, Christophe Colomb revient d'Amérique et c'est à Lisbonne qu'il débarque en premier. Il annonce au roi que les terres découvertes lui appartiennent en vertu du traité d'Alcaçovas. Jean II les revendique donc auprès du pape . Une bulle papale établit alors une division des terres qui passe à 100 lieues à l'ouest du Cap-Vert. Jean II exige un autre accord : le , Espagnols et Portugais signent le traité de Tordesillas qui fixe la limite à 370 lieues. Ce nouvel accord permet au Brésil, qui n'a pas encore été découvert, d'être portugais tout en abandonnant à l'Espagne les nouvelles terres d'Amérique.

Carte anachronique de l'Empire portugais (1415–1999).

C'est le nouveau roi (1495-1520) qui tire profit de la politique intelligente de Jean II. Celui-ci, très impopulaire auprès de la noblesse, meurt probablement empoisonné en 1495. Vasco de Gama arrive aux Indes le , ouvrant la voie au commerce très fructueux des épices contrôlé jusque-là par les Vénitiens. Son voyage a été minutieusement préparé. Mais, à son arrivée à Calicut, il est mal accueilli par le Zamorin. En 1499, une deuxième expédition, commandée par Pedro Alvares Cabral est envoyée avec l'objectif de s'imposer, par la force si nécessaire. Le , Cabral aborde au Brésil et en prend possession. Il envoie un messager à Lisbonne et poursuit sa route.

Arrivé à Calicut, il reçoit meilleur accueil mais très vite les Portugais doivent affronter la concurrence des Vénitiens, des Turcs et des Égyptiens. C'est la fin des voyages pacifiques. Les Portugais tirent parti des divisions entre les hindous et les musulmans de la région. Une feitoria est créée à Cochin puis à Cannanore, Sofala, Quiloa et Malacca (1511). Elles sont protégées par des forteresses et une armada. On finit par installer une administration et créer un poste de vice-roi des Indes pour maintenir l'ordre dans l’océan Indien : Francisco de Almeida en est le premier, suivi d'Afonso de Albuquerque qui installe de solides forts aux points stratégiques (Malacca, Siam, Goa qui devient la capitale de cet empire, Moluques, Timor, archipel de Socotra, Ormuz) et consolide cet empire naissant. Tout l'océan Indien est bientôt sous contrôle.

Possessions portugaises au Maroc.

Amerigo Vespucci fait partie du premier voyage officiel au Brésil (1501). La découverte du Brésil permet aux commerçants portugais de s’approprier le pau-brasil, un bois de teinture et de construction très recherché. Mais le pays semble peu intéressant au départ jusqu'à ce que la concurrence espagnole et française se fasse sentir. On y envoie des colons, on crée des factoreries. Les Indiens du Brésil, puis de nombreux Africains, sont mis en esclavage pour la culture du sucre. En 1600, le Brésil est le premier producteur mondial de sucre et le principal fournisseur de ressources du Portugal. Au Bandeirantes découvrent également au sud de la colonie des mines d’or et de diamants qui sont exploitées grâce à une même main-d’œuvre servile. Les découvertes se poursuivent par ailleurs : en 1495, Pêro de Barcelos et João Fernandes Lavrador explorent les côtes du Canada et du Groenland (donnant son nom au Labrador). En 1500, Gaspar Corte-Real arrive à Terre-Neuve. En 1513, Jorge Álvares arrive en Chine et Tomé Pires à Pékin.

C'est la naissance d'un véritable empire reposant sur les comptoirs. La Casa da India à Lisbonne contrôle et vérifie les marchandises importées d'Orient. Les richesses venues des colonies (épices, or, pierres…) affluent pendant les siècles suivants. Jamais le pouvoir royal n'a été aussi grand. Manuel ordonnances Manuelines de 1521). Mais il sait aussi ménager la noblesse (contrairement à son prédécesseur) qui, grâce aux nouvelles colonies, finit par y trouver son compte. En 1555, le pays est considéré comme le plus riche d'Europe. C'est également une période de croissance démographique. Le Portugal compte environ 1,5 million d'habitants ; tout un peuple vit alors impliqué dans le colonialisme. Beaucoup partent vers les colonies. L'esclavage fait que le travail devient une valeur dévaluée.

Il s'agit également d'une période de développement culturel avec le début des grandes constructions influencées par la Renaissance, avec l'installation définitive de l'université à Coimbra. Le style manuélin, gothique propre au pays, se propage sous l'influence de grands architectes (Mateus Fernandes, les frères Diogo et Francisco de Arruda et les Français Diogo Boitaca ou Nicolau de Chanterene). La littérature connaît aussi une époque faste avec les œuvres de João de Barros, Damião de Góis ou Gil Vicente.

Union ibérique

Carte de l'Union ibérique (1580–1640)
  • Empire portugais
  • Empire espagnol

En 1578, le roi Sébastien Ier entreprend une expédition au Maroc, mais, le , la bataille des Trois Rois tourne au carnage, avec des milliers de morts et de nombreux prisonniers. Une centaine de rescapés rentrent à Lisbonne. Le roi y trouve la mort et son corps n'est pas retrouvé. C'est un désastre militaire, économique et politique : la défaite marque la fin de la dynastie d'Aviz et d'une époque glorieuse, chantée dans Les Lusiades par le poète Luís de Camões, disparu également à cette époque. Quatre siècles d'une indépendance chèrement acquise sont alors remis en cause.

Outre la crise politique et économique, c'est une crise morale que connaît le pays : une Couronne endettée, des milliers de morts et des prisonniers dont il faut payer la rançon minent le pays. C'est dans cette atmosphère que vont surgir et prospérer de nombreuses prophéties évoquant le retour du jeune roi : le sébastianisme. Pas moins de quatre imposteurs cherchent à se faire passer pour le roi au cours de cette période, le dernier, un Italien, est pendu en 1619. Le vieux cardinal Henri, dernier fils de Manuel Philippe II d'Espagne, qui apparaît comme le mieux à même d'assurer la conservation de l'Empire portugais en renouvelant ses infrastructures maritimes et surtout en soldant la dette portugaise. Cette solution a les faveurs de la noblesse et du clergé. Le peuple, lui, favorise un Portugais (dom Antoine, prieur de Crato) mais les Cortes n'arrivent pas à trancher. La grande bourgeoisie penche du côté espagnol pour des raisons économiques. Elle entend profiter des marchés offerts par l'Espagne et ses colonies.

Henri bataille d'Alcántara (). Celle-ci marque la fin de la dynastie d'Aviz et le début de celle des Habsbourg. À l'occasion de la tenue des Cortes à Tomar (1581), le roi Philippe de Habsbourg, intronisé sous le nom de Philippe Ier de Portugal, accorde son pardon aux soutiens du prieur de Crato et s'engage à respecter l'ensemble des lois et coutumes portugaises. L'exploitation des colonies et l'administration du pays restent du domaine exclusif des Portugais. Dirigé par les Habsbourg, le Portugal est désormais associé in persona regis à la Monarchie catholique espagnole, la cour portugaise est transférée de facto à Madrid, mais le royaume conserve son indépendance juridique, ainsi qu'une grande autonomie politique. L'Union ibérique permet au royaume de retrouver une certaine stabilité économique, avec le paiement momentané de l'immense dette publique portugaise, mais le pays perd aussi progressivement des positions au profit de la Hollande et de la France, traditionnellement opposés aux Habsbourg.[réf. nécessaire] En 1588, le conflit entre l'Espagne et l'Angleterre aboutit à l'épisode de l'Invincible Armada, à l'occasion duquel le Portugal perd 12 navires. Les premiers accrocs entre Portugais et Castillans surgissent à la fin du règne de Philippe Philippe II de Portugal, qui se désintéresse du pays et de l'administration en général. Il délègue ses pouvoirs au vice-roi qui cherche à centraliser le pouvoir et à remettre en cause l'autonomie du Portugal. Le nouveau roi se rend impopulaire en augmentant les impôts, en affichant une certaine tolérance envers les nouveaux chrétiens et en signant une trêve avec la Hollande qui en profite pour conforter sa place dans les colonies portugaises.

