Cagliari

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Cagliari : descriptif

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Cagliari

Cagliari (prononcé : /ˈkaʎʎari/, en sarde : Casteddu, /kasˈteɖːu/) est la capitale de l'île de Sardaigne, région autonome d'Italie

Le nom sarde de Cagliari, Casteddu, signifie « château »

La commune compte environ 154 400 habitants en 2016, et on en compte plus de 430 000 dans l'ensemble de sa ville métropolitaine, qui comprend Elmas, Assemini, Capoterra, Selargius, Sestu, Monserrato, Quartucciu, Quartu Sant'Elena et huit autres communes. Ville ancienne avec une longue histoire, Cagliari a vu le passage de plusieurs civilisations

Sous les bâtiments de la ville moderne, il y a une stratification archéologique témoignant d'une présence humaine depuis le Néolithique

Il y a quelques domus de Janas, une grande nécropole de l'époque carthaginoise, un amphithéâtre de l'époque romaine, une basilique byzantine, deux tours de l'époque de Pise, un système de fortifications qui faisait de la ville le centre de la puissance de l'Espagne impériale des Habsbourg dans la mer Méditerranée occidentale. De 1324 à 1848, Cagliari fut la capitale du royaume de Sardaigne, devenu royaume d'Italie en 1861, quand Turin fut érigée en capitale officielle. La ville est le centre politique, éducatif, culturel et artistique économique et industriel de la Sardaigne, connue pour son architecture Art nouveau

Elle possède l'un des plus grands ports de la Méditerranée, un aéroport international, et son revenu est comparable à celui de plusieurs villes du Nord de l'Italie. La ville est le siège de l'université de Cagliari depuis 1607, et de l'archidiocèse primatial de Sardaigne depuis le Ve siècle.

Géographie

Site

Vue aérienne de Cagliari.

La ville de Cagliari est située dans le sud de la Sardaigne, au centre du golfe éponyme, également appelée ainsi à cause d'une ancienne légende Golfo degli Angeli (baie des Anges). La ville s'étend sur et autour de la colline du quartier historique de Castello et de neuf autres collines calcaires remontant au Miocène supérieur et qui culminent à une centaine de mètres au-dessus du Campidano.

La plaine est un graben formée lors de l'orogenèse alpine du Cénozoïque, qui séparait la Sardaigne du continent européen, au niveau du golfe du Lion en France, et dont les mouvements tectoniques ont formé le relief paléozoïque de l'île. Les sédiments calcaires laissés par l'intrusion répétée de la mer ont formé la série de collines qui caractérisent le territoire de Cagliari : le mont Urpinu, siège de la ville fortifiée près du port et lieu de naissance de la ville ; la colline de Saint Elias, ou Sella del Diavolo (La selle du diable) par sa forme ; Tuvumannu et Tuvixeddu, lieu où se situe l'ancienne nécropole romaine et punique ; la petite colline de Bonaria, où se dresse la basilique homonyme, et la colline de Saint Michele, au sommet de laquelle se trouve le château éponyme.

La ville moderne a occupé les espaces plats situés entre les collines et la mer au sud et au sud-est, le long de la plage du Poetto, les lagunes et étangs de Santa Gilla et Is Molentargius, restes d'intrusions marines récentes, dans un paysage articulé entre la baie, la plaine, les montagnes qui l'entourent à l'est (Sette fratelli (Sept Frères) et Serpeddì) et à l'ouest (montagnes de Capoterra).

Climat

Cagliari dispose d'un net climat méditerranéen (Csa dans la classification de climat de Koppen) avec des étés chauds et secs et des hivers doux. La température maximale moyenne en été est de 31 °C. En hiver, la température varie de °C à 14 °C. En cas de vague de froid, la température peut s'abaisser à °C.

En été, dès le mois de juin et jusqu'au mois de septembre, les précipitations deviennent quasiment inexistantes. Le mois d'octobre débute la période du changement de temps avec le retour de la pluie et des orages. L'hiver est humide avec le plus grand cumul de pluie de l'année.

Les vents dominants qui soufflent sont le mistral, vent de secteur nord-ouest, et le sirocco, vent de secteur sud, provenant du désert, et provoquant des températures caniculaires sur la ville et l'ensemble de la Sardaigne durant quelques jours.

