Nouvelle-Calédonie

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Statistiques

Le pays comporte actuellement 46i entités, dont 15i de niveau ville (33 %) et 31i entités moins importantes, ce qui représente moins de 1 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.

Le pays couvre actuellement moins de 1 % de la surface des pays repris sur ce site.

RégionsRécurence
RégionsRécurence
Province Nord000020 20 localités
Province Sud000019 19 localités
Îles Loyauté000006 6 localités

Nouvelle-Calédonie : descriptif

Informations de Wikipedia
Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles et d'archipels, faisant partie de la Mélanésie et de l'Océanie lointaine

Située en mer de Corail, dans la partie sud de l'océan Pacifique, sa superficie terrestre totale est de 18 575,5 km2, et son île principale, la Grande Terre, est longue de 400 km et large de 64 km

Sa principale commune est Nouméa, seule grande ville de l'archipel

Le Grand Nouméa (avec les communes voisines de Païta, Dumbéa et Mont-Dore) compte 182 341 habitants, soit les deux tiers des 271 407 personnes peuplant l'archipel. La Nouvelle-Calédonie relève de la souveraineté française depuis 1853

Administrée sous le statut de collectivité sui generis (code géographique 988), elle regroupe trois provinces à vaste champ de compétence ayant elles-mêmes chacune le statut de collectivités territoriales de la République française

C'est un pays et territoire d'outre-mer de l'Union européenne, elle ne fait donc pas partie de l'espace Schengen. Son statut institutionnel actuel lui reconnaît un degré fort d'autonomie et le droit à l'autodétermination, suivant un processus original de décolonisation et de construction d'un destin commun entre le peuple autochtone, les Kanaks qui représentent 41% de la population, et les autres communautés de l'archipel tels les européens anciennement établis dits Caldoches, les métis, et les habitants d'origine polynésienne, métropolitaine ou encore asiatique

La Nouvelle-Calédonie est inscrite sur la liste des territoires non autonomes selon l'Organisation des Nations unies — donc considérée comme non-décolonisés —, de 1946 à 1947 et depuis 1986. Elle dispose de signes identitaires qui lui sont propres, aux côtés des emblèmes nationaux français (un hymne, une devise et une graphie spécifique des billets de banque)

La question de son drapeau et de son nom font en revanche débat, les indépendantistes utilisant généralement l'appellation de Kanaky (en référence au peuple kanak) et disposant de leur propre drapeau depuis 1984, deux options rejetées généralement par les non-indépendantistes qui peuvent défendre pour leur part des positions assez diverses (statu quo, association des emblèmes indépendantistes à ceux de la France, ou invention de nouveaux symboles communs à l'ensemble des communautés vivant dans l'archipel).

Histoire

Peuplement et sociétés pré-européennes (avant 1774)

Habitants autochtones de Nouvelle-Calédonie, vers 1880.
Traces archéologiques

Les Kanaks, peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie, font partie des populations austronésiennes. Une étude génétique publiée en 2020 suggère que les racines profondes des locuteurs austronésiens sont originaires des populations néolithiques du sud de la Chine et datent d'au moins 8 400 ans,. Une autre recherche interdisciplinaire associant notamment archéologie, ethnobotanique et linguistique a permis de reconstituer une diffusion géographique des langues austronésiennes et de techniques agricoles. Selon la théorie dite « sortie de Taïwan » (Out of Taiwan), il y a 6 000 ans (), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers , ces langues et ces techniques se diffusent de Taïwan vers les Philippines, puis des Philippines vers Sulawesi et Timor et de là, les autres îles de l’archipel indonésien. Vers , un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.

Comme l'attestent des fragments de poterie Lapita retrouvés, les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie auraient posé le pied sur le territoire il y a environ 3 000 ans. On appelle Lapita la période de 1300 à C'est à Koné sur la côte ouest de la Grande Terre que furent découverts les premiers vestiges de la civilisation Lapita. Selon l'archéologue Christophe Sand : « Si les Lapitas sont bien les ancêtres des Kanaks, leur culture n’était pas du tout la même, ce qui n’est pas non plus facile à admettre. »

Durant la période suivante, Naia Oundjo ( -  siècle), ce qui est appelé aujourd'hui la culture kanak commence à se différencier des autres cultures mélanésiennes, elles aussi issues de cette migration austronésienne. Ils maîtrisent l'art de la pierre polie, et fondent leur civilisation sur la culture de la terre (horticulture sur brûlis, principalement culture sur billons des ignames et culture en terrasses irriguées de taros) et une organisation sociale basée sur une structure clanique. Lors de rituels guerriers, des clans pratiquent aussi l'anthropophagie. À partir du début du millénaire et jusqu'à l'arrivée des premiers Européens, les clans se sédentarisent, les langues kanak se singularisent et de grandes entités socio-linguistiques distinctes plus ou moins territorialisées, à l'origine des actuels « pays » ou « aires coutumières », apparaissent. Malgré cela, les échanges et alliances, notamment matrimoniales, restent importants d'un « pays » à l'autre, d'une île à l'autre, tandis que des apports extérieurs réguliers (notamment de Wallis, dans le cadre des tāvaka ou « voyages » d'exploration réalisés par les habitants de cette île, ou des archipels du Vanuatu ou des Fidji) influencent grandement certaines régions.

Le terme de « kanak », longtemps péjoratif et véhiculé à la colonisation sous la graphie « canaque », vient de l'hawaïen kanaka. Le chef historique de la revendication nationaliste et indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, à travers sa pièce Kanaké écrite pour le festival Mélanésia 2000 en 1975, a joué sur l'homonymie de ce terme avec le nom du héros d'un mythe régional de l', « Tein Kanaké », afin, selon Mounira Chatti, maître de conférences en littérature comparée à l'université de la Nouvelle-Calédonie, « de réaliser le glissement de Kanaké, code onomastique donné au héros dans les différentes versions du récit originel, vers un nouveau Kanaké, héros national qui parle au nom de la nation kanak. La recherche de l'unité kanak amène le futur chef de file du mouvement indépendantiste à purger le mythe d'origine de son caractère régionaliste pour « le hisser au rang d'épopée nationale » (Bensa, 1987 : 428) ».

Démographie
Premières estimations

Dès le XVIe siècle, les navigateurs européens commencent à explorer le Pacifique et à aborder plusieurs îles du « grand océan ». Ces explorations s'intensifient au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. De 1774 à 1853, on retrouve les traces d'environ 400 touchers de bateaux, surtout des santaliers.

Des estimations peu documentées apparaissent dès 1774 faisant état d'une population entre 40 000 et 80 000 personnes, (et aux environs de 50 000 en 1853). Une hypothèses basse de 40 000 est avancé par Dorothy Shineberg en 1983 et de 80 000 par Jean-Louis Rallu en 1989, tandis que celle de 50 000 au moment de la prise de possession est avancée par Bernard Brou.

Jean Guiart (1925-2019), anthropologue et ethnologue spécialiste de la Mélanésie, estimait que la densité de population devait être "très faible" avant l'arrivée des Européens (sans toutefois se risquer à des chiffrages faute de sources significatives), du fait, selon Norma McArthur, d'une multitude de facteurs épidémiologiques (malaria) ou humains (cannibalisme, infanticide, guerres), et que le nombre et l'étendue des sites agricoles (tarodières) s'expliquerait par une forte mobilité des Mélanésiens.

Ces estimations sont aujourd'hui jugées anachroniques par rapport à ce qui est observé dans l'ensemble des iles du pacifique, comme sur le continent américain. Les premiers contacts entre Européens et Amérindiens, comme Océaniens, ont été systématiquement néfastes à ces derniers, décimés en grande partie par des maladies importées dans la région mais avec une ampleur longtemps minimisée pour la Nouvelle Calédonie. Les premières estimations supposaient une dépopulation inhabituellement faible pour la Nouvelle Calédonie (population divisée par 2 alors qu'elle est plus couramment divisée par 10 à 20), voire ignorait même l'éventualité d'une dépopulation. Pour l'ensemble des explorations et colonisations post-Colombiennes, on parle de Génocide de peuples autochtones, ou encore d'ethnocide (destruction de l’identité culturelle d’un groupe ethnique, sans nécessairement détruire physiquement ce groupe (génocide) et sans forcément user de violence physique contre lui (persécution, déportation, déplacement des enfants). Des estimations plus documentées ont été actualisées par l'archéologue Gustave Glaumont dès la fin du  siècle, ainsi que par des anthropologues inspirées par les études sur l'hécatombe post colombienne dans la population amérindienne.

Estimations plus récentes

Christophe Sand, Docteur en préhistoire (Paris 1, 1994), Chercheur associé au CNRS dans le cadre du Laboratoire Archéologies et sciences de l'Antiquité, affecté à l' institut de recherche et développement de Nouméa, Conservateur en chef du patrimoine et responsable depuis 1991 du Département Archéologie de Nouvelle-Calédonie, a étudié pendant 40 ans le passé des peuples du Pacifique à travers des recherches de terrain en Mélanésie, en Polynésie et en Micronésie. Il a publié des ouvrages, des articles scientifiques et des livres de vulgarisation traitant des différentes périodes de l’histoire océanienne, du peuplement Lapita jusqu’au bouleversement colonial. Chistophe Sand publie dès 2001 un ouvrage qui s'appuie sur sa spécialité, l'archéologie, pour "réévaluer l’importance numérique de la population autochtone à l’arrivée de James Cook".

Observations aériennes des tarodières, LIDAR

Les estimations démographiques récentes se basent notamment sur les photos aériennes compilées à la fin du LIDAR faisant ressortir la microtopographie des zones de plaines autant que des versants, avec une précision pouvant atteindre 10 cm de dénivelé. Ces données aériennes mettent en évidence un réseau de tarodière ayant été sculpté dans les reliefs avec des traces archéologiques remontant plusieurs siècles avant les premiers contacts européens. Les levés LIDAR ont permis de confirmer la densité de vestiges liés à la période traditionnelle kanak qui avait été observés sur les photos aériennes et lors de prospections de terrain. Leur étendue implique une capacité à alimenter, et surtout le travail sur le long terme d'une population nettement supérieure aux hypothèses basses avancées précédemment, de l'ordre de un à plusieurs millions d'habitants, main d'oeuvre indispensable pour réussir à sculpter et maintenir à si grande échelle des aménagements qui ont demandé plusieurs siècles de travaux et d’entretien collectifs, d'irrigation avec la canalisation des eaux parfois sur plusieurs kilomètres, la construction de culture en terrasses couvrant des centaines d’hectares et s’étageant sur des dizaines de niveaux, l’entretien des murets en pierres et l’apport de terre pour édifier des billons et des terrasses sur des versants aux sols minces et pauvres. Les densités sont fortes et la population est forcément sédentaire du fait de travaux sur plusieurs générations, d’une agriculture très prenante qui imposent un habitat à proximité.

