Laque

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Laque : descriptif

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Laque

La laque est une résine de divers arbustes de la famille des Anacardiacées

Celle-ci forme en « séchant » un revêtement solide, résistant aux intempéries que l'on nomme également la laque (voir aussi vernis du Japon et urushi-e). On appelle également un laque, au masculin cette fois, un objet fait de laque. Les réalisations entièrement en laque ont été, dans les temps les plus anciens, dès le néolithique en Chine, utilisées comme objets utilitaires de grand luxe

Ces objets nous sont parvenus en tant que dépôts funéraires, cette matière présentant d'exceptionnelles qualités de conservation

Leur très grande vogue sous la dynastie Zhou (XIe siècle - 481 av

notre ère) a coïncidé avec la vogue pour les métaux incrustés, produisant toutes deux des effets graphiques et colorés similaires

D'autres procédés, comme l'incrustation de nacre dans la laque en Asie du Sud-est et dans l'Extrême-Orient, en général, et les assemblages de feutre dans l'art des steppes sont des procédés tout autant similaires et témoignant de très fortes relations culturelles interrégionales

Les laques secs et les bois sculptés laqués ont marqué l'art de la sculpture dans le Japon médiéval

Le Japon a produit, dans cet ensemble culturel extrême-oriental, de très nombreux laques réalisés par des créateurs aussi célèbres, au Japon, que les plus célèbres graveurs d'estampes de l'Ukiyo-e

En Occident, la laque est pratiquée et elle a ses maîtres artisans depuis le XVIIe siècle jusqu'à aujourd'hui. Dans le monde moderne du XXe siècle, les peintures à base de résines thermodurcissables (alkydes ou glycérophtaliques) et les peintures polyuréthanes sont utilisées comme liants dans le domaine des peintures dites « laquées » : « laques alkydes » ou « laques glycérophtaliques »

En dehors de l'aspect brillant et coloré, la comparaison de ces produits est impossible avec la laque naturelle, dans toutes ses propriétés dont la souplesse et surtout la longévité, son très haut pouvoir d'adhérence, son caractère imperméable et imputrescible, sa résistance à l'usage

Toutes qualités que les laques industrielles ne possèdent pas.

Histoire

La piété filiale de Shuen et le dévouement de ses épouses. Daté de 484, dynastie Wei du Nord (Dynasties du Nord et du Sud, 420-589) Tombe de Sima Jinlong. Musée de Datong, Shanxi.
Le Musée de la laque à Münster, Allemagne.

Aux origines de la laque

En Chine, la laque prend ses racines il y a plus de 3 000 ans. Elle apparaît au Japon sensiblement à la même époque, à la première moitié du Jōmon archaïque, entre -4000 et -3000. Sa technique s'est développée ensuite dans toute l'Asie du Sud-Est. Appliquée sur le bois elle le protège en l'imperméabilisant.

Dès l'origine on s'en servait, donc, pour protéger et aussi comme colle, par exemple pour faire adhérer des inscriptions en or sur des armes de bronze, dès la plus haute antiquité chinoise. Mais son usage principal semble avoir concerné la protection des cercueils dès l'époque de la Dynastie Zhou. La production de laque s'est accrue et démocratisée dès le  siècle avant notre ère. On produisit ainsi des objets de vaisselle, dont certains exemplaires ayant servi de dépôts funéraires se sont parfaitement conservés. La laque pouvait s'appliquer sur de fines feuilles de bois, comparables à nos feuilles de contreplaqué, que les artisans courbaient par la chaleur et en utilisant des moules. En mélangeant des pigments à cet enduit on obtenait une riche palette de couleurs : rouge, noir, jaune, blanc, brun et bleu. Sous la dynastie Han, du Mawangdui ont montré la parfaite maîtrise des artisans de cette époque et l'extrême vogue de cette technique deux siècles avant notre ère.

En Birmanie, les origines de la laque semblent apparaître avec les pagodes de Bagan au XIIe siècle.

Au Japon, comme il vient d'être dit plus haut, la laque est très utilisée au Jōmon archaïque, entre -4000 et -3000 ; les plus vieilles traces archéologique d'utilisation de la laque sont cependant plus antérieures d'environ 3000 ans. Elle sert, en particulier à recouvrir, pour les imperméabiliser et les préserver, des vases en terre cuite. On a pu même découvrir des bols à anse et à bec verseur, ou aiguières, en bois, d'une extrême finesse (4 mm d'épaisseur) et datant de -2000 à -1000, exceptionnellement préservées dans des zones humides et recouverts de laque noire et rouge.
Toujours au Japon, la laque sèche creuse est utilisée en sculpture au cuir ou vanneries, est souvent laissée unie, mais elle peut être peinte, incrustée de nacre, de découpes métalliques décorée de motifs peints à l'huile. De nombreux laques, relevant des techniques les plus diverses et les plus complexes ont été conservés au Japon depuis cette époque faisant du Japon le conservatoire de techniques oubliées, alors, en Chine. Et les artisans y déploient toute leur créativité pour en enrichir le répertoire jusqu'à aujourd'hui. Comme le laque d'or, dont la vogue est bien documentée depuis le . Les trousseaux pour les filles des shogun et des seigneurs sont alors constitués en laque, et ces objets, décorés de laque d'or n'étaient pas toujours destinés à un usage quotidien. Ils constituaient un patrimoine et étaient transmis d'une génération à l'autre, en tant que trésor familial.