Relévés météo à Cagliari
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,5 5,8 7,2 9,4 13,1 16,8 19,7 20,2 17,5 14,1 9,9 6,8 12,17
Température moyenne (°C) 9,9 10,4 12,15 14,45 18,45 22,5 25,55 25,95 22,7 18,9 14,35 11,15 17,21
Température maximale moyenne (°C) 14,4 15 17,1 19,5 23,8 28,2 31,4 31,7 27,9 23,7 18,8 15,5 22,25
Record de froid (°C) −4,8 −3 −2,2 −0,4 4,8 8,8 12,2 12,6 9,6 5 −2 −3,4 −4,8
Record de chaleur (°C) 20,2 22,1 24,5 26,6 34,4 38,6 43,6 41,4 35 31,8 25,2 23,2 43,6
Ensoleillement (h) 136,4 139,2 186 213 269,7 288 334,8 310 246 198,4 147 127,1 2 595,6
Précipitations (mm) 49,7 53,3 40,4 39,7 26,1 11,9 4,1 7,5 34,9 52,6 58,4 48,9 427,5
Humidité relative (%) 79 77 75 73 71 67 65 65 71 77 79 80 73,2
Source : Météo Climat Stats
  1. Atlante della Sardegna, R. Pracchi et A. Terrosu Asole, Éditrice la Zattera, Cagliari, 1971
  2. «  » (moyennes 1981/2010), sur Météo Climat Stats

Histoire

Céramique de la culture de Monte Claro, Musée archéologique national de Cagliari.

Préhistoire

Certains Domus de Janas et les restes de huttes des Néolithique. Les ressources de la mer, des étangs, des terres arides et partiellement rocheuses, mais adaptées aux céréales et à certaines cultures horticoles, ont assuré la subsistance de la population de la période prénuragique. Les objets de la culture de Monte Claro appartiennent à l'âge du cuivre. Ils sont répartis dans l'île Monte Claro qui tire son nom de la colline homonyme de Cagliari. Les découvertes archéologiques de l'âge du bronze, comme la poterie mycénienne trouvée dans les nuraghe Antigori à Sarroch, font penser que la culture nuragique implantée à Cagliari avait lié des liens commerciaux et culturels avec les Mycéniens attestant d'une activité portuaire intense.

Colonie phénicienne et ère punique

Nécropole de Tuvixeddu.

Autour du Phéniciens commencent à fréquenter la région du golfe des Anges, Krly ou Karel est un magasin ou un comptoir. Le passage du De Bello Gildonico de Claudien (Tyr, et au Carthage. D'après Sextus Pompée Festus, c'était la thalassocratie de Tyr. Le premier noyau de la Cagliari phénicienne semble se situer près de l'étang de Santa Gilla, mais peu à peu le centre-ville s'est déplacé vers l'est jusqu'à l'actuelle place du Carmel (Piazza del Carmine).

Pendant l'ère punique, à partir de la fin du Astarté, qui se trouvait près du promontoire de Saint-Élie. La ville comportait deux cimetières, un au Nord-Ouest qui correspond à la nécropole de Tuvixeddu, considérée comme la plus grande nécropole punique, et un au Sud-Est situé sur la colline de Bonaria. Le Tophet, la nécropole de crémation où sont déposées les urnes des enfants, se trouvait dans la zone appelée actuellement Campo Scipione -San Paolo.

Époque romaine

L'Amphithéâtre romain de Cagliari.
Mosaïque romaine d'Orphée de Cagliari (musée archéologique de Turin).

Devenue la principale ville de l'île, Krly devient romaine en l'an 238 première guerre punique la Sardaigne et la Corse sont occupées par l'armée de Sempronius Gracchus. Au cours de la première période de la domination romaine, l'aspect de la ville change mais la Caralis romaine conserve son rôle de métropole sarde.

Caralis (ou Karales) est la capitale de la province romaine de Sardaigne et Corse, élevée au rang de municipe à la suite de la guerre civile entre Jules César et Pompée. En effet, César lui accorde ce statut afin de la remercier de sa fidélité pendant la guerre. Tous les habitants de Caralis obtiennent ainsi la citoyenneté romaine et sont inscrits dans la tribu Quirina. Le territoire de la ville comprend la plaine du Campidano jusqu'à Sanluri. À la mort de César, les citoyens restent fidèles à son fils adoptif Octave Auguste, d'abord contre Sextus Pompée, ensuite contre Marc Antoine. Une période de prospérité et de calme politique et économique suit la victoire d'Octave.