Choc épidémiologique, premiers contacts

Un premier déclin démographique entre 1774 et 1853, dû au choc épidémiologique né des premiers contacts avec les santaliers, baleiniers et missionnaires, décime jusqu'à 80 à 90 % de la population comme dans nombre d'îles du Pacifique. Entre 1774 et 1840, il y a une absence quasi totale de témoignages historiques écrits comparables à ceux connus pour Fidji ou la Polynésie (où la chute démographique dépasse 80 % de la population sur un siècle).

Démographie comparée sur d'autres archipels du Pacifique

La rencontre des explorateurs avec les Marquisiens a par exemple pour effet de les exposer à des maladies contre lesquelles ils n'avaient aucune immunité. Cela entraîne une forte chute de la population. On estime qu’au . L'archéologue Christophe Sand publie en 2023 "Hécatombe océanienne", synthèse de près de 30 années de recherches sur le peuplement des Iles de l'océan Pacifique . Il a compilé les pertes de population sur l'ensemble des îles du pacifique (en les comparant aux pertes de population en Amérique du Sud suite aux exploration post colombiennes). La chute des populations des Amériques dépasse les 90 % sur l'ensemble du continent américain. Pour les cas où pour il existe des données significatives, La chute des populations insulaires du Pacifique après les contacts européens est du même ordre de grandeur, elle est en moyenne de 87,5% (98% aux Îles Marquises, en Polynésie française, ou encore 95% sur l’île de Bougainville, au nord des Iles Salomon).

Démographie documentée récente

Le recensement exhaustif de la population kanak reste sujet à controverse au moins jusqu'au début kanak est à nouveau en croissance pour atteindre 50 000 vers 1973 et dépasser 100 000 en 2014, la communauté kanak est la plus importante en effectif, mais en proportion de la population totale, elle est en déclin et mise en minorité dans les votes avec 40 % de la population. Dans sa directive de 1972, Pierre Messmer, alors premier ministre, évoquait la perspective de mise en minorité du peuple premier kanak: « La Nouvelle-Calédonie, colonie de peuplement, bien que vouée à la bigarrure multiraciale, est probablement le dernier territoire tropical non indépendant au monde où un pays développé puisse faire émigrer ses ressortissants.[...] À court et moyen terme, l’immigration massive de citoyens français métropolitains ou originaires des départements d’outre-mer (Réunion) devrait permettre d’éviter ce danger en maintenant et en améliorant le rapport numérique des communautés. À long terme, la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaire du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. Il va de soi qu’on n’obtiendra aucun effet démographique à long terme sans immigration systématique de femmes et d’enfants. »

Démographie et impact politique

La mise en minorité démographique du peuple premier kanak conduit à la naissance et la montée en puissance de la revendication indépendantiste (1968-1984). Ces revendications atteignent leur paroxysme avec les événements politiques de 1984 à 1988 en Nouvelle-Calédonie, une période de l'histoire de cette collectivité française qui fut marquée par une quasi-guerre civile voire ethnique qui opposa partisans et opposants à l'indépendance vis-à-vis de la France du territoire d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie entre 1984 et 1988.

En 1988, l'accord de Nouméa ouvre une période de paix sociale relative de 35 ans, définissant plusieurs notions considérées comme des valeurs fondamentales dans l'archipel depuis lors : la « double légitimité » des Kanak et non-Kanak et le « destin commun », une « communauté de destin » pluri-ethnique. Ce principe repose sur la double légitimité reconnue d'une part à la population kanak (peuple premier) et d'autre part aux autres communautés au titre de leur participation à la construction de la Nouvelle-Calédonie contemporaine, l'accord vise à empêcher de voir ressurgir les tensions, les affrontements violents et meurtriers des événements des années 1980, au profit de la « paix, de solidarité et de prospérité ».

Le gouvernement du président Emmanuel Macron entame en janvier 2024 un processus de révision constitutionnel visant à dégeler le corps électoral. Le projet est examiné en mai 2024. Le FLNKS critique une « énième tentative de passage en force » du gouvernement, affirmant que la France cherche à « constitutionnaliser la colonisation en Kanaky », en exploitant le résultat démographique de la colonisation de peuplement réactivée par Pierre Messmer en 1972. Le 13 mai 2024, des émeutes éclatent à Nouméa tandis que les députés débattent de l'adoption de la loi. Ces évènements replongent la Nouvelle-Calédonie dans un climat de guerre civile qu'elle avait connu 40 ans plus tôt.

Premiers contacts avec les Européens (1774-1853)

Carte historique par William Hodges en 1774 (British Library).

Le , l'enseigne de vaisseau James Colnett aperçoit à l'horizon une terre inconnue des Européens. Il se trouve à bord du bâtiment commandé par le navigateur et explorateur anglais James Cook, le , durant son deuxième voyage. Cook baptise cette terre New Caledonia en l'honneur de l'Écosse. En effet, l'aspect des côtes lui aurait rappelé cette région de Grande-Bretagne, dont le père de Cook est originaire (Caledonia est l'ancien nom latin de la province correspondant à l'Écosse britannique). Le premier contact avec des Kanaks a lieu le lendemain, à Balade au nord-est de la Grande Terre, puis l'expédition britannique longe la côte Est et arrive jusqu'à l'île des Pins le .

Il est probable qu'en 1788, l'expédition française conduite par La Pérouse reconnaît la côte Ouest à bord de La Boussole et de L'Astrolabe, juste avant de sombrer dans un naufrage sur le récif de Vanikoro aux Îles Salomon. En , le contre-amiral français Antoine Bruny d'Entrecasteaux, parti en 1791 à la demande de Louis XVI pour retrouver La Pérouse, passe au large de l'île des Pins et la côte Sud de la Grande Terre, puis reconnaît en avril et la côte Ouest de la Grande Terre et se serait arrêté notamment aux Îles Loyauté. Néanmoins, on attribue la découverte de ces dernières à l'explorateur français Jules Dumont d'Urville en 1827 puis 1840 qui fut le premier à les situer précisément sur une carte.

Par la suite, à partir des années 1820, l'essor de la chasse à la baleine et de l'exploitation du bois de santal ou d'autres ressources insulaires (nacre, coprah, holothuries, écailles de tortues marines, etc.) amènent régulièrement des navires européens, essentiellement anglo-saxons, sur les côtes de cet archipel. Certains marins, aventuriers naufragés (beachcombers) ou négociants (traders), s'installent, fondent des familles avec des femmes mélanésiennes et créent de véritables comptoirs pour assurer les échanges entre populations autochtones et bateaux européens. C'est le cas, par exemple, de l'anglais James Paddon à l'île des Pins puis surtout à l'île Nou.

À ces marins et négociants s'ajoutent rapidement les acteurs de l'évangélisation de l'Océanie. Les missionnaires anglais de la London Missionary Society, LMS décident, à partir de 1797, de christianiser le Pacifique. L’archipel néo-calédonien est atteint en 1840. Les missions protestantes reposent sur quelques hommes originaires d'autres archipels, les teachers (« enseignants »), des catéchistes samoans et rarotongans (comme Paoo). Ils débarquent en 1841 à l'île des Pins et en 1842 à Touaourou (Sud de la Grande Terre). Ils en sont chassés en 1842. La LMS s'installe aux îles Loyauté en 1841 avec plus de succès, le plus grand rencontré en Mélanésie.

Les premières conversions d’Océaniens à la foi protestante incitent les pères de la Société de Marie, missionnaires catholiques, à s’implanter en Mélanésie. Fin 1843, un navire de guerre français amène à Balade via Wallis un évêque, Guillaume Douarre,, et quatre missionnaires maristes, dont le Père Benoît Forestier et le Père Pierre Rougeyron. Les missionnaires maristes, comme les protestants, réprouvent l’anthropophagie et regrettent que la femme soit accablée de travaux. Ils luttent contre la polygamie ou l’usage d’abandonner les malades. Mais les Kanak attaquent, en 1847, la mission de Balade où le frère Blaise Marmoiton est tué (étant considéré aujourd'hui comme un martyr par les catholiques). Les maristes s'implantèrent, avec succès cette fois, à l'île des Pins en 1848, ce qui va servir de base à l'évangélisation de la Grande Terre. Les missionnaires catholiques revinrent à Balade en 1851.

Ces premiers contacts avec les Européens transforment rapidement et profondément les sociétés mélanésiennes, sur le plan technologique (l'outillage en fer remplaçant celui en pierre), alimentaire (introduction de nouvelles espèces, dont surtout le cochon, ou de l'alcool), religieux, social et démographique (abandon de la polygamie, de l'anthropophagie, des pratiques de régulation de la natalité, « choc microbien » et alcoolisme entraînant le début probable d'un déclin démographique),.

Colonisation française de la Nouvelle-Calédonie (1853-1944)

Carte historique extraite de l'encyclopédie allemande Meyers Konversations-Lexikon de la Nouvelle-Calédonie et des îles Loyauté

La France de Napoléon III cherche une terre nouvelle, libre de toute occupation européenne, pour y fonder une colonie pénitentiaire. Par ailleurs, la France souhaite renforcer sa présence dans le Pacifique, encore faible face aux Néerlandais et surtout Britanniques, alors que ces derniers envisagent d'annexer la Nouvelle-Calédonie. La Nouvelle-Calédonie est finalement proclamée colonie française à Balade le par le contre-amiral Febvrier-Despointes.

Puis, sous le commandement du capitaine de vaisseau Louis-Marie-François Tardy de Montravel, arrivés sur le navire La Constantine, le , les militaires français fondent au sud-ouest de la Grande Terre Port-de-France pour servir de chef-lieu à la colonie, simple garnison qui devient rapidement une petite ville et prend le nom de Nouméa le .

