Bursa, Turquie
Statistiques
Localisation
Bursa : descriptif
- Bursa
Bursa (prononcé en turc ['bursa]), parfois Brousse (ou Pruse) en français, du grec ancien Προῦσα / proūsa, est une ville du nord-ouest de l'Anatolie en Turquie, capitale de la province du même nom
Bursa fut la seconde capitale de l'Empire ottoman, de 1326 à 1366. Avec une population de 3 233 767 habitants en 2023, il s'agit de nos jours de la quatrième ville du pays ainsi qu'un important centre industriel (usines FIAT-Tofaş et OYAK-Renault) et culturel. La ville est située sur le versant nord-ouest des montagnes dominées par l'Uludağ, montagne connue par les géographes comme l'Olympe de Bithynie, au sud de la région de Marmara
Elle est bordée par la province de Yalova et la mer de Marmara au nord, les provinces de Kocaeli et Sakarya au nord-est, la province de Bilecik à l'est et les provinces de Kütahya et Balıkesir au sud. La ville est surnommée Yeşil Bursa, « Brousse la verte », en référence aux nombreux parcs et espaces verts qui jalonnent l'agglomération ainsi qu'aux forêts qui couvrent les environs
La ville est au pied du massif du Mont Uludağ, réputé pour ses stations de sports d'hiver
Son patrimoine historique comporte les mausolées des premiers membres de la dynastie ottomane et les nombreux édifices construits pendant cette période marquent encore la ville de leur empreinte
La ville, située au centre d'une région fertile connue pour son thermalisme, possède de nombreux musées, notamment un riche musée archéologique. Karagöz et Hacivat, les deux personnages du théâtre d'ombres, sont nés et enterrés à Bursa
La ville est célèbre pour ses spécialités gastronomiques, notamment les châtaignes et les pêches ainsi que l'İskender Kebap
À proximité de la ville se trouvent le district d'İznik, l'antique Nicée, connue pour son histoire et ses édifices majeurs
Bursa est le siège de l'Université Uludağ et sa population possède l'un des plus hauts niveaux d'études du pays
La ville est un pôle d'attraction traditionnel des réfugiés des Balkans, arrivés par vagues successives jusqu'à une période récente
En 1991, la ville était récompensée du Prix de l'Europe.
Géographie
Topographie
Démographie
Lors de la conquête par le sultan Orhan, le , la ville ne comptait que 2 000 foyers.
Bursa comptait 45 000 habitants en 1487 et, selon une estimation, environ 65 000 en 1573-1574.
En 1848, le voyageur historien Baptistin Poujoulat écrit dans Récits et souvenirs d'un voyage en Orient que la ville compte 90 000 Turcs, 5 000 Arméniens et 5 000 Grecs.
- « Bursa in numbers. » sur Bursan Metropolitan Municipality.
- Salma Khadra Jayyusi, Renata Holod, Attilio Petruccioli et André Raymond, « The city in the Islamic world, Volume 1 », p. 362.
- Gilles Veinstein, compte-rendu de « Suraiya Faroqhi, Towns and Townsmen of Ottoman Anatolia. Trade, Crafts and Food Production in an Urban Setting (1520-1650) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1988, vol. 43, n° 2, p. 521.
- Baptistin Poujoulat, Récits et souvenirs d'un voyage en Orient, Tours : A. Mame, 1848, lire en ligne).
Histoire
Fondation et étymologie
Le site est tout d'abord connu sous le nom de Kios (en grec, ou Cius en latin) quand il est cédé par Philippe V de Macédoine au roi de Bithynie, , en -202 pour son aide contre Pergame et Héraclée du Pont (la moderne Karadeniz Ereğli). Le roi lui donne alors son nom : Pruse, en latin Prusa ad Olympum (Pruse de l'Olympe).
Capitale de l'Empire ottoman
La ville voit son importance grandir car elle est située à l'extrémité occidentale de la route de la soie. Elle appartient à un Empire byzantin en plein déclin quand elle est conquise en 1326 par le sultan Orhan. Elle devient alors la capitale du nouvel empire et des premiers sultans ottomans de jusqu’en , lorsque son fils la remplace par Andrinople. Son statut de capitale lui vaut de voir érigés de nombreux bâtiments, dont une école de théologie qui attire de nombreux étudiants en provenance de tout le Moyen-Orient, école qui se maintiendra sur place après la perte du rang de capitale.
La ville perd progressivement de son influence quand les villes de Didymotique et d'Andrinople sont conquises par les Ottomans en . Mais Brousse demeure une ville appréciée des sultans qui y développent l'art ottoman, la ville restant un important centre administratif et commercial.
En , à la suite de la bataille d'Ankara, Brousse, alors sous contrôle du sultan ottoman , est mise à sac par Tamerlan, puis à nouveau, après un siège de 34 jours, par le bey karamanide .