Caralis, avec environ 20 000 habitants, est la ville la plus grande et la plus peuplée de l'île et la plus importante du bassin méditerranéen occidental pendant la République et l'Empire romain. La ville bénéficie d'importantes liaisons routières avec les principales villes de l'île comme Sulki par la route côtière occidentale. D'autres voies traversaient la vallée de Cixerri, la côte orientale vers Olbia et Tibula. Une route traversait le centre de l'île pour relier la côte du nord, sans oublier la route qui est devenue l'actuelle Carlo Felice; la ville est également équipée d'un amphithéâtre avec une capacité d'environ 10 000 spectateurs, de temples, de villas et d'aqueducs qui l'alimentent en eau courante à partir probablement des sources de Domusnovas et CaputAquas, aux alentours d'Iglesias. La ville est dotée depuis l'époque punique de nombreuses et grandes citernes creusées dans la roche afin de recueillir l'eau de pluie, celles-ci sont encore visibles à divers endroits de la ville. La cité comptait au moins trois cimetières, un dans la nécropole punique de Tuvixeddu, un autre dans la zone autour des églises de Saint-Lucifer, de Saint-Saturne et de la colline de Bonaria, et un troisième situé dans l'actuel Viale Regina Margherita, où furent enterrés les classiari du détachement de marins de la flotte de Misène qui était stationnée dans le port de la ville. Le long de la route principale de la ville vers Turris, à côté de la nécropole punique, a été construit un tombeau mausolée, connu comme la grotte de la vipère, que Philippus Cassius consacra à son épouse Attilia Pomptilla. Celui-ci fut décoré avec un cycle de carmina grecs et latins.

Parmi les principales activités économiques, il faut mentionner l'extraction du sel des salines entre Caralis et Quartu et son exportation vers les autres provinces de l'empire avec le grain, le cuir tanné dans des établissements près du port et d'autres produits des mines sardes.

À l'époque romaine, grâce à l'administration du préfet de la province, la ville conserve les institutions d'origine carthaginoise comme les suffètes, magistrats qui sont élus chaque année jusqu'au moment où le titre de Municipum (municipe) est octroyé. À cette occasion, selon certains chercheurs, une pièce de monnaie fut frappée avec les noms des deux derniers suffètes de la ville.

La prétendue villa de Tigellius.

Un fragment existant de Varron, poète latin du Vicus Carali, qui signifie ville fortifiée de Caralis, Castellum en latin populaire. Un écrivain local de la Renaissance, Roderigo Hunno Baeza, décrit la ville romaine, les ruines qui restaient en son temps, comme une Arx (citadelle) sur la colline, d'où la Via Sacra descendait jusqu'au port,,,

Pour l'historien Florus, qui vécut entre le pendant les guerres puniques, et pour le géographe Pomponius Mela, qui vécut au .

Claudien décrit la ville de Caralis au IVe siècle :

« Ville située en face de la Libye, fondée par le puissant Tyr, Caralis s'étend le long d'une petite mais robuste colline au milieu des vagues et entre les vents furieux. Cela crée un port au milieu de la mer où tous les vents se calment dans une baie tranquille. »

— Urbs Lybiam contra Tyrio fundata potenti, Tenditur in longum Caralis, tenuemque per undas, obvia dimittit fracturum flamina collem. Efficitur portus medium mare: tutaque ventis omnibus ingenti mansuescunt stagna recessu (Claudius Claudianus, I, 520, IVe siècle)

Claudien décrit Caralis comme une ville « qui s'étend sur une longueur considérable vers le promontoire dont la projection dans la mer créé un port, qui permet un bon ancrage aux grands navires mais n'est pas seulement une rade bien à l'abri ; mais la ville possède un autre abri, un grand lac d'eau salée ou lagon qui se trouve à proximité de la ville et est appelé l'étang de Cagliari ».

Le promontoire signalé par Ptolémée ( Κάραλις πόλις καὶ ἄκρα) jouxte la ville, mais le Promontorium Caralitanum de Pline ne peut être que le promontoire de Capo Carbonara, qui forme la limite orientale du golfe de Cagliari. Une communauté chrétienne existait déjà à Cagliari au Lucifer de Cagliari est exilé dans le désert de Thébaïde par l'empereur Constance II à cause de son opposition à la croyance arienne.

Haut Moyen Âge

Les Romains gouvernent l'île jusqu'au milieu du Vandales, peuple germanique installé aussi en Afrique du Nord. En 534 Romains de Byzance. Caralis devient le siège du praeses de Sardaigne.

Basilique San Saturnino.

De 705 ou 706, les Sarrasins d'Afrique du Nord (récemment conquise par les armées arabes) harcèlent la population des villes côtières progressivement abandonnées par leurs habitants. À cause des attaques des Sarrasins, la ville est probablement occupée pendant une courte période et forcée d'acquitter le djizîa, impôt à payer par les peuples conquis par les musulmans.

