La Sardaigne (italien : Sardegna, /sarˈdeɲɲa/ ; sarde : Sardigna, /saɾˈdiɲɲa/) est une île de la mer Méditerranée et une région italienne, qui se trouve à l'ouest de l'Italie continentale, au sud de la Corse
Son chef-lieu est la ville de Cagliari.
La Sardaigne est par sa superficie la deuxième île de la mer Méditerranée et une région autonome à statut spécial d'Italie dont la dénomination officielle est « région autonome de la Sardaigne » (en italien : Regione Autonoma della Sardegna, en sarde : Regione Autònoma de Sardigna)
Son statut spécial, inscrit dans la constitution de 1948, garantit l'autonomie administrative des institutions locales et la protection de ses particularités ethnolinguistiques et culturelles.
La Sardaigne, séparée de la Corse par les bouches de Bonifacio, est située au milieu de la mer Méditerranée occidentale : cette position centrale a favorisé depuis l'Antiquité les rapports commerciaux et culturels comme les intérêts économiques, militaires et territoriaux, puis les particularités d'une destination touristique réputée.
À l'époque moderne, en découvrant la randonnée en Sardaigne, d'intérêt panoramique, entre mer et sommets, comme dans d'autres îles de Méditerranée, de nombreux écrivains ont exalté la beauté de la Sardaigne, qui conserve encore, malgré l'extension du tourisme en Sardaigne sur le littoral, un paysage protégé et un patrimoine important, parmi lequel les vestiges de la culture nuragique.
Géographie
Situation
La Sardaigne est située en mer Méditerranée, à environ douze kilomètres au sud de la Corse, et à 190 péninsule italienne. Avec une superficie de plus de 24 000 île de Méditerranée, après la Sicile. Une différence de quatre km rend l'île plus proche de l'Afrique continentale que de l'Europe continentale, mais est toutefois classée comme une île européenne.
Reliefs
L'île est majoritairement constituée de montagnes et collines, dont les panoramas ont favorisé une activité de randonnée en Sardaigne, entre mer et sommets, comme dans d'autres îles de Méditerranée, permettant de diversifier le tourisme en Sardaigne.
Le massif montagneux principal, le Gennargentu se trouve dans la partie centre-orientale de l’île, où il culmine à 1 834 mont Linas (1 236 monts du Sulcis s'adoucissent vers la mer avec des altitudes inférieures.
Les zones plates occupent 18 % de l'île. La plus grande est celle du Campidano, vaste plaine d’origine fluviale séparant les reliefs du centre des montagnes de l'Iglesiente au sud-ouest. Celle de Nurra est située dans la partie nord-ouest de l'île, dans le périmètre constitué entre les villes d'Alghero, Stintino, Sassari, et Porto Torres.
En raison du relief, les fleuves ont principalement un caractère torrentiel : les plus importants sont le Tirso (152 Flumendosa (127 Coghinas (116 Cedrino (80 Temo (55 Flumini Mannu (42 barrages qui, formant de grands réservoirs, sont principalement utilisés pour irriguer les cultures, y compris le bassin du lac Omodeo, le plus grand lac artificiel d’Italie. Suivent ensuite les bassins du Flumendosa, du Coghinas, de Posada. Le lac de Baratz, seul lac naturel de Sardaigne, est situé au nord d’Alghero.
Géologie
La géologie sarde est remarquable car ses roches sont parmi les plus anciennes d'Europe. En effet, la base rocheuse de la Sardaigne méridionale date de la période précambrienne, et plus précisément du début de l'éon protérozoïque (l'ère paléoprotérozoïque). On trouve, dans le nord-est de l'île, des roches sédimentaires issues de cette période. Ces sédiments ont permis la création de roches carbonifères.
Des roches plus récentes, issues de l'éon phanérozoïque telles que des roches volcaniques sont fréquentes dans la région occidentale et méridionale de l'île.
De longues périodes d'érosion expliquent les altitudes modestes des montagnes de Sardaigne.
