Pour l'instant le site comporte pour la Sicile 858i sous-entités, dont 332i de niveau ville (39 %) et 526i entités moins importantes, ce qui représente 5 % des villes d'Italie.
Localisation
Sicile : descriptif
Informations de Wikipedia
Sicile
La Sicile (en sicilien : Sicilia ; en italien : Sicilia) est la plus grande île méditerranéenne ainsi que l'une des vingt régions d'Italie formée par cette île, qui en représente 98 % du territoire, et par les îles Éoliennes, Égades, Pélages, Ustica et Pantelleria.
Depuis 1946, elle est l'une des cinq régions autonomes italiennes dénommée officiellement Région sicilienne (en italien : Regione Siciliana).
Sa superficie de 25 708 km2 en fait la région la plus étendue d'Italie et son territoire est constitué de neuf anciennes provinces à leur tour partagées en 390 municipalités
Elle est également la seule région italienne à compter deux des dix villes les plus peuplées du pays : Palerme, son chef-lieu, et Catane
La langue officielle est l'italien, mais elle a sa propre langue parlée et écrite, le sicilien.
Le drapeau de la Sicile, la gorgone à trois jambes (Trinacria), représente les trois pointes de l'île, pointe ouest de Trapani-Marsala, pointe nord-est de Messine et pointe sud-est de Syracuse.
Toponymie
L'origine du nom de Sicile est obscure. Il dérive du grec sik pour signifier île de la fertilité. Son ancien nom, Trinacria, renvoie à la forme de type triangulaire de l'île.
↑ Norwich, John Julius (1929-) (Cosa Nostra, Paris, Tallandier, , 477 ISBN , OCLC 1038053850, lire en ligne), p. 20.
Géographie
Article détaillé : Géographie de la Sicile.
Situation
La Sicile est une île d'Italie bordée au nord par la mer Tyrrhénienne et située à l'ouest-sud-ouest de la Calabre méridionale.
Au nord-est de l'île et à une trentaine de kilomètres de la côte, se situe l'archipel volcanique des îles Éoliennes (ou Lipari). Parmi elles, l'île de Stromboli, à 61 kilomètres au nord de Milazzo, est connue pour son volcan. Le territoire de la région se prolonge également à l'ouest, au large de Trapani, avec les îles Égades, et au sud-ouest, par les îles Pantelleria et Pélages au sud.
La Sicile est séparée de la péninsule italienne par le détroit de Messine, large d'un peu plus de 3 kilomètres. Elle est aussi baignée à l'est par la mer Ionienne. À 86 Scicli) se situe l'île de Malte. Enfin, à 144 kilomètres à l'ouest-sud-ouest de l'extrémité occidentale de la Sicile se trouve la Tunisie, séparée de la grande île italienne par le canal de Sicile.
Géographie physique
Les 25 708 km2 représentent 8 % de la superficie de l'Italie.
Le relief de l'île est majoritairement composé de collines (61 %), dans le centre et le sud, essentiellement argileuses et sablonneuses, avec quelques affleurements calcaires ou gypseux. Les montagnes couvrent 25 % du territoire, en particulier au nord avec les monts Péloritains (calcaires, 1 374 Nébrodes (argilo-schisteux, 1 847 Madonies (calcaires, 1 979 Apennins. La pointe sud-est est occupée par les plateaux calcaires des monts Hybléens (986 m au mont Lauro).
Il existe de rares plaines (14 %), notamment la plaine de Catane, qui couvre 30 km sur 50, et la Conca d'Oro.
Ses 1 484 kilomètres de côtes sont majoritairement rocheuses au nord et sableuses au sud, plus variées à l'est.
Localisée à la rencontre de la plaque eurasienne et de la plaque africaine, la Sicile est célèbre pour ses volcans, notamment l'Etna, l'un des plus actifs du monde, point culminant de l'île à 3 357 mètres, qui s'étend sur plus de 1500 km². Mais d'autres cratères se rencontrent aussi au nord-est, dans les îles Éoliennes : ce sont le Stromboli et le Vulcano. De ce fait, la Sicile est également exposée aux tremblements de terre, comme dans le Val di Noto en 1693, à Messine en 1908 ou dans la vallée du Belice en 1968.
Surnommée Trinacrie dans l'Antiquité grecque en raison de sa forme triangulaire, sa situation de verrou au centre de la mer Méditerranée lui a toujours conféré une position stratégique. Ceci explique en partie la richesse culturelle de l'île.
Protection de la nature
La Sicile possède 238 zones protégées Natura 2000 couvrant 470 000 hectares.
Fleuves et lacs
Les fleuves siciliens sont tous de débit et d'étendue limités. Les cours d'eau apennins au nord sont appelés fiumare et sont à caractère torrentiel, sauf en été où ils sont presque perpétuellement à sec. Les seules rivières qui atteignent une taille appréciable sont l'Imera méridionale (ou Salso), la plus longue de l'île, et le Simeto, celui-ci ayant le bassin hydrographique le plus étendu. Le fleuve Simeto est aussi connu pour la découverte de l'ambre minéral (simetina).
Se jettent dans la mer Ionienne le Simeto, l'Alcantara, l'Agrò, le Ciane et l'Anapo ; dans la mer Tyrrhénienne l'Imera septentrionale et le Torto et dans le canal de Sicile le Platani, l'Imera méridionale (ou Salso) et le Belice. Seuls le lac de Pergusa et le lac de Lentini (semi-artificiel) sont naturels.
Volcans
À cause de sa position, la région et les îles avoisinantes sont concernées par une intense activité volcanique. Les volcans les plus importants sont : l'Etna, le Stromboli et le Vulcano. Ils ont la singularité d'appartenir à trois typologies différentes : éruptions de laves basaltiques entrecoupées de périodes de calme, pour la première typologie ; éruptions continues et fontaines de lave, pour la seconde, dont les caractéristiques ont été prises comme un modèle typologique par des scientifiques dans le domaine, qui ont forgé l'expression type strombolienne pour désigner les activités similaires des volcans terrestres ; enfin typologie de type explosive ou plinienne pour la troisième, caractérisée par de longues périodes de calme apparent et des éruptions violentes.
Climat
Située au sud de la péninsule italienne, l'île bénéficie d'un climat méditerranéen, aux hivers doux et humides et aux étés chauds et très secs. L'aridité est marquée dans le sud, directement atteint par le sirocco. La Sicile souffre d'ailleurs d'un déficit chronique en eau et une pénurie d'eau potable, la sécheresse durant de 4 à 6 mois.
La Sicile possède une grande diversité climatique du fait de son relief. Sur la côte en été, à Palerme par exemple, le mercure ne descend jamais en dessous des 20 Etna, il peut faire −3 Giuseppe Tomasi di Lampedusa « les pluies, toujours impétueuses, qui rendent fous les torrents desséchés, qui noient bêtes et gens là où, deux semaines plus tôt, les unes et les autres crevaient de soif. ».
La variété des paysages de la Sicile ne permet pas d’attribuer un climat homogène à l’ensemble de l’île. Une végétation typiquement méditerranéenne et subtropicale s'y développe. C'est un climat méditerranéen avec des tonalités africaines. Ainsi, le sirocco est un vent très chaud (plus de 40 désert du Sahara.
Catane est la ville la plus chaude de la Sicile — les étés torrides dépassent les 45 Enna, ville située au centre de la Sicile, possède des étés chauds comme sur la côte mais des hivers frais, à cause de l'altitude de la localité.
Le record de chaleur sur l'île (et record européen) est de 48,8 Floridia appartenant à la province de Syracuse.
