Monticello

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Monticello : descriptif

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Monticello

Monticello [mɔ̃titʃelo] est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

Le village appartient à la piève d'Aregno, en Balagne.

Géographie

Situation

Représentations cartographiques de la commune
Mairie
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Monticello est une commune littorale de Balagne. Au sud, son territoire empiète sur la vallée du Regino. Elle fait partie de la communauté de communes de l'Île-Rousse - Balagne.

Communes limitrophes
Rose des vents L'Île-Rousse Mer Méditerranée Mer Méditerranée Rose des vents
Santa-Reparata-di-Balagna N Occhiatana
O    Monticello    E
S
Santa-Reparata-di-Balagna Speloncato Ville-di-Paraso

Géologie et relief

Monticello se situe dans la Corse Hercynienne (occidentale) essentiellement formée par un vaste batholite de roches magmatiques. Elle se trouve dans le massif de la Corse granitique, dans l'intrusion de L'Île-Rousse, en limite du socle de Belgodère et en bordure de la Balagne sédimentaire à l'est. Son socle se caractérise par des granodiorites et monzogranites recoupées par des granites leucocrates associés à des roches basiques (diorites et gabbros). Son sol renferme par endroits des minerais de fer et de plomb qui ont fait l'objet d'une concession et/ou d'une exploitation.

Le sud de la commune se trouve en limite de la zone dépressionnaire nommée vallée du Regino qui est située au nord du massif de la Corse granitique (granite à porphyroïdes de la région de Calvi) qui domine à 90 % avec quelques secteurs avec des sédiments quaternaires (cuvette du Regino) et des formations sédimentaires et métamorphiques.

Commune du littoral balanin, sa façade maritime est comprise entre celle d'Occhiatana, depuis la crique de Saleccia, et L'Île-Rousse, jusqu'à la plage de Marinella qu'elle partage avec cette dernière, n'en possédant que les 200 m à son extrémité orientale. Monticello n'a pas d'autre plage de sable, le reste du littoral est une côte rocheuse allant de l'anse de Tignoso, Punta di Palombara, Cala d'Olivu jusqu'à la crique de Saleccia.

Son territoire s'étend de la mer à la montagne, sur la terminaison d'un petit chaînon s'articulant à la Cima Casella 1 551 Sant'Antonino, le Capu Corbinu (521 m), Santa-Reparata-di-Balagna et la Punta di Colombaja le culmen communal. Il est bordé sur son côté oriental par une arête montagneuse orientée nord - sud, démarrant à la tour de Saleccia jusqu'à Cime a Pergole (324 m), puis s'orientant à l'ouest vers Punta di Colombaja son plus haut sommet à 409 m d'altitude dominant le village, en passant par la chapelle San Francescu.

Ce relief représente le bassin versant du seul cours d'eau de la commune, le ruisseau de Cala d'Olivu qui a son embouchure à l'anse du même nom, Cala d'Olivu. Par ailleurs, ce relief la sépare de la riche plaine alluviale du Regino qui longe le sud et l'est de la commune sans pour autant l'arroser.

Hydrographie

Le ruisseau de Cala d'Olivu est le seul cours d'eau communal. Long de 1,3 mer Méditerranée dont il est tributaire.

Climat et végétation

Monticello bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés. Sur la période 1981-2010, la température minimale est de 12,3 °C et la température maximale de 18,7 °C, et une température moyenne maximum en juillet de 27 °C et un record de 39.6 °C. Comme sur tout le littoral balani, l'hiver il ne neige et ne gèle que rarement ; la mer égalise et réchauffe les températures. Les étés sont très secs, faute de pluie et en raison des vents fréquents. En automne, les pluies orageuses méditerranéennes sont parfois très fortes. La Balagne étant ouverte sud-ouest au nord-est, les vents dominants sont le libeccio, le ponant, le mistral ou traîne de mistral, la tramontane et le gregale. Les fins d'hiver sont précoces ; les amandiers fleurissent dès février.

