Roumanie - România

Flag Roumanie

Statistiques

Le pays comporte actuellement 13 983i entités, dont 1 048i de niveau ville (7 %) et 12 935i entités moins importantes, ce qui représente 1 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.

Le pays couvre actuellement moins de 1 % de la surface des pays repris sur ce site.

RégionsRécurence
RégionsRécurence
Alba000720 720 localités
Valcea000615 615 localités
Arges000597 597 localités
Mures000524 524 localités
Bacau000513 513 localités
Buzau000490 490 localités
Hunedoara000488 488 localités
Prahova000479 479 localités
Vaslui000469 469 localités
Bihor000462 462 localités
Cluj000443 443 localités
Gorj000440 440 localités
Iasi000430 430 localités
Suceava000416 416 localités
Olt000394 394 localités
Dolj000389 389 localités
Dambovita000384 384 localités
Mehedinti000366 366 localités
Neamt000365 365 localités
Botosani000351 351 localités
Vrancea000348 348 localités
Timis000325 325 localités
Caras-Severin000311 311 localités
Salaj000289 289 localités
Arad000284 284 localités
Harghita000266 266 localités
Bistrita-Nasaud000254 254 localités
Maramures000248 248 localités
Teleorman000245 245 localités
Satu Mare000240 240 localités
Constanta000215 215 localités
Sibiu000191 191 localités
Galati000185 185 localités
Calarasi000185 185 localités
Giurgiu000177 177 localités
Brasov000173 173 localités
Braila000144 144 localités
Tulcea000141 141 localités
Ialomita000141 141 localités
Covasna000131 131 localités
Ilfov000106 106 localités
Bucuresti000048 48 localités

Roumanie : descriptif

Informations de Wikipedia
Roumanie

La Roumanie (en roumain : România) est un pays de l'est de l'Europe, partagé entre Europe centrale, orientale et du Sud-Est

C’est le sixième pays le plus peuplé de l'Union européenne et le douzième pays le plus grand pour sa superficie totale

La géographie du pays est structurée par les Carpates, le Danube et le littoral de la mer Noire

La Roumanie a comme pays frontaliers la Hongrie, l'Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie et la Serbie. Une forte majorité de la population s'identifie comme roumaine sur le plan ethnique (89 %) et de tradition chrétienne orthodoxe (81 %) ; 11 % des habitants déclarent appartenir à des minorités ethniques et 19 % à des confessions minoritaires ou être sans religion. L'État roumain moderne émerge au milieu du XIXe siècle, mais l'histoire des Roumains est bien plus ancienne

Leur langue est romane et leurs origines se déclinent depuis les Thraco-Romains, à travers la Mésie (province romaine danubienne), la Dacie (pays des Thraces du Nord, conquis par l'empereur romain Trajan en 106), la Dacie aurélienne dans l'Empire romain d'Orient (dont les Roumains ont hérité leur tradition religieuse, majoritairement chrétienne orthodoxe), les principautés médiévales de Transylvanie, Valachie et Moldavie et enfin le « vieux royaume » roumain issu de l'union des « principautés danubiennes ». À l'époque moderne l'influence du romantisme, avec ses idéaux d'émancipation culturelle et de progrès manifestés par le drapeau roumain et l'hymne, inspire toute une série de révoltes et révolutions (transylvaine en 1784, moldave et valaque en 1821, roumaine globale en 1848, anti-totalitaire en 1945-1960 et en 1989). La monarchie constitutionnelle du XIXe siècle a évolué en démocratie parlementaire entre 1918 et 1938, puis un régime autocratique s'est installé, suivi par deux totalitarismes : fascisme des années 1940, et communisme de type soviétique dans la seconde moitié du XXe siècle, jusqu'en 1989 (chute de la dictature communiste d'une durée de 45 ans, et instauration d'une démocratie semi-présidentielle). Après une croissance économique rapide au début des années 2000, l'économie roumaine s'est principalement tournée vers les services, la production et l'exportation d'automobiles et d'énergie, avec des entreprises comme Dacia et Petrom

Le pays est membre de l'OTAN depuis 2004 et de l'Union européenne depuis le 1er janvier 2007.

Géographie

Les Carpates, le Danube et la mer Noire sont les structures majeures de la géographie physique. La Roumanie est à la européen par son territoire de 237 499 eaux territoriales et contiguës en mer Noire (soit un total de 247 338 sous souveraineté) et 30 100 de zone économique exclusive. Ce territoire, dont 120 345 Roumanie d'avant 1913 (120 732 Empire austro-hongrois (676 615 Empire russe puis de l'URSS et de ses États-successeurs : de cette pression découle une controverse identitaire concernant les Moldaves et un litige territorial et maritime avec l'Ukraine. Concernant l'extrémité orientale de leur frontière commune, c'est la Cour internationale de justice de La Haye qui, le , a départagé la Roumanie et l'Ukraine dans le conflit qui les opposait autour du bras danubien de Chilia et du plateau continental maritime : il s'agit de territoires occupés par l'URSS en 1948, après le traité de paix de Paris de 1947. Le jugement de la cour n'a accordé à l'Ukraine que 2 500 île des Serpents. Ainsi, à l'exception de la décolonisation occidentale, la Roumanie est un des rares pays européens à avoir perdu des territoires après les traités de paix consécutifs à la Seconde Guerre mondiale.

S'il arrive parfois que des partis nationalistes agitent le passé roumain de ces régions, la Roumanie n'a aucune revendication territoriale et a reconnu par des traités avec ses voisins toutes ses frontières, à l'exception du golfe de Musura à l'embouchure du bras de Chilia des bouches du Danube dont le partage n'a pas été fixé par la décision de la Cour internationale de justice de 2009 fixant les limites de la zone économique exclusive roumaine en mer Noire.

Topographie et hydrographie

Carte topographique de la Roumanie

Située dans la partie orientale de la chaîne des Carpates et au nord-est des Balkans, la Roumanie occupe la plus grande partie du bassin inférieur du Danube et les régions montagneuses du bassin moyen du même fleuve. Le pays s'étage autour de la ligne de partage des eaux entre le bassin versant du moyen-Danube et celui du bas-Danube. Le bassin central transylvain est séparé de la Moldavie à l'est par les Carpates orientales et de la plaine de Valachie au sud par les Alpes de Transylvanie. La Roumanie borde à l'est la mer Noire où elle possède 30 100 zone économique exclusive qui pourraient receler cent milliards de mètres cubes de gaz, dont 24 milles nautiques de zone contiguë et 12 milles nautiques de mer territoriale. Cet accès sur la mer Noire permet au pays d'avoir des relations maritimes avec les princaux ports de la mer Méditerranée toute proche. Les pays voisins sont la Bulgarie au sud, la Serbie à l'ouest-sud-ouest, la Hongrie à l'ouest-nord-ouest, l'Ukraine au nord et à l'est et la république de Moldavie (autre pays à majorité roumanophone qui ne fait plus partie de la Roumanie depuis 1940) à l'est-nord-est.

Géologie et pédologie

Géologie de la Roumanie et de ses voisins

La position de la Roumanie aux confins des boucliers pannonique, mésique et scythique détermine sa structure géologique articulée autour de l'orogenèse alpine, dont les Carpates sont un prolongement, et dont la boucle sud-est est souvent l'épicentre de séismes. À l'intérieur de cette boucle, le plateau transylvain est surélevé (altitude moyenne 220 plaines moldave et valaque. La première est vallonnée par une érosion accentuée au Messinien, alors que le niveau hydrologique de base était très bas et que les cours d'eau ont profondément entaillé le substrat. Ultérieurement, le fond de ces entailles a été en partie comblé. La seconde, comblée plus généreusement au Cénozoïque par les alluvions fluviatiles du Danube, est plus plate. Les roches les plus anciennes, d'âge hercynien, affleurent au sud-est, en Dobroudja. Au Néozoïque des sédiments récents, continentaux, voire éoliens, se sont déposés sur les alluvions fluviatiles et sur les plateaux, avant d'être remaniés par la fonte post-würmienne. La plaine valaque est fréquemment recouverte de dépôts de lœss.

De forts séismes cycliques supérieurs à 7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter ont pour épicentre la région de Vrancea (à raison de deux ou trois fois par siècle) et, compte tenu de l'architecture de certaines constructions, causent de lourds dégâts et des victimes, surtout dans le Sud et le Nord-Est du pays sur l'axe Bucarest-Iași. Les tremblements de terre précédents de 1908 (), 1940 () et de 1977 (4 mars) ont eu des effets en Bulgarie, république de Moldavie et Ukraine. Parmi les plus forts tremblements de terre connus on compte ceux de 1620, 1681, 1701, 1738, 1790 (entre 7 et 8 degrés sur l'échelle de Richter), 1802 (7,9 degrés), 1829 (7,3), 1838 (7,5), 1894 (7,0), 1908 (7,1), 1940 (7,7), 1977 (7,4), 1986 (7,1), le dernier a produit des dommages et fait des victimes en particulier en Moldavie, où des bâtiments se sont effondrés à Chișinău. Les tremblements de terre de moins de 7 degrés sont les plus fréquents mais n'ont causé ni dommages importants ni blessés ces dernières années : en 1990 (6,9 et la réplique 6,4), en 2004 (6,0), en 2009 (5,5 et 5,8) et en 2013 (5,5).

Météorologie et climat

Le climat de la Roumanie selon la classification Köppen et selon Clima României, éd. de l'Académie roumaine, Bucarest 2008.

La position de la Roumanie lui confère un climat continental, plus accentué en Valachie et en Moldavie, plus modéré en Transylvanie et en Dobroudja, où respectivement l'abri des Carpates et l'influence de la mer Noire tempèrent les contrastes. Des hivers longs et parfois sévères (de décembre au début mars), des étés chauds (juin à début septembre), et un automne prolongé (septembre à novembre) sont les saisons principales, avec une transition rapide entre le printemps et l'été. À Bucarest, la température minimale en janvier est généralement de −5 événements météorologiques exceptionnels ont marqué la géographie et le climat dans le passé.

Ressources naturelles et sols

La mine de sel de Turda

La Roumanie possède plusieurs sortes de ressources naturelles :

  • pétrole ;
  • gaz naturel ;
  • gaz de schiste ;
  • or ;
  • charbon ;
  • minerai de fer ;
  • sel ;
  • terres arables ;
  • ressources hydrauliques.