Relevé météorologique de Palerme-Boccadifalco (période : 1981-2010)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
8,9
8,4
9,9
11,9
15,8
19,7
22,3
23,1
20,2
17,4
13,5
10,2
16
Température maximale moyenne (°C)
14,7
14,6
16,9
19,3
23,8
27,9
30,4
30,9
27,4
24,3
19,6
15,8
23
Précipitations (mm)
71
65
59
44
25
12
5
13
41
98
94
80
610
Source : Servizio Meteorologico
Relevé météorologique de Catane (période : 1981-2010)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
6,9
8,4
9,9
12,2
15,8
20,7
22,3
23,1
21,2
19,4
12,5
8,2
15,5
Température maximale moyenne (°C)
14,7
15,6
16,9
18,3
23,8
25,9
33,4
30,7
27,4
24,3
18,6
15,8
22,1
Source : Servizio Meteorologico
Relevé météorologique de Messine (période : 1981-2010)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
7,7
8,3
9,4
11,2
14,8
18,7
20,3
20,1
21,2
19,4
12,5
10,2
14,4
Température maximale moyenne (°C)
13,7
14,6
15,9
18,3
22,8
25,9
29,8
29,7
27,4
24,3
20,6
18,8
21,8
Source : Servizio Meteorologico
Relevé météorologique de Trapani (période : 1981-2010)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
8,1
8,3
9,4
10,2
12,9
17,7
19,3
21,1
18,2
15,4
12,5
10,2
13,6
Température maximale moyenne (°C)
15,3
15,5
17,7
19,9
23,4
27,7
30,3
30,7
28,4
24,3
19,6
16,6
22,4
Source : Servizio Meteorologico
Relevé météorologique de Syracuse (période : 1981-2010)
Relevé météorologique de Raguse (période : 1981-2010)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
7,3
7,5
9,6
10,1
12,4
15,7
18,8
20,1
19,5
15,5
11,2
7,6
12,9
Température maximale moyenne (°C)
13,7
16,8
18,5
20,2
23,3
28,7
30,3
31,1
28,8
24,3
16,6
14,4
22,2
Source : Servizio Meteorologico
Relevé météorologique de Caltanisseta (période : 1981-2010)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
7,8
8,8
9,6
10,1
12,2
17,7
19,9
21,1
18,8
15,5
12,2
11,1
13,7
Température maximale moyenne (°C)
15,7
15,8
17,5
20,7
23,3
28,6
31,2
31,6
28,4
24,3
19,9
16,6
23,6
Source : Servizio Meteorologico
Géographie humaine
Peuplée de plus de 5 millions d'habitants, la Sicile reste, malgré des vagues successives d'émigration, une région densément peuplée. Sa densité est de 197 habitants/km2, contre 68,7 pour la Sardaigne et 32 pour la Corse.
La population se concentre dans trois grandes villes, essentiellement sur les côtes nord et est : Palerme (1 million d'habitants), Catane (500 000 habitants), Messine (300 000 habitants), ainsi que dans de multiples bourgs et petites villes à l'habitat groupé. L'habitat rural dispersé est rare. En 2013, les provinces de Caltanissetta et d'Enna ne représentait que 5,4 % à et 3,4 % de la population sicilienne. Palerme, Messine et Catane emploient 58,8 % de la population active de l'île.
Les grandes propriétés agricoles extensives, les latifundia, apparues sous la Rome antique, ont marqué fortement l'économie et l'occupation humaine de l'île. Processus interrompu sous l'occupation musulmane, et limité par l'émergence sous les Normands d'un millier de petits villages ruraux (casal), le latifundium reprend ses droits après Frédéric II, jusqu'à l'époque moderne. Les terres appartenaient à des grandes familles, à l’Église et ses communautés, et au Roi, exploitées par des massari qui ne les habitaient pas.
Terre d'émigration massive vers l'Europe du Nord et vers l'Amérique du . La Sicile est également devenue une zone de transit pour l'immigration clandestine de l'Afrique vers l'Europe du Nord à partir de Lampedusa.
↑ a b c d e f et gFilipa Azevedo, Situation économique, sociale et territoriale de la Sicile, Parlement européen, direction générale des politiques internes., (lire en ligne).
↑ a b c d e et fErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées larousse
↑ GEO avec AFP, « », sur Geo.fr, (consulté le )
↑ Gérard Hugonie, « L'aggravation des problèmes d'environnement dans les pays méditerranéens : l'exemple de la Sicile », L'Information Géographique, ISSN 0020-0093, DOI 10.3406/ingeo.1999.2667, lire en ligne, consulté le )
↑ Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, Éditions du Seuil, (ISBN et , OCLC 33157902), p. 165-166
↑ », sur 3BMeteo | Previsioni Meteo, (consulté le )
↑ a b c d e f g et h », sur meteoam.it (consulté le ).
↑ Jean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile, Pluriel / Fayard, 2018, p. 234.
↑ Eurostat 2011.
Histoire
Article détaillé : Histoire de la Sicile.
Chronologie succincte
v. 20 000 av. J.-C. : installation des premiers hommes venus de la péninsule italienne, ;
Sicanes au nord de l'île ;
fin du dolmens de la péninsule ibérique ;
v.
phéniciens au nord-ouest (Palerme) ; colonisation grecque à l'est (Naxos, Syracuse, Zanclus, Messine) ;
VIIe et VIe siècles av. J.-C. : époque des tyrans ;
Vers
468-476 : domination des Vandales ;
491 : domination des Ostrogoths ;
535 : prise de Palerme par l'Empire romain d'Orient ; à l'issue de la Guerre des Goths (535-553), l'île fait partie de l'Italie byzantine et forme le « thème » de Sicile ;
827–878 : conquête musulmane par la dynastie arabe des Aghlabides venue de Tunisie ;
1060 : début de la conquête normande et fin de la domination musulmane en 1091 ;
1130-1194 : royaume normand de Sicile ;
1194-1266 : période impériale : règne des empereurs Henri VI et Frédéric II ;
1266-1282 : période angevine (domination du royaume de France) ;
1282 : Vêpres siciliennes ;
1282-1415 : période aragonaise ;
1415-1713 : domination espagnole sur la Sicile ;
1713-1735 : période d'instabilité : maison de Savoie, empereur Habsbourg ;
1735-1860 : maison des Bourbons d'Espagne ;
1861 : royaume moderne d'Italie ;
1943 : débarquement américain à Gela ;
1946 : statut d'autonomie régionale ;
1981-1983 : deuxième guerre de la mafia : assassinat du préfet de Palerme, le général Carlo Alberto Dalla Chiesa ;
1992 : assassinat par la mafia des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.
Premiers habitants
En Sicile, l'ascendance pastorale des steppes arrive vers 2 200 av. J.-C., en partie en provenance d'Ibérie.
À partir du Sicanes, les Sicules et les Élymes.
Les Sicanes, sans doute d'origine ibérique, étaient implantés dans l'ouest de l'île. Les Sicules, originaires de la péninsule et arrivés postérieurement, s'établirent dans le centre et l'est. Ils donnèrent leur nom à la Sicile qui s'appelait auparavant Trinakie.
À côté des Sicules à l'est et des Sicanes à l'ouest, la tradition littéraire indique que la région nord-ouest de l'île était habitée par les Élymes. L'image de ces derniers est plutôt floue et il est difficile d'en déterminer l'origine (attribuée tantôt à l'Anatolie, tantôt à l'Italie péninsulaire). Elle est généralement basée sur la langue et de récentes considérations indiqueraient une filiation italique.
Les études génétiques montrent que l'ascendance liée aux fermiers venus d'Iran arrive dans l'île au milieu du IIe millénaire av. J.-C. . Elle est contemporaine de sa propagation précédemment documentée en mer Égée. Ces études montrent également un remplacement de population à grande échelle après l'âge du bronze.
Antiquité
Colonisation de la Sicile
À partir du Phéniciens fondent des comptoirs commerciaux en Sicile. Ceux-ci, souvent établis sur des promontoires ou des îles voisines de la côte, sont concentrés à la pointe nord-occidentale comme Palerme, Solonte ou Motyé.
