Lima
Localisation
Lima : descriptif
- Lima
Lima (prononcé [lima]) est la capitale et la plus grande ville du Pérou, ainsi que le chef-lieu de la région de Lima
Au milieu de la façade maritime du Pérou sur l'océan Pacifique, Lima s'étend au débouché des vallées de trois petits fleuves - plutôt des torrents - : Rímac, Chillón (es) et Lurín (es)
Ses habitants s'appellent les Liméniens (Limeños) et Liméniennes (Limeñas). Avec une agglomération d’environ dix millions d’habitants, Lima est la cinquième plus grande ville d'Amérique latine, derrière Mexico, São Paulo, Buenos Aires et Rio de Janeiro
C'est aussi la troisième ville du monde la plus peuplée qui soit située dans un désert, après Le Caire et Bagdad. Lima est fondée le 18 janvier 1535 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro
Sous le nom de « la Ciudad de los Reyes » (« la Cité des Rois »), elle devient la capitale et la ville principale de la vice-royauté du Pérou, puis celle de la République, après l’indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne en 1821. Lima est le cœur commercial, financier, culturel et politique du Pérou, tout en concentrant deux tiers de l’industrie, en relation avec le plus grand aéroport du pays : l'aéroport international Jorge Chávez desservant les principales villes d’Europe, des États-Unis et d'Amérique latine. Son patrimoine architectural va de l’époque coloniale au XXe siècle et, pour cette raison, le centre-ville a été classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991
La province de Lima est divisée en 43 districts, dont les plus importants sont : Miraflores, La Molina, San Isidro, Barranco, San Borja (es), Chorrillos, Villa El Salvador, Pachacamac et Los Olivos. Rafael López Aliaga est l'actuel maire de Lima
Toponymie
Le toponyme de Lima vient du nom de la vallée où elle s'est développée. Selon plusieurs analyses, l'actuelle région de Lima était nommée Ychma par ses premiers habitants. Au occupation de la vallée par les Incas, il y avait un oracle très célèbre que les visiteurs appelaient souvent Rimaq (prononcé ['limaq] selon la tendance au labdacisme du quechua côtier, ou [rimaq] en quechua de Cuzco). Ce nom est issu de la racine quechua * -rima, tiré du verbe rimay (parler), et du suffixe –q du participe présent, et dont le sens final se traduit en français comme « celui qui parle » ou « parleur ». Il est certain que cette expression métaphorique était attribuée à la divinité et à la vallée où se trouvait l’oracle et qu’elle expliquait concrètement ses pouvoirs divinatoires, du point de vue des autochtones.
Avec la colonisation espagnole, plusieurs sanctuaires incas et indigènes furent détruits, dont celui de l’oracle dit alors « huaca de Santa Ana » qui fut remplacé par l’actuelle église de Santa Ana. Ironiquement, le nom quechua « Limaq » persista dans l’usage local, mais cette fois pour désigner l’ensemble des environs. En même temps, d’autres graphies espagnoles telles que Limac ou Lyma coexistèrent pour nommer la nouvelle « Cité des rois » (Ciudad de los Reyes), appellation rendant hommage aux Rois mages.
Certains auteurs soutiennent que le nom Lima finit par s’imposer définitivement à la suite d'un phénomène normal d’adaptation phonologique chez les colons hispanophones de la vice-royauté du Pérou. Cette hypothèse suggère en outre que les locuteurs avaient tendance à supprimer toutes les consonnes occlusives finales à l’intérieur des toponymes comme Pachacama (Pachacamac) ou Requep (Reque),.
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Géographie
Site
La ville occupe une partie des basses vallées des rivières Chillón, Rímac et Lurín. Avec une superficie de 2 664,67 Le Caire. Elle est entourée des montagnes de la cordillère des Andes qui maintiennent au-dessus d'elle l'humidité venant de la mer.
Urbanisme
Au XIXe siècle, les murailles d'enceinte de la vieille ville ont été démolies et la population aisée a progressivement quitté le centre historique pour aller vivre de plus en plus au sud, jusqu'à s'installer dans les villes côtières voisines de Miraflores et de Barranco.
