Ouégoa

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Ouégoa : descriptif

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Ouégoa

Ouégoa (Wégoa) berceau cinématographique de la Nouvelle-Calédonie est une commune française de Nouvelle-Calédonie, au nord de la Grande Terre en Province Nord, côte est, à environ 35 km au nord-ouest de Pouébo, à 40 km à l'est de Koumac (côte ouest) et à 409 km de Nouméa

La commune fait partie de l'aire coutumière Hoot ma Waap.

Géographie

Ouégoa dont le nom est formé à partir du substantif kanak Ouen (eau) et Goa (nom d'un clan kanak), est une commune de la Nouvelle-Calédonie, située à plus de 400 Nouméa, à cheval sur la côte ouest et la côte est. C'est une petite commune paisible, où la vie de broussard est assez marquée. Le village, éclaté en divers hameaux peu signalés, comprend de nombreuses forêts, des rivières, mais aussi des plages et des îlots éloignés, comme Balabio.

Sur le territoire de la commune coule le Diahot, l'unique fleuve de Nouvelle-Calédonie, long d'environ 90 Mont Panié. Mais à ce jour, personne n'a pu déterminer très précisément la ou les source(s) du fleuve.

Le point culminant de la commune est le Mont Colnett qui atteint les 1 505 mètres d'altitude.

On compte plus de 2 100 habitants en 2009 dont 17 tribus, les plus importantes sont : Tiary, Bondé, Paraoua, Paimboas et comportant des secteurs dans le village : Tarap, Le Caillou, Pam Paraoua Village, Ballagam…

Histoire

La découverte de l'or et de son compagnon, le cuivre

L’histoire de Ouégoa, est intimement liée à celles des mines de cuivre et d'or qui ont fait la fortune de cette région sur une période de vingt ans de 1870 à 1890.

La recherche de l'or en Nouvelle-Calédonie débute avant la prise de possession de 1853. Le commissaire Louis Bérard à bord de l’Alcmène en 1850 affirme avoir découvert du quartz aurifère dans la région de Hienghène. En , l'or sous forme de paillettes est signalé dans une couche d'argile à Pouébo par un groupe de prospecteurs dirigés par Émile Lozeron. En , le gouverneur Charles Guillain, pour motiver les recherches, promet une licence gratuite de 25 Diahot, site de la future mine de Fern-Hill. Dès la confirmation de la richesse du gisement connue, la nouvelle se propage jusqu'à Sydney, attirant dans la région dès quantité de prospecteurs anglo-saxons qui ne trouvent rien et quittent les lieux quelques mois plus tard.

Au début de 1872, le cuivre est découvert pour la première fois à Manghine non loin de la mine d'or. En une découverte beaucoup plus prometteuse de cuivre est faite sur les bords du Bouéou ou rivière de Ouégoa par quatre anciens militaires, Péquillet, Sam, Joncourt et Vernier.

Le premier village de Ouégoa

L'exceptionnelle richesse des filons du site de Balade (déclaré le ) évaluée de 57 à 63 % dans Le Moniteur du , attire très vite d'autres mineurs autour du point de la découverte, créant en l'espace de quelques mois un imbroglio de concessions non délimitées.

Un premier village de mineurs, aujourd'hui dénommé Vieux-Ouégoa, se forme spontanément au pied de la mine de Balade, nécessitant que l'administration délimite officiellement un plan urbain du centre dès 1877. Les premiers lots sont attribuées en à un commerçant de la place, Bertrand Delrieu. En 1878, le village compte 250 Européens, une centaine de Kanak et majoritairement des Anglais – principalement des Cornishmen originaires de Cornouilles et regroupés en bandes de mineurs venus du Copper Triangle d'Australie du Sud (d'où les noms aborigènes donnés à deux mines de cuivre autour de La Balade : "Burra-Burra" et de "Moonta" ; noms également donnés à des mines de cuivre du Copper Triangle; d'ailleurs le premier état du personnel de La Balade dirigée par un Cornishman, John Penberthy en août 1875 donne 70 mineurs, la plupart étant des Cornishmen comme Pemro, Trevilyan, Wearn, Willenoweth, gouverneur Olry institue une commission municipale.