La colonisation grecque est due à quatre causes principales :
sténochoria, un manque de terre qui a poussé les Grecs à chercher des terres plus fertiles : en particulier en Sicile ;
phénomène épisodique, situation conjoncturelle : sécheresse entraînant la mort des arbres ;
phénomène commercial : besoins de chercher des matières premières (métaux : cuivre, fer) insuffisantes en Grèce, ce qui amène à se diriger vers des zones d’approvisionnement : Étrurie (Italie autour de Rome), Andalousie (Espagne) ;
conflits politiques qui déchirent les métropoles, témoignage de l’émergence de la communauté politique, de l’aristocratie.
Les écrits de Thucydide permettent de déduire les dates de fondations des cités :
735 : Naxos, par les Chalcidiens ;
734 : Syracuse, par les Corinthiens ;
729 : Catane par les Chalcidiens et Leontinoi par Naxos (colonisation secondaire) ;
728-727 : Megara Hyblæa, par les Mégariens ;
688 : Gela, par les Rhodiens ;
662 : Akrai, par Syracuse (colonisation secondaire) ;
628-627 : Sélinonte, par Mégara Hyblæa (colonisation secondaire) ;
597 : Camarina, par Syracuse (colonisation secondaire) ;
580 : Agrigente, par Gela (colonisation secondaire).
Cette chronologie est jugée relativement fiable par les historiens. Mais si on la recroise avec l’archéologie, on remarque une marge d’erreur d’environ 20 ans. Pour Naxos, la datation archéologique nous donne une date de fondation aux environs de
La Sicile fut ensuite gouvernée par des princes appelés « tyrans » dont les et (qui accueillit le philosophe Platon).
La Sicile fut un enjeu dans la guerre du Péloponnèse opposant Athènes à Sparte : en
L'expédition prit la mer sous le commandement de Nicias, d'Alcibiade et de Lamachos en juin 415 Gylippos, général spartiate, fit perdre aux Athéniens la bataille des retranchements autour de la ville (octobre 414 Démosthène et Eurymédon. En août 413 Épipoles, puis l'armée fut vaincue sur terre. Athènes perdit plus de deux cents navires dans cette expédition, et cinquante mille hommes (dont sept mille prisonniers des Latomies, carrière de Syracuse).
Article détaillé : Histoire de la Sicile grecque.
La Sicile fut un enjeu stratégique et économique important lors des deux premières guerres puniques entre Carthage et la République romaine. Elle tomba aux mains des Romains après la victoire du consul C. Lutatius Catulus en 241 îles Égades : cette bataille marqua la fin de la première guerre punique qui opposa Rome à Carthage sur le théâtre sicilien. Après cette défaite, Carthage abandonna la Sicile, qui devint une province romaine et assura désormais une partie importante du ravitaillement de Rome en céréales.
Le roi de Syracuse Hiéron II fut un fidèle allié des Romains pendant la deuxième guerre punique, mais son petit-fils Hiéronyme, choisit en 215 Hannibal, la prise de Syracuse en 212 Sextus Pompée, fils de Pompée.
République et Empire romain
Article détaillé : Sicile (province romaine).
Au début de la République, la Sicile compte entre 600 000 et 1 000 000 d'habitants, dont une dizaine de citoyens romains seulement. Elle constitue aussi un enjeu économique important. Riche en terres agricoles, la Sicile est pour Rome une importante source de céréales devenant selon l'expression de Caton l'Ancien, « le grenier à blé du peuple romain ». Les céréales sont cultivées dans des Latifundia exploités par une masse d'esclaves.
À l'avènement de l'Empire romain (27 province sénatoriale. Elle fait peu parler d'elle au cours des trois siècles suivants. Elle bénéficie en 212 de l'édit de Caracalla qui accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres. Elle est rapidement christianisée sans être véritablement touchée par les hérésies des .
Après la chute de l'Empire romain, la Sicile fut envahie par les Vandales en 440 byzantine en 533 musulmane de 827 à 902.
Moyen Âge
Sicile musulmane
Articles détaillés : Conquête musulmane de la Sicile et Émirat de Sicile.
Les premières incursions musulmanes en Sicile
En 535, le général byzantin Bélisaire, après avoir détruit le royaume vandale établi en Afrique du Nord, prend Palerme et conquiert le reste de l'île, alors dépendance du royaume ostrogoth d'Italie. La Sicile devint à cette date une province de l'Empire byzantin, puis un thème. Cependant, la puissance byzantine allant déclinante, la Sicile fut attaquée par les forces du calife Othmân ibn Affân en l'an 652 qui quittent l'île peu de temps après. Autour de l'an 700, l'île de Pantelleria est prise par les Arabes.
Des accords commerciaux furent contractés avec les Byzantins, ces derniers espérant ainsi que leurs ennemis renonceraient à conquérir l'île. Ils furent donc autorisés à échanger librement des biens dans les ports de Sicile. Malgré ces accords, les flottes musulmanes procédèrent à des attaques répétées en 703, 728, 729, 730, 731, 733 et 734 (ces deux dernières incursions se heurtèrent à une importante résistance des Byzantins).
La première véritable expédition de conquête musulmane se déroula en 740, quand le prince Habib, qui avait participé à l'attaque de 728, parvient à s'emparer de Syracuse. Prêts à conquérir toute l'île, les Arabes furent contraints de rentrer en Afrique du nord en raison d'une révolte berbère. En 752, une nouvelle attaque contre Syracuse eut lieu, non pas pour conquérir la cité, mais pour la mettre à sac.
La révolte d'Euphemius et la conquête de la Sicile par les Aghlabides de Kairouan
En 826 Euphemius, amiral de la flotte byzantine en Sicile, se dresse contre l'empereur Michel II et reçoit l'aide de Ziadet-Allâh aghlabide de Kairouan, qui envoie Asad ibn al-Furât ibn Sinân à la tête d'une armée composée de 10 000 fantassins, 700 cavaliers, 100 navires, ainsi que par la flotte et les cavaliers d'Euphemius. Asad ibn al-Furât ibn Sinân conquiert le sud de la Sicile et il assiège Syracuse pendant une année, déjouant une mutinerie, une contre-attaque byzantine depuis Palerme, soutenue par une flotte vénitienne dirigée par le doge Giustiniano Participazio. La peste emporte Asad et contraint les musulmans à lever le siège pour se replier au château de Mineo. Ils échouent devant Castrogiovanni (aujourd'hui Enna), où Euphemius meurt.
En 830, ils reçurent en renfort des troupes berbères et andalouses, soit au total 30 000 hommes. Les musulmans ibériques vainquirent les Byzantins commandés par Théodotus en juillet ou août de cette année. Mais à nouveau la peste frappe les rangs musulmans. Les Berbères prennent Palerme après un long siège, en septembre 831. Elle prit le nom de al-Madinah Balharm et devint la capitale de la Sicile musulmane.
La conquête du reste de l'île fut très difficile. Les Arabes rencontrèrent de fortes résistances et il fallut encore 70 ans pour s'en emparer en totalité. Messine tomba en 843. Syracuse, résidence des stratèges du thème de Sicile, résista à un long siège et fut prise en 878. La dernière place forte byzantine conquise, Taormine, tomba le puissance byzantine ne garda en Sicile qu'une ultime place forte, Rometta, qui ne fut prise que bien plus tard, par les Kalbites en 965, après un siège commencé en 963. Passée au cours du arabo-berbère, la Sicile est, au début du Fatimides, conquérants de l'Afrique du Nord appuyés par des Berbères. Durant cette période l'islamisation, l'arabisation et la berbérisation seront d'autant plus radicales qu'une importante vague migratoire berbère suivra les famines qui ravagèrent l'Afrique du Nord de 1004 à 1040.