Le , la Nouvelle-Calédonie devient une colonie à part entière, affranchie de la tutelle de Tahiti. Son premier gouverneur, nommé en 1862, le contre-amiral Charles Guillain, est chargé d'organiser la mise en place du bagne et donc de trouver des terres (non seulement pour garder les bagnards purgeant leur peine, mais aussi pour les terres confiées aux libérés qui ont l'obligation toutefois de doubler leur peine dans la colonie tout en étant « libres », le but étant de les pousser à s'installer définitivement). Il sera aidé dans sa tâche par Albert Candelot (1840-1920), polytechnicien, promu lieutenant, qui devient chef du service topographique de 1864 à 1868, où il dresse la carte de l'île.

Charles Guillain va le faire en jetant les bases du futur statut de l'indigénat (qui va être formalisé en 1887), imposant une politique de cantonnement, fondée sur l'idée de « propriété collective » sur un modèle fouriériste et de « réserves autochtones » pour les Mélanésiens dont les terres sont organisées en « tribus » ou « chefferies ». Plus tard, en 1898, ces « tribus » vont être regroupées dans de « grandes chefferies » ou « districts ». Le premier convoi pénitentiaire arrive le  (250 transportés ou délinquants et criminels de droit commun, et relégués ou auteurs de délits ou petits crimes récidivistes) à bord de l'Iphigénie.

Le bagne des relégués à Ouro, sur l'île des Pins (carte postale, A. Bergeret & Cie, vers 1905).

En plus de ces transportés, après la Commune de Paris, la Nouvelle-Calédonie sert de lieu de déportation pour de très nombreux anciens communards condamnés par les conseils de guerre mis en place par le gouvernement d'Adolphe Thiers. De même, plus de 2 000 condamnés d'Afrique du Nord, essentiellement des résistants algériens à l'occupation française dès 1830, furent envoyés dans les bagnes de Nouvelle-Calédonie. La présence des bagnards de « la Nouvelle » constitue un apport de main d'œuvre considérable, à l'origine des principaux grands travaux menés dans la seconde moitié du Nouméa (aménagement du plan urbain avec remblaiement, construction de monuments comme la cathédrale ou le temple protestant, Brousse » (routes, ponts, tunnels, 1877, soit les deux tiers des Européens présents dans la colonie, et en 1897, date de l'arrêt des convois de transportés et relégués, ils sont encore 8 230. La présence du bagne est toutefois peu à peu contestée par les colons libres qui subissent la concurrence de la main-d'œuvre des bagnards mais aussi de l'administration pénitentiaire qui accapare les meilleures terres. Un nouveau gouverneur nommé en 1894, Paul Feillet, se déclare contre le « robinet d'eau sale » que constitue la « transportation ». Elle sera interrompue en 1897, mais la déportation de prisonniers politiques continue (jusqu'en 1931) et les prisonniers du bagne vont y finir leur vie (en 1921, ils étaient encore 2 300). Le dernier détenu a été Cheikou Cissé, tirailleur condamné en 1918 à la déportation à perpétuité, jusqu'à son transfert en Guyane après la loi du désaffectant définitivement la Nouvelle-Calédonie comme lieu de déportation.

Un colon devant son habitation en « Brousse », avant 1906.

À la fin du Bordeaux pour embarquer vers la Nouvelle-Calédonie afin de s’y marier avec d’anciens bagnards devenus colons ; regroupées au « couvent » de Bourail, environ 600 mariages de ce type ont été célébrés entre 1870 et 1895. Ces colonisations entraînent l'installation durable de populations européennes libres qui, avec les libérés du bagne, sont installés sur des terres de l'île principale pour y pratiquer l'agriculture (essentiellement la culture du café, d'autres tentatives concernant la canne à sucre ou le coton s'étant révélés des échecs) ou l'élevage. Leur implantation ainsi que la politique foncière et de l'indigénat qui en découle, menée par l'administration coloniale, provoquent diverses révoltes kanakes, telle celle de 1878 menée par le grand-chef Ataï. À côté de cela, la découverte de ressources minérales importantes, notamment en nickel, attire des investisseurs (comme John Higginson, les établissements Ballande ou encore la famille Rothschild) et permet le développement d'une intense activité minière et métallurgique, dominée par la Société Le Nickel (SLN). Pour répondre au besoin de main d'œuvre, des travailleurs « engagés sous contrat » asiatiques sont recrutés, essentiellement des Japonais ou des Tonkinois dans les mines, et des Javanais pour le travail agricole ou la domesticité.

La Nouvelle-Calédonie participe à l'effort de guerre français pendant la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918 : 2 025 soldats partent rejoindre les 177 Néo-calédoniens déjà mobilisés en Métropole : 1 047 Européens et 979 Kanaks (surnommés les « Niaoulis », ceux-ci se battent principalement dans le Bataillon mixte du Pacifique). 575 Néo-calédoniens sont déclarés morts pour la France : 382 Kanaks et 193 citoyens français,. Cette participation exacerbe les tensions créées par la colonisation, ce que confirme pour partie la révolte kanak de 1917.

En réponse à cette révolte, les autorités coloniales (tout particulièrement les gouverneurs Joseph Guyon puis Bernard Siadous) élaborent une « nouvelle politique indigène » à partir du milieu des années 1920. Le but est de constituer une élite mélanésienne assimilée à la culture républicaine, notamment en ouvrant l'enseignement public à certains enfants kanaks (généralement fils de responsables coutumiers), en formant des « moniteurs indigènes » pour créer des écoles laïques dans les réserves (où l'instruction était jusque là totalement abandonnée aux missions catholiques ou protestantes), en développant la culture du café ou l'exploitation du coprah par les Kanaks ou en créant des « commissions municipales » (ancêtres des conseils municipaux) dans les terres coutumières. À la même époque, en 1931, des Kanaks sont exposés, dans un enclos de cases, au Jardin d'acclimatation, à l'occasion de l'exposition coloniale de Paris.

B-17 sur la base aérienne de La Tontouta en aout 1943.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre intervient dès le . Un bataillon du Pacifique est recréé et se bat dans les Forces françaises libres aussi bien en Afrique du Nord qu'en Europe. La Nouvelle-Calédonie devient, de plus, à partir du une importante base arrière américaine dans la guerre contre le Japon. D'ailleurs, la flotte américaine composée de l' (CV-6) qui se dirigeait vers Guadalcanal avait séjourné à Nouméa. La présence des « GI » permet la modernisation ou le développement des infrastructures (routes goudronnées, construction de ponts métalliques, agrandissement des quais, création de pistes d'aviation à l'origine des futurs aéroports de La Tontouta ou de Magenta, électrification) et marque les modes de vie qui se modernisent (développement des « dancings », « snack-bars », « diners », drive-in, Coca-Cola, chewing-gum, communisme dans le bar-restaurant de Jeanne Tunica). La nécessaire organisation de la détente et du repos des soldats permet la constitution d'une véritable économie de loisirs qui enrichit de nombreux Néo-calédoniens. Les Américains emploient une main d'œuvre importante pour l'entretien du matériel et du réseau routier qu'ils recrutent parmi les « engagés » indonésiens ou Chân Dăng ainsi que parmi les « Indigènes ». Pour travailler en tant que dockers sur le port de Nouméa, ils font venir de nombreux Kanaks des îles Loyauté, qu'ils logent dans le camp de Montravel, contribuant ainsi à augmenter la présence mélanésienne en ville. Les salaires augmentent pour toutes les couches de la société. Beaucoup de Néo-calédoniens ont gardé une certaine nostalgie de cette époque, et encore aujourd'hui, de nombreuses cérémonies commémorent tous les ans cette période autour du mémorial américain situé au Port Moselle de Nouméa. Après-guerre, certaines demandes ont été envoyées à Washington pour faire de la Nouvelle-Calédonie le .

Le boom du nickel (1945-1983)

Après la guerre, la France abandonne le terme de colonie et abolit le code de l'indigénat. Les Kanaks obtiennent la citoyenneté française, et donc le droit de vote, en trois temps : d'abord limité à 267 membres de l'élite mélanésienne (chefs coutumiers, anciens combattants ou religieux tels que curés, diacres ou pasteurs) en 1946 ; puis élargi à 60 % des Mélanésiens en âge de voter en 1951 ; finalement à toute la population majeure en 1957. Pour contrer l'influence grandissante du communisme auprès de ces nouveaux citoyens, les missions chrétiennes s'accordent avec les représentants de l'État pour créer deux organisations politiques visant à fédérer les électeurs kanaks : l'Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (UICALO) du côté catholique, l'Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français (AICLF) pour les protestants. Ils vont ensuite s'unir en 1953 dans un parti, l'Union calédonienne (UC), qui, également soutenu par les descendants des « petits colons » de Brousse ainsi que par les syndicats de la Société Le Nickel ou de dockers, va dominer la vie politique locale jusque dans les années 1970. Car, désormais Territoire d'outre-mer (TOM), la Nouvelle-Calédonie obtient une assez forte autonomie avec la loi-cadre Defferre de 1956. Cette dernière est néanmoins réduite avec la mise en place de la  République, d'autant qu' au début des années 1960, la Nouvelle-Calédonie fut envisagée comme site d'essais nucléaires.

En parallèle, le Territoire connaît une croissance économique rapide et importante grâce à l'exploitation de « l'or vert » : c'est le « boom du nickel », la Nouvelle-Calédonie en devenant alors le troisième producteur mondial. Cela favorise de nouvelles vagues d'immigration, encouragées par les autorités françaises, en provenance des îles de Wallis-et-Futuna. Entre 1969 et 1976, la population de l'île s'accroît de plus de 20 % avec près de 20 000 nouveaux immigrants. Cette bonne santé économique s'accompagne d'une urbanisation galopante à Nouméa ainsi que dans ce qui commence à être sa banlieue et de grands travaux : le barrage de Yaté construit entre 1955 et 1959, les infrastructures sportives des Jeux du Pacifique Sud de 1966 dont le stade Numa-Daly ou la piscine olympique du Ouen Toro, le revêtement des routes et le développement du réseau électrique sur la Grande Terre, l'aménagement des remblais du port autonome de Nouméa dans les années 1970 transformant l'ancienne île Nou en une presqu'île artificielle désormais baptisée Nouville.

Les événements (1984-1988)

Drapeau Kanaky, non officiel. Calqué sur le logotype du parti politique du FLNKS.

Les années 1980 voient les tensions entre opposants et partisans de l'indépendance atteindre leur paroxysme, les affrontements dégénèrent bientôt en insurrection quasi généralisée durant la période dite des « événements » (1984-1988). La violence culmine en 1988 avec la prise d'otages d'Ouvéa.