L'exploitation passée d'un grand nombre de mines de très nombreux métaux différents, dès la période antique, atteste la richesse géologique de l'île.
La Corse et la Sardaigne formaient, il y a plus de 20 millions d'années, un microcontinent qui s'est détaché de la Provence voisine dans un mouvement dit « cénozoïque ». Les géologues parlent ainsi de la « dérive cénozoïque de la Corse et de la Sardaigne » pour évoquer le fait que ce micro-continent se soit détaché plus globalement de la marge sud du continent européen au cours de la période du Cénozoïque. Le plus probable est un départ de la Provence mais les géologues ont émis l'hypothèse qu'il était, à une période plus ancienne encore, rattaché à la Péninsule ibérique, et ne s'est rapproché de la Provence que dans un second temps. À la période appelée « Permien moyen », des éruptions volcaniques se sont produites sur les deux territoires, pouvant attester d'une continuité géologique entre la Provence et les îles situées à son sud. Les laves qui forment les massifs de l’Estérel en Provence et du Monte Cinto en Corse, de dimensions il est vrai très différentes, en sont les traces les moins contestées. À la période de l'Oligo-Miocène, un volcanisme calco-alcalin s'est développé dans la partie centrale de Sardaigne, de manière importante, alors qu'il est plus discret et localisé en Provence, attestant lui aussi de mouvements relatifs de plaques dont la dérive du micro-continent regroupant la Corse et de la Sardaigne est une conséquence directe.
De manière moins claire, la couverture géologique de la période mésozoïque présente tout autour de la région de la Provence dite « cristalline »« n'est connue en Sardaigne, et surtout en Corse hercynienne, qu'à l'état de lambeaux épars sur le socle ».
La présence du bloc ou micro-continent corso-sarde près de l'Espagne repose sur moins d'évidences. Selon l'hypothèse la plus fréquente, sa collision partielle avec la France, en s'en rapprochant, aurait créé la chaîne pyrénéo-provençale. La Sardaigne en aurait des traces géologiques. Les chercheurs étudient ainsi, en particulier depuis 1975, l'influence sur les Pyrénées d'une « importante phase tectonique sarde médio-ordovicienne, avec formation de plis kilométriques et sans doute de failles ».
Climat
Méditerranéen dans l'ensemble, le climat devient plus rigoureux dans le centre de l'île avec de la neige en hiver. Les étés sont chauds et secs, d'où des incendies fréquents. La pluviométrie moyenne est entre et 700 et 800 ,. La Sardaigne est une région venteuse, les vents dominants sont le Mistral et le Ponant. Du fait de sa situation à environ 600 km des côtes nord africaines, la Sardaigne est sujette aux incursions de chaleur torrides l'été. Durant la Canicule de 2023 en Europe un nouveau record de 48,2 Jerzu, ce qui constitue le record absolu de chaleur sur le continent européen pour un mois de juillet.
Cagliari, 4 m
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T moyennes maximales (°C)
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T moyennes minimales (°C)
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Précipitations (mm)
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55
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Fonni, 1 000 m
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Précipitations (mm)
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88
73
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18
40
93
107
131
919
↑ Collectif, Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Sardaigne 2010-2011, , 424 ISBN , lire en ligne), p. 29.
↑ La côte sud de l'île est à 185,6 km de la Tunisie alors que sa côte nord-est est à 189,5 km de l'Italie continentale (mesures prises sur Google Earth).
↑ ISBN ), « La costituzione geologica », p. 20-28.
↑ a b c d e f g h et i« Où étaient autrefois la Corse et la Sardaigne ? », Actu géologique, (lire en ligne)
↑ a b c d e et f« La dérive cénozoïque de la Corse et de la Sardaigne », Revue alpine, (lire en ligne)
↑ Michel Donzeau et Bernard Laumonier, Sur l’importance des événements sardes (médio-ordoviciens) dans les Pyrénées, (lire en ligne)
↑ », sur www.paradisola.it (consulté le )
↑ », sur Benvenuto su Sardegna Clima (consulté le )
↑ », sur SardegnaArpa (consulté le ).
