Inde - Bhārat भारत
Statistiques
Le pays comporte actuellement 139 682i entités, dont 2 214i de niveau ville (2 %) et 137 468i entités moins importantes, ce qui représente 14 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.
Le pays couvre actuellement 2 % de la surface des pays repris sur ce site.
Régions | Récurence |
Régions | Récurence |
Uttar Pradesh | 015466 15466 localités |
Tamil Nadu | 010652 10652 localités |
Maharashtra | 010635 10635 localités |
Rajasthan | 009252 9252 localités |
Andhra Pradesh | 009185 9185 localités |
Karnataka | 008757 8757 localités |
Bengale-Occidental | 008059 8059 localités |
Bihar | 007895 7895 localités |
Gujarat | 007811 7811 localités |
Odisha | 007444 7444 localités |
Madhya Pradesh | 007368 7368 localités |
Kerala | 004982 4982 localités |
Telangana | 004908 4908 localités |
Assam | 003875 3875 localités |
Punjab | 003630 3630 localités |
Jharkhand | 003071 3071 localités |
Chhattisgarh | 002829 2829 localités |
Himachal Pradesh | 002641 2641 localités |
Uttarakhand | 002621 2621 localités |
Haryana | 002613 2613 localités |
Jammu and Kashmir | 001697 1697 localités |
Tripura | 000716 716 localités |
Manipur | 000702 702 localités |
Delhi | 000565 565 localités |
Meghalaya | 000478 478 localités |
Mizoram | 000397 397 localités |
Nagaland | 000330 330 localités |
Arunachal Pradesh | 000300 300 localités |
Goa | 000264 264 localités |
Sikkim | 000209 209 localités |
Andaman and Nicobar Islands | 000104 104 localités |
Puducherry | 000097 97 localités |
Dadra and Nagar Haveli | 000059 59 localités |
Chandigarh | 000057 57 localités |
Lakshadweep | 000010 10 localités |
Daman and Diu | 000002 2 localités |
Inde : descriptif
- Inde
L'Inde (en hindi : भारत (Bhārat), en anglais : India), en forme longue la république de l'Inde (en hindi : भारत गणराज्य (Bhārat Gaṇarājya), en anglais : Republic of India), est un pays d'Asie du Sud occupant la majeure partie du sous-continent indien
Sa capitale est New Delhi
Il est le pays le plus peuplé au monde ainsi que le septième pays le plus étendu au monde. Le littoral indien s'étend sur plus de sept mille kilomètres
Le pays a des frontières communes avec le Pakistan au nord-ouest, la Chine au nord et à l'est-nord-est, le Népal au nord-est, le Bhoutan, le Bangladesh et la Birmanie à l'est-nord-est
Sur l'océan Indien, l'Inde est à proximité des Maldives au sud-sud-ouest, du Sri Lanka au sud et de l'Indonésie au sud-est
L'Inde revendique également une frontière avec l'Afghanistan au nord-ouest
L'Inde dispose de l'arme nucléaire depuis 1974 après avoir fait des essais nucléaires officiels. L'Inde est un foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde, la civilisation de la vallée de l'Indus s'y est développée dès 3000 av
J.-C
Le sous-continent indien a abrité de vastes empires et est présent sur les routes commerciales dès l'Antiquité
L'Inde est la terre de naissance de quatre religions majeures — l'hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme — alors que le zoroastrisme, le christianisme et l'islam s'y sont implantés durant le Ier millénaire. L'hindouisme y est la religion majoritaire avec environ 80 % de fidèles
L'Inde est le troisième pays ayant la communauté musulmane la plus importante. L'Inde est aujourd'hui un pays très divers sur le plan religieux, linguistique et culturel. Le pays a été progressivement annexé par la Compagnie anglaise des Indes avant de passer sous le contrôle du Royaume-Uni au XIXe siècle
L'Inde devient indépendante en 1947 après une lutte marquée par la résistance non-violente de Mohandas Karamchand Gandhi et plusieurs autres
Le pays est depuis 1950 une république parlementaire fédérale considérée comme la démocratie la plus peuplée au monde. En 2017, l'économie indienne est la septième du monde en PIB nominal et la troisième en PIB à parité de pouvoir d'achat
Elle passe au cinquième rang mondial en 2023 en PIB nominal
L'Inde, pays à forte croissance économique, est considérée comme un nouveau pays industrialisé
Cependant certains problèmes comme la pauvreté, l'analphabétisme ou la corruption restent très importants
Les inégalités de revenus sont en augmentation
En 2016, les 10 % les plus riches disposaient de 55 % des revenus nationaux
L'Inde est passée de la 140e à la 177e place entre 2016 et 2018 sur l'Indice de performance environnementale réalisé par des chercheurs des universités de Yale et de Columbia
L'étude souligne en particulier la détérioration « alarmante » de la qualité de l'air
En juin 2022, l'Inde se classe dernière de ce classement, à la 180e place.
Toponymie
Selon l’Oxford English Dictionary (troisième édition 2009), le nom « Inde » est dérivé du latin classique India, une référence à l'Asie du Sud et à une région incertaine à l'est. À son tour, le nom « Inde » dérive successivement du grec hellénistique Ἰνδία/India, du grec ancien Ἰνδός/Indos et du vieux perse hindoush (une province orientale de l'empire achéménide) et finalement de son apparenté, le sanskrit sindhu « rivière », en particulier le fleuve Indus et, par implication, son bassin sud largement habité,. Les anciens Grecs appelaient les Indiens Indoi ( Ἰνδοί ), ce qui se traduit par « le peuple de l'Indus ».
Le terme Bhārat (भारत / Bhārat), mentionné à la fois dans la poésie épique indienne et dans la Constitution de l'Inde,, est utilisé dans ses variations par de nombreuses langues indiennes. Une interprétation moderne du nom historique Bharatavarsha, qui s'appliquait à l'origine à l'Inde du Nord,, Bharat, a gagné en popularité à partir du milieu du ,.
Hindoustan est un nom moyen persan désignant l'Inde, devenu populaire au , largement utilisé depuis l'époque de l'Empire moghol. La signification de l'« Hindoustan » varie, faisant référence à une région englobant le Nord de l'Inde et le Pakistan actuels ou à l'Inde dans sa quasi-intégralité,,.
- India (noun), , 3rd lire en ligne) (subscription required)
- Thieme 1970, p. 447–450.
- Kuiper 2010, p. 86.
- Clémentin-Ojha 2014.
- The Constitution of India, Ministry of Law and Justice, ) :
« Article 1(1): India, that is Bharat, shall be a Union of States. »
- Dwijendra Narayan Jha, Rethinking Hindu Identity, Routledge, (ISBN , lire en ligne), p. 11
- Singh 2017, 253.
- Barrow 2003.
