Pérou - Piruw

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Statistiques

Le pays comporte actuellement 78 661i entités, dont 143i de niveau ville (moins de 1 %) et 78 518i entités moins importantes, ce qui représente 8 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.

Le pays couvre actuellement moins de 1 % de la surface des pays repris sur ce site.

RégionsRécurence
RégionsRécurence
Cuzco008006 8006 localités
Puno007880 7880 localités
Ayacucho006187 6187 localités
Ancash006117 6117 localités
Huanuco005435 5435 localités
Huancavelica005146 5146 localités
Lima004577 4577 localités
Arequipa004566 4566 localités
Cajamarca004286 4286 localités
Junin003680 3680 localités
Apurimac003474 3474 localités
La Libertad002860 2860 localités
Pasco002457 2457 localités
Amazonas002436 2436 localités
Piura002265 2265 localités
San Martin001920 1920 localités
Loreto001680 1680 localités
Moquegua001246 1246 localités
Lambayeque001227 1227 localités
Ica001201 1201 localités
Ucayali000762 762 localités
Tacna000757 757 localités
Madre de Dios000306 306 localités
Tumbes000183 183 localités
Callao000006 6 localités

Pérou : descriptif

Informations de Wikipedia
Pérou

Le Pérou, en forme longue la république du Pérou (en espagnol : Perú et República del Perú ( audio) ; en quechua : Piruw et Piruw Ripuwlika ; en aymara : Piruw et Piruwxa Ripuwlika), est un pays de l'ouest de l'Amérique du Sud

Il est bordé au nord par l'Équateur et la Colombie, à l'est par le Brésil, au sud-est par la Bolivie, au sud par le Chili, et au sud et à l'ouest par l'océan Pacifique

Le Pérou est un pays mégadivers avec des habitats allant des plaines arides de la région côtière du Pacifique à l'ouest aux sommets des montagnes des Andes s'étendant du nord au sud-est du pays à la forêt tropicale du bassin amazonien à l'est avec le fleuve Amazone

Le Pérou compte 34 millions d'habitants et sa capitale et plus grande ville est Lima

Avec 1,28 million de km2, le Pérou est le 20e plus grand pays du monde et le troisième d'Amérique du Sud. Le territoire péruvien abritait plusieurs cultures au cours des périodes antique et médiévale et possède l'une des plus longues histoires de civilisation de tous les pays, retraçant son héritage au 10e millénaire avant notre ère

Les cultures et civilisations précoloniales notables incluent la civilisation Caral-Supe (la plus ancienne civilisation des Amériques et considérée comme l'un des berceaux de la civilisation), la culture Nazca, les empires Huari et Tiwanaku, le royaume de Cuzco et l'empire Inca, le plus grand État connu des Amériques précolombiennes qui à son apogée a réussi à s'étendre sur 2 500 000 km2. Son territoire est composé de paysages variés : les vallées, plateaux et hauts sommets des Andes se déploient à l'ouest vers le côte désertique, du nord au sud-est du pays et à l'est vers l'immense Amazonie

C'est l'un des pays avec la plus grande diversité biologique et le plus de ressources minérales de la planète

Il englobe une section de la forêt amazonienne et du Machu Picchu, une ancienne ville inca aux hauteurs des Andes

La région autour du Machu Picchu, y compris la Vallée Sacrée, le Chemin de l'Inca et la ville coloniale de Cuzco, est riche en sites archéologiques. Au siècle suivant, la conquête du Pérou a eu lieu, après quoi le territoire a été configuré comme le vice-royauté du Pérou de l'Empire espagnol articulé autour de l'exploitation de l'argent et de l'or avec le travail forcé des indigènes et des esclaves africains dans les mines et les fermes

Bien qu'ils aient également laissé un héritage culturel, représenté dans l'art et l'architecture baroques

En 1551, la couronne espagnole fonda officiellement l'Université nationale principale de San Marcos à Lima, la première et la plus ancienne université du Nouveau Monde

Les Réformes bourboniennes du XVIIIe siècle ont donné lieu à divers soulèvements contre l'autorité coloniale, dont le plus grand représentant fut la Révolte de Túpac Amaru II. Le sol est la monnaie nationale péruvienne depuis 1991, en remplacement de l’inti,

La Constitution instaurée en 1993 sous le régime autoritaire d'Alberto Fujimori oriente l'économie péruvienne vers le néolibéralisme

Le Pérou est l'un des pays les plus inégalitaires au monde, 1 % de la population détenant 30 % des richesses. Le Pérou est un pays membre du Forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) et de la Communauté andine des nations (CAN)

Il est aussi un membre actif de l'Alliance du Pacifique, de l'Accord de partenariat transpacifique et de l'Organisation mondiale du commerce ; et est considéré comme une puissance moyenne. Le Pérou a une population qui comprend des Mestizos, Amérindiens, Européens, Africains et Asiatiques

La principale langue parlée est l'espagnol, bien qu'un nombre important de péruviens parlent les langues quechuan, aymara, ou d'autres langues indigènes

Ce mélange de traditions culturelles a donné lieu à une grande diversité d'expressions dans des domaines tels que l'art, la cuisine, la littérature et la musique.

Histoire

Premières civilisations

Stèle de Raimondi, civilisation Chavín - Musée national Chavín - (Chavín de Huántar - Ancash - Pérou).

Les premiers vestiges de présence humaine au Pérou ont été découverts dans la grotte Pikimachay et dateraient pour les couches les plus anciennes de 19 000 ans avant notre ère. Les populations sont alors pour la plupart nomades, vivant de la chasse de camélidés et de la cueillette et s’abritant dans des grottes.

La culture du maïs a joué un rôle déterminant dans le passage vers un modèle de subsistance fondé sur l’agriculture. La première preuve que le maïs est un aliment de base provient de Paredones, sur la côte nord du Pérou, où les isotopes alimentaires des dents humaines suggèrent que le maïs est passé d'un aliment de sevrage à une consommation de base entre 4 000 et 3 000 avant notre ère.

Durant la période archaïque tardive, les premiers villages et organisations sociales complexes apparaissent. Ils permettent l’apparition de la plus vieille ville du continent et l’une des plus anciennes du monde : Caral. La cité de Caral, un grand centre urbain doté de pyramides tronquées au sommet, appartenait à un ensemble de sites archéologiques qui aurait abrité la première civilisation américaine : Caral-Supe ou Norte Chico (entre 2627 et 2100 avant notre ère). Lors de fouilles, divers objets ont été exhumés, tels que des figurines anthropomorphiques en argile crue, des flûtes traversières taillées dans des os de pélican ou de condor, ou des cordelettes à nœuds (probablement des quipus).

Vase-portrait mochica. Musée du quai Branly, Paris.

Caractérisées par une nouvelle complexification de l’organisation sociale et des technologies, les cultures de la période dite « horizon de formation » (2700-200 av. notre ère) développèrent la céramique, le tissage, l’usage de l’or et du cuivre ainsi que la construction de canaux d’irrigation et la culture en terrasse, facteurs déterminants pour l’accroissement du pouvoir étatique. Dans la culture de Chavín (~1800-300 av. notre ère), la vie sociale, économique et rituelle s’organise autour de dieux féroces représentant les grands prédateurs locaux comme le jaguar, le serpent ou le caïman. Le centre cérémoniel, Chavín de Huántar, est un réseau complexe de galeries décorées par d'immenses mégalithes ornés. Sur le plan iconographique, les divinités de la cosmogonie chavín seront présentes dans presque toutes les manifestations artistiques postérieures. Paracas (~800-200 av. notre ère), une culture située sur une péninsule désertique portant le même nom, se distingue par ses textiles de grande valeur esthétique et scientifique.

L'effondrement de la culture chavín ira de pair avec l’affirmation de pouvoirs régionaux, caractérisés par un relatif isolement local. Chaque région abrite alors de petites entités politiques qui adoptent leurs propres modèles de développement culturel, n’ouvrant leurs frontières qu’aux échanges commerciaux. À cette période appartiennent notamment la culture nazca (~200 av. notre ère - 600), la culture huari (600-1000) et la culture mochica (~100-700), l’une des plus importantes organisations politiques de l’ancien Pérou.

Empire inca

Machu Picchu.

La Période impériale, aussi appelée Règne des belligérants, succède au déclin de la civilisation huari, dernière entité politique régionale. Divers États locaux tentent alors de dominer politiquement la région et parmi ces États nous retrouvons la culture chimú, la culture chanca, la culture chincha et enfin, la plus célèbre, la culture inca. Les origines des Incas se mêlent à la légende. Ils étaient probablement une tribu guerrière quechua du sud de la Sierra. Entre 1100 et 1300, ils se déplacent peu à peu vers le nord de la région jusqu’à la vallée fertile de Cuzco, occupée alors par des peuples aymaras. L’empire naissant se distinguait par sa condition d’État agraire, au sommet duquel se trouvait l’Inca.