L'occupation des sols est répartie comme suit :

  • terres arables : 41 % ;
  • terres irriguées : 31 020 km2 (en 1993) ;
  • pâturages permanents : 21 % ;
  • forêts et zones boisées : 29 % ;
  • zones humides : 4 % (en 1993) ;
  • haute montagne (au-delà de 2 000 m) : 2 %.

Environnement

En 2019, La Roumanie avait un score moyen de l'indice d'intégrité du paysage forestier de 5,95, le classant .

Le pays perd intégralement ses forêts intactes (paysage « naturel » considéré comme à la fois non artificiellement morcelé et non dégradé) au cours des années 2000 et 2010.

Biodiversité

Concernant les principales formations végétales, forêts de conifères (sapins et mélèzes en particulier) et de feuillus (où dominent les chênes et les hêtres) s'étagent autour des Carpates mais régressent en raison de la déforestation depuis que Romsilva (l'office national des forêts roumain) a été privatisée et a mis en lotissement de nombreuses parcelles ; en plaine on trouve les prairies (dans la moitié nord-ouest du pays, plus humide et vallonnée) et les steppes (dans la moitié sud-est, plus sèche et plus plate), aujourd'hui exploitées de manière agro-industrielle par des entreprises privées souvent étrangères. Enfin le long du Danube, de ses principaux affluents et de la mer Noire, zones humides et milieux paraliques accueillent de nombreuses espèces d'oiseaux notamment dans le delta du Danube tels les pélican blanc et frisé, la cigogne blanche, le guêpier d'Europe, le rollier d'Europe, l'hirondelle de rivage, le héron pourpré, le crabier chevelu, parfois l'ibis falcinelle et bien d'autres.

Zones naturelles protégées
Réseau européen Natura 2000

Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.

En , la Roumanie comptait 606 sites dont :

  • 171 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de 38 748 km2 ;
  • 435 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de 46 498 km2 ;
  • la superficie totale est de 60 577 .
  1.  » [PDF], sur mae.ro.
  2. Mirel Bran, « Les rivières roumaines menacées par un », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  3. Marius Alexianu, Olivier Weller et Robin Brigand, « 3. Usages et enjeux actuels autour des sources salées de Moldavie précarpatique, Roumanie », dans Sel, eau, forêt. D’hier à aujourd’hui, Presses universitaires de Franche-Comté, , 49–72 ISBN , DOI 10.4000/books.pufc.25532, lire en ligne)
  4. ISSN 2041-1723, DOI 10.1038/s41467-020-19493-3)
  5. « Le monde des forêts sauvages recule rapidement », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. «  », sur European Environment Agency (consulté le )

Histoire

Les historiens distinguent quatre périodes dans l'histoire de la Roumanie :

  • l'Antiquité, dominée par la confrontation, puis la synthèse, entre les civilisations gète/dace et romaine, et par l'influence grecque sur le littoral ;
  • l'âge pastoral parfois aussi appelé « âge obscur » (obscur pour les historiens et objet de controverses entre eux, à cause de la pénurie de sources fiables), du christianisation, les invasions barbares et l'installation des Slaves, puis des Magyars, parmi les proto-Roumains ; cet âge pastoral où la population romanophone, alors appelée « valaque » vivait dispersée en « romanies populaires », correspond à l'Antiquité tardive et au haut Moyen Âge ;
  • la période voïvodale, du Transylvanie, de Moldavie et de Valachie ;
  • la période moderne, qui correspond à la renaissance culturelle roumaine et à l'histoire de la principauté, puis du royaume de Roumanie, enfin de la république communiste puis libérale.

Antiquité

La cité antique d'Orgame, en Dobrogée

L'histoire des populations dont sont issus les roumanophones est bien documentée depuis l'apparition des Thraces et des premiers Daces (Thraces du Nord), conquis par l'Empire romain, dont la domination va durer six siècles au sud du Danube et 150 ans au nord, d'où Rome s'est retirée au milieu du IIIe siècle.

Au Romains latinisent les Illyres, les Celtes, les Thraces vivant dans les Balkans. Du Empire gréco-romain d'Orient (dit « byzantin ») résiste contre les Goths, les Huns, les Avars et divers autres peuples germaniques et turcs. Les Latins et les Grecs subissent un processus de christianisation.

Âge pastoral

Les populations latinophones du bassin danubien et des Balkans, sujettes ou bien de l'Empire romain d'Orient (au sud du Danube) ou bien des royaumes « barbares » (au nord du Danube), n'auront pas d'État à elles avant 1186, date de la fondation du royaume des Bulgares et des Valaques par les dynasties Deleanu, Caloianu et Asen. Peuplé, selon Théophane le Confesseur, Georges Cédrène et Théophylacte Simocatta, de Bulgares, de Valaques et de Grecs, ce royaume situé à cheval sur les deux rives du bas-Danube ne dure que 63 ans avant d'être remplacé par des Tzarats bulgares (au sud du Danube) et par des banats roumains vassaux de la Hongrie (au nord du Danube).

Au Slaves s'installent parmi les Romans orientaux, et des cavaliers proto-Bulgares, tengristes, arrivent et fondent un royaume s'étendant sur l'ancienne Yougoslavie, et les actuelles Roumanie, Moldavie, Macédoine et Bulgarie. Ce royaume adopte la langue slavonne et le christianisme : c'est la première Bulgarie du Danube, mais au nord de l'Haemos (et de la « ligne Jireček ») la population autochtone est romanophone : ce sont les « Valaques. » En Europe, l'Empire byzantin ne garde que la Grèce et les côtes de la péninsule des Balkans.

Au empereur byzantin Basile II détruit le premier empire bulgare avec l'aide des cavaliers turcophones de la steppe. À ce moment, les Valaques roumanophones vivent en petites communautés pastorales éparpillées au milieu des Sklavinies slaves sur les deux rives du Danube sur les piémonts des Carpates et des Balkans : les valachies, dont les habitants transhument sur un vaste territoire, depuis les pays moraves jusqu'à la mer Noire et depuis la Podolie jusqu'en Morlaquie sur la mer Adriatique,, en Thessalie, en Acarnanie et dans les éparchies de Gortyne et de Mantinée.

Aux Danube, les finnois Magyars fondent la Hongrie et y assimilent les principautés et les cnézats slaves ainsi que les valachies romanes de la Transylvanie. Au sud du Danube, les romanophones participent à la fondation du royaume bulgaro-valaque, reconnu sous ce nom par la papauté et les puissances de l'époque. Au Empire byzantin est mis en pièces par la quatrième croisade, et les Occidentaux dits « Francs » qui en découlent, attaquent ensuite le royaume bulgaro-valaque, mais leur chef Baudouin de Flandre est tué.

En 1223, Mongols et les Tatars ravagent la région. En 1261, les Grecs reprennent Constantinople mais déjà les Turcs s'installent en Anatolie : dès lors, les populations orthodoxes sont prises entre les catholiques à l'ouest et les musulmans à l'est. Au nord du Danube, les Volochovènes sont vassaux de la Hongrie, de la principauté de Galicie-Volhynie ou des Tatars, et cohabitent avec des Iasses iranophones.

Concernant cet « âge pastoral », les deux Empires austro-hongrois et russe, confrontés au renaissance culturelle roumaine, se sont efforcés, par la méthode hypercritique, de réfuter les arguments des historiens roumains à propos de l'origine des roumanophones pour nier leur ancienneté dans les territoires dont ils revendiquaient l'autonomie ou l'union en un seul État : c'est le cas, entre autres, d'Eduard-Robert Rössler. Selon ce point de vue, il n'existait aucun locuteur des langues romanes orientales au nord du Danube durant l'antiquité tardive et le Haut Moyen Âge, et les valachies, équivalent romanophone des Sklavinies slaves, ne sont pour les historiens de ces empires (et de leurs États-successeurs) rien de plus que des exemptions de taxes accordées au rois de Hongrie ou de Galicie-Volhynie à leurs nobles pour défricher des terres royales avec des ouvriers agricoles valaques importés des Balkans.

Comme de son côté, l'historiographie bulgaro-yougoslave postule que les locuteurs des langues romanes orientales sont apparus exclusivement au nord du Danube et ne sont venus dans les Balkans que tardivement après les Slaves et en très petit nombre, l'incompatibilité de ces deux thèses largement diffusées par les sources secondaires crée l'illusion historiographique et cartographique d'une disparition totale des langues romanes orientales durant mille ans, suivie d'une réapparition inexpliquée tardive. Dans cette perspective, les territoires où l'on parlait ces langues apparaissent comme de simples parties des États voisins, ne figurant, même en pointillé, ni les romanophones, ni les principautés autonomes de Moldavie, Transylvanie et Valachie. Des historiens roumains comme Gheorghe I. Brătianu ont rebondi sur ce paradoxe pour qualifier les Roumains d'« énigme et miracle historique ».

Période voïvodale

Vlad Țepeș, voïvode de Valachie, qui a bien involontairement offert son surnom de « Dracula » à Bram Stoker et à ses successeurs, pour en revêtir le fameux personnage de comte vampire.
Château de Bran dit « de Dracula » (en fait, des saxons de Transylvanie et des Habsbourg).
Statue du Étienne le Grand, voïvode de Moldavie au XVe siècle.

La fusion et l'indépendance des banats nord-danubiens donne au Moldavie et Valachie.

Au noblesse roumaine, d'origine en partie coumane, fonde au nord du Danube les principautés roumaines de Moldavie et Valachie, qui seront vassales des Turcs mais garderont leur autonomie jusqu'en 1878. Il existait cependant des comptoirs italiens sur la mer Noire et le Danube, et la Transylvanie est alors une principauté vassale de la Hongrie, où la noblesse devient progressivement hongroise.

Au turque remplace la hongroise en Transylvanie. Apparition du servage. Développement du protestantisme aux dépens du catholicisme, les Roumains restant toutefois orthodoxes à 80 %.

 (le Brave), en 1600, régnait sur la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie (représentation du XIXe siècle par Mişu Popp).

Au autrichienne remplace la turque en Transylvanie. Une partie des orthodoxes de la Transylvanie accepte l'autorité de Rome : ce sont les uniates ou gréco-catholiques.

Au humaniste, le servage est aboli en 1714 en Moldavie et Valachie, et des « droits égaux » sont revendiqués en Transylvanie en 1783 (Supplex libellus valachorum) qui débouche sur la révolution transylvaine de 1784 et sur la renaissance culturelle roumaine. L'empire d'Autriche annexe en 1775 le nord-ouest de la Moldavie, qu'il nomme Bucovine.