Un nouveau code législatif est introduit : les Ordonnances Philippines (1603). Philippe IV bafoue les accords sur l'autonomie du pays et alourdit encore la pression fiscale. Des troubles éclatent. Face à la concurrence des Anglais et des Hollandais, les places portugaises tombent une à une : Ormuz en 1622, Bahia en 1624, Arguin en 1633, São Jorge da Mina en 1637. Dès lors, le Portugal se tourne essentiellement vers le Brésil déjà menacé par les Néerlandais et les Français. L'Espagne devient la cause de tous les maux du pays. Des révoltes éclatent et l'unité nationale en sort renforcée. Les opposants soutiennent le duc de Bragance, ils s’emparent du palais royal de Lisbonne le

Restauration, absolutisme et libéralisme

Acclamation de , dit « le Restaurateur ».

La restauration de l'indépendance du Portugal est suivie d'une guerre contre l'Espagne qui dure jusqu'en 1668. Avec le traité de Lisbonne, l'Espagne reconnaît définitivement l'indépendance de son voisin.

Cette gravure de 1755 montre les ruines de Lisbonne en flammes et le raz-de-marée submergeant les navires du port.

Dans la fin du  siècle et dans la première moitié du  siècle, débute l'exploration minière du Brésil, où il fut découvert de l'or et des pierres précieuses. Ces richesses servaient aussi pour payer des produits importés, majoritairement d'Angleterre (il n'existait presque pas d'industrie textile dans le royaume portugais et tous les tissus étaient importés d'Angleterre). Le commerce externe se basait sur l'industrie du vin et le développement économique du royaume fut impulsé, déjà dans le règne de , par les efforts du marquis de Pombal (ministre entre 1750 et 1777), pour inverser la situation avec de grandes réformes mercantilistes. Ce règne fut marqué par un violent séisme qui a dévasté le Portugal (Lisbonne, Madère et l'Algarve), le Maroc, le Royaume-Uni et d'autres pays le

Pour ne pas briser l'alliance avec l'Angleterre, le Portugal a refusé d'adhérer au blocus continental, en conséquence il fut envahi par les armées napoléoniennes en 1807. La cour et la famille royale portugaise se sont réfugiées au Brésil. Lisbonne n'est plus la capitale du Royaume-Uni portugais, celle-ci étant transférée à Rio de Janeiro, où il reste jusqu'en 1821, quand est retourné à Lisbonne pour la première Constitution. Dans l'année suivante, le , son fils Pedro IV s'était proclamé empereur du Brésil.

Pendant le  siècle, le Portugal a vécu d'importantes perturbations politiques et sociales (une guerre civile et des révoltes ainsi que des soulèvements militaires, comme la révolution de septembre 1836, la révolution du Minho, celle de Patuleia…). Dans la fin du  siècle, les ambitions coloniales portugaises se distinguent de celles des Anglais, différence qui est à l'origine de l'ultimatum britannique de 1890. Les concessions aux exigences britanniques et la croissance des problèmes économiques propulsent la monarchie dans un discrédit croissant.[réf. nécessaire] et le prince héritier Louis Philippe de Bragance sont assassinés le

République, Estado Novo et retour à la démocratie

1 Escudo commémorant la naissance de la République promue le 5 octobre, escudo frappé en 1914.
Le Portugal et ses provinces ultramarines en Afrique, pendant la guerre coloniale (1961–1974).
Allégorie de la proclamation de la República Portuguêsa en 1910.

Le , peu après la proclamation de la République, le jeune roi Manuel II s'exile en Angleterre. Pendant la Première Guerre mondiale, le corps expéditionnaire portugais est envoyé en France pour servir aux côtés des alliés. Après plusieurs années d'instabilité politique marquées par des luttes de travailleurs, des tumultes, des homicides politiques (comme la nuit sanglante de 1921) et des crises financières, l'armée prend le pouvoir en 1926 (coup d'État militaire conduit par le général Gomes da Costa).[réf. nécessaire] Le général Oscar Carmona est nommé président du Conseil puis devient chef de l'État.

Le régime militaire nomme António de Oliveira Salazar, un enseignant de l'université de Coimbra, ministre des Finances, avec pleins pouvoirs budgétaires afin de redresser l'économie du pays, ce qu'il fait de façon spectaculaire en un an. Il est nommé en 1932 président du Conseil par le président de la République, le général Óscar Carmona.[réf. nécessaire]

Salazar consolide le pouvoir autoritaire et introduit en 1933 une nouvelle constitution qui lui donne les pleins pouvoirs. Habile homme d'État, il écarte du pouvoir tous les généraux du coup d'État de 1926 et définit dans un discours l'orientation du régime : « tout pour la nation, rien contre la nation ». Il fonde le parti unique, l'Union nationale. Partis, syndicats et grèves sont interdits. L'Estado Novo (« État Nouveau »), régime à parti unique, nationaliste, proche de l'idéologie du parti fasciste italien (du moins jusqu'en 1945), reste en place pendant plus de quarante ans. Il est neutre pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est en 1940, que le gouvernement portugais organise l'exposition du monde portugais.

Présentant le pays comme une nation une et indivisible et pluricontinentale, le régime dictatorial refuse d'enclencher une décolonisation ; les colonies n'existeraient pas. En 1951, il renomme celles-ci en « provinces ultramarines », calmant ainsi les critiques de la communauté internationale. Il abandonne également la dénomination d'« Empire colonial portugais »,. Ces décisions entraînent une série de conflits coloniaux. La première colonie à se révolter est l'Angola en 1961, suivie par la Guinée-Bissau en 1963 et enfin par le Mozambique en 1964. L'Inde profite de cette situation pour annexer Goa, Damao et Diu, les îles Anjidiv, lors de l'opération Vijay en décembre 1961. Entre 1974 et 1975, le Portugal doit donner l'indépendance à toutes ses colonies, seules deux régions n'ont pas pris l'indépendance : Madère et les Açores. Le , les deux premières colonies qui ont pris leur indépendance vis-à-vis du Portugal sont le Cap-Vert et Guinée-Bissau. Sao Tomé-et-Principe suivra ensuite le . Le Timor oriental fut aussi une colonie portugaise jusqu'au 28 novembre de la même année, où il acquiert son indépendance. Mais neuf jours plus tard, l'Indonésie l'annexe militairement, mais perd la bataille grâce à la résistance populaire, aux efforts du Portugal et la pression de l'ONU.

Manifestation du à Porto.