↑ « », sur meteofrance. (consulté le )
Histoire
Article détaillé : histoire de la Sardaigne.
Les premiers vestiges
Article détaillé : Culture prénuragique.
Bas-relief représentant des têtes de taureaux dans la nécropole de Su Crucifissu Mannu près de Porto Torres en Sardaigne datant du Ces représentations abstraites de taureaux sont retrouvées en grand nombre en Italie.
Tombe des géants d'Osono en Sardaigne en forme de tête de taureau du IIe millénaire av. J.-C.
C'est sans doute au paléolithique inférieur (500 000 genre Homo. Les dates du premier peuplement humain varient suivant les sources. L'espèce sapiens s'y installe de manière stable bien plus tard, au néolithique inférieur ().
Chronologie av. J.-C.
La première civilisation sarde ayant une physionomie et des caractères bien définis et autochtones est la civilisation dite de « Bonuighinu ». Elle s'installe au cours du pratique l'agriculture, se regroupe en villages, et est en contact étroit avec la Corse, l'Italie et le Sud de la France. Des céramiques et obsidiennes en sont la trace archéologique.
À partir du , la culture campaniforme se diffuse durant trois siècles environ de la péninsule Ibérique à la Vistule (Cracovie) et jusqu'aux îles Britanniques. On trouve quelques traces de la culture campaniforme sur les côtes de Sardaigne, de Sicile et du Maroc.
Les premiers Nuraghes
Apparaît ensuite la population plus célèbre des Nuraghes, de la culture nuragique, qui se développe à l'âge du bronze ancien (
La péninsule du Sinis, près de Cabras, abrite des fragments de sépultures et statues datant de l'âge du Fer (950–730 ,.
La culture de Bonnanaro marque le tout début de l’âge nuragique entre 1800 et 1600 culture campaniforme ainsi que d'influences de la péninsule italienne (culture de Polada).
La culture nuragique a ainsi été nommée à cause de son architecture la plus typique : le nuraghe, construction en forme de tour (tronc de cône) élevée à l'aide de gros blocs de pierre équarris et travaillés, qui prend une forme plus articulée et complexe lors de la période la plus resplendissante de cette civilisation, en plein âge du fer.
Il existe d'autres constructions typiques de l'âge pré-nuragique et intermédiaire : les domus de janas (traduction : les maisons des fées) creusées dans le granit et servant à inhumer les morts, les tombes des géants, très fréquentes à l'intérieur de l'île, et de dimensions cyclopéennes. Le mégalithisme (avec des menhirs notamment) est une caractéristique prénuragique.
Contemporaines de la fin de l'époque nuragique et de sa civilisation (entre 900 et 535 guerriers en armes et animaux, mais aussi des orants par exemple. De la même époque, il existe aussi des sculptures de pierre, de petite dimension mais aussi de grande taille comme les Géants de Mont-Prama.
Périodes puniques, romaine et vandale
Les riches ressources minières de l'île attirent l'attention et l'intérêt commercial des populations de la Méditerranée orientale, comme les Mycéniens et les Chypriotes, mais ce sont les carthaginois qui, à partir du et siècles . La Sardaigne qui appartenait à l'Empire carthaginois (son occupation va de 535 à 239 , privilégie, outre la production des ressources minières, celle du froment et du bois (l'île était quasiment recouverte de forêts). Cette exploitation perdure également avec la conquête romaine (239 Rome à la suite de la première guerre punique et, en 227 province romaine de Corse-Sardaigne.
Rome, pour affirmer sa domination sur les zones internes et notamment la Barbaria (devenue l'actuelle Barbagia) où les habitants parlant une langue pré-latine y sont considérés comme plus fiers et courageux que sur les côtes, s'impose par une administration forte et bien organisée et son efficacité est assurée principalement par un réseau routier très ramifié dont quelques morceaux originaux ont survécu çà et là, repris en grande partie par le tracé du réseau routier moderne.