Au Empire russe annexe (traité de Bucarest) une moitié est de la Moldavie (actuelle république de Moldavie) sous le nom de gouvernement de Moldavie-et-Bessarabie, peu après abrégé en Bessarabie. Révolutions républicaines en 1821 et 1848.

En 1856, à la suite de la défaite des Russes à la guerre de Crimée, la principauté de Moldavie récupère une partie de la Bessarabie du sud ou méridionale (aujourd’hui Boudjak, ou Bugeac en roumain) (traité de Paris de 1856). Le traité stipule que la Moldavie et la Valachie doivent être garanties collectivement par les sept puissances étrangères qui ont signé le traité de rétrocession de la Bessarabie du Sud ou méridionale à la Moldavie : durant 22 ans, le processus de « dé-moldavisation » s’interrompt dans cette région.

Au traité de Paris (1856) mettant un terme à la guerre de Crimée (1853-1856), l'Empire russe doit rendre à la principauté de Moldavie cette bande de territoire, et aussi à l'Empire ottoman les bouches du Danube et l'île des Serpents, qu'elle avait acquis au traité d'Andrinople (1829). Bien que ces territoires soient minimes en regard de l'étendue de l'Empire russe, leur perte fut ressentie comme une humiliation par les Russes car c'était la première fois depuis le .

C'est pour séparer l'Empire ottoman de la Russie et éviter ainsi de nouvelles guerres russo-turques que les négociateurs attribuent la Bessarabie méridionale à la Moldavie, qui l'organise en trois județe : Cahul, Bolhrad et Izmail.

Fondation en 1859 de la Petite Roumanie, par l'union entre la Moldavie occidentale et la Valachie.

Incorporation du grand-duché de Transylvanie au royaume de Hongrie en 1867, au sein de l'Autriche-Hongrie.

En 1878, à la suite de la guerre que Russes et Roumains ont menée ensemble contre l’Empire ottoman, la Russie récupère la Bessarabie du Sud ou méridionale (aujourd’hui Boudjak, ou Bugeac en roumain) (traité de Berlin de 1878) mais l’indépendance de la Roumanie est internationalement reconnue, sous le nom de royaume de Roumanie et aide l'actuelle troisième Bulgarie à gagner son indépendance contre l'Empire turc ottoman, en devenant le royaume de Bulgarie.

La Roumanie, qui n'était pas admise à participer aux négociations du congrès de Berlin, y est officieusement représentée par Victor Place, alors consul français à Iași, la métropole moldave. En compensation de la perte de la Bessarabie méridionale, elle reçoit, au-delà de la reconnaissance internationale de son indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman, un territoire de son littoral mais pris à celui-ci, moins fertile mais plus vaste que le territoire cédé à l’Empire russe, la Dobroudja du Nord avec les bouches du Danube et l'île des Serpents soit 15 908 kilomètres carrés.

Période moderne

Animation montrant l'évolution territoriale de l'État roumain (1859-2014) :
  • Territoires n'ayant jamais appartenu à l'État roumain
  • Territoires ayant appartenu à un moment ou un autre à l'État roumain ou ayant été administrés par celui-ci
  • État roumain
Royaume de Roumanie
Le château de Peleș, ancienne résidence des rois de Roumanie.
L'espace roumanophone en 1900 : l'État roumain n'en couvrait alors qu'environ la moitié.

Après quatre siècles d'autonomie sous l'influence ottomane, les principautés de Moldavie et Valachie fusionnent en 1859, à la suite de la défaite des Russes à la guerre de Crimée, pour former le Vieux Royaume de Roumanie, dont l'indépendance totale par rapport à l'Empire ottoman sera reconnue au congrès de Berlin en 1878 à la suite de la guerre d'indépendance menée avec les russes contre les Ottomans où la Roumanie perd à nouveau le Boudjak au profit de l’Empire russe mais acquiert les deux tiers de la Dobrogée (en roumain : Dobrogea, en bulgare : Dobroudja), la Bulgarie recevant le dernier tiers. Sous l'impulsion du Premier ministre Ion Brătianu, la Roumanie devient un royaume, étant couronné roi en . C'est le « Vieux Royaume ».

Lors de la première guerre balkanique, la Roumanie reste neutre, mais, lors de la deuxième guerre balkanique, elle attaque la Bulgarie et lui enlève la Dobroudja du Sud par le traité de Bucarest.

Le , la Roumanie déclare la guerre à la seule Autriche-Hongrie, mais par le jeu des alliances, l'Allemagne et la Turquie déclarent la guerre à la Roumanie. Celle-ci est défaite militairement en trois mois. L'armée allemande occupe Bucarest le 6 décembre. De leur côté, les Bulgares occupent la Dobrogée. La révolution russe prive la Roumanie du soutien de l'Empire russe, et la laisse dans une situation sans issue : le , elle doit conclure un armistice séparé avec les Empires centraux, le traité de Bucarest de 1918 l'amputant d'une partie de son territoire (notamment de la moitié sud de la Dobrogée, qui devient bulgare). En revanche, l'union, le , entre la Roumanie et la première république de Moldavie (proclamée le et indépendante le ) permet au royaume de Roumanie de sortir de sa défaite agrandi, mais ruiné et en proie à une épidémie de typhus. L’été 1917, pendant la révolution russe, la majorité de la population de Bessarabie (toutes ethnies confondues), élit des députés à un Parlement (le Sfatul Țării), qui déclare l’autonomie, puis l’indépendance de la Bessarabie sous le nom de République démocratique moldave. La première république de Moldavie est (proclamée le et est officiellement indépendante le ). La mission française Berthelot et des éléments de la 11e division roumaine sont appelés pour défendre l’indépendance contre les armées russes dissoutes, « blanches » ou « rouges » et contre les nombreux déserteurs qui se livraient au pillage. En mars 1918, face aux attaques des bolcheviks de la république soviétique d'Odessa qui revendique et tente d'envahir le pays, le Parlement moldave (Sfatul Țării), décide d'unir le pays au royaume de Roumanie par 86 voix contre 3 et 36 abstentions et l'union sera officielle le .

Le royaume de Roumanie reçoit, toutefois, l'aide logistique de l'Entente, et notamment de la France, par l'entremise de la mission Berthelot, et, le , il dénonce le traité et repart en guerre contre les Empires centraux, bénéficiant finalement de la victoire des Alliés.

Au printemps 1919, les Bolcheviks russes à l'est et le gouvernement communiste hongrois de Béla Kun à l'ouest, engagent les hostilités contre la Roumanie. Soutenues et encadrées par la mission Berthelot, les troupes roumaines, malgré quelques mutineries, repoussent les bolchéviks en Ukraine et pénètrent en Hongrie, où elles occupent bientôt Budapest, entraînant la fin du régime de Béla Kun.

L'entre-deux guerres

La défaite des Empires centraux et l'effondrement de l'Empire russe permettent à la Roumanie de voir sa population et sa superficie doubler par rapport à avant la guerre. La Bessarabie, auparavant russe, est occupée dès janvier 1918, et est annexée de fait. Le traité de Neuilly, le 27 novembre 1919, confirme le traité de Bucarest d'août 1913 qui concluait la seconde guerre Balkanique en retirant à la Bulgarie la Dobroudja du sud. Le traité de Saint-Germain du 10 décembre 1919 donne également à la Roumanie la Bucovine au nord, tandis que le traité du Trianon (4 juin 1920) lui attribue son plus gros gain territorial, la Transylvanie et le Banat, à l'ouest et au nord-ouest du pays.

La superficie de la Roumanie est donc passée de 137 177 km2 en 1913 à 295 049 km2 en 1920.

On parle désormais de la « Grande Roumanie », dont la population est de 18 657 000 habitants contre seulement 7 897 311 selon le recensement d'avant-guerre. Parmi cette population, selon le recensement de 1930, il y a 28,1 % d'habitants issus de minorités: 1,425 millions de Hongrois, 745 000 Allemands et 728 000 juifs, mais également des ukrainiens et des bulgares. Le statut de ces minorités est réglé par un traité imposé par la conférence de paix le 9 décembre 1919 à Alba Iulia, qui leur confère l'égalité des droits politiques.

La Roumanie se dote en 1921 de l'Agence Rador et votera très rapidement, de 1921 à 1923, de nombreuses réformes (vote des femmes, naturalisation des Roms et des réfugiés juifs, partage des grandes propriétés).

De 1923 à 1938, la Roumanie fonctionne selon un système de démocratie parlementaire.

Pour garantir sa position dans la région et se prémunir de toute nouvelle menace hongroise, la Roumanie constitue en 1920 la Petite Entente avec la Tchécoslovaquie et le royaume des Serbes, Croates et Slovènes (futur royaume de Yougoslavie). Cette alliance est renforcée par le soutien de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Italie. En 1926 vient s'ajouter un traité d'amitié avec Paris qui se veut ouvertement dirigé contre l'URSS.

La monarchie roumaine est cependant secouée de troubles dynastiques. En 1925, le prince héritier Carol ayant renoncé à ses droits à la couronne pour suivre sa maîtresse, son fils Michel est désigné comme futur roi et accède au trône deux ans plus tard, devenant (ou Mihai Ier), à l'âge de six ans.

La société roumaine demeure cependant assez inégalitaire, ce qui favorise l'apparition de mouvements visant à abolir l'ordre démocratique, tels que le Parti communiste de Roumanie (en 1922, déclaré illégal en 1924) et la Garde de fer nationaliste et antisémite (en 1927). La vie politique est marquée par une certaine instabilité, le Parti libéral de Ion I. C. Brătianu usant d'une loi électorale sur mesure pour contrer les progrès de l'opposition, menée par le Parti paysan de Iuliu Maniu. Il y a en Roumanie un net clivage entre d'un côté la paysannerie, majoritaire (79 % de ruraux), conservatrice mais modérée, très largement roumanophone et attachée à la petite propriété et à ses modes de production traditionnels, que le parti paysan entend représenter, et de l'autre côté les minorités (généralement de catégories sociales supérieures, à l'exception des Roms) et les citadins, minoritaires eux aussi, occidentalisés, très divers socialement, et dont les jeunes générations sont tentées soit par la social-démocratie laïque (opposée au conservatisme rural), soit par des idéologies radicales (marxisme athée ou nationalisme chrétien). En décembre 1928, le parti paysan obtient finalement une victoire électorale décisive et Iuliu Maniu devient chef du gouvernement. En 1930, avec son soutien et contre l'avis du conseil de régence, le père du roi revient en Roumanie et obtient l'abrogation de son acte d'abdication, devenant le roi Carol II, tandis que Michel redevient prince héritier : c'est le carlisme, qui combat la Garde de Fer par les armes.