Avec un coup d'État militaire, le 25 avril 1974, le gouvernement instauré par Salazar et dirigé par Marcelo Caetano depuis 1968 (Salazar ayant quitté le pouvoir à la suite d'un accident cérébral, dont il meurt deux ans plus tard) est renversé. La foule manifeste dans la capitale portugaise pour soutenir les militaires dirigés par le général António de Spínola. Les jours suivants, les prisonniers politiques sont libérés, la censure de la presse est levée et le secrétaire général du parti socialiste, Mário Soares, rentre de son exil en France. En septembre 1974, le général de Spinola démissionne de la présidence de la République pour protester contre une orientation trop à gauche du gouvernement et du MFA (Mouvement des Forces Armées), très largement pénétré par le PCP (Parti Communiste Portugais) ; il s'ensuit une compétition très forte entre le PCP et le MFA, d'une part et le Parti Socialiste et la Droite modérée, d'autre part pour le contrôle du pouvoir. Le Parti Social-Démocrate allemand, par le biais de la Fondation Friedrich-Ebert apporte une aide financière importante au Parti Socialiste ; le 25 avril 1975, le Parti Socialiste et la Droite modérée remportent les élections pour l'Assemblée constituante, mais le MFA refuse de modifier l'orientation politique favorable au PCP ; l'Église catholique, sous la direction du Patriarche de Lisbonne, mobilise la société civile pour soutenir les adversaires du PCP et du MFA pour permettre à Mario Soarès de devenir Premier ministre ; celui-ci est élu deux fois président de la République, la première fois en 1986 et la seconde en 1991.

Dans les années 1940-1960, le Portugal est parmi les membres fondateurs de l'OTAN, de l'OCDE et de l'AELE. Il quitte cette dernière en 1985 pour entrer dans la Communauté économique européenne en même temps que l'Espagne l'année suivante.[réf. nécessaire],,

En 1999, le Portugal adhère à la zone euro, et le 20 décembre de la même année, le gouvernement portugais rend le territoire de Macao à la Chine. Depuis son entrée dans l'Union européenne, le pays a présidé le Conseil européen trois fois et en 2007, la capitale du pays voit la signature du traité de Lisbonne.


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Géographie

Le Portugal
Carte topographique du Portugal.
Carte administrative du Portugal.
L'archipel de Madère.
L'archipel des Açores.
L'île principale de l'archipel des Berlengas.

Dans le nord du pays, le paysage est montagneux ; au centre et au sud s'étendent des plateaux propices à l'agriculture.[réf. nécessaire]

De Lisbonne, jusqu'à l'Alentejo, le relief est plutôt caractérisé par des plaines. Le Portugal est traversé par plusieurs fleuves, certains prenant leurs sources en Espagne comme le Douro, le Minho, Guadiana et le plus célèbre, le Tage. D'autres fleuves importants naissent, eux, au Portugal comme le Mondego, le Sado et Mira. Le pays compte plusieurs écorégions dont la forêt sclérophylle et semi-caduque ibérique.

Les îles des Açores sont localisées sur un rift au milieu de l'océan Atlantique. Quelques-unes de ses îles sont entrées dans une réaction volcanique récemment comme à São Miguel en 1563 et Capelinhos en 1957, ce qui a permis un agrandissement de la superficie de l'île de Faial. Avec toutes ces éruptions volcaniques, une nouvelle île pourrait surgir dans un futur proche.[réf. nécessaire]

Le point culminant du Portugal est le Ponta do Pico dans l'île du Pico, c'est un ancien volcan qui est entré trois fois en éruption depuis le  siècle, et une incertaine en 1963, la plus probable serait en 1720, il s'élève à 2 351 Portugal continental, le plus haut sommet, la Serra da Estrela, est situé dans le district de Guarda et culmine à 1 993 .

L'archipel des Berlengas est situé à 10 kilomètres des côtes portugaises, dans l'océan Atlantique. Cet archipel est composé de Berlenga Grande, des îles Estelas et Grande Farilhão. Il est situé à exactement 5,7 milles de Cabo Carvoeiro.

Les îles de Madère, au contraire des Açores qui sont localisées sur un rift au milieu de l'océan Atlantique, sont situées sur une plaque africaine.

Le Portugal continental possède 1 230 kilomètres de côtes, les Açores en comptent 667 kilomètres, et Madère 250 kilomètres (incluant les îles Desertas, Selvagens et celle de Porto Santo). Une caractéristique importante de la côte portugaise est l'existence de la Ria de Aveiro, l'estuaire du fleuve Vouga, près de la ville d'Aveiro, avec environ 45 kilomètres de longueur et un maximum de 11 kilomètres de largeur, qui contient une grande richesse de poissons et d'oiseaux marins.[réf. nécessaire]

Le pays présente une superficie de 92 906 Portugal continental, 2 355 Açores, 741 Madère et le Portugal possède une des plus grandes zones économiques exclusives (ZEE) d'Europe, qui recouvre une surface d'environ 1 683 000 [réf. nécessaire]

Écologie

C'est la troisième plus grande zone exclusive de l'Union européenne et la dix-septième à l'échelle mondiale. Les régions protégées au Portugal incluent un parc national, douze parcs naturels, neuf réserves naturelles, cinq monuments naturels et sept paysages protégés, s'étendant du Parc National de Peneda-Gerês jusqu'au Parc naturel de la Serra da Estrela et à la Réserve naturelle de Paul de Arzila. En ce qui concerne les forêts portugaises, le pin (plus particulièrement le Pinus pinaster et le Pinus pinea), le châtaignier, le chêne-liège, le chêne vert, le chêne du Portugal, et l'eucalyptus sont très répandus.

Le Portugal est une escale importante pour les oiseaux migrateurs, sur les sites du cap Saint-Vincent et de la Serra do Monchique, où des milliers d'oiseaux qui volent de l'Europe vers l'Afrique en automne ou sur la direction opposée peuvent être vus au printemps. Il est également possible d'observer des phénomènes de remontée, particulièrement sur la côte Ouest, qui fait la richesse de la gastronomie portugaise et de la biodiversité. Les eaux marines portugaises sont en effet parmi les plus riches en biodiversité au niveau mondial.[réf. nécessaire]

En juin 2017, des incendies provoquent la mort de soixante-six personnes, ce qui entraine de vives critiques contre les autorités, accusées de négligence. Conséquence de l'austérité et du faible niveau d'investissement public, le démantèlement des services forestiers, la privatisation des moyens aériens de lutte contre les incendies et l'amputation des budgets de la politique forestière ont été poursuivis durant des années, tant par des gouvernements conservateurs que sociaux-démocrates. Entre 2006 et 2016, les effectifs des gardes forestiers ont été réduits de près d'un tiers. Après la tragédie, le gouvernement entreprend de racheter au secteur privé pour sept millions d'euros le réseau Siresp (système de communication entre secours), jugé largement défaillant.

Les plantations d'eucalyptus, essence hautement inflammable, sont montrées du doigt. Cet arbre d’origine australienne constitue l’espèce la plus présente au Portugal, indique la Ligue pour la protection de la nature (LPN). Le pays compte la plus grande densité d’eucalyptus du monde. Ces plantations servent notamment de matière première à l’industrie papetière, en particulier The Navigator Company, l'une des plus puissantes entreprises du pays. D'après la présidente de l’Association des victimes de l’incendie de Pedrógão Grande : « En 2002-2004, le gouvernement de José Manuel Barroso a négocié avec l’entreprise afin d’intensifier son développement économique. Dès lors, les pouvoirs locaux ont délivré les autorisations de planter de l’eucalyptus aux micropropriétaires les yeux fermés. La politique forestière étant fondée sur le profit à court terme, l’arbre a très vite proliféré dans les zones rurales les plus défavorisées. »

Principales villes

Lisbonne (qui compte en 2011 547 733 habitants pour la ville, 2 042 477 pour le Grand Lisbonne et 2 821 876 pour la région métropolitaine de Lisbonne) est la capitale du Portugal depuis le  siècle, car jusqu'en 1385 la capitale du Portugal fut Coimbra. Lisbonne est la plus grande ville du pays, le principal pôle économique, possédant les principaux port maritime et aéroport du pays. C'est aussi la ville la plus riche du Portugal avec un PIB supérieur à la moyenne européenne.[réf. nécessaire]

Porto (237 591 habitants et 1 762 564 dans l'Aire métropolitaine de Porto en 2011) est la seconde agglomération du Portugal. Il y a aussi d'autres grandes villes comme Aveiro (considérée comme la Venise portugaise), Braga (la ville des archevêques), Chaves (ville historique et millénaire), Coimbra (avec son université, la plus vieille du pays et l'une des premières en Europe), Guimarães (Ville Berceau), Évora (Ville musée), Faro, Setúbal ou encore Viseu.