Projet de drapeau commun issu du concours du collectif pour un drapeau commun en 2010.

Cet épisode pousse les deux camps et leurs dirigeants à négocier. Les négociations sont symbolisées par une poignée de main qualifiée « d'historique » entre le loyaliste Jacques Lafleur (député et président fondateur du Rassemblement pour la Calédonie dans la République dit RPCR ou Rassemblement) et l'indépendantiste Jean-Marie Tjibaou (président unitaire du Front de libération nationale kanak et socialiste ou FLNKS, qui est une confédération de plusieurs partis dont l'UC). Elles aboutissent à la signature des accords de Matignon le prévoyant la mise en place d'un statut transitoire de dix ans devant se solder par un référendum d'autodétermination pour que les Calédoniens se prononcent pour ou contre l'indépendance. Le , le leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou est assassiné à Ouvéa par un militant kanak radicalisé lors de la commémoration des événements de 1988.

On estime que durant cette période environ 90 personnes sont tuées (gendarmes, militaires et civils) pour une population à l'époque de 160 000 habitants.

Le « pacte trentenaire » (1988-2018)

Projet de drapeau commun arboré en 2024.

Se met alors en place une politique de rééquilibrage politique, économique, social et territorial en faveur des Kanaks. Cela passe notamment par la création des trois provinces dès 1989, d'une Agence de développement de la culture kanak (ADCK) qui va essentiellement gérer le Centre culturel Tjibaou réalisé par l'architecte Renzo Piano dans le cadre des Grands travaux de François Mitterrand et inauguré le , de programmes de formation (« 400 cadres » en 1989, remplacé en 2006 par « Cadres avenir ») et de l'Académie des langues kanak en 2007. Mais, surtout, la vente par Jacques Lafleur en 1990 de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP) à la Société financière de la Province Nord (SOFINOR) puis les accords de Bercy signés en 1998 par cette dernière avec le groupe Eramet et la Société Le Nickel sous la tutelle du ministre de l'Économie Dominique Strauss-Kahn pour échanger les massifs miniers de Poum et du Koniambo, après plusieurs années de conflit social, permettent la construction d'une usine dans le Nord, mise en service en 2014. Grâce à cela, certains retards ont pu être rattrapés. Le programme « 400 Cadres » a notamment permis d'obtenir le premier médecin mélanésien (le Lifou, diplômé en et revenu sur le territoire en 2008). Le premier avocat kanak, en Nouvelle-Calédonie, Francky Dihace, a prêté serment à Nouméa le , (le barreau de Nouméa compte 112 avocats). Concernant le rééquilibrage territorial, la construction de l'usine du nord s'est accompagnée de l'émergence d'une nouvelle zone urbaine, baptisée VKP (Voh-Koné-Pouembout) et dotée de nouvelles infrastructures publiques (la route transversale Koné-Tiwaka ouverte en 2000, le lycée polyvalent de Pouembout depuis 2016, le pôle sanitaire du Nord inauguré à Koné en 2018, le campus de Baco de l'université de la Nouvelle-Calédonie depuis 2020 ou le centre de détention de Koné ouvert en 2023). Mais, malgré cela, les inégalités restent fortes, et les migrations internes vers le Grand Nouméa continuent à être importantes.

Référendums et nouvelles tensions (depuis 2018)

Les accords de 1988 sont complétés par l'accord de Nouméa du qui prévoit une autonomie forte et repousse le référendum final sur la question de l'avenir institutionnel (indépendance ou maintien au sein de la République française) entre 2014 et 2018. En cas de rejet de l'indépendance, un second, puis un éventuel troisième référendum pourront être organisés selon des conditions précises. À l'issue des votes toujours opposés à l'accession à la pleine souveraineté, un nouvel accord devra être négocié. Surtout, le préambule jette les bases d'une « citoyenneté néo-calédonienne » qui doit se construire sur les bases d'une « double légitimité » et d'un « destin commun » partagés par les différentes communautés (Kanaks et non-Kanaks).

La permanence du FLNKS pour la campagne pour le « oui » au référendum de 2018 sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, rue de l'Alma à Nouméa.

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie fixe en mars 2018 la date du référendum qui a lieu le , et pour lequel les corps électoraux sont gelés au préalable afin que « seul le peuple concerné puisse voter au scrutin ». Environ 7 700 personnes sont ainsi privées du droit de vote,. Le scrutin se tient le , la population étant amenée à répondre à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Le « non » l'emporte par 56,4 % des votants,, et la Nouvelle-Calédonie reste ainsi au sein de la République française. Toutefois, l'accord de Nouméa prévoit la faculté d'organiser jusqu'à deux autres référendums. L'article 217 de la loi organique Congrès de la Nouvelle-Calédonie peut, à compter du sixième mois suivant la consultation (soit le 5 mai 2019), demander l'organisation de deux nouvelles consultations dans les deux et quatre ans après le premier référendum. Au sein du Congrès élu pour la période 2014-2019, les indépendantistes détiennent ensemble 25 sièges sur 54, soit un peu plus de 45 % de ses membres. Le référendum de 2020 sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie initialement prévu le 6 septembre, est reporté au 4 octobre 2020 à la suite de la pandémie de covid-19. Le « non » l'emporte à 53,26 %.

Conformément à l'accord de Nouméa, la demande officielle pour un troisième vote ne pouvant avoir lieu qu'à partir du , elle intervient le 8 avril, les deux groupes FLNKS au Congrès, l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) et l'UC, demandant la convocation d'un troisième référendum pour 2022 (l'UNI ayant initialement défendu un scrutin dès 2021). Le gouvernement français fixe au 12 décembre 2021 la date de ce troisième référendum. Toutefois, une partie des organisations indépendantistes appelle à la non-participation au scrutin, et moins de 44 % des électeurs se déplacent pour voter. Il donne comme résultat 96 % de non à l'indépendance et 3,5 % de oui.

Au delà de la consultation des électeurs sur le plan juridique, les habitants s'entendent difficilement au sujet de leurs signes identitaires, plus précisément, les signes auxquels ils appartiennent en tant que « Calédoniens » (outre leur communauté, kanak, wallisienne, vietnamienne, européenne, etc.). C'est pourquoi des débats font polémique sur place et créent des tensions palpables, notamment concernant le ou les drapeaux devant représenter la Nouvelle-Calédonie, mais aussi le nom même du territoire pouvant également être modifié à l'issue favorable du processus d'indépendance (en vertu de l'article 5 de la Loi organique ). En effet la Nouvelle-Calédonie pourrait selon certains indépendantistes être renommée la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Kanaky ou encore simplement Kanaky (en référence au peuple kanak). Néanmoins ces décisions seront conditionnées et votées à la majorité des trois cinquièmes des membres du Congrès.

À la suite des trois référendums qui ont tous rejeté l'indépendance, des négociations s'ouvrent à partir de 2022 ou 2023 en « bilatérales » (État-indépendantistes et État-loyalistes) sur l'établissement d'un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française.

En mai 2024, des émeutes ont lieu dans un contexte de débat sur un projet de réforme électorale sur le territoire, faisant 10 morts dont 2 gendarmes (bilan provisoire arrêté au 14 juillet),,. L'état d'urgence est décrété.

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Géographie

Carte générale des archipels de Nouvelle-Calédonie.

La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles et d'archipels mélanésiens de l'océan Pacifique Sud, situé dans la mer de Corail en Océanie lointaine autour des coordonnées 21° 30' Sud 165° 30' Est. Plus précisément, ses territoires émergés et récifs affleurants s'étendent du  parallèle sud (atoll de Huon dans les récifs d'Entrecasteaux) au  parallèle sud (pointe sud-est du récif Nogumatiugi), et pratiquement du  méridien est (près des îlots Avon dans les îles Chesterfield) jusqu'au-delà du  méridien est (près de l'île Hunter). Le tropique du Capricorne traverse ses eaux territoriales au sud.

Elle est à 1 210 Australie (pointe nord de Fraser Island) et 1 447 île du Nord, en Nouvelle-Zélande. Le pays insulaire de Vanuatu la borde au nord-nord-est et Port-Vila n'est éloigné de Nouméa que de 539 km.

Elle couvre une superficie terrestre totale de 18 575,5  et possède environ 3 400 . Sa zone économique exclusive (ZEE) est de 1 422 543 ZEE française, la deuxième plus importante pour un territoire français après celle de la Polynésie française et la Océanie. Elle a des frontières maritimes avec les îles Salomon au nord, le Vanuatu au nord-est, Fidji à l'est, Norfolk (territoire autogouverné de l'Australie) au sud et l'Australie à l'ouest.

Elle fait partie d'un continent appelé Zealandia, à 93 % submergé. Zealandia fait presque la moitié de la taille de l'Australie et est remarquablement longue et étroite. Il y a environ 25 millions d'années, un changement dans les mouvements des plaques tectoniques a commencé à étirer Zealandia avec force. Parmi les régions submergées de Zealandia, on trouve la ride de Lord Howe, le plateau Challenger, le plateau de Campbell, la ride de Norfolk et le plateau de Chatham.

Les îles

L'île d'Ouvéa vue du ciel.

La Nouvelle-Calédonie est centrée autour d'une île principale, la Grande Terre. Elle comprend également plusieurs ensembles d'îles plus petites, les îles Belep au nord-ouest de la Grande Terre, l'île des Pins au sud-est, les îles Loyauté au nord-est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré), plus loin à l'ouest l'archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone.

Sur une superficie d'environ 16 360,8 , la Grande Terre est de loin la plus grande de toutes les îles néo-calédoniennes. Elle s'étire du nord-ouest au sud-est sur près de 400 chaîne montagneuse, dont le point culminant, le mont Panié, s'élève à 1 629 mètres (5 344 pieds) d'altitude.

Les îles Loyauté sont situées en mer de Corail à une centaine de kilomètres à l'est. Lifou est la plus vaste de ces îles, avec 1 196,1 km2, et est plus étendue que la Martinique. Viennent ensuite Maré (641,7 km2), Ouvéa (132,1 km2) et Tiga (11 ).

À 47 Grande Terre, les îles Belep couvrent 69,5 km2 répartis en trois îles : Art (la plus grande, avec 52 , et la seule à être peuplée), Pott, Dau Ac et les îlots rocheux Daos du Nord et Daos du Sud.