Remportant ses premiers succès électoraux à partir de 1932, la Garde de fer, nationaliste, chrétienne intégriste et xénophobe, recrute surtout chez les jeunes, aussi bien en milieu rural que citadin. Elle s'organise en « nids » (copiés sur les « cellules » du PC) dont les membres sont des « Légionnaires », et multiplie les campagnes d'agitation. Le roi Carol II y répond par des arrestations et des emprisonnements parmi les « Légionnaires » (le nom officiel du mouvement est Légion de l'Archange Michel ; Garde de Fer est une déformation de « Zgarda de Fier » : la « Grille en fer », sobriquet populaire de son emblème représentant trois javelots verticaux disposés sur trois javelots horizontaux). En , des Légionnaires assassinent le Premier ministre Ion Duca, et se livrent à diverses violences, notamment contre des universitaires (la « légion » exige un numerus clausus contre les juifs dans les facultés), des francs-maçons et des journalistes démocrates. Le roi réplique en donnant à la gendarmerie l'ordre de tirer à vue sur les rassemblements légionnaires. La crise économique aidant, en 1937, la Garde de fer obtient 16 % des voix. Le , dans le but de désamorcer ce processus, le roi nomme Premier ministre le nationaliste xénophobe et antisémite Octavian Goga qui, durant son bref ministère (jusqu'au ), promulgue des lois raciales restreignant l'accès des juifs et autres minoritaires à l'université et à la citoyenneté roumaine.

La situation se détériore après l'Anschluss de . L'influence dans la région de l'Allemagne nazie ne cesse de progresser : le parti nazi de la minorité allemande, dirigé par Andreas Schmidt, et la Garde de Fer n'hésitent plus à commettre des pogroms et à assassiner en plein jour des universitaires, des parlementaires et des ministres réputés juifs, francs-maçons ou simplement partisans de l'ordre démocratique.

Carol II abolit alors ce qui restait de la démocratie parlementaire, et se dote des pleins pouvoirs (dictature « carliste ») en , puis, tout en cherchant à apaiser l'Allemagne par une garantie de livraison du pétrole roumain, signe avec la France et le Royaume-Uni, le , un accord garantissant les frontières et l'indépendance de la Roumanie. Le roi lance l'armée dans une véritable guerre civile contre les nazis et les « Légionnaires » de la Garde de fer, dont le fondateur, Corneliu Codreanu, est arrêté, emprisonné et fusillé sans jugement.

Carol II refuse de participer au dépeçage de la Tchécoslovaquie alors que l'Axe lui offrait la Marmatie du nord ou Ruthénie, et, lorsqu'en application du Pacte germano-soviétique, l'Allemagne nazie et l'URSS envahissent la Pologne, la Roumanie, neutre, garantit le droit d'asile aux membres du gouvernement et aux divisions polonaises en fuite. Le Service maritime roumain les transporte à Alexandrie où ces forces rejoignent les forces britanniques. Le , le Premier ministre Armand Călinescu qui avait décapité en la Garde de fer en arrêtant plusieurs de ses dirigeants, est assassiné par des « Légionnaires » aux ordres de Horia Sima, successeur de Codreanu. Armand Călinescu, francophile et anglophile tout comme le ministre des Affaires étrangères Grigore Gafencu, était soupçonné par l'Axe de vouloir engager la Roumanie dans la guerre aux côtés des Alliés. Le roi Carol II s'efforce de maintenir encore sa politique pendant quelques mois, mais la défaite militaire de la France et la situation très précaire de la Grande-Bretagne rendent très théoriques les assurances que ces deux pays avaient faites à la Roumanie.

Seconde Guerre mondiale et période fasciste

En 1938, le roi Carol II instaure sa dictature personnelle qui fait tirer sur les fascistes de la Garde de fer, juger et exécuter leur chef Corneliu Codreanu et qui combat également le Parti communiste. Au début de la Seconde Guerre mondiale ce roi anglophile fait garantir les frontières du royaume par le Royaume-Uni et la France. Par la mer Noire, grâce à la flotte du SMR et sous escorte de la marine de guerre, la Roumanie transfère le gouvernement polonais et des militaires à Alexandrie, où ils sont recueillis par les Britanniques. Allié avec Joseph Staline par le pacte germano-soviétique de 1939, Adolf Hitler considère donc la Roumanie, à juste titre, comme une puissance hostile.

À peine la France a-t-elle signé l'armistice, que l'URSS lance un ultimatum à la Roumanie le . Suivant le Pacte germano-soviétique, le gouvernement de Joseph Staline exige de l'ambassadeur roumain à Moscou, Gheorghe Davidescu, la cession de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord sous peine d'envahir la Roumanie, et l'ambassadeur allemand à Bucarest, von Killinger, conseille vivement à Carol II d'obtempérer. Le , l'URSS occupe la Bessarabie et la Bucovine du nord. La Roumanie est obligée de céder la Bessarabie et la Bucovine du Nord à l'URSS, la Transylvanie du Nord à la Hongrie et la Dobrogée méridionale à la Bulgarie. La Roumanie ne conserve que la moitié de son territoire de 1918. Les deux tiers de la Bessarabie et une parcelle de territoire ukrainien (appelée par les Roumains « Transnistrie » moins grande que la région de Transnistrie) forment alors la République socialiste soviétique moldave. La Bucovine du Nord, le raion de Herța, une partie de la Bessarabie du Nord et Bessarabie du Sud ou méridionale (le Boudjak) sont incorporés à l'Ukraine soviétique.

Pour éviter le sort de la Pologne voisine, rayée de la carte de l'Europe par l'Allemagne nazie et l'URSS, le , Carol II remplace ses ministres anglophiles et francophiles par le gouvernement d'Ion Gigurtu (Premier ministre du au ), qui déclare « adhérer loyalement à la politique de l'Allemagne nazie », et laisser Adolf Hitler arbitrer le conflit territorial entre la Roumanie et la Hongrie au sujet de la Transylvanie,. Gigurtu déclare à la radio : « La Roumanie doit consentir à des sacrifices territoriaux pour démontrer la fiabilité de son adhésion à l'Axe ». Le cabinet Gigurtu comprenait même un ministre de la Garde de Fer : son chef Horia Sima, successeur de Codreanu. Fin , lors d'une rencontre avec Hitler, Gigurtu approuve en effet « l'arbitrage » de Hitler,,, et la Roumanie, se soumettant au « Second arbitrage de Vienne », cède le la Transylvanie du nord au royaume de Hongrie, et, le , par les Accords de Craiova, rend la Dobroudja du Sud à la Bulgarie. Ces pertes territoriales représentent plus d'un tiers de la Grande Roumanie, mais Gigurtu estime que c'est le prix à payer pour ne pas subir le sort de la Pologne.

Mais ce « prix de la paix » précipite la chute du roi : la Garde de fer de Horia Sima et le général Ion Antonescu s'unissent pour un coup d'État qui aboutit à l'abdication et à l'exil de Carol II au profit de son fils de 19 ans , qui redevient donc roi. La Garde de fer et Antonescu établissent un régime totalitaire désigné du nom d’État national légionnaire qui va inéluctablement pencher du côté des forces de l'Axe et de leur politique. Une fois au pouvoir, la Garde de Fer renforce la législation antisémite promulguée par les gouvernements de Octavian Goga et Ion Gigurtu et met également en place une autre législation dirigée contre les commerçants et hommes d'affaires grecs et arméniens, qui sera surtout appliquée de façon que les fonctionnaires roumains puissent toucher de larges pots-de-vin. Les syndicats et les associations ont été interdits à la fin de l'année 1940. Le pouvoir réel appartient à l'ambassadeur nazi von Killinger. La Garde de fer organise des attentats, tue plusieurs ministres et intellectuels démocrates et s'en prend aux Juifs et aux Tsiganes. L'opinion n'est pas acquise au régime, des maquis se mettent en place, et le , officiellement à la demande de la Roumanie, les troupes allemandes franchissent la frontière roumaine. Quelques semaines plus tard, en , la Roumanie adhère à l'Axe. Quant aux effectifs de la Wehrmacht stationnés en Roumanie, ils seront bientôt plus de 500 000, qui contrôlent les voies de communication, les puits de pétrole, et se mettent à pied d'œuvre pour attaquer l'URSS. Lors de l', Antonescu engage la Roumanie aux côtés de l'Allemagne en pour récupérer la Bessarabie. Mais il ne se contente pas de cela : il fait occuper par l'armée roumaine la Transnistrie (une partie de la Podolie ukrainienne), s'y livre à des atrocités, et envoie l'armée roumaine au massacre à la bataille de Stalingrad. Un Conseil national de la résistance se forme entre les mouvements de partisans, les dirigeants des partis politiques démocrates interdits et le roi Michel, qui renversent Antonescu en  : la Roumanie déclare alors la guerre à l'Axe, engageant 550 000 soldats contre l'Allemagne.

Le , pour « venger l'exécution de Codreanu », des Légionnaires de la Garde de fer assassinent 64 anciens ministres, députés et intellectuels démocrates, tous détenus à la prison de Jilava (près de Bucarest) ainsi que l'historien et ancien Premier ministre Nicolae Iorga et Virgil Madgearu, ancien ministre de l'Économie.

Frontières de la Roumanie entre 1941 et 1944, avec la Transnistrie à l'est.

Pour être en mesure de reconquérir la Bessarabie, Antonescu accepte d'engager son pays plus avant dans la collaboration avec le Reich. Mais après les assassinats et le pogrom du , Antonescu, estimant que la Garde de Fer est en train de dresser l'opinion contre le régime, dissout le service d'ordre de la Garde et fait juger et exécuter les assassins de Iorga. Le , la Garde de Fer tente de s'emparer du pouvoir par un coup d'État doublé d'un pogrom à Bucarest (130 victimes), mais Antonescu réplique, des coups de feu sont échangés, et au bout de quatre jours d'affrontements, la « Légion », qui a perdu plusieurs centaines de membres, est contrainte de quitter le gouvernement. Sima et beaucoup d'autres « Légionnaires » trouvent asile en Allemagne alors que 3 000 autres sont emprisonnés. En mars, Antonescu, qui s'auto-proclame « Pétain roumain », se fait plébisciter et obtient 2 millions de oui contre 3 360 non.