Lisbonne.
Porto.
Setúbal.
Guimarães.
Funchal.
Braga.
Viseu.
Évora.
Classement Ville Population
1 Lisbonne 552 700
2 Sintra 377 835
3 Vila Nova de Gaia 302 295
4 Porto 237 591
5 Cascais 209 869
6 Loures 205 054
7 Braga 192 494
8 Amadora 184 106
9 Matosinhos 175 478
10 Oeiras 172 120
11 Almada 169 914
12 Gondomar 168 027
13 Seixal 158 268
14 Guimarães 158 124
15 Odivelas 144 159
16 Santa Maria Da Feira 139 313
18 Vila Franca De Xira 136 886
19 Maia 135 306
20 Coimbra 134 463
21 Famalicão 133 832
22 Leiria 125 267
23 Setúbal 121 185
24 Funchal 112 000
25 Valongo 93 858
26 Viana do Castelo 88 725
27 Paredes 86 854
28 Vila Do Conde 79 533
29 Aveiro 78 450
30 Mafra 76 685

Dans l'aire métropolitaine de Lisbonne, il existe des villes avec de grandes densités comme celles de Agualva-Cacém et Queluz (municipalité de Sintra), Amadora, Almada, Amora, Seixal, Barreiro, Montijo et Odivelas. Dans l'aire métropolitaine de Porto les plus grandes municipalités sont Vila Nova de Gaia, Maia, Matosinhos et Gondomar. Dans la région autonome de Madère, la principale ville est Funchal, c'est la capitale de l'île. Dans la région autonome des Açores il existe trois grandes villes Ponta Delgada, dans l'île de São Miguel, Angra do Heroísmo dans l'île Terceira et Horta dans l'île de Faial.[réf. nécessaire]

Climat

Albufeira, en Algarve.
Station de ski dans la Serra da Estrela.

Le climat du Portugal est de type méditerranéen selon la classification de Köppen. D'après cette classification, le climat est caractérisé essentiellement par des étés chauds et secs et des hivers plus ou moins doux. En hiver, les mois les plus « froids » sont janvier et février, mais les températures restent douces.

En moyennes, sur la côte océanique portugaise, les températures varient de 18 été et de hiver influencé directement par l'océan Atlantique. L'intérieur des terres possède des variations thermiques plus fortes, avec des températures qui varient de 16 neige tombe sur les sommets du pays en hiver. L'aridité est plus marquée dans l'intérieur du pays.

Ainsi, pourtant située à 700 mètres d'altitude, la ville de Bragance dans le nord-est du pays présente une moyenne de 4,5 , valeur comparable à la basse vallée du Rhône. Cela n'exclut toutefois pas des vagues de froid périodiquement comme dans toutes les régions méditerranéennes. En été, les mois les plus chauds et les plus secs sont juillet et août, avec une température moyenne supérieure à 20 [réf. nécessaire]

Le record de chaleur est de 47,4 °C.

Toujours selon Köppen, le pays connaît deux nuances :

  • La zone Csa qui s'étend sur la moitié sud du pays. C'est le climat méditerranéen-type, caractérisé par des étés très chauds et secs, et des hivers doux. La neige et les gelées sont rares et l'ensoleillement annuel est souvent supérieur à 2 500 heures ;
  • La zone Csb s'étend sur la moitié nord du pays. C'est la variante « galicienne » du climat méditerranéen. Les étés demeurent secs (d'où la classification de Köppen), mais sont moins caniculaires qu'au sud, tout en restant assez chauds. La moyenne de juillet est de 20 , ce qui est assez élevé (comparable à la moyenne vallée du Rhône ou au sud-ouest français). Le cumul des précipitations annuelles y est toutefois plus élevé qu'au sud du pays, surtout sur les reliefs. L'ensoleillement est moindre, mais encore élevé (souvent entre 2 000 et 2 500 heures).
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Culture

Femmes portugaises en habits traditionnels.

La culture du Portugal trouve ses racines dans la culture latine de la civilisation romaine, avec également un héritage celtibère (mélange de culture celtique pré-romaine et ibérique) et arabo-musulman (en raison de l'occupation islamique de la péninsule Ibérique entre 711 et 1492).

Le Portugal, pays de longue histoire qui a connu de nombreuses influences de civilisations étrangères, abrite des bâtiments à l'architecture remarquable, des arts, ameublement et collections littéraires qui sont des miroirs des événements qui ont forgé ce territoire et ses habitants. Les Portugais possèdent de nombreux sites culturels allant des musées jusqu'aux vieilles églises qui témoignent de son héritage culturel.

À la suite des grandes découvertes du États-Unis, au Brésil, en France, au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et en Inde. Par conséquent, de nombreuses personnalités cinématographiques, musicales, sportives et politiques mondialement connues sont issues de cette diaspora et font aujourd'hui la richesse du Portugal dans le monde.

Architecture

L'architecture du Portugal est l'architecture qui a existé et qui se pratique sur le territoire du Portugal, c'est-à-dire bien avant la fondation du Portugal en tant que pays au empire colonial portugais.

L'architecture portugaise, à l'instar de tous les aspects de la culture portugaise, est marquée par l'Histoire du pays et des peuples qui se sont installés avec leur culture sur le territoire actuel portugais. Parmi eux, les Romains, les Germains, les Arabes, mais aussi l'influence des principaux centres artistiques européens qui a introduit dans le pays les différents styles architecturaux aussi bien roman, gothique, Renaissance, baroque que classique. On peut citer comme principales manifestations de l'architecture portugaise, le style manuélin, version locale du Gothique tardif, et le style pombalin, mélange de baroque tardif et de néoclassicisme qui s'est développé après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755.

Architecture des premiers temps
Anta (dolmen) à Cabeção près de Mora dans l'Alentejo.

Des exemples précoces d'activités de bâtisseurs au Portugal datent du Néolithique et sont des sites associés à la culture des mégalithes. L'intérieur du pays comporte un grand nombre de dolmens (appelés antas ou dólmens), de tumulus (mamoas) et de menhirs. La région de l'Alentejo est particulièrement riche en monuments mégalithiques comme l'Anta Grande do Zambujeiro situé non loin d'Évora. On trouve des pierres levées, soit isolées, soit disposées en cercle (cromlechs). Le cromlech des Almendres, lui aussi près d'Évora, est le site le plus étendu de la péninsule ibérique, avec près de cent menhirs formant deux ellipses orientées est-ouest.

Des villages fortifiés préhistoriques datant du Chalcolithique se trouvent le long du Tage telle le site de Vila Nova de São Pedro près de Cartaxo et le Castro do Zambujal près de Torres Vedras. Ces sites furent occupés environ de 2500 à 1700 av. J.-C. et étaient ceints de murs et de tours en pierre, signe d'hostilités à cette époque.

À partir du Galice en Espagne, connut le développement de la culture des castros (cultura castreja). Cette région était couverte d'habitations fortifiées (appelées citânias ou cividades) qui, pour une grande part, continueront d'exister sous la domination romaine quand la région sera annexée à la province de Gallaecia. Citânia de Sanfins près de Paços de Ferreira, Citânia de Briteiros près de Guimarães ou Cividade de Terroso près de Póvoa de Varzim sont des sites archéologiques notables.