L'affaiblissement de l'Empire romain se propage jusqu'à l'île et a pour conséquence l'abandon progressif des terres agricoles et des côtes, ainsi qu'une perte de dynamisme notable de la démographie.
Abandonnée à elle-même et sans défense, la Sardaigne est occupée et subit les razzias durant quelque 80 ans (vers 460–530 Vandales d'Afrique qui, défaits sous Justinien, laissent l'île sous la domination de Byzance.
Occupation arabe en Sardaigne
Article détaillé : Conquête musulmane de la Sardaigne.
Quand, au siècle, les Arabes achèvent la conquête de la Méditerranée, du Nord de l'Afrique, de l'Espagne et de la Sicile, les côtes sardes sont soumises à leurs attaques incessantes et à leurs razzias.
En 1014, une alliance de Gênes et de Pise provoque la défaite de Museto, un chef de guerre arabe qui s'était emparé de Cagliari.
Le désintérêt et le vide de pouvoir qui s'ensuivent de la part de la lointaine Byzance poussent l'île à gérer elle-même son sort : ainsi, elle s'organise administrativement et militairement en quatre judicats : ceux de l'Arborée, de Calaris (Cagliari), de la Gallura et du Logudoro (Torres), royaumes souverains et indépendants les uns des autres.
La domination pisane
La Sardaigne passe sous domination pisane, du au siècle, en se transformant lentement en protectorat. L'évolution se concentre surtout entre la deuxième moitié du . Ainsi, dès 1258, le Judicat de Cagliari disparaît, pris par les Pisans, tandis que sept ans plus tard en 1265, Mariano de Serra est « l’unique Sarde investi d’une charge de gouvernement dans une île tombée entièrement au pouvoir d’étrangers ». Le passage sous domination pisane s'effectue surtout via l'implication personnelle et matrimoniale d'une oligarchie de type aristocratique, transplantée de Pise, qui contrôle les principaux rôles de la structure politique sarde l'époque, celle de ces consuls.
Le système des consuls est chapeauté par la charge de podestat, tout d'abord en permanence confiée à l'un ou l'autre membre des deux principales familles, les Donoratico et les Visconti , et plus tard confiée à des étrangers. Cependant, la politique des papes a souvent interféré en choisissant d'opposer toujours les Génois aux Pisans, d’appuyer toujours la partie la plus faible, contre la partie la plus forte. Les familles des deux cités se disputent alors soit les territoires, soit les places de juge des différents Judicats.
Les gouvernements locaux, appelés judicats, plus proches de la population sarde, n'en sont pas moins associés à cette domination d'une petite élite de nobles, via des traités d'alliance militaires permettant de leur porter assistance et des conventions commerciales assorties d'honneurs et distinctions. Des capitales judicales installées dans les principales cités sardes sont dotées d'un palais du juge, véritable centre du pouvoir, systme décrit par les historiens comme celui des rois juges. Les deux judicats où la présence pisane s'affirme le plus tôt et la plus fortement, sont Cagliari et Arborea.
De nombreux mariages de Pisans dans les familles régnantes sardes, en particulier avec les héritières des trônes judicaux, témoignent des liens étroits et prolongés entre Pise et la Sardaigne au cours de cette partie du Moyen Âge.
Avec des soubresauts, les judicats survivent jusqu'à la fin du siècle, lorsqu'ils deviennent territoires contrôlés ou alliés avec les républiques maritimes, leurs familles changées en seigneuries du continent italien de Pise et de Gênes.
En 1323, l'Arborée s'allie à d'Aragon pour une campagne militaire contre Pise et Gênes qui aura pour fin de créer le royaume de Sardaigne. Après avoir aidé à détruire les autres judicats, celui d'Arborée résiste et reste indépendant jusqu'en 1420, jusqu'au moment où il vend le reste des territoires pour 100 000 florins d'or à son ancien allié le roi d'Aragon, qui conquiert définitivement l'île tout entière, déjà concédée en zone féodée depuis 1297 par le pape ainsi que la Corse voisine (à laquelle les Aragonais renoncent en 1487).