Le terme de « régime Antonescu » fait référence aussi bien à Ion Antonescu qu'à son vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, Mihai Antonescu (homonyme sans lien de parenté).

La Roumanie a participé à la Seconde Guerre mondiale du au  : jusqu'au le régime Antonescu combat aux côtés de l'Axe tandis que deux divisions (), quelques unités de la flotte et aviateurs, combattront du côté des Alliés ; à partir du le pays entier passe du côté Allié. 473 000 soldats roumains ont été engagés contre l'URSS : parmi les forces de l'Axe, il s'agit du contingent le plus fourni après celui de l'Allemagne. Les opérations militaires des forces roumaines terrestres contre l'URSS les portent vers l'Est jusqu'au sud-ouest d'Astrakhan, en Kalmoukie (automne 1942) et de plus, les forces roumaines sont engagées dans des crimes contre l'humanité en Transnistrie. À partir du , 397 000 soldats roumains sont engagés contre l'Axe : il s'agit du contingent le plus fourni après ceux des États-Unis, de l'URSS et de l'Empire britannique. La campagne militaire des forces roumaines terrestres aux côtés de l'Armée rouge se poursuit vers l'Ouest jusqu'aux abords de Prague en Tchécoslovaquie (Chotěboř-Humpolec),.

Les deux Antonescu sont jugés et exécutés en 1946. L'ambassadeur allemand von Killinger s'est, pour sa part, suicidé en .

Ayant combattu dans les deux camps, la Roumanie fut considérée comme un pays vaincu à la conférence de paix de Paris en 1947, et dut céder des territoires à l'URSS et à la Bulgarie (qui, elles aussi, avaient pactisé avec le Troisième Reich au début de la guerre, avant de rejoindre les Alliés). Les Alliés ne comptent pas la Roumanie parmi eux, comme l'espérait le roi , à l'exemple de Charles de Gaulle et de la France libre, et ne lui reconnaissent même pas le statut de « co-belligérant » accordé à des pays comme la Turquie ou le Venezuela qui ne sont intervenus contre l'Allemagne qu'à un mois ou 15 jours de la fin. En effet, l'importance de son engagement contre l'URSS et les crimes commis par l'armée roumaine sont vivement reprochés au pays : le régime Antonescu est considéré comme représentatif par les Alliés, bien qu'il soit issu d'un coup d'État et non d'une décision parlementaire comme le régime de Vichy. Toutefois, la contribution roumaine du côté allié (et le fait que le gouvernement fasciste hongrois de Ferenc Szálasi soit resté fidèle à l'Axe jusqu'au bout) lui vaut de récupérer la Transylvanie du Nord. La Roumanie sort ainsi de la guerre diminuée de près de 60 000 km2 et de 4 millions d'habitants, dont 3 devenus citoyens soviétiques ou bulgares, et 1 million de morts (y compris les 320 000 à 360 000 juifs).

La Bessarabie, ayant changé de mains trois fois au cours de la guerre, où le front s'est trouvé de mars à , est la région qui en a démographiquement le plus souffert. Selon les rapports des ministres Krouglov et Béria à Staline, exhumés par l'historien Nikolai Bougai, et selon les données des recensements, de 1940 à 1950 la région a perdu un tiers de sa population, passant de 3 200 000 personnes selon le recensement roumain de 1938, à 2 229 000 selon le recensement soviétique de 1950.

Donc 971 000 personnes ont disparu en 10 ans :

  • 140 000 Allemands de Bessarabie ont été déportés en juillet 1940 vers l'Allemagne en application du Pacte germano-soviétique
  • 120 000 Moldaves (en majorité roumanophones, mais aussi des « Russes blancs ») ont été déportés par les soviétiques entre le et le  (dans la seule nuit du - 13 470 familles, comprenant 22 648 personnes, dont approximativement 2/3 de femmes et enfants);
  • 230 000 Juifs ont été soit massacrés par le régime du maréchal Ion Antonescu, soit ont fui vers l'URSS et ne sont jamais revenus, qu'ils s'y soient établis ou qu'ils y aient été rattrapés par la Wehrmacht et tués par les Einsatzgruppen;
  • 250 000 Moldaves roumanophones ont été déportés par les soviétiques entre 1944 et 1948 ;
  • 150 000 personnes sont mortes entre 1946 et 1947 à la suite de la famine provoquée par les réquisitions soviétiques alors qu'on était en période de mauvaises récoltes (politique déjà appliquée en Ukraine voisine dans les années 1920-1930 (Holodomor).
  • 11 324 familles sont déplacées de force hors de Moldavie le  (environ 81 000 personnes), en majorité sur critère religieux (« vieux-croyants », églises néo-protestantes, catholiques).

En 1950, de tous ces « indésirables » ou « nuisibles » déportés hors du pays, 49 000 étaient encore en vie sur les lieux de leur déportation (toujours dans Bougaï).

La Roumanie est obligée de céder la Bessarabie et la Bucovine du Nord et le raion de Herța à l'URSS. La Bessarabie formera la RSS de Moldavie, tandis que la Bucovine du Nord et le raion de Herța sont incorporée à la RSS d’Ukraine soviétique. Ensuite une partie de la Bessarabie du Nord et la Bessarabie du Sud ou méridionale (le Boudjak) sont aussi incorporés à l'Ukraine soviétique. Les deux tiers de la Bessarabie et une parcelle de territoire ukrainien (appelée par les Roumains « Transnistrie » moins grande que la région de Transnistrie) forment alors la République socialiste soviétique moldave.

Aujourd'hui la partie orientale de la Moldavie historique se trouve sur le territoire d'un État indépendant, la république de Moldavie, tandis que la partie occidentale appartient à la Roumanie. Sa partie septentrionale, la Bucovine, est partagée entre la Roumanie et l'Ukraine au Nord et sa région littorale proche de la mer Noire ainsi que la Bessarabie du Nord et le raion de Herța sont en Ukraine.

L’arrondissement de Herța, les îles de Coasta-Dracului, Dalerul mare, Dalerul Mic, Maican (sur le bras frontalier de Chilia, dans le delta du Danube), Limba (à l’embouchure de ce même bras) et Șerpilor (en mer Noire) et les eaux territoriales correspondantes qui n’avaient jamais appartenu à l’Empire russe, et n’avaient jamais été revendiqués par l’URSS, se trouvèrent ainsi dans le même statut litigieux, sans avoir été mentionnés par le pacte Hitler-Staline, ni par l’ultimatum soviétique du , ni par le traité de paix de Paris, et sans que leur annexion ait été ratifiée par le Soviet suprême soviétique ni par l’Assemblée nationale roumaine. Seuls des protocoles bilatéraux soviéto-roumains entérinaient leur occupation par l’URSS, et tout au long des 45 années de régime communiste, les dirigeants roumains Gheorghe Gheorghiu-Dej et Nicolae Ceaușescu tentèrent d’en obtenir la rétrocession. La Roumanie reprocha à l’Ukraine d’avoir posé unilatéralement des bornes frontière jusque devant le port roumain de Sulina, et le fait que les cartels et dépliants explicatifs du site historique de Cetatea Albă à Bilhorod-Dnistrovsky et à Hotin, ne mentionnent pas ou peu leur passé moldave. Un jugement du CIJ, accepté par les deux pays, régla le contentieux le , reconnaissant l’appartenance des îles à l’Ukraine, mais attribuant à la Roumanie 80 % des eaux territoriales contestées. Lorsque l’Ukraine proclama son indépendance, elle hérita, en tant qu’état successeur de l’Union soviétique, de ces territoires en litige, que revendiqua le gouvernement roumain démocratiquement élu d’Emil Constantinescu en 1995. Pour ne pas s’aliéner l'Ukraine et pour éviter des tensions sur la ligne de contact des sphères d’influence de l’OTAN et de la fédération de Russie, la communauté internationale fit alors pression sur la Roumanie pour qu’elle renonce à ses revendications, dans le cadre du processus d’intégration de ce pays dans l’OTAN et dans la sphère d’influence de l’Union européenne,. La Roumanie reconnut définitivement de jure sa frontière avec l’Ukraine par le traité roumano-ukrainien du signé à Constanza. Depuis lors, d’autres petits litiges territoriaux entre les deux pays sont apparus à l’embouchure du bras de Chilia (golfe de Musura), mais l’appartenance de l’arrondissement de Herța à l’Ukraine n’est pas remise en question.

Période communiste et fin de la monarchie
Rassemblement de la population de la capitale, sur la Place du Palais de la République, en présence des chefs du parti et de l'État, au balcon du siège du Parti communiste roumain, en 1968.

Au printemps 1944 Staline reprend à nouveau la Moldavie orientale et stoppe le front, attendant que la Roumanie « tombe comme un fruit mûr » du côté des Alliés, ce qui se produit en août, ouvrant ainsi à l'Armée rouge le chemin des Balkans et de l'Europe centrale.

Dans ce qui reste de la Roumanie, l'occupation soviétique conduit à un coup d'État communiste le . Le gouvernement militaire intérimaire est remplacé, sous la pression de l'Union soviétique, par un gouvernement de coalition dirigé par le sympathisant communiste Petru Groza. Le , des élections truquées et massivement falsifiées, caractérisées par de larges irrégularités, l'intimidation, la fraude électorale et des assassinats ciblés,,,, donnent la majorité à la coalition gouvernementale. Dans le nouveau gouvernement Groza, les communistes se voient attribuer la plupart des postes-clés. Dans les mois qui suivent, le Parti communiste de Roumanie s'emploie à diviser les sociaux-démocrates, puis à liquider l'opposition. Le Parti national paysan est interdit en juillet et son chef, l'ancien Premier ministre Iuliu Maniu, emprisonné. Le pays devient dans les faits une « monarchie communiste », jusqu'à l'abdication du roi Mihai République populaire roumaine. Le le roi Michel est contraint d'accepter au pouvoir le Parti communiste roumain puis d'abdiquer le et la monarchie est donc abolie fin 1947.

Le Parti communiste roumain s'empare du pouvoir en Roumanie le , abolit la monarchie le et proclame la République populaire roumaine qui rejoindra le pacte de Varsovie et le Comecon et mettra en place un gouvernement communiste et un régime totalitaire qui durera 45 ans, jusqu'au lorsqu'un second coup d'État met fin au régime communiste de Roumanie. Le président Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants.