Période romaine
Temple romain d'Évora.

L'architecture s'est développée de façon significative avec l'arrivée des Romains au Hispanie la péninsule Ibérique. Les villages et lieux d'implantation conquis furent souvent modernisés selon les modèles romains avec la construction de forum, de rues, de théâtres, de temples, de bains, d'aqueducs et d'autres bâtiments publics. Un réseau efficace de routes et de ponts fut créé pour mettre en relation les villes et les autres zones colonisées.

Braga (Bracara Augusta) fut la capitale de la province de Gallaecia et possède encore des vestiges de bains publics, une fontaine publique (appelée la fontaine de l'Idole) et un théâtre. Évora a la particularité de posséder un temple romain très bien conservé, probablement dédié au culte de l'empereur Auguste. Un pont romain traverse la rivière Tâmega à Chaves (Aquae Flaviae). On trouve aussi les vestiges d'un théâtre aux environs de l'Alfama à Lisbonne (Olissipo).

Les vestiges les mieux conservés de villages romains sont ceux de Conimbriga situés près de Coimbra. Les fouilles ont révélé des murs d'enceinte, des bains, un forum, un aqueduc, un amphithéâtre, des logements pour la classe moyenne (insulae) de même que des villas luxueuses (domus) avec une cour centrale décorée de mosaïques. Un autre site de fouilles important de village romain est Miróbriga près de Santiago do Cacém possédant un temple romain bien préservé, des bains, un pont et les vestiges du seul hippodrome romain connu au Portugal.

Période post-romane
Chapelle de São Frutuoso, près de Braga.

La domination romaine sur l'Hispanie prit fin avec les invasions germaniques (Suèves et les Wisigoths) à partir du chapelle de São Frutuoso de Montélios près de Braga qui faisait partie d'un monastère wisigoth construit au croix grecque avec des branches rectangulaires et une coupole centrale ; coupole et branches sont décorées d'arcs en relief. La chapelle révèle une nette influence de l'architecture byzantine comme le mausolée de Galla Placidia à Ravenne.

Après 711, lors de la période de domination de la péninsule ibérique par les Maures, beaucoup de chrétiens (les Mozarabes) vivaient sur les territoires maures et avaient le droit de pratiquer leur religion et de construire des églises. Le royaume resté chrétien des Asturies (de 711 à 910), situé au nord de la péninsule, sera le point de départ de la Reconquista. L'architecture asturienne et l'art mozarabe vont influencer les monuments chrétiens du futur Portugal. Le plus important est sans doute l'église de São Pedro de Lourosa, située près d'Oliveira do Hospital, qui porte gravée l'inscription de 912 comme année de sa construction. Cette église est une basilique avec trois nefs séparées par des arcs outrepassés, un narthex en façade et des fenêtres à meneaux et à arc outrepassé d'influence asturienne sur l'aile centrale.

Période mauresque
Vue de Silves et son château mauresque.

La conquête de la péninsule Ibérique par les Maures venus du Maghreb en 711 mit fin à la domination wisigothe en Hispanie, renommée Al-Andalus par les nouveaux arrivants. La présence mauresque va profondément influencer l'art et l'architecture sur le territoire portugais, surtout au sud où la Reconquista ne s'achève qu'en 1249. Cependant au Portugal, contrairement à l'Espagne voisine, peu de bâtiments mauresques sont parvenus intacts jusqu'à nos jours. L'habitat traditionnel dans beaucoup de villes et de villages du Portugal a de simples façades blanches qui donnent à l'ensemble une allure du type des villages d'Afrique du Nord. De nombreux villages et quartiers de ville ont gardé le réseau viaire de la période islamique, comme le quartier de l'Alfama à Lisbonne avec ses rues étroites et ses petites maisons et immeubles, qui sont trace du Coran. Les bâtiments mauresques étaient souvent construits en pisé (taipa) et adobe, et blanchis à la chaux.

Les Maures ont construit des châteaux forts et des fortifications en de nombreuses villes, mais, bien que beaucoup des châteaux médiévaux du Portugal soient originaires de cette période, dans la plupart des cas, ils ont été profondément remaniés après la reconquête chrétienne. Cependant un des mieux préservés est le château de Silves, ancienne capitale de l'Al-Gharb, l'Algarve d'aujourd'hui. Bâti entre les citernes du siège. Le vieux centre de la ville – l'Almedina – était défendu par des murailles, des tours fortifiées et des portails dont certaines parties existent toujours.

Vue de Mértola et de son église.

Beaucoup de mosquées furent construites sur le territoire portugais durant la période de domination musulmane, mais elles ont toutes été transformées en églises ou cathédrales, et les caractéristiques de l'art islamique sont difficilement identifiables maintenant. Ainsi les cathédrales de Lisbonne, Silves et Faro, par exemple, ont certainement été construites à l'emplacement d'une grande mosquée après la Reconquista.

L'église principale de Mértola dans l'Alentejo constitue la seule exception. La mosquée de Mértola a été construite durant la seconde moitié du .

À l'intérieur son plan est pratiquement carré avec quatre branches et un total de 12 colonnes supportant des croisées d'ogives manuélines du XVIe siècle.

Même si le toit a été modifié et quelques ailes supprimées au labyrinthique avec sa forêt de piliers est clairement affilié aux autres mosquées d'Espagne et du Maghreb qui lui sont contemporaines. Les murs intérieurs portent encore un mihrab, la niche décorée indiquant la direction de La Mecque.

Style manuélin

L'architecture gothique tardive du Portugal se caractérise par l'émergence d'un style somptueux appelé manuélin en l'honneur de sous le règne duquel la plupart des bâtiments de ce style furent construits ou commencés. Le style manuélin combine des aspects du gothique tardif avec d'autres de la Renaissance, et la décoration montre l'influence de la Renaissance espagnole (plateresques, isabellines), italienne et flamande, mais aussi les emprunts à la tradition islamique grâce à son voyage au Maroc.

Les édifices de style manuélin sont aussi souvent décorés de motifs naturalistes typiques de l'époque des Grandes découvertes, tels les motifs en spirale rappelant les cordes utilisées dans la navigation, et aussi les compositions opulentes faites de motifs animaux et végétaux.

Le premier bâtiment connu de style manuélin est le monastère de Jésus de Setúbal. L'église du monastère fut construite entre 1490 et 1510 par l'architecte Diogo Boitaca considéré comme l'un des principaux créateurs de ce style. La nef tripartite de cette église conserve la même hauteur sur toute sa largeur, comme une tentative d'unification de l'espace intérieur qui atteindra son apogée dans la nef de l'église santa Maria du monastère des Hiéronymites à Lisbonne, terminée dans les années 1520 par l'architecte João de Castilho. La nef du monastère de Setúbal est supportée par des colonnes torsadées, ce qui est une des caractéristiques du style manuélin et qu'on retrouve d'ailleurs dans la cathédrale de Guarda et les églises paroissiales d'Olivenza, de Freixo de Espada à Cinta et de Montemor-o-Velho entre autres. Les bâtiments manuélins ont aussi habituellement des portails élaborés avec des colonnes torsadées, des niches et des motifs décoratifs empruntant à la Renaissance et au gothique, comme le monastère des Hiéronymites ou le monastère de Santa Cruz à Coimbra.

Style pombalin
Praça do Comércio avec l'arc marquant l'entrée dans la rua Augusta à Lisbonne.

Le tremblement de terre de Lisbonne de 1755, suivi d'un raz-de-marée et d'un incendie, détruisit en grande partie la ville. et son premier ministre Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal, demandèrent à des architectes et des ingénieurs de reconstruire les parties endommagées de Lisbonne, dont le quartier de Baixa.