- Joseph Paturi et Roger Patterson (ISBN , lire en ligne), « Hinduism (with Hare Krishna) » :
« The actual term Hindu first occurs as a Persian geographical term for the people who lived beyond the Indus River. The term Hindu originated as a geographical term and did not refer to a religion. Later, Hindu was taken by European languages from the Arabic term al-Hind, which referred to the people who lived across the Indus River. This Arabic term was itself taken from the Persian term Hindū, which refers to all Indians. By the 13th century, Hindustan emerged as a popular alternative name for India, meaning the "land of Hindus." »
- Hindustan (lire en ligne)
Histoire
Antiquité
Les plus anciennes traces humaines trouvées en Asie du Sud remontent à environ 30 000 ans. Autour de 7000 néolithique apparaît sur le sous-continent à Mehrgarh et dans d'autres sites dans l'ouest du Pakistan. Ceux-ci se développent pour former la civilisation de la vallée de l'Indus, la première culture urbaine de l'Asie du Sud qui existe entre 2500 et 1900 av. J.-C. au Pakistan et dans l'ouest de l'Inde. Centrée autour de villes comme Mohenjo-daro, Harappa, Dholavira, et Kalibangan, et reposant sur différents moyens de subsistance, la civilisation s'engage dans la production artisanale et le commerce à grande échelle.
De 2000 à 500 âge du cuivre à l'âge du fer. Les Veda, les plus vieux textes de l'hindouisme, sont, selon certaines hypothèses, composés pendant cette période et les historiens les ont analysés pour en déduire l'existence d'une culture védique au Pendjab et dans la haute plaine du Gange. La plupart des historiens considèrent cette période comme celle de plusieurs vagues de migrations indo-aryennes vers le sous-continent depuis le nord-ouest. Le système des castes, qui crée une hiérarchie entre les prêtres, les guerriers et les paysans libres, mais exclut les indigènes en déclarant leurs occupations impures, serait apparu à cette période. Sur le plateau du Deccan, des preuves archéologiques suggèrent l'existence d'une organisation politique fondée sur les chefferies. Dans l'Inde du Sud, une progression de la vie sédentaire est indiquée par le nombre de monuments mégalithiques pendant cette période ainsi que par des traces d'agriculture, de bassins d'irrigation et de traditions d'artisanat.
À la fin de la période védique, vers le Mahajanapadas. Le développement de l'urbanisation et des orthodoxies religieuses pendant cette période est à l'origine des mouvements de réforme religieuse que sont le bouddhisme et le jaïnisme qui deviennent tous deux des religions indépendantes. Le bouddhisme, fondé sur les enseignements de Siddhartha Gautama, attire des fidèles de toutes les classes sociales et les chroniques de la vie de Bouddha sont centrales dans les débuts de l'histoire écrite de l'Inde. Le jaïnisme devient important durant la même période, lors de la vie de Mahāvīra. Alors que dans cette période, la richesse urbaine augmente, ces deux religions font de la renonciation un idéal et toutes deux établissent des monastères. Politiquement, au cours du Magadha annexe ou réduit d'autres États pour devenir l'Empire maurya. On a longtemps pensé que l'empire contrôlait la totalité du sous-continent à l'exception de l'extrême sud, mais il apparaît que ses régions les plus importantes étaient probablement séparées par de grandes zones autonomes. Les rois maurya sont connus pour la construction de leur empire et pour leur gestion de la vie publique, notamment Ashoka qui renonce au militarisme et propage le dharma bouddhique.
La littérature sangam en tamoul révèle qu'entre 200 Chera, les Chola et les Pandya, qui commercent avec l'Empire romain, l'ouest et le sud-est de l'Asie. Dans le nord de l'Inde, l'hindouisme développe le contrôle patriarcal de la famille. Au cours des Empire Gupta crée dans la plaine du Gange un système complexe d'administration et de taxation qui devient un modèle pour les royaumes suivants. Sous les Gupta, l'hindouisme connaît les débuts d’un renouveau, reposant sur la dévotion plutôt que les rituels. Celui-ci s'exprime dans la sculpture et l'architecture. La littérature sanskrite se développe, les sciences, l'astronomie, la médecine et les mathématiques font d'importantes avancées.
Moyen Âge indien
La première partie du Moyen Âge indien, entre 600 et 1200, se caractérise par des royaumes régionaux et une grande diversité culturelle. Quand Harsha de Kânnauj, qui contrôle la majeure partie de la plaine du Gange de 606 à 647, essaye d'étendre son royaume vers le sud, il est défait par la dynastie Chalukya qui contrôle le Deccan. Quand son successeur entreprend de conquérir l'est, il est défait par l'Empire Pala du Bengale. Quand les Chalukya eux-mêmes tentent de s'étendre au sud, ils sont défaits par les Pallava, qui à leur tour s'opposent aux Pandya et aux Chola plus au sud. Aucun dirigeant de cette époque n'est capable de créer un empire et de contrôler des territoires au-delà du cœur de son royaume. Dans le même temps, les peuples pastoraux, dont les terres sont utilisées pour la croissante économie agricole, sont intégrés dans la société de castes, à la suite de quoi le système des castes commence à voir émerger des différences régionales.
Aux hymnes de dévotion sont créés en tamoul. Ils sont imités à travers toute l'Inde et provoquent une résurgence de l'hindouisme et le développement des langues modernes du sous-continent. Les rois indiens et les temples qu'ils financent attirent des fidèles en grand nombre. Des villes de pèlerinage de tailles diverses apparaissent un peu partout et l'Inde s'urbanise à nouveau. Au cours des Thaïlande, le Laos, le Cambodge, la Malaisie et Java. Des marchands indiens, des érudits et parfois les armées sont impliqués dans cette expansion alors que dans le même temps des envoyés d'Asie du Sud-Est séjournent en Inde et traduisent les textes bouddhistes et hindous dans leurs langues.
Après le cavalerie et leurs vastes armées, pénètrent régulièrement dans les plaines du nord-ouest, ce qui aboutit en 1206 à la création du Sultanat de Delhi. Le Sultanat réussit à contrôler la majorité de l'Inde du Nord et à pénétrer dans le Sud. Cette invasion est d'abord perturbante pour les élites locales, cependant le Sultanat s'accommode de sa population majoritairement non-musulmane et en préserve les lois et traditions,. En repoussant les raids des Mongols au . L'affaiblissement des royaumes du sud par le Sultanat permet l'émergence de l'Empire de Vijayanagara. Adoptant une forte tradition shivaïte et apprenant des traditions militaires du Sultanat, l'empire parvient à contrôler la majorité de l'Inde péninsulaire et influence fortement la culture du sud de l'Inde.