Selon l'historienne Catherine Durandin, le régime communiste roumain a connu trois périodes, correspondant à trois générations de communistes :

  • la « revanche » (sur la société démocratique bourgeoise antérieure, mais aussi sur le fascisme), phase violente de terreur, d'arrestations massives, où les minorités du pays étaient majoritaires dans les instances dirigeantes du parti : c'est la première phase de la République populaire roumaine ;
  • la « normalisation », phase de développement de la nomenklatura, où les opportunistes issus de la majorité orthodoxe rurale font carrière, marginalisent les camarades issus des minorités (dont beaucoup quittent le pays, voire sont purgés par les nouveaux dirigeants) et portent le Parti à trois millions de membres, soit 15 % de la population) : c'est la seconde phase de la République populaire roumaine et la première de la république socialiste de Roumanie ;
  • le « national-communisme », régime à la fois répressif et nationaliste d'inspiration néostalinienne et nord-coréenne qui, dans la seconde phase de la République socialiste de Roumanie, accentue la misère populaire, refuse la perestroïka et provoque une coupure entre les « conservateurs » du régime, et les « réformateurs ». Ces derniers aspirent à en finir avec le communisme et s'appuient sur Mikhaïl Gorbatchev et la France pour renverser Ceaușescu en 1989, après quoi « conservateurs » et « réformateurs » font à nouveau bloc au sein du FSN (Frontul Salvării Naționale, Front de salut national) et gardent le pouvoir jusqu'en 1996.
Retour de la démocratie et adhésion à l'Union européenne

Le , alors que le Bloc de l'Est se délite et que des manifestations contre le régime secouent le pays, les communistes réformateurs renversent Ceaușescu qui refusait toute réforme, et forment avec quelques dissidents épargnés par la Securitate un Front du salut national (FSN) : c'est la Révolution roumaine de 1989 qui entraine la chute du régime communiste. Plusieurs centaines de soldats et de civils meurent dans la confusion en se tirant dessus mutuellement, chaque groupe pensant défendre la démocratie contre de prétendus partisans de Ceaușescu (le sénateur Ion Iliescu, successeur du dictateur déchu, a été accusé d'avoir lancé ces rumeurs mais l'enquête judiciaire n'a jamais abouti). Le président Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants. Dans les semaines qui suivent, la nomenklatura renonce au communisme et permet le rétablissement de la démocratie et de l'économie de marché : c'est en fait une économie de transition. Faute d'un programme précis de restructurations et d'investissements, cette transition s'opère de manière improvisée et profite aux services, aux banques, à l'économie informelle, au tout-routier et au transport aérien, tandis que l'agriculture, l'industrie, la flotte, la pêche, le trafic ferroviaire, les transports électriques urbains et tous les services publics déclinent ou même périclitent (flotte commerciale par exemple).

Le , l'indépendance de la république de Moldavie est proclamée, et aussitôt reconnue par la Roumanie.

Les élections de 1996 ont écarté pour quatre ans la nomenklatura du pouvoir politique (mais pas du pouvoir économique), au profit d'une coalition des partis démocratiques (CDR ou « Convention démocrate roumaine » et USD « Union sociale-démocrate »). Le géologue Emil Constantinescu a été alors le premier président roumain à condamner officiellement les crimes commis par les régimes antonescien contre les Juifs et les Roms et communiste contre l'ensemble de la population,,. Le FSN, rebaptisé PSD (Parti social-démocrate), revient au pouvoir en 2000, mais subit une nouvelle défaite en 2004 face à l'« alliance D.A. » (O.U.I. en roumain – Dreptate Adevăr voulant dire « Droiture/Justice Vérité ») (composée essentiellement des successeurs de la CDR, le Parti démocrate et le Parti national libéral).

Le , la Roumanie rejoint l'Organisation du traité de l'Atlantique nord sous la présidence de Traian Băsescu soutenu au parlement par une coalition entre son parti démocrate et les libéraux, formée dans le but affiché de faire adhérer la Roumanie à l'Union européenne. Băsescu fut élu face au « socialiste » Adrian Năstase (issu de l'aile conservatrice, eurosceptique et anti-OTAN de la nomenklatura).

Le

À partir de 2009 : la crise financière internationale frappe sévèrement l'économie roumaine, cela contraint le gouvernement Băsescu à une politique d'austérité qui le met en opposition quasi permanente avec le parlement (qui cherche plusieurs fois à le démettre) : les Roumains perdent confiance tant dans les instances supra-nationales que dans leurs instances politiques, et réagissent (comme à l'époque communiste) en développant l'économie informelle.

Fin 2013 : Le périodique The Economist rapporte que la Roumanie jouit d'une croissance économique « en plein essor » de 4,1 % cette année-là, avec des salaires augmentant plus rapidement et un chômage inférieur à celui de la Grande-Bretagne. La croissance économique s’est accélérée au milieu des libéralisations gouvernementales ouvrant de nouveaux secteurs à la concurrence et aux investissements, notamment l’énergie et les télécommunications.

2016 : L'indice de développement humain classe la Roumanie comme une nation à « développement humain très élevé ».

Le pays assure sa première présidence du Conseil de l'Union européenne entre le 1er janvier et le .

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  9. La Μικρή Βλαχία de Jean Apokaukos cité par Petre Ș. Năsturel, Études d'Histoire médiévale, Inst. d'Histoire « Nicolae Iorga », vol. XVI, 1998.
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  11. Eduard-Robert Rössler (1836-1874) développe, dans Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig, 1871, les théories de Franz-Josef Sulzer et de Josef-Karl Eder, intégralement adoptées en France par le Dictionnaire historique de Michel Mourre (dir.), qui, dans son article sur l'histoire ancienne des Roumains, qualifie les thèses roumaines, sans plus d'analyse, de « nationalistes et infondées ».
  12. Béla Köpeczi (dir.), ISBN ) (abrégé , Budapest, Akademiai Kiadó, 1992.
  13. Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, ISBN ), pp. 289-316.
  14. Lorsque les cartes sont enrichies de mentions relatives à la romanité orientale, ces mentions sont effacées en vertu du principe « COM:CROP » (normalement réservé aux cartes patrimoniales anciennes pour en préserver l'authenticité).
  15. Gheorghe I. Brătianu, ISBN )).
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  17. a et b Robert Philippot, article "Roumanie" in Encyclopedia Universalis", édition 2002
  18. Bien qu'il n'y ait eu ni déclaration de guerre, ni opérations militaires avant avril 1919 et après août 1919, une partie de l'historiographie nationaliste hongroise et, à sa suite, internationale, présente la Guerre hungaro-roumaine de 1919 comme remontant à la fin 1918 et se prolongeant jusqu'en 1920, comme s'il s'agissait d'une guerre nationale entre la Hongrie et la Roumanie ayant pour principal enjeu l'appartenance de la Transylvanie à la « Grande Hongrie » ou à la « Grande Roumanie », tandis que l'historiographie roumaine présente le laps de temps allant de l'union de facto des Roumains transylvains à la Roumanie (
  19. Matthieu Boisdron, La Roumanie des années trente : De l'avènement de Carol II au démembrement du royaume (1930-1940) (Version remaniée d'un mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine), Anovi, , 221 p., p. 14
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  47. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Durandin
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Culture

Sibiu a été Capitale européenne de la culture en 2007.
Timișoara, Capitale européenne de la culture en 2023.

Les Roumains décrivent souvent leur pays comme une « île de latinité dans un océan slave ». Cette expression isolationniste a été popularisée par Nicolae Iorga, historien et homme politique de l'entre-deux-guerres. Toutefois il faut y mettre un bémol car la Hongrie ne fait pas partie des pays slaves. Mais surtout, la latinité est surtout linguistique : sur les autres plans de la culture traditionnelle (architecture traditionnelle, arts, musiques, cuisines, influences religieuses, histoire, patrimoine, minorités…) la Roumanie se situe bien au carrefour de l'Europe centrale à laquelle elle appartient par la Transylvanie, de l'Europe orientale à laquelle elle appartient par la Moldavie, et des Balkans auxquels elle appartient par la Valachie et la Dobrogée. Par ailleurs, depuis l'époque des Lumières, la Roumanie a subi une très forte influence occidentale et notamment française, combattue jadis par des partisans de l'« autochtonisme orthodoxe » tels le philosophe Nae Ionescu ou l'essayiste Nichifor Crainic, et aujourd'hui par les polémistes tels Adrian Păunescu ou Corneliu Vadim Tudor.

Médias

Presse écrite
  • Dacia, revue spécialisée sur l'archéologie, fondée en 1924.
  • Scînteia (ou Scânteia, « l'Étincelle » jusqu'en 1953), quotidien du Parti communiste devenu, après la Libération de 1989, l'Adevărul (« la Vérité »), basé à Bucarest.
  • Evenimentul Zilei, quotidien fondé en 1992 (Bucarest).
  • Inklusiv, revue homosexuelle fondée en 2005 (Bucarest).
  • Krónika, quotidien roumain magyarophone fondé en 1999 (Cluj-Napoca).
  • Vásárhelyi Hírlap, quotidien roumain magyarophone fondé en 2007 (Târgu Mureș).
Radio, télévision et réseaux informatiques

Arts

Architecture
Église de Modovita en Moldavie.
Immeuble de style Brâncovan à Ploiești.

La Roumanie avait un très riche patrimoine architectural où se croisaient des influences byzantines, gothiques, baroques, ottomanes, vénitiennes, françaises de l'époque des Lumières, germaniques, modernes (Bauhaus) ainsi que des styles syncrétiques locaux (style « Brâncovan » typique du  siècle roumain), mais la dictature communiste, ainsi que la période néolibérale qui lui a succédé, en ont détruit une partie importante, en raison, pour la première, de l'idéologie visant à « faire table rase des traces d'un passé révolu d'exploitation de l'homme par l'homme » et, pour la seconde, d'un productivisme qui ne se soucie que de rentabilité immédiate, et non du patrimoine culturel ou historique. Il reste cependant un certain nombre de monuments et de bâtiments historiques de valeur, notamment religieux, ainsi que des quartiers et des bourgades entières qui ont été préservés et, dans certains cas, classés. C'est le cas entre autres des églises en bois du Maramureș, des monastères peints de Bucovine, des quartiers historiques des principales villes transylvaines ou l'Athénée roumain, le siège de l'Orchestre philharmonique George Enescu, qui fut inauguré en 1889.