Place Marquês de Pombal à Vila Real de Santo António.

Le style pombalin est une architecture utilitaire et laïque marquée par le pragmatisme. Il suit le style dépouillé des ingénieurs militaires avec ses arrangements réguliers et rationnels, mélangé à des détails rococo et une approche néoclassique pour la composition générale. Baixa fut reconstruit par Eugénio dos Santos et Carlos Mardel. Le marquis de Pombal imposa des règles de reconstruction. Des maquettes architecturales servirent de test en simulant autour d'elles un tremblement de terre en faisant juste à côté marcher au pas des troupes, faisant des bâtiments pombalins les premiers exemples de constructions antisismiques. La praça do Comércio, la rue Augusta et l'avenida da Liberdade sont les exemples par excellence de ce style. La praça do Comércio a une composition régulière et rationnelle en accord avec la reconstruction de Baixa.

Le style pombalin se retrouve aussi à Vila Real de Santo António, une ville nouvelle dans l'Algarve construite par Reinaldo Manuel dos Santos. Le style est bien visible dans la composition urbaine et surtout dans la place principale.

À Porto, sous l'impulsion du gouverneur de la prison João de Almada e Melo, la rue de São João fut reconstruite, de même que la cour des lois Relação, la cour d'appel Gaol et la prison. Les commerçants britanniques introduisirent l'architecture palladienne avec la praça da Ribeira, la fabrique (1785-1790) et l'hôpital São Antonio (1770).

Littérature

Luís de Camões.

Écrite en portugais ou dans d'autres langues, la littérature portugaise est remarquable par la douceur de sa poésie lyrique et l'esprit mordant de sa prose satirique.

Du fait de l'expansion maritime du Portugal et de l'émigration massive qui s'est ensuivie, la littérature portugaise comprend l'ensemble des œuvres écrites par des auteurs de nationalité portugaise et affiliés au Portugal, quel que soit leur lieu de naissance en métropole ou dans l'Empire, leur confession ou le lieu où a été rédigée leur œuvre. L'histoire de la littérature portugaise peut être divisée en différentes périodes, :

  • de 711 à 1249, poésie arabo-musulmane du Gharb al-Ândalus ;
  • de 1198 à 1415, l'âge des troubadours et des chansonniers, fort rayonnement de la langue portugaise dans la péninsule Ibérique ;
  • de 1415 à 1580, Renaissance portugaise, floraison de l'humanisme portugais, rivalisant avec la Castille ;
  • de 1580 à 1640, Union ibérique, transfert de la cour à Madrid, période peu productive ;
  • de 1640 à 1750, retour de la cour à Lisbonne, renouveau de la prose portugaise, historiographie, biographie, éloquence et roman épistolaire ;
  • de 1750 à 1820, renouveau de la poésie, époque des Académies, Néo-classicisme et pré-Romantisme ;
  • de 1820 à 1912, renouveau romantique puis Réalisme ;
  • de 1912 à 1933, la Renascença Portuguesa (1912 à 1932) et le Modernisme ;
  • de 1933 à 1975, l’État Nouveau, période productive en dépit de la censure officielle, littérature clandestine et d'exil ;
  • Depuis 1975, littérature de l'après révolution des Œillets ;

La littérature portugaise est l'une des littératures occidentales qui se développent le plus tôt, avec des textes en prose et des chansons. Jusqu'en 1350, les troubadours galaïco-portugais étendent leur influence littéraire à la majeure partie de la péninsule Ibérique. Gil Vicente est l'un des fondateurs des traditions dramatiques portugaise et espagnole. Au fil de leur expansion, partout où ils vont, les Portugais emportent avec eux leur langue et leur patrimoine culturel, qu'ils enrichissent de leurs découvertes. Le résultat de ce phénomène est double. D'une part, la littérature portugaise de la période moderne est une littérature d'envergure mondiale. Elle présente une richesse exceptionnelle. D'autre part, une partie importante de la littérature du Portugal sert aujourd'hui de facto de base aux littératures des autres pays lusophones.

Incarnation littéraire de la nation conquérante, soldat, poète et homme de théâtre, Luís de Camões laisse une œuvre considérable qui comprend d'innombrables poésies lyriques et l'une des plus importantes œuvres épiques d'Europe occidentale. Son livre le plus connu, Les Lusiades (Os Lusíadas), publié en 1572, raconte la genèse et l'épopée collective de la nation portugaise, ainsi que la constitution de son Empire. L'importance de ce poète et de son œuvre sont considérables pour le pays et l'ensemble de la sphère lusophone. La fête nationale portugaise est fixée à la date anniversaire de sa mort. La langue portugaise est couramment appelée « Langue de Camões ».

La poésie portugaise des Fernando Pessoa. La littérature portugaise moderne est représentée par les auteurs tels que Camilo Castelo Branco, Almeida Garrett, Eça de Queirós, Sophia de Mello Breyner Andresen et António Lobo Antunes. Particulièrement populaire et distingué, José Saramago s'est vu remettre le prix Nobel de littérature en 1998,.

Musique

Chanteurs de fado.

La musique traditionnelle portugaise est variée et très riche. Du folklore avec les danses du vira (région du Minho), du pauliteiros de Miranda (région Mirandaise), du corridinho de l'Algarve ou encore du bailinho de Madère. Les instruments typiques sont le cavaquinho, la cornemuse, l'accordéon, le violon, les tambours, la guitare portugaise (instrument caractéristique du fado) et toute une variété d'instruments à vent et de percussion. Dans la culture populaire existent encore les groupes philharmoniques qui représentent chaque localité et jouent des styles de musique différents, du populaire au classique.

Le style de musique portugais le plus connu est le fado, dont l'interprète la plus célèbre fut Amália Rodrigues,. D'autres chanteurs comme Alfredo Duarte Marceneiro, Vicente da Câmara, Nuno da Câmara Pereira, Frei Hermano da Câmara, António Pinto Basto et Hermínia Silva se sont distingués en tant que fadistes. Ces dernières années, le fado a vu apparaître de jeunes chanteurs qui ont connu un grand succès, comme Camané, Mariza, Ana Moura, Mafalda Arnauth et Mísia entre autres, ainsi que de jeunes guitaristes comme Bernardo Couto.

Récemment, grâce aux Madredeus et à des chanteurs comme Mariza, Cristina Branco ou Dulce Pontes, la musique portugaise a atteint un niveau de reconnaissance international, contribuant à diffuser la langue portugaise dans le monde entier. Citons également Paulo Alexandre et sa chanson Verde Vinho, vendue à 200 000 exemplaires au Portugal, dont paroles et refrain ont fait le tour du monde ainsi que Linda de Suza, Lio et Helena Noguerra qui firent carrière notamment en France et en Belgique.

Amália Rodrigues, Reine du Fado.

Chez les instrumentistes, on remarque la carrière et les compositions du guitariste Carlos Paredes, le plus connu des maîtres de la guitare portugaise. Comme référence à la chanson de la fin du Sérgio Godinho, Os Trovante. Même si le fado reste le genre le plus connu au-delà des frontières, la « nouvelle » musique portugaise a aussi un rôle important et fait preuve d'une grande originalité. Mafalda Veiga, Pedro Abrunhosa, David Fonseca, Lúcia Moniz, Jorge Palma, Rui Veloso, Aurea, Clã, GNR, Ornatos Violeta, Xutos & Pontapés, Amor Electro, Moonspell, The Gift, Da Weasel, Tiago Bettencourt, Fingertips, Per7ume, Mão Morta, Diogo Piçarra et Primitive Reason font partie des plus connus.