« Chaque nation s’habillait avec un vêtement similaire à celui que portaient les membres de sa communauté ». (Tunique du Sapa Inca Tupac Yupanqui).

Cependant, la véritable expansion des Incas commence en 1438, avec Pachacutec (1438-1471), qui entreprend de conquérir les terres voisines. Durant les 70 dernières années de cette période, le royaume de Cuzco forme un vaste empire qui s’étend sur toutes les Andes. Le génie de Pachacútec se manifeste avant tout dans la législation et l’administration qu’il établit dans l’Incanat,. Il aboutit à accomplir l’unité d’un vaste empire grâce à trois mesures principales. Il préserva l’unité géographique de l’empire en développant un gigantesque réseau de routes (le Chemins incas) ; puis il fit son unité linguistique en imposant le runa simi ou quechua comme langue officielle ; enfin, grâce à une organisation centrale absolue, il forma l’unité politique impériale. En même temps, il créa une élite capable de l’assister dans son œuvre : les curacas. Pour faciliter la transmission des ordres et le renseignement sur l’état des provinces, on établit un système de « chasquis » ou « coureurs messagers », qui parcouraient les chemins de l’empire.

À la fin du Inca Pachacutec transmet le pouvoir à son fils Tupac Yupanqui († 1493), qui étend l’empire jusqu’à l’actuel territoire équatorien. Sous le règne de son fils, Huayna Capac († 1527), les frontières de l’empire inca sont repoussées jusqu’à la frontière de l’actuelle Colombie. Une guerre de succession éclate entre les deux fils de Huayna Capac, Huascar et Atahualpa. Ce dernier est parvenu à battre les troupes de son frère, au moment où les conquistadors arrivent au Pérou.

Conquête et vice-royauté

Mise à mort de l’Inca Atahualpa en 1533 (Guaman Poma de Ayala).
La vice-royauté du Pérou en 1650 et 1816 (territoires conquis en vert ou marron obscur et territoires peu explorés ou de jure en vert ou marron pâle).

Lorsque les troupes de Francisco Pizarro arrivèrent en 1531, l’Empire inca était déchiré par une guerre civile. Le , durant la bataille de Cajamarca, Pizarro captura l'empereur Atahualpa et le fit exécuter. Il faudra cependant plus de quarante ans pour briser les dernières tentatives de résistance : le dernier Inca de Vilcabamba, Túpac Amaru, fut capturé et exécuté en 1572.

Les Espagnols instituèrent le système de l’encomienda : les Amérindiens devaient payer un tribut, dont une partie allait à Séville. Les encomenderos étaient chargés également de les christianiser. En tant que gouverneur du Pérou, Pizarro abusa de l'encomienda en accordant à ses soldats et compagnons un pouvoir quasi illimité sur les populations indigènes qui furent obligées de travailler sans rétribution dans des mines et des champs. Pizarro fut assassiné en 1541 par une faction menée par Diego de Almagro le jeune, surnommé « el Mozo ». En 1543, le roi Charles Quint, pour réagir aux luttes intestines entre les conquistadores, envoya Blasco Núñez Vela en tant que premier vice-roi. Celui-ci sera à son tour tué par Gonzalo Pizarro, le frère du premier Pizarro. Finalement, un nouveau vice-roi, Pedro de la Gasca, parvint à restaurer l'ordre et exécuta Gonzalo Pizarro après la capture de celui-ci. 39 vice-rois ont succédé à Núñez Vela et ont gouverné la vice-royauté entre 1544 et 1824.

Francisco de Toledo (1569-1581) fut celui qui organisa l'État colonial et fonda les « réductions » ou cités d'Indiens regroupant ceux-ci. Au niveau local, les encomenderos étaient maintenant sous l'autorité des curacas. Une pyramide hiérarchique permit ainsi de contrôler toutes les villes et villages. Le recensement sous le dernier Quipucamayoc ou « maître du quipu » indiquait qu'il y avait 12 millions d'habitants dans l’empire inca. Quarante-cinq années plus tard, le recensement du vice-roi Toledo montrait qu'il en restait 1,1 million. Les villes incas reçurent des noms catholiques et furent reconstruites selon le modèle espagnol. Elles comportaient une place centrale et une église ou cathédrale en face d'un bâtiment officiel. Quelques villes, telles Cuzco, gardèrent leurs fondations d'origine inca. Certains sites incas, tels Huánuco Viejo, furent abandonnés au profit de villes à plus basse altitude.

Le Couronnement de la Vierge (Bernardo Bitti), église de San Pedro de Lima.

Après l'établissement de la vice-royauté, le Pérou devint l'une des premières sources de la richesse pour l'Espagne. La ville de Lima, fondée par Pizarro le sous le nom de Ciudad de los Reyes (« la Ville des Rois »), devint la capitale et une ville puissante qui avait sous sa juridiction toute l'Amérique du Sud à l'exception du Brésil dominé par les Portugais. Au Lima abritait une université et était la principale place forte de l'Espagne sur le continent américain. Toutes les richesses coloniales passaient par Lima, puis par l'isthme de Panama avant d'arriver à Séville, en Espagne.

De nombreux navires marchands venaient du monde entier faire escale dans le port de Lima. Début 1700, les traités interdisaient aux Français de venir commercer avec le Pérou. Malgré ses accords, de nombreux navires décidaient de braver ces interdictions pour faire fortune. C'est le cas de Le Gentil de La Barbinais, le premier Français à avoir fait le tour du monde. Le récit de son escale de trois mois au Pérou, en 1714, montre l'état de pillage et de dépravation qui existait alors à Lima.

Au réformes bourboniennes »). En 1717, la vice-royauté de Grenade fut formée : elle regroupa la Colombie, l'Équateur, le Panama et le Venezuela. En 1776, une nouvelle vice-royauté vit le jour, la vice-royauté du Río de la Plata : elle regroupait l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay.

Indépendance

La proclamation de l'Indépendance par le général José de San Martín le 28 juillet 1821 à Lima.

Entre 1780 et 1781, la vice-royauté du Pérou connut la plus violente insurrection de son histoire. Dirigée par , un cacique du Cuzco, l’insurrection était à l’origine une révolte fiscale mais, très vite, se transforma en un mouvement qui revendiquait l’autonomie du territoire par rapport à la Couronne espagnole. Túpac Amaru arriva à réunir une armée de près de 50 000 hommes, composée majoritairement d’Amérindiens et de métis. Après quelques batailles, la révolte fut écrasée de manière extrêmement violente. Le 18 mai 1781, José Gabriel Túpac Amaru II fut écartelé et décapité à Cuzco mais il devint pendant le XIXe siècle une figure importante de la lutte pour l'indépendance et de la liberté.

Le processus d’indépendance prit définitivement son élan avec le soulèvement des propriétaires terriens d'origine espagnole. José de San Martín et Simón Bolívar étaient à la tête des troupes rebelles. Après avoir débarqué dans la baie de Paracas, San Martín s'empara de Lima et déclara, le , l'indépendance du Pérou par rapport à l'Espagne. L'émancipation devint effective en décembre 1824 lorsque le général Antonio José de Sucre battit les Espagnols dans la bataille d'Ayacucho le 9 décembre 1824. Après cette victoire, une scission sépara le pays en un Haut Pérou resté fidèle à Bolivar (maintenant la Bolivie) et un Bas Pérou (le Pérou actuel). Comme le Chili, la Bolivie, le Mexique, ou la Grande-Colombie, le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés minières : des centaines de techniciens anglais traversent l’océan, avec leurs machines à vapeur, pour les moderniser.

Après la guerre Grande Colombie-Pérou (1828-1829), les conflits frontaliers entre le Pérou et l'Équateur débutèrent à partir des années 1830. Quatre guerres éclatèrent entre ces pays entre 1858 et 1995, guerre de 1858-1860 ; guerre de 1941-1942 ; la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995.

Guerre du Pacifique : La bataille d'Arica (Juan Lepiani, 1899).

Malgré la domination d'une oligarchie de propriétaires terriens, l'esclavage des Noirs et le tribut des Indiens furent abolis par le caudillo Ramón Castilla (1845-1851 et 1855-1862). Entre 1840 et 1879, le guano du Pérou, récolté par des compagnies privées ou publiques sur les côtes, généra d’énormes richesses car le pays bénéficia pendant cette période du monopole mondial de ce fertilisant. La vie politique fut alors une alternance de périodes démocratiques, de coups d'État et de dictatures.

