Cavriglia est une commune italienne de la province d'Arezzo, dans la région Toscane
Elle est située à proximité des collines du Chianti, au centre d’un triangle relié par les trois villes (à vol d'oiseau) Florence (34 kilomètres), Arezzo (22 kilomètres) et Sienne (26 kilomètres).
Géographie
Cavriglia est constituée de 10 hameaux relativement éloignés les uns des autres, pour une superficie totale de 6 000 hectares (155 habitants au km2). Le hameau le plus élevé parmi les dix de la commune est Montegonzi, situé à 439 mètres d’altitude.
Histoire
La Commune de Cavriglia est fondée le quand se réunit le premier conseil municipal. Furent rattachés à celui-ci, par la volonté du gouvernement napoléonien, les habitants de Montaio, Montegonzi , Castelnuovo et Meleto qui auparavant faisaient partie de la ligue d'Avane (Toscane). Son territoire s'étend alors sur les versants orientaux des monts du Chianti, dans le Valdarno supérieur qui est sillonné de nombreux cours d'eau se jetant dans l'Arno.
Antiquité
L'apparition des premiers habitants remonte à quelques milliers d'années comme en témoignent la toponymie locale ainsi que certaines découvertes archéologiques : d'époques romaine et étrusque notamment à Cavriglia et à Montaio, et d'époque étrusque à Sereto. En effet, les toponymes d'origines étrusque et latine sont particulièrement nombreux : Avane, Casignano, Secciano, Caiano, Cavriglia (qui vient du latin caprilius ou caprilia et qui signifie « capricieux »).
Les versants des monts du Chianti qu'occupe le territoire de Cavriglia était très certainement traversés par une voie romaine qui reliait le Valdarno à la vallée de la Greve, en passant par le col de Cintoia . En sont témoins certains toponymes (Casa Migliarini, Monte Termini, Limite) et la découverte de vestiges de routes pavées ; mais surtout l'alignement, le long de cet hypothétique parcours, de plusieurs églises paroissiales, véritables points de repère : Petrolo, San Giovanni,
San Pancrazio, Gaville. Parmi ces églises, deux, celles de San Giovanni et San Pancrazio, se trouvent sur le territoire communal.
Moyen Âge
L'église de San Giovanni Battista de Cavriglia a probablement remplacé un précédent édifice consacré au culte païen. En effet, à la fin des années , une statue du dieu gréco-romain Mithra de Selinonte (Sicile) a été retrouvée dans des fouilles effectuées près de l'église. Ce vestige témoigne de la probable introduction vers le francs et lombards qui vivaient alors sur le territoire de Cavriglia.
Le petit bourg de Monastero tient son nom de la présence d'une communauté de religieuses de l'ordre de Vallombreuse qui s'y installèrent au XIe siècle. Le monastère, avec l'église encore existante, fut fondé par l'abbesse Berta La Beata, fille du conte Lotario dei Cadolingi di Fucecchio. Le plan en croix latine de l'église et le campanile en pierres d'Alberese (pierre locale) sont les caractéristiques évidentes de son origine.
Au Paris, dans la rue des Bourdonnais, près du Palais du Louvre, ils font édifier un hôtel particulier connu sous le nom de l'Hôtel des Sires Biche et Mouche et deviennent les conseillers du roi Philippe le Bel.
À partir du Florence réorganise les territoires tombés sous son influence en regroupant les petits villages de la campagne en confédérations appelées « Leghe ». La Ligue Avane a été fondée à cette époque autour de Cavriglia et a existé jusqu'en .
Quelques documents des Guidi et Ricasoli et leurs consorts. Plus tard, comme dans d'autres secteurs du Valdarno, ce sont les puissantes familles Ubertini , Pazzi et Franzesi qui occupent le devant de la scène. Jusqu'à la moitié du Guidi ainsi qu'une place forte des Gibelins contre la république de Florence qui finit par la conquérir. Le même sort toucha le château de Montegonzi (voir Villa Salviati), localité déjà mentionnée dans les registres des biens soumis aux dîmes des république de Florence.