Nelly Furtado à Manchester

D'autres styles de musiques existent au Portugal, comme le Pimba, ce genre musical créé au milieu des années 1990 par le chanteur Emanuel avec sa chanson Pimba en 1995 ; pour d'autres, Quim Barreiros serait à l'origine de ce genre musical. Ce style musical emprunte beaucoup à la variété, la pop et avec l'accompagnement de l'accordéon, du synthétiseur et des trompettes. Les plus grands de cette catégorie sont Emanuel, Quim Barreiros, José Malhoa, Luis Manuel et Ruth Marlene.

Les styles dance, electro, house et techno apparaissent tout à la fin du Santamaria qui rencontre un franc succès. La house et la techno sont très présents au Portugal avec des DJ tels que Rui da Silva, Mastiksoul, DJ Vibe, Pete Tha Zouk, Pedro Cazanova, Diego Miranda, Robert S (PT), Xinobi, Moullinex, Branko…

Depuis une dizaine d'années, les sons Afro et Latino, comme le kuduro, le reggaeton, le kizomba et la zumba sont à la mode. En 2010, le chanteur portugais Lucenzo devient numéro un dans plusieurs pays dans le monde avec son titre Danza Kuduro.

Le grand phénomène portugais de l'électro actuelle est le groupe Buraka Som Sistema qui a réussi un mélange de hip-hop, de kuduro et d'electro/dance.

Le Portugal participe au concours Eurovision de la chanson depuis 1964 et remporte pour la première fois le festival en 2017 à Kiev, avec Salvador Sobral, qui interprète la chanson Amar pelos dois, écrite et composée par sa sœur Luísa Sobral. À la suite de cette victoire, le pays organise alors pour la première fois, le Concours Eurovision de la chanson 2018 à Lisbonne, ville choisie pour recevoir le festival.

Gastronomie

Pastéis de nata.

Chaque région du Portugal possède ses spécialités culinaires spécifiques, s'inspirant souvent des produits locaux. Les aliments de base dans cette cuisine sont la viande (de mouton, de porc et de volaille), diverses espèces de poissons et de coquillages (grande variété d'assiettes de morue — il existe 365 variantes de recettes pour la morue). La caldeirada (une sorte de bouillabaisse) est un plat typique de la municipalité de Peniche : il est composé de poissons, patate, oignons, tomates et de piments. Les fromages les plus populaires sont le fromage da Serra da Estrela et le fromage de Azeitão. Bien sûr, il y a d'autres fromages populaires portugais sous l'appellation d'origine protégée.

Le Portugal est un pays fortement vinicole, les vins les plus célèbres sont les vins du Douro, de l'Alentejo et du Dão, les vins verts du Minho, et les liquoreux de Porto, Lourinhã et Madère. Dans les pâtisseries il existe une liste énorme de variétés de recettes traditionnelles, les plus célèbres étant les pastéis de nata (le secret de la recette est toujours bien gardé), les ovos moles d'Aveiro, les pastéis de Tentúgal, le pão-de-ló, et encore beaucoup d'autres.

Parmi les plats typiques du pays, les plus populaires et qui font partie intégrante de la cuisine portugaise sont le cozido à portuguesa, le bacalhau à Brás ainsi que le bacalhau à Gomes de Sá ou encore le cochon de lait cuit à la mode du Bairrada rojões d'Aveiro et du Minho.

La cuisine portugaise a également influencé d'autres gastronomies, comme celle du Japon, avec l'introduction de la friture qui a donné plus tard le tempura.

Sport

Football

Le football est le sport le plus connu, aimé et pratiqué au Portugal. Eusébio est un grand symbole du football portugais et les plus récents phénomènes de popularité sont Cristiano Ronaldo, Luís Figo, Rui Costa, João Vieira Pinto, Pauleta, João Félix, Diogo Jota et Bruno Fernandes, qui font partie des nombreux footballeurs portugais de réputation mondiale.

Cristiano Ronaldo au mondial 2018.

Le Sporting, Porto et Benfica sont les trois plus grands clubs de sport par leur popularité et le nombre de trophées gagnés. Ils ont gagné 12 titres européens, ils étaient présents dans beaucoup de finales et ont été les compétiteurs réguliers aux dernières étapes de presque chaque saison.

Supporters Portugais lors de la finale de l'Euro 2004 face à la Grèce à Lisbonne.
Équipe Sport Ligue Création Stade Capacité
Sport Lisboa e Benfica (SLB) Football Championnat du Portugal de football Estádio da Luz 65.200
Futebol Clube do Porto (FCP) Football Championnat du Portugal de football Stade du Dragon 50.431
Sporting Clube de Portugal (SCP) Football Championnat du Portugal de football Estádio José Alvalade XXI 50.095

La « Seleção » a terminé finaliste de l'Euro 2004 à domicile, le Portugal étant le pays hôte du tournoi européen de football cette année-là. L'équipe a perdu cette année-là en finale 0-1 face à la Grèce. L'équipe a également réussi à atteindre la troisième place lors de la coupe du monde de football 1966 et atteint la quatrième place de la coupe du monde de football 2006. Le Portugal remporte son premier titre majeur lors de l'Euro 2016 face à la France, le pays hôte, grâce à un but de l'attaquant Eder lors des prolongations.

Le Portugal est également une grande nation du beach soccer puisque l'équipe du Portugal de beach soccer compte 19 titres au total dont deux coupes du monde (en 2001 et 2015), cinq Euro BS League et six Euro BS Cup. Madjer étant l'artisan principal de ces différents titres.

L'équipe du Portugal de futsal est également l'une des meilleures équipes mondiales de ce sport. Le Portugal a remporté l’Euro Futsal 2018, en battant en finale l'Espagne. Ricardinho, sacré meilleur joueur du monde à cinq reprises, est le capitaine portugais lors de ce titre.

Cyclisme

Le cyclisme portugais a été marqué par plusieurs grands coureurs, à l'image de Joaquim Agostinho qui termina à huit reprises dans les dix meilleurs du Tour de France entre 1969 et 1980 ou Rui Costa, champion du monde en 2013 et triple vainqueur du Tour de Suisse en 2012, 2013 et 2014. Chaque année a lieu le Tour du Portugal. C'est la plus longue épreuve en nombre d'étapes (11) après les trois Grands Tours.

Formule 1

Le Portugal a aussi accueilli le Grand Prix automobile. Le Grand Prix automobile du Portugal fut une épreuve du championnat du monde de Formule 1 entre 1958 et 1960, puis de 1984 à 1996 où il se disputa sur le circuit d'Estoril, situé au nord de Lisbonne. Aussi en 2020 et 2021 disputées sur le circuit de l'Autódromo Internacional do Algarve. Ce circuit a également accueilli un temps le Grand prix moto du Portugal. Plusieurs épreuves d'endurance automobile ou des courses de Superbike sont également disputées sur l'Autódromo Internacional do Algarve.

Rink hockey

En rink hockey, l'équipe du Portugal est la plus titrée au Monde. C'est un sport très populaire et pratiqué dans tout le pays. Ils sont avec l'Italie et l'Espagne les trois uniques pays à posséder un championnat professionnel dans ce sport.

Arts martiaux portugais
Jeux olympiques

Le Portugal a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1912 mais n'a participé que huit fois aux Jeux olympiques d'hiver depuis 1952.

Les athlètes portugais ont remporté au total 24 médailles aux Jeux olympiques d'été et aucune médaille aux Jeux olympiques d'hiver. Ils ont remporté la plupart de leurs médailles en athlétisme, en voile et en équitation.

