Sambre

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Sambre : descriptif

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Sambre

La Sambre est une rivière franco-belge, affluent de la Meuse, de 190 km de long

Elle fait partie du District hydrographique international de la Meuse

Du côté français, elle fait l'objet d'un contrat de rivière qui est devenu un schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE), visant à lui permettre de retrouver un « bon état écologique » dans le cadre de la directive cadre sur l'eau et du Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE)

Du côté belge, l'ASBL Contrat de Rivière Sambre & Affluents a pour mission d'assurer la concertation entre les acteurs publics et privés pour l'amélioration de la qualité des eaux de surfaces et souterraines sur le sous-bassin hydrographique de la Sambre.

Géographie

La Sambre est une rivière qui prend sa source en France, dans le bois de La Haie-Equiverlesse, sur la commune de Fontenelle, près du Nouvion-en-Thiérache sur le plateau de Saint-Quentin. Elle arrose Pont-sur-Sambre, Hautmont, Maubeuge, Jeumont en France, puis entre en Belgique à Erquelinnes, pour passer par Merbes-le-Château, Fontaine-Valmont, Lobbes, Thuin, Montigny-le-Tilleul, Charleroi, Châtelet, Sambreville, Jemeppe-sur-Sambre, Floreffe et vient se jeter dans la Meuse à Namur. Son cours est long d'environ 180 km (88 km en France). Le bassin versant de la Sambre en France est de 1 250 km2. Sa pente moyenne en France est de 0,2 .

La Sambre s'écoule depuis les contreforts des Ardennes, où elle prend sa source, au Nouvion-en-Thiérache.

Sa source était celle de l'Ancienne Sambre ou Morteau (dans la forêt du Nouvion-en-Thiérache) avant sa capture par l'Oise. Sur la carte de Cassini, entre Boué et Oisy (orthographié Oizy), est écrit "ancien lit de la Sambre". Le ruisseau de l'Ancienne Sambre sert désormais à alimenter le bief de partage sur l'interfluve. C'est donc désormais le Ruisseau de France qui est la section amont de la Sambre.

Arrivée à hauteur de Landrecies, elle est captée par l'ancien bassin d'avant-pays du microcontinent Avalonnais. Ce bassin fut créé par ploiement du Brabant  sous le poids de la chaîne hercynienne. Il est d'orientation sud-ouest - nord-est.

Le cours de la Sambre est marqué par ce que les géologues belges ont appelé la « faille du Midi ». Cette bordure nord des Ardennes forme donc un creux : au sud, le massif ardennais ou ses contreforts, au nord le bassin houiller carbonifère. Ce sillon dit de « Sambre-et-Meuse » se poursuit jusqu'à Namur (confluent avec la Meuse, qui à cet endroit s'engouffre à son tour dans le sillon) et Liège.

La Sambre a donc été un passage obligé pour toute armée voulant contourner les Ardennes. Ceci explique l'histoire mouvementée de l'Entre-Sambre-et-Meuse.

Elle est canalisée au gabarit Freycinet (250 Landrecies jusqu'à Monceau et au gabarit 1 350 t en aval jusqu'à Namur.

La Sambre compte de nombreux affluents : la Riviérette, la Tarsy, le Cligneux, le ruisseau d'Eclaibes, la Flamenne, La Sambrette, l'Helpe Mineure, l'Helpe Majeure, la Solre, la Hante, la Thure, la Biesmelle, l'Eau d'Heure, le Piéton, l'Acoz et l'Orneau.