L'Espagne n'abandonna pas complètement ses ambitions coloniales et fit encore de vaines tentatives comme lors de la guerre hispano-sud-américaine. Après la bataille de Callao, elle reconnut l’indépendance du pays en 1880, établit des relations diplomatiques et signa un traité de paix et d’amitié définitif la même année. La fin de la guerre contre l’Espagne marquait pour le Pérou la consolidation de son indépendance.

Entre 1879 et 1883, le Pérou mena aux côtés de la Bolivie la guerre du Pacifique, qui éclata lorsque le Chili envahit le port bolivien d’Antofagasta. La Bolivie déclara la guerre au Chili et le Pérou, par un traité réciproque de défense, entra à son tour dans le conflit. Malgré l'infériorité navale, le capitaine du navire Huascar, Miguel Grau, maintint sous pression la flotte chilienne pendant plusieurs mois. Le Huascar fut finalement pris par les Chiliens en octobre 1879. Pendant la campagne terrestre, le Pérou connaîtra quelques victoires mais en 1881, les troupes chiliennes entrèrent dans Lima. La guerre prit fin le 20 octobre 1883 par le traité d'Ancón et fit perdre au pays la région de Tarapacá.

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En 1924, depuis Mexico, des meneurs de la réforme universitaire au Pérou, contraints à l'exil par le gouvernement, fondent l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (ou APRA), qui exercera une influence majeure sur la vie politique du pays. L'APRA est ainsi en grande partie une expression politique de la réforme universitaire et des luttes ouvrières menées dans les années 1918-1920. Le mouvement puise ses influences auprès de la révolution mexicaine et de la constitution de 1917 qui en est issue, notamment sur les questions de l'agrarisme et de l'indigénisme et, à un degré moindre, de la révolution russe. Proche du marxisme (son dirigeant, Haya de la Torre, déclare en effet que « l'APRA est l'interprétation marxiste de la réalité américaine »), elle s'en éloigne pourtant sur la question de la lutte des classes et sur l'importance donnée à la lutte pour l’unité politique de l’Amérique latine. En 1928 est fondé le parti socialiste péruvien notamment sous l'impulsion de José Carlos Mariátegui, lui-même ancien membre de l'APRA. Le parti crée peu après, en 1929, la confédération générale des travailleurs. L'APRA, gagnant rapidement en popularité, est mise hors la loi en 1933 par le régime d'Oscar R. Benavides, qui restera président jusqu'en 1939.

La constitution de 1933 réservait le droit de vote aux citoyens alphabétisés lesquels, en 1960, ne représentaient encore que le tiers de la population adulte. Les Indiens, presque la moitié de la population, restaient des exclus et vivaient de façon misérable. Entre 1932 et 1933 aura lieu la guerre avec la Colombie. En outre, une guerre opposera le Pérou et l'Équateur entre le 5 juillet et le 31 juillet 1941. Durant cette guerre, le Pérou occupera les provinces occidentales de Loja et el Oro. Les États-Unis, le Brésil, l'Argentine et le Chili proposèrent leur médiation et un protocole de paix fut finalement signé. Néanmoins, un nouveau conflit éclatera entre les deux pays un demi-siècle plus tard.

Revendications équatoriennes sur le Pérou

À nouveau autorisée en 1945, l'Alliance populaire révolutionnaire américaine soutint le président José Luis Bustamante y Rivero (1945-1948) qui, renversé par le coup d'État militaire du général Manuel A. Odría d'octobre 1948, augura du début d'une dictature. Des élections sont pourtant organisées en 1962 et remportées par le candidat apriste Víctor Raúl Haya de la Torre. Toutefois, un coup d'État militaire dirigé par le général Ricardo Pérez Godoy empêcha le respect de la légalité. La junte organisa à nouveau des élections l'année suivante, élections qui furent remportées par Fernando Belaúnde Terry, fondateur de l'Action populaire, qui demeura en place jusqu'en 1968.

Au début des années 1960, alors que près de 70 % des terres sont possédées par 2 % des propriétaires, le Pérou connaît une forte mobilisation paysanne et indigène visant à obtenir une réforme agraire. Les paysans, en grande majorité des travailleurs agricoles indigènes, formèrent alors la base de syndicats ruraux engagés face à la détérioration de leurs conditions de travail et de vie. Les paysans eurent recours à des tactiques allant de l'occupation pacifique des terres à l'affrontement violent avec les grands propriétaires et les forces armées. Plusieurs petits mouvements de guérilla se constituent mais sont rapidement écrasés par le gouvernement.

Le 3 octobre 1968, le coup d’État réformiste mené par un groupe d’officiers dirigés par le général Juan Velasco Alvarado amène l'armée au pouvoir dans le but d’appliquer une doctrine de « progrès social et de développement intégral », nationaliste et réformiste, influencée par les thèses de la CEPAL sur la dépendance et le sous-développement. Six jours après le golpe, Velasco procède à la nationalisation de l’International petroleum corporation (IPC), la société nord-américaine qui exploitait le pétrole péruvien, puis lance une réforme de l’appareil d’État, une réforme agraire. Il s'agit alors de la plus grande réforme agraire jamais entreprise en Amérique latine : elle abolit le système de latifunda et modernise l'agriculture par une redistribution plus équitable des terres (90 % des paysans forment des coopératives ou des sociétés agricoles d'intérêt social). La terre devant être possédée par ceux qui la cultivent, les grands propriétaires sont expropriés. Les seules grandes propriétés permises sont de type coopératif. Entre 1969 et 1976, 325 000 familles reçoivent de l'État une terre ayant une surface moyenne de 73,6 acres. Le « gouvernement révolutionnaire » projette aussi des investissements massifs dans l'éducation, élève la langue quechua - parlée par près de la moitié de la population mais jusque-là méprisée par les autorités - à un statut équivalent à celui de l'espagnol et instaure l'égalité des droits pour les enfants naturels.

Le Pérou souhaite s’affranchir de toute dépendance et mène une politique extérieure tiers-mondiste. Les États-Unis répondent par des pressions commerciales, économiques et diplomatiques. En 1973, le Pérou semble triompher du blocus financier imposé par Washington en négociant un prêt auprès de la Banque internationale de développement afin de financer sa politique de développement agricole et minier. Les relations avec le Chili se tendent fortement après le coup d’État du général Pinochet. Le général Edgardo Mercado Jarrin (Premier ministre et commandant en chef de l’armée) et l’amiral Guillermo Faura Gaig (ministre de la marine) échappent tour à tour, à quelques semaines d'intervalle, à des tentatives d'assassinats. En 1975, le général Francisco Morales Bermúdez Cerruti s’empare du pouvoir et rompt avec la politique de son prédécesseur. Son régime participe ponctuellement à l'Opération Condor en collaboration avec d'autres dictatures militaires américaines.

Le Sentier lumineux apparaît dans les universités dans les années 1970. Ces étudiants, pour beaucoup d'origines paysannes, retournent ensuite dans leurs communautés et y organisent des comités locaux du parti. L'abandon par l’État de certaines régions rurales favorise l’implantation du parti. En juin 1979, des manifestations pour la gratuité de l’enseignement sont sévèrement réprimées par l’armée : 18 personnes sont tuées selon le bilan officiel mais des estimations non-gouvernementales évoquent plusieurs dizaines de morts. Cet événement entraîne une radicalisation des contestations politiques dans les campagnes et aboutit finalement au déclenchement de la lutte armée. Après le début de celle-ci, les nouvelles recrues du Sentier lumineux sont généralement des paysans peu politisés, plutôt que des militants réellement politisés.

En 1980, Fernando Belaúnde Terry retrouve le pouvoir en remportant l'élection présidentielle. Alan García, candidat du parti Alliance populaire révolutionnaire américaine, lui succéda le 28 juillet 1985. C'était la première fois en 40 ans qu'un président démocratiquement élu remplaçait un autre président démocratiquement élu.

En 1990, inquiets des attaques terroristes du Sentier lumineux et des scandales de corruption, les électeurs choisirent Alberto Fujimori. Pour lutter contre l'inflation, Fujimori adopta des mesures d'austérité très sévères. La monnaie fut dévaluée de 200 %, des centaines d'entreprises publiques furent privatisées et 300 000 emplois supprimés. Il parvint à faire baisser l'inflation de 2 700 .