Limite sud du lagon néo-calédonien, l'île des Pins, située à environ 50 Grande Terre, couvre quant à elle 152,3 km2.

À cela il faut ajouter plusieurs groupes d'îlots et de récifs à fleur d'eau non habités en mer de Corail et dans l'océan Pacifique.

Îlots et récifs en mer de Corail
Îlot dans le lagon d'Ouvéa.
  • les récifs de l'Astrolabe, à 117 Ouvéa.
  • le récif Pétrie, à 298 Grande Terre.
  • les récifs d'Entrecasteaux, à 223 Grande Terre, dans le prolongement des îles Belep desquelles ils sont séparés par le « Grand Passage », détroit de 500 à 600 mètres de fond. Il comprend les atolls de Huon et de la Surprise (les deux plus importants, avec les îles Fabre et Le Leizour), Pelotas et du Portail, ainsi que les récifs Guilbert et du Mérite. Ils constituent la limite nord du lagon de la Nouvelle-Calédonie.
  • l'archipel des Chesterfield, à 534 Grande Terre, qui sert essentiellement pour la récolte de données météorologiques et de réserve naturelle pour les oiseaux marins et les tortues, et qui comprend :
    • les récifs Bampton au nord avec les îlots Avon, Bampton et Renard et la caye sableuse de Skeleton.
    • l'atoll des îles Chesterfield à proprement parler avec les îles Longue, du Passage (ou Bennet) et Loop, ainsi que les îlots du Mouillage.
    • les récifs de Bellone et Booby, situés à 164 km au sud-est des îles Chesterfield auxquelles ils sont généralement associés.
Îlots dans l'océan Pacifique
L'île Hunter.
  • l'île Walpole, à 138 Maré et à 201 Grande Terre.
  • les îles Matthew et Hunter, respectivement à 446 et 521 Grande Terre, dont la possession est contestée à la France par le Vanuatu. Météo-France a installé une station météorologique automatique sur l'île Matthew en 1981.

Certaines cartes indiquent la présence d'une grande Île de Sable (en anglais Sandy Island ou Sable Island) située à l'ouest-nord-ouest de l'île principale, mais des scientifiques australiens ont déclaré, en novembre 2012, ne pas avoir trouvé cette île lors d'une expédition sur place.

Vanuatu
Localisation de la ville
Mont Panié
Mont Humboldt
Localisation des principaux récifs et îles de Nouvelle-Calédonie.

Les lagons

La barrière de corail.

Le lagon néo-calédonien a une surface totale de 24 000 ).

Il est ceinturé par une barrière de corail d'une longueur de 1 600 Grande Terre, et s'étendant, des récifs d'Entrecasteaux au nord-ouest à l'île des Pins au sud-est, sur 680 km de long. La température des eaux varie entre 22 et 30 °C.

En dehors de la Grande Terre, plusieurs atolls possèdent leurs propres lagons, le plus important d'entre eux étant Ouvéa avec un lagon de 850 .

Le , une grande partie des lagons de Nouvelle-Calédonie, soit six sites formant une totalité de 15 743 patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agit du , et plus particulièrement de son second site naturel après le golfe de Porto en Corse (inscrit en 1983) et le premier d'outre-mer.

Climat

Photographie satellite de la Nouvelle-Calédonie.
Le climat de Nouvelle-Calédonie est tropical, tempéré par l'influence océanique et influencé périodiquement par les phénomènes El Niño et La Niña, avec des vents dominants à l'est et au sud-est (les alizés). Il comprend des températures relativement chaudes (la moyenne des températures établie sur 12 mois pour la période 1952-1965 est d'environ 23,2 ) et une humidité assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humidité de l'air oscillant entre 73 et 81 %).
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  14. Slogan touristique assez répandu, il a été repris dans un livre de vulgarisation océanographique publié par l'IRD comprenant plus de 500 photographies du lagon calédonien et préfacé par Luc Besson : P. Laboute, M. Feuga, R. Grandperrin, Le Plus Beau lagon du monde, éd. Alizés, Nouméa, 1991, 272 p., réédité en 1999 par les éditions Catherine Ledru.
  15. Zone d'Ouvéa et Beautemps-Beaupré, sur le site du projet du lagon calédonien au patrimoine mondial de l'UNESCO.
  16. « Les lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés », UNESCO.
  17. UNESCO, «  », sur Centre du patrimoine mondial (UNESCO) (consulté le ).
  18. J-L. Maitrepierre, « Impact du réchauffement global en Nouvelle-Calédonie », Météo France, 2006.
  19. Fiche sur le climat, institut de la statistique et des études économiques Nouvelle-Calédonie (ISEE).

Toponymie

Panneau de signalisation en xârâcùù indiquant la rivière Xürüchaa (Xwâ Xürüchaa) à Canala.

Le terme Calédonie dérive du nom donné par les Romains (Caledonia) aux régions situées au nord du mur d'Hadrien, soit une partie de l'actuelle Écosse, avec le sens de pays des Calédoniens, peuple dont l'ethnonyme brittonique est basé sur l'adjectif caled- « dur » que l'on retrouve en breton kaled et en gallois caled, même sens. Le suffixe « -one » se retrouve dans les ethnonymes de nombreux peuples celtes, continentaux ou brittoniques (Ligons, Santons, Pictons…). James Cook, lui-même d'origine écossaise par son père, baptisa ainsi l'île qu'il venait de découvrir en 1774 New Caledonia en référence à cette région, en suivant la pratique traditionnelle des explorateurs européens d'employer des toponymes faisant référence à leur pays. James Cook avait fait de même pour l'archipel voisin des New Hebrides (Nouvelles-Hébrides, actuellement Vanuatu) et New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud) en Australie.

Après la prise de possession par la France en 1853 de l'ensemble des îles qui forment aujourd'hui la Nouvelle-Calédonie puis le statut de colonie à part entière à partir de 1860, son nom officiel est « Nouvelle-Calédonie et dépendances », le terme « dépendances » renvoyant aux îles Loyauté, Bélep, des Pins et l'ensemble des petits îlots périphériques. Toutefois, par simplicité, et parce qu'il s'agit de l'île la plus importante, le nom de Nouvelle-Calédonie, voire de « Calédonie », est employé rapidement pour désigner tout à la fois l'île et l'ensemble de la colonie puis du Territoire. Quoi qu'il en soit, le nom officiel reste « Nouvelle-Calédonie et dépendances » jusqu'en 1988 (la loi du , dite statut Pons I, est la dernière à employer ce terme et la loi du , dite statut Pons II, la première à désigner le Territoire comme simplement « Nouvelle-Calédonie »). Parallèlement, tous les textes statutaires d'avant 1999 définissant la collectivité néo-calédonienne citent l'île principale comme « Nouvelle-Calédonie ou Grande Terre »,. La loi organique du née de l'accord de Nouméa est le premier document officiel portant statut à n'employer que le terme de « Grande Terre ».

Le nom du pays peut néanmoins être appelé à évoluer, puisqu'il fait partie des signes identitaires qui doivent être définis et adoptés à la majorité des trois cinquièmes du Congrès selon l'accord de Nouméa : « La loi constitutionnelle sur la Nouvelle-Calédonie prévoira la possibilité de changer ce nom, par « loi du pays » adoptée à la majorité qualifiée » (article 1.5 alinéa 2).

La Nouvelle-Calédonie est aussi dénommée familièrement « le Caillou », tandis que le terme « Kanaky » a une connotation indépendantiste et identitaire en référence au terme kanak, terme d'origine hawaiienne, répandu dans le Pacifique par les navigateurs européens pour désigner les populations insulaires autochtones, suivi du suffixe « -y » anglophone,. A contrario, l'expression de « Territoire », qui faisait référence au statut de territoire d'outre-mer et soulignait donc le lien à la France, relevait d'une phraséologie anti-indépendantiste. La forte autonomie obtenue par la Nouvelle-Calédonie et la fin de ce statut de territoire avec l'accord de Nouméa en 1998 ont contribué à l'emploi de plus en plus fréquent du terme « Pays » au sein de la classe politique, médiatique et de l'électorat néo-calédonien, qu'ils soient favorables ou opposés à l'indépendance.

La toponymie et l'onomastique (nom des terres, îles, tribus et personnes…) en Nouvelle-Calédonie sont des questions liées à des problèmes d'ordre foncier, juridique, historique et linguistique, débattus sur un plan politique depuis de nombreuses années. L'accord de Nouméa prévoit ainsi : « Les noms kanaks des lieux seront recensés et rétablis. Les sites sacrés selon la tradition kanake seront identifiés et juridiquement protégés, selon les règles applicables en matière de monuments historiques » (article 1.3 alinéa 1).

  1. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Paris (éditions errance) 2001. (ISBN ), p. 97-98, article caleto.
  2.  siècle : un territoire dominé et dépendant », synthèse réalisée pour le site du vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie
  3. Si le titre de la loi est « Loi relative à la Nouvelle-Calédonie », l'expression Nouvelle-Calédonie et dépendances est bien employé pour désigner le Territoire au fil du texte :  86-844 du 17 juillet 1986 relative à la Nouvelle-Calédonie, sur Légifrance.
  4. a et b  88-82 du 22 janvier 1988 portant statut du territoire de Nouvelle-Calédonie, sur Légifrance.
  5. Article 4 de la  88-1028 du 9 novembre 1988 portant dispositions statutaires et préparatoires à l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 1998, sur Légifrance.
  6.  99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie, sur le site du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, sur Légifrance.
  7. Kanak. L'art est une parole, dossier de présentation d'une exposition au musée du Quai Branly, p. 10.
  8. .
  9. Jean Chatelier, « La révision toponymique (et cartographique) en Nouvelle-Calédonie (1983-1993) », Journal de la Société des Océanistes, ISSN 0300-953x, DOI 10.4000/jso.1020, lire en ligne, consulté le )

Culture

Un des symboles de la culture néo-calédonienne : la pirogue.

Pirogue, Île des Pins, à Vao (photo Torbenbrinker).

Gastronomie

Travail du coco par une femme Kanak.