À partir des années 1950, l'exode rural et la croissance de la population locale ont constamment repoussé les limites de la ville. En 2003, avec l'arrivée du maire Castañeda Lossio, une nouvelle division officieuse de Lima a été établie. D'un côté, le Lima Moderne comprend les quartiers d'un centre-ville hypertrophié, son centre historique et tous les quartiers situés au sud du Rimac construits jusqu'aux années 1980, comme les quartiers de San Isidro ou Miraflores, ainsi que les zones de quartiers pavillonnaires comme Santiago de Surco ou San Borja. Ensuite, les trois « cônes » de peuplement résultant de l'exode rural, Lima Norte, Lima Sur et Lima Este. Ces dernières années, la croissance économique à l'initiative du gouvernement Toledo a permis une amélioration du niveau de vie dans ces banlieues avec l'implantation de grands centres commerciaux où, 10 ans plus tôt, ne se trouvaient que des bidonvilles. Cependant, au nord, à l'est et au sud de la ville, la ville continue de s'étendre dans la précarité et sans ordre.
La capitale du Pérou est l'une des métropoles les plus polluées d'Amérique latine, en bonne part à cause des types de carburant disponibles dans les stations-service. On compte différents types d'essence : l'essence ayant l'indice d'octane 84, 90, 95 et 97 et le gaz (GPL, GNV).
Climat
Le climat de Lima est un climat tempéré désertique avec une pluviométrie annuelle, variable selon les quartiers mais en tous cas inférieure à 50 millimètres. La classification de Köppen le classe comme BWn, un climat désertique doux pour cette raison. Cependant, l'humidité relative de l'air y est très élevée, atteignant même 100 % de juin à décembre. La chaleur quant à elle est très modérée pour une ville située au niveau de la mer et à une latitude aussi proche de l'équateur. Les maximales avoisinent les 28 °C en été et les 19 °C en hiver. Les minimales avoisinent les 20 °C en été et les 13 °C en hiver.
Ce climat atypique résulte de l'influence des eaux froides du courant de Humboldt qui longent la côte péruvienne et à la proximité de la cordillère des Andes, générant le phénomène appelé Garúa : le courant de Humboldt refroidit en hiver l'air chaud tropical, générant des nuages à moins de 500 .
La barrière constituée par la cordillère des Andes empêche l'air refroidi par le courant marin et aux nuages de circuler, les cumulonimbus, nuages à croissance verticale, ne pouvant pas se développer en raison de l'absence de mobilité de l'air par convection thermique.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 19,4 | 19,8 | 19,7 | 17,9 | 16,4 | 15,6 | 15,2 | 14,9 | 14,9 | 15,5 | 17,6 | 18,6 | 17 |
Température maximale moyenne (°C) | 27,7 | 28,8 | 28,6 | 25,5 | 22 | 20,1 | 19,1 | 18,8 | 19,1 | 21,3 | 23,6 | 25,7 | 22 |
Précipitations (mm) | 0,8 | 0,4 | 0,4 | 0,1 | 0,3 | 0,7 | 1 | 1,5 | 0,7 | 0,2 | 0,1 | 0,2 | 6 |
Humidité relative (%) | 79 | 79 | 80 | 82 | 84 | 83 | 82 | 83 | 83 | 82 | 80 | 80 |
Pollution
Lima est l'une des villes les plus polluées d’Amérique latine selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le niveau de concentration moyen des particules PM 2.5 et PM 10 y sont en 2014 de 38 et 63 microgrammes par m³. Les niveaux maximaux recommandés par l’organisation (10 et 20 microgrammes par m³) sont largement dépassés.
La situation est très inégale. La plus grande partie des districts les plus riches de Lima sont situés sur le bord de mer et sont moins atteints par la pollution. Dans la partie est de la ville, les quartiers plus populaires sont aux portes du désert et subissent un double impact. La pauvreté augmente la contamination avec des véhicules plus anciens et des déchetteries à ciel ouvert et les politiques publiques y sont plus faibles.
La ville souffre aussi d'un très fort déficit en espaces verts, en particulier dans les quartiers pauvres.