Les anciens hospices
Au Moyen Âge et encore après, il existait, à Cavriglia, plusieurs refuges qui permettaient d'abriter les voyageurs, les pèlerins et surtout les miséreux :
Hospice de Sant'Antonio de Meleto. Répertorié dans les documents diocésains du milieu du XVe siècle, il était situé sur la portion de la route qui séparait la ville de l'ancien château de Barberino ;
Hospice de Santa Maria del Pellegrino à Montegonzi. Ce refuge se trouvait sous le protectorat des Ricasoli ; une famille y résidait en permanence qui, mandatée par le curé de l'église de San Piero a Montegonzi, maintenait l'endroit propre en échange d'un logement ;
Hospice de l'église San Paolo de Montaio. Ce refuge, qui servait à l'abri des pèlerins, était adjacent à l'église et a été maintenu en parfait état de fonctionnement jusqu'en 1745, année où il a été supprimé ;
Hospice de Sant'Antonio de Monastero. Ce refuge n'a pas toujours été bien considéré. En effet, au début république de Florence l'avait trouvé si sale et si mal entretenu qu'il pensait qu'il s'agissait d'une maison close.
Temps modernes
En , à la suite des réformes du duc de Toscane, Léopold II, le territoire de la Ligue Avane est annexé à San Giovanni pour en être ensuite détaché au début du XIXe siècle, formant ainsi la nouvelle municipalité de Cavriglia.
Epoque contemporaine
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Les guerres d'indépendance et l'unification de l'Italie
La période du Risorgimento joue un rôle important dans l'histoire de la municipalité de Cavriglia qui a contribué, bien que modestement, à soutenir les guerres d'unification de l'Italie. En 1848, le conseil municipal envoie une délégation au Regio Trono (le Trône de la Région) pour remercier le grand-duc de la mise en application de la nouvelle Constitution.
Le 25 février de la même année, les conseillers municipaux de Cavriglia autorisent le Gonfalonnier à acheter cinquante sabres et l'équipement nécessaire au corps de la garde civique de Cavriglia, créée par le gouvernement du grand-duc. En avril suivant, au cours de la première guerre d'indépendance, à laquelle participent des troupes régulières ainsi que des volontaires toscans, des fusils sont livrés à la garde civique de Cavriglia. Le , la deuxième guerre d'indépendance italienne éclate. Le lendemain, la Toscane se soulève et chasse définitivement le grand-duc.
Le
Les 11 et 12 mars 1860, des plébiscites sont organisés en Toscane, en Émilie et en Romagne. En Toscane, 366 571 votes se déclarent en faveur de l'annexion au royaume du Piémont et 14 925 en faveur du royaume séparé. Ainsi, la Toscane est rattachée au royaume du Piémont qui, après l'expédition victorieuse des Mille de Garibaldi et les annexions des Marches et de l'Ombrie, le 17 mars 1861, permet de créer un embryon de royaume d'Italie.
XXe siècle
Les mines de Castelnuovo
À partir du début de l'exploitation des mines de lignite de Castelnuovo dans les trente dernières années du secteur secondaire. De 1881 à 1901, le nombre d'ouvriers employés dans les mines passe de 570 à 1 154.
L'activité minière s'avère être une meilleure source de revenus pour de nombreuses familles, même si les conditions de travail y sont éprouvantes. Parallèlement à l'augmentation de l'activité minière, les conflits sociaux se multiplieront entre ouvriers et directions.
Les dernières années du XIXe siècle constituent une période sombre pour l'Italie. Une profonde crise politique, sociale et économique frappe également Cavriglia. En raison de conditions de vie extrêmement précaires, des mouvements sociaux de grande ampleur surgissent dans tout le pays favorisant les revendications et rébellions dans les mines. En 1896, une crise de production de la mine augmente le malaise social des ouvriers qui organisent la première grande grève. En 1899, une autre grande grève des mineurs entraîne un licenciement massif des ouvriers.
En 1900, la production de lignite reprend et le nombre d'ouvriers s'élève à 1 450. L'année suivante, la situation sociale se détériore et les mécontentements reprennent. Les employés de la mine se mettent en grève pendant quatre jours en mai, suivis de 17 jours en juillet ; représentant 1 315 mineurs, dont 6 femmes et 34 garçons des mines de Castelnuovo auxquels s'ajoutent les employés d'autres mines : c'est-à-dire environ 2 500 grévistes. Fin juillet, la situation se débloque et la grève prend fin. Les mineurs, après 17 jours de lutte, fatigués et amers, n'obtiennent aucune compensation et sont contraints de reprendre le travail. Mais jamais auparavant, l'histoire des mines du haut Valdarno n'avait connu une telle résistance de la part des ouvriers. L'année 1902 ne s'arrange pas pour les mineurs : les excavations sont suspendues et près de 3 000 ouvriers sont licenciés puis réintégrés après d'âpres combats.