En raison de l'opposition des députés à certaines réformes, Alberto Fujmori dissout le 4 avril 1992 le Congrès, modifie la Constitution, fait incarcérer un certain nombre d'adversaires politiques et prend le contrôle des médias. Sa présidence est fortement marquée par l'autoritarisme, l'usage d'escadrons de la mort pour conduire des opérations antiguérilla, la répression politique et la corruption. Alberto Fujimori fait démarrer une campagne de stérilisations forcées dans certaines régions rurales du pays. Empreint d'eugénisme, le programme est essentiellement dirigé contre les populations indigènes : 330 000 femmes et 25 000 hommes en seront victimes selon un rapport du ministère de la Santé. L'objectif aurait été de juguler la démographie afin de bénéficier d'une aide économique accrue promise par les États-Unis mais également de réduire des populations fortement défavorisées et suspectes de sympathies pour la guérilla du Sentier lumineux.

Son bras droit Vladimiro Montesinos entretient des liens étroits avec la CIA. Les services secrets que Montesinos dirige auraient reçu 10 millions de dollars de l'agence américaine pour soutenir les activités de contre-guérilla du gouvernement. Les ventes d'armes des États-Unis au Pérou ont par ailleurs quadruplé sous la présidence de Fujimori. Les membres de la police et de l'armée impliqués dans des crimes dans le cadre du conflit contre les guérillas sont amnistiés. Alberto Fujimori se fait réélire en 1995.

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La guerre civile péruvienne fait quelque 70 000 morts et s'achève dans les années 2000 avec la défaite des guérillas d'extrême gauche. Les gouvernements successifs ont eu recours à des pratiques répressives extrêmes pour répondre au terrorisme des groupes insurgés. Les enquêtes menées à la fin du conflit concluent à une « pratique systématique » de la disparition forcée comme arme de lutte antisubversive ; les fouilles révèlent aussi l'existence de fours crématoires « visant à occulter les traces d'exécution ». Près de 80 % des victimes sont originaires des régions rurales et 75 % sont de langue autochtone. En ville, les dirigeants de quartier, les syndicats, les étudiants aux affinités politiques de gauche sont particulièrement visés, et les mineurs ne sont pas épargnés. Les pressions politiques empêchent cependant la justice de condamner les soldats responsables de violations des droits humains.

En novembre 2000, destitué pour corruption, Fujimori s'enfuit au Japon. Valentín Paniagua Corazao est nommé pour le remplacer provisoirement et des élections sont organisées en avril 2001. Alejandro Toledo les remporte et devient président le 28 juillet 2001.

Des manifestations hostiles au projet de privatisation de deux compagnies d'électricité tournent à l'émeute à Arequipa, deuxième ville du pays, en juin 2002. L'état d'urgence est déclaré par le gouvernement. L'état d'urgence est à nouveau proclamé en mai 2003 alors que le Pérou connaît une vague de protestations sociales. Alan Garcia, déjà président entre 1985 et 1990, revient au pouvoir en 2006. En , une intervention de police contre des indigènes qui bloquent un axe routier conduit à des dizaines de morts.

Le Pérou est le deuxième plus grand producteur de cocaïne au monde, après la Colombie. Selon les autorités américaines, la superficie en 2019 des plantations de coca illégales était de 73 000 hectares.

À la fin des années 2010 et au début des années 2020, le Pérou est l'objet d'une certaine instabilité avec plusieurs motions de destitution du président par le parlement, allant en décembre 2022 jusqu'à une dissolution du parlement par le président Pedro Castillo en parallèle d'une nouvelle motion de destitution du président par le parlement. L'arrestation et la destitution de Pedro Castillo entainent un large mouvement de protestation. Les mobilisations touchent particulièrement les zones pauvres du pays, celles-là mêmes qui avaient massivement voté pour Pedro Castillo en 2021. L'état d'urgence, permettant notamment le déploiement de l'armée face aux manifestants et la suspension des garanties constitutionnelles et des droits fondamentaux, est décrété dans tout le pays, bientôt suivi d'un couvre-feu dans quinze provinces. En toile de fond de ces mobilisations figure la fracture sociale historique vécue par des populations victimes du mépris, du racisme, et de la discrimination des élites traditionnelles. Fortement exposées à la pauvreté, elles vivent dans des régions où les services publics sont défaillants, sinon absents, alors que les sous-sols regorgent de minerais et de gaz, exploités par des multinationales. À Cuzco, Puno, Ayacucho, Apurimac, les départements les plus pauvres du Pérou, 80 % des électeurs ont soutenu Pedro Castillo, espérant « un contrat social qui bénéficie à tous ». La répression des manifestations fait une soixantaine de morts et des milliers de blessés, le plus souvent par balles.

  1. R. S. MacNeish et al., Prehistory of the Ayacucho Basin, Peru (2 vol.), Ann Arbor (Mich.), Univ. Michigan, 1980. Toutefois, certains réfutent l’idée que ces pierres aient été taillées par des humains.
  2. Voir aussi : Alan L. Bryan, El poblamiento originario, en Historia General de la América Latina, vol. I.
  3. , Nature Communications, volume 13, Article numéro: 1530, 22 mars 2022, doi.org/10.1038/s41467-022-29158-y
  4. Ruth Shady Solis, Jonathan Haas, Winifred Creamer, « Dating Caral, a Preceramic Site in the Supe Valley on the Central Coast of Peru », Science no 292 (5517), 27 avril 2001, p. 723–726.
  5. Nature, no 432,‎ , p. 1020–1023.
  6. Ruth Shady et al., « Las flautas de Caral-Supe: aproximaciones al estudio acústico-arqueológico del conjunto de flautas más antiguo de América », dans Boletín del Museo de Arqueología y Antropología de la UNMSM, troisième année, no 11, Lima, 2000, p. 2–9.
  7. Nombreuses sont les interprétations suscitées par les deux mythes fondateurs de l’Empire inca : Manco Capac et les Frères Ayar. J. Jijon y Caamano (cité par M. Rostowrowski, cf.infra p. 248) suppose que l’histoire initiale de Cuzco peut se diviser en quatre périodes : domination des aymaras (mythe de Manco Capac), première pénétration quechua, domination atacaménienne et nouvelle invasion et nouvelle domination des Quechuas (Mythe unificateur des Frères Ayar). Le mythe de Manco Cápac apparaît dans les « Commentaires royaux » qui présentent au dire de la grande spécialiste de l’Empire inca « une épopée magnifique, pleine de détailles sur la vie au temps de l’Incanat mais ils sont loin d’être absolument fiables » (ibid., p. 43).
  8. Maria Rostworowski, Le Grand Inca - Pachacutec Inca Yupanqui, 2008, p. 166.
  9. Molina El Cuzqueño cité par María Rostworowski, ibid., p. 275.
  10. María Rostworowski (Tallandier, ISBN  et , lire en ligne), page 161. On pourra en lire aussi de larges extraits ici : María Rostworowski, «  », sur Amazon, 2013 pour l'édition numérique, (consulté le ).
  11. Maria Rostworowski, Le Grand Inca - Pachacutec Inca Yupanqui, 2008, p. 161.
  12. Ibid.[précision nécessaire]
  13. Noble David Cook, Demographic collapse, Indian Peru, 1520-1620, Cambridge, Cambridge University Press, 1981.
  14. Hubert Sagnières, Routes nouvelles, Cotes inconnues, Flammarion, 2023 (ISBN ).
  15. Durant la vice-royauté, la Grande Rébellion ne fut pas la seule : quatorze grandes révoltes éclatèrent rien qu'au Juan Santos Atahualpa en 1742.
  16. Segundo E. Moreno Yáñez, « Motines, revueltas y rebeliones en Hispanoamérica », dans Historia general de América Latina, ISBN ), p. 423-458.
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Géographie

Relief

La cordillère des Andes marque et structure les paysages et la géographie du pays. Parmi les volcans importants, on y trouve Misti et Ubinas. Le Huascarán, qui s'élève à 6 768 mètres, est le point culminant du pays dans la Cordillère occidentale.

Climat

Le Pérou, avec l'Équateur, a la zone côtière la plus affectée par El Niño (ici en couleurs chaudes, lors de l'épisode 2016-2017)
Route péruvienne emportée (en zone aride) lors de pluies diluviennes lors de l' El Niño de l'hiver 1997-98. L'épisode survenu 20 ans plus tard a causé 113 morts au moins et détruit environ 40 000 maisons.