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Histoire
L'ère précolombienne
Bien que l'histoire de la ville de Lima commence avec sa fondation par les Espagnols en 1535, le territoire formé par les vallées des rivières Rímac, Chillón et Lurín était occupé par des colonies pré-incas, regroupées sous la seigneurie d'Ichma. Ce sont la culture Lima qui ont établi et forgé une identité dans ces territoires, et se reflète dans le complexe archéologique de Maranga, à Lima, l'un des plus importants de la vallée du Rimac. C'est à cette époque que furent construits les sanctuaires de Lati (l'actuel Puruchuco) et de Pachacámac, le principal sanctuaire de pèlerinage à l'époque des Incas, il a été construit du conquistadors espagnols, Pachacamac est le plus grand temple du dieu créateur Pachacamac,.
Ces cultures ont été conquises par l'empire Huari à l'apogée de son expansion impériale. C'est à cette époque que fut construit le centre cérémoniel de Cajamarquilla,. Au fur et à mesure que l'importance des Huari diminuait, les cultures locales reprenaient de l'autonomie, notamment la culture Chancay. Plus tard, au .
Depuis cette époque, on trouve une grande variété de huacas dans toute la ville, dont certaines font l'objet d'une enquête. Les plus importants ou les plus connus sont ceux de Huallamarca, Huaca Pucllana, Cerro Trinidad, Cerro Culebra dans le Chillón, Catalina Huanca et Mateo Salado, tous situés au milieu des quartiers de Lima, ils sont donc entourés d'immeubles commerciaux et résidentiels, ces sites ont souffert des pillages et de la croissance urbaine, mais ceux qui subsistent sont toujours impressionnants.
Fondation de Lima
En 1532, les Espagnols et leurs alliés indigènes (issus des ethnies soumises par les Incas) sous le commandement de Francisco Pizarro firent prisonnier le monarque Atahualpa dans la ville de Cajamarca. Bien qu'une rançon ait été versée, il a été condamné à mort pour des raisons politiques et stratégiques. Après quelques batailles, les Espagnols conquièrent leur empire. La Couronne espagnole nomme Francisco Pizarro gouverneur des terres conquises. Pizarro décide de fonder la capitale dans la vallée de la rivière Rímac, après l'échec de la tentative de l'établir à Jauja.
Il considérait que Lima était stratégiquement située, à proximité d'une côte favorable à la construction d'un port, mais prudemment éloignée de celle-ci afin d'éviter les attaques de pirates et de puissances étrangères, sur des terres fertiles et avec un climat frais approprié. C'est ainsi que Lima fut fondée le sous le nom de "Ville des Rois", ainsi nommée en l'honneur de l'épiphanie,, sur des territoires qui avaient appartenu au kuraka Taulichusco. L'explication de ce nom est due au fait que "à peu près à la même époque de janvier, les Espagnols cherchaient l'endroit où poser les fondations de la nouvelle ville, [...] non loin du sanctuaire de Pachacámac, près de la rivière Rímac.
Cependant, à l'instar de la région, d'abord appelée Nouvelle-Castille puis Pérou, la ville s'appelait Ciudad de los Reyes de Lima (Ville des Rois de Lima). Avec le temps a persisté son nom original qui provient de la langue quechua (rimaq ['li.maq'], bavard) par sa rivière, le Rímac.. Pizarro, avec la collaboration de Nicolás de Ribera, Diego de Agüero et Francisco Quintero, traça personnellement la Plaza Mayor et le reste du réseau urbain, construisant le Palais de la Vice-róllate (aujourd'hui transformé en palais du gouvernement du Pérou, qui conserve donc le nom traditionnel de Casa de Pizarro) et la cathédrale, dont Pizarro posa la première pierre de ses propres mains. En , la ville florissante est assiégée par les troupes du monarque Manco Inca Yupanqui et par Quizu, mais après six jours de siège les Espagnols et leurs alliés indigènes parviennent à les vaincre.
Dans les années qui suivent, Lima gagne en prestige en étant désignée capitale de la vice-royauté du Pérou en 1543, et siège d'une Audience royale en 1542,. L'emplacement de la ville côtière étant conditionné par la facilité des communications avec l'Espagne, un lien étroit s'établit rapidement avec le port de Callao. Elle devient la principale place forte du pouvoir hispanique au Pérou.
