Sibiu, Roumanie

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Sibiu

Sibiu (/siˈbiw/ ; en allemand : Hermannstadt ; en hongrois : Nagyszeben /ˈnɒcsɛbɛn/ ; plus rarement Sabinia en latin, et historiquement en français Sébeste ou Ceben) rappelant le nom des montagnes proches : Cibin, est le chef-lieu du județ de Sibiu et, avec une population de 147 245 habitants (2011) est une des plus grandes villes transylvaines

Elle est traversée par la petite rivière Cibin, affluent de la rivière Olt, elle-même affluent du Danube. Fondée par des colons allemands au XIIe siècle, elle fut le centre culturel traditionnel des Saxons (ainsi qu'il est d'usage d'appeler les Allemands de Transylvanie) et demeura presque exclusivement allemande jusqu'au milieu du XIXe siècle ; ensuite, l'exode rural la peupla peu à peu de Roumains, jusqu'à devenir à majorité roumaine dans les années 1930

Comme toute la Roumanie, à laquelle elle est rattachée depuis le 1er décembre 1918, Sibiu a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989, mais connaît à nouveau la démocratie depuis 1990. Aujourd'hui, en particulier après l'exode massif des Saxons vers l'Allemagne, la ville est roumaine en très grande majorité (plus de 95 %)

Cependant, Klaus Iohannis, actuel président de la Roumanie et d'origine allemande, a été maire de la ville de 2000 à 2014, élu à de larges majorités sous l'étiquette du Forum démocratique des Allemands de Roumanie (FGDR). La ville a une bonne santé économique

Le taux de chômage y est relativement bas, et la ville a su attirer de nombreux investisseurs étrangers, surtout allemands et autrichiens

Sibiu est une plaque tournante logistique, vers où convergent les principales voies de communication de Transylvanie ; de plus, la ville est desservie par un aéroport international (SBZ), avec des liaisons quotidiennes avec Bucarest, l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne. Préservée autant des ravages de la guerre que des plans d’urbanisme de l'ère Ceaușescu, elle a conservé des époques gothique, Renaissance et baroque nombre de monuments de l'architecture religieuse, civile et militaire, ainsi qu'une multitude de demeures anciennes

Sa désignation comme Capitale européenne de la culture pour l'an 2007, conjointement avec Luxembourg, a incité la municipalité à mener une campagne de restauration et d'embellissement de grande ampleur

Ses monuments, alliés à la richesse de ses musées (particulièrement la pinacothèque Brukenthal) et aux attraits de la région environnante, font de cette ville un centre touristique de premier ordre. La vieille ville de Sibiu a été classée comme le « 8e endroit le plus idyllique d'Europe à vivre » par le magazine américain Forbes en 2008.

Histoire

Faits internationaux

  • 1671 : à côté de Sibiu on découvre le gaz méthane
  • 1782 : le chimiste Franz Joseph Müller découvre le tellure
  • 1795 : le plus ancien paratonnerre du sud-est de l'Europe est installé à Cisnădie (Heltau en allemand), à une dizaine de km de Sibiu
  • 1797 : Samuel Hahnemann crée le premier laboratoire d'homéopathie du monde
  • 1852 : Telegraful român  paraît pour la première fois ; il est aujourd'hui le plus ancien journal du sud-est de l'Europe
  • 1896 : les premières lignes de courant électrique de cette partie de l'Europe.
  • 1945 : déportation en Russie de la majeure partie de la population d'origine allemande.
  • 2007: Sibiu accueille le Conférence des Églises européennes (KEK) et du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE, catholique) ; pour la première fois, ce Rassemblement a lieu en terre de tradition orthodoxe. Signe de contribution à la construction européenne, il y a été décidé de réserver la période du au pour célébrer un Temps pour la Création.
  • 2014 : Sibiu accueille le Congrès Européen de Go, réunissant les meilleurs joueurs de nationalités européennes ainsi que des joueurs professionnels.

Faits roumains

  • 1292 : premier hôpital de la Roumanie actuelle
  • 1380 : première attestation d'une école en Roumanie actuelle
  • 1494 : on ouvre la première pharmacie de Roumanie
  • 1534 : premier moulin à papier de Roumanie
  • 1544 : premier livre en langue roumaine édité à Sibiu en 1544
  • 1817 : ouverture du musée Brukenthal, le premier de Roumanie actuelle
  • 1859 : premier pont en fer de la Roumanie actuelle
  • 1875 : première fabrique de voitures de Transylvanie
  • 1895 : ouverture du musée d'Histoire naturelle
  • 1896 : premières centrales électriques de la Roumanie actuelle
  • 1928 : ouverture du premier jardin zoologique de Roumanie
  • 1904 : Sibiu est la 2e ville d'Europe à introduire l'omnibus - un ancêtre des trolleys.
  • 1989 : Sibiu est la 2e ville de Roumanie à s'opposer au communisme
  • 2007 : Capitale européenne de la culture
Gravure représentant Sibiu (Hermanstatt) vers 1630.

