Thio

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Thio : descriptif

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Thio

Thio (en langue Xârâcùù ou Xâragùrè (Borendy) : Tchô ou Cöö) est une commune française de Nouvelle-Calédonie située sur la côte Est de la Grande Terre, dans la Province Sud, à 120 km de Nouméa, entre Canala (46 km au nord-ouest) et Boulouparis (côte ouest, 47 km) L'agglomération centrale comporte deux parties séparées par le fleuve Thio à son embouchure, Thio-Village (rive gauche, 677 habitants) et Thio-Mission (rive droite, 343 habitants)

La commune comporte également 13 tribus. La commune fait partie de l'aire coutumière Xârâcùù .

Géographie

Le point culminant de la commune est le pic Ningua dont la hauteur atteint 1 343 mètres. Elle est traversée par le fleuve Thio, à l'embouchure duquel le village a été installé.

Les communes voisines sont :

  • côte est : Canala, Yaté,
  • côte ouest : Païta, La Foa, Boulouparis.

Histoire

Garniérite - Thio - Nouvelle-Calédonie

Avant 1868

1868

Benjamin Balansa loue une partie de la vallée de Dothio. Une mission catholique est créée sur la rive droite de l'embouchure de la Thio en 1868, par le père mariste Dominique Moris (1834-1907). Le premier chrétien originaire de Thio serait François Kamondi. La construction d'une église est lancée par le père Simonin en 1880, sur les plans du R.P. Vigouroux, et inaugurée en 1913. Le clocher, rajouté au début du  siècle, a été remanié dans les années 1920 pour prendre sa forme hexagonale actuelle. Deux tourelles rondes coiffées de poivrières réalisées par la SLN sont ajoutées par la suite.

1874

Mais l'histoire contemporaine de Thio est avant tout liée à celle de la mine, d'abord la mine Rose, sur le Plateau de Thio. Capitale du nickel à partir de 1875, elle est le premier site d'extraction de ce métal au monde, année de la découverte, (homologuée en 1876), de la garniérite (par Jules Garnier).

La Société Le Nickel (SLN) y est créée en 1880 par John Higginson et Jules Garnier notamment. Le port minéralier est installé à côté de la mission. Deux fonderies sont exploitées sur le territoire de la commune (avant que toutes les activités de transformation du nickel ne soient regroupés à l'usine de Doniambo à Nouméa) : Ouroué (1889-1891), Thio-Mission (1912-1930). Le siège social de la SLN est même, de manière éphémère, situé à Thio-Village de 1921 à 1923. En 1893, un chemin de fer de 8km relie le Pont du Père et le premier pont sur la Thio.

Elle reste encore aujourd'hui un haut lieu de l'exploitation de ce minerai par la SLN. Le journal La France australe la surnomme « Nickeltown », et le Bulletin de Commerce pour sa part l'appelle «Thio-les-Rothschild», du nom du principal actionnaire de la SLN à l'époque, la famille Rothschild.

Durant la grande révolte kanak de 1878, le chef Léopold, de la tribu catholique de Saint-Pierre ainsi qu'un Kanak nommé Humbert (également de cette tribu), sont des premiers chefs de l'insurrection, alors que le chef Philippo, de la tribu de Saint-Philippe refuse de se joindre aux insurgés.

En 1886, la Commission Municipale de Thio est créée.

Considérée comme le centre économique et la plus riche commune de la Nouvelle-Calédonie jusque dans les années 1930, Thio dispose de plusieurs établissements hôteliers (par exemple l'hôtel Sigura, et même de courses hippiques réputées, qui vont durer jusqu'en 1933. Elle est régulièrement approvisionnée en biens de consommation et d’équipements que l’on ne trouve pas à Nouméa, par des navires venant directement d’Europe et d’Australie.

En 1888, le camp pénitentiaire de Thio se met en place, avec 350 condamnés au Plateau, et 93 à Ouroué. En 1893, ils sont 1500 à 2000 au Plateau. En 1896, ils sont 1000 à 1200, au milieu d'un personnel libre très nombreux.

L'apport de main-d'œuvre étrangère en fait un pôle particulièrement cosmopolite : coolie chinois, indiens (600) dès 1865, prisonniers du bagne après 1872, Chân đăng (Annamites ou vietnamiens à partir de 1891, plusieurs centaines dès 1891), 1 200 Japonais débarqués du Hiroshima Maru en 1892 (avec un premier arrivage de 599, pour Meh, Toumourou et Pauline), Indonésiens (600 Javanais) à partir de 1895, puis des Réunionnais, Kanak locaux ou venus des Îles Loyauté qui vont être jusqu'à 2 000 à Thio, Néo-Hébridais (clandestins en 1875-1880, puis autorisés dès 1893), voire d'autres migrants européens comme des Yougoslaves).

1930

La crise des années 1930, la baisse observée de la teneur en nickel du minerai extrait, les cantonnements en Australie ou les expulsions des Japonais durant la Seconde Guerre mondiale puis les indépendances successives de l'Indonésie en 1945-1949, du Viêt Nam en 1945-1954 et du Vanuatu en 1980 touchent Thio en la privant d'une partie de sa main-d'œuvre.