Débuts de l'Inde moderne
Au début du Empire moghol qui en résulte ne supprime pas la société locale mais, au contraire, l'équilibre et la pacifie par de nouvelles pratiques administratives et l'émergence d'une nouvelle élite diverse et inclusive, amenant à un gouvernement plus systématiquement centralisé et uniformisé. Cela n'empêche pas l'Empire moghol de piller des lieux sacrés du bouddhisme et à imposer l'islam dans certaines régions. Le commerce avec l'Occident se développe via Anvers, première place financière mondiale, qui fait transiter vers l'Inde les métaux précieux de l'Amérique.
Grâce aux liens tribaux et à l'identité islamique, spécialement sous Akbar, les Moghols unifient leur État par la loyauté, exprimée par une culture personnifiée, à un empereur au statut quasiment divin. L'Empire moghol tire la plupart de ses revenus de l'agriculture et ordonne que les impôts soient payés dans une monnaie d'argent bien régulée, permettant aux paysans et artisans de pénétrer des marchés plus importants. La paix relative maintenue par l'empire durant presque tout le et voit émerger des nouvelles formes de peinture, de littérature, de textiles et d'architecture. Des groupes sociaux cohérents émergent alors dans le nord et l'ouest de l'Inde, comme les Marathas, les Rajputs et les Sikhs. Le commerce s'étend sous le règne moghol et permet la création de nouvelles élites commerciales et politiques le long des côtes sud et est de l'Inde.
Quand l'empire moghol commence à se désagréger, beaucoup parmi ces élites parviennent à prendre contrôle de leurs propres affaires.
Période coloniale
Au début du domination commerciale et la domination politique disparaissent et des compagnies de commerce européennes, notamment la Compagnie britannique des Indes orientales, établissent des comptoirs sur les côtes,. Le contrôle de la Compagnie anglaise sur les mers, ses importantes ressources et son avance militaire et technologique lui permettent de prendre le contrôle du Bengale en 1765 et de mettre sur la touche les autres compagnies européennes,. En aggravant par de lourdes taxes la famine au Bengale, qui cause, en raison de mauvaises récoltes de riz et d'un conflit armé avec les pouvoirs locaux, de sept millions à dix millions de morts, cette compagnie traverse une profonde crise dès 1772. Ses actions chutent à Londres et Amsterdam. Plusieurs de ses actionnaires sont en faillite, comme l'Ayr Bank et la Banque Clifford.
Au cours des années 1820, la Compagnie s'appuie sur les richesses du Bengale pour accroître la puissance de son armée et annexe ou domine la majeure partie de l'Inde. Cette domination marque le début de la période coloniale : l'Inde cesse d'exporter des biens manufacturés et devient un fournisseur de matières premières pour l'Empire britannique. Dans le même temps, les pouvoirs économiques de la Compagnie sont réduits et celle-ci s'engage de plus en plus dans des domaines non-économiques, comme l'éducation, les réformes sociales et la culture.
La nomination en 1848 de James Broun-Ramsay comme Gouverneur général de la Compagnie des Indes orientales marque le début d'un certain nombre de réformes de modernisation de l'État. Parmi ces changements, des avancées technologiques comme les chemins de fer, les canaux et le télégraphe, qui sont introduits en Inde peu de temps après l'Europe. Entre 1840 et 1860, l'Angleterre multiplie par huit ses importations de coton indien : 463 000 balles contre 56 923, mais avec des inconvénients: elle a introduit le coton américain en Inde, avec ses maladies végétales et ses parasites, comme le ver de la capsule. De plus, le coton américain (Gossypium hirsutum) exige beaucoup plus d’eau et d’intrants que le coton indien (Gossypium herbaceum), et il épuise les sols plus vite.
Cependant, le mécontentement envers la Compagnie grandit pendant cette période et aboutit à la Rébellion indienne de 1857. Nourrie par divers ressentiments, notamment par les réformes sociales des Britanniques, de dures taxes foncières et les traitements sommaires des propriétaires et des princes, la rébellion traverse de nombreuses régions du nord et du centre de l'Inde et menace la domination de la Compagnie. Matée en 1858, la rébellion conduit à la dissolution de la Compagnie et à l'administration directe de l'Inde par la couronne britannique. Proclamant un État unitaire et un système parlementaire limité, le nouveau régime protège les princes et l'aristocratie comme garde-fou féodal contre de futures rébellions. Dans les décennies qui suivent, une vie publique commence à émerger et, en 1885, est créé le Congrès national indien. Un peu plus tard, la terrible Famine en Inde de 1866 décime près d'un million de personnes.
Les avancées technologiques et la commercialisation de l'agriculture dans la seconde moitié du féodaux tels les zamindar négligent les travaux productifs comme l'irrigation. Ainsi, l'Inde reste le pays des famines parce que certaines années les pluies font défaut. En 1877, dans la grande famine du Dekkan, cinq millions d'individus trouvent la mort.
Le nombre de famines de grande échelle augmente et peu d'emplois industriels sont créés. Cependant, l'agriculture commerciale, notamment au Pendjab nouvellement irrigué par des canaux, conduit à une augmentation de la nourriture pour la consommation interne. Le réseau de chemins de fer est essentiel dans la lutte contre les famines, réduit les coûts des transports de biens et aide à la naissance d'une industrie indienne.
Entre les années 1870 et 1890, près de trente millions d'Indiens meurent de famines successives. Le degré de responsabilité de l’administration coloniale britannique est sujet à controverses entre historiens. D'après l'historien Niall Ferguson, « il y a des preuves claires d'incompétence, de négligence et d'indifférence au sort des affamés », mais pas de responsabilité directe, l’administration coloniale étant simplement restée passive. Au contraire pour le journaliste Johann Hari : « Loin de ne rien faire pendant la famine, les Britanniques ont fait beaucoup - pour empirer les choses. Les autorités auraient en effet continué d'encourager les exportations vers la métropole sans s’inquiéter des millions de morts sur le sol indien ». L'historien et activiste politique Mike Davis soutient également l'idée que « Londres mangeait le pain de l'Inde » pendant la famine. En outre, le vice-roi Robert Lytton fait interdire de porter assistance aux personnes affamées, parfois décrites comme « indolentes » ou « incompétentes pour le travail ». Les journaux des régions épargnées par la famine reçoivent l'instruction d'en parler le moins possible. D'après Mike Davis, Lord Lytton aurait été guidé par l'idée qu'en « s'en tenant à l'économie libérale, il aidait obscurément le peuple indien ».
Après la Première Guerre mondiale, dans laquelle un million d'Indiens servent, une nouvelle période commence, marquée par des réformes des Britanniques mais également par une législation répressive et des appels répétés pour l'autodétermination et les débuts du mouvement non-violent de non-coopération dont le Mahatma Gandhi devient le leader et le symbole. Ce mouvement aboutit dans les années 1930 à quelques réformes législatives et le Congrès gagne les élections qui en résultent. Mais la décennie qui suit est marquée par les crises : le gouvernement colonial engage l'Inde dans la Seconde Guerre mondiale, le Congrès pousse plus en avant la non-coopération alors que le nationalisme musulman s'intensifie.