L'arrivée de condamnés (300 hommes pendant 20 ans) dans le cadre du contrat de « chair humaine » de Balade (, en échange de l'usine sucrière de Bacouya à Bourail), à partir de , modifie profondément la composition de la population à Ouégoa. Peu à peu en effet, ces condamnés beaucoup moins payés (2 à 3 francs par jour) prennent la place des mineurs anglais (payés de 12 à 13 francs par jour) et même des libérés. Cette concurrence déloyale empêche les autres mines de se développer, puisqu'elles ne bénéficient pas de cette main-d'œuvre à bon marché. En 1881, on envisage d'ériger un camp pénitentiaire au pied de la mine pour héberger les condamnés.

Le centre de Ouégoa au pied de la mine de Balade, après un développement spectaculaire au cours des années 1878-79 avec plus de 70 concessions urbaines octroyées, va connaître un lent déclin jusqu'à la fermeture de la mine à la fin de l'année 1884. À cette époque, les travaux atteignent près de 300 m de profondeur, dans des conditions d'exploitation très difficiles, avec la chaleur et les problèmes d'aération.

L'exploitation s'est d'ailleurs déplacée à la fin de l'année 1883 plus en amont du creek, le Bouéou, sur le site de la mine Murat. La découverte du riche gisement cuprifère de Némou-Pilou (déclaré le par Louis Equoy), précipite l'abandon de la mine de Balade. John Higginson se porte acquéreur de ces mines dès et les travaux débutent en .

Le Caillou et Manghine

Ce petit centre urbain sur la rive droite du Diahot tire son nom d'un gros rocher (aujourd'hui disparu) affleurant sur la rive droite du fleuve d'après Léon Gauharou (1882) dans sa Géographie.

En , l'administration autorise John Higginson (qui a déjà fait main basse sur les mines de Fern-Hill et de Balade) à construire à l'aide de la main-d'œuvre pénale, un tramway hippomobile pour relier sur 5 km, Balade au Caillou, sur la rive droite du Diahot, point d'embarquement du minerai à destination de Pam, mais aussi point de passage reliant Balagam sur l'autre rive à Ouégoa. De Balagam, un chemin conduit à Manghine où se trouvent les installations de l'usine traitant le quartz aurifère de Fern-Hill sur les bords du fleuve. Manghine n'a pas de centre urbain, et seules quelques habitations éparses existent alors, celles de Bailly, Hook, Douzans et des commerçants Delrieu et Simmons.

Dès 1875, l'administration fait délimiter un premier centre urbain de 46 lots, au Caillou, pour endiguer le développement anarchique des constructions qui se montent auprès des hangars de la Compagnie de Balade. En , un commerçant, Joseph Henochsberg, déjà illégalement installé au Caillou, régularise sa situation en acquérant trois lots. En 1898, à peine une quinzaine de lots ont trouvé preneurs.

Parari (Paraoua), vallée de Ouamali

La présence de forçats oblige l'administration à édifier plusieurs camps pénitentiaires : le premier dit des Arabes, début 1875 (en contrebas du futur fort militaire), érigé lors de la construction du tramway, puis d'autres situés à Balade (1881) et aussi au Pondolaï et à Pam.

En , l'administration crée sur un terrain de 1 000 ha, mis à disposition par John Higginson dans le cadre du contrat de Balade, le pénitencier agricole du Diahot (vallée de Ouamali), avec une première mise en concession en . En , l'établissement ne compte que trois concessionnaires, douze fin décembre, et quarante-et-un ans plus tard. Ce pénitencier installé sur des terres peu propices à l'agriculture (à peine 200 ha) ne connaît d'ailleurs jamais un fort développement avec au mieux 70 concessionnaires installés, pour 130 mises en concession de 1881 à 1907. Fermé à cette date, il devient alors le centre administratif de la commune. En 1910, il reste seulement 4 concessionnaires pénaux surveillés par la gendarmerie.