On notera qu'en dehors de la Flamenne, du Piéton et de l'Orneau, tout à fait en aval, tous les affluents cités sont en rive droite. Ils descendent des contreforts du massif ardennais. La Haute-Sambre et la Moyenne-Sambre n'ont pas d'affluent notable en rive gauche. De ce côté, ce ne sont que des ruisseaux prenant leur source à moins de 5 km du lit de la Sambre : la Rau des Arbreux (confluent à Berlaimont) et la Sambrette (confluent à Pont-sur-Sambre). Les affluents plus notables ont été capturés par l'Escaut et la Haine. Curieusement, la Sambre coule perpendiculairement au sens général de la pente. Cette étrange situation résulte de la surrection récente du massif ardennais par contrecoup des Alpes, surrection toujours en cours. Grâce à son érosion et à la faille du Midi, elle a pu maintenir son cours, tandis que ses affluents viennent de l'est et que ses anciens affluents ont été détournés vers l'ouest, vers l'Escaut. A noter que le Haut-Escaut est dans la même situation et n'a pas d'affluent notable en rive gauche.

Dans son parcours wallon, la Sambre quand elle se fait Basse-Sambre (autour des communes fusionnées sous le nom de Sambreville), un peu en amont de Namur, donne son nom à l'une des portions du bassin industriel wallon, notamment en raison de ses charbonnages, aujourd'hui fermés. La poétesse de langue wallonne Gabrielle Bernard a saisi avec finesse la dualité de cette région. Au sud de son lit et à l'ouest de celui de la Meuse, la Sambre et la Meuse donnent naissance à la région wallonne de l'Entre-Sambre-et-Meuse célèbre pour ses marches militaires issues d'escortes processionnelles d'origine religieuses où défilent, de la fin du printemps à l'automne, des soldats revêtus d'uniformes anciens, notamment napoléoniens, les célèbres marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse.

La Sambre française forme deux parties canalisées :

  1. le canal de la Sambre à l'Oise, presque rectiligne, d'une largeur constante et à faible débit. Il n'a qu'un affluent, la Rivierette.
  2. la Sambre canalisée, qui elle accueille les eaux des deux Helpes, la Tarsy, les Cligneux, la Solre ainsi que de nombreux fossés et ruisseaux.
  1. Sandre, «  », sur www.sandre.eaufrance.fr (consulté le )

Histoire

"Embranchement de la rivière d'Helpe-Majeure à celle de la Sambre pris en droite ligne autant qu'il a été possible" ; Portion de rivière Helpe-Majeure à partir du pont de Hachette, passant près de l'abbaye de Maroilles ("Maroelles") et allant bien au-delà des ponts de "Fayt", à hauteur de "Parlabeau" ou "Bocqueau". Tracé d'une portion du "chemin projeté de Landrecyà Maubeuge (chapitre 43)" et tracé d'une portion du "chemin de Landrecy à Avesnes (chapitre 42)". Carte réalisée entre 1745 et 1780. Source: Atlas de Trudaine pour la généralité de Hainaut-Cambrésis. "Chapitre 38 de l'inventaire.

La Sambre semble avoir été utilisée voire artificialisée depuis longtemps. Un récit fondateur médiéval (et partiellement prémédiéval) s'en fait en tous cas l'écho. La légende hennuyère veut que la Gaule belgique et la légendaire ville Belgis aient été fondées par le mythique Bavo. Bavo l'Ancien ou Bavo le Brun aurait été un prince grec. Il serait venu, après la guerre de Troie et avec des soldats, jusque dans la vallée de la Haine. Il y aurait fondé, par les armes, un royaume ayant englobé tout le Hainaut. Ceci se serait produit bien avant l'ère chrétienne, selon les anciens. Le légendaire et les chroniqueurs médiévaux rapportent que Bavo eut de nombreux fils, parmi lesquels Bavo Belginéus, grand druide, qui déjà a cherché à dompter et utiliser la Sambre, alors que la ville de Belgis (Bavay selon les chroniques du Moyen Âge) manquait d'eau.