Il est tropical à l'est, désertique et sec à l'ouest. Les déserts côtiers sont liés à la présence d'un courant océanique sud-nord, donc froid, qui remonte la côte Pacifique en bloquant l'évaporation et la formation de perturbations pluvieuses (hormis épisodiquement lors d'épisodes El Niño). Dans les Andes (chaîne de montagnes), le climat est tempéré à froid en fonction de l'altitude.

Le désert du nord du Pérou abrite aujourd'hui des terres agricoles irriguées et des zones de forêt sèche récemment fortement dégradées par l'agriculture industrielle, l'urbanisation et la production de bois et de charbon de bois. Les écosystèmes arides de ces régions se sont adaptés à des décennies presque sans pluie entrecoupées de courtes phases de pluies torrentielles entraînant un bref reverdissement du désert, la réapparition des oiseaux et de rivières.

Ces pluies ont des effets dramatiques sur une population non préparée mais sont source de vie pour le désert. Après l'El Niño de 1997–1998, on a trouvé dans le désert des espèces sauvages proches de plantes domestiquées (tomates, poivrons, courges et pommes de terre) dont les graines pouvaient encore germer après 20 ans d'enfouissement, ainsi que des plantes cultivées par des paysans sur des sols rendus fertiles par l'eau et les alluvions. La destruction de la forêt sèche a exacerbé l’érosion, les inondations et leurs effets. Divers aménagements du bassin versant (notamment sur les rivières canalisées, barrées et draguées) ne tenant pas compte des crues inhabituelles ont eu un effet comparable ; et des polluants miniers, cynégétiques, routiers, urbains et agricoles (pesticides et engrais) sont dispersés par l'eau puis souvent entraînés jusqu'à l'océan, ce qui inquiète les écologues.

Selon B. Fraser dans la revue (2018), « Personne n’avait prédit la catastrophe de cette année (2017) avant qu’il ne soit trop tard » et ses effets en Amérique du Sud ont été sous-estimés car si les scientifiques avaient bien prédit pour l'essentiel le phénomène El Niño de 2015-2016 et même si le volume de précipitations de 2017 est comparable à celui de l'événement El Niño de 1997-1998, les causes en sont différentes et les scientifiques ont encore besoin de mieux comprendre le mécanisme de ces El Niños côtiers atypiques (tels que ceux des années 1920 et 1970) et de leurs liens avec les cycles océaniques ou climatiques au sens large. Un manque de financement a hélas freiné les études ; ainsi, les systèmes de surveillance installés dans des bouées océaniques par des scientifiques péruviens et équatoriens après le passage d'El Niño de 1997 à 1998 ont été vandalisés sans avoir pu être réparés et tout le réseau d'instruments océaniques d'étude de l'atmosphère océanique de la zone intertropicale souffre de détérioration et de restrictions budgétaires.

La COP 20 sur le climat a été accueillie au Pérou.

Littoral et intérieur

Le Pérou occupe une surface de 1 285 220 km2 et possède 2 414 km de côtes.

On peut distinguer trois grandes zones naturelles :

  • la « costa » (côte) bordée par l'océan Pacifique, 60 % de la population, 10 % de la superficie ;
  • la « sierra » (montagne) 30 % de la population, 30 % de la superficie ;
  • la « selva » (forêt d'Amazonie péruvienne) 10 % de population, 60 % de la superficie.

Chaque zone est divisée en une sous-zone nord, centrale et sud.

Hydrographie

Le versant oriental est principalement drainé par deux cours d'eau, l'Ucayali et le Marañón qui, après s'être rejoints, donnent l'Amazone. Les deux rivières captent la majeure partie des eaux du versant oriental de la Cordillère des Andes, traversent ensuite la selva péruvienne avant de confluer.

Sur le versant occidental se trouve le bassin de l'océan Pacifique où viennent se jeter toute une série de petits fleuves descendus des hauteurs de la Cordillère. Parmi ceux-ci, l'un retient particulièrement l'attention, le Río Rímac, considéré comme l'un des fleuves les plus importants du Pérou, non par son débit d'eau — relativement faible — ni par la taille de son bassin mais parce qu'il approvisionne en eau et en électricité la métropole de Lima où se concentre plus du tiers de la population du pays (10 millions d'habitants à Lima sur 32 millions au Pérou). L'approvisionnement en eau de la capitale péruvienne est un des problèmes critiques que les autorités ne sont pas parvenues à résoudre au cours des dernières décennies et chaque jour il devient — avec l'explosion démographique — plus aigu, nécessitant de fréquentes coupures dans la distribution de l'eau.

Au sud, un troisième bassin, celui du lac Titicaca, le plus vaste lac d'Amérique du Sud et le plus haut lac navigable au monde, perché entre 3 600 et 4 500 mètres d'altitude sur les plus hauts plateaux andins, entre Pérou et Bolivie, draine les eaux de quatre bassins : le lac Titicaca (T), le fleuve Desaguadero (D), le lac Poopó (P) et le salar de Coipasa (S). Ces quatre bassins constituent le système TDPS, qui s'étend sur près de 140 000 km2.

Sismicité

Dommages du séisme du 15 août 2007.

Le pays est sujet aux tremblements de terre. Il existe une activité volcanique dans la zone volcanique centrale des Andes située au sud du pays.

Le Pérou se trouve sur une faille sismique, ce qui provoque chaque année un certain nombre de tremblements de terre dont l’intensité reste faible. Le pays a toutefois subi quelques séismes majeurs ayant provoqué un grand nombre de victimes et des dégâts considérables, comme celui de Yungay en 1970, qui fit entre 25 000 et 30 000 morts.

La population est préparée en cas de séisme. Régulièrement dans les écoles et les lieux de travail, des mesures de sécurité sont enseignées et des exercices d’évacuation effectués. Les inondations et glissements de terrain sont cependant principalement dus au phénomène El Niño.

Écologie et ressources naturelles

Le pays est doté de ressources naturelles exceptionnelles dont d'importantes ressources halieutiques (anchois péruvien), cependant instables dans le temps à cause d'El Niño.

Le pays dispose de cuivre, d'argent, d'or, de pétrole, de minerai de fer, de charbon et de phosphates.

Le Pérou est le troisième pays d'Amérique latine où les niveaux de pollution de l'air sont les plus élevés, après le Mexique et le Chili.

Un rapport publié en 2020 par l’Autorité nationale de l’eau (ANA) du Pérou nous révèle que les glaciers du pays ont perdu plus de 50 % de leur surface depuis les années 1960.

Biodiversité

Condor, Valle del Colca.
Le Pérou avait un score moyen de l'Indice d'intégrité du paysage forestier 2019 de 8.86, le classant .

Du fait de sa position biogéographique et d'une grande diversité climatique et topographique, il existe au Pérou des milieux très diversifiés (de la plaine à la montagne et du désert à la forêt équatoriale) abritant une faune et une flore extrêmement variées. C'est l’un des dix-sept pays caractérisés par une mégadiversité biologique. Il compte 84 des 117 zones naturelles existantes au monde (72 %), abritant encore 5 872 espèces endémiques (parmi lesquelles 118 types uniques d’oiseaux, 113 espèces de reptiles et 60 variétés différentes de mammifères).

Parce que la variété d’étages d'altitude et de températures a obligé agriculteurs et éleveurs andins à utiliser et adapter les espèces convenant le mieux à chaque situation agrobiogéographique, le pays abritait aussi de riches ressources génétiques en matière d'espèces alimentaires et utiles domestiquées, élevées et cultivées. Mais ce patrimoine est en forte et rapide régression.

Sur les hauteurs, les lamas côtoient les alpagas et les vigognes. Le chinchilla à queue courte, présent à l’état sauvage autrefois dans les très hautes Andes a sans doute disparu aujourd’hui. Survolant les montagnes, le condor des Andes est un oiseau emblématique du Pérou et de ses montagnes.

Mais c’est dans la « selva » que la faune est la plus présente avec entre autres les jaguars, les tatous, les caïmans, les capybaras mais aussi des singes ou des milliers d’espèces d’insectes qui vivent dans une végétation luxuriante. La vanille, l’acajou et le caoutchouc participent à cette biodiversité.

Le Pérou possède des eaux parmi les plus poissonneuses de la planète. La diversité de son écosystème est favorisée par le courant froid de Humboldt, connu pour l’abondance de son phytoplancton. Les eaux péruviennes comptent ainsi plus de 1 000 espèces de poissons, tout autant de mollusques, et près de 600 de crustacés.