Après l'échec de la tentative de reconquête byzantine en 965, un processus d'arabisation totale du territoire sicilien est mis en place, favorisé par une importante immigration arabe et berbère en provenance d'Afrique du Nord et appuyé sur une politique de développement économique et d'amélioration de la gestion fiscale. La Sicile se conforme alors au modèle économique des principautés d'Orient : production agricole destinée au marché et au palais, en particulier le coton, la soie, et les produits de luxe. Mazara, à l'extrémité sud-ouest de l'île, est alors le port central des échanges en Méditerranée.
La Sicile province de l'émirat Aghlabide de Kairouan
Les territoires musulmans de Sicile constituèrent une province de l'émirat des Aghlabides de Kairouan, sunnites maitres de l'Ifriqiya et vassaux du calife abbasside de Bagdad. La Sicile était administrée par un gouverneur, ou wâli, qui résidait à Balharm (Palerme) depuis la conquête de cette ville en 831. Les gouverneurs, dont la forteresse sera sous le comte normand Roger II de Sicile restructurée et agrandie pour former le Palais des Normands, dirigeaient l'administration, l'armée et la justice. Ils nommaient les gouverneurs des principales villes, les juges (cadi, qādi) les plus importants et les arbitres (hakam) compétents pour résoudre les petits litiges privés.
Après l'invasion musulmane, les populations vivant en Sicile étaient constituées principalement de natifs siciliens, Grecs, de Juifs siciliens, de quelques Perses, et de rares Turcs provenant d'Asie centrale. Les musulmans ne cherchèrent pas à islamiser directement la Sicile, même si indirectement ils utilisèrent toutes les opportunités pour le faire. La partie occidentale de l'île se convertit à environ 50 % « mais une fois que l'île n'est plus sous domination musulmane, redeviennent chrétiens », tandis que la partie orientale resta en grande partie chrétienne. Quelques communautés chrétiennes grecques subsistent à Palerme, Catane et dans le val Demone. Il existait également à cette époque un nombre significatif de Juifs en Sicile. Durant cette période de domination musulmane de près de 250 ans, les chrétiens occupés se virent appliquer le statut juridique de la dhimma, tel que défini par la jurisprudence islamique, qui les autorisait à pratiquer leur culte de manière privée et dans les églises déjà existantes,.
La Sicile province du califat fatimide de Mahdia
En 909, ‘Ubayd Allâh al-Mahdî, imam chiite des ismaéliens venu de Syrie et prétendant descendre de Mahomet par sa fille Fâtima az-Zahrâ’ et son gendre `Alî ibn Abî Tâlib, renversa les Aghlabides de Kairouan, et fonda la dynastie des Fatimides. Chiite, il contestait la légitimité du calife abbasside de Bagdad, sunnite, et rejetait son autorité : il se proclama lui-même calife en 909 à Mahdia, où il établit officiellement sa capitale en 921.
La Sicile devint alors une province de ce califat, un wali pro-Fatimides étant nommé à Palerme, `Alî ibn Ahmad ibn Abî al-Fawâris (qui avait déjà été gouverneur de la Sicile quelques années auparavant sous les Aghlabides).
L'émirat kalbite de Sicile
En 947, le calife fatimide Ismâ‘îl al-Mansûr Billâh avait nommé Hasan ibn `Alî al-Kalbî gouverneur de Sicile. En 948, il lui fut concédé le titre d'émir (amīr). Celui-ci établit alors sur la Sicile sa propre dynastie, les Kalbites (originaires du Yémen), vassale des Fatimides.
La Sicile était partagée à cette époque en trois valli, c'est-à-dire des divisions administratives à la tête desquelles se trouvait un gouverneur nommé par l'émir (le mot valli est dérivé de l'arabe wâli, et non du latin vallis (vallée)). Le de Mazara comprenait toute la partie occidentale de l'île, avec les provinces de Trapani, Agrigente et Palerme (ville de résidence de l'émir) jusqu'aux fleuves Imera septentrionale et Imera méridionale (ou fleuve Salso), le long d'une ligne imaginaire formée par les villes de Termini, Polizzi Generosa et Licata. Le vallo de Mazara faisait environ 11 000 de Noto comprenait la partie sud-est de l'île, avec les cités de Noto et Syracuse. Le Demone recouvrait la partie nord-est de l'île, autour de la province de Messine. Cette organisation de la Sicile en trois valli subsista bien après les Arabes, jusqu'en 1818.
Au commencement du gouvernement des Kalbites, la Sicile, surtout dans sa partie occidentale, connut une grande prospérité. Les Arabes avaient réalisé des réformes agraires, démantelé les grandes propriétés terriennes (les latifundia) et encouragé la création de petites fermes. Ils avaient également amélioré les systèmes d'irrigation et construit de nouveaux aqueducs. Ils avaient introduit sur l'île l'orange, le citron, la pistache et la canne à sucre. L'île était devenue autosuffisante d'un point de vue alimentaire et exportait même des denrées vers l'Afrique du nord. La Sicile était également une grande région productrice de textiles. Elle était un carrefour et entretenait des relations commerciales avec l'Orient, l'Afrique et les républiques maritimes de la péninsule italienne (Amalfi, Naples, Gaète, Venise).
Palerme, la capitale de l'émirat, aurait compté sous les Kalbites 350 000 habitants, ce qui en aurait fait une des villes les plus importantes d'Europe, la deuxième derrière Cordoue, la capitale du califat ibérique, qui en aurait compté 450 000. En 970, le marchand, voyageur et géographe originaire de Bagdad Ibn Hawqal visita Palerme qu'il décrivit comme la cité des 300 mosquées. Il ne s'agit bien sûr que d'une expression imagée indiquant le grand nombre ; et il est probable qu'à cette époque-là, aucune ville européenne, musulmane ou chrétienne, n'atteint les 100 000 habitants – les économies locales étant totalement incapables de subvenir aux besoins journaliers de populations aussi considérables.
La cour kalbite accueillit de nombreux savants, juristes, poètes et linguistes.
L'apogée de l'émirat kalbite fut atteint en 982, date à laquelle l'armée musulmane de Sicile vainquit l'armée impériale envoyée par l'empereur Othon II à la bataille de Stilo, près de Crotone en Calabre. Bien que l'émir Abû-l-Qasim `Alî ibn Hasan trouvât la mort dans cette bataille, un grand nombre d'impériaux furent tués, comme Landolphe IV, prince de Bénévent, Henri Gunther de Merseburg, l'abbé de Fulda et plusieurs princes d'empire. Othon II dut fuir à la nage et trouva refuge sur un navire grec.
Cependant, après cette bataille, le déclin des Kalbites commença. En effet, si l'éloignement des califes fatimides, qui avaient transporté leur capitale de Mahdia au Caire en 973, ville fondée après la conquête de l'Égypte en 969, favorisa une plus grande indépendance, elle rendit également la dynastie sicilienne, qui tirait précisément la légitimité de son pouvoir des Fatimides, plus isolée. Des soulèvements de partisans des Byzantins ou des Zirides d'Afrique du nord ne tardèrent pas à éclater.
Au début du Palerme se révolta contre les Kalbites. Dja`far est démis pour confier le gouvernement à son autre frère, Ahmad, jugé plus capable de mater le soulèvement. Une quinzaine d'années plus tard, en 1035, une révolte menée par un ziride, `Abd Allâh Abû Hafs éclata contre Ahmad, vaincu et tué en 1037.
Les querelles dynastiques entre émirats rivaux conduisent à une fragmentation du pouvoir et à un affaiblissement politique dont profitent les Byzantins. En 1037, avec l'aide d'une faction musulmane, les Grecs lancent une nouvelle tentative de reconquête. L'expédition, conduite par le général grec Georges Maniakès comptait trois cents mercenaires normands prêtés par le prince lombard Guaimar IV de Salerne. Elle prit un certain nombre de villes sur la côte orientale et Syracuse tomba en 1040. Cette même année, Katakalôn Kékauménos défendit avec succès la ville de Messine, assiégée par les Arabes. Cependant, les Byzantins durent se retirer en 1042.