Par cuisine de la Nouvelle-Calédonie on peut entendre :

  • d'une part les recettes traditionnelles issues de la minorité autochtone Kanak, notamment le bougna ;
  • d'autre part des recettes résultant d'un mélange d'influences des cuisines respectives des différentes ethnies en présence sur le territoire :
    • cuisine chinoise : notamment par l'utilisation importante de sauce de soja appelée localement « soyo » qui se retrouve dans plusieurs plats mais utilisé aussi comme sauce notamment dans le riz (présent en accompagnement de la plupart des plats calédoniens) ou les pâtes ;
    • cuisine japonaise : le sashimi, le wasabi ;
    • cuisine antillaise : le boudin Créole, le poulet antillais ;
    • cuisine réunionnaise : surtout l'utilisation d'achards comme condiments, mais aussi le « carry », plat composé de curry et de chair (de crabe, de viande…) ;
    • cuisine française : utilisant des produits souvent non issus du terroir et nécessitant donc une importation mais tout de même consommés couramment qui sont, outre les fruits et légumes des zones tempérées, le vin, le fromage, le pain et la viennoiserie (produit localement à partir de céréales essentiellement importées), la bière (produite localement : la Number One) ;
    • cuisine australienne ou néo-zélandaise et anglo-saxonne en général : notamment des produits d'importation utilisés dans l'alimentation courante comme des biscuits ou sucreries souvent plus consommés que ceux des marques françaises (le chocolat en poudre Milo par exemple, ou encore les biscuits du groupe Arnott's tels que les Tim tam ou les Sao) ;
    • cuisine tahitienne et polynésienne en général : salade tahitienne, po'e à savoir un dessert polynésien à base de fruits tropicaux comme de la banane ou de la citrouille mélangé à de l'amidon de maïs ;
    • cuisine indonésienne : bami ;
    • cuisine vietnamienne : nem vendus dans toutes les épiceries ou magasins d'alimentation, généralement tenus par des personnes d'origines asiatiques, et qui ont la particularité alors d'être plus longs que ceux généralement trouvés en Métropole.
On trouve donc, à côté de plats typiques de ces cultures, des recettes qui, modelées par le contexte pluriethnique, et y intégrant les produits du terroir, constituent un réel patrimoine culinaire local.

Infrastructures culturelles

La plupart des infrastructures culturelles sont concentrées sur le chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa. On y trouve notamment :

Intérieur de la bibliothèque Bernheim à Nouméa.
  • les Archives territoriales dans la presqu'île de Nouville, à côté du campus,
  • Deux bibliothèques :
    • la bibliothèque Bernheim, installée dans un bâtiment de style colonial ayant servi de pavillon de la Nouvelle-Calédonie lors de l'Exposition universelle de 1900 à Paris, démonté et reconstruit à Nouméa, en bordure du centre-ville, par l'homme d'affaires philanthrope Lucien Bernheim pour servir de bibliothèque-musée à la colonie (à partir d'une collection de livres réunies entre 1871 et 1874 par le gouverneur de La Richerie). En 1971, le musée est déplacé sur un site qui lui est propre, au Quartier-Latin, et la bibliothèque est agrandie d'un deuxième bâtiment en 1981. Elle est attributaire du dépôt légal pour la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna depuis 1996, et sert d'équivalent à une bibliothèque départementale de prêt pour cette collectivité,
    • la médiathèque municipale de Rivière-Salée a été ouverte en dans le quartier populaire dont elle tire son nom, au nord de Nouméa,
Le musée de Nouvelle-Calédonie à Nouméa.
Le musée de la ville de Nouméa.
  • Quatre musées :
    • le musée de Nouvelle-Calédonie, créé en 1971 (comme musée territorial) à partir des collections jusqu'alors exposées à la bibliothèque Bernheim et de divers apports, il est consacré à l'archéologie et à l'ethnologie des populations océaniennes, essentiellement de la population kanake (sculptures anciennes, totems, masques funéraires, poteries, parures, bijoux, monnaies kanaks, sagaies, flèches faitières, reproduction de pirogues et d'une grande case installée dans sa cour intérieure) mais aussi avec des œuvres provenant d'autres sociétés insulaires du Pacifique, notamment de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Wallis-et-Futuna, Vanuatu ou Fidji.
    • le musée de la Ville de Nouméa, fondé en 1996 et installé dans un bâtiment de style colonial récemment rénové, en bordure de la place des Cocotiers. Celui-ci avait, par le passé, servi tout d'abord de local à la Banque Marchand, première banque locale, de 1874 à 1880, puis, après la faillite retentissante de cet établissement financier, d'hôtel de ville de 1880 à 1975. Il accueille plusieurs objets retraçant l'histoire du chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie de sa création en 1854 à nos jours, issus de plusieurs collections privées (dont celle de la Société Le Nickel), mais aussi deux expositions permanentes : une au sous-sol sur la Nouvelle-Calédonie dans la Grande Guerre et la seconde à l'étage sur la Seconde Guerre mondiale.
    • le musée d'histoire maritime, inauguré le dans les locaux de l'ancienne gare maritime sur les quais du port, à l'entrée de Nouville, et créé à l'initiative de deux associations de passionnés d'archéologie sous-marine : « Fortune de mer » (au champ d'action limité aux eaux territoriales néo-calédoniennes) et « Salomon » (qui s'intéresse au mystère de la disparition du navigateur Jean-François de La Pérouse près de l'île de Vanikoro aux îles Salomon en 1788). Le musée expose ainsi de manière permanente, sur 600 premiers navigateurs (sur les techniques de navigation des premiers peuples océaniens), l'ère des grands découvreurs, aventuriers et commerçants (sur les santaliers et baleiniers du début du Nouméa, sur la route du nickel et au temps des Américains. À cela s'ajoutent des expositions temporaires, installées à l'étage du bâtiment,
    • le musée du Bagne, installé dans l'ancienne boulangerie en pierre du bagne sur la presqu'île de Nouville, qui passe pour être le plus ancien bâtiment construit par l'administration pénitentiaire sur ce site, a été créé par l'association « Témoignages d'un passé ». Il n'est pas ouvert en permanence, mais se visite à la demande et est le point de départ d'un tour guidé des différentes infrastructures du bagne de Nouville : la chapelle, les anciens ateliers qui abritent aujourd'hui le département de droit, économie et gestion de l'université de la Nouvelle-Calédonie, l'ancien magasin aux vivres devenu le théâtre de l'Île, l'ancien hôpital du marais et actuel CHS Albert-Bousquet, la ferme Nord et la laiterie.
  • Deux théâtres, gérés par le Centre d'Art de la Ville de Nouméa :
    • le Théâtre de l'île, ouvert en 2000 dans un édifice massif en pierre taillée du bagne de Nouville construit en 1875 pour servir de cathédrale (fonction qu'il n'a jamais remplie) et qui a été successivement un magasin aux vivres de la pénitentiaire, lieu d'élevage de vers à soie à partir de 1930, salle de bal, centre de regroupement des prisonniers à partir de 1940 et salle de cinéma et de spectacle à partir de 1970. Entièrement réaménagé par la ville de Nouméa à partir de 1994 pour l'adapter aux normes acoustiques et d'organisation de l'espace (avec une salle de 354 places et l'aménagement de coulisses) d'un théâtre moderne. Dominant la mer, il est voisin du campus et des archives territoriales,
    • le théâtre de Poche est une salle de spectacle de petite taille et au caractère intimiste, et fait partie des locaux du Centre d'Art installés en 1996 dans les bâtiments de l'ancienne prison civile, à côté du palais de Justice. Le Centre d'Art, outre des locaux administratifs, accueille également des salles d'expositions et de répétitions mises à disposition des troupes de théâtre, chorales ou autre associations artistiques affiliées à cette institution,
  • le Centre culturel Tjibaou, véritable vitrine tant au plan local, régional qu'international de la culture kanake, installé dans un complexe monumental réalisé entre 1995 et 1998 près du site qui avait accueilli en 1975 le festival Mélanésia 2000 organisé par Jean-Marie Tjibaou, en bord de mer à l'est de Nouméa, à côté du quartier résidentiel et du golf de Tina. Il est l'œuvre de l'architecte italien Renzo Piano qui a pris le parti d'allier modernité et architecture vernaculaire dans un style devenu mondialement célèbre, notamment pour ses dix hauts bâtiments nervurés et effilés en bois et acier, figurant des cases traditionnelles stylisées. Géré par l'Agence de développement de la culture kanak, fondé par les Accords de Matignon, et inauguré dans le cadre de la signature de l'Accord de Nouméa les 4 et , il comprend une salle de spectacle couverte de 400 places en bois (salle Sissia), une scène en plein air, un sentier kanak qui fait l'office d'une visite commentée, des salles d'expositions, de cours d'initiation aux arts et techniques de fabrication d'ouvrages traditionnels, de récit de contes et légendes kanaks et une médiathèque.
Le centre culturel municipal du Mont-Dore.
Cases du centre culturel provincial du Nord à Koné.
Le Chapitô à l'Île des Pins en 2011.
  • l'Académie des langues kanak, prévue par l'Accord de Nouméa et créée officiellement le , est chargée de la promotion des langues kanak et de leur enseignement. Elle est installée dans un immeuble entre le port et le centre-ville de Nouméa,
  • le Conservatoire de musique de Nouvelle-Calédonie, ancienne École territoriale de musique (ETM), est installé dans l'ancien consulat britannique, grand bâtiment de style colonial datant du Nouméa, créée en 1974, s'y installe avant de se transformer en l'ETM puis en Conservatoire. Outre des leçons instrumentales et de solfège, le Conservatoire abrite également un auditorium servant à accueillir des concerts et récitals de musique orchestrale, classique ou non (notamment de jazz), ou de chants (choral, lyrique, etc.), réalisés par des artistes locaux ou internationaux. Le conservatoire organise également des cours en dehors du chef-lieu du territoire, au Mont-Dore, à Dumbéa, Païta, Boulouparis, La Foa, Bourail, Koné, Koumac et Wé à Lifou,
  • la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) qui dispose, au sommet de la colline dite du Sémaphore qui domine le centre-ville, d'un bâtiment accueillant une salle de spectacle (où ont lieu essentiellement des représentations théâtrales, des manifestations comme l'élection de Miss Nouvelle-Calédonie, la plupart des spectacles de fin d'année des écoles nouméennes et des spectacles d'artistes ou d'humoristes locaux, métropolitains ou internationaux) de 550 places, et une salle d'exposition.
  • le Café musiques municipal « Le Mouv' », « monolithe habillé d'une résille en bois et en métal, comme une double peau » installé dans le parc municipal de Rivière-Salée au nord de la ville et inauguré en . Il consiste en une salle de concert de 200 ,
  • 12 salles de cinéma au sein du multiplexe CinéCity, en bordure du port et du centre-ville, soit un bâtiment de 5 niveaux comprenant un espace de jeux d'arcade, de restauration et la billetterie au rez-de-chaussée, les salles dans les trois premiers étages et enfin les bureaux de la société Hickson qui gère ce cinéma au dernier étage. Toutes les autres salles (celles du Rex, du City, l'autre cinéma Hickson à Nouméa, du Plaza et du Liberty) ont toutes été démolies ou reconverties. Le choix des films reste généralement limité et retardé vis-à-vis des sorties internationales et françaises,.