Le mouvement pour l'Indépendance aboutit le . Mais le pays subit une partition sanglante et le sous-continent est divisé en deux États : l'Inde et le Pakistan. La période coloniale représente pour l'Inde un fort déclin économique, en comparaison du reste du monde : d'après les statistiques réalisées par l’historien britannique Angus Maddison, la part de l'Inde dans la richesse mondiale est tombée de 22,6 % en 1700 à 3,8 % en 1952.
Les 5 comptoirs français des Indes, ne seront restitués à l'Inde qu'en 1954 de facto, et officiellement qu'en 1962 (ratification par l'Assemblée nationale du traité de 1956).
Cette période coloniale a un impact sur la production artistique de l'Inde.
Inde indépendante
Après avoir été une monarchie constitutionnelle pendant trois ans, la constitution de l'Inde entre en vigueur en 1950, elle fait alors du pays une république parlementaire fédérale et démocratique. Depuis, l'Inde est demeurée une démocratie, la plus peuplée du monde : les libertés civiles sont protégées et la presse est largement indépendante. La libéralisation économique commencée dans les années 1990 a permis la création d'une large classe moyenne urbaine et a fait de l'Inde l'un des pays au taux de croissance le plus élevé au monde. Le cinéma, la musique et les spiritualités d'Inde jouent un rôle de plus en plus important dans la culture globale. Cependant l'Inde est toujours touchée par une importante pauvreté urbaine et rurale, par des conflits et violences religieuses ou de caste, par les rébellions des naxalites et des séparatistes au Jammu-et-Cachemire. Des conflits opposent toujours l'Inde avec la Chine et le Pakistan au sujet des frontières. Ces conflits ont abouti à la guerre sino-indienne de 1962 et à trois guerres indo-pakistanaises en 1947, 1965 et 1971.
- John J. Lowe, Transitive Nouns and Adjectives: Evidence from Early Indo-Aryan, Oxford University Press, (ISBN , lire en ligne), p. 58 :
« The term 'Epic Sanskrit' refers to the language of the two great Sanskrit epics, the Mahābhārata and the Rāmāyaṇa. ... It is likely, therefore, that the epic-like elements found in Vedic sources and the two epics that we have are not directly related, but that both drew on the same source, an oral tradition of storytelling that existed before, throughout, and after the Vedic period. »
- (en) Upinder Singh, A History of Ancient and Medieval India : from the Stone Age to the 12th Century, Logman, .
- (en) Gregory Possehl, The Indus Civilization : A Contemporary Perspective, Rowman Altamira, .
- Cambridge University Press, , 336 ISBN , présentation en ligne).
- Cambridge University Press, (lire en ligne).
- Cambridge University Press, , 365 BNF 42714713, DOI 10.1017/CBO9780511993398, lire en ligne), p. 78.
- Charles P. Kindleberger et Robert Z. Aliber, Manias, panics and crashes : a history of financial crises, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , ISBN , BNF 42531750, lire en ligne), p. 58.
- François Verdeil, , éditions V. Masson, 1861, p. 343.
- Jacques Dupuis, Histoire de l'Inde, 2e éd., Éditions Kailash, 2005, p. 312-313.
- The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
- »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur thehindu.com, (consulté le ).
- Partha Mitter, Art and nationalism in colonial India, 1850-1922 : occidental orientations, Cambridge University Press, (ISBN et , OCLC 28024531, lire en ligne)
Géographie
L'Inde occupe la majeure partie du sous-continent indien, qui est placé entre la plaque indienne et la partie nord-ouest de la plaque indo-australienne. Une partie du territoire des États du nord et du nord-est de l’Inde est située dans la chaîne de l'Himalaya. Le reste de l’Inde septentrionale, centrale, et orientale est occupé par la zone fertile de la plaine indo-gangétique. Dans la partie occidentale, bordée par le Pakistan du sud-est, se trouve le désert du Thar. L’Inde méridionale se compose presque entièrement du plateau péninsulaire du Deccan, flanqué de deux massifs côtiers au relief accidenté, les Ghats occidentaux et les Ghats orientaux.
De grands fleuves et rivières, tels le Gange, le Brahmapoutre, la Yamuna, la Godavari, la Narmada, la Kaveri traversent le pays. L’Inde possède par ailleurs trois archipels : les îles Laquedives, en mer des Laquedives, qui se trouvent au large de la côte du sud-ouest ; la chaîne volcanique des îles d’Andaman et de Nicobar, en mer d'Andaman, au sud-est, et les Sundarbans dans le delta du Gange au Bengale occidental. Le climat de l'Inde varie, de tropical dans le sud à plus tempéré dans le nord de l'Himalaya et où les régions montagneuses reçoivent les chutes de neige continues en hiver.
Le climat de l'Inde est fortement influencé par l’Himalaya et le désert du Thar. L'Himalaya, et les montagnes de l'Hindou Kouch au Pakistan, font obstacle aux vents catabatiques venus d'Asie centrale et les empêchent ainsi de pénétrer dans le continent, ce qui préserve la chaleur dans la majeure partie de ce dernier, contrairement à la plupart des régions situées à la même latitude. Le désert du Thar, quant à lui, attire les vents humides de la mousson d’été qui, entre juin et septembre, est responsable de la plus grande partie des précipitations de l’Inde.
La superficie de l'Inde est de 3 287 263 km2.
Délimitées par le Pakistan, la Chine, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, les frontières indiennes sont longues de 15 168 km.
Environnement
Ressources en eau
L'Inde est une zone en déficit hydrique. 230 milliards de mètres cubes d'eau sont prélevés chaque année en Inde.
La plaine du Pendjab, à cheval entre l'Inde et le Pakistan, présente un déficit en eau qui concerne l'ensemble de l'Inde, car on y cultive du blé en hiver et du riz en été, avec un surplus qui s'exporte dans les autres États de l'Inde. Dans cette région d'agriculture irriguée, les paysans puisent de l'eau dans la nappe phréatique, dont le niveau baisse de 0,6 mètre par an. Selon la Banque mondiale, 60 % des nappes phréatiques de l'Inde seront dans une situation « critique » d'ici 2034.
Au niveau national, les activités agricoles sont les principales consommatrices d'eau souterraine, représentant 85 % de l'eau extraite du sous-sol. La politique d'électricité gratuite ou à bas prix mise en place par les gouvernements des États indiens incite en effet les agriculteurs à privilégier l'extraction des eaux souterraines grâce à un système de pompage pour irriguer leurs cultures.
L'eau souterraine, source de 40 % des besoins en eau de l'Inde, s'épuise rapidement selon un rapport publié en 2018 par un organisme gouvernemental. Vingt et une villes indiennes - dont Delhi, Bangalore, Madras et Hyderabad - devraient manquer d'eau souterraine dès 2021, et 40 % de la population indienne n'aura pas un accès suffisant à l'eau potable en 2030.