Le frère mineur cordelier Jacques de Guyse, dans ses chroniques du Hainaut raconte en effet, citant Lucius de Tongres (plus ancien que lui), qu'une « rivière du nom de Cambro, qui fut par la suite appelée Cambra, coulait à quatre milles de Belgis : il [Bavo Belginéus] la fit diviser en ruisseaux étroits et en chutes d'eau, par le moyen de grosses et longues masses de murailles élevées en travers au milieu de la rivière, et qui la coupaient d'un bord à l'autre ; puis il fit construire entre ces digues cinq cens roues mobiles, qui, par leur mouvement circulaire, versaient des courants d'eau dans des citernes creusées dans les digues ; sur ces citernes d'autres roues mises en mouvement par les roues d'en bas, portaient en tournant les eaux (déjà puisées dans des réservoirs plus élevés) ; de sorte que celles-ci montaient par un mouvement circulaire et uniforme jusqu'aux sommets des digues, où elles tombaient dans de grands réservoirs de métal. De là elles coulaient, par des canaux souterrains et par des tuyaux, jusque dans la ville, et se rendaient principalement dans le fossé, dont nous avons parlé plus haut, et qui était creusé au milieu de Belgis près du palais des prêtres ; ce fossé fournissait de l'eau à toute la ville ». Ce récit est probablement très enjolivé. De Guyse lui-même cite un autre chroniqueur, Clairembaud (ou Clarembaldus), auxquels les historiens accordent peu de crédit. Clairembaud, dans ses Rimes, semble affirmer que « Bavo l'Ancien, favorisé de Diane, dont il avait fait observer la fête par tout le peuple, et guidé par un cerf blanc, découvrit la fontaine des fleurs, dans laquelle se baignaient les faunes, dieux cornus, les satires et les nimphes ; et que, par le ministère d'un vieillard, il fit amener en abondance, par des conduits souterrains, les eaux de cette fontaine dans la ville de Belgis ; qu'on voyait encore de son tems en beaucoup d'endroits, tant en deçà qu’au-delà de la Sambre, les lits, les conduits et les réservoirs de cette fontaine, et qu'il y avait en outre dans la même ville deux fontaines, celle de Diane à l'orient, et au couchant celle de Bel, de laquelle il a été question plus haut ; que ces fontaines donnaient naissance à deux ruisseaux qui environnaient la plus grande partie de la ville, et qui, se réunissant au midi, se jetaient dans le fleuve (la Sambre) ». Ces textes n'ont pas de valeur historique fiable, mais laissent penser que la Sambre, bien avant l'adduction moderne de l'eau (début du  siècle) avait une grande importance pour les anciens.[réf. nécessaire]

Après la disparition ou forte régression des barrages de castors, la Sambre a connu des sécheresses importantes, dont en 1134 (alors qu'également le Rhin était à sec à Cologne) avec selon les chroniqueurs un assec à Namur durant un jour.

Ruines de l'abbaye d'Aulne, Gozée.

Au Moyen Âge, des monastères mosans prestigieux s'établissent le long de la rivière, comme l'abbaye de Lobbes, l'abbaye d'Aulne et l'abbaye de Floreffe. Dans sa partie wallonne, la Sambre a servi de frontière entre la Principauté de Liège au sud de la rivière et les comtés de Hainaut et de Namur, puis les Pays-Bas des Habsbourg au nord et ce jusqu'à la fin de l'ancien régime. Cette position stratégique est à l'origine de la création de forteresses, notamment du côté liégeois, la citadelle de Thuin, et du côté des Pays-Bas, la forteresse de Charleroi. À la renaissance, des châteaux de plaisance sont établis, comme le château de Marchienne-au-Pont ou le château de Farciennes, de style mosan.

Jusqu'en 1830, la Sambre est une rivière à la navigation très difficile. Son régime était irrégulier : selon les saisons, crues, gel ou assèchement partiels étaient fréquents, si bien que les « eaux moyennes », époque la plus favorable à la navigation, ne duraient que cinq à six mois par an. Quant à son cours, il était particulièrement sinueux. Outre les nombreux méandres qui le caractérisaient, il se fractionnait à plusieurs reprises (en amont de Mornimont, par exemple). À cela il fallait ajouter une série d'obstacles artificiels : barrages, ponts, moulins, retenues d'eau, etc. Les déchets issus de l'activité artisanale et domestique, pour lesquels la Sambre était un exutoire privilégié, pouvaient également entraver le cours de la rivière, principalement dans les villes. La navigation, périlleuse, se pratiquait par bonds d'eau ou aiwées. Cette technique consistait à accumuler une réserve d'eau en amont des barrages, puis à la libérer au moment où un bateau devait passer. Cet apport d'eau permettait en théorie de garantir un niveau suffisant pour porter l'embarcation jusqu'au barrage suivant. Ces aiwées étaient payantes, ce qui incitait les petits bateliers à se regrouper et franchir ensemble chaque bief. Lorsqu'ils remontaient la rivière, les bateaux étaient tractés par des attelages de chevaux. Les « aiwées », nécessaires aux bateliers, entraînaient des conflits avec les meuniers, forgerons et autre usiniers car, en faisant baisser le niveau de l'eau, le passage des bateaux perturbait l'alimentation des moulins.