Il existe toutefois également des infrastructures du même type disséminées dans le reste de la Nouvelle-Calédonie :

  • les bibliothèques municipales de Boulouparis, Bourail, Dumbéa, Hienghène, Koné, Mont-Dore, Ouvéa, Poindimié, Pouébo, Pouembout, Thio et Voh, les médiathèques de La Foa et Païta et la bibliothèque provinciale Lôhna de Wé à Lifou,
  • le Musée de Bourail, la Villa-Musée (reconstitution d'une maison traditionnelle de colon-éleveur) de Païta et le Musée de la Mine de Thio,
  • les centres culturels municipaux de Dumbéa (servant surtout de salle de spectacle et des fêtes), Goa Ma Bouarate de Hienghène, du Mont-Dore (essentiellement salle de spectacle, pour des représentations théâtrales ou des concerts), les deux centres culturels provinciaux de Koné et Yeiwéné Yeiwéné situé dans la tribu de Hnainèdre à Maré, le carrefour culturel de Bourail, la maison de la culture de l'Île des Pins, le centre socio-culturel de La Foa et le dock socio-culturel de Païta,
  • la salle de spectacle municipale du Colisée de Bourail,
  • la salle de cinéma Jean-Pierre Jeunet à La Foa, lieu où se déroule annuellement le festival de La Foa, et celle de Bourail.
  • Un projectionniste itinérant parcourt également les différentes tribus et villages de la « Brousse ».
  • Enfin, le Chapitô de Nouvelle-Calédonie est une structure itinérante de diffusion, de création et d’éducation des arts vivants, au sein d'un grand chapiteau.

Musique et danse

Bua (danse traditionnelle kanak) réalisé au festival waan-dance de , à l'université de la Nouvelle-Calédonie à Nouméa.

La Nouvelle-Calédonie connaît une certaine diversité musicale, témoin de sa diversité culturelle.

Le Kaneka est une forme musicale née au milieu des années 1980, lors des événements politiques qui ont secoué l'île. Le Kaneka trouve son origine dans le battement binaire produit sur un tronc d'arbre central lors du « Pilou », rythme traditionnellement utilisé lors des cérémonies tribales kanakes. Le Kaneka se mêle parfois, et de plus en plus, à des rythmiques et des mélodies proches du reggae, qui est également un style musical très populaire en Nouvelle-Calédonie et notamment auprès des Kanaks. De nombreuses figures internationales du reggae ont donné des concerts en Nouvelle-Calédonie : Jimmy Cliff, Israël Vibration ou encore The Wailers.

La population européenne, et surtout les Caldoches de Brousse, ou « Broussards », ont développé aussi un style musical assez typique mêlant des expressions caldoches et une musicalité essentiellement empruntée à la musique country.

À cela s'ajoutent les musiques traditionnelles des autres communautés, et surtout l'ensemble des styles musicaux importés de Tahiti : tamure mais aussi la valse tahitienne (valse à deux temps)…

À côté de cela se développe de plus en plus des groupes de jazz, musique soul ou rock. Des festivals musicaux se sont multipliés depuis les années 1990 et 2000 : le festival Live en août créé en 1991 par la Grande Brasserie de Nouvelle-Calédonie (GBNC) initialement pour mieux faire connaître les musiciens de jazz du territoire sous le nom de Jazz en août avant de prendre sa dénomination actuelle en 1998, il réunit des groupes locaux et internationaux (essentiellement de la zone Pacifique toutefois, notamment australiens ou néo-zélandais) de jazz, rock, soul et folk (notamment irlandaise) dans les bars, bistros, tavernes et restaurants essentiellement à Nouméa mais de plus en plus sur l'ensemble du Territoire. Le festival Femmes funk, créé en 1997 essentiellement pour promouvoir les artistes féminines de la zone Pacifique (mais pas seulement), organise sur un site à la fois des concerts d'artistes internationaux (soul, jazz, reggae, bossa nova, rock, slam, kaneka, hip-hop…) accompagné d'ateliers enfants ou d'initiation à l'artisanat traditionnel, tout d'abord sur Nouméa (généralement quatre jours sur le site du Centre culturel Tjibaou) puis en brousse à la fin du mois de septembre et au début du mois d'octobre. Enfin, du 8 au ont eu lieu, sur le site du Centre culturel Tjibaou à Nouméa, les premières de Nouvelle-Calédonie, marquant une nouvelle exportation de ce festival musical créé en 1985 à La Rochelle. Les têtes d'affiches de cette première édition ont été Youssoupha, Cali, Miossec, LEJ, Claudio Capéo, Black M, Boulevard des Airs et Hubert-Félix Thiéfaine, aux côtés d'artistes locaux comme Édou. 6 à 7 000 visiteurs ont alors été attendus.

Si la Nouvelle-Calédonie s'est dotée de nombreuses salles de spectacles ou de concert, dont celles du Conservatoire, du café-musique Le Mouv' de Rivière-Salée et celles plus importantes de la salle Sissia du Centre culturel Tjibaou ou de la Fédération des Œuvres laïques (F.O.L), auxquelles s'ajoutent des salles en brousse (le centre culturel du Mont-Dore, le colisée de Bourail…). Mais elles restent de capacité réduite, et aucun espace adéquat pour accueillir des concerts plus importants n'a été jusqu'ici clairement délimité (ces dernières années, la plupart d'entre eux s'organisaient sur la presqu'île de Nouville à Nouméa, sur la plaine du Kuendu Beach). La construction d'une grande salle de concert est néanmoins en projet.

Littérature

La Nouvelle-Calédonie a produit plusieurs écrivains dont le plus célèbre localement reste Jean Mariotti. Ses principales œuvres sont surtout :

  • Les Contes de Poindi, recueil de contes inspirés de légendes kanakes, publié en 1939 puis revu et corrigé en 1941 et traduit en anglais, en allemand et en slovaque notamment ;
  • Takata d'Aïmos, roman fantastique lui aussi inspiré d'une légende traditionnelle kanake ;
  • Remords, roman psychologique sur les bagnards ;
  • À bord de l'incertaine, récit de fiction se situant dans un pays imaginaire mais inspiré de son enfance dans le petit village calédonien de Farino ;
  • Le Dernier voyage du Thétis, éd. Stock, Paris, 1947, recueil comprenant sept nouvelles : Le Dernier Voyage du Thétis, Paysage, Le Porto du Drafn, Toi y'en a monnaie ?, Simple histoire, L'épopée accidentelle, Nuit calédonienne ;
  • également plusieurs ouvrages sur l'histoire, la géographie ou l'économie de la Nouvelle-Calédonie.

La Nouvelle-Calédonie a également vu naître ou a accueilli plusieurs auteurs renommés, en inspirant fortement tout ou partie de leur œuvre. C'est le cas notamment de Francis Carco, qui a passé ses dix premières années sur le Territoire, ou encore A. D. G., auteur de roman noir resté célèbre pour ses idées d'extrême droite véhiculées dans ses livres et pour avoir été témoin de la période de la montée de l'indépendantisme puis des évènements des années 1980.

Pour ce qui est de la littérature kanake, les auteurs les plus représentatifs restent Déwé Gorodey, actuellement membre du Gouvernement local chargé de la Culture, ou encore l'écrivain, poète et dramaturge Pierre Gope. Une de ses pièces, Les Champs de la Terre, fable poétique inspiré du folklore calédonien et surtout kanak, a ainsi été représentée au Festival d'Avignon en 2006 et a fait ensuite l'objet d'une tournée en Europe.

De plus, l'un des auteurs calédoniens les plus prolifiques aujourd'hui est Nicolas Kurtovitch, président fondateur depuis 1996 de l'Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie, et dont le recueil de poésie Le Piéton du dharma a reçu le prix du salon du livre insulaire d'Ouessant, catégorie poésie. On lui doit surtout des recueils de poésie, mais aussi un roman : Good night friends,, ainsi que plusieurs pièces de théâtre dont une en collaboration avec Pierre Gope : Les Dieux sont borgnes. Frédéric Ohlen est un autre poète réputé, auteur de quatre recueils qui allient profondeur du message et acuité de la forme. Le plus récent, La Lumière du Monde, a reçu le prix du gouvernement au Salon international du livre océanien (SILO 2005).

En 1996 a été créé le prix Livre Mon Ami, décerné par des enfants âgés de 9 à 13 ans vivant en Nouvelle-Calédonie à un ouvrage de littérature d'enfance et de jeunesse de parution récente et de langue française. L'auteur qui remporte le prix est ensuite invité à se rendre en Nouvelle-Calédonie pour rencontrer ses jeunes lecteurs.

La Brousse en folie de Bernard Berger permet de découvrir les singularités de la société néo-calédonienne à travers une expression humoristique accessible à tous. Cette série de bande dessinée, née en 1984, est chaque année parmi les plus gros succès d'édition de l'île.

Architecture

Case kanak
Case traditionnelle kanak située au Centre culturel Tjibaou à Nouméa.
Un des chambranles qui entourent la porte Muséum de Toulouse).