La végétation est composée d'un maquis bas avec des arbres isolés, de gros bosquets d'anciens oliviers, de taillis de chênes verts et de chênaies pubescentes. À l'est, les parcelles de terrains autrefois travaillées, sont depuis abandonnées. D'anciennes terrasses de culture sont encore visibles au nord du Capu Mirabu au sud-est communal.

  1. [1] Découverte géologique de l'île de Beauté, Centre de géologie de l’Oisans, p. 10 et 24.
  2.  sur le réseau Natura 2000.
  3. Sandre, «  » (consulté le ).
  4. Meteo France, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur meteofrance.com.

Toponymie

Si les origines du village sont mal connues, on possède une meilleure connaissance des trois périodes successives de son histoire, jusqu’à l’explosion de la « rurbanisation » des trente dernières années. Ceci est vrai, non seulement de l’origine de son nom que de la date et des circonstances de sa création. L’origine même du nom n’est pas si évidente qu’il y paraît, puisqu’on peut en donner trois interprétations différentes :

  • Le petit mont. Longtemps on privilégia la traduction quasi-littérale de « petit mont », sans s’inquiéter de ce que plus de la moitié de la Corse (sans même parler de l’Italie), aurait pu recevoir la même dénomination.
  • Le mont, ou mieux, le chemin du ciel. Cette interprétation s’appuie principalement sur la dénomination de « Montis Cœlli », que l’on retrouve à Rome, et qui est employée dans une bulle du pape Innocent XI, adressée à la paroisse en date du , avec l’approbation de l’évêque d’Aléria.

Le doute principal qu’inspire cette interprétation prestigieuse est qu’on ne la trouve dans aucun document antérieur, alors même que le prestige d'un tel chemin vers le paradis aurait normalement dû donner lieu à nombre de commentaires.

  • Le mont des cellules (au sens de l’habitat des ermites et non pas des prisonniers) : c’est l’interprétation qui nous est proposée dans l’histoire du Monticello de Toscane de l’abbé Don Luigi Martini, 1902. Or, les similitudes sont troublantes entre les deux villages : en particulier, dans les deux cas, les moines bénédictins furent, si ce n’est à l’initiative, du moins présents à l’origine, du village. Celui-ci propose pour son village du Monte Amiata (qui, culminant à 1 700 mètres, ne peut être qualifié de petit mont), l’interprétation « monte des celli », du fait des grottes, où des ermites avaient pris l’habitude de se réfugier, dès les IVe et Ve siècles.

Ceci signifierait que les colonisateurs toscans de la Balagne auraient repris le nom entre le IXe siècle et le XIe siècle, soit du fait de l’existence de quelques grottes (autour de la Columbaghja) près du village, soit plus simplement du fait de la ressemblance générale entre les deux lieux, qui est en effet très grande, par de nombreux aspects.

Histoire

Place du village.

Préhistoire

Monticello était habité depuis le néolithique (site de Punta Colombaja).

Antiquité

Moyen Âge

Au sommet de Punta Colombaja (409 Moyen Âge.

Alors maître de l'île tout entière, Giudice de Cinarca, nommé comte de Corse en 1250, l'administra pendant plusieurs années, habitant tantôt dans le Delà des Monts, tantôt dans le Deçà, dans un château qu'il avait fait construire en Balagne, à Monticello, au-dessus de la localité appelée Vortica.

En 1260, Giudice di Cinarca, comte de Corse, fit d'Urcica son lieu de résidence. Il l'agrandit et le fortifia.

Castello d'Avortica

Les repérages sur le terrain ont permis de retrouver les forteresses d'Avortica et de Sant'Angelo qui se font face. Elles semblent contrôler une portion de territoire et ont été construites dans des zones frontalières, entre deux pièves. Cette situation topographique, tout comme le récit de Giovanni della Grossa, semble indiquer que leur érection intervient dans un contexte conflictuel.