Cet épisode précipita la chute des Kalbites. Le dernier représentant de la dynastie, Hasan II as-Samsâm ibn Yûsuf, qui avait repris le pouvoir en 1040, dut malgré la reconquête de la côte orientale de l'île en 1042, quitter la Sicile en 1044, contesté de toutes parts par les princes locaux, les caïds (qā'id), qui régnaient en maîtres sur leurs territoires. Il mourut en exil en 1053.
L'émirat sans émir : la période des caïdats
Après le départ en 1044 du dernier émir de la dynastie des Kalbites, la Sicile était divisée en quatre caïdats. Aucun des caïds n'usurpa le titre d'émir, mais de fait chacun d'entre eux exerça sur son territoire une souveraineté absolue. Les quatre caïdats étaient les suivants :
Caïdat de Trapani, Marsala, Mazara et Sciacca, qui appartenait à Abd Allâh ibn Mankûd (1044-1065) ;
Caïdat de Girgenti, Castrogiovanni et Castronuovo, qui appartenait à Ali ibn Ni’ma ibn al-Hawwâs (1044-1065) ;
Caïdat de Palerme et de Catane, qui appartenait à Ibn al-Maklatî (1044-1061) ;
Caïdat de Syracuse, qui appartenait à Muhammad ibn Ibrâhim ath-Thumna (1044-1062).
En 1065 le fils de l'émir ziride de l'Ifriqiya, Ayyûb ibn Tamîm, était devenu le maître d'à peu près toute la Sicile. Il avait hérité en 1062 de Syracuse d'ath-Thumna (tué cette année-là dans une bataille contre les Normands), ainsi que Palerme et Catane, que ce dernier avait lui-même reçu d'Ibn al-Maklatî en 1061. Il ajouta à ses possessions les caïdats de Trapani et de Girgenti en 1065.
En 1068, après le retrait d'Ayyûb, deux caïds se partagèrent ce qui restait de la Sicile musulmane. Ibn `Abbâd, appelé Benavert dans les chroniques occidentales, établit sa capitale à Syracuse. Un certain Hammûd régnait quant à lui à Castrogiovanni (actuelle ville de Enna).
Sicile normande
Ces divisions au sein de l'émirat encouragèrent les ambitions des Normands du sud de l'Italie.
Une famille de hobereaux normands (les fils de Tancrède de Hauteville) ayant conquis des terres en Italie méridionale, le pape chargea le plus jeune, Roger, d'envahir la Sicile pour la reconvertir au catholicisme, et lui accorda la souveraineté sur les terres à prendre. La conquête normande de l'île se fit en une trentaine d'années (1060-1090). Le fils de Roger royaume féodal en 1130. Roger II, admirateur de la culture musulmane, poursuivit la politique de tolérance de ses prédécesseurs. L'administration des rois normands était cosmopolite : elle rassemblait des Grecs, des Lombards, des Anglais et des Arabes. Ce syncrétisme se retrouve dans l'art de cette époque qui combine les apports romans, islamiques et grecs. L'île connut une période de prospérité, notamment dans l'agriculture.
La conquête normande et la fin de l'émirat de Sicile
Articles détaillés : Sicile Normande, Conquête normande de l'Italie du Sud et Comté de Sicile.
En février 1061, Robert Guiscard et son frère Roger débarquèrent en Sicile, avec la bénédiction du pape Nicolas II, et prirent la ville de Messine. La conquête de l'île fut longue et difficile du fait du petit nombre des troupes normandes – rarement plus d'un millier d'hommes. Ce qui confirme d'ailleurs la faible population musulmane de l'île : comment 1000 hommes auraient-ils pu conquérir Palerme, si celle-ci avait compté 300 000 habitants ? Cependant, les Normands bénéficièrent des divisions des musulmans et du soutien de la population insulaire chrétienne. La conquête de la Sicile fut dévolue plus particulièrement à Roger, désireux de s'y tailler un fief. Il tua dans une bataille le caïd de Syracuse, Palerme et Catane Muhammad ibn Ibrâhim ath-Thumna en 1062 et obtint cette même année le titre de comte de Sicile. L'année suivante à la bataille de Cerami, une petite troupe de chevaliers et de fantassins normands défit une armée musulmane beaucoup plus nombreuse. Cette même année 1063 a lieu le sac de Palerme, sous la direction de l'amiral pisan Giovanni Orlando et avec l'appui terrestre de Roger. En 1068, la victoire de Misilmeri ouvrit aux Normands le chemin de Palerme et la conquête de l'ouest de la Sicile.
L'ancienne capitale des gouverneurs et des émirs de Sicile, Palerme, fut prise par le comte Roger en 1072, permettant de viser le contrôle de la totalité de l'île. En 1077, Trapani fut prise à son tour par Roger et son fils Jourdain, puis Taormine en 1079.
Cependant, le caïd de Syracuse, , menait une résistance acharnée et en 1081 vainquit le gouverneur de Catane, un musulman converti au christianisme. En 1086, il s'opposa en personne au comte de Sicile devant Syracuse, son fief assiégé. Mais, le 25 mai, il mourut accidentellement. Syracuse finit par tomber en octobre.
Après cet évènement, le caïd de Castrogiovanni, Hammûd, se soumit à Roger et se convertit au christianisme. Le comte normand lui donna de vastes fiefs en Calabre. La conquête de l'île fut achevée en 1091 avec la prise de Noto, ville où s'étaient réfugiés la veuve et le fils de Benavert. La puissance musulmane en Sicile avait définitivement disparu.
Domination normande
En 1059, Robert Guiscard, Normand issu de la Maison de Hauteville, fait un pacte avec le pape Nicolas II dans lequel il se déclare formellement son vassal, obtenant en échange le titre de duc d’Apulie, de Calabre et de Sicile, auxquels il faut ajouter aussi l'actuelle Basilicate et une partie de la Campanie et du Molise actuel. Les Normands réussissent très vite à supplanter la noblesse locale, d'origine lombarde, à éliminer la présence byzantine du sud de l'Italie (1071), et se consacrent alors à conquérir la Sicile, alors entre les mains des musulmans. La Sicile est progressivement conquise entre 1060 et 1091 par Robert Guiscard et son frère Roger, qui sera le premier comte normand de l'île. En 1130, l'antipape Anaclet II, alors maître de Rome, investit le fils de ce dernier, Roger II, roi de Sicile et devient son suzerain, ce qui posera un problème politique quand les Hohenstaufen prendront le pouvoir dans le royaume de Sicile, en échange de son soutien contre Innocent II. Par la suite, Innocent II, ayant réussi à réunir des soutiens en Europe, pousse l'empereur Lothaire III à attaquer la Sicile. Bien que progressant rapidement par la défection de nombreux vassaux, ce dernier finit par abandonner, non sans avoir perdu les faveurs du pape, et meurt en traversant les Alpes en 1137. Roger reconquit rapidement les territoires perdus, et, son fils ayant capturé le pape en tendant une embuscade à son armée à Galluccio, il le contraint à la paix de Mignano qui reconnaît les titres de Roger, même s'il faudra attendre 1156 et le traité de Bénévent pour que la papauté se résigne réellement à cette situation.