L'architecture traditionnelle kanak comprend uniquement la case, véritable symbole de l'organisation de la société. Il en existe de plusieurs types : à la fois lieux des cérémonies ou palabres (grande case du clan ou des districts des Îles Loyauté, les plus représentatives et les plus chargées de symbolisme), d'habitat (avec des cases ordinaires pour les femmes) ou de stockage (greniers à igname). Ronde (forme qui représente un espace collectif de vie, propice aux palabres, aux échanges et au maintien d'un esprit communautaire) avec un toit conique offrant souvent une forte pente (pour permettre l'écoulement des eaux de pluie, tandis que la forme aérodynamique générale de l'édifice permet une forte résistance aux vents violents quelle que soit leur direction), elle est souvent construite, notamment sur la Grande Terre où les inondations sont courantes, sur un tertre surélevé par rapport au terrain naturel pour échapper aux dégâts des eaux. Sa construction n'utilise que des matériaux végétaux : murs et « pré-couverture » du toit (kötu en Xârâcùù) en peau de niaouli (élément particulièrement étanche) généralement (et dans certaines régions avec du pandanus ou du cocotier), couverture du toit en paille (bon isolant qui permet de maintenir une température ambiante constante et douce tout au long de l'année, même en période de fortes chaleurs), attaches de la structure avec des lianes (rendent l'édifice flexible et donc résistant aux intempéries) et éléments importants (flèche faîtière, poteau central, poteaux de tour de case, chambranle, linteau de la porte) en bois de houp (arbre endémique de la Nouvelle-Calédonie, séculaire, représentant l'origine des clans et dont le bois est sacré). Chacune des pièces sculptées a une symbolique particulière,, :

  • la flèche faîtière, qui domine la case, représente le « frère aîné », à savoir le chef de clan, ou, aux Îles Loyauté, le grand chef du district, et se compose d'un visage central, d'un tronc pied qui la rattache au sommet de la case et d'une partie supérieure qui représente la spécificité du clan (percée d'une toutoute souvent pour les clans dits « de la mer », surmontée sinon d'un animal totémique ou d'une coiffe particulière). Elle est enlevée lorsque le « frère aîné »/grand-chef meurt et remplacée par celle de son successeur. Elle est devenue aujourd'hui l'un des principaux emblèmes de l'identité kanak (surtout sous sa forme percée d'une toutoute) et est présente aussi bien sur le drapeau indépendantiste kanak, les pavillons des Provinces des Îles Loyauté et Nord, le logo du gouvernement local et, plus largement, le blason de la Nouvelle-Calédonie ;
  • le poteau central, qui supporte la structure, c'est contre lui que s'adosse le « frère aîné »/grand-chef et autour s'assoient ses « cadets » (chefs des clans qui composent le district aux Îles Loyauté ou des lignées mineures d'un clan). Il est souvent sculpté, avec des images retraçant l'histoire orale du clan ou le symbolisant. Selon les endroits, il représente le « frère aîné » ou bien le sorcier - ministre chargé du maintien des rites qui assurent le pérennité du clan. Entre lui et l'entrée est aménagé, à même le sol, un foyer qui a une double fonction : réchauffer l'intérieur durant les moments les plus frais de l'année, et préserver l'ossature et le bois contre le pourrissement et les termites par la fumée ;
  • les poteaux de tour de case représentent les clans/lignées « cadettes » dépendant de celui du grand-chef/« frère aîné » : ils rappellent ainsi qu'ils sont le support de l'unité du district/clan, et que sans eux celui-ci s'effondre. Ils comprennent généralement un visage central ;
  • les chambranles qui entourent la porte, ils symbolisent les esprits protecteurs du district/clan dont le visage est représenté ;
  • le linteau de la porte est placé bas, à environ 1,50 m du sol, obligeant les visiteurs à s'incliner en signe de respect lorsqu'ils pénètrent dans la case.

Les dix haut bâtiments du Centre culturel Tjibaou de Renzo Piano reprennent d'une matière stylisée la forme des cases traditionnelles kanak.

Maisons coloniales
Un exemple de maison coloniale : le Château Hagen dans le quartier de la Vallée des Colons à Nouméa.

La colonisation de peuplement à partir du milieu du  siècle a permis le développement d'un style architectural résidentiel particulier dit des « maisons coloniales » qui se retrouve, avec certaines variantes, dans d'autres anciennes colonies françaises (Réunion, Antilles, Polynésie française, Indochine) ou anglo-saxonnes (dans les États du Sud des États-Unis ou l'Inde). Bien que de factures variables, elle offre généralement un certain charme et un élément identitaire important pour les populations locales, notamment d'origine européenne ou Caldoches, qui poussent pour leur préservation. Toutefois, les intempéries (notamment les cyclones), l'usure (rouille des toits, pourrissement et attaque de termites sur les éléments en bois) ou divers projets immobiliers ont entraîné la disparition de la plupart de ces maisons. Présentes dans la plupart des communes ayant connu une certaine implantation européenne, surtout sur la côte ouest, les plus célèbres et représentatives restent l'ancienne Banque Marchand ou Ancienne Mairie (première banque locale de 1874 à sa faillite retentissante pour la colonie en 1880, avant de servir d'hôtel de Ville de 1880 à 1975 et reconverti en 1996 en Musée de la Ville), la Maison Cellières du Faubourg Blanchot (délabrée depuis le décès de sa dernière propriétaire en 1995 et « squattée » par plusieurs familles pendant des années, elle a été rachetée par un promoteur qui a eu la charge, en échange de la construction d'un immeuble sur une partie du terrain, de la reconstruire à l'identique de l'originale), le « château Hagen » ou encore le bâtiment historique de la clinique Magnin à la Vallée des Colons pour Nouméa, le « Château Grimigni » à Pouembout. Elles comprennent généralement :

  • une assise et ossature centrale (murs, fondations) en dur (pierres, chaux, voire béton cyclopéen), mais quelquefois en bois, et une toiture en tôle. Les murs sont particulièrement épais (60 à 100 Nouméa, parce qu'elles sont souvent construites sur des zones marécageuses ;
  • un corps principal, salles de détente, salon d'été, salle à manger, chambres, et agrémentée sur l'avant, ou tout autour de la bâtisse, d'une véranda protégée d'une contre-pente avec frise de tôle découpée en pointe. Les murs sont percés d'assez larges fenêtres ou baies, avec croisillons, persiennes ou verrières multicolores. Il y a souvent un étage avec des chambres ou plus généralement un grenier (remise à meuble ou, en milieu rural, entrepôt de produits de la ferme), parfois lui aussi doté d'une véranda ornée de garde-corps de paliers ouvragés. Le toit en tôle à quatre pans en pignon (quelquefois avec un faux-pigeonnier) et surmonté de faux-pinacles ou faux-paratonnerres. Les maisons les plus travaillées disposent de marquises au-dessus des portes ou des fenêtres. Le sol est en plancher ;
  • une ou plusieurs annexes servant de caves (cellier, réserve à denrées, mûrisserie), d'ateliers ou d'abris pour les outils ou les matériaux, de cuisine qui sont ainsi généralement séparées du bâtiment principal, de sanitaires, de buanderie, de logements pour les employés de maison ou ouvriers agricoles.

Sports

La pratique du sport est assez répandue en Nouvelle-Calédonie, île dont les paysages variés offrent de multiples possibilités d'activités sportives et de plein air, en plaine, en montagne et dans les lagons. Si cette pratique n'est pas aussi répandue qu'en France, certaines disciplines qui se retrouvent aux Jeux du Pacifique sont beaucoup pratiquées par les Néo-calédoniens. La Nouvelle-Calédonie est le territoire le plus titré, autant en nombre total de médailles qu'en or, aux Jeux du Pacifique Sud (devenus depuis 2011 simplement les Jeux du Pacifique) et aux Mini-Jeux du Pacifique. Elle a organisé à trois reprises cette manifestation régionale : en 1966, en 1987 et en 2011. Chacun de ces Jeux a été l'occasion d'importants chantiers d'infrastructures menés par les pouvoirs publics, surtout concentrés dans le Grand Nouméa. Ayant servi également de cadre à plusieurs compétitions internationales en sport nautique par le passé, l'archipel a notamment accueilli une des étapes annuelles du Kite Surf Pro.
  1. Site officiel des Archives de Nouvelle-Calédonie.
  2. a b et c « Le circuit historique. Une promenade dans Nouméa », sur le site officiel de la ville.
  3. Dépôt légal, site officiel de la bibliothèque Bernheim, consulté le 10 septembre 2017.
  4. Présentation de la médiathèque de Rivière Salée sur le site officiel de la ville de Nouméa.
  5. Présentation du musée de la Nouvelle-Calédonie, sur le site du GIE Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud.
  6. Présentation du Musée de l'histoire maritime de Nouméa, sur le site officiel de la mairie d'Albi, villes d'origine de La Pérouse.
  7. Présentation du musée du Bagne, sur le site officiel de l'association « Témoignages d'un passé ».
  8. Présentation du Théâtre de l'Île, sur le site officiel de la ville de Nouméa.
  9. Présentation du théâtre de Poche et du Centre d'Art, sur le site officiel de la ville de Nouméa.
  10. Historique du Conservatoire de musique de Nouvelle-Calédonie, sur le site officiel de la ville de Nouméa.
  11. Présentation des enseignements « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) sur le site officiel du Conservatoire de musique de Nouvelle-Calédonie.
  12. Page de présentation des Loisirs et cultures du territoire, sur le site officiel du Vice-Rectorat.
  13. Présentation du Café musiques Le Mouv' sur le site officiel de la ville de Nouméa.
  14. a et b Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette , Petit Futé, p. 83.
  15. Site officiel du CinéCity.
  16. Le Chapito de Nouvelle-Calédonie.
  17. Site du festival Live en août
  18. Site du festival Femmes Funk
  19. avec AFP, « Les Francofolies s’exportent en Nouvelle-Calédonie, une première », Sud Ouest,
  20. Association pour l'édition des œuvres de Jean Mariotti.
  21. Takata d'Aïmos, éd. Flammarion, Paris, 1930, 249 p. (réédité à Nouméa en 1995 puis de nouveau en 1999).
  22. Takata d'Aïmos.
  23. Remords, éd. Flammarion, Paris, 1931, 283 p. (réédité à Nouméa en 1997).
  24. Remords.
  25. , éd. Stock, Delamain et Boutelleau, Paris, réédité à Papeete en 1981 puis à Nouméa en 1996 et en 2000, 283 p..
  26. , 251 p..
  27.  33.
  28. Site personnel.
  29. Annonce sur son site personnel.
  30. «  », sur Vers les îles (consulté le ).
  31. Good night friends, éd. Au Vent des Îles, Papeete, 2006, 124 p.
  32. auventdesiles.pf.
  33. , éd. Grains de sable, Nouméa, 2002.
  34. mondesfrancophones.com.
  35. éd. Grain de Sable/l’Herbier de Feu, Nouméa, 2005.
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  38. « La société et la culture kanake anciennes », site du Vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie
  39. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  40. «  », sur noumea.nc (consulté le )
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La Nouvelle-Calédonie dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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