En Europe, dans les années 1680, la dynastie des Dagly de Spa, en principauté de Liège, réalisa des imitations fort prisées, appelées le vernis Dagly qui firent une bonne part de la renommée européenne de la ville d'eau et qui brisèrent le monopole de la Hollande qui resta longtemps la seule importatrice de laques japonaises (le goût pour l'Orient mythique). Puis en 1730, les frères Martin de Paris mettent au point une imitation de laque à base de copal, le vernis Martin. Ce vernis comporte toutefois un gros défaut : il est fragile à l'eau. À la fin du Marie-Antoinette réunit une collection de laques japonais,.

Vers le milieu du chimie permettent la mise au point d'un vernis laque de meilleure qualité. Pendant la Première Guerre mondiale, la laque fut employée pour renforcer la résistance des hélices d'avion.

Au nitrocellulosiques, glycérophtaliques ou polyuréthanes. Ces « laques modernes » furent employées à partir des années 1930 par des décorateurs du mouvement Art déco sur toutes sortes de supports : contreplaqué, latté, aggloméré ou encore tôle d'aluminium. D'autres comme Jean Dunand sont restés fidèles à la laque végétale.

Quelques maîtres artisans célèbres

  • Chine
    • Huang Xia Wu, dynastie Song, 960 - 1279
    • Chang Cheng, dynastie Yuan, 1279 - 1368
    • Chen Ching, dynastie Ming, 1368 - 1644
    • Lao Wei, dynastie Qing, 1644 - 1910
  • Japon
    • Naga Shige, 1599 - 1651
    • Kanō Naonobu, 1607 - 1650
    • Kaji Kawa, Japon, †1682
    • Ta Tsuki Yei Suke, XIXe siècle
    • Zechin, XIXe siècle, probablement le maki-e-shin (laqueur) le plus prisé
    • Gonroku Matsuda, XXe siècle
    • Katsutaro Yamazaki, XXe siècle
    • Tomio Yoshino, XXe siècle
  • Europe
    • Gérard Dagly, dynastie des Dagly, XVIIe siècle
    • Les frères Martin de Paris, XVIIIe siècle
    • Eileen Gray, 1879-1976, (artiste, artiste laqueur, designer, architecte irlandaise installée à Paris Art déco, modernisme)
    • Jean Dunand, 1877 - 1942 (artiste laqueur de la période Art déco)
    • Gaston Suisse, 1896 - 1988 (artiste laqueur de la période Art déco)
    • Frédéric Halbreich, « L'art de la laque dans l'art pur » peintre laqueur depuis 1996.
  1. In Emmanuelle Lesbre, La peinture chinoise, Hazan 2004, étude, p. 20-22.
  2. Yoshiya Shinagawa (Jean-Paul Demoule), Jōmon : Naissance de l'art dans le Japon préhistorique, Paris, Maison de la culture du Japon à Paris, , 192 ISBN ), p. 159-161. La périodisation de l'époque Jōmon peut varier selon les auteurs. Ainsi dans cet ouvrage la période « Jōmon archaïque » est situé dans la période -4000 — -3000. Ce qui correspond, ailleurs, à la période récente du Jōmon Ancien (Jean-Paul Demoule (dir), 2009, p. 19 et Francine Hérail (dir.), 2010, p. 18-19).
  3. Laurent Nespoulous et Pierre-François Souyri, Le Japon : Des chasseurs-cueilleurs à Heian, -36 000 à l'an mille, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 538 p., chap. 2 (« La longue période Jômon »), p. 81-83
  4. Jōmon : Naissance de l'art dans le Japon préhistorique, op, cit, p. 165
  5. Christine Shimizu : L'art japonais, Flammarion, 1997, p. 104.
  6. Christine Shimizu : L'art japonais, Flammarion, 1997, p. 421.
  7. Christine Shimizu : L'art japonais, Flammarion, 2001, p. 309.
  8. Collection de laques du Japon de la reine Marie-Antoinette conservée au musée du Louvre, base Atlas du Louvre, site louvre.fr
  9. Collection de laques du Japon de la reine Marie-Antoinette conservée au musée Guimet, base Joconde, site culture.gouv.fr

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Laque dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/pe/pe-piu/236970.html

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