Patrimoine Naturel et Culturel

La richesse naturelle du Pérou et la diversité de ses écosystèmes constituent un patrimoine reconnu dans la Constitution de 1993, qui oblige l'État à promouvoir leur protection et conservation. Depuis 1990, le Système National des Aires Naturelles Protégées par l'État (SINANPE), sous la direction de l'Institut National des Ressources Naturelles (INRENA) et de la Direction Générale des Aires Naturelles Protégées et de la Faune Sauvage, est chargé de cette tâche. Une carte péruvienne de protection et de conservation de la nature et du patrimoine historique et culturel a été établie. Cette carte comprend 49 Aires Naturelles Protégées, composées de 8 Parcs Nationaux, 8 Réserves Nationales, 6 Sanctuaires Nationaux, 3 Sanctuaires Historiques, 4 Forêts Nationales, 6 Forêts de Protection, 1 Réserve Communale, 2 Réserves de Chasse et 11 Zones Réservées, couvrant environ 10% de la superficie du pays.

Manú National Park, Río Alto Madre de Dios.
Parcs Nationaux

Les Parcs Nationaux sont des zones désignées pour la protection et la préservation de la flore et de la faune sauvages, ainsi que des beautés paysagères. Dans ces zones, l'exploitation des ressources naturelles et les établissements humains sont interdits. Le parc national le plus ancien du Pérou est celui de Cutervo, créé en 1961 dans le département de Cajamarca, connu pour ses nombreuses grottes comme celles de San Andrés, abritant l'oiseau-huileux, un oiseau nocturne en danger d'extinction.

D'autres parcs nationaux notables incluent:

  • Tingo María (Huánuco), célèbre pour la Grotte des Chouettes, également habitée par des oiseaux-huileux.
  • Manu (Madre de Dios et Cusco), l'une des zones les plus représentatives de la biodiversité amazonienne, reconnue comme Réserve de Biosphère du Manu et Patrimoine Naturel de l'Humanité par l'UNESCO.
  • Huascarán (Áncash), dominé par le mont Huascarán, la plus haute montagne du Pérou, et abritant la Puya Raimondi et diverses espèces animales.
  • Cerros de Amotape (Piura et Tumbes), caractérisé par ses forêts sèches et ses espèces en danger d'extinction comme le crocodile de Tumbes.
  • Río Abiseo (San Martín), inclus dans le Patrimoine Naturel et Culturel de l'Humanité par l'UNESCO.
  • Yanachaga-Chemillén (Pasco), qui conserve les forêts tropicales et possède des sites archéologiques importants.
  • Bahuaja-Sonene (Madre de Dios et Puno), qui inclut des forêts tropicales et des pampas du Heath.
Réserves Nationales

Les Réserves Nationales sont des zones destinées à la protection et à la propagation de la faune sauvage. Certaines des plus importantes incluent :

  • Pampa Galeras-Bárbara D’Achille (Ayacucho), dédiée à la vigogne.
  • Junín (Junín), qui protège l'écosystème et la biodiversité du lac Junín.
  • Paracas (Ica), axée sur la conservation des écosystèmes marins et du patrimoine historique et culturel.
  • Lachay (Lima), destinée à la restauration et à la protection de l'écosystème des collines de Lachay.
  • Pacaya-Samiria (Loreto), qui conserve les écosystèmes de la forêt basse et promeut les populations autochtones.
  • Salinas y Aguada Blanca (Arequipa et Moquegua), pour la conservation de la flore, de la faune et des formations paysagères.
  • Calipuy (La Libertad), centrée sur la protection des guanacos.
  • Titicaca (Puno), dédiée à la conservation des écosystèmes et des paysages du lac Titicaca.
Rock formations at Huayllay.
Autres Unités de Conservation

En plus des parcs et réserves nationales, le Pérou compte diverses unités de protection, notamment :

  • Sanctuaires Nationaux tels que Huayllay, Calipuy, Lagunas de Mejía, Ampay, Manglares de Tumbes et Tabaconas Namballe.
  • Sanctuaires Historiques tels que Chacramarca, Pampas de Ayacucho et Machu Picchu.
  • Forêts Nationales telles que Biabo Cordillera Azul, Mariscal Cáceres, Pastaza-Morona-Marañón et Alexander von Humboldt.
  • Forêts de Protection telles que Aledaño Bocatoma del Canal Nuevo Imperial, Puquío Santa Rosa, Pui-Pui, San Matías-San Carlos, Alto Mayo et Pagaibamba.
  • Réserves Communales telles que Yanesha.
  • Réserves de Chasse telles que Sunchubamba et El Angolo.
  • Zones Réservées telles que Manu, Laquipampa, Apurímac, Pantanos de Villa, Tambopata-Candamo, Batán Grande, Algarrobal El Moro, Tumbes, Güeppi, Chancaybaños et Aymaru Lupaca.

Ces diverses unités de protection, de conservation et de recherche reflètent l'extraordinaire richesse biologique et le patrimoine historique et culturel du Pérou, faisant du pays l'une des régions naturelles privilégiées du monde.

Frontières terrestres

  • 1 560 Brésil
  • 1 496 Colombie
  • 1 420 Équateur
  • 900 Bolivie
  • 160 Chili

Problèmes environnementaux

Le Pérou est confronté à une crise environnementale complexe. Entre les années 1970 et 2020, le pays a perdu 51 % de la superficie de ses glaciers et environ la moitié de ses ressources en eau ne répondent pas aux normes de qualité. En outre, près de quatre millions d'hectares du territoire sont désertifiés, souvent à cause d'activités économiques.

Le phénomène climatique « El Niño côtier » conduit régulièrement à des inondations, glissements de terrains et coulées de boue. Pourtant, les autorités peinent à s'adapter : le Pérou a « un niveau extrêmement élevé de vulnérabilité et d’exposition au risque. On construit et reconstruit dans des zones à risques, juge Liliana Miranda, membre du Panel intergouvernemental d’experts sur le changement climatique, dénonçant « des années de laisser-faire et d’irresponsabilité des gouvernements successifs ».

La riche biodiversité de l'espace maritime péruvien est menacée depuis des années par la surexploitation des ressources. Certaines lois ont été adoptées afin de limiter les zones de pêche mais les industriels sont sonvent accusés de ne pas les respecter. L'océan péruvien est par ailleurs confronté à des marées noires régulières. En janvier 2022, la compagnie pétrolière espagnole Repsol a été responsable du « pire désastre environnemental », selon les autorités, entraînant la pollution de plus de 11 000 hectares de zones maritimes et littorales. Mais la contamination pétrolière de moindre ampleur est quotidienne : entre 2016 et 2019, plus de 400 fuites de brut ont été enregistrées officiellement dans la mer et les cours d'eau.

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Culture

Arts Visuels

"Le Christ Miraculeux", une représentation artistique de José Sabogal, peintre péruvien.

Le patrimoine culturel du Pérou trouve son origine dans les anciennes civilisations andines qui ont émergé sur son territoire avant l'arrivée des Espagnols. Les trésors archéologiques péruviens témoignent d'un développement culturel significatif qui s'est réalisé sans contact avec d'autres cultures extracontinentales.

Les premières manifestations artistiques avec un haut degré d'évolution intellectuelle et technologique se trouvent dans les sites de Chavín de Huántar et Cupisnique, datés entre les IXe et IVe siècles avant J.-C. Ces expressions comprennent l'orfèvrerie en argent et en or, la céramique, l'architecture et la sculpture sur pierre, et reflètent un art symbolique et religieux.

Entre les VIIIe siècle avant J.-C. et Ier siècle après J.-C., les cultures Paracas Cavernas et Paracas Necrópolis se sont développées. La première a produit de la céramique polychrome avec des représentations religieuses, tandis que la seconde s'est distinguée par sa céramique monochrome et ses tissus complexes et délicats.

Au cours de la période allant des IIIe siècle avant J.-C. au VIIe siècle après J.-C., les cultures urbaines Mochica à Lambayeque et Nazca dans la vallée du río Grande, à Ica, ont émergé. Ces deux cultures sont remarquables pour leur agriculture en terrasses avancée, leur ingénierie hydraulique et leurs productions céramiques, textiles, picturales et sculpturales.

"Les Obsèques" (1952), une œuvre picturale à l'huile sur toile, créée par l'artiste peintre péruvien Armando Villegas.

La civilisation Wari, entre les VIIe et XIIe siècles, installée à Ayacucho, fut pionnière dans la conception urbaine rationnelle, un concept qui s'est étendu à d'autres zones comme Pachacámac, Cajamarquilla et Wari Willka. La culture de Tiahuanaco, qui s'est développée sur les rives du lac Titicaca entre les IXe et XIIIe siècles, est connue pour son architecture et sa sculpture monumentale en pierre, facilitée par l'utilisation du bronze.