Les premiers colons allemands atteignirent la région en 1143 ; ils s’établirent sur la colline dominant la rivière Cibin, l’actuelle ville haute. La première attestation écrite d’une implantation humaine se trouve sur un document du Vatican (une charte de 1191 du pape Célestin III), sous le nom latin de praepositum Cibiniensem ; un prieuré fut fondé, et le nom latin de Villa Hermanni est attesté à partir de 1223.

En 1241, la ville fut détruite lors de l’invasion mongole, mais s’en rétablit promptement. Au Transylvanie, voire sans doute la plus importante, car en plus d’être un centre commercial, administratif et ecclésiastique, elle possédait aussi les fortifications les plus étendues de toute la Transylvanie.

Face à la menace turque, la ville fit élever trois enceintes de murailles (qui ont été partiellement conservées jusqu’à aujourd’hui), avec des dizaines de tours et plusieurs grandes portes. À plusieurs reprises, Hermannstadt fut assiégée par les Turcs, mais résista ; jamais les Turcs ne parvinrent à s’emparer de la ville, ce qui lui valut le surnom de « bastion de la Chrétienté ».

Cependant, les armées, de passage ou assiégeant la ville, ne laissaient de ravager les terres environnantes. Une unique fois seulement, le souverain hongrois de Transylvanie, Gabriel Báthory, réussit, usant de stratagème, à occuper la ville, à la piller, et à reléguer hors des murailles tous les habitants allemands.

Dans les années 1830, l'homme politique français Charles Lemercier de Longpré, qui visita l'Europe centrale, écrira à propos de la ville : « Hermanstadt occupe une position gracieuse sur la pente d'un coteau… Percée de rues fort larges, ornée d'une place vaste et presque régulière et d'une promenade bien ombragée, Hermanstadt serait classée parmi les jolies villes si ses rues étaient mieux pavées et si l'alignement en était entendu. Cette ville possède un théâtre, une bibliothèque assez nombreuse et dans laquelle on s'est attaché à réunir tous les ouvrages relatifs aux controverses religieuses de l'Allemagne, et un musée où l'on trouve quelques tableaux médiocres de maîtres connus et quelques très bons ouvrages de peintres à peu près ignorés… ». La ville renferme également deux écoles destinées aux fils des militaires de grades inférieurs, et « une maison d'orphelins fondée par , dans laquelle quatre cents enfants des deux sexes sont très convenablement élevés ».

Hermannstadt était le centre politique des Saxons transylvains et siège de la Universitas Saxonum, façon de parlement transylvanien, lequel jusqu’en 1878 se chargea de défendre les intérêts des Saxons de Transylvanie et constituait le symbole de leur unité et de leur indépendance politiques.

La ville intra-muros fut purement allemande jusqu’à la première décennie du Autriche-Hongrie que les anciennes lois, selon lesquelles il était interdit à d’autres nationalités de s’établir dans la cité, furent abolies. Au XVIIIe siècle, Hermannstadt pouvait s’enorgueillir d’être, parmi les villes d’Europe raccordées au système postal, celle située le plus à l'Est.

À l’issue de la Première Guerre mondiale, la ville majoritairement peuplée d’Allemands et ayant été durant de longs siècles sous tutelle politique hongroise ou autrichienne, fut incorporée en 1920 à la Roumanie par le traité de Trianon. La ville garda néanmoins son caractère allemand et multiculturel. Dans le courant de la décennie 1930 les Saxons transylvains perdirent la majorité absolue dans leur métropole.

Contrairement aux autres chefs-lieux de județe, Sibiu ne verra pas sous le régime de Nicolae Ceaușescu son centre ancien démoli pour être remplacé par les barres d'immeubles impersonnels en béton de l'architecte Cezar Lăzărescu et de ses émules. En effet, le dirigeant local n'avait rien à prouver au dictateur communiste : c'était son propre fils, Nicu Ceaușescu.

Après le rétablissement de la démocratie et l'ouverture des frontières, Sibiu retrouva ses liens traditionnels avec l'Europe centrale et connut un développement qui s'accéléra d'autant plus facilement après 2007 (intégration dans l'Union européenne).

  1. Charles Lemercier de Longpré, baron d'Haussez, Alpes et Danube ou voyages en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie, volume 2, Paris, Ambroise Dupont, 1837, lire en ligne).

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Sibiu dans la littérature

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191 localités dans Sibiu

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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