À Santa Barbara, près de l'église, se trouve le monument aux morts des mineurs érigé en 1985, à la demande des habitants du hameau. Le souvenir des victimes de la mine est perpétué grâce à la présence d'un des derniers exemplaires d'un tombereau des tunnels d'extraction du lignite.
Les années 1920 et le début du fascisme
Le 23 mars 1921, après des mois de négociations entre les deux parties pour l'octroi d'une majoration de 13% de l'indemnité de vie chère et d'arriérés afférents à 3 600 travailleurs et la signature d'un accord entre la mine et les ouvriers, qui ne sera jamais respecté, la direction des mines de Castelnuovo dei Sabbioni exige le licenciement immédiat de 430 travailleurs.
Malgré la grève des "carovivere" (coût de la vie), le syndicat des mineurs du Valdarnese accepte de mettre fin à l'agitation et accepte les 430 licenciements. Ce même jour, à l'occasion du deuxième anniversaire de la fondation des Fasci di Combattimento : des escouades venues de Florence décident de célébrer l'événement par une série d'incursions dans les zones « rouges » et les coopératives environnantes. À Valdarno, la nouvelle se répand rapidement d'une arrivée imminente des squadristi fascistes. La sirène de l'usine se met à sonner et environ 3 000 mineurs en service prennent possession de toute la zone minière et assiègent le bâtiment de la direction ; d'autres ouvriers, armés de bâtons, de fusils de chasse et de dynamite, érigent des barricades sur la route menant à la zone ; des émeutes éclatent : le directeur, un ingénieur sont blessés et un autre ingénieur venu des mines de Baccinello à Grosseto, est mortellement blessé. À l'arrivée des carabiniers, les mineurs prennent la fuite et la police procède à plusieurs arrestations.
Le lendemain matin, les camions de fascistes florentins et d'Arezzo arrivent aux mines accompagnés des carabiniers de Florence : la coopérative des travailleurs, la maison du peuple de Monastero (Cavriglia) et certaines autres maisons sont incendiées et la zone minière est perquisitionnée. De nombreux mandats d'arrêt sont immédiatement émis. Le 21 mai 1923, la première audience du procès se tient contre 74 accusés. Le 13 juillet 1923, la sentence prononce l'acquittement de 11 ouvriers et la condamnation de 55 autres avec des peines de réclusion allant de 2 ans à 30 ans de prison.
Parmi les prisonniers, se trouve Priamo Bigiandi qui sera plus tard élu maire de Cavriglia, puis qui siègera en 1948 comme député du Parti communiste italien au parlement.
Sous l'occupation nazie, le nombre de victimes ne fit que s'accroitre : on enregistra de nombreuses représailles contre l'activité des maquisards. La bannière de la commune s'est vu décerner à ce titre une médaille de bronze.
Le 4 juillet 1944, 191 habitants des hameaux de Meleto Valdarno, Castelnuovo dei Sabbioni, Massa dei Sabbioni et de San Martino, âgés de 14 à 83 ans, furent massacrés par l’armée allemande. Elle est commémorée chaque année à cette même date par la population.
Seconde Guerre mondiale
Avec le déclenchement de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale, la production de lignite augmente fortement : en 1940, 950 000 tonnes de matières combustibles sont produites parallèlement à une augmentation conséquente des emplois. Au cours de ces années, le nombre d'ouvriers dépassent les 3 000 unités et le travail dans la mine est convoité car les mineurs sont exemptés de service militaire, compte tenu de l'importance stratégique des combustibles fossiles. En 1945, avec le prix du charbon venant de l'étranger (sous forme d'aide à la reconstruction d'après-guerre), le lignite de Castelnuovo dei Sabbioni devient moins compétitif et les licenciements commencent.
Depuis 1945
À la fin de 1947, l'effectif des ouvriers est réduit de 3 000 à 2 000. Au début de l'année suivante, la Compagnie des mines licencie encore 660 ouvriers. Des grèves éclatent et l'action des mineurs, qui réclament la sauvegarde de leurs emplois, devient une affaire nationale. Entre août 1948 et mai 1955, plus de 1 500 mineurs exploitent la plus importante mine de lignite italienne gérée en autogestion. La situation reste précaire jusqu'à ce que la direction propose la construction d'une centrale thermoélectrique de 250 MegaWatts. L'exploitation à ciel ouvert du minerai débute en 1956, tandis que la centrale thermoélectrique entre en service en décembre 1957. Le 29 mars 1994, la dernière machine d'excavation est retirée de la mine. L'usine, en 2007, est finalement reconvertie pour la production de gaz méthane.