Le peuple Chimú, entre les XIVe et XVe siècles, a construit la ville de Chan Chan dans la vallée du río Moche, à La Libertad, et s'est distingué par ses compétences en orfèvrerie et en ingénierie hydraulique.

La civilisation inca, qui a absorbé une grande partie de l'héritage culturel de ses prédécesseurs, a laissé d'importantes traces telles que les villes de Cuzco, les vestiges architecturaux de Sacsahuamán et Machu Picchu, et un réseau de routes reliant Cuzco aux autres régions de l'empire. Avec l'arrivée des Espagnols, une fusion culturelle s'est produite, qui s'est reflétée dans l'architecture péruvienne, combinant des styles européens avec des influences indigènes. Après la période de la Renaissance, le baroque a atteint une expression riche dans des édifices tels que le couvent de San Francisco à Lima et l'église de la Compagnie à Cuzco.

"L'entrée du président Luis José de Orbegoso à Lima" (1842). Peinture à l'huile sur toile, réalisée par le peintre péruvien Ignacio Merino.

La guerre d'indépendance a créé un vide créatif, que le néoclassicisme d'inspiration française a tenté de combler. Au cours du XXe siècle, on a observé un éclectisme architectural, avec le fonctionnalisme constructif émergent comme réponse, représenté par la place San Martín de Lima.

La sculpture et la peinture péruviennes se sont développées à partir d'ateliers fondés par des religieux, influencés par l'école baroque de Séville. Ce mouvement artistique se manifeste dans des œuvres telles que les stalles du chœur de la cathédrale et la fontaine de la place d'Armes de Lima.

Le métissage artistique fut plus évident dans la peinture, qui incorpora des éléments de l'héritage indigène. Des exemples de cela sont le portrait d'Atahualpa prisonnier, de Damián de la Bastida y Mora, et les œuvres d'artistes comme Mateo Pérez de Alesio, Angelino Medoro, Francisco Bejarano, Jesús de Illescas, et Joaquín Rodríguez.

Fresque murale intitulée 'Rencontre de deux mondes' mettant en valeur le portrait du cacique Chilimasa, une œuvre réalisée par l'artiste péruvien Víctor Delfín.

Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, le baroque a dominé l'art plastique, tandis qu'au XIXe siècle, les courants néoclassiques et romantiques français ont trouvé leurs représentants les plus éminents en Luis Montero, Ignacio Merino, et Francisco Masías.

Au XXe siècle, la fondation de l'École des Beaux-Arts de Lima en 1919 a marqué un tournant dans la sculpture et la peinture péruviennes. On distingue des sculpteurs tels que Luis Agurto, Luis Valdettaro, Joaquín Roca Rey, Jorge Piqueras, Alberto Guzmán, Víctor Delfín, et Francisco Sánchez, et des peintres comme Daniel Hernández Morillo, Ricardo Grau, César Quispez Asín, et José Sabogal. Ce dernier a dirigé le mouvement indigéniste, un pilier de la peinture péruvienne contemporaine, avec des représentants tels que Fernando de Szyszlo, Alberto Dávila, Armando Villegas, Sabino Springett, Víctor Humareda, Mario Alejandro Cuadros, Ángel Chávez, Milner Cajahuaringa, Arturo Kubotta, Venancio Shinki, Alberto Quintanilla, Germán Chávez, Tilsa Tsuchiya, David Herskowitz, Óscar Allain, et Carlos Revilla.

Littérature et poésie

Le poète péruvien José Santos Chocano, né en 1875 et décédé en 1934.

La littérature péruvienne a été façonnée par la convergence de la tradition orale indigène et des ressources techniques de l'écriture introduites par les Espagnols. Cette fusion a permis, dès ses débuts, la collecte et l'expression des diverses et complexes réalités culturelles qui se sont affrontées après la conquête.

La littérature quechua et aymara, transmise oralement, était profondément liée aux rituels religieux, agricoles, amoureux, festifs et funéraires. Ces caractéristiques se sont reflétées dans certaines formes de poésie et de prose, comme on peut le voir dans les premières chroniques historiques, y compris les Commentaires Réels de l'Inca Garcilaso de la Vega et la Nueva Crónica y Buen Gobierno de Felipe Guaman Poma de Ayala. Il est également notable de mentionner l'identification entre les yaravíes et la poésie patriotique et romantique, représentée dans l'œuvre de Mariano Melgar.

Pendant la période coloniale et républicaine, l'hégémonie de l'oligarchie créole dans la société péruvienne a favorisé l'adoption des formes littéraires européennes au détriment des formes indigènes. Dans ce contexte, des auteurs néoclassiques comme Manuel Ascensio Segura et Felipe Pardo y Aliaga ont émergé, dominant la scène littéraire jusqu'à la fin du XIXe siècle, lorsque le romantisme s'est imposé avec des figures telles que Carlos Augusto Salaverry et José Arnaldo Márquez. La crise résultant de la guerre du Pacifique a ouvert la voie au modernisme, avec des représentants tels que José Santos Chocano et José María Eguren.

Première attestation de rédaction de José Carlos Mariátegui pour le journal 'El Tiempo'

Au XXe siècle, les courants d'avant-garde ont gagné en force, portés par des revues comme Colónida et Amauta, cette dernière fondée en 1926 par José Carlos Mariátegui, avec des collaborateurs éminents tels que César Vallejo,. Pendant ce temps, l'indigénisme a ressurgi dans la poésie de Luis Fabio Xammar. Les avant-gardes se sont fragmentées en diverses propositions lyriques, telles que celles de Xavier Abril, Alberto Hidalgo, Sebastián Salazar Bondy, Carlos Germán Belli, entre autres, qui ont exploré de nouveaux champs expressifs.

Dans la prose péruvienne du XIXe siècle, le costumbrisme de Manuel Ascensio Segura et Ricardo Palma, ainsi que le modernisme de Manuel González Prada et José Santos Chocano, ont marqué la direction littéraire. Déjà au XXe siècle, la prose indigéniste a atteint certains de ses moments culminants avec Ciro Alegría et José María Arguedas, dont les influences se sont étendues à des auteurs comme Sebastián Salazar Bondy, Manuel Scorza et Julio Ramón Ribeyro. Mario Vargas Llosa et Alfredo Bryce Echenique, tout en restant dans une approche réaliste, ont incorporé de nouvelles techniques narratives.

En poésie, des figures telles qu'Emilio Adolfo Westphalen, Jorge Eduardo Eielson, Carlos Germán Belli, Arturo Corcuera, Antonio Cisneros, Wáshington Delgado, Marco Martos et Carmen Ollé se distinguent. Dans la narration contemporaine, Miguel Gutiérrez, Gregorio Martínez, Alonso Cueto et Gustavo Rodríguez, parmi d'autres, se démarquent.

Musiques et danses

Le musicien joue de la pinkullo d’une main et bat du tambour tinya de l’autre lors d’une Huari Danza au Pérou.

Les cultures andines préhispaniques du Pérou se caractérisaient par leur riche tradition en expressions artistiques, particulièrement dans la musique. La plupart des travaux agricoles communautaires étaient accompagnés de musique et de chants, connus en quechua sous le nom de taqui. La diversité ethnique du Pérou ancien a donné lieu à une coexistence de diverses traditions et coutumes, qui ont perduré au fil du temps et ont été fondamentales pour le développement du folklore péruvien posthispanique.

Aujourd'hui, les différentes manifestations musicales, telles que la danse et le chant, les fêtes populaires (religieuses et non religieuses), l'artisanat, la gastronomie, et d'autres activités qui varient selon les régions, constituent des expressions significatives du patrimoine culturel péruvien et latino-américain.

Les musiciens andins préhispaniques utilisaient principalement des instruments à vent, comme la quena, le pinkillo, l'erke, l'antara ou siku (également connue sous le nom de zampoña), et le pututo. Ils utilisaient également des instruments de percussion, comme la tinya (tambour à main), les pomatinyas (fabriqués en peau de puma), et les runatinyas (fabriqués en peau humaine), utilisés dans les batailles, ainsi que le wankar, un tambour de grandes dimensions.

Avec l'arrivée des Espagnols, des instruments européens comme les harpes, les guitares, les vihuelas, les bandurrias et les luths ont été introduits. De la combinaison de ces instruments avec les autochtones ont émergé des instruments métis comme la harpe andine et le charango, dont le corps est fabriqué avec la carapace du tatou.

Le métissage culturel ne s'est pas limité au contact entre les cultures indigènes et européennes; l'influence africaine s'est également manifestée dans les rythmes et les instruments de percussion. Cette influence se reflète dans des formes musicales telles que le festejo et la zamacueca.