Les règnes de Roger II (1130-1154) et de son fils et successeur (1154-1166) seront consacrés à agrandir leur royaume, notamment en Ifriqiya (autour de Mahdia) ou en attaquant l'Empire byzantin, mais avant tout à mater les révoltes incessantes de leurs vassaux ; il faudra en effet attendre la fin de la régence du jeune roi Guillaume II (1166-1171) pour voir celles-ci disparaître. Son règne (1166-1189) est marqué par un rapprochement avec le pape et l'empereur germanique, par le biais d'un mariage entre sa tante Constance de Hauteville et le fils de l'empereur, le futur Henri VI. Les terres d'Afrique perdues, il se tourne vers l’Égypte de Saladin sans succès, puis vers l'Empire byzantin à la mort de Manuel Comnène, où ses succès lui font menacer Constantinople même avant de faire la paix en 1189. C'est surtout sous le règne de Guillaume Henri Aristippe, qui participent au mouvement de traduction d'œuvres scientifiques et philosophiques grecques et arabes du siècle.
Guillaume II mourant en 1189 sans enfant légitime, les prétendants au trône sont Tancrède de Lecce, bâtard du duc Roger III d'Apulie (un des fils du roi Roger II), Roger d'Andria, noble normand prétendant descendre des Hauteville, et l'empereur Henri VI par le biais de son mariage avec Constance de Hauteville. C'est ce dernier qui triomphera en 1194 et montera sur le trône sicilien, mettant un terme à la période normande du royaume. Le trône passa ainsi, par héritage, à la dynastie germanique des Hohenstaufen qui gouverna la région à partir de 1194 et adopta Palerme comme capitale en 1220. Le fils de Henry VI, l'empereur Frédéric II, passera l'essentiel de son existence dans l'île.
Des conflits entre les Hohenstaufen et la papauté provoquèrent en 1266 la conquête de l'île par , comte d'Anjou et frère du roi de France Louis IX. Celui-ci mécontente les Siciliens en s'installant à Naples et en distribuant des fiefs à des Français. Le 30 mars 1282, le jour de Pâques, des émeutes, les Vêpres siciliennes, provoquées par des taxes excessives et exploitées par Pierre III d'Aragon et Michel VIII Paléologue, provoquèrent le massacre des Français de Sicile puis la conquête de l'île par le roi aragonais Pierre III d'Aragon.
La fin du Moyen Âge est une période de crise pour la Sicile : la peste noire dépeuple la région et les luttes de la noblesse créent un climat négatif. L'Inquisition est instaurée en 1487.
Époque moderne et contemporaine
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Article détaillé : Royaume des Deux-Siciles.
La période espagnole est marquée par un relatif déclin de la Sicile. La société est dominée par une aristocratie et une Église qui disposent d'importants privilèges.
Pendant la période révolutionnaire, la Sicile reste aux mains du Bourbon Ferdinand III de Sicile (1759-1816), grâce à la protection britannique alors que les Français sont installés au sud de la péninsule italienne. Les tentatives de réformes aboutissent à la Constitution de 1812 et à l'abolition des privilèges féodaux. Une petite bourgeoisie commence à se former. Mais ces efforts sont anéantis par le retour des Bourbons qui unifièrent les deux royaumes et s'installèrent à Naples. À partir de cette date, plusieurs mouvements de révolte contre la politique réactionnaire des Bourbons (refus d'instituer un gouvernement constitutionnel) échouent. En 1820, les révolutionnaires de Palerme demandent l'autonomie de l'île. La révolution de 1848 est agraire et particulariste.
La Sicile au sein de l'Italie
Après le débarquement de Giuseppe Garibaldi, la Sicile approuve, le 12 octobre 1860, un très contesté plébiscite d'annexion à l'État piémontais — le vote se fait sous la menace de l'armée d'occupation et n'était pas secret. L'année suivante, le 17 mars 1861, l'État piémontais changea son nom en royaume d'Italie et la Sicile devint une partie de l'Italie.
En Sicile et dans le Sud de l'Italie une vaste guérilla populaire (le Brigandage) de résistance contre les Piémontais et le nouvel État italien, qui dura plus de 10 ans, donna lieu à une violente répression militaire menée par l'armée italienne. Elle causa dans les premières années des centaines de milliers de morts civils, des milliers de déportés, la destruction de nombreux villages, l'effondrement économique de toutes les régions du Sud et une énorme vague d'émigration sans précédent dans l'histoire de l'île, qui porta des millions de Siciliens à l'étranger.
Avant l'union avec l'Italie, la Sicile a été une des régions les plus riches et développées d'Italie. Palerme et la Conca d'Oro s'enrichissent avec l'exportation d'agrumes, en particulier de citron, et un certain développement industriel et économique voit le jour, soutenu par les deux grandes familles de Palerme, les Florio, représentés à partir de 1891 par Ignazio Florio Jr., l'une des plus grosses fortunes d'Italie, et de l'autre côté par les Whitaker , propriétaires de la villa qui deviendra le Grand Hôtel et des Palmes, où Wagner acheva à l'hiver 1881-1882 son dernier opéra, Parsifal. L'influence des Florio est telle que la presse désigne Palerme sous le nom de « Floriopolis », tandis que la haute société européenne de la Belle Époque afflue dans la ville admirer son opulence.
La Sicile donne à la monarchie libérale trois présidents du conseil : Crispi, Di Rudini et Orlando, ainsi que de nombreux ministres parmi lesquels Camillo Finocchiaro Aprile et Antonino Paternò-Castello.
La Sicile est le théâtre d'un important conflit agraire entre 1892 et 1894. Le mouvement paysan, organisé au sein des Faisceaux siciliens des travailleurs (fasci), lutte pour la réforme agraire et la conquête des administrations communales. Le mouvement a affronté la mafia, alliée des grands propriétaires terriens et de l’armée. La répression des Fasci a fait plusieurs dizaines de morts et provoqué une émigration massive, surtout vers les États-Unis.
Mais après, la Sicile et tout le sud de l'Italie furent ravagés, au profit du Nord, où se créèrent de grandes zones industrielles et urbaines. Les historiens situent la naissance des réseaux de crime organisé à partir de la fin du mafia fut réprimée au début de l'ère fasciste, mais cela cessa durant les années 1930. Après la Seconde Guerre mondiale, elle profita du débarquement allié en 1943, du marché noir puis de la reconstruction pour opérer une renaissance et se lier à la mafia italo-américaine dans le marché de l'héroïne.
En 1946, la Sicile est la première région italienne à obtenir un statut d'autonomie en raison du retard de son développement économique et des aspirations séparatistes. Le pouvoir législatif est détenu par l'Assemblée régionale sicilienne, élue au suffrage universel, au sein de laquelle est élu un gouvernement régional dirigé par un président de région.
À cette époque, le mouvement paysan sicilien s'est réorganisé et a repris ses luttes, conduisant à des occupations de terres qui se soldèrent par des dizaines de morts à la suite d'interventions policières. La réforme agraire sicilienne de 1950 fut très mal reçue : les paysans reçurent les plus mauvaises terres, découpées en petites parcelles attribuées par tirage au sort individuel, après la révocation des concessions de terres faites auparavant aux coopératives.
Un des plus gros enjeux pour la Sicile est celui de la lutte contre la mafia (ou Cosa Nostra), organisation criminelle socialement enracinée et qui use de son pouvoir à travers tout un réseau clientéliste. Elle s'est distinguée dans les années 1950-1960 par le sac de Palerme. De la fin des années 1970 au début des années 1990, sous la direction du parrain Toto Riina, Cosa Nostra a mené une véritable guerre contre l'État italien, multipliant les assassinats de politiciens, de journalistes, de policiers et de magistrats (en particulier les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino en 1992). Si la Mafia se fait depuis plus discrète, elle continue de racketter les entreprises par le et noyaute l'économie à travers de multiples appels d'offres truqués, formant un véritable obstacle au développement de la région.
Par ailleurs, l'île de Lampedusa attire régulièrement l'attention des médias par les boat-people sans-papiers qui y débarquent ou y sont débarqués, puis enfermés dans des centres de détention avant d'être expulsés ou invités à rejoindre le continent et bénéficier d'un statut de réfugié.
↑ Moses I. Finley, Storia della Sicilia antica [1968], Laterza, Rome-Bari, 1998, p. 13.