La Sardaigne reste une province byzantine, avec Cagliari comme capitale jusqu'à la conquête arabe de la Sicile, au IXe siècle. Cependant, les communications avec Constantinople deviennent difficiles. Les archontes (ἄρχοντες), en grec, ou en latin judices (juges), qui gèrent l'île du IXe ou Xe siècle jusqu'au début du XIe siècle, peuvent être considérés comme de véritables rois de toute la Sardaigne, et, même s'ils sont vassaux des empereurs byzantins, ils dirigent l'île. De ces souverains il nous reste seulement deux noms connus, Torchitorio et Salusio, qui gouvernent sans doute au cours du alphabet grec,.

En 1015-1016, une nouvelle attaque massive sarrasine à partir des Baléares est dirigée par Mujāhid al-‘Āmirī (italianisé en Museto), mais la tentative est stoppée par le royaume byzantin sarde (ou Judicat) avec le soutien des flottes des républiques maritimes de Pise et de Gênes, villes libres du Saint-Empire romain germanique. Le pape Benoît VIII demande aussi l'aide des républiques maritimes de Pise et de Gênes dans la lutte contre les Arabes.

Les institutions politiques de la Sardaigne sont réorganisées et l'ancien judicat est divisé en quatre royaumes, les Judicats, dont celui de Callaris (Cagliari) qui se considère comme le seul héritier de l'ancien royaume uni de tradition byzantine.

Moyen Âge central, le judicat de Calaris

Église de San Pietro dei Pescatori.
Château de San Michele.

Le judicat de Cagliari qui couvre le sud et la partie centre-est de l'île est composé de seize subdivisions appelées curatorias ou partis (départements). Sa capitale Santa Igia est située dans la banlieue ouest de Cagliari.

Pise manifeste un vif intérêt pour la Sardaigne, point de départ idéal pour le contrôle des routes commerciales entre l'Italie et l'Afrique du Nord. Le judicat de Calaris comprend une grande partie de la plaine du Campidano, la riche région minière du Sulcis-Iglesiente, et la région montagneuse de l'Ogliastra.

Le premier Juge connu de l'histoire est Mariano I Salusio de Lacon-Gunale, première dynastie régnante, probablement issue de la fusion de deux familles, la Lacon et la Gunale (ou Unale). C'est peut-être en l'honneur de deux membres de ces familles (Salusio de Lacon et Torchitorio de Gunale) que tous les dirigeants du judicat de Cagliari adoptaient traditionnellement un surnom ajouté à leur nom de naissance, en l'alternant entre Salusio et Torchitorio. Le fils de Mariano Orzocco Torchitorio I est juge au moment où le monachisme occidental est introduit en Sardaigne par la papauté dans le cadre de la réforme grégorienne. Calaris, comme les autres judicats, est placé sous le contrôle de l'autorité du pape. Torchitorio est un commanditaire des moines de Monte Cassino qui, arrivés sur l'île, apportent un renouveau économique, technologique et religieux. Son fils lui succède vers 1089, lorsque Constantino Ier apparaît avec le titre de Rex et Iudex Caralitanus (Roi et Juge de Cagliari).

Parmi les traditions de ces premiers juges il faut mentionner la confirmation des actes de leurs prédécesseurs, en général des dons de terres ou des subventions de privilèges dont le don des églises et terres aux moines de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille et le placement de Cagliari sous l'autorité de l'archevêque de Pise. La succession est assurée par son fils Mariano II et ensuite par Costantino II.

Maison de Lacon-Massa et la domination de Pise
Tour d'éléphant.
Tour de San Pancrazio.

La fille première-née de Constantino II lui succède avec son mari Pierre de Torres mais son beau-frère, le Margrave de Massa Hubert Obertenghi, mari de Géorgie, deuxième fille de Constantin II, lui fait la guerre et conquiert le judicat. Le fils d'Hubert et Géorgie monte sur le trône du judicat en 1188 sous le nom de Salusi IV, inaugurant ainsi la nouvelle dynastie de Lacon-Massa.

Le règne de Guillaume de Massa est caractérisé par des guerres continues avec le judicat d'Arborée, le judicat de Gallura et le judicat de Logudoro. Il arrête et emprisonne le juge d'Arborée, , et règne sur l'Arborée à sa place. Il essaye de conquérir Gallura, mais est stoppé par le pape. En bons termes avec les Pisans pendant son règne, à sa mort, il ne laisse que des filles. Benedetta, son héritière, se marie avec Barisone III d'Arborée et donc ces deux judicats sont d'abord unis mais à sa mort (1217), ils sont démantelés et le contrôle pisan devient pressant. En 1256, Giovanni Torchitorio V, fils de Guillaume II, essaye de se libérer du joug pisan en s'alliant avec la république de Gênes, mais il est assassiné par des agents de Pise. À Giovanni succède son cousin Guillaume III, mais Pise le destitue, démembrant en 1258 le royaume de Calaris et l'histoire du judicat s'achève après deux siècles et demi d’existence.