Faune et flore
Située dans l'écozone Indomalaise, l'Inde abrite une grande biodiversité : 7,6 % des mammifères, 12,6 % des oiseaux, 6,2 % des reptiles, et des 6,0 % des plantes à fleurs vivant sur la Terre s'y trouvent. Elle possède beaucoup d'écorégions, comme les forêts de Shola, qui présentent des taux extrêmement élevés d'endémisme : au total, 33 % des espèces de plantes indiennes sont des espèces endémiques. La couverture de la forêt indienne s'étend de la forêt tropicale des îles Andaman, des Ghats occidentaux, et de l'Inde du nord-est jusqu'aux forêts de conifères tempérées de l'Himalaya. Entre ces extrémités se situent la forêt tropicale humide de l'Inde orientale, dominée par le sal ; la forêt tropophile de l'Inde centrale et méridionale, dominée par le teck ; ainsi que la forêt épineuse du Deccan central et de la plaine du Gange occidentale, dominée par l'acacia mimosa. On compte parmi les arbres importants le neem aux propriétés médicinales, largement utilisé pour des remèdes en phytothérapie rurale. Le figuier des pagodes, visible sur les sceaux de Mohenjo-daro, a ombragé le Gautama Bouddha pendant qu'il atteignait le Nirvana.
Beaucoup d'espèces indiennes descendent directement des taxons provenant du supercontinent Gondwana, duquel l'Inde est originaire. Le supercontinent Laurasia a permis un large échange d'espèces lors de son mouvement en direction de la plaque indienne, et de leur collision. Cependant, le volcanisme et les changements climatiques survenus il y a 20 millions d'années ont causé l'extinction de beaucoup de formes endémiques en Inde. Peu après, les mammifères entrèrent en Inde depuis l'Asie au cours de deux passages zoogéographiques de chaque côté de l'Himalaya naissant. En conséquence de cela, on compte parmi les espèces indiennes seulement 12,6 % de mammifères et 4,5 % d'oiseaux qui sont des espèces endémiques, contrastant avec les 45,8 % de reptiles et 55,8 % d'amphibiens. Les endémiques notables sont le singe semnopithèque du Nilgiri et le crapaud brun ou carmin de l'espèce bufo beddomii des Ghats occidentaux. L'Inde contient 172 soit 2,9 % d'espèces menacées selon l'UICN, parmi lesquelles on retrouve le lion asiatique, le tigre du Bengale, et le vautour chaugoun indien, qui fut très proche de l'extinction à cause d'ingestion de charognes de bétail traités au diclofénac.
Depuis les dernières décennies, la faune de l'Inde a été sérieusement menacée par la forte augmentation démographique humaine. Pour contrer cela, le gouvernement a considérablement étendu sa liste des secteurs protégés et des parcs nationaux (liste initialement établie en 1935). En 1972, l'Inde a mis en place un plan de sauvegarde de la faune, et un projet spécialement consacré à la préservation du tigre et de son habitat naturel. Ce plan de sauvegarde fut étendu par d'autres protections fédérales promulguées dans les années 1980. En plus des 500 zones de sauvegarde de la faune, l'Inde accueille maintenant 14 réserves de biosphère, dont 4 font partie du réseau mondial des réserves de biosphère. 25 zones humides sont protégées par la convention de Ramsar. La population de tigres en Inde est passée de 40 000 en 1947 à 3 000 en 2021 ; ce nombre représente 75 % de la population totale dans le monde de ces animaux.
Politique environnementale
Dès la fin du Indian Forest Service est créé en 1866, la Indian Forest Act est édicté en 1878. Les Britanniques cherchaient alors avant tout à préserver le couvert forestier sur ces zones de façon à assurer une pérennité pour l'exploitation du bois d'œuvre, le principal levier étant le prélèvement des taxes de douane. Accessoirement, ces dispositions permettaient de préserver également le gros gibier qui peu à peu disparaissait. C'est ainsi que plusieurs aires protégées ont vu le jour comme le Parc national de Kaziranga en 1905. Les mesures de protection se sont renforcées avec l'Indian Forest Act de 1927.
Devant la dégradation continue des zones protégées, le gouvernement indien a fait promulguer le Wildlife Protection Act en 1972 sur la protection de la faune et de la flore sauvages. La loi relative à la conservation des forêts, le Forest Protection Act de 1980, dispose qu'aucune superficie boisée ne peut être soumise à des utilisations non forestières sans l'approbation préalable du gouvernement indien. Cette loi, adoptée rapidement avec peu de concertation, a servi de façon très efficace à interdire la conversion des zones forestières. Cependant, elle pose localement des difficultés aux petites communautés rurales. Dans la foulée, le Forest survey of india, un organisme destiné à évaluer les résultats de la protection du couvert forestier, a été créé en 1981.
La loi relative à la protection de l'environnement, l'Environment Protection Act, 1986 , a joué un rôle crucial dans la conservation et la gestion des écosystèmes notamment dans le traitement des eaux et des déchets. La loi de 2006 sur les tribus répertoriées et autres habitants traditionnels des forêts (reconnaissance des droits forestiers) est un texte clé de la législation forestière adoptée en Inde le (The Scheduled Tribes and Other Traditional Forest Dwellers (Recognition of Forest Rights) Act, 2006). En 2008, le Forest Rights Act fait craindre à certains protecteurs de l'environnement une perte d'autorité de l'État sur les zones protégées.
Il existe plusieurs niveaux de protection, le plus élevé étant les parcs nationaux et le plus petit les Village forests. En outre, certaines zones protégées peuvent l'être par des personnes privées. 4 % de la surface du pays doit, d'après une décision gouvernementale, être protégée. À ces aires protégées, se superposent des zones où des moyens complémentaires sont offerts pour protéger une espèce particulièrement ou un biome important. C'est le cas par exemple des Tiger Reserves et des Elephant reserves, qui peuvent le cas échéant se superposer. Ces réserves sont pilotées dans le cadre de plans comme le Project Tiger, le Project Elephant, l'Asiatic Lion Reintroduction Project. Le Yamuna Action Plan a pour objectif à réhabiliter la rivière Yamuna.
La protection de l'environnement est aujourd'hui pilotée par le ministère de l'Environnement et des Forêts qui dirige de nombreuses agences gouvernementales comme l'Indian Forest Service, des centres de formations et d'autres institutions.
Face à la forte pollution présente dans le pays, le gouvernement indien a lancé en 2016 l'objectif d'électrifier à 100 % le parc automobile d'ici 2030. Le pays prévoit également d'électrifier à 100% le réseau ferroviaire d'ici à 2030.