Religion

Le sanctuaire de Notre-Dame de Fátima (avec sa chapelle des apparitions).

L'Église et l'État sont formellement séparés pendant la première République portugaise (1910 à 1926), séparation réitérée dans la constitution portugaise de 1976. Le Portugal est un État séculier. En dehors de la constitution, les deux documents les plus importants concernant la liberté religieuse sont le Concordat du  (succédant à ceux de 1940 et de 1886) entre le Portugal et le Saint-Siège et la « Loi de liberté religieuse » de 2001.

Le sanctuaire national du Christ Roi en Almada.
Mosquée centrale de Lisbonne.
Synagogue à Porto.

La majorité des Portugais (environ 84,5 %) est de confession catholique.

Le Portugal est divisé en vingt diocèses, regroupés en trois provinces: Braga, Lisbonne et Évora. Ses principales sanctuaires sont le sanctuaire de Notre-Dame de Fátima (avec sa chapelle des apparitions) et le sanctuaire du Christ Roi.

Environ la moitié des mariages au Portugal sont des mariages catholiques. Le divorce est autorisé par le Code civil portugais, par consentement mutuel ou sur demande auprès d'un tribunal par un des conjoints.

Au Portugal sont également pratiquées d'autres religions issues du christianisme. Il existe actuellement[C'est-à-dire ?] une communauté de 100 000 évangéliques et les Témoins de Jéhovah y comptent près de 50 000 fidèles. De plus, en 2009, environ 100 000 personnes ont assisté à leur célébration annuelle de la Commémoration de la mort du Christ.

Les anglicans sont organisés en Église catholique apostolique évangélique lusitanienne, fondée en 1880.

La communauté juive reste présente au Portugal malgré le décret du de qui obligea la communauté juive à choisir entre la conversion ou l'expulsion du pays et le massacre de 1506. La culture juive s'est développée dans la ville de Belmonte où il y a encore une communauté juive et où un musée juif a été ouvert en 2005. En 2006, il existe au Portugal une communauté d'environ 8 000 Juifs.

L'islam est présent au Portugal. Selon l’Instituto Nacional de Estatística, en 1991, il y avait une communauté de 9 134 musulmans dans le pays. La majorité de cette population provient des anciennes régions ultramarine, comme le Maroc, la Guinée-Bissau et le Mozambique.

La principale mosquée du pays est la mosquée centrale de Lisbonne. À Mértola, il existe encore une mosquée, mais elle fut convertie en église catholique après la Reconquista.

Les saints du Portugal
  • Antoine de Padoue. Il naît à Lisbonne et très jeune il entre chez les chanoines réguliers de Saint Augustin à Coimbra. Il y est ordonné prêtre. En 1220 la vue des restes de martyrs revenus du Maroc lui fait prendre la décision de s'y rendre mais la maladie le ramène en Europe. En 1221 il passe par Assise puis enseigne à Bologne. En 1229, il est élu provincial de l'Italie du Nord. Il termine sa vie à Padoue où il prêche le carême ; il y meurt d'épuisement à 36 ans,.
  • Béatrice de Silva. Elle naît à Campo Maior, dans la province de l'Alentejo, fille de Rui Gomes da Silva, maire de la ville frontalière de Campo Maior, et d'Isabel de Menezes, comtesse de Portalegre, laquelle est apparentée aux familles royales de Portugal et de Castille. Elle était aussi la sœur du bienheureux Amadeo de Silva. Béatrice a fondé l'ordre de l'Immaculée Conception : ses membres religieuses cloîtrées sont appelés Moniales Conceptionnistes.
  • Élisabeth de Portugal, épouse du roi .
  • Jean de Britto. Il naît à Lisbonne (Portugal) et meurt exécuté le , à Oriyur, Tamil Nadu (Inde). Prêtre jésuite, missionnaire dans l’Inde du Sud, il y est à mort en haine de la foi chrétienne. Considéré comme martyr il est canonisé en 1947.
  • Francisco Marto et Jacinthe Marto, les deux bergers qui disent avoir vu la Vierge Marie à Fátima.

Langues

Langue portugaise
Publicité en portugais angolais.
Le Monde lusophone.

La langue officielle de la République portugaise est le portugais, avec plus de 240 millions de personnes qui la parlent dans le monde entier en 2008. C'est alors la sixième langue la plus parlée au monde et la troisième langue européenne la plus parlée dans le monde. Elle est officielle au Portugal, au Brésil, en Angola, au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, à Macao, au Mozambique, à Sao Tomé-et-Principe et au Timor oriental, mais elle est aussi parlée dans l'ancienne Inde portugaise (Goa, Daman et Diu et Dadra et Nagar Haveli) et dans certains territoires contestés (comme Olivença, en Espagne) ou limitrophes de pays lusophones (comme l'Uruguay avec le Brésil).

La langue portugaise dans le monde.

Le portugais possède aussi un statut officiel dans l'Union européenne, dans l'Union des nations sud-américaines, dans l'Union latine, dans le Mercosur, dans la Communauté de développement d'Afrique australe et dans l'Union africaine. Le portugais est parfois désigné comme la « langue de Camões » (Luís de Camões, auteur de Os Lusíadas).

Plaque rédigé en mirandais.

D'autres langues du Portugal sont aussi reconnues officiellement :

  • la langue des signes portugaise ;
  • le mirandais, qui est la seconde langue officielle du Portugal. Elle est surtout parlée dans la région de Miranda do Douro (la « Terre de Miranda ») ; cette langue est enseignée comme seconde langue facultative dans les écoles de cette ville et de Vimioso.

Le Portugal apparaît homogène sur le plan linguistique, car 96 % des habitants ont comme langue maternelle le portugais ; mais il en existe aussi plusieurs variétés dialectales, notamment l'açorien, l'algarvio, l'alentejano, le Minhoto, le beirão, le madérien, le dialecte de la Beira Alta et du Mondego, le dialecte de Castelo Branco et de Portalegre et enfin le dialecte de Trás-os-Montes.

Fêtes et jours fériés

Carnaval de Sesimbra, 2007.
Plus grand arbre de Noël d’Europe, Porto, 2007.
Fêtes et jours fériés au Portugal
Date Nom Observations
 janvier Sainte Marie, Mère de Dieu Jour de l'an, célébration chrétienne de la fête de Marie (mère de Jésus)
Février Carnaval Mardi-gras.
Mars - Avril Vendredi saint Célébration chrétienne de la passion et de la mort du Christ.
Mars - Avril Pâques Célébration chrétienne de la résurrection du Christ.
25 avril Révolution des Œillets Fête de la liberté (anniversaire de la fin de la dictature le ).
 mai Fête du Travail Fête des travailleurs.
Mai - Juin Fête-Dieu Célébration catholique du corps et du sang du Christ.
10 juin Fête nationale Anniversaire de la mort du poète Camões en 1580.
15 août Assomption Célébration catholique de la montée au paradis de la Vierge Marie.
5 octobre Instauration de la République Fête de la République (instaurée en 1910).
 novembre Toussaint Fête catholique de tous les saints.
 décembre Restauration de l’indépendance Fête de l’indépendance (restaurée en 1640 après 60 ans d’union avec l’Espagne dans l’Union ibérique).
8 décembre Immaculée Conception Fête catholique de la conception de la Vierge Marie, patronne du Portugal depuis 1646.
25 décembre Noël Célébration chrétienne de la naissance du Christ
Fête de la famille.
  1.  », sur golisbon.com (consulté le ).
  2. Église de l'Ascension de Mértola, Ancienne mosquée de Mértola, consulté le .
  3. Mertola, intérieur de l’église : le Mihrab, consulté le .
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