En 1258, le judicat est partagé en trois parties entre l'Ogliastra des Visconti, Juges di Gallura (1258-1308), le judicat d'Arborée (1258-1295) qui cèdent ensuite leurs droits à Pise et le Sulcis-Iglesiente de la famille Della Gherardesca de la commune de Pise (1258-1355) qui se maintient jusqu'à son annexion par le royaume d'Aragon. La ville de Castel di Castro et ses environs restent sous le contrôle direct de la république de Pise, tandis que l'ancienne capitale de Santa Igia est détruite.

La ville moderne de Cagliari tire ses origines de la forteresse militaire de Castel di Castro, cœur politique et religieux, construite par un groupe de marchands de Pise vers 1216 / 1217 sur une colline à l'est de la capitale du judicat. Dans la seconde moitié du , pour la plupart pisans. Les quartiers originaux de la ville sont ceux qui sont devenus des quartiers historiques de Cagliari, à savoir Castello et La Marina et deux villages fortifiés Stampace et Villanova, peuplés par les réfugiés et les survivants sardes de Santa Igia.

La ville est entourée de murs, la tour de l'Éléphant (construite en 1306/1307) et celle de San Pancrazio (construite en 1304/1305), conçues par Giovanni Capula, sont les premières tours donnant respectivement sur le port et sur l'accès nord du château. Les tours intérieures du Lion et de l'Aigle sont ajoutées par la suite. Le quartier fortifié de la Marine sert de liaison entre le quartier de Castello et le port de La Pola, situé à l'endroit de Via Roma.

La ville est gouvernée par deux castellani nommés chaque année par la ville de Pise, assistés par le « Conseil des anciens », sorte de parlement populaire. La loi est régie par le Breve (statut) de Castel di Castro, code législatif et administratif et par le Mémoire de Portus Callaretanus, publié le 15 mars 1318, réglementant les puissances commerciales.

En juillet 1270, dans le port de Cagliari fait escale pendant une semaine l'armée chrétienne sous le commandement du roi Louis IX de France, qui se préparait à participer à la huitième croisade contre les musulmans de la Tunisie.

Moyen Âge tardif

Cathédrale Sainte-Marie de Cagliari.

L'ère du Regnum Sardiniae et Corsicae commence en 1297, quand le pape Boniface VIII l'institue afin de régler le différend entre les Angevins et les Aragonais concernant le royaume de Sicile qui avait déclenché le soulèvement populaire, passé à l'histoire comme les Vêpres siciliennes. Le royaume est territorialement achevé 26 ans plus tard, en 1324, lorsque le roi James II défait les Pisans à la bataille de Lucocisterna et confisque les terres qui appartenaient à la république de Pise.

En 1323, l'infant Alphonse conduit l'armée catalano-aragonaise vers la conquête des territoires sardes occupés par les Pisans, à savoir, les territoires des anciens judicats de Cagliari et de Gallura, et vient ainsi légitimer l'hégémonie de la couronne d'Aragon sur la Sardaigne.

L'affrontement entre l'armée Pisane et la catalano-aragonaise a lieu le 29 février 1324, à Lucocisterna (près de l'aéroport de Elmas) et voit environ 1 000 Aragonais s'opposer à environ 7 000 Pisans. Ces derniers sont défaits, mais au moins dans un premier temps, Pise conserve la possession de la ville de Cagliari, alors que les Aragonais, après avoir fondé un nouveau village sur la colline de Bonaria, quittent la ville.

Tour aragonaise de Bonaria.

Cette situation perdure jusqu'au 26 décembre 1325, lorsque les Pisans prennent les armes contre les Aragonais, mais sont de nouveau vaincus dans une bataille navale qui a lieu dans le golfe des Anges entre la marine géno-pisane et les Aragonais. L'estocade finale est portée en janvier lorsque les Aragonais prennent le port de La Pola forçant les Pisans à la reddition. Le les Pisans sont chassés de Cagliari de maison en maison, celles-ci étant redistribuées à des colons des territoires de la couronne d'Aragon, presque tous Catalans. La ville devient la capitale du nouveau royaume de Sardaigne.

Le , Jacques II d'Aragon accorde à la ville de Castel di Caller (Cagliari) le titre de ville royale et le Ceterum, code municipal identique à celui de Barcelone, garantissant aux habitants de la ville les mêmes droits que ceux des résidents de la capitale catalane. Par la suite, la ville passe du statut de « simple château » celui de Ville Royale de Càller. Néanmoins le nom de Casteddu (château) (de Callaris) en langue sarde perdure dans le temps et se réfère désormais à l'ensemble de l'agglomération urbaine.

La ville est gouvernée jusqu'en 1418 par un gouverneur central qui représente le roi, puis la fonction est assurée par un vice-roi qui réside jusqu'en 1847 au palais royal de Cagliari dont la construction remonte à 1337.

Ère des Habsbourg espagnols

Vue de Cagliari de Civitates orbis terrarum (1572) de Georg Braun.

Avec le mariage de Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, Cagliari et toute la Sardaigne se lient étroitement avec l'État espagnol naissant. La langue catalane est la langue officielle du Parlement du royaume, mais son utilisation quotidienne disparaît au profit de la langue sarde dans toutes les classes sociales, même dans la noblesse. L'espagnol est employé comme langue du gouvernement et de culture.

La ville, la plus riche et peuplée du royaume, en reste la capitale avec statut de ville royale, autonome et lieu de résidence du vice-roi qui exerçait la magistrature suprême et l'Audience Royale. Les Cortes (le Parlement) étaient élus tous les dix ans. Cagliari est le principal lieu d'exportation de produits sardes, son port étant une étape inévitable sur les voies maritimes méditerranéennes vers la péninsule Ibérique. La ville est équipée d'un système de défense constitué de puissants remparts et de bastions.

En 1535, la ville reçoit la visite de l'empereur Charles Quint, qui y fait escale à la tête d'une impressionnante flotte avant de gagner la Tunisie (Conquête de Tunis (1535)). La vie culturelle est intense et parfaitement intégrée dans l'atmosphère culturelle des Habsbourg en Europe : marquée par la présence de Sigismund Arquer, érudit, théologien, juriste et géographe, chargé de la propagation du luthéranisme et mort sur le bûcher à Tolède, d'avocats comme John Dexart, Francis Bellit, Antonio Canales de Vega et Francis Aleo, du médecin Joan Thomas Porcell, de l'historien Giorgio Aleo, du théologien Dimas Serpi, d'Antonio Maria da Esterzili (auteur du premier jeu en langue sarde campidanese), de l'écrivain Roderigo Hunno Baeza, auteur du Caralis Panegyricus, un poème en latin, avec lequel il exaltait la ville de Cagliari, composé vers 1516, de Jacinto de Arnal Bolea (auteur du premier roman qui se déroule à Cagliari, El forastero), de Juan Francisco Carmona, de l'écrivain et historien Salvatore Vidal, des poètes José Delitala Y Castelvì et de Joseph Zatrillas Vico l'officier politique de l'Empire espagnol Vincenzo Bacallar Y Sanna, marquis de San Felipe. Ce dernier a été l'un des fondateurs de l'Académie royale espagnole et a travaillé sur la rédaction du premier dictionnaire de la langue castillane.

À noter aussi la présence d'une école de peinture renommée, dite «Scuola Stampacina », du nom du quartier où sont situés les ateliers, dont les principaux artistes sont Pietro Cavaro, son fils Michele, Pietro Raxis l'ancien et Antioco Mainas.

En 1607, l'université est créée ainsi que le premier hôpital public. Mais la décadence que l'empire espagnol connaît dans la seconde moitié du XVIIe siècle abîme la ville et l'expose en 1656 à une grave épidémie de peste, dont est issue la principale manifestation la « Fête de Sant'Efisio », la plus importante fête religieuse de l'île.

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Palais royal de Cagliari.

En 1718, après un bref règne des Habsbourg d'Autriche, la dynastie des Savoie s'approprie le royaume de Sardaigne, qui reste autonome par rapport à l'état continental de la dynastie qui promet solennellement de respecter ses anciennes coutumes et privilèges. Néanmoins, la nouvelle dynastie transforme progressivement le royaume, toutes les décisions sont prises à la cour de Turin, résidence des nouveaux monarques. Cagliari continue son expansion avec la réorganisation de l'université, le renforcement du système défensif, la restructuration du Palais Royal et l'accès aux marchés du centre et du nord de l'Italie et de l'Europe.

À la fin du guerres napoléoniennes, la France essaye de conquérir Cagliari en raison de son rôle stratégique dans la mer Méditerranée. Une armée française débarque sur la plage du Poetto et se dirige vers Cagliari, mais elle est défaite par les Sardes (expédition de Sardaigne). En échange, les aristocrates de Cagliari demandent un représentant sarde à la Cour du Royaume. La demande est refusée par la Maison de Savoie et les habitants de Cagliari se soulèvent et expulsent tous les représentants du royaume et du peuple du Piémont. Cette insurrection est célébrée à Cagliari lors de la Die de sa Sardigna (jour de la Sardaigne) le dernier week-end d'avril. Toutefois, les Savoie reprennent le contrôle de la ville après une brève période de gouvernement autonome.

Époque moderne

Arc de triomphe roi Umberto I, mieux connu sous le nom Bastione de Saint Remy.

Depuis les années 1870, avec l'unification de l'Italie, la ville connaît un siècle de croissance rapide. Les anciens murs médiévaux et du XVIe siècle sont démantelés, de larges avenues sont ouvertes et un plan d'urbanisme est conçu.

De nombreux bâtiments sont érigés à la fin du Art nouveau mélangées au goût traditionnel sarde de la décoration à fleurs comme la mairie en marbre de Carrare située près du port. Ottone Bacaredda est également célèbre pour la répression violente d'une grève ouvrière au début du XXe siècle.

En 1807, les premières lanternes sont installées pour l'éclairage public urbain, puis en 1868, l'éclairage au gaz est instauré, suivi en 1913 par l'électrique.

En 1867, un barrage est construit dans la localité de Corongiu afin de doter la ville d'un service d'approvisionnement en eau. En effet, jusque-là, la ville était desservie à partir de puits à l'eau souvent saumâtre.

En 1871 est inauguré le premier tronçon de chemin de fer qui est achevé en 1881 reliant Cagliari à Sassari et Porto Torres.

Hôtel de ville Baccaredda.

En 1893 entre en service un tram à vapeur qui relie le centre-ville avec la banlieue de la région métropolitaine : Monserrato, Selargius, Quartucciu, Quartu Sant'Elena. En 1913, une autre ligne de tram à vapeur relie le centre-ville à la plage du Poetto. En 1915, les deux premières lignes de tramway urbain électrique sont inaugurées.

Durant la période fasciste, la ville connaît une croissance démographique et économique importante et bénéficie de la politique de construction monumentale décrétée par le régime, l'architecture et l'urbanisme fasciste, comme le palais du tribunal et le palais du commandant de brigade des Carabinieri, principaux points de repère de la ville moderne.

De 1861 à 1936, la population a augmenté d'environ 88 000 habitants, soit une augmentation de 237 %.

Seconde Guerre mondiale

Effets du bombardement de 1943.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, en février 1943 Cagliari est fortement bombardée par les Alliés. Le bombardement stratégique a causé la destruction totale ou gravement endommagé 80 % des foyers de la ville et a fait près de 2 000 victimes civiles, principalement en raison des bombes à fragmentation. Afin d'échapper aux bombardements et à la misère, presque tous les habitants avaient quitté la ville détruite et rejoint les villages ruraux, vivant souvent avec des amis et des parents dans des maisons surpeuplées. Cet exode de la ville est connu comme sfollamento (déplacement).

Après l'armistice de l'Italie avec les Alliés en septembre 1943, la Wehrmacht prend d'abord le contrôle de Cagliari et de l'île, puis se retire sur le continent italien afin de renforcer ses positions, laissant à l'armée américaine le contrôle de Cagliari dont l'importance est stratégique pendant la guerre en raison de son emplacement dans la mer Méditerranée. De nombreux aéroports se trouvaient à proximité comme Elmas, Monserrato, Decimomannu à partir desquels les avions pouvaient atteindre l'Afrique du Nord, l'Italie continentale et la Sicile.

La renaissance

Siège de la Société Électrique Sarde.

Après la guerre, la ville est reconstruite rapidement (« miracle de Cagliari »), de nombreux immeubles sont érigés dans les quartiers résidentiels.

Les effets de la guerre sont encore visibles dans certaines églises médiévales telles que San Domenico, Santa Caterina et Santa Lucia, qui n'ont jamais été reconstruites, ainsi que sur plusieurs bâtiments du centre historique. Dans le cimetière principal de la ville, un mémorial rappelle les victimes sans nom qui y ont été enterrées.

La Constitution de la République italienne a créé en 1948 la région autonome de la Sardaigne dont le chef-lieu est Cagliari, où se sont concentrés les bureaux de la région, provoquant un exode massif d'autres parties de l'île. La population de toutes les municipalités de la région métropolitaine a augmenté de 105 % entre 1951 (221 734) et 2011 (453 728).

Cagliari est le centre d'une agglomération moderne d'environ un demi-million d'habitants, avec une économie dynamique et différenciée, ce qui en fait la plus grande et la plus riche communauté de Sardaigne avec un revenu comparable à celui des villes du Centre et du Nord de l'Italie.

En plus d'être le centre de l'administration de la région autonome et des administrations périphériques de l'État italien en Sardaigne, Cagliari possède un important port doté d'un terminal conteneur, un aéroport, une université, des centres de recherche, des installations médicales de haut niveau, un réseau d'activités commerciales.