Ces dernières années, les événements météorologiques extrêmes, avec des sécheresses, des canicules et des cyclones récurrents, sont un facteur majeur de la chute de revenus des fermiers. Selon le Centre for Science and Environment, la plus grande ONG environnementale de l'Inde : « On fait face à une crise agricole, avec une vague de suicides de fermiers et des manifestations paysannes qui se sont multipliées par trois […] Les partis n’ont pas l’intelligence ni la vision à long terme pour prendre les mesures nécessaires. À la place, ils répondent à chaque sécheresse, à chaque inondation, par de la gestion de crise. Il n’y a aucun plan d’ensemble pour agir à l’échelle nationale pour la prévention et l’adaptation.
La pollution de l'air provoque la mort de 100 000 enfants de moins de cinq ans chaque année selon le Centre pour la science et l'environnement de New Delhi. Elle est responsable de 12,5 % des morts en Inde[réf. à confirmer].
L'Inde génère actuellement, en 2019, 62 millions de tonnes de poubelles par an, mais cette production pourrait s'élever d'ici 2030 à 165 millions de tonnes annuellement selon les estimations du gouvernement.
Géologie
La tectonique des plaques montre qu'au Permo-Trias (250-200 Ma), Madagascar, l’Inde (le craton indien était alors une grande île, située à 6 400 ), l’Afrique, l’Australie, l’Antarctique et l’Amérique du Sud étaient réunis en un supercontinent appelé Gondwana et qui commençait à se démanteler. Il y a 250 millions d’années, le Gondwana s'est disloqué pour former les cinq continents : à une première phase de rifting qui a commencé au Permo-Trias, suit une phase d’ouverture océanique du Jurassique moyen au Crétacé supérieur (180-70 Ma) avec la formation des bassins de Somalie au nord et de Mozambique au sud, relié par la ride de Davie entraînant la plaque Indo-Malgache vers le sud. L’extension de la dorsale centrale indienne il y a 150 Ma sépare l’Inde de Madagascar avec un épisode de compression le long de la ride de Davie alors exhumée. Au cours de cette océanisation, se forment un épaulement de rift (l'actuelle chaîne de montagne occidentale indienne, les Ghats occidentaux) et l'Inde opère une remontée du sud au nord vers l'Asie, il y a entre 150 et 50 millions d'années, à une vitesse estimée d'environ 15 plaque indienne dérive sur le point chaud de La Réunion, une zone à forte activité volcanique. Les terres de l'Inde actuelle subissent alors d'intenses éruptions volcaniques il y a environ 65 millions d'années qui forment les trapps du Deccan, constitués d'un empilement successifs de laves basaltiques. Aujourd'hui, cette zone couvre une bonne partie du centre-ouest de l'Inde. La dérive vers le nord aboutit à une collision avec l'ancienne plaque eurasienne (l'ancien Tibet), provoquant la surrection de l'Himalaya et l'expulsion du bloc indochinois vers le sud-est.
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Carte des terres émergées au Trias, montrant deux supercontinents, la Laurasia et le Gondwana.
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Mouvements continentaux dans le cadre de la tectonique des plaques.
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Collision de la plaque indienne et de la plaque eurasiatique.
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Carte terrestre illustrant les principales plaques tectoniques actuelles.
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Culture
La culture indienne est le résultat de traditions qui ont combiné des éléments hétérogènes de civilisations présentes sur le territoire à la suite d'invasions, de mouvements migratoires et de colonisation qui ont marqué le pays à un moment ou à un autre de son histoire.
Langues
L'Inde est un des pays au monde où la diversité linguistique est la plus importante : le recensement de 2001 a comptabilisé 234 langues maternelles, dont 122 langues importantes ainsi que plusieurs milliers de dialectes. 77 % des Indiens parlent une langue indo-aryenne (dont la plus parlée du pays, l'hindi, est la langue maternelle de 422 millions d'Indiens, soit 41 % de la population), 20 % une langue dravidienne. Les autres familles représentées sont les langues austroasiatiques, sino-tibétaines et tai-kadai ainsi que quelques isolats.
La langue officielle du gouvernement central est l'hindi. Depuis plusieurs années, le gouvernement central tente de renforcer l'usage d'un hindi standardisé à travers tout le pays. Cependant, une certaine partie de la population juge cet hindi comme trop complexe, perçu même comme « nouveau symbole de l’oppression et du pouvoir d’État » envers les intérêts locaux.
L'anglais, langue de l'ancien colonisateur britannique, a le statut de seconde langue officielle. L'anglais n'est cependant utilisé que par une faible partie de la population, notamment par l'élite indienne dans les affaires, le tourisme, l'administration, le milieu universitaire ou encore diplomatique. Si de nombreux intellectuels depuis Gandhi voient dans l’anglais une langue de l'aliénation, créant de surcroît un schisme entre l'élite indienne et le peuple, l'anglais a néanmoins le mérite de transcender en certaines occasions les particularismes linguistiques régionaux, très présents et parfois opposés, comme le prouve notamment le conflit en Inde entre États dravidophones et États hindiphones.
En outre, une vingtaine de langues sont officielles dans les différents États et territoires, dont le français (bien que peu parlé) dans le territoire de Pondichéry, en raison de l'histoire coloniale de ce territoire.
Musique et danse
La musique indienne est très diversifiée,. La musique classique compte principalement les traditions hindoustanies du Nord et carnatiques du Sud.
La musique populaire est généralement régionale. Elle inclut de très nombreuses musiques de film (dont A. R. Rahman auteur et compositeur) et de la musique folklorique comme le Bhangra.
Les danses sont également variées, selon les régions et les communautés. Parmi les danses classiques les plus connues : le bharata natyam, le kathakali, le kathak (qui partage ses racines avec le flamenco d'Espagne), le kuchipudi, le manipuri, l'odissi et le yakshagana. Ces danses sont habituellement imprégnées par des éléments religieux et de dévotion.
Littérature
La tradition littéraire la plus ancienne, le Veda, fut composée et transmise oralement. La littérature religieuse hindoue écrite en sanskrit, tels que le Ramayana, le Mahabharata ou les Purana, tient une grande place dans la culture indienne, et donne lieu à des réminiscences et des adaptations jusque dans les œuvres contemporaines de fiction, de théâtre ou de cinéma. Une autre littérature importante de la période est la « Littérature du Sangam » de langue tamoule produite dans le Tamil Nadu, également très ancienne. Le sanskrit comme le tamoul classique sont des langues savantes qui ne sont accessibles qu'à un groupe très restreint d'individus cultivés. Les littératures en langue vernaculaire (telle que l'hindi, bengali ou ourdou par exemple) se développent quant à elles à partir du Xe siècle. Les textes sont en vers ou en prose, d'essence religieuse et bien souvent inspirés de légendes anciennes ou d'épopées. Sous l'influence de la colonisation britannique, les auteurs indiens de l'ère moderne, dont le bengali Rabindranath Tagore, écrivent en anglais comme dans leur langue maternelle.