La Llamerada est une danse traditionnelle qui rend hommage aux lamas, animaux sacrés des Andes. Les danseurs, vêtus de costumes colorés, imitent les mouvements élégants de ces camélidés.

Parmi les danses d'origine native, on distingue celles liées au travail agricole, à la chasse et à la guerre. Certaines de ces chorégraphies présentent une certaine influence chrétienne. Deux des danses andines les plus représentatives sont la kashua, de caractère communal, qui se danse en groupe dans des espaces ouverts, et le wayño ou huayno, une danse de salon qui se danse en couple dans des espaces fermés. Sont également d'origine andine le yaraví et le triste, des chansons aux paroles souvent très sentimentales.

Certaines danses rituelles incluent l'achocallo, la pinkillada, la llamerada (qui imite la démarche des lamas), et la kullawada (des fileuses). En ce qui concerne les danses propitiatoires de la chasse, on peut mentionner la llipi-puli et la choq'elas, des danses colorées de l'altiplano liées à la chasse de la vigogne.

Parmi les danses de guerre se trouvent le chiriguano, d'origine aymara; le chatripuli, qui satirise les soldats royalistes espagnols; et le kena-kenas, qui fait référence aux soldats chiliens qui ont occupé le Pérou pendant la guerre du Pacifique (1879). Il est également pertinent de mentionner les danses de carnaval, une festivité occidentale qui, dans les Andes péruviennes, coïncide avec la période des récoltes; de nombreuses communautés rurales célèbrent cette occasion avec des rites ancestraux et des danses métisses, marquant l'initiation des jeunes et, dans de nombreux cas, la formation de nouveaux couples.

La marinera norteña, un héritage culturel du Pérou, se caractérise par des pas élégants et des mouvements sensuels. C'est une véritable sérénade dansée.

La danse péruvienne la plus connue au niveau international est la marinera norteña, qui représente la galanterie d'un homme envers une jeune fille. Il existe des variantes locales de cette danse à Lima et dans d'autres régions du pays.

Les fêtes populaires, qui sont le résultat des traditions et des légendes de chaque village, réunissent musique, danses, plats et boissons typiques. En plus des festivités religieuses, telles que Noël, le Corpus Christi ou la Semaine Sainte, il en existe d'autres qui expriment le syncrétisme entre les croyances autochtones et chrétiennes, comme les (un mot aymara que certains spécialistes interprètent comme "achète-moi"), qui combinent une foire d'artisanat et de miniatures avec des danses, des plats et une messe. Une autre festivité importante est le pèlerinage du Q'oyllor-riti (Cuzco), qui intègre l'ancien culte des apus (divinités tutélaires des montagnes) avec un pèlerinage vers un sanctuaire chrétien, lors d'une marche jusqu'à un sommet enneigé à plus de 5.000 m d'altitude.

Parmi les artisanats les plus répandus au Pérou figurent la céramique, tant artistique qu'utilitaire, la sculpture, l'orfèvrerie, le repoussé de cuir, le tissage en paille, et le textile, mettant en avant les tissus colorés en laine d'alpaga.

Gastronomie

Le chupe de camarones, un plat typique d'Arequipa, est une soupe épaisse à base de camarons, de pommes de terre, de maïs et d'une variété de légumes. Sa saveur unique est due à l'ajout de fromage frais et d'herbes aromatiques.

La grande variété d'aliments autochtones, tels que le maïs, la tomate, la pomme de terre, l'uchu ou ají, l'oca, l'olluco, l'avocat (palta), et des fruits comme la chérimole, la lúcuma et l'ananas, ainsi que des animaux comme les tarucas (cerfs), lamas et cochons d'Inde, a donné lieu, en se combinant avec les traditions culinaires européennes et mauresques, à l'apparition de nouveaux plats et modes de préparation. Les arrivées successives d'Africains et de Chinois ont également influencé le développement de la cuisine créole, qui est aujourd'hui variée et riche.

Parmi les plats les plus représentatifs de la cuisine péruvienne figurent le ceviche (poisson et fruits de mer marinés dans du jus de citron), le chupe (soupe) de crevettes, les anticuchos (cœur de bœuf grillé en brochettes), l'olluco avec du charqui, la pachamanca andine (viandes, tubercules et fèves cuits dans un four de pierres), le lomo saltado (viande sautée avec tomate et oignon, servie avec des frites et du riz) d'influence chinoise, et le picante de cuy. Ces plats sont généralement accompagnés de boissons typiques telles que la chicha de jora (maïs tendre séché au soleil), à très faible teneur en alcool, ainsi que des chichas de maïs violet ou de cacahuètes, rafraîchissantes et sans alcool.

L'olluquito con charqui, un plat riche en histoire, est préparé avec des ollucos, un tubercule andin, et du charqui, de la viande séchée. C'est un plat réconfortant et nourrissant.

Le chef de file de la cuisine péruvienne est sans doute le célèbre cuisinier Gastón Acurio.

La cuisine péruvienne poursuit son évolution multipliant les innovations sans pourtant trahir la tradition, comme le montre bien la nouvelle cuisine andine ou Cocina Novoandina.

À partir des années 2000, des boutiques péruviennes puis des boutiques en ligne très diversifiées (mais dont le cœur d'activité reste centré sur la gastronomie) apparaissent en Europe et particulièrement en Espagne, Italie, France.

Fêtes

Date Fêtes
Nouvel An
Février Carnaval
Mars/avril La Semaine sainte
Fête du Travail
2e dimanche de mai Jour de la Mère ou Día de la Madre
7 juin Fête du Drapeau ou Día de la Bandera
3e dimanche Jour du Père ou Día del Padre
23 et 24 juin Fête de Saint-Jean
24 juin Jour du Paysan
29 juin San Pedro et San Pablo
28 et 29 juillet Fête de la Patrie
30 août Santa Rosa de Lima
Du 1er octobre au 1er novembre Señor de los Milagros
8 octobre Bataille navale d'Angamos
31 octobre Jour de la Chanson créole
1er novembre Jour de Tous les saints
2 novembre Jour des morts ou Día de los Muertos
3 novembre San Martín de Porres
8 décembre Jour de l'Immaculée Conception
24 décembre La Nochebuena
25 décembre Noël

Médias

Dans le pays, la liberté d'expression et la liberté de la presse sont protégés par la Constitution nationale. Selon une étude réalisée en 2022 par l'organisation Reporters sans frontières, le Pérou est le huitième pays d'Amérique latine avec la plus grande liberté de presse. Les communications du pays sont réglementées dans le cadre des fonctions du Ministère des transports et des communications. Les médias de masse les plus utilisés sont la presse écrite, la radio et la télévision.

Le premier journal péruvien était la Gaceta de Lima, qui a circulé pour la première fois en 1715. La Gazette officielle El Peruano, fondée le 22 octobre 1825 par Simón Bolívar, est actuellement[C'est-à-dire ?] le journal le plus ancien du pays et d'Amérique. Lima est le siège des principaux et des plus grands journaux à diffusion nationale, parmi lesquels : Diario Correo, El Comercio, El Bocón, Expreso, La Razón, La República, Líbero, Perú 21, Todo Sport et Trome.

La première station de radio du pays s'appelait OAX, elle a été inaugurée le 20 juin 1925 par le président d'alors Augusto Leguía. Plusieurs stations AM et FM émettent depuis la capitale péruvienne avec une portée locale, nationale et internationale. Selon une enquête réalisée par la Compañía Peruana de Estudios de Mercado y Opinión Pública S.A.C. en 2017, les stations de radio les plus écoutées à l'échelle nationale sont : Radio Programas del Perú, Moda, Karibeña, Ritmo Romántica, La Zona, Onda Cero, Panamericana, Nueva Q, La Kalle et Radio Felicidad.

En 1939, la première émission télévisée expérimentale a été réalisée dans le pays lorsqu'un film et un programme artistique ont été diffusés depuis le Collège national Nuestra Señora de Guadalupe. Puis un autre test a été effectué, cette fois depuis le Gran Hotel Bolívar le 28 mai 1954. Enfin, le 17 janvier 1958, la chaîne d'État commence ses émissions, avec la transmission d'un documentaire. Les chaînes de télévision nationales les plus importantes sont : TV Perú (chaîne de télévision publique), América Televisión, ATV, La Tele, Latina Televisión, Global Televisión, Panamericana Televisión et RBC Televisión.

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Le Pérou dans la littérature

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2 ouvrages en rapport avec le Pérou

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