↑ Les éléments historiques qui suivent sont issus de la publication éditée en 2000 par la commune de Cavriglia, intitulé Cavriglia, un luogo speciale, storia, arte natura ainsi que du site internet de la commune », sur Site de la commune de Cavriglia (consulté le 16 janvier 2023).
↑ », sur Site de la commune de Cavriglia (consulté le 16 janvier 2023)
↑ (it) Associazionne Italiana per il Consiglio dei Comuni e delle Regioni d'Europa (AICCRE) (ill. Paolo Pisani), Il Gemellaggio in Toscana : Le città, la storia, la cultura gli stemmi, Florence, Giampero Pagnini, 1992, 304 p.
↑ « [...] À 6h de l'après-midi du 4 juillet 1944, une horde de SS nazis et de troupes de l'armée fasciste revêtus de l'uniforme nazi, ayant bloqué les différents accès au hameau, ont fait irruption dans les maisons et capturé tous les hommes présents, ordonnant aux femmes de s'éloigner de Castelnuovo, avec les enfants et les adolescents. À 9h00 du soir sur cette place, environ 40 otages furent entassés et le comportement violent des SS amenait à penser que les choses allaient mal tourner. Le curé, don Ferrante Bagiardi, pris dans la foule, s'approcha de l'officier qui commandait la troupe, le suppliant de le prendre à la place de tous ses innocents. Presque tous les otages étaient pères de famille, mais l'officier fut catégorique et ordonna d'ouvrir le feu. Don Bagiardi fut abattu ainsi que tous les hommes présents. Les femmes qui, avec leurs enfants, remontaient vers la colline, assistèrent en hurlant et pleurant à la fin horrible de leurs proches. Quelques minutes plus tard, quarante autres hommes, arrêtés dans les autres villages confinés, arrivèrent sur le lieu du massacre et subissaient la même mort atroce. Sur le tas des 80 corps déchiquetés, les nazis entassèrent des meubles, du bois, de la paille et aspergèrent le tout d'essence. Le feu brûla tout ; même les nombreuses maisons autour furent incendiées : à Castelnuovo dei Sabbioni, les nazi-fascistes se déclarèrent satisfaits... Ce n'est que le 12 juillet 1944, une semaine plus tard, que le commandant nazi autorisait don Aldo Cuccoli, aumônier de San Pancrazio, de procéder à l'inhumation des restes de ces pauvres martyrs, complètement méconnaissables à cause du feu et l'état avancé de décomposition des corps. Un drame identique se déroula dans le hameau de Meleto Valdarno, où 94 otages, avec le Curé don Giovanni Fondelli, furent fusillés séparément, certains dans leurs fermes. Lorsque l'autorisation des inhumations fut donnée, seulement 50 des 94 corps purent être identifiés : les autres corps méconnaissables furent enterrés dans une fosse commune. Dans d'autres villages, il y eut d'autres exactions barbares, pillages et destructions [...] »: (it) Ugo Jona, « Rievocazione : Discours pour la commémoration du 54ème anniversaire du massacre du 4 juillet 1944 », Association nationale des familles italiennes des martyres tombés pour la liberté de la patrie, 4 juillet 1998, p. 1 et 2
↑ En juillet 2006, un chercheur en histoire contemporaine à l'Université de Florence, Filippo Boni, avec l'aide d'Emilio Polverini, a publié pour la première fois en soixante-trois ans, dans son essai historique « Colpire la Comunità » (littéralement: Frapper la communauté), - publié par la Région Toscane et l'Institut Historique de la Résistance Toscane, préfacé par le Conseiller Régional Enzo Brogi, ancien Maire de Cavriglia - , les photos, noms et prénoms des coupables de cet horrible carnage, retrouvé dans les archives nationales anglaises de Kew, anciennement le Public Record Office.
Héraldique
Les armes de Cavriglia se blasonnent ainsi :
D'Azur, à bande d'or, surmonté de trois étoiles identiques, désordonnées et à la pointe une couronne d'argent, chargé d'une fleur de lys rouge.
↑ », sur Araldica Civica (consulté le 13 janvier 2023).
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