L'époque de la vice-royauté
Au cours du siècle suivant, elle a prospéré en tant que centre d'un vaste réseau commercial qui intégrait la vice-royauté aux Amériques, à l'Europe et à l'Asie de l'Est. Mais la ville n'est pas sans danger: de violents tremblements de terre en détruisent une grande partie entre 1586 et 1687, entraînant une forte activité de construction. C'est alors qu'apparaissent aqueducs, étourneaux et murs de soutènement avant la crue des rivières, que le pont sur le Rímac est achevé, que la cathédrale est construite, et que de nombreux hôpitaux, couvents, monastères et fontaines sont édifiés. On constate alors que la ville s'articule autour de ses quartiers. Une autre menace était la présence de pirates et de corsaires dans l'océan Pacifique, ce qui a motivé la construction des murailles de Lima entre 1684 et 1687,, c'était dix portes.
Le tremblement de terre de 1687 a marqué un tournant dans l'histoire de Lima, puisqu'il a coïncidé avec une récession du commerce due à la concurrence économique avec d'autres villes comme Buenos Aires. Avec la création de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade en 1717, les démarcations politiques ont été réorganisées, et Lima n'a perdu que certains territoires qui jouissaient déjà d'une autonomie. En 1746, un violent tremblement de terre a gravement endommagé la ville et détruit le Callao, obligeant le vice-roi José Antonio Manso de Velasco à un effort de reconstruction massif.
Dans la seconde moitié du Lumières sur la santé publique et le contrôle social ont influencé le développement de la ville. Au cours de cette période, la capitale péruvienne est touchée par les réformes des Bourbons et perd le monopole du commerce extérieur et le contrôle de l'importante région minière du Haut-Pérou (l'actuelle Bolivie), les revenus de l'argent de cette région sont transférés de Lima à Buenos Aires. Cet affaiblissement économique a conduit l'élite de la ville à dépendre des positions accordées par le gouvernement vice-royal et l'Église, ce qui a contribué à la maintenir plus liée à la Couronne qu'à la cause de l'indépendance.
Le plus grand impact politico-économique que la ville a connu à cette époque s'est produit avec la création de la vice-royauté du Río de la Plata en 1776, qui a changé le cours et les orientations imposés par le nouveau trafic mercantile. Parmi les bâtiments construits à cette époque, on peut citer le Coliseo de Gallos, les arènes d'Acho et le Cimetière général. Les deux premiers ont été construits pour réglementer ces activités populaires, en les centralisant en un seul lieu, tandis que le cimetière a mis fin à la pratique d'enterrer les morts dans les églises, considérée comme malsaine par les autorités publiques.
Indépendance
Une expédition combinée d'indépendantistes argentins et chiliens, dirigée par le général Don José de San Martín, a débarqué dans le sud de Lima en 1820, mais n'a pas attaqué la ville. Confronté à un blocus naval et à une guérilla sur le continent, le vice-roi José de la Serna est contraint d'évacuer la ville en pour sauver l'armée royaliste. Craignant un soulèvement populaire et n'ayant pas les moyens d'imposer l'ordre, le conseil municipal invite San Martín à entrer dans la ville et signe à sa demande une déclaration d'indépendance.
Proclamée indépendance du Pérou en 1821 par le général San Martín, Lima devient la capitale de la nouvelle République du Pérou. C'est donc le siège du gouvernement du libérateur et aussi le siège du premier Congrès Constituant que le pays ait connu. La guerre dura encore deux ans, au cours desquels la ville changea plusieurs fois de mains et subit des exactions de la part des deux camps. Lorsque la guerre se termine, le , à la bataille d'Ayacucho, Lima s'est considérablement appauvrie.
Période républicaine
Après la guerre d'indépendance, Lima est devenue la capitale de la République du Pérou, mais la stagnation économique et le désordre politique du pays ont paralysé son développement urbain. Cette situation s'est inversée dans les années 1850, lorsque l'augmentation des revenus publics et privés provenant de l'exportation du guano a permis une expansion rapide de la ville. Au cours des vingt années suivantes, l'État a financé la construction de grands bâtiments publics pour remplacer les anciens établissements vice-royaux, parmi lesquels le marché central, l'abattoir général, l'asile psychiatrique, le pénitencier et l'hôpital Dos de Mayo. Les communications ont également été améliorées : en 1850, une ligne de chemin de fer entre Lima et Callao a été achevée et, en 1870, un pont en fer a été inauguré sur le fleuve Rímac, baptisé Puente Balta. En 1872, les murailles de la ville ont été démolies par l'ingénieur américain Henry Meiggs sous contrat avec le gouvernement péruvien en prévision d'une nouvelle croissance urbaine. Cependant, cette période d'expansion économique a creusé le fossé entre les riches et les pauvres, provoquant des troubles sociaux généralisés.