Pendant la période communiste, le palais du Parlement est construit. Ce bâtiment de style néoclassique tardif, est le plus grand bâtiment en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone,. Depuis 1997, le palais est le siège de la Chambre des députés et du Sénat.

Plusieurs bâtiments en Roumanie sont de style moderne : le cirque d'État à Bucarest  (le cirque Globus), le bâtiment des expositions internationales Romexpo , le Sala Palatului  (avec plus de 4 000 places), le bâtiment futuriste du théâtre national de Bucarest Ion Luca Caragiale ou encore la Bibliothèque nationale de Roumanie.

Peinture
Tableau de Ștefan Luchian (peintre roumain).

Au cours du Moyen Âge et des Temps modernes, les monastères et les églises orthodoxes se couvrent de peintures murales extérieures et intérieures à caractère religieux d'inspiration orientale. Les peintres de Moldavie atteignent au Hârlau, Suceava, Humor, Baia, Moldovița, Bălinești, Putna, Arbore, Voroneț et Sucevița. Les sujets sont principalement religieux mais peuvent également représenter des événements politiques symbolisant la résistance moldave aux Ottomans. Dragoș Coman, zographe, est un des plus grands peintres orthodoxes de cette période. Mis à part les représentations de haut personnages et de boyards, cet art des fresques domine jusqu'au début du XIXe siècle. Á côté des fresques des édifices religieux ou palais, a coexisté et coexiste encore maintenant un artisanat populaire de peinture sur verre, sur bois ou sur céramique.

Au début du Theodor Pallady, Theodor Aman et Nicolae Grigorescu viennent perfectionner leur technique en France. Ce faisant, ils entrent en contact avec les courants artistiques de l'Impressionnisme, de l'Art nouveau et l'Art moderne. De retour au pays, ils représentent souvent les paysages de Roumanie, les fêtes populaires et le folklore roumain en l'adaptant au courant artistique en vogue. Parmi les peintres de renom, l'on note également Ştefan Luchian, Octavian Smigelschi, Ion Andreescu et Nicolae Tonitza.

Sculpture

La sculpture dans l'art médiéval roumain porte l'accent sur les décorations. Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du ronde-bosse. Karl Storck, d'origine allemande, s'installe à Bucarest en 1849 et réalise un travail varié dans un style néo-classique, que ce soit en matière de portraits (comme le portrait de Theodor Aman) ou encore en matière de monuments, tels que le Domnița Bălașa  ou encore le Spătarul Mihail Cantacuzino  à Bucarest. En 1865, il devient le premier professeur de sculpture à l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, devenant ainsi une figure prééminente et le principal artisan du renouveau de la sculpture roumaine.

Son fils, Carol Storck , reste célèbre pour ses bustes (B.P. Hasdeu), ses allégories (Le Progrès, L'Électricité), ainsi que pour ses sculptures monumentales (Charles d'Avila).

Ion Georgescu , élève lui aussi de l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, réalise de nombreux portraits très réalistes, dénotant une vaste connaissance anatomique. C'est notamment le cas pour le portrait de l'acteur Mihail Pascaly . Il garde cependant certaines inclinaisons pour le romantisme comme avec le Copiliță rugându-se. On lui doit également la statue de Gheorghe Lazăr sur la Piața Universității à Bucarest, celle de Gheorghe Asachi à Iași, ou encore les allégories de la Justice et de l'Agriculture de la Banque Nationale de Bucarest.

Ștefan Ionescu-Valbudea  est un opposant au néo-classicisme de Georgescu, et se concentre principalement sur l'anatomie humaine, caractérisée au travers de la force et du drame. Parmi ses travaux, on note les œuvres Mihail Nebunul ou encore Speriatul (La Peur) qui est traité tel un modelage nerveux, anticipant les futurs travaux de Dimitrie Paciurea .

Un autre sculpteur d'origine polonaise, Wladimir Hegel , s'établit à Bucarest et y réalise de nombreux travaux, tels que le Monument des pompiers de la butte de Spirea. Il aura comme élèves des noms célèbres de la sculpture roumaine, comme Dimitrie Paciurea ou bien encore Constantin Brâncuși. Brâncuși (1876-1957) est l'un des sculpteurs les plus influents du début du  siècle. Il est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste et il a également ouvert la voie à la sculpture surréaliste, ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960.

Musique
Georges Enesco a été un influent compositeur roumain, violoniste, pianiste et enseignant.

La musique roumaine est particulière au sein de l'Europe de l'Est car la population roumaine n'est pas slave mais en majorité latine, tout comme celle de Moldavie dont la musique partage bien des aspects d'ailleurs. De plus, il existe une grande minorité rom particulièrement versée dans la musique et appelée les Lăutari qui accompagnent traditionnellement les fêtes et banquets (mariages…).

La musique folklorique traditionnelle est très ancienne et se reflète aujourd'hui jusqu'au sein des autres styles de musique — même les plus modernes ou populaires — joués dans le pays. Un musicien comme Gheorghe Zamfir a été l'ambassadeur de cette musique grâce à son succès de par le monde avec sa flûte de Pan (naï).

La musique religieuse inspirée de la musique byzantine s'est aussi adaptée à cette spécificité folklorique et s'est développée au sein de monastères orthodoxes au cours du polyphonie qui s'y est implantée au XVIIIe siècle vient elle de l'influence russe et européenne.

Des musiciens contemporains comme Angela Gheorghiu, Edward Maya, Inna, Alexandra Stan, et bien d'autres ont atteint divers niveaux de renommée internationale. Au Concours Eurovision de la chanson, les chanteurs roumains ont obtenu la troisième place en 2005 et 2010.

Théâtre et cinéma

Festivals de théâtre :

  • Festival international de théâtre de Sibiu, un des plus grands festivals de théâtre d'Europe ;
  • B-FIT dans la rue !, Festival international de théâtre de rue (en septembre à Bucarest) ;
  • Coup de théâtre, festival bilingue français - roumain organisé par l'Institut français et l'Ambassade de France (en avril à Bucarest) ;
  • Festival de clown à Sighișoara ;
  • Eurothalia, Festival de théâtre de Timișoara, pièces représentatives de la production théâtrale européenne ;
  • Festival du théâtre francophone de Cluj-Napoca ;
  • Le Festival Shakespeare, au Théâtre national Marin Sorescu à Craiova ;
  • Festival national de comédie (Festivalului de Comedie) de Galați ;
  • En outre, en 2012, Arad accueillait le 17e Festival des Festivals.

Le cinéma est apparu en Roumanie le , et les premières projections eurent lieu à Bucarest, au siège du journal en langue française L'Indépendance roumaine. Parmi les réalisateurs roumains les plus importants, on note : Jean Georgescu , Victor Iliu , Liviu Ciulei, Ion Popescu-Gopo, Lucian Pintilie, Dan Pita, Alexandru Tatos , Mircea Daneliuc  ou encore Sergiu Nicolaescu. Plusieurs films roumains ont reçu des récompenses internationales, comme La Forêt des pendus (prix de la mise en scène au festival de Cannes 1965), L'Hiver en flammes (prix de la première œuvre au festival de Cannes 1966), 12 h 08 à l'est de Bucarest (8 récompenses) ou encore .

Adina Pintilie a reçu l'Ours d'or en 2018.
Cristian Mungiu a reçu la Palme d'Or en 2007.

D'autres films ont également connu un succès international, comme La Mort de Dante Lazarescu ou 4 mois, 3 semaines, 2 jours (palme d'or à Cannes en 2007).

Différents festivals cinématographiques ont lieu :

  • Festival international du film, trois catégories : longs métrages, courts métrages et documentaires, avec projections, rétrospectives et masterclass ;
  • Transilvania International Film Festival (en mai et juin à Bucarest) ;
  • Festival international du film de Transylvanie, le Comedy Cluj et les Soirées du film gay à Cluj-Napoca ;
  • FILM.DOK, festival du film documentaire à Miercurea-Ciuc ;
  • Anim'est, festival international du film d'animation à Bucarest ;
  • Festival international des très courts, films (fiction, animation, documentaire ou expérimental) de moins de 3 minutes réalisés en Roumanie (en avril dans 23 villes participantes) ;
  • Timishort Film Festival, Festival international du court-métrage à Timișoara…

Parmi les acteurs roumains connus, qui presque tous ont débuté au théâtre, on trouve Radu Beligan, Medeea Marinescu, Constantin Tănase , Florin Piersic, Gheorghe Dinică, Toma Caragiu, Jean Constantin, Dem Rădulescu, Puiu Călinescu , Tamara Buciuceanu-Botez , Draga Olteanu-Matei, Marin Moraru , Stela Popescu , Amza Pellea, Ștefan Bănică , Costel Băloiu , Ilarion Ciobanu, Nae Lăzărescu , Sebastian Papaiani, Florian Pittiș, Mircea Diaconu, Marcel Iureș, Maia Morgenstern, Sebastian Stan ou bien Alexandru Arșinel .

Littérature
Mihai Eminescu et Herta Müller.

La littérature en slavon a un caractère moral et religieux, historique et littéraire, tels les romans populaires La vie d'Alexandre et Varlaam et Loasaf. Au Ion Neculce). Le début du Dimitrie Cantemir. Au siècle des Lumières prend naissance le mouvement politico-culturel connu sous le nom d'École transylvaine, qui redécouvre la latinité de la culture roumaine pour en tirer arguments dans la lutte de libération nationale. La première moitié du Ion Heliade Rădulescu, Costache Negruzzi et surtout Vasile Alecsandri. Dans la seconde moitié du Mihai Eminescu, Ion Creangă et Ion Luca Caragiale et le critique Titu Maiorescu.

Au début du Nicolae Iorga, et Viata romănească, dirigée par Garabet Ibrăileanu, les valeurs populaires et surtout paysannes avec les poètes George Coșbuc, Octavian Goga et les prosateurs Duiliu Zamfirescu et, à ses débuts Mihail Sadoveanu ; et, d'autre part cultive le symbolisme avec Macedonski. Ces deux directions demeurent entre les deux guerres mondiales, l'une nationale, l'autre orientée vers la littérature européenne. Toutefois, tendant à rejoindre l'universel, la poésie prend un ton lyrique avec Lucian Blaga, innove dans le domaine de l'expression avec les modernistes, Tudor Arghezi et Ion Barbu, l'avant-garde étant représentée par Tristan Tzara. Le roman connaît un essor grandissant avec Ion Agârbiceanu, Cezar Petrescu, Hortensia Papadat-Bengescu, Camil Petrescu, Gib Mihăescu. La même diversité d'expression caractérise aussi le théâtre de l'entre-deux-guerres, tandis que la critique littéraire est représentée par Tudor Vianu. Après la Seconde Guerre mondiale, la littérature roumaine évolue sous le signe du socialisme.