Le « Regnum Sardiniæ et Corsicæ » ainsi créé le 4 avril 1297 demeurera sous la domination des couronnes d'Aragon puis d'Espagne jusqu'au début de 1700.
Chronologie apr. J.-C.
Maison de Savoie
Après une brève parenthèse autrichienne (1708–1718), confirmée par le traité d'Utrecht, le Regnum Sardiniæ est cédé, lors du « traité de Londres (1718) », aux États de Savoie, dont le duc prend le titre de roi de Sardaigne, en échange de la Sicile. La maison de Savoie a introduit l'italien chez les Sardes pour la première fois comme la seule langue officielle du Royaume en 1760.
Le royaume de Sardaigne est ainsi constitué (désigné généralement sous le nom de Piémont-Sardaigne par les historiens français puisque sa capitale est à Turin et une vice-royauté est installée à Cagliari), et à l'intérieur de celui-ci l'île maintient son statut autonome jusqu'à 1847, année où elle fusionne avec le Piémont et donne le jour à un gouvernement central unique, renonçant ainsi à son autonomie historique.
L'expédition de Sardaigne et ses conséquences
Article détaillé : expédition de Sardaigne.
En 1793 a lieu l'invasion de l'île de Sardaigne en plusieurs points, par la France révolutionnaire, au nord dans l’archipel de La Maddalena, au sud sur la plage du Poetto, échouée elle aussi, et dans l'île de San Pietro, où une république autonome résista quelques mois. Elle déroula trois mois avant les insurrections fédéralistes qui éclatèrent en province lors de la Révolution française, après les éliminant les Girondins de la Convention.
Parmi ses dirigeants, le lieutenant-colonel d'artillerie Napoléon Bonaparte qui place ses canons face à La Maddalena, principale bourgade de l'archipel créant la panique dans la population puis mouvement de résistance sarde d'environ 200 hommes, en majorité des bergers, organisés par Domenico Millelire : pour résister, ils mettent en place une « marine sarde » de résistance, composée de petits bateaux.
Cette opération appelée du nom d'expédition de Sardaigne, partie de Corse, échoue rapidement à cause de cette résistance sarde. Elle a ensuite pour conséquence la mise en accusation de Pascal Paoli, fondateur en 1755 de la République Corse.
Le 28 avril 1794 une véritable rébellion antiféodale éclate à Cagliari et, deux ans après, une nouvelle insurrection est menée par l'émissaire du vice-roi Giovanni Maria Angioy qui, après avoir été vaincu par les loyalistes, s'enfuit à Paris pour persuader la France d'annexer l'île.
Le transfert de la Cour piémontaise à Cagliari
En 1799, le roi fut évincé du Piémont par l'armée française et transféra sa cour à Cagliari (son frère et successeur ne revint à Turin qu'en 1814). À la fin du XVIIIe siècle, les universités de Sassari et Cagliari furent restaurées.
Retour à la maison de Savoie
En 1820, les Savoyards imposèrent à l'île la « Loi des Enclos » (editto delle chiudende), un acte législatif qui transforma la propriété collective traditionnelle de la terre, pierre angulaire culturelle et économique de la Sardaigne depuis l'époque nuragique, en propriété privée.
La réforme a favorisé les propriétaires terriens du continent tout en excluant les pauvres agriculteurs et bergers sardes, qui ont assisté à l'abolition des droits communaux et à la vente des terres. De nombreuses rébellions locales comme l'émeute de Su Connottu (« Le déjà connu » en sarde) en 1868, toutes réprimées par l'armée du roi, ont abouti à une tentative de retour dans le passé et de réaffirmer le droit d'utiliser la terre autrefois commune.