Une péniche sur la Sambre à Namur.

Dès le  siècle, plusieurs études et mémoires sur l'état de la rivière avaient été rédigés, en vue d'entreprendre des travaux de grande ampleur, sans qu'aucun de ces projets ne se concrétise. En 1823, un nouveau mémoire, signé par l'ingénieur De Behr, attira l'attention du gouvernement hollandais sur la nécessité de réaliser des travaux de canalisation sur la Sambre. Attentif au développement industriel du sud du pays, décida de réaliser le projet. Dans la foulée, un accord fut conclu avec les autorités françaises, afin de coordonner les travaux de part et d'autre de la frontière. La canalisation eut lieu de 1825 à 1829 sur le cours belge ; de 1832 à 1836 sur le cours français. En quelques années, la Sambre prit alors une tout autre physionomie. Sa largeur était uniformisée, son tirant d'eau était devenu plus constant, ses berges avaient été réaménagées. Si la navigation s'en trouvait facilitée, l'écosystème des bords de Sambre en sortait fragilisé.

Au  siècle, plusieurs batailles ont lieu à proximité de la Sambre : la bataille de Charleroi, appelée première bataille de la Sambre, en , la deuxième Bataille de la Sambre, en , et la bataille de la Sambre, en pendant la Seconde Guerre mondiale.

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  2. a et b Pierre Alexandre, Le climat au Moyen Âge en Belgique et dans les régions voisines (Rhénanie, Nord de la France). Recherches critiques d'après les sources narratives et essai d'interprétation (Ouvrage dérivé d'un mémoire de licence réalisé à l'Université de Liège, sous la direction du Pr Vercauteren) ; Centre belge d'Histoire rurale, publication no 50, Liège, Louvain, 1976 / Source originelle : Annales Fossenses. GH Pertz, in MGH., SS IV (1841) p. 30-33, cité par P. Alexandre.
  3. , Namur, Ministère de l'équipement et des transports, 1997, p. 9-11.
  4. , Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2008, p. 91.
  5. , Namur, Ministère de l'équipement et des transports, 1997, p. 9-17.
  6. Voir par exemple : Mémoire sur la rivière de Sambre et la navigation, depuis son origine jusqu'à son confluent : suivant la visite qu'en a fait M. Franquet, par ordre de la cour l'année 1747, Bibliothèque royale Albert 1er, ms. 3519.
  7. , Namur, Ministère de l'équipement et des transports, 1997, p. 41-46.
  8. Jacquet-Ladrier Fr. et Ph., La Sambre. D'Erquelinnes à Namur, dans Augustyn B. et al., Fleuves et rivières. I : Sambre et Lys, Bruxelles, 1988, p. 45 (Albums de Croÿ, 24).
  9. Sevrin R., La Sambre. Du bois de Nouvion à Jeumont, dans Augustyn B. et al., Fleuves et rivières. I : Sambre et Lys, Bruxelles, 1988, p. 21 (Albums de Croÿ, 24).
  10. Bavay G., Latteur O., Ledent C. et Parmentier I., Voies navigables, environnement et paysages, dans Honnoré L. et Van Mol B., Les voies navigables en Hainaut du Moyen âge à nos jours, Mons, 2012, p. 102.
  11. «  », sur calenda.org (consulté le ).


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