↑ DOI 10.1101/692871, lire en ligne, consulté le 30 mars 2020).
↑ a et b« La Sicile préhistorique et protohistorique », Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989, p. 39-58.
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↑ Juliette de La Genière, « Réflexions sur Sélinonte et l'Ouest sicilien. », comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 121e année, no 2, 1977, p. 251.
↑ J. Bérard, La colonisation grecque de l’Italie Méridionale et de la Sicile dans l’Antiquité, PUF, Paris, 1957.
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↑ « La Sicile musulmane » par Henri Besc.
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↑ Al-Mawārdī (2000), p. 161.
↑ a et b », sur Centro Impastato, 2 mars 2015.
Culture
La Sicile dispose d'un très riche patrimoine culturel, héritage de son histoire aux multiples influences. Dans l'Odyssée la Sicile s'appelle l'île du soleil.
La Sicile mythologique
De nombreuses légendes de la mythologie grecque ont pour cadre la Sicile.
C'est sous cette île, au cours de la gigantomachie, que la déesse Athéna écrase le géant Encelade dont l'haleine de feu sort de l'Etna et dont les mouvements provoquent les séismes. Dans ce volcan, Héphaïstos tenait une forge, aidé par des cyclopes forgerons, et le poète grec Pindare y loge le monstre Typhon. Perséphone y est élevée à Déméter jusqu'à son enlèvement par Hadès près du lac de Pergusa.
Pays des Cyclopes, deux poèmes en langue grecque du poète sicilien Théocrite aux alentours de 275 Polyphème, amoureux éconduit par la Néréide Galatée qui change le sang de son amant, le berger sicilien Acis, écrasé sous un rocher par le cyclope jaloux, en une rivière portant son nom en Sicile. Ce même Polyphème rencontre dans l’Odyssée d'Homère, Ulysse et ses compagnons fraîchement débarqués sur l'île, et est aveuglé par le roi d'Ithaque qui lui crève l'œil pour lui échapper.
L'équipage d'Ulysse revient plus tard dans l'île de Trinacrie, après avoir subi les menaces des monstres marins du détroit de Messine, Charybde et Scylla, que seuls les Argonautes étaient parvenus à franchir avec l'aide d'Héra. Une fois accosté, Ulysse, dûment chapitré à ce sujet au chant XI par le devin Tirésias, interdit à ses hommes de toucher aux troupeaux de bœufs et de moutons d'Hélios, dieu du Soleil. Alors qu'il dort, pourtant, ses hommes affamés abattent des vaches. Hélios réclame vengeance auprès de Zeus qui foudroie le navire d'Ulysse, l'épargnant seul au passage.
C'est encore en Sicile que Dédale trouve refuge, auprès du roi Cocalos, pour se soustraire à la vengeance du roi Minos, lequel le retrouve grâce à un défi, celui de faire passer un fil à travers les orifices d'une coquille, que seul l'ingénieux architecte pouvait résoudre, en accrochant le fil à une fourmi qui traversa alors tous les orifices. Cocalos refusant de livrer Dédale, qui lui a édifié la forteresse de Camicos (peut-être l'actuelle Sant'Angelo Muxaro), une guerre entre les deux rois s'engagea jusqu'à la mort du roi de Crète en Sicile, ébouillanté dans son bain par les filles de Cocalos.
Auparavant, Héraclès, franchissant le détroit de Messine avec les bœufs de Géryon, traverse la Sicile, où les Nymphes font jaillir pour lui des sources chaudes à Himère et à Égeste, avant qu'il ne vainque le roi Éryx. Lié dans les textes antiques à Solonte, Agyrion, Syracuse, Motyé et Léontinoi, il laisse son nom à deux cités, Eraclea Minoa fondée par Sélinonte, et Eraclea da Dorieo, fondée par Dorieus.
Le mythe des « frères pieux », Amphinomos et Anapias, naît à Catane, à l'occasion d'une éruption de l'Etna.
Les Romains font également de la Sicile un des théâtres de leur mythologie, tel Ovide qui relate l'histoire d'Aréthuse, nymphe transformée par Diane en une source souterraine qui jaillit à Ortygie, ou Virgile, selon lequel Énée rencontre près de l'Etna un des marins d'Ulysse, Achæmenide, puis a été accueilli à Drépane par Aceste. Les Romains pensaient que Vulcain se trouvait dans l'île éponyme, au nord de la Sicile.
Messine aurait été fondée par le géant légendaire Orion, Ségeste par les rescapés de la guerre de Troie.
Religion
Article connexe : Région ecclésiastique de Sicile.
La majorité des siciliens sont chrétiens catholiques.
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Gastronomie
En Sicile on trouve beaucoup de spécialités tel que les arancini, une boule de riz frit avec du “ragút " à l’intérieur. Il y a aussi les cannoli, un tube de pâte croquante fournis d’une crème à la ricotta et de fruits confits mais il existe des variantes comme par exemple avec des pépites de chocolat, à la pistache…
Article connexe : Produits agroalimentaires traditionnels de Sicile.
Patrimoine
Arts
La colonisation grecque de l'île a laissé d'importants vestiges de temples en pierre de style dorique, à Agrigente, Sélinonte, Segeste, Syracuse. Ils sont ornés d'atlantes (Agrigente), de métopes, de gargouilles, d'acrotères, en pierre sculptée ou en terre cuite. L'Éphèbe en bronze de Sélinonte, Aurige de Mozia, l'éphèbe en marbre d'Agrigente témoignent de l'art statuaire du Syracuse, Taormine, Palazzolo Acréide, Ségeste) et fortifications (château d'Euryale, remparts de Gela) sont également des témoignages de la période siciliote.
L'Empire romain est très influencé par l'art hellénique, notamment après la prise de Syracuse, comme l'attestent les copies romaines de statues grecques que sont la Vénus de Lilybée et la Vénus Landolina. Les théâtres sont adaptés aux jeux du cirque. Des villas rurales, comme celle de Casale, témoignent de l'art de la mosaïque romaine.
Les périodes byzantines et arabes laissent peu de traces. Elles ont en revanche fortement influencé l'architecture normande de Sicile : les byzantins à travers les églises à plan centré, l'usage des marbres pour les dallages, les parois, les colonnes et leurs chapiteaux, les mosaïques inspirées du second âge d’or byzantin, avec des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament et la figure du Christ Pantocrator ; les arabes par l'usage des arcs brisés et entrelacés, des coupoles à bonnet d'eunuque, dans le traitement des charpentes et des menuiseries, par la polychromie des matériaux sur les façades, les coupoles. Cette culture intègre ces éléments orientaux aux apports occidentaux de l'architecture religieuse bénédictine et clunisienne (plan basilical des cathédrales, campaniles à baies superposées, cloîtres à colonnades, croisée d'ogives...).
Le gothique, notamment chiaramontain, s'exprime dans les forteresses du Antonello da Messina pour la peinture et Antonello Gagini pour la sculpture inaugurent la Renaissance en Sicile qui s'est poursuivit avec le maniérisme de Giovanni Angelo Montorsoli et Andrea Calamech à Messine.
Le La Nativité, , , L'Enterrement de sainte Lucie) puis celles de Pietro Novelli. Un siècle plus tard, la reconstruction du Val di Noto fait naitre un baroque sicilien alors qu'à l'ouest, il s'exprime dans les villas Valguarnera et Palagonia de Tommaso Napoli à Bagheria, dans les stucs de Serpotta et les sculptures d'Ignazio Marabitti.
À l'instar des cités baroques ressuscitées après le séisme de 1693, Gibellina renait après le séisme de janvier 1968 dans le val di Belice en invitant des urbanistes et artistes contemporains dont Alberto Burri, Ludovico Quaroni, Alessandro Mendini, Pietro Consagra, Franco Purini et Laura Thermes.