Pendant la guerre du Pacifique (1879-1883), l'armée chilienne a occupé Lima après avoir battu les troupes et les réserves péruviennes lors des batailles de San Juan et de Miraflores. La ville a souffert des envahisseurs, qui ont pillé les musées, les bibliothèques publiques et les établissements d'enseignement. Dans le même temps, des foules en colère ont attaqué les citoyens riches et la colonie asiatique, pillant leurs propriétés et leurs entreprises.
Vingtième siècle
Au début du : les avenues Paseo de la República, Leguía (aujourd'hui appelée Arequipa), Brasil et l'aménagement paysager Salaverry qui se dirigeaient vers le sud et le Venezuela et les avenues Coloniales à l'ouest qui rejoignaient le port de Callao.
Dans les années 1930, les grandes constructions ont commencé avec le remodelage du Palais du gouvernement du Pérou et du Palais municipal. Ces constructions ont atteint leur apogée dans les années 1950, sous le gouvernement de Manuel A. Odría, lorsque les grands bâtiments du ministère de l'économie et du ministère de l'éducation ont été construits (bâtiment Javier Alzamora Valdez, actuellement le siège de la Cour supérieure de justice de Lima), le ministère de la santé, le ministère du travail et les hôpitaux de l'assurance des travailleurs et des employés, ainsi que le stade national et plusieurs grandes unités d'habitation,.
C'est au cours de ces années qu'est apparu un phénomène qui a changé la configuration de la ville: l'immigration massive d'habitants de l'intérieur du pays, qui a entraîné une croissance exponentielle de la population de la capitale et l'expansion urbaine qui en a résulté. Les nouvelles populations s'installaient sur des terres proches du centre qui étaient utilisées comme zones agricoles. Les quartiers actuels de Lince, La Victoria au sud, Breña et Pueblo Libre à l'ouest, El Agustino, Ate et San Juan de Lurigancho à l'est et San Martín de Porres et Comas au nord sont peuplés.
Un point emblématique de cette expansion est la création en 1973 de la communauté autogérée de Villa El Salvador, située à 30 km au sud du centre-ville et actuellement intégrée à la zone métropolitaine. Dans les années 1980, la violence terroriste a ajouté à la croissance désordonnée de la ville l'augmentation du nombre de colons arrivés en tant que personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Dans les années 1940, Lima a entamé une période de croissance rapide stimulée par les migrations en provenance de la région andine, les ruraux cherchant des opportunités de travail et d'éducation. La population, estimée à 600 000 habitants en 1940, atteint 1,9 million en 1960 et 4,8 millions en 1980 Au début de cette période, la zone urbaine est confinée à un triangle délimité par le centre historique de la ville, Callao et Chorrillos; au cours des décennies suivantes, les établissements s'étendent au nord, au-delà de la rivière Rímac, à l'est, le long de l'autoroute centrale, et au sud. Les nouveaux migrants, d'abord confinés dans les bidonvilles du centre de Lima, ont mené cette expansion par des invasions de terres à grande échelle, qui se sont transformées en bidonvilles, connus sous le nom de Pueblos jóvenes.
Dans les années 1980, le conflit armé qui sévit dans les campagnes conduit une partie de la population rurale (entre 600 000 et 1 million de personnes) à se réfugier à Lima. Les nouveaux arrivants, souvent très pauvres, construisent à la hâte des baraquements. Certains résidents de ces quartiers ont acquis un titre de propriété mais la planification urbaine reste largement inexistante. Les quartiers riches érigent des murs montant jusqu’à 3 mètres de haut avec des barbelés au sommet pour s'isoler des quartiers pauvres. Ces murs font aujourd'hui l'objet de controverses entre tenants d’un discours sécuritaire et pourfendeurs des discriminations, d'autant que beaucoup d'habitants des quartiers pauvres franchissent le mur chaque jour pour travailler dans le quartier voisin, en tant que jardiniers ou employés de maison.
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