Le comte Alberto La Marmora parcourt l'île de Sardaigne de 1819 à 1825 et en effectue une des premières descriptions détaillées, statistique, géographique et physique, en 1826, dont l'écrivain français Humbert Ferrand, publie un compte rendu français 14 ans plus tard, en 1840, en quatre volumes.
La plupart des forêts sardes ont été défrichées à cette époque, afin de fournir aux Piémontais des matières premières, comme le bois, utilisées pour fabriquer des traverses de chemin de fer sur le continent. L'extension des forêts naturelles primaires, saluée par tous les voyageurs visitant la Sardaigne, serait en fait réduite à un peu plus de 100 000 hectares à la fin du siècle.
En 1847, sous le roi Charles Albert, toutes les différences administratives entre la Sardaigne et le continent italien ont été abolies par la : ce changement avait été présenté comme le seul moyen possible d'accorder des droits égaux à tous les habitants du Royaume, qui allait devenir un État unitaire et la législation fondamentale de l'Italie unie à venir.
En 1857, l'île comptait 577 000 habitants ; les seules villes importantes étaient Cagliari (30 000 habitants) et Sassari (23 000 habitants), ayant chacune une université. Selon le géographe britannique William Hughes, « le peuple est généralement brave et hardi mais indolent et peu avancé dans la civilisation ». Une seule route carrossable traversait l'île, de Cagliari à Oristano et à la côte nord ; ailleurs, il n'y avait que des chemins muletiers ou des pistes encore plus étroites encore.
Royaume d'Italie
Avec la fin des guerres pour l'unification politique de la péninsule italienne, le royaume de Piémont-Sardaigne devient royaume d'Italie en 1861.
La Sardaigne est une région complexe qui a conservé, au travers de ses témoins culturels, des matériaux présentant un intérêt historique et artistique, un bagage original très caractéristique que l'on n'arrête pas de redécouvrir et qu'il sied de revaloriser en tenant compte de toute sa richesse.
Héraldique
Article détaillé : Drapeau de la Sardaigne.
L'origine du symbole sarde n'est pas bien définie, mais on retrouve sa trace historique attestée en 1281. On doit noter son analogie avec celui de la Corse voisine. Plusieurs faits historiques peuvent l’expliquer. En effet, le premier événement historique se déroule en 1014, par la victoire sur Museto à Cagliari (voir l'histoire), et ainsi, les têtes de Maures représenteraient les vaincus, et sont au nombre de quatre en référence aux régions sardes.
Mais le fait historique le plus explicatif du symbole serait celui datant de 1096, lorsque le roi d'Aragon vainquit les Maures lors de la bataille d'Alcoraz. Il expliqua cette victoire sur les quatre rois arabes tués sur le champ de bataille, par le concours providentiel de saint Georges (dont la bannière est une croix rouge sur fond blanc). D'ailleurs, d'anciennes représentations montrent parfois quatre têtes couronnées.
C'est le 5 juillet 1952 que l'emblème devient, par décret, le symbole officiel de la Sardaigne. La Loi régionale du 15 avril 1999 a relevé le bandeau sur le front des Maures (à l'origine, il leur bandait les yeux), pour des raisons diplomatiques.
↑ Giovanni Lilliu, La civiltà dei Sardi, Turin, éd. Eri, 1988, ISBN ).
↑ « », sur www.clio.fr (consulté le 21 avril 2021)
↑ "Deux boxeurs de l'âge du Fer découverts en Sardaigne", par Jade Pillaudin, article dans le Quotidien de l'art N°2392, le 17 mai 2022[1]
↑ Ouest-France avec AFP le 07/05/2022 [2]
↑ (it) Giovanni Lilliu, Betili e betilini nelle tombe di giganti della Sardegna, revue : Atti della Accademia Nazionale dei Lincei, Memorie, Serie IX, Vol VI, 1995.
↑ (it) Ferruccio Barrecca, La Sardegna fenicia e punica, Chiarella, 1974.
↑ Collectif, Actes du Colloque international : Carthage et les Autochtones de son empire au temps de Zama, Tunis, Siliana, 2004, pdf.