Pam

À Pam, sur la rive droite de la baie Durand, un petit centre prend naissance dès 1871, avec l'afflux massif de mineurs australiens, puis avec la construction des entrepôts de la Compagnie de Balade. Point de transbordement du minerai de Balade sur des navires australiens, Pam, à cette époque, a une activité portuaire plus importante que celle de Nouméa. Une annexe de la capitainerie du port de Nouméa, avec un lieutenant de port est installée en sur un promontoire de l'île Pam, pour surveiller le trafic. Ce poste est transféré en face, sur la terre ferme en 1876, à cause des moustiques et du manque d'eau potable. À la fin des années 1880, Pam est devenu suffisamment important : un bureau d'état-civil et un bureau de poste y sont ouverts. Puis au début des années 1890, la Société des Mines du Nord, qui exploite la mine de cuivre de Pilou et celle de plomb argentifère la Mérétrice, édifie une fonderie à Pam, après quelques essais infructueux de fusion réalisés directement à Pilou courant 1889. Il s'agit de réduire les coûts de transport des minerais bruts vers les usines de Dapto en Australie et de Swansea en Angleterre, en produisant des mattes de cuivre à 30 % de teneur, en utilisant de la main-d'œuvre pénale.

En 1891, avec la chute des cours mondiaux du cuivre, l'usine se tourne vers la fonte de lingots de plomb. En 1902, avec la faillite de la compagnie Les Mines de Cuivre Pilou Ltd, qui a succédé à la Société des Mines du Nord, l'usine ferme. À cette époque, les frais de fusion s'avèrent prohibitifs, de 6 à 7 fois le coût du transport et des frais de fusion en Australie. Pam, après un développement important, entame au milieu des années 1890 un inexorable déclin.

Le bureau d'état-civil ferme dès , alors que la population civile de Pam est de 11 habitants. Avec la reprise de l'exploitation à Pilou en 1907 par la Société calédonienne des Mines, un chemin de fer Decauville relie la mine jusqu'à Port-Pilou, lieu de transbordement du minerai vers Pam. Les hauts fonds de la baie d'Harcourt ne permettent en effet pas aux navires de haute mer d'aborder à ce point de la côte, et le minerai doit être transporté à la baie Durand par chalands. Cet inconvénient est résolu par le prolongement depuis Port-Pilou de la ligne ferroviaire vers la fonderie de Dilah, ouverte à la mi-, à l'embouchure du Diahot, rive gauche. Avec la faillite de la Société calédonienne des Mines en 1913, les installations à Dilah sont démantelées et proposées à la vente en .

Quelques noms de pionniers arrivés en 1873 : Dubois, Martin, Young, Guérin, Bocahut, Buisson, Kuter, Soulas, Wright, Vico, Normandon, Leroy, Surget, Ogushiku, Bozé, Mézières, Delrieu… Avec d'autres familles, ils ont formé une partie de la population de Ouégoa, qui a atteint 7 000 habitants.

La Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale a touché également ce village paisible, redevenu agricole. De 1939 à 1945, les gens construisent encore des maisons en torchis et en peau de niaoulis, tous matériaux transportés à l’aide de bâts. Les Japonais et les Américains se sont battus dans la mer de Corail, avec la participation de nombreux résidents.

En 1977, la création de la commune de Poum fait perdre à Ouégoa une partie de son territoire, dont toute la zone d'Arama.

Les « Événements » de 1984

En 1984 une guerre civile éclate entre la population européenne (les blancs ou les caldoches) et les kanaks. Ce qu'on appelle les « Évènements de 84 ». Les affrontements débutent à Hienghène mais au bout de quelques semaines c’est à Ouégoa qu’ils s’affrontent. Les tribus des alentours se retournent contre la population du village. Les kanaks revendiquent les terres des Blancs. Ils mettent le feu aux maisons notamment chez la famille Guérin et abattent tous les animaux. Cette guerre civile partage Ouégoa en deux communautés d'un côté les hommes du RPCR et de l’autre les hommes du FLNKS.

Des affrontements violents se déroulent, qui font des morts côté kanak et un mort côté caldoche, Émile Mézières. L'accord de Nouméa met fin à ces tensions.

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Ouégoa dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/nc/nc-00-pn/1104565.html

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