À partir du Salman Rushdie, Anita Desai, Amitav Ghosh, Vikram Seth, Arundhati Roy, Vijay Singh, Tarun Tejpal, Rohinton Mistry, R. K. Narayan, considéré comme l'un des pères du roman indien écrit en anglais). Leurs œuvres portent l'empreinte du courant postcolonialiste, où les thèmes de l'identité nationale, de l'histoire, de la réflexion sur l'oppression coloniale s'allient à une interrogation sur ce qui fonde l'identité de l'individu, sur la difficulté à vivre la rupture entre la tradition et la modernité, sur le conflit des cultures et des influences qui se joue dans la conscience de l'homme de l'Inde indépendante. Cette recherche d'identité passe par le recours à la langue anglaise, langue du colonisateur réinventée et réappropriée, qui témoigne par ailleurs de la volonté de créer un langage et une esthétique propre, et par là même de s'exprimer en dépassant la difficulté de se dire avec des mots « venus d'ailleurs », suivant l'expression de R. K. Narayan. Auteur de fiction, de poèmes et d'essais littéraires, dont plusieurs ont obtenu des prix internationaux, Amit Chaudhuri occupe également un rang notable dans la toute jeune génération de la littérature anglo-indienne. Dans un registre intimiste, il s'attache à la description des mutations de la famille et à une réflexion sur la conjugalité dans les foyers de la classe moyenne émergente. De même, Hari Kunzru a récemment publié une épopée comique sur le thème de la recherche de l'identité, illustrant le surgissement de tendances individualistes qui semble à l'œuvre dans cette même classe moyenne résidant dans les métropoles indiennes. On peut enfin citer Kiran Desai qui a remporté le Man Booker Price en 2006 avec un récit illustrant la tension vécue par la génération actuelle, entre héritage familial et aspirations individuelles.
Le postcolonialisme, mouvement littéraire de grande ampleur qui a touché à la fois les pays du sud et l'Occident, en amorçant un détachement des formes élitistes, a également favorisé en Inde l'expression littéraire de groupes minoritaires qui traditionnellement se voyaient dénier la capacité de produire des œuvres culturelles. Ainsi des écrivains, dramaturges et poètes dalits (ou « hommes brisés » en marathi, nom que se sont donné les individus originaires des castes intouchables pour contester leur statut social issu de leur position hiérarchique dans la société hindoue) ont également ébranlé les formes littéraires classiques, par l'usage d'un langage inhabituellement concret, voire cru, pour décrire leur condition d'opprimés, contribuant ainsi au renouvellement des thèmes et des formes de la littérature nationale.
Cinéma
L'industrie cinématographique indienne est la plus prolifique du monde. Son fleuron est constitué par la production de Bollywood (mot valise dérivée de Bombay, l'ancien nom de Mumbai, et Hollywood), dont les studios sont situés dans la capitale du Maharashtra, et qui réalisent principalement des films commerciaux en hindi. L'industrie est également importante dans la région de Calcutta, de Madras, et au Kerala. Il existe ainsi une production non négligeable de films en telugu (Tollywood), kannada, malayalam (Mollywood), tamoul (Kollywood), penjabi, bengali ou marathi. Le cinéma est un art et une distraction particulièrement populaire en Inde. Les acteurs les plus connus jouissent ainsi d'un grand prestige et les liens entre l'industrie du film et la politique sont parfois très étroits. Ainsi, certains acteurs ont occupé des postes gouvernementaux importants, comme M. G. Ramachandran et Amma, acteurs tamouls populaires devenus ministre en chef du Tamil Nadu.
En marge de cette production de masse, il existe également un cinéma d'auteur, dont le représentant le plus connu hors des frontières de l'Inde est le bengali Satyajit Ray. On peut également citer parmi les réalisateurs classiques Guru Dutt, Raj Kapoor (également acteur), Adoor Gopalakrishnan et Yash Chopra pour ses grands succès.
Parmi les réalisateurs indiens contemporains ayant connu le succès, Mira Nair, figure de proue du cinéma indien indépendant, a récemment obtenu plusieurs récompenses internationales, dont un Lion d'or à Venise en 2001 ; ses films sont travaillés par les thèmes de l'exil et de la fracture entre les générations, ou aussi par ceux de la sexualité féminine et de sa censure. Citons également Shyam Benegal, Deepa Mehta, Sudhir Mishra ou encore Vijay Singh, cinéaste indien vivant à Paris, dont les films touchent à la fois à l'Inde et à la France. Sur un mode plus léger, Karan Johar, issu d'une famille de réalisateurs de Bollywood, possède sa propre société de production et tente de renouveler les codes du genre en introduisant des thèmes de réflexion sur les mœurs familiales en mutation dans ses intrigues par ailleurs très représentatives du cinéma commercial produit à Mumbai.
Médias
L'Inde compte, en 2018, 17 000 titres de presse, 550 stations de radio et 880 chaînes de télévision par satellite. Au niveau national, quatre quotidiens représentent les trois quarts du lectorat en hindi, et il en est de même pour les quatre principaux quotidiens nationaux anglophones. La propriété des médias est essentiellement concentrée entre les mains de quelques de grands groupes. Il n’existe dans le pays « aucune limite fixée à la concentration de l’actionnariat dans les domaines de la presse écrite, de l’audiovisuel ou du numérique », ni d’organisme de régulation du secteur des médias.
Les propriétaires des médias sont fréquemment engagés en politique, à l'image des milliardaires Subhash Chandra et Shobhana Bhartia, respectivement propriétaire du groupe Zee News et de HT Media, et tous deux élus au Parlement. Au niveau local, comme le relève l'ONG Reporters sans frontières (RSF) : « La principale chaîne de télévision de l’État de l’Odisha est détenue par la famille Panda, dont l’un des membres éminents, Baijayant Jay Panda, n’est nul autre que le vice-président national et porte-parole officiel du BJP, le parti du Premier ministre Modi. De même, dans l’État de l'Assam, la propriétaire de la principale chaîne, NewsLive, est l’épouse d’un des principaux ministres de l’exécutif régional, lui aussi dominé par le BJP. » Ainsi les partis politiques et les milieux d'affaires possèdent des leviers d’influence considérable sur l’information en Inde.
Ces dernières années, les violences contre les journalistes ont augmenté dans le pays. Sur les réseaux sociaux, des groupes nationalistes mènent, selon RSF, « d’effrayantes campagnes coordonnées de haine et d’appels au meurtre contre les journalistes qui oseraient parler ou écrire sur les sujets qui dérangent ».
Alimentation
La cuisine indienne est extrêmement diversifiée selon les régions, les communautés, les religions ou les familles, et inclut de nombreuses épices souvent moulues et mélangées dans des assortiments appelés masalas (ou curry en anglais ou en français, curry à l'origine signifiant « sauce » en hindi) : tandoori masala de la cuisine islamique moghole, rasam masala de la cuisine du sud de l'Inde, garam masala de la cuisine du nord de l'Inde, riz, les lentilles et le blé sont la base alimentaire de la nation indienne. On consomme en Inde également 2,6 millions de tonnes par an de bœuf, 1,4 million de tonnes de porc et 600 000 tonnes de mouton. Le pays est connu pour sa grande variété de cuisines végétariennes et non-végétariennes. La nourriture et les bonbons épicés sont populaires. Il existe également une grande variété de plats sucrés et de boissons qui varient de région en région.