↑ (it) Piero Bartoloni et Spanò Giammellaro, Atti del V Congresso internazionale di studi fenici e punici ; chapitre : Fenici e Cartaginesi nel Golfo di Oristano, Palerme, 2005.
↑ ISBN ).
↑ a b c d et eISBN ).
↑ (it) Alfonso Stiglitz, Giovanni Tore, Giuseppe Atzori et Salvatore Sebis, Un millennio di relazioni fra la Sardegna e i paesi del Mediterraneo (chapitre : La penisola del Sinis tra i bronzo finale e la prima età del ferro, Selargius Cagliari, 1986.
↑ a b c d e f g h i j k l et mJean-Michel Poisson, « Elites urbaines coloniales et autochtones dans la Sardaigne pisane (XII-XIIIe siècle) », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 1996, lire en ligne)
↑ Fernand Hayward, Sardaigne terre de lumière, p. 47
↑ Auguste Boullier, L’Île de Sardaigne (lire en ligne), p. 79
↑ Amos Cardia, S'italianu in Sardìnnia candu, cumenti e poita d'ant impostu : 1720-1848; poderi e lìngua in Sardìnnia in edadi spanniola, Ghilarza, Iskra, 2006, p. 88, 91
↑ a et b« Voyage en Sardaigne – Description statistique, physique et politique de cette ile, avec des recherches sur ses productions naturelle et ses antiquités », par le comte Alberto La Marmora, compte rendu de Humbert Ferrand. [3]
↑ lire en ligne), p. 281–283
↑ * (it) Barbara Fois, Lo stemma dei quattro mori : breve storia dell'emblema dei sardi, Sassari, Carlo Delfino Editore, 1990.
↑ Antonio Ubieto Arteta, Una narración de la batalla de Alcoraz atribuida al abad pinatense Aimerico, Argensola: Revista de Ciencias Sociales del Instituto de Estudios Altoaragoneses, 1951 (lire en ligne), p. 7:245–56.
↑ (it) Franciscu Sedda, La vera storia della bandiera dei sardi, Cagliari, Edizioni Condaghes, 2007.
Héraldique
Article détaillé : Drapeau de la Sardaigne.
L'origine du symbole sarde n'est pas bien définie, mais on retrouve sa trace historique attestée en 1281. On doit noter son analogie avec celui de la Corse voisine. Plusieurs faits historiques peuvent l’expliquer. En effet, le premier événement historique se déroule en 1014, par la victoire sur Museto à Cagliari (voir l'histoire), et ainsi, les têtes de Maures représenteraient les vaincus, et sont au nombre de quatre en référence aux régions sardes.
Mais le fait historique le plus explicatif du symbole serait celui datant de 1096, lorsque le roi d'Aragon vainquit les Maures lors de la bataille d'Alcoraz. Il expliqua cette victoire sur les quatre rois arabes tués sur le champ de bataille, par le concours providentiel de saint Georges (dont la bannière est une croix rouge sur fond blanc). D'ailleurs, d'anciennes représentations montrent parfois quatre têtes couronnées.
C'est le 5 juillet 1952 que l'emblème devient, par décret, le symbole officiel de la Sardaigne. La Loi régionale du 15 avril 1999 a relevé le bandeau sur le front des Maures (à l'origine, il leur bandait les yeux), pour des raisons diplomatiques.
↑ * (it) Barbara Fois, Lo stemma dei quattro mori : breve storia dell'emblema dei sardi, Sassari, Carlo Delfino Editore, 1990.
↑ Antonio Ubieto Arteta, Una narración de la batalla de Alcoraz atribuida al abad pinatense Aimerico, Argensola: Revista de Ciencias Sociales del Instituto de Estudios Altoaragoneses, 1951 (lire en ligne), p. 7:245–56.
↑ (it) Franciscu Sedda, La vera storia della bandiera dei sardi, Cagliari, Edizioni Condaghes, 2007.
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