Depuis 1968, deux tendances générales dominent : la remise en valeur du patrimoine national et l'ouverture vers les littératures étrangères, surtout celle de l'Europe occidentale et des États-Unis. Un nouvel équilibre s'établit : les poètes se veulent originaux et indépendants : Nichita Stănescu, Marin Sorescu, Mircea Dinescu. Les romanciers traitent les problèmes de l'individu, exploitent la veine des « thrillers », cultivent le pittoresque ou le réalisme magique. Le mouvement théâtral est très actif et la décentralisation très poussée. Les thèmes principaux sont les problèmes de la société contemporaine, politiques ou traitent de l'histoire des mythes.

Gastronomie

Assiette de "mămăligă cu brânză" (polenta avec du fromage).

La cuisine roumaine a été influencée par la cuisine autrichienne et allemande (en particulier dans les régions historiques autrefois administrées par la monarchie des Habsbourg), mais partage également certaines similitudes avec d'autres cuisines de la région des Balkans comme la cuisine grecque, bulgare ou serbe. La ciorbă comprend une large gamme de soupes aigres, tandis que les mititei (semblable aux Ćevapi), la mămăligă (semblable à la polenta) et le sarmale sont couramment présentés dans les plats principaux.

Le porc, le poulet et le bœuf sont les types de viande préférés, mais l'agneau et le poisson sont également très populaires,. Certaines recettes traditionnelles sont élaborées en lien direct avec les fêtes : les chiftele, le tobă et la tochitură à Noël ; le drob, la pască et le cozonac à Pâques et autres les autres fêtes traditionnelles. La Țuică est une eau-de-vie de prune forte atteignant une teneur en alcool de 70 % qui est la boisson alcoolisée traditionnelle du pays, représentant jusqu'à 75 % de la récolte nationale (la Roumanie est l'un des plus grands producteurs de prunes au monde),. Les boissons alcoolisées traditionnelles comprennent également le vin, le rachiu, la palincă et la vișinată, mais la consommation de bière a considérablement augmenté ces dernières années.

Sport

Les athlètes notables dans l'histoire du sport roumain (dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du coin supérieur gauche): Nadia Comăneci, Gheorghe Hagi, Simona Halep et Cristina Neagu

La gymnastique roumaine a pris une dimension internationale après la victoire historique de Nadia Comăneci aux Jeux olympiques d'été de 1976, au cours desquels elle fut la première gymnaste à obtenir la note maximale de 10. Beaucoup d'autres gymnastes roumains se sont depuis illustrés sur la scène mondiale, comme Simona Amânar, Andreea Răducan, Sandra Izbașa ou Marian Drăgulescu.

Le football est le sport le plus populaire en Roumanie avec plus de 219 000 joueurs licencié en 2018. Le marché du football professionnel en Roumanie s'élève à environ 740 millions d'euros selon l'UEFA. L'équipe roumaine atteint à plusieurs reprises le stade des quarts de finale, en Coupe du monde de football et en Championnat d'Europe de football, grâce à des joueurs internationalement reconnus comme Gheorghe Hagi, Dan Petrescu où Gheorghe Popescu.

En 1986, l'équipe du Steaua Bucarest a remporté sa seule Coupe d'Europe des clubs champions européens contre le FC Barcelone (0-0, 4-2 tab), c'est à ce jour la seule victoire en finale d'un club roumain. Le Steaua a aussi atteint la finale en 1989 (victoire de l'AC Milan 4-0).

Le Steaua champion d'Europe.

Le tennis est le deuxième sport le plus populaire. La Roumanie a atteint la finale de la Coupe Davis à trois reprises en 1969, 1971 et 1972. En simple, Ilie Năstase a été le premier numéro 1 mondial de fin d'année au classement ATP en 1973, remportant plusieurs titres du Grand Chelem. Virginia Ruzici a également remporté Roland-Garros en 1978 et a été finaliste en 1980, Simona Halep a remporté Roland-Garros en 2018 et Wimbledon en 2019 après avoir perdu ses trois premières finales du Grand Chelem. Elle a terminé 2017 et 2018 en tant que numéro 1 mondiale de la WTA. Et en double, Horia Tecău a remporté trois tournois du Grand Chelem et le Masters de tennis masculin. Il était numéro 2 mondial en 2015.

Le handball est aussi un sport très développé dans le pays, en effet, dans les années 1960 et 1970, l'équipe masculine remporte le championnat du monde à quatre reprises, faisant d'elle à l'époque la recordman de titres en coupe du monde. L'équipe féminine remporte également le titre mondial en 1962, et finit deuxième en 1973.

En , la Roumanie a souvent mis en difficulté le de France.

Avec 308 médailles aux Jeux olympiques d'été, la Roumanie se classe au 15e rang parmi tous les pays aux tableau des médailles olympiques, tandis que ses 89 médailles d'or le placeraient au 17e rang. Les Jeux olympiques d'été de 1984 a été la plus prolifique pour les athlètes du pays, où ils remportent 53 médailles au total, dont 20 d'or, se classant finalement 2e derrière les États-Unis, pays hôte, au classement des médailles.

Depuis la fin du régime communiste, le pays connaît une période d'effacement de sa présence sur la scène sportive internationale, peut-être due à ses difficultés économiques.

Rayonnement culturel international

Le rayonnement culturel international de la Roumanie reste modeste, malgré l'action militante des centres culturels roumains fonctionnant auprès des ambassades et enchaînant des festivals, expositions et conférences sur les sujets les plus divers et les plus modernes, dans un esprit multi-culturel et européen. Cette modestie est proportionnelle aux moyens financiers du pays mais elle est relative : de nombreuses personnalités d'envergure internationale sont roumaines ou originaires de Roumanie, même si ce n'est pas toujours en tant que Roumains qu'elles sont connues. À titre d'exemple, l'explorateur antarctique Emil Racoviță est connu comme Belge, comme le navire à bord duquel il embarqua. Le poète Paul Celan comme Autrichien parce qu'il écrivit en allemand, l'aviateur Traian Vuia comme Hongrois parce que sa région d'origine appartenait à l'Autriche-Hongrie au moment de sa naissance, l'ingénieur Henri Coandă comme Britannique parce qu'il travailla en Grande-Bretagne, le mathématicien et économiste Nicholas Georgescu-Roegen et le réalisateur Jean Negulesco sont connus comme Américains parce qu'ils prirent la nationalité de ce pays et les lettrés Panaït Istrati, Virgil Gheorghiu, Eugène Ionesco et Emil Cioran comme Français parce qu'ils résidèrent longtemps en France et écrivirent en français.

La culture roumaine (au sens large) rayonne donc surtout à travers des personnalités, nées et élevées pour la plupart dans les actuelles Roumanie et Moldavie mais s'étant parfois exprimées en d'autres langues ou possédant une autre nationalité ou la double-nationalité, ce qui fut parfois la conséquence de la « fuite des cerveaux » surtout vers l'Europe de l'Ouest et les États-Unis de 1944 à 1989.

Mais c'est avant tout chez les autochtones de l'autre État à majorité roumanophone : la république de Moldavie, que la culture roumaine est influente, malgré les efforts des gouvernements pro-russes ou communistes qui ont pourtant tout fait pour lui barrer la route, en faisant inscrire dans la Constitution (article 13) que la langue du pays, dénommée ici « moldave », n'est pas le roumain, mais seulement « analogue au roumain » et en promulguant plusieurs lois qui empêchent les autochtones de faire librement référence à l'histoire ou à la culture du peuple roumain et de se définir comme membres de ce peuple, alors que rien n'empêche les colons russes et ukrainiens de faire librement référence à l'histoire et à la culture de la Russie ou de l'Ukraine, et de se définir comme « Russes » ou « Ukrainiens » (sans compter que c'est le russe, langue de 6 % de la population, qui est officiellement « langue de communication inter-ethnique »).

Image internationale

Comme d'autres pays, pour des causes géographiques, climatiques, environnementales mais surtout historiques, la Roumanie a affronté diverses difficultés, connu et combattu des tyrannies, participé à des guerres, persécuté des populations et subi des persécutions, et une partie de ses citoyens vit encore sous le seuil de pauvreté, manquant de formation et d'éducation. En conséquence, son image est, comme celles d'autres pays, contrastée.

Fêtes et jours fériés

Date Nom français Nom roumain Remarques
et 2 janvier Jour de l'an / Nouvel an Anul nou
en avril ou en mai Pâques Paște / Paști Pâques orthodoxes
Jour du travail Ziua muncii
en mai ou en juin (le dimanche et le lundi) Pentecôte Rusalii / Pogorârea Sfântului Duh / Cincizecimea 50 jours après les Pâques orthodoxes
10 mai Jour de la monarchie Sărbătoare națională Jour non férié commémorant :
  • la prestation de serment de en tant que prince souverain de Roumanie ()
  • la proclamation de l'indépendance des Principautés unies de Moldavie et de Valachie vis-à-vis de l'Empire ottoman ()
  • le couronnement de en tant que roi ().
15 août Dormition Adormirea Maicii Domnului Aussi le jour des forces navales roumaines puisque Sainte-Marie est la patronne de la marine.
Fête nationale de Roumanie Ziua Națională a României Célébration de l'union de la Transylvanie à l'ancien Royaume de la Roumanie, le . Et même, la célébration de l'unité des toutes les roumains.
25-26 décembre Noël Nașterea Domnului (Crăciun) Le premier et le deuxième jour de Noël sont des jours fériés.
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  11. Article de presse et photos in Viata Liberta par Angela Ribinciuc http://pdf.viata-libera.ro/2007/10_octombrie/vlg_22_oct.pdf.
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  27. En république de Moldavie, toute référence à la roumanophonie est qualifiée par les autorités de « manifestation de l'impérialisme roumain et de ses partisans » (décrits comme des « adversaires de la nation et agents d'une puissance étrangère ») sur [1] et " : ZIUA.
  28. Académie d'études économiques (Bucarest), Imaginea României în străinătate, Bucarest, .
  29. Conformément à la loi no 202/2008.

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La Roumanie dans la littérature

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La Roumanie est composée de 13983 localités1 sur 42 entités

Répartition des entités géographiques : région

région

Exemples de 3 personnages en rapport avec la Roumanie

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
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