Le commerce de la soie
Sous la domination ottomane, la ville est le centre de production de soieries royales, facilitée par la culture du mûrier aux alentours du Nilufer. En plus d'une sériciculture locale de grande ampleur, on y importe de la soie naturelle principalement en provenance d'Iran (via Tabriz et Trébizonde) et parfois de Chine. Elle est alors le centre de confection de caftans, la longue tunique traditionnelle, ainsi que celui des coussins, de la broderie et d'autre soieries ornant les palais impériaux jusqu'au siècle. La ville est aussi le centre de production de couteaux et de carrosses.
Aujourd'hui encore, la ville reste un éminent centre de production de soie naturelle, avec un million de mètres de tissu par an. En dehors de l'industrie textile, la ville a au fil du temps développé des industries variées, comme la coutellerie et l'industrie automobile (Renault, FIAT et Peugeot y sont présents).
Les grands tremblements de terre
Comme la majeure partie du pays, Bursa est située sur une faille sismique. Partiellement détruite par des tremblements de terre mêlés à des incendies importants, elle fut reconstruite à chaque fois, notamment après les deux séismes de 1855 et 1905. Après celui de 1855, qui détruisit presque toute la ville, c'est à l'architecte français Léon Parvillée que le gouvernement ottoman fit appel pour restaurer les monuments endommagés. Quant aux habitations, peu d'entre elles antérieures à ces catastrophes sont encore debout.
Fin de l'époque ottomane
À l'époque des tanzimats, l'Empire ottoman entreprend de grandes réformes afin de se moderniser : la province ottomane de Hüdavendigâr, dont Bursa est la capitale,, est l'une des premières après Istanbul où des plans urbanistiques modernes sont mis en œuvre. En 1864, la province devient le vilayet de Hüdavendigâr.
Ahmed Vefik Pacha, envoyé à Brousse en tant qu'inspecteur régional des provinces de l'ouest de l'Anatolie (Anadolu sağ kol ciheti müfettişi) entre et , s'attelle à la mise en œuvre des réformes. Homme de lettres et diplomate, ancien ambassadeur à Téhéran de 1851 à 1854) et à Paris de 1860 à 1861, il avait déjà œuvré à Constantinople, en tant que ministre des evkâf (Evkaf Nezareti), à la restauration de la mosquée Süleymaniye en 1861. Passionné de théâtre (il traduit Molière en turc), il fait construire à Brousse un des premiers théâtres de l'empire hors de la capitale,.
Le premier plan d'urbanisme moderne, confié à Karl Lörcher en 1924, n'a jamais été mis en application,.
Dans ses carnets de voyage, Edmond Dutemple affirme que les aristocraties grecque et arménienne y résident en villégiature.
À la fin de la guerre d'indépendance turque, Mustafa Kemal Atatürk séjourne à Bursa avec son gouvernement et son état-major pour superviser les dernières opérations de la guerre contre la Grèce et les négociations avec les puissances occidentales. C'est à Bursa qu'il décide l'abolition du califat.
Bursa à l'époque contemporaine
En , la ville reçoit le Prix de l'Europe.
- Marthe Bernus-Taylor, « Le décor du « Complexe Vert » à Bursa, reflet de l’art timouride », Cahiers d'Asie centrale, 1997, p. 251-266.
- Xavier de Planhol, « Études récentes en Turquie », Annales de Géographie, 1963, t. 72, n°392. p. 496.
- Edmond Dutemple, « En Turquie d'Asie: notes de voyage en Anatolie », Charpentier, 1883, p. 58.
- Albert Gabriel, « Une capitale turque, Brousse », Paris, 1958, p. 81.
- « L'Habitat traditionnel dans les pays musulmans autour de la Méditerranée. », volume 1 d'Études urbaines, Institut français d'archéologie orientale, 1991.
- Daniel Panzac, analyse bibliographique de « Justin McCarthy : Muslims and Minorities, The population of Ottoman Anatolia and the End of the Empire », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1985, vol. 39, n° 1, p. 236.
- « 1ère Capitale Bursa : Bursa, première capitale de L’empire ottoman - la province Hudavendigar des Ottomans. », sur le site du ministère de la Culture et du Tourisme de la république de Turquie.
- Jean-Louis Bacqué-Grammont et Hâmit Batu, « L'Empire Ottoman, la République de Turquie et la France », Institut français d'études anatoliennes, 1986, p. 99.
- Robert Mantran (dir.), Histoire de l'Empire ottoman, Fayard, 1989, p. 491.
- Anamur Hasan, « La structure socio-culturelle de l'Empire ottoman au XIXe siècle et les traductions de cette époque », Romantisme, 2006/1 (n° 131), p. 7-7
- « Cultures et milieux urbanistiques dans le Sud de la Méditerranée. », volume 2 - analyse par pays, Ministère des Affaires Étrangères - ISTED - PRUD, p. 16
- « Steps taken on the way to planned urbanization. » sur Bursan Metropolitan Municipality.
- Andrew Mango, Ataturk, ed. John Muray, 1999[1]
- « Villes lauréates du Prix de l’Europe (1955-2011). » sur le site de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
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Bursa dans la littérature
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675 localités dans Bursa
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