Urbino

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Urbino : descriptif

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Urbino

Urbino, en français Urbin, est une commune de la province de Pesaro et d'Urbino dans la région des Marches en Italie centrale. Capitale des Montefeltro et des princes Della Rovere, Urbino fut l’un des pôles artistiques, scientifiques et militaires les plus importants de la Renaissance italienne, avec des personnalités comme Piero della Francesca, Federico Commandino, Bernardino Baldi ou Guidobaldo Del Monte (cf

La Renaissance à Urbino). Depuis 1998, son centre historique est classé au titre du patrimoine mondial de l'UNESCO

La ville est également représentée dans la série de sculptures victoriennes, dédiées aux quatorze villes les plus nobles de l’Italie unie. La ville s'impose comme un des centres majeurs artistiques, scientifiques et militaires de l'Italie de la Renaissance et a pour spécificité d’avoir été la terre d'élection de la révolution géométrique du quattrocento. « Urbin....sur le haut d’une montagne de moyenne hauteur, mais se couchant de toutes parts selon les pentes du lieu, de façon qu'elle n'a rien d'égal, et partout il y a à monter et à descendre

(...) Nous y vîmes le Palais qui est fort fameux pour sa beauté : c’est une grand-messe car il prend jusques au pied du mont

» — Michel de Montaigne, Journal de Voyage en Italie, 1581. Elle est également surnommée « l'Athènes de l'Italie ».

Géographie

Urbin (16 000 habitants) est une ville fortifiée d'architecture de la Renaissance au sommet d'une colline. Elle se trouve à 36 Pesaro, chef-lieu de province.

La ville domine un paysage vallonné, sur les contreforts du massif des Apennins, à la jonction des Marches, de l'Ombrie et de la Romagne.

Le territoire s’étend en zones collinaires, sur les dernières rives de l’Apennin septentrional, Apennin toscan-romagnol, dans la zone méridionale de Montefeltre. Le territoire communal, le deuxième plus étendu de la région des Marches après Fabriano, comprend également un exclave, identifiable dans la Via Fosso del Razzo, comprise entre les communes de Colbordolo, Monteciccardo, Montefelcino, Petriano et l’exclave de Montelabbate.

Climat

La moyenne des températures les plus élevées oscille de 6,6 °C en janvier jusqu'à 27,1 °C en juillet, et de 0,4 °C en janvier à 16,9 °C pour les plus basses. Les précipitations vont en moyenne de 46 mm en juillet à 99 mm en novembre.

Sismicité

L'ensemble du territoire communal d'Urbin se trouve sur une zone classée à risque sismique moyen à élevé par l'institut de géophysique et de volcanologie italien. Celui-ci a listé 65 événements sismiques qui ont affecté la ville entre 1511 et 1998. Les plus importants ayant eu lieu en 1741, 1781 (6,23 sur l'échelle de Richter), 1873 et 1897.

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Histoire

Les foyers de la Renaissance artistique en Italie :
Nord : Venise, Padoue, Ferrare, Mantoue, Milan, Parme ;
Centre : Florence, Urbino, Pérouse, Rome.

De la ville romaine d’Urvinum metaurense, mentionnée parmi d’autres villes par Pline l'Ancien dans son , nous n’avons que peu de traces. En revanche l’on sait qu'elle devint une place forte pendant les Guerres gothiques au Belisaire. Elle est fréquemment citée par l’historien byzantin Procope.

Elle passe ensuite aux mains des Lombards où elle est fortifiée et agrandie par le roi Liutprand. Après que les Francs en ont pris possession, Urbino est comprise dans les dons des Carolingiens aux états pontificaux ; le roi des Francs Pépin le Bref offre donc Urbino aux États pontificaux. Cependant, les traditions indépendantes et autonomes s’exprimèrent sous la forme d'un gouvernement de la Commune jusqu’à ce que, vers 1200, elle tombe sous la domination des Nobles qui combattent entre eux dans le Montefeltro voisin. Les Souabes la donnent en fief comital à la famille des Montefeltro en 1213. Ces nobles n’avaient pas d’autorité directe sur ladite commune, mais ils exerçaient des pressions pour leur élection à la présidence, titre que Bonconte da Montefeltro réussit à obtenir en 1213 en accaparant la charge de podestat. S'ensuivit une révolte de la population et la formation d’une alliance avec la commune indépendante de Rimini en 1228 jusqu’en 1234. Mais les Montefeltro, en contrepartie de dettes de la papauté, réussissent à reprendre les rênes de la ville qu’ils contrôlent ensuite jusqu’en 1508. Pendant cette période, Urbino, qui demeure un fief pontifical, prend l’aspect qu’il revêt aujourd’hui, avec son monumental palais ducal et ses hauts remparts. Ce n'est alors qu'une cité modeste entourée de son contado, mais elle occupe une position stratégique à la frontière nord des Etats pontificaux.

L'état que dominent les Montefeltro est très petit, mesurant 60 kilomètres sur 60, assez pauvre, essentiellement pastoral et agricole, sans débouché sur la mer. Il compte 200 petites villes et villages. Urbino, éloignée de l'Adriatique et de tout grand axe de communication, ne s'est pas développée au moyen-âge.

Dans les batailles entre Guelfes et Gibelins, les seigneurs d’Urbino du Gibelins des Marches et de la Romagne, et s’associent avec des familles ou des villes gibelines.

Grâce au départ de la papauté en Avignon, (1323-1364) parvient à asseoir sa seigneurie. Son neveu, Antoine II (1364-1404) perd temporairement le contrôle de la ville au profit de la papauté de 1369 à 1376. Le , Antoine II de Montefeltro reprend Urbino, créant ainsi le futur fief d’Urbino agrandi par l'achat de Gubbio en 1384.