Patrimoine de l'UNESCO
Zone archéologique d’Agrigente (1997) ;
Villa romaine du Casale près de Piazza Armerina (1997) ;
Îles Éoliennes (2000) ;
Villes du baroque tardif du Val di Noto : Caltagirone, Catane, Scicli, Militello in Val di Catania, Palazzolo Acréide, Noto, Raguse, Modica (2002) ;
Syracuse et la nécropole rocheuse de Pantalica (2005) ;
Mont Etna (2013) ;
L'arabo-normande de Palerme et les cathédrales de Cefalù et Monreale (2015) ;
Chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité : le théâtre de marionnettes sicilien (Opera dei Pupi) ;
Chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité : la pratique agricole traditionnelle de la culture de la « vite ad alberello » (taille de la vigne en gobelet) de la communauté de Pantelleria.
Hauts lieux
Palerme ;
Ségeste ;
Sélinonte ;
Cefalù ;
Taormine ;
Fontaine d'Acadine ;
Villa romaine du Casale à Piazza Armerina ;
Erice ;
Catane ;
Acireale ;
Trapani ;
Sciacca-Eraclea Minoa ;
Caltanissetta ;
Caltagirone ;
Tindari.
Filmographie sur la Sicile
Sicilia!, un film de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, adaptation de Conversation en Sicile (1939) d'Elio Vittorini ;
La terre tremble, de Luchino Visconti (1948) ;
L'avventura, film de Michelangelo Antonioni (1960) qui, sans être un film sur la Sicile, donne à voir de nombreux paysages de l'île ;
Divorce à l'italienne, film italien de Pietro Germi sorti sur les écrans en 1961 ;
Salvatore Giuliano de Francesco Rosi (1961) qui retrace l'action du bandit Sicilien et l'environnement politique des années 1940-1950 ;
Le Guépard, un film de Luchino Visconti (1963) ;
Séduite et Abandonnée, un film de Pietro Germi, sur la jalousie et l'honneur à la sicilienne (1964) ;
La Mafia fait la loi de Damiano Damiani, inspiré du roman Le jour de la chouette de Leonardo Sciascia (1968) ;
Le Parrain (Mario Puzo's The Godfather), Le Parrain II (Mario Puzo's The Godfather : Part II), partie (Mario Puzo's The Godfather : Part III) films de Francis Ford Coppola (1972, 1974, 1990), dont de nombreuses scènes se déroulent en Sicile, paysage clé de la trilogie ;
Le Sicilien, un film de Michael Cimino sorti le 28 octobre 1987 avec Christophe Lambert et John Turturro, sur le même personnage, Salvatore Giuliano ;
Cinema Paradiso, de Giuseppe Tornatore (1988) ;
Marchand de rêves, de Giuseppe Tornatore (1995) ;
Les Cent Pas, de Marco Tullio Giordana (2000) ;
Golden Door, de Emanuele Crialese (2007) ;
La mafia tue seulement en été un film de Pierfrancesco Diliberto (2013) ;
Salvo, film de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza (2013) ;
Palerme, film d'Emma Dante (2013) ;
Bienvenue en Sicile, un film de Pierfrancesco Diliberto (2016) ;
Tini : La Nouvelle Vie de Violetta, film Disney pour partie tourné en Espagne et également en Sicile (2016) ;
Sicilian Ghost Story, film de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza (2017).
La Sicile dans la littérature
Récits de voyage
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Voyage Pittoresque des Isles de Sicile, de Malte et de Lipari, de Jean-Pierre Houël, qu’il publia de 1782 à 1787 (4 volumes in-folio) (lire en ligne). Pour l'illustrer, il grava des planches inspirées de ses dessins (Voir sur Commons).
Voyage en Sicile, Dominique Vivant Denon, édition Didot l’Aîné, 1788
Voyage en Sicile et à Malte, de Patrick Brydone traduit par Jean-Nicolas Démeunier, éd. Pissot et Le Jay, Amsterdam et Paris, 1776.
Henry Swinburne, Londres, P. Elmasly, 1783-1785, 2 vol (lire en ligne)
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L'Italie, la Sicile, les îles Éoliennes, l'île d'Elbe, la Sardaigne, Malte, l'ile de Calypso, Sicile et Malte, par M. D.-D. Farjasse - 1835, d'après les inspirations, les recherches et les travaux de MM. le vicomte de Chateaubriand, de Lamartine, Raoul-Rochette… [et al.] ; recueillis et publiés par Audot père (lire en ligne)
Œuvres, Voyage en Suisse et en Italie (IX lire en ligne)
La vie errante, de Guy de Maupassant, édition P. Ollendorff, 1890
En Italie, de Henri Fleury, Édition Vienne, 1861 (lire en ligne)
L'Italie de Jules Gourdault, Hachette (Paris), 1877, lire en ligne)
Souvenirs de la Sicile, de Louis-Nic.-Phil.-Auguste de Forbin, Imprimerie Royale, 1823 (Bibliothèque Municipale de Lyon) ( sur Google Livres)
Un tour en Sicile, de Gonzalve de Nervo, édition Chez les marchands de nouveautés, Paris, 1833 (lire en ligne)
L'Italie, la Sicile, Malte, la Grèce, l'Archipel, les îles Ioniennes et la Turquie : souvenirs de voyage historiques et anecdotiques, par Jean Giraudeau, 1835 (lire en ligne)
La Sicile, souvenirs, récits et légendes, de Victor Postel, Éditeur : J. Lefort, (Lille), 18?? (lire en ligne)
La Sicile, notes et souvenirs, par Roger Lambelin, Éditeur : Desclée de Brouwer (Lille), 1894 (lire en ligne)
En voiturin : voyage en Italie et en Sicile, par Paul de Musset, Éditeur : Calmann Lévy, Paris, 1885 (lire en ligne)
Italie, Sicile, Bohême : notes de voyage par Auguste Laugel, Paris, 1872 (lire en ligne)
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Les mots sont des pierres. Voyage en Sicile, de Carlo Levi, éditions Nous, 2015
Le radeau de la Gorgone. Promenades en Sicile, de Dominique Fernandez, éditions Grasset, 2017
Le carrousel sicilien, de Lawrence Durrel, édition Gallimard, 1979
Sicile : croquis italiens, de René Bazin, Éditeur : Calmann Lévy, Paris, 1904 (lire en ligne)
Les paysages de Sicile décrits par les voyageurs français et britanniques aux lire en ligne)
L'Italie et la Sicile : récits de voyage / Gabriel Lécolle - 1908 (lire en ligne)
Du volcan au chaos : journal sicilien, Édith de la Héronnière, Nous, 2017
Écrivains siciliens
Vincenzo Consolo ;
Gesualdo Bufalino ;
Giovanni Verga ;
Luigi Capuana ;
Federico De Roberto ;
Luigi Pirandello ;
Leonardo Sciascia ;
Giuseppe Tomasi di Lampedusa ;
Goliarda Sapienza ;
Vitaliano Brancati ;
Giosuè Calaciura : Borgo Vecchio ;
Andrea Camilleri ;
Giuseppe Bonaviri ;
Dacia Maraini ;
Salvatore Quasimodo ;
Elio Vittorini.
↑ a et bJean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile : des origines à nos jours, Paris, Fayard/ Pluriel, 2018 (ISBN ), p. 27-28.
↑ a et bPierre Lévêque, « La Sicile préhistorique et protohistorique », Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989, p. 39-58.
↑ a b c d et eÉditions Larousse, « », sur www.larousse.fr, 1971-1976 (consulté le 26 novembre 2020), p. 12624, 12631-12632.
↑ Sébastien Carayol, « », sur Libération.fr, 15 décembre 2017 (consulté le 26 novembre 2020).
↑ Page de l'UNESCO.
↑ Page de l'UNESCO.
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Exemples de 7 personnages en rapport avec la Sicile
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