Albi

Localisation

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Albi : descriptif

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Albi

Albi est une commune française, préfecture du département du Tarn, en région Occitanie

En 2021, la ville d'Albi compte 49 714 habitants, et son unité urbaine 73 911 habitants

Albi est la ville-centre de la communauté d'agglomération de l'Albigeois qui compte 83 240 habitants avec seize communes adhérentes. Albi est surnommée la « ville rouge » du fait des briques ocre apparentes de sa cathédrale fortifiée et de son centre historique

Albi est ainsi remarquable par cette impressionnante cathédrale Sainte-Cécile, construite entre 1282 et 1480, et son palais de la Berbie, ancien palais des archevêques d'Albi, qui dominent le centre-ville historique et les rives du Tarn

Ce palais abrite le musée Toulouse-Lautrec qui regroupe la plus importante collection au monde d'œuvres du peintre postimpressionniste, né dans la commune

Enfin, Albi est surtout un haut-lieu historique dont le nom a été donné aux adeptes du catharisme, les albigeois (aussi appelés « cathares »), qui subirent une répression violente au XIIIe siècle de la part de l'Église catholique romaine, répression connue sous le nom de croisade des albigeois

La cathédrale Sainte-Cécile fut édifiée par les catholiques dans le cadre de leur lutte contre les cathares. En 2010, l’ensemble architectural de la cité épiscopale d'Albi a été ajouté à la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO,

Cet ensemble comprend dans son périmètre : la cathédrale Sainte-Cécile ; le palais de la Berbie ; l'église Saint-Salvi et son cloître ; les rives du Tarn ; le pont Vieux ; plusieurs édifices classés « monuments historiques ». Située sur la partie "est" du Midi toulousain, Albi est exposée à un climat méditerranéen altéré ; la ville est drainée par le Tarn et certains de ses affluents, le ruisseau de Carrofoul, le ruisseau de Caussels, le ruisseau de Jauzou, le ruisseau du Séoux, le ruisseau de Cunac, le ruisseau de la Mouline, le ruisseau Lavergne, le ruisseau Rieumas et par divers autres petits cours d'eau

En outre, la commune possède un patrimoine naturel remarquable, composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Les habitants d'Albi sont appelés les Albigeois et les Albigeoises.

Géographie

Localisation

Albi est une ville qui se situe sur le Tarn non loin des vignobles de Gaillac, du plateau cordais et de la forêt de la Grésigne. La commune est située en région Occitanie, au nord du département du Tarn, entre le bassin aquitain et le Massