Calvi

Calvi : descriptif

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Calvi

Calvi est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

Bâtie dans le golfe du même nom, elle se trouve au nord-ouest de l'île et constitue avec l'Île-Rousse l'une des deux agglomérations majeures de Balagne.

Géographie

Vue panoramique sur la ville et la baie de Calvi. Au loin, les montagnes du Cap Corse.

« [...] Calvi, l'une des places principales de la Corse, tant à cause de son ancienneté qu'à cause de la beauté des maisons aussi bien bâties que le comportent les ressources du pays. Il y a quelques années, Calvi comptait environ quatre cents feux ; on y voyait beaucoup de belles maisons avec leurs puits. Il y avait aussi hors de la ville un magnifique faubourg. Mais la dernière guerre a ruiné complètement les maisons extérieures et fort endommagé celles de la ville elle-même. Les rues sont un peu étroites, l'air est excellent, les habitants très polis. Calvi est situé sur une éminence dont la forme ressemble à une balle ronde, et sur le bord de la mer qui l'entoure aux deux tiers. Il y a plusieurs années, l'Office de S. Georges y a fait bâtir une très belle forteresse, laquelle a coûté, au dire de quelques-uns, plus de soixante mille livres de Gênes. »

— Agostino Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, p. 21

Situation

Située à l'extrémité nord-ouest de l'île, face au littoral de la Côte d'Azur, bénéficiant de conditions climatiques favorables et dans un environnement de toute beauté, la petite ville de Calvi occupe une position privilégiée en Corse. Calvi est devenue la capitale économique et touristique de la Balagne et la ville est aujourd'hui un des deux pôles touristiques de la région Corse, l'autre étant Porto-Vecchio.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Calvi
Mer Méditerranée Mer Méditerranée Lumio
Mer Méditerranée Calvi Montegrosso
Calenzana Calenzana

Géologie et relief

Avions bombardiers d'eau « Pélicans » écopant dans le golfe de la Revellata.

La commune se trouve dans la Corse occidentale cristalline anté-hercynienne et hercynienne, « connue depuis longtemps sous le nom de Pays d'au-delà des monts ». Son sol, fait des intrusions de Calvi et de Porto Agro, est composé de granite sub-alcalin, formé pour l’essentiel par un vaste batholite (formé entre -340 et -240 Ma), issu d’un cycle plutonique carbonifère. Ce magmatisme, probablement lié à la formation de la chaîne Hercynienne (syn-orogénique), a donné des leucogranites (granites blancs de Calvi).

Bordée à l'ouest par le territoire de la commune de Lumio et au sud par celui de Calenzana, le territoire communal, que baigne la mer Méditerranée, comprend une large façade maritime.

  • Au nord, le golfe de Calvi (baie de Calvi dans les guides touristiques), est délimité à l'est par la Punta Caldanu (présence d'une tour génoise ruinée) et à l'ouest par la Punta San Francescu. Il baigne la longue plage de La Pinède, les ports de plaisance et de Commerce ainsi que la Citadelle bâtie au bord de l'eau.
  • À l'ouest, le golfe de la Revellata entre la Punta San Francescu (pointe Saint-François) et la presqu'île de la Revellata à la pointe de laquelle se trouve un important phare à éclats. Le golfe relativement abrité des vents d'ouest dominants, sert de mouillage pour les plaisanciers à la belle saison. Il est aussi utilisé par les pilotes des bombardiers d'eau (avions Canadair et hélicoptères Skycrane CH-54) pour écoper et pomper l'eau lors de luttes contre les incendies, fréquents vers la fin de l'été sur l'île.
  • Au sud enfin, jusqu'à la baie de Nichiareto (Calenzana), peu avant Capo Cavallo et son sémaphore mis en sommeil depuis 1987, c'est un littoral sauvage, une côte déchiquetée et inhospitalière.

Entre la plaine de la Figarella et le littoral occidental, se trouve un maillon du chaînon montagneux du massif de l'Argentella situé plus au sud, sur la commune de Calenzana. Sur Capu di a Veta (703 mètres) le plus haut sommet, une croix en fer avait été érigée en 1964 par des membres du Club alpin autrichien (le club est installé à l'entrée de la ville). Depuis trois autres croix lui ont succédé la dernière, pesant 830 kg, ayant été installée en 2012 avec l'aide d'un hélicoptère. Au nord, dominant la ville du haut de ses 218 mètres d'altitude, ont été bâtis la chapelle Notre-Dame-de-la-Serra et un cimetière.

Hydrographie

La Figarella est le seul cours d'eau remarquable de la commune. Elle coule à l'est de la commune. Prenant sa source à 1 930 mètres sur les pentes nord de la Muvrella (2 148 Calenzana) et après un parcours de 24 golfe de Calvi au lieu-dit A foce.

Climat et végétation

Calvi bénéficie d'un climat méditerranéen aux hivers doux et humides et aux étés chauds et secs.

Du fait de sa situation, la commune ainsi que toute la région de la Balagne sont soumis aux vents du large. Il y pleut faiblement, ce qui explique la sécheresse estivale et les grands incendies qui s'ensuivent chaque année (37 jours par an avec pluie >5 mm). Son doux climat, ses plages blondes, la chaîne de montagnes parmi les plus hautes de Corse qui l'entoure, sa fière citadelle, son passé historique, ses ports et son aéroport international sont les atouts majeurs de son expansion.

La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1960 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records CALVI (20) - 42° 31′ 42″ N, 8° 47′ 24″ E
Records établis sur la période du 01-07-1960 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4,8 4,6 6,5 8,6 12,2 15,9 18,6 18,9 16 12,9 8,9 6,1 11,2
Température moyenne (°C) 9,2 9,2 11,2 13,5 17,4 21,2 24,2 24,3 21 17,5 13,2 10,3 16,1
Température maximale moyenne (°C) 13,6 13,9 15,9 18,4 22,7 26,5 29,8 29,7 26,1 22,2 17,5 14,6 20,9
Record de froid (°C)
date du record
−5,6
30.01.1963
−3,9
24.02.1993
−4,6
02.03.05
−0,4
08.04.03
3,7
06.05.1987
7,5
06.06.1962
10,6
01.07.1981
12,3
31.08.06
7,9
18.09.1971
2,6
30.10.1974
−2,3
24.11.1975
−4,2
28.12.1996
−5,6
1963
Record de chaleur (°C)
date du record
23,3
02.01.1962
23
03.02.20
28,8
21.03.1974
32,1
30.04.03
36
22.05.09
40
22.06.23
42,1
29.07.1983
40,6
05.08.17
37,4
11.09.08
32,9
06.10.1981
29,8
10.11.1985
25,4
16.12.1989
42,1
1983
Ensoleillement (h) 135,6 155,5 206,5 233 290 324,5 370,1 323,2 243,7 182,5 130,6 118,3 2 713,4
Précipitations (mm) 56,2 44,5 57,2 69,4 41,2 35,5 8,4 27,1 61,2 79,8 109,9 77,9 668,3
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base


L'altitude moyenne de la commune est assez basse, se situant à 81 m ; le climat sec estival et la flore sont de type méditerranéen.

À l'étage thermoméditerranéen, soit de 1 à 100 adrets, la saison estivale sèche de deux à trois mois favorise l’olivier sauvage, l’asperge blanche, le lentisque, l’euphorbe arborescente, la clématite, etc. Plus haut, l'étage mésoméditerranéen (de 100 à 1 000 adrets, de 0 à 700 ubacs), est caractérisé essentiellement par le chêne vert, les maquis à bruyère et arbousier mais aussi par le chêne-liège et le pin maritime (adret), le chêne pubescent (ubac), le châtaignier ou encore la lavande, le genêt épineux, les cistes et le lentisque.

À noter, sur la place du Phytolacca dioica ou Belombra, arbre originaire de la pampa argentine et introduit en Corse vers le milieu du XIXe siècle.

Voies de communication et transports

Accès routiers

La ville de Calvi se situe à l'extrémité nord-ouest de l'île. Son accès routier se fait depuis Ponte-Leccia par la route territoriale 30 (ex-RN 197) qui se termine au quai Landry mais se prolonge avec la route D81B pour longer en direction du sud, la côte jusqu'au « pont des cinq arcades » (Galéria).

La ville est distante, par route, de :

  • 13 Calenzana ;
  • 14 Montemaggiore ;
  • 23 Corbara ;
  • 24 L'Île-Rousse ;
  • 31 Galéria ;
  • 68 Saint-Florent ;
  • 85 Corte ;
  • 92 Bastia ;
  • 115 Vico ;
  • 117 Cervione ;
  • 131 Aléria ;
  • 137 Rogliano,
  • 154 Ajaccio ;
  • 202 Porto-Vecchio ;
  • 213 Propriano ;
  • 225 Sartène ;
  • 230 Bonifacio.
Transports
Routiers

Deux services de transport en cars sont assurés par l'entreprise « Les Beaux Voyages » : la ligne régulière de bus Calvi-Calenzana GR20, Mare e monti est assurée en permanence. La ligne Calvi-Bastia est assurée deux fois par jour, du lundi 4 juillet au samedi 3 septembre 2016 inclus, et hors cette période, une seule fois du lundi au vendredi (hors jours fériés).

Ferroviaires

La gare de Calvi, appartenant aux CFC et exploitée aujourd'hui par une Société d'Économie Mixte, relie Calvi à Bastia ainsi qu'à Ajaccio, les deux métropoles de la région Corse par correspondance à Ponte-Leccia. Durant la saison estivale, une desserte spéciale U trinighellu (le « tramway de la Balagne ») est mise en service pour la desserte des plages entre Calvi et L'Île-Rousse.

Maritimes
Un ferry au port de Calvi en 2009.

Le port de Commerce, doté d'un seul grand quai, a vu son trafic fortement diminuer ces dernières années. En raison des gênes causées par la circulation des poids lourds en ville sur l'unique route, les cargos et les transbordeurs sont désormais détournés sur le port d'Ile-Rousse. Les ferries des deux compagnies Corsica Linéa et Corsica Ferries ont définitivement cessé de desservir Calvi le 12 août 2016. La ville se destine à l'accueil des navires de croisière, très nombreux en été en Méditerranée. La gestion du port est communale.

Depuis 2022, il existe une ligne régulière à la voile entre Calvi et Saint Raphael , opérée par la coopérative Sailcoop.

Aériens
Tour de contrôle de l'aéroport Sainte-Catherine.

L'aéroport de Calvi-Sainte-Catherine (code AITA : CLY), le port de commerce et le port de plaisance Xavier Colonna facilitent l'accès à de nombreux touristes. La ville de Calvi est très attractive comme en témoigne le taux des résidences secondaires en constante augmentation (actuellement + de 52 %). L'aéroport est distant de 7,5 km de la ville. Il est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Bastia et de la Haute-Corse. Des vols réguliers relient tous les jours Calvi au continent français. Les lignes sur Nice, Marseille et Paris sont assurés par la compagnie régionale Air Corsica. Il n'est pas encore ouvert au trafic de nuit. L'aéroclub de Calvi est implanté à Sainte-Catherine.

Une compagnie suisse, Air-Glaciers, organise toute l'année des vols charters directs au départ de Sion à destination de Calvi. L'aéronef utilisé sur cette ligne est un Beechcraft de huit places.


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  1. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse – XXIe année - Octobre 1901, 250e fascicule. Imprimerie et librairie Ollagnier – Bastia 1902
  2. [1] La Corse - Découverte géologique de l'Île de Beauté, stage du 6 au 15 septembre 2010 - Centre de Géologie de l’Oisans
  3. Catherine Herrgott, « Les citadelles urbaines en Corse : patrimonialisation d’un territoire particulier », Études caribéennes,‎ (ISSN 1779-0980, DOI 10.4000/etudescaribeennes.6714, lire en ligne, consulté le ).
  4. C'est la raison pour laquelle le sommet est surnommé "croix des Autrichiens"
  5. Jean-Paul-Lottier, « La croix des Autrichiens retrouve sa place au Capu di a Veta », Corse Net Infos - Pure player corse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).
  7. «  », sur france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le ).

Toponymie

Le nom corse de la commune est Calvi . L'origine du nom se voit dans l'élimination des couches superficielles des granites, ce phénomène géologique donnant à son littoral un aspect rappelant la calvitie : du latin calvus.

Histoire

Préhistoire

Les fouilles archéologiques, conduites le long du cordon littoral et dans l’arrière-pays, montrent que la baie fut occupée dès l’époque néolithique (5 000 à 2 500 ans av. J.-C.). Les vestiges découverts indiquent les principales localisations : la plage de l’Alga, Raccu, la presqu’île de la Revellata pour le bord de mer, et plus en retrait, le plateau de la Serra et la Grotta Agnellu, les deux sites les plus importants de la préhistoire de la ville.

Dans son ouvrage La Corse dans l'Antiquité et le Haut Moyen Âge, l'historien Xavier Poli s'est penché sur la période des origines de la Corse à l'expulsion des Sarrasins au  siècle qu'il dit avoir été particulièrement négligée. De l'auteur : « L'État territorial de la Corse ancienne a été constitué par quatre groupes ethniques : les hommes des monuments mégalithiques, les Libyens ou Ibères, les Ligures et les Colons.... Les Ligures se sont introduits en Corse par le nord. Il est à présumer qu'ils ont conquis l'arrondissement de Calvi sur les hommes des dolmens et la partie de la côte orientale, au nord du Fiumorbo, sur les Corsi. »

Antiquité

Avec l’Empire romain, la paix favorise les échanges entre les cités maritimes. Abri pour les flottes marchandes, Calvi devient aussi une base stratégique. La cité compte alors quatorze centuries, divisions militaires et politiques de cent hommes, commandées par des vétérans. L’urbanisation de la ville s’adapte au développement, nécessitant la nomination d’un praeses, autrement dit un préfet, pour son administration. Dès lors, rien de surprenant qu’au  siècle de l'ère chrétienne, le géographe alexandrin Ptolémée (90-168) désigne Calvi comme « le port le plus célèbre de l’île ».

Sur ses cartes, le géographe mentionne le nom « Cæsiæ littus », qui est identifié à la plaine du golfe de Calvi par les historiens, et celui de « Cæsiæ » est à identifier avec la plage du golfe de Calvi. De même, le nom « Palania » (variante « Palanta ») aux coordonnées 30° 20' long. 40° 45' lat. est aujourd'hui la Balagne.

Moyen Âge

Du récit de Giovanni della Grossa, on retient cette fiction romanesque : à l'endroit où est aujourd'hui Calvi, existait Cordovella, une ville fortifiée. Y ont débarqué à l'époque des Sarrasins, Ali, un missionnaire de l'islam, et Lanzancissa, un guerrier redoutable, envoyés pour amener les Corses à embrasser la nouvelle religion musulmane. Vainqueur d'un duel contre Maurizio Torquato, représentant de Callisto, évêque d'Aléria, et de Marino consul et gouverneur romain en Corse, et après le départ de ce dernier, Lanzancissa est proclamé roi de Corse, dans une assemblée générale tenue à Corte. « Ali et Lanzancissa [...] convertissent en peu de temps tous les insulaires à la religion de Mahomet. »

Dès 1161, Gênes prend possession de plusieurs places fortes de l'île dont Calvi et Bonifacio, et grâce à des familles ligures installées là depuis le  siècle, contrôle le commerce au moins dans le sud de la Corse et dans le Cap.

Au  siècle, l'ordre franciscain aborde l'île : Bonifacio (1215), Nonza (1236), Biguglia (1236) et sur la punta San Francescu à Calvi (1213-1215),.

Au cours de la deuxième moitié du  siècle, une guerre entre seigneurs amena l'édification de la Haute ville. En 1278, Calvi se confédère avec Gênes. Sa fidélité sera constante. En 1284, par une victoire navale devant l'îlot de la Meloria, les Génois mettent fin à la puissance navale et politique des Pisans. Les uns après les autres, les seigneurs corses rendent foi et hommage à la république de Gênes ; mais en 1297, Boniface VIII met un terme à cet assujettissement en accordant l'investiture de l'île au roi d'Aragon.

Parmi les 26 actes que comporte un Liber Iurium, un a été rédigé le 15 juillet 1286 à ce qui est aujourd'hui nommé L'Île-Rousse, par lequel Rollandino de Laccio s'engage auprès de Niccolino Zaccaria et Niccolino Peratio à conserver sa forteresse de Sant' Angelo de Balagne au nom de la commune de Gênes, et un autre dressé à Gênes le 7 février 1294 par lequel Oberto Doria vend à la commune de Gênes le château de Calvi.

En 1298, la cité est reconstruite par Giovanninello de Loreto, allié des Génois.

Plusieurs documents rédigés en 1370 à Calvi (registres de gabelle, contrats de vente de marchandises ou de location de navires à but commercial, plaintes ou autorisations de représailles contre des Corses ayant attaqué et spolié des commerçants) sont retrouvés à l'Archivio di Stato di Genova et publiés par F. Molard en 1875.

Après un bref passage sous la domination du roi Alphonse V d'Aragon, qui prend la ville après l'avoir assiégée en 1420, Calvi passe en 1453 sous le contrôle de l'Office de Saint Georges qui l'entoure de solides murailles d'une citadelle, notamment pour se protéger d'éventuelles attaques de Pise. Calvi est, avec Bonifacio, Bastia et Ajaccio l'un des 4 "présides" génois chargés de surveiller la population ainsi que les routes maritimes.

Du Moyen Âge aux Temps modernes, Calvi a été une ville refuge d'une piaghja (plaine) répulsive au sud, désertée jusqu'au Vicolais. Durant la deuxième moitié du XVe siècle et au cours du XVe siècle les phénomènes de cette désertification sont bien connus : poussées de la malaria, ravages dus aux guerres intestines de caractère féodal ou de celles opposant les derniers grands féodaux à la puissance génoise qui pratiqua la terre brûlée et enfin les invasions barbaresques responsables de pillages, destructions et de l'installation d'un climat d'insécurité dans les zones littorales.

Chronique
  • 1268 : Sinucello Della Rocca, dit « Giudice della Rocca ou de Cinarca », est maître de la Corse (excepté le Cap Corse et Bonifacio) avec l'aide de Pise. Giovanninello de Pietr'Allarretta dans le Nebbio, se révolta contre lui et, avec l'aide de Gênes et de la marine cap-corsine, porta la guerre en Balagna. Après une longue lutte entre les deux adversaires, Giovanninello vaincu dut quitter l'île. Plus tard, ayant fait alliance avec les Da Mare et les Avogarij de Nonza, Giovanninello et ces seigneurs se réunirent et se fortifièrent tous ensemble dans l'île de Centuri, d'où ils tenaient tout le pays sous leur obéissance.
Giudice tenta en vain d'investir l'Îlot de Capense. « Giovanninello... laissa l'île de Centuri bien approvisionnée, passa par mer du côté de la Balagne et se fortifia sur la colline où est aujourd'hui Calvi, laquelle était alors sans aucune habitation. ». Il y édifia une citadelle près des ruines de l'antique cité épiscopale romaine ravagée par un raid sarrasin au . Banchero, podestat de Bastia au .
Apprenant la nouvelle, Giudice laissant deux cents hommes devant l'île de Centuri, partit avec ses troupes du côté de Calvi. Beaucoup d'escarmouches firent de nombreux morts des deux côtés. Malgré un siège de plusieurs jours, Giudice ne put s'emparer de la ville et repartit à Centuri où les assiégés de Capense avaient réussi à débarquer et étaient partis conquérir le pays. Giovanninello partit également pour aller secourir ses alliés, et Calvi resta ainsi aux Avogarij de Nonza.

« Les Avogarij peuplèrent cet endroit d'hommes venus presque tous des environs, et il resta pendant quelque temps sous leur autorité. Mais avec le temps, les habitants de Calvi se révoltèrent, et il y eut une grande guerre entre eux, qui voulaient affranchir leur pays, et les Avogarij, qui voulaient le reconquérir. À la fin, les Avogarij furent obligés de se retirer honteusement. »

— Abbé Letteron in Calvi - Franchises et immunités accordées à cette ville, p. 486

  • 1278 - 16 mai, un décret des dirigeants Oberto Spinola « Capitaneus » et Oberto d'Oria (ou Doria) « Domini », accorde aux habitants de Calvi les mêmes droits qu'à ceux de Bonifacio, c'est-à-dire qui les exempte du paiement des impôts de toute sorte.
  • 1284 - Par acte rédigé le 2 février, Oberto Doria cédait pour 7 000 livres la ville de Calvi à Bonanato de Facio, représentant de la Commune de Gênes. Giacomo d'Oria, qui avait aussi quelques droits sur Calvi, consentit à la cession faite par Oberto. Craignant que leurs droits ne soient pas reconnus par les employés du fisc, les Calvais envoyèrent à Gênes deux représentants, Pietro de Romanecio et Bertola de Garesio. La confirmation de leurs immunités leur fut accordée le 27 mai 1284.
  • 1357 - Réunion de la Corse à Gênes - Leonardo da Montaldo, diplomate, fut chargé de ramener à la République les communes qui s'étaient séparées d'elle au cours des hostilités avec Venise. En Corse, il procéda discrètement et reçut à Calvi, au nom de la Commune, le serment de fidélité prononcé par les chefs au nom du peuple corse. On envoya alors en Corse des troupes qui occupèrent quelques forteresses.
  • 1358 - Avec une révolte populaire dirigée par Sambucucciu d'Alandu qui chasse de leurs fiefs les seigneurs remplacés par des Caporali, naît une Confédération de la Terra del Comune (entre Calvi, Miomo, Solenzara) opposée au Cap Corse et à la Terra dei Signori (Corse-du-Sud).
  • 1372 - Revendiquant ses droits sur la Corse, l'Aragon aide Arrigo Della Rocca, descendant de Giudice, comte de Corse. Gênes qui n'a plus que Calvi et Bonifacio, inféode l'île à des gentilshommes génois.
  • 1420 - Vers la fin de l'année, le roi Alphonse V d'Aragon arme une flotte importante et se rend en Sardaigne. Accueilli en souverain à Sassari, il fait voile aussitôt pour la Corse, et reçoit à son débarquement les hommages des principaux chefs. Vincentello d'Istria prend Bastia grâce à Manfred de Gentile, seigneur de Nonza, mais échoue à Bonifacio et ne peut conserver longtemps Calvi.

« Calvi et Bonifacio, dont les populations étaient génoises, s'étaient préparées à la résistance ; cependant les Aragonais entrèrent dans Calvi presque sans coup férir, grâce à la trahison d'un habitant, Giacopo-Pietro da Montelupo qui leur en ouvrit les portes pendant la nuit. La ville ainsi occupée, presque sans protestation de la part de sa population pacifique de pêcheurs et de marchands, le roi distribua aux notables quelques faveurs et partit pour Bonifacio, ne laissant, pour garder la place, que soixante Catalans sous la conduite du capitaine Juan de Liñan. Grave imprudence, car les Calvais, privés de communications avec Gênes, principal débouché de leur commerce, et peut-être incommodés par la présence des soudards catalans, s'avisèrent d'un stratagème pour s'en débarrasser. Un navire chargé de marchandises avait jeté l'ancre au cap Saint'Ambrogio, à quatre milles de Calvi : ils firent miroiter aux yeux des soldats les avantages d'une prise facile, et décidèrent une partie de la garnison à courir sus au butin. Ce piège grossier réussit ; la garde de la citadelle réduite de moitié, ne put résister aux menaces de la population armée contre elle, et le capitaine Liñan s'estima heureux de pouvoir embarquer tous ses hommes à destination de Bonifacio. Ainsi, fait peut-être unique dans l'histoire, la prise d'une ville et sa délivrance s'effectuèrent presque sans effusion de sang. Quant à Montelupo, une délibération des habitants de Calvi réunis dans l'église San-Giovanni le 14 août 1421, le déclara traître à sa patrie, indigne d'habiter, de posséder ou de négocier à Calvi. Ses biens furent confisqués et le prix de leur vente affecté à l'acquisition d'armes, de cuirasses et de munitions pour la défense de la ville. C'est à partir de ce moment, dit-on, que Calvi ajouta en exergue à la croix de Gênes qu'elle portait dans ses armoiries la devise « Civitas Calvi semper fidelis » ».

  • 1432 - Le gouvernement génois, par un oubli inexplicable, méconnut les franchises de Calvi. Dans un nouveau tarif réglant les droits à payer pour l'importation des vins, il n'était pas tenu compte des immunités dont les habitants de Calvi avaient joui jusque-là. De plus, la gabelle des vins avait été affermée à la Banque (Office) de Saint Georges aux conditions fixées par le nouveau règlement. Les habitants de Calvi chargèrent alors Santini de Casanova, comme syndic de la Commune, de présenter leurs plaintes au gouvernement génois lequel fit droit à ces plaintes. Toutefois ne seront reconnus comme vins provenant de Calvi que ceux qui seront accompagnés d'un certificat du Podestat et des Anciens.
  • 1453 - Pietro-Battista D'Oria commissaire de l'Office de Saint Georges débarque à Saint-Florent dont il s'empare après un siège. Il prend peu après Calvi et Bonifacio. Antonio Spinola, l'un des meilleurs officiers de la République de Gênes est envoyé par l'Office. Avec l'aide de Vincentello d'Istria, il ravage la campagne, depuis les rives du Golo jusqu'à Calvi, et livre aux flammes plusieurs villages.
  • 1464 - Lorsque la Corse passa sous l'autorité du duc de Milan, la ville de Calvi n'oublia pas de faire confirmer ses franchises par son nouveau maître, Francesco Sforza.
  • 1475 - Les Calvais demandent au Duc de Milan que tous ses officiers puissent contraindre Vincentello de Canari qui occupe la forteresse de l'Argaiola, à restituer à la Commune de Calvi tout ce qu'il lui a enlevé ou fait payer indûment. Il leur est répondu que des instructions nécessaires au vice-gouverneur à Gênes et à Vincentello seront écrites.
  • 1483 - La Corse repassait sous la domination de Saint Georges. En 1484, les Calvais demandèrent aux Protecteurs de confirmer toutes les franchises qui leur avaient été accordées par la Commune de Gènes. Il leur est répondu qu'ils conservent toutes les franchises dont ils jouissaient sous l'ancien gouvernement de Saint Georges.
  • Vers 1520, Calvi était l’une des principales places de Corse. Elle comptait environ 3 500 habitants. La cité fut la résidence du gouverneur génois de Corse de 1544 à 1548 puis de 1652 à 1659.
  • 1522 - Les Calvais sont exemptés d'une nouvelle imposition qui sont les droits d'entrée de trois sous par meteta de vin.
  • 1534 - À partir de cette année, la quantité de vin exportée par les habitants de Calvi parait avoir diminué rapidement. Environ cent ans plus tard, Banchero écrivait que les Calvais ne récoltaient plus assez de vin pour eux-mêmes et que la plus grande partie des habitants étaient obligés de boire de l'eau. « Vino anticamente se ne raccoglieya in quantità e bastava non solo per la provisione della terra, ma se ne imbarcava per terra ferma, come si legge nel libro delle immunità dell'Officio di S. Giorgio registrato sotto l'anno 1534; ora non fa vino che basti per il loco, e pure la maggior parte degli abitanti beve acqua per la povertà. - Banchero »

Les Français s'allient aux Turcs et combattent les Génois. L'armée française est sous les ordres du baron de la Garde, et la flotte turque commandée par Dragut. L'Office s'empresse de renforcer les garnisons de Saint-Florent, de Bonifacio et de Calvi, et d'envoyer dans l'île des munitions, de l'artillerie et des vivres.

  • 1544- Calvi accueille le gouverneur génois qui a dû quitter Bastia. La gouverneur retourne à Bastia en 1548.
  • 1553 - Les Génois sont défaits. Calvi seule, résiste encore.

La Banque réunit d'importantes forces : vingt-six galères sont armées, l'empereur fournit 12 000 hommes de pied et 500 cavaliers, le duc de Toscane, Cosme de Médicis, alors allié de Charles-Quint, envoie 3 000 soldats renforcés de 2 000 Milanais. « Le vieil amiral, André Doria, reçut le commandement de toutes ces troupes le 10 novembre 1553. Il fit lever le siège de Calvi, s'empara de Bastia et vint bloquer Saint-Florent que défendait le mestre de camp Giordan Orsini (Jourdan des Ursins). » - Colonna De Cesari-Rocca.

La trêve de Vaucelles n'empêche pas les Génois d'occuper temporairement certains points stratégiques.

  • 1558 - Gênes n'a plus que Bastia et Calvi.
  • 1559 - Le traité de Cateau-Cambrésis rend la Corse à Gênes alliée de Charles Quint.
  • 1561 - Les vieilles franchises de Calvi sont ouvertement méconnues ; les promesses que les Protecteurs de Saint Georges firent à ses habitants ne furent pas tenues davantage. Néanmoins, la fidélité des Calvais ne s'est jamais démentie, et en 1652 la République de Gênes, pour reconnaître leur dévouement, les autorisait à mettre au-dessus de la porte de leur ville une pierre avec cette inscription : CIVITAS CALVI SEMPER FIDELIS.
  • 1567 - La rocca, c'est-à-dire la tour de Calvi, qui servait de poudrière, est frappée par la foudre. Le feu est mis aux munitions. Il s'ensuit une grande explosion, la tour est rasée jusqu'en ses fondements et trente-cinq maisons du voisinage sont ruinées. 132 personnes sont tuées.1652-
Le golfe de Calvi au  siècle

Au  siècle, la cité abritée derrière ses remparts, était défendue par trois fortifications disposées autour de la baie : - la tour de Spano, tour ronde de guet placée à l'est de la baie de Calvi ; - un peu plus au sud, le fortin de Caldanu, tour carrée ruinée ;- une tour de garde côtière disparue, au fond de la baie, à Champeau, qui devait se situer près de l'embouchure du fiume Seccu.

  • 1652 - Le gouverneur génois de la Corse s'installe une seconde fois à Calvi avant de rejoindre Bastia en 1659.

Temps modernes

Calvi, l’une des principales places de Corse au début du .

Au milieu du XVIe siècle, d'importants travaux sont réalisés à la citadelle sous la conduite de Gieronimo Levento.

Au Rinuccio Della Rocca, dernier seigneur souverain de la Rocca, toute l'île passe sous le pouvoir direct de Gênes et son administration. La justice est rendue par le gouverneur et par d'autres fonctionnaires, au nombre variable suivant les époques, portant le titre de commissaire ou de lieutenant. Dans une certaine mesure, les Calvais pouvaient concourir à l'administration de la justice : « le commissaire que la République envoyait à Calvi était assisté, en matière civile, de trois « consuls » tirés au sort périodiquement (tous les six mois, puis tous les trois mois) dans une liste — un bussolo — de trente-six membres élus par les Calvais eux-mêmes. Le tribunal n'était composé de la sorte que pour les procès entre Calvais, et même les consuls jugeaient seuls et sans l'assistance du commissaire les procès champêtres ; pour les causes dans lesquelles intervenaient des gens étrangers à Calvi, le commissaire jugeait seul » - Colonna De Cesari-Rocca.

La ville est assiégée en 1553, puis en 1555, de Thermes manœuvre pour que les Calvais livrent leur ville aux Français. La colline Mozzelo qui domine la forteresse de Calvi, est occupée par le condottiere Sampiero Corso avec une foule de Corses qui l'avaient suivi. Les assiégeants finissent par lever le siège.

Pour marquer la fidélité de la ville, les Génois lui attribuent alors la devise « Civitas Calvi Semper Fidelis » qui figure sur le fronton d'entrée de la citadelle.

Le , au début de la Grande Révolte des Corses contre Gênes qui dura de 1729 à 1769 et dont la cause majeure était l'augmentation constante des impositions au gré des officiers et fonctionnaires génois successifs, le gouverneur Felice Pinelli dans sa première année de son mandat, visite Calvi. En 1731, Agostino Giustiniani, évêque de Sagone se réfugie à Calvi. Début juin 1731, Calvi est assiégée par des forces corses conduites le piuvanu d'Apieto Fabianu Paganelli.

, le colonel de Vins, à la tête de nouvelles troupes allemandes venues remplacer celles commandées par le baron de Wachtendonck, débarque à Calvi venant de Bastia avec 600 soldats d'élite. De Vins, qui tente d'occuper Calenzana, village voisin, y subit une lourde défaite le 14 janvier. Le , à la suite d'un accord entre Vienne et Gênes pour l'envoi de nouvelles troupes en Corse, le prince de Wurtemberg arrive à Calvi. Les forces allemandes dans l'île, en tout 11 000 hommes, seront placées sous son commandement, assisté du prince de Kulmbach, général de bataille, et du comte de Schmettau, général d'artillerie. Le , il publiera un édit à Calvi, accordant cinq jours aux Corses pour rentrer dans l'obéissance de la République.

En , Calvi, Lumio, Calenzana et Algajola sont aux mains des Génois, le reste de la Balagne aux Nationaux. Calvi servira de camp de base aux troupes françaises envoyées aider Gênes et rétablir une situation préoccupante, avec promesse de laisser six bataillons en Corse, à condition qu'ils soient installés dans une place sûre comme Calvi ou Ajaccio. Gênes n'accepta pas de confier des places fortes aux Français. Le 6 septembre 1741 les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes.

En 1738, le comte de Maillebois qui succède à M. de Boissieux (Louis de Frétat, comte de Boissieux) à la tête des troupes françaises de Corse, se hâte de proclamer que la pacification était achevée. Il leva un régiment spécialement composé d'insulaires, auquel on donna le nom de Royal-Corse. Il s'enferma dans Calvi, et admira la fertilité et l'heureuse situation de la Balagne voisine.

En 1756 les génois construisent, sur la colline dominant la ville et la citadelle, le fort Mozzelo (actuelle caserne Maillebois). Le traité de Compiègne signé avec Gênes autorise la France à occuper Calvi, Ajaccio et Saint-Florent durant 4 ans.

À la suite du second traité de Compiègne en 1764, la France occupe durant 4 ans, en plus des 3 villes précédentes : Bastia, Algajola et Bonifacio.

En 1768, le traité de Versailles confie l'administration de la Corse à la France. Vers 1769, le Préside de Calvi et son bourg ne comptait plus que 1 062 habitants.

En 1794 Pascal Paoli, allié des Anglais, tente de prendre la ville. Dans la nuit du 13 au , lors du siège de Calvi mené par l'amiral Nelson, le fort Mozzelo est pris par les Anglais. De cette colline, un déluge de 8 500 boulets s’abat sur la ville !

En 1815 plusieurs prélats sont enfermés dans la citadelle de Calvi, et pendant plusieurs mois, mis au pain et à l'eau, pour refus de serment.

Gravure de Calvi en 1838.

Entre 1843 et 1845, le capitaine du Génie Esmenard bâtit le fort de la Torretta proche du fort Mozzelo et au nord-ouest de celui-ci. Il est baptisé fort Charlet au .

Laurent Giubega, parrain de Napoléon, se réfugia ainsi à Calvi, alors que la ville s'était faite fidèle aux Français, pendant deux mois de mai à car il avait été chassé d'Ajaccio par les Paolistes. Calvi résista à un siège de deux mois contre Pascal Paoli et ses alliés Anglais en 1794. Le capitaine de vaisseau Horacio Nelson y perdit un œil lors de ce siège de la citadelle de Calvi. Pour plus de détails, voir le siège de Calvi (1794). Après avoir résisté aux Anglais, Calvi passa quand même sous tutelle britannique pendant deux ans. Redevenue française, Calvi restera une forteresse militaire de 1938 à la libération.

Époque contemporaine

Fort Mozzelo.

Dans la nuit du 15 au 16 août 1918, au large de Calvi, le vapeur Balkan, courrier de Corse, est torpillé, causant la mort et la disparition d'environ 400 civils et militaires. Un mémorial a été érigé le 11 novembre 1999 sur la Route de Porto (D 81 b), à la sortie de la ville.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Calvi est un lieu important de la résistance corse à l'occupant fasciste. Les premiers agents (Toussaint Griffi et Laurent Preziosi) de la mission secrète Pearl Harbour, débarqués par le sous-marin Casabianca le 14 décembre avec Pierre Griffi et Roger de Saule, dans la région de Piana, prennent contact avec les premiers responsables calvais, les frères Dominique et Roch Spinosi. Ceux-ci approuvent l'organisation du réseau de résistance corse en vue d'un débarquement français. Ils prennent en charge les agents pendant une semaine et leur permettent d'obtenir les renseignements les plus précieux. Ils seront ainsi chargés de l'organisation clandestine dans leur secteur et assumeront cette responsabilité jusqu'à l'insurrection armée et la libération totale de la Corse le 4 octobre 1943. La Corse est le premier département français libéré le 9 septembre 1943. Les Alliés organisent de nombreux terrains d'aviation sur l'île qui joue un rôle non négligeable dans le théâtre d'opérations méditerranéen. L'US Air Force installe 17 bases aériennes en Corse : transformée en un porte-avions immobile au beau milieu de la Méditerranée occidentale, l'île y gagne le surnom d', dont une à Calvi. Son port est utilisé lors du débarquement en Provence, le 15 août 1944.

La municipalité revendique la naissance de Christophe Colomb à Calvi. Des panneaux le signalent à chaque entrée de la ville. Une stèle a été érigée à la base des remparts de la citadelle. Aucun élément historique ne vient cependant confirmer cette hypothèse réfutée.

Depuis 1967, la ville accueille en garnison le  régiment étranger de parachutistes et, depuis 2010, le groupement de soutien de la base de défense de Calvi.

Face à la citadelle sont d'autres fortifications :

  • le fort Mozzelo et ses dépendances, construit en 1756 et désaffecté depuis longtemps. Il a été acquis en 2007 par la municipalité. Actuellement, le Centre d'ethnographie et de recherche métallurgique (CERM) s'est installé dans ses locaux ;
  • le fort Charlet abrite depuis la fin de l'année 2013, le Centre de conservation préventive des objets mobiliers de Corse. Au cours du temps, il avait eu diverses affectations ; dernièrement, il accueillait les services techniques de la mairie.
  1.  133
  2. Xavier Poli,  119
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  4. a b et c Daniel Istria - Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du  siècle au  siècle
  5. [1] - Atlas ethno-historique de la Corse - la cartographie comme moyen d'expression de la variation culturelle - Rapport final à la mission du patrimoine ethnologique - mars 1998 p. 27.
  6. René Massoni, Christophe Colomb : Calvais, Corse, Génois, Nouvelles Editions Latines, (ISBN , lire en ligne).
  7. Calvi, est prise après une longue résistance, mais l’année suivante, apprenant l’échec des aragonais devant Bonifacio, les Calvais se révoltent et massacrent la garnison espagnole. Pietro Baglionii qui a pris la tête du soulèvement, gagne à cette occasion le surnom de « libertà ».
  8. ISBN , lire en ligne), « Ufficiale della Corona d'Aragona in Corsica », p. 176.
  9. «  », sur historia.fr (consulté le ).
  10. a b c et d Abbé Letteron in Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse 1884 - Calvi - Franchises et immunités accordées à cette ville
  11. Alérius Tardy in Fascinant Cap Corse, Bastia-Toga 1994
  12. a et b Colonna de Cesari-Rocca et Louis Villat in 1916
  13. ADECEC Cervione
  14. […]|Abbé Letteron in Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de la Corse, Histoire de la Corse Tome III, Chronique d'Anton Pietro Filippini, 1890 - page 215
  15. carte de la ville et rade de Calvi (Fortifications -  siècle) dessinée par Henry Michelot
  16. (BNF 40500597).
  17. (BNF 40591066).
  18. En dehors de ces deux périodes, le gouverneur siégeait à Bastia.
  19. Colonna De Cesari-Rocca et Louis Villat in Histoire de Corse Ancienne librairie Furne Boivin & Cie, Éditeurs 5, rue Palatine Paris lire en ligne).
  20. Le prince Andrea Doria l'avait faite fortifier et y avait installé une compagnie d'Italiens qui formait sa garde particulière.
  21. Marc' Antonio Ceccaldi in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse - Introduction - Notice sur Giovanni della Grossa - Tome II, p. 55-56.
  22. Les calvais firent le tour des remparts en procession, en dressant la statue du Christ noir face à l’ennemi. Le siège fut levé peu après.
  23. La Grande Révolte des Corses contre Gênes
  24. En 1886, un décret du ministre de la guerre, le général Boulanger, demande d'attribuer un nom de militaire à chaque fort et caserne ; c'est celui de l'amiral Maillebois qui est retenu pour le fort Mozzelo).
  25. Francesco-Maria ACCINELLI in L’histoire de la Corse vue par un Génois du  siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
  26. Antoine-Claude Valery, in Voyage en Corse, à l'Île d'Elbe et en Sardaigne - Versailles, imprimerie de Dufaure, 21 rue de la Paroisse, tome I chapitre XV, note de bas de p. 15.
  27. À la suite du décret Boulanger de 1886.
  28. Nelson sera promu contre-amiral en février 1797 et vice-amiral en janvier 1801.
  29. Florence Antomarchi, Paul Silvani, La Corse dans la Seconde guerre mondiale, éditions Albiana, , p. 287.
  30. Dominique Taddei, Michel Martraix, U.S.S. Corsica : décembre 1943-avril 1945. L'île porte-avions, éditions Albiana, , 287 p..
  31. Michel Lequenne, Christophe Colomb contre ses mythes, Jérôme Millon, , p. 54


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Héraldique

Blason
D'argent à la croix de gueules.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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Calvi dans la littérature

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