La fortification, purement militaire, pouvait lui assurer le contrôle de la partie nord de la Balagne, mais pouvait aussi constituer une base de résistance face aux seigneuries de son ennemi Giovanninello de Loreto et de ses alliés. Après la chute de Giudice, le château a pu passer sous le contrôle de Gênes ; de ce moment datent peut-être les réaménagements de la forteresse, et notamment la construction des tours qui flanquent le rempart.

Seigneur et château d'Avortica ne sont plus mentionnés dans les documents de 1289.

D'autres vestiges attestent aussi de l'occupation sarrasine au lieu-dit E Sarraginaccie au Capu Mirabu (257 m d'altitude), plus à l'est du village. Les envahisseurs auraient débarqué dans l'anse de Saleccia.

En 1493, Monticello n'est pas épargnée par la peste qui a ravagé la Balagne. Elle se met sous la protection de San Roccu qui est depuis son saint patron.

Temps modernes

Au début du 1520, Monticello faisait partie de la piève d'Aregnu qui comptait environ 500 habitants et avait pour lieux habités l’Arpagiola o Gabiola, la Corbaia, lo Monticello, Santo Antonino, Santa Riparata, Piaza, Pragola, le Torre, Regno, li Catari, lo Lavatogio, lacona, Spano, Hogio, Aquapessa.

Pour lutter contre les invasions, les Génois devenus maîtres de l'île, font édifier des tours de guet littorales dès 1510.

En 1541, Monticello est razzié et incendié par les Barbaresques menés par l'amiral turc Dragut (celui-ci avait racheté sa liberté après avoir été capturé à Girolata par les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince Andrea Doria, son oncle).

« Riscattatosi Dragut con denari dalla schiavitù del principe Doria usci fuora con maggior armata della prima l’anno 1541, ed incrudelito contro li Corsi per essere stato vinto e preso ne'mari di Corsica, spogliò quivi ed abbrugiò molte ville, fra le quali Sarlà oltre i monti, Monticello in Balagna e Castellare in Casinca. »

— Annales de Banchero, ancien podestat de Bastia, publiées par l'abbé Letteron - Imprimerie et librairie Vve Eugène Ollagnier Bastia 1887 p. 45.

Des villageois ont l'autorisation de Gênes pour construire des tours de défense. L'une d'entre elles est encore visible sur la place du village. La tour de Saleccia dont il ne reste que des ruines, fut construite en 1570 en bordure de mer.

Avant le Aregnu qui faisait alors partie des Cinque Pieve. Au Révolution, Monticello a fait partie de la piève de Tuani.

À cette époque le peintre milanais Giacomo Grandi s'installe et se marie à Monticello. Il serait à l'origine de l'École de Monticello de 1750. Une de ses œuvres se trouve dans la chapelle de confrérie Saint-Charles.

En 1758 une partie du territoire de Monticello fut cédée pour la construction de L'Île-Rousse. Pascal Paoli qui venait souvent en Balagne (il séjournait chez son neveu G. Leonetti dans une grande demeure appelée U Palazzu située au-dessus de la mairie de Monticello), avait décidé d'équiper la Corse d'un port au nord-ouest de l'île pour essayer de couper le trafic maritime des Génois avec Calvi qui leur restait fidèle mais également avec Algajola qui fut la résidence du Gouverneur de Gênes jusqu'en 1764.

Époque contemporaine

En 1954, Monticello comptait 329 habitants. La commune fait partie du canton de l'Île-Rousse composé avec les communes de Corbara, L'Île-Rousse, Monticello, Pigna, Sant'Antonino et Santa-Reparata-di-Balagna.

Panorama du vieux village de Monticello.


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  1. Daniel Istria in Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, Éditions Alain Piazzola, Ajaccio 2005
  2. M. G.Meloni 1995, ln La Corona d'Aragona in Italia, XIV Congresso di Storia della Corona d'Aragona, Sassari-Alghero 1990. Sassari, 1995. t. II, p. 610 et 625.
  3. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

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