Vue panoramique sur Urbino

Federico III da Montefeltro

Frédéric III de Montefeltro peint par Piero della Francesca

Le plus célèbre des Montefeltro est Frédéric III, seigneur d’Urbino de 1444 à 1482.

En 1444, il prend le pouvoir en tant que fils naturel de Guidantonio, après la conspiration et l’assassinat de l'héritier légitime Oddantonio II de Montefeltro.

Frédéric III met la main aux problèmes politiques pressants et commence une réorganisation de l’État, qui prévoit aussi une restructuration de la ville selon une empreinte moderne, confortable, rationnelle et belle.

Tous ses efforts, au cours de près de quarante ans de gouvernement, sont tendus vers ce but qui, grâce à ses extraordinaires qualités et sa remarquable fortune, apportent cet incomparable souffle à la Ville.

À sa cour, Piero della Francesca écrit sur la science de la perspective, Francesco di Giorgio Martini établit son Traité d’architecture en concluant les travaux de rénovation du palais des Doges entrepris par Luciano Laurana, et Giovanni Santi, père du peintre Raphaël né dans l’actuelle via Raffaello, rédige son compte-rendu poétique des principaux artistes de l’époque.

La brillantissime cour de Frédéric III de Montefeltro, décrite par Baldassarre Castiglione dans Le Courtisan, introduisit les caractères dudit « gentilhomme » de la Renaissance en Europe, et ceux-ci restèrent pleinement en vogue jusqu’au XXe siècle.

La Città Ideale (attribution incertaine. F.di G.Martini, Piero della Francesca ou Luciano Laurana.) Galleria Nazionale delle Marche, Urbino

Cesare Borgia et les années du duché Della Rovere

Urbino en 1689

En 1502, César Borgia prend le pouvoir à Guidobaldo da Montefeltro, duc d’Urbino, et Elisabetta Gonzaga, avec la complicité du pape Alexandre VI. Après la tentative du pape Médicis Léon X, de nommer un jeune membre de sa famille comme duc, Urbino demeura dans les États pontificaux, sous la dynastie des ducs Della Rovere (1508 - 1631).

En 1523, ils transfèrent la cour dans la ville de Pesaro, et Urbino commence un lent déclin jusqu’aux dernières décennies du XVIIe siècle.

Le début des années 1500 voit la ligue contre la république de Venise appelée Ligue de cambrai où le duché d’Urbino sera impliqué à plusieurs reprises dans la guerre.

Annexion aux États pontificaux

À la suite de l’extinction de la dynastie Della Rovere en 1631, le pape Urbain VIII incorpore le duché d’Urbino dans les territoires pontificaux, suivant les volontés du dernier duc, François-Marie II, qui, demeuré sans héritier, avait désigné le Saint-Siège pour lui succéder dès 1625 (la succession n’est devenue exécutoire qu’à la mort du Duc, six ans plus tard).

L’État fut gouverné depuis lors par un légat pontifical, appartenant généralement à la haute hiérarchie ecclésiastique.

À la suite de la dévolution du duché aux États pontificaux, le riche patrimoine artistique (meubles compris) du palais ducal est allé constituer, dans une large mesure, la dot de la dernière descendance directe des Della Rovere, Victoria, mariée à Ferdinando II de Médicis.

Ces ouvrages constitueront ensuite le noyau de la future galerie des Offices.

Parmi les œuvres qui furent apportées à Florence, il y eut le fameux diptyque des ducs d’Urbino de Piero della Francesca. En revanche, la célèbre bibliothèque fut entièrement absorbée par la Bibliothèque vaticane en 1657.

En outre, à Rome on apporta aussi les deux tables de Fra Carnavale, en les prélevant à l’église de Santa Maria della Bella. (Confisquées par la famille Barberini, puis soldées par les fascistes au Museum of Fine Arts de Boston, l’autre au Metropolitan Museum of Art de New York)

Les Albani et l’occupation française

Le Albani, sous le nom de Clément XI.

Pour la ville s’ouvrit la dernière grande saison de splendeur, surtout du point de vue artistique et culturel ; grâce au financement par le pape Clément XI et la famille Albani d’importants travaux de rénovation de divers palais, églises et monastères de la ville, comme le palais Albani, une partie de la façade du palais municipal, le palais de l’archevêché, la Chapelle albanienne (à l’intérieur du couvent de Saint François), l’oratoire de Saint Joseph, la restructuration interne des églises de Saint François, Saint Dominique et Saint Augustin.

De nouveaux bâtiments furent construits (palais du collège Raphaël) et quelques manufactures artisanales virent le jour. En outre, le mécénat du pape et de sa famille se refléta dans de riches dons à la cathédrale (comme le nouvel autel) et aux autres organismes religieux de la ville.

Ce nouvel âge de splendeur pour la ville, se termina par la mort de Clément XI en 1721, réamorçant un nouveau déclin de la Ville, et ce, jusqu’à nos jours.

Après la mort du pape, la famille Albani restera la principale commanditaire des œuvres les plus significatives, jusqu’à la première moitié du XIXe siècle, surtout chez les personnes du cardinal Annibale Albani et d'Orazio Albani, Ce dernier confiera à l’architecte Pietro Ghinelli la réalisation du Nouveau palais sur l’actuelle place de la République.

  1. a b et c Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, Ellipses, , 551 ISBN ), Des hommes d'exception, les princes d'Urbino et de Rimini (page 205).

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Urbino dans la littérature

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