Ces travailleurs sont remplacés à partir des années 1950 par un nouvel apport de population, Wallisiens et Futuniens.

Le « Boom du Nickel » permet un renouveau momentané à la fin des années 1960 et au début des années 1970. À la même époque, les techniciens et ingénieurs de la SLN adaptent la technique du sondage carotté à la reconnaissance des gisements de nickel.

Thio est, de plus en plus, concurrencée par d'autres nouveaux centres miniers d'importance : Kouaoua, Koumac, Poum, Voh, Népoui (à Poya), Goro (à Yaté).

1980

Thio est ensuite, durant les années 1980, l'un des principaux foyers d'affrontements entre partisans et opposants à l'indépendance durant la période dite des « Événements ». La commune, du fait de sa forte proportion de non mélanésiens, est considérée comme un fief anti-indépendantiste (ou loyaliste). Son maire depuis 1971, Roger Galliot, ancienne figure du mouvement initialement autonomiste de l'Union calédonienne (UC), a quitté celui-ci en 1977 lorsque ce parti a officiellement pris position pour l'indépendance sous la conduite de Jean-Marie Tjibaou. Galliot s'est fait réélire à la tête de la commune en 1983 en adoptant une attitude de fermeté vis-à-vis des indépendantistes, et fonde en 1984 la section néo-calédonienne du Front national (FN).

Thio est donc vu par les partisans de l'accès à la pleine souveraineté comme un bastion à prendre. Le Comité de lutte local du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) d'Éloi Machoro commence le un véritable «siège de Thio» (épisode appelé également « l'occupation de Thio » : gendarmerie occupée, barrages dressés tout autour du village, drapeau français brûlé en public par Machoro le 30 novembre, propriétaires européens désarmés le 4 décembre).

De nombreux actes de violences ont lieu, avec une forte pression psychologique sur les populations polynésiennes, les Mélanésiens non-indépendantistes ou les populations d'origine européenne notamment. Le seul incident officiellement reconnu est la mort du boucher du village qui se noie alors qu'il tente de traverser le fleuve à la nage, le pont étant bloqué par un barrage.

Le « siège » est finalement levé le , avec l'évacuation par l'armée vers la côte Ouest (et notamment Nouméa) d'une grande partie des non-indépendantistes.

Ceux restés sur place organisent des milices, encouragés par le FN de Roger Galliot et un autre parti anti-indépendantiste dur, le Front calédonien (FC). Ce dernier tient au début de l'année 1985 ce qu'il appelle le « pique-nique de Thio », en vérité réunion de soutien aux loyalistes locaux près du village qui se termine en affrontements entre les participants et les militants du FLNKS, faisant neuf blessés.

Le , la mort d'un jeune « Caldoche » de 17 ans, Yves Tual, neveu de Roger Galliot, tué par des indépendantistes sur la propriété de ses parents à Nassirah (frontière entre Thio et Boulouparis), met le feu aux poudres au sein du camp anti-indépendantiste : de violentes émeutes ont lieu à Nouméa dans la nuit du 11 au 12 janvier. Les commerces de personnalités indépendantistes dans la capitale sont pris d'assauts, incendiés ou pillés : la pharmacie générale (appartenant à l'ancien député et fondateur de l'UC Maurice Lenormand), la station service d'André Dang, entre autres. Les manifestants loyalistes convergent vers le Haut-commissariat, les loyalistes reprochant au représentant de l'État de l'époque, Edgard Pisani (qui a proposé le 7 janvier précédent un projet d'« indépendance association »), et au gouvernement socialiste de Laurent Fabius de favoriser le FLNKS. Le bilan se dresse à 48 blessés et 51 interpellations.

D'autre part, Éloi Machoro est tué d'une balle dans la poitrine par un membre du GIGN avec un autre militant indépendantiste, Marcel Nonnaro, dans une ferme de La Foa qu'ils occupaient, le 12 janvier. Le même jour, l'état d'urgence est déclaré et le couvre-feu installé en Nouvelle-Calédonie.

Quoi qu'il en soit, l'évacuation d'une grande partie des non Mélanésiens fait que, de bastion loyaliste, Thio devient en 1985 un fief indépendantiste. Louis Mapéri, du Parti de libération kanak (Palika, autre composante du FLNKS qui milite pour l'accès à la pleine souveraineté par la lutte), remplace Roger Galliot comme premier magistrat à la suite d'une élection municipale anticipée tenue le .

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  2. Chronologie de l'année 1985, site consacré aux événements politiques des années 1980
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Culture

Animations

  • marché hebdomadaire, productions locales, artisanat,
  • Tous les mois : Visite guidée de la mine du Plateau-SLN
  • avril : fête de la Culture,
  • mai : fête de l'igname,
  • juillet : foire de Thio,
  • juin : fête du poulpe,
  • septembre : festival Tembeü de la parole, du conte et des légendes, tous les deux ans,
  • décembre : fête de la mer,

Sport

La ville dispose de sa propre équipe de football, l'AS Thio Sport.

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Thio dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/nc/nc-00-ps/1104554.html

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