Sport
Si le sport national est le hockey sur gazon, c'est le cricket qui, en Inde, est élevé au rang de véritable passion nationale. L'équipe indienne joue au plus haut niveau international, et certains joueurs, tel Sachin Tendulkar et Virat Kohli, sont extrêmement populaires dans tout le pays et au-delà. Certains matches sont suivis avec ferveur par tout le pays, notamment les rencontres entre l'Inde et son voisin le Pakistan, ou les confrontations de la sélection nationale avec l'Angleterre.
Dans quelques États, en particulier dans le nord-est et les États côtiers du Bengale-Occidental, de Goa et du Kérala, le football — dont le berceau en Inde est la ville de Calcutta — est largement répandu. Le Championnat d'Inde de football existe depuis 1996. Récemment, le tennis a gagné en popularité, en particulier grâce à la joueuse professionnelle Sania Mirza. L'Inde est par ailleurs présente dans le monde de la course automobile avec les pilotes de F1 comme Karun Chandhok ou Narain Karthikeyan au volant de l'ancienne écurie « Force India », constructeur qui était détenu par le milliardaire indien Vijay Mallya, racheté en 2018 par Lawrence Stroll, pour nommer l'équipe Racing Point et y apporter l'expertise d'Aston Martin en 2021 après son rachat l'année précédente. On peut enfin citer le catcheur The Great Khali.
Le jeu d'échecs, réputé originaire de l'Inde, progresse également du fait de l'augmentation du nombre de grands maîtres indiens, à commencer par Viswanathan Anand, régulièrement classé numéro un mondial et sacré champion du monde le 29 septembre 2007 à Mexico, qui conservera son titre en 2008, 2010 et 2012, avant de s'incliner devant Magnus Carlsen en 2013. Les autres sports traditionnels comprennent le Kabaddi, le Kho-Kho, et le Gilli-Danda, qui sont joués dans tout le pays. L'Inde est la source de la discipline historique et religieuse du yoga, et également de l'art martial antique, le Kalarippayatt.
Fêtes
Les fêtes indiennes sont nombreuses et variées. En plus des trois jours fériés nationaux, la plupart des fêtes sont d'origine religieuse. Certaines sont fêtées partout dans le pays, comme Divali à l'automne ou Holi au printemps, d'autres sont plus régionales, comme l'Ugadi/Gudi Padwa au Deccan, Pongal au Tamil Nadu ou Onam au Kerala,.
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
14 janvier | Solstice du Capricorne | Makar Sankranti au Nord, Pongal au Sud | Inaugure la moitié lumineuse de l'année |
5 jours après la nouvelle lune (lune noire) de janvier | Cinquième du printemps | Basant Panchami | Les écoliers vénèrent Sarasvati, déesse de la connaissance. Cette fête est principalement dédiée à l'arrivée imminente du printemps. |
26 janvier | Jour de la République | Republic Day | Adoption de la constitution indienne |
23 février | La Grande Nuit de Shiva | Mahashivaratri | Mahashivaratri est une grande fête consacrée à Shiva, l'un des trois grands dieux du panthéon hindou. |
Pleine lune de mars | Fête des couleurs | Holi | Victoire du bien sur le mal |
3 avril | Ram Navami | Cette fête célèbre la naissance de Rama. | |
7 avril | Mahavir Jayanti | Cette fête célèbre l'anniversaire de la naissance de Vardhamana Mahavira qui est le fondateur du Jaïnisme. | |
Chawwal | Aïd el Fitr | Fête qui célèbre la rupture du jeûne du mois de Ramadan. | |
Dhou al-Hijja | Aïd el Kebir | Fête qui célèbre d'après l'Islam, le sacrifice d'Ismail par son père Abraham. | |
Mouharram | Achoura | Moharum | Fête qui commémore le martyr Imam Hussein ibn Ali. Observée principalement par les Chiites. |
Pleine lune d'août | Fête des frères | Raksh Bandan | Actualisation de l'attachement sœurs-frères |
15 août | Jour de l'indépendance | Independence Day | Proclamation de l'indépendance |
Rabia al awal | Moulid | Milad un Nabi | Fête qui célèbre la naissance de Mahomet, fondateur de l'Islam. |
28 septembre | Dasara | Fête religieuse hindoue (victoire du bien sur le mal, et aussi prière pour les moissons) célébrée pendant dix jours principalement dans le sud de l'Inde. | |
2 octobre | Gandhi Jayanti | Célèbre l'anniversaire de Mohandas Karamchand Gandhi. Les fidèles se réunissent pour prier Au Raj Ghat à Delhi, là où le Mahatma fut incinéré. | |
Nouvelle lune de novembre | Fête des lumières | Divali (Deepavali) | Cinq jours de fêtes et commémoration, observés principalement par les hindous, les jaïns et les sikhs. |
Pleine lune du mois de Kartik | Guru Nanak Gurupurab (Guru Nanak Jayanti) | Fête qui célèbre la naissance du Guru Nanak, fondateur du Sikhisme. | |
25 décembre | Noël | Célèbre la naissance du Christ. |
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- Annie Montaut, « L'anglais en Inde et la place de l'élite dans le projet national », Hérodote, ISSN 0338-487X, DOI 10.3917/her.115.0063, lire en ligne, consulté le ).
- Les différentes formes de musique en Inde.
- La musique de l’Inde.
- La danse est omniprésente en Inde, et s’apprend dès le plus jeune âge.
- cité par D. Coussy sur le site de France 2 « » (consulté le ) consulté le 18 mai 2007
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- Lequeret, Élisabeth, « En Inde, la religion du cinéma », Le Monde diplomatique, août 2004
- Frédéric Lemaire, Les médias en Inde : oligarques triomphants, journalistes en péril, Acrimed, .
- Neeta Lal, « Touche pas à ma vache ! », Courrier international, traduction du Asia Times Online, ISSN 1154-516X).
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- Principaux événements en Inde.
- Olivia, « », sur indiablognote.com.
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L'Inde dans la littérature
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3 ouvrages en rapport avec l'Inde
- Les Sarcophages du 6e Continent - Tome 1 (Blake et Mortimer, 01/01/2003)
- Sur les Terres Truquées (Valérian, 01/01/1977)
- Le Lotus Bleu (Tintin (Les aventures de Tintin), 04/05/1993)
L'Inde est composé de 139682 localités1 sur 36 entités
Répartition des entités géographiques : état, région
région
état
Exemples de 10 personnages en rapport avec l'Inde
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