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Toponymie

Sella del Diavolo

Cagliari était appelée Krly pendant la domination phénico-punique, alors qu'en latin, la ville était appelée Caralis ou Calares (au pluriel) ou Karales. Autour du Wilhelm Gesenius déclara que le nom venait de Kar Baalis, qui signifie en phénicien « cité de Dieu ». Cette hypothèse fut acceptée par Giovanni Spano qui affirma que Cagliari dérivait du nom phénicien Kar- El, qui signifie également « cité de Dieu ».

Max Leopold Wagner retraça que le terme de la langue paléosarde Karalis reflétait des noms de lieux sardes de Carale (Austis), Carallai (Sorradile), Caraglio de Corse, Karhalis ou Karhallis en Pamphylie et Karhalleia de Pisidie (Turquie). Le toponyme Karalis serait à connecter avec des noms tels que cacarallai, criallei, crielle, chirelle, ghirelle (« chrysanthème sauvage ») et garuleu, galureu, Galileu (« pollen déposé dans le miel, qui est jaune d'or »), qui a une affinité avec le garouleou étrusque (« chrysanthème sauvage »).

Francesco Artizzu a remarqué que la racine kar dans les langues des peuples de la Méditerranée signifie « pierre » et le suffixe al/ar donne une valeur collective, et le toponyme Karali signifierait « lieu de la communauté de roche » ou simplement « endroit rocheux ». Quant aux Kalares, Artizzu l'explique par le fait que, à partir d'un noyau initial, la création d'autres noyaux voisins a augmenté l'étendue de la ville. En conclusion, l'origine la plus probable Karalis / Caralis aurait comme signification « lieu de communauté sur la roche jaune ou blanche ».

Pendant la période du Judicat, les quartiers de Sant'Avendrace et Stampace constituent le centre de la ville qui au Moyen Âge est appelée Santa Igia. Avec l'arrivée des Pisans, la ville est identifiée dans les documents comme Kastrum Karalis et ensuite par les Catalano-Aragonais, en catalan Castell de Càller. À la suite de l'affirmation de la langue espagnole pendant la domination des Habsbourgs, le nom devient Callari et enfin sous la période des Savoie, le nom est transcrit en italien en Cagliari. En langue sarde, le nom actuel Casteddu identifie la ville avec son château fortifié construit sous la domination de Pise.

En français, la ville était connue autrefois sous le nom de Caglier.

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Histoire

Il est dit que, en 1656, les Sardes ont prié Sant'Efis pour vaincre la terrible vague de peste, propagée sur l'île depuis 1652. L'épidémie avait infecté toute la Sardaigne; à Cagliari, en particulier, elle avait tué environ dix mille habitants, près de la moitié de la population de la ville. La première victime avait été l'archevêque de Cagliari Don Bernardo De La Cabra. Pendant ce temps Cagliari se transformait en un immense cimetière. La légende dit qu'à ce stade Sant'Efis apparut au vice-roi, le comte de Lemos, pour demander, afin de libérer la ville de la peste le vote du cortège du 1er mai. En 1656, la municipalité de Cagliari fait un vœu à Sant'Efisio : s'il vainc la peste, chaque année aura lieu un défilé et des festivités en son honneur, à partir du quartier de Stampace, jusqu'à Nora, où le saint fut martyrisé. En septembre, les fortes pluies causèrent la disparition de la peste, et depuis l'année suivante jusqu'à nos jours, chaque 1er mai, on respecte cette promesse.

Héraldique

Blason actuel de 1766

Le blason de Cagliari est un château avec trois tours (la centrale est la plus élevée) et une porte. Il a fait son apparition dans la première moitié du XIIIe siècle, lors du contrôle de la ville par Pise. Pendant des siècles, différents éléments ont été ajoutés au château : lorsque le roi d'Aragon conquit la Sardaigne, Cagliari a été proclamée « ville royale », capitale du royaume de Sardaigne avec sa propre loi. À cette occasion, les insignes royaux et la couronne de marquis ont été ajoutés au château dans un écu rhomboïdal au champ composé avec quartiers : il était écartelé en sautoir au premier et au quatrième palés d'or et de gueules de six pièces (barres d'Aragon), au deuxième et au troisième d'azur au chef endenché de gueules au château d'or sur rocaille. Une telle forme a été utilisée jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, lorsque la nouvelle dynastie royale, les Savoie, remplaça les insignes royaux aragonais avec ceux de leur famille, au premier et au quatrième de gueules à une croix d'argent, au deuxième et au troisième d'azur au chef endenché d'argent, qui est encore le blason de la ville moderne.

Les couleurs du drapeau de la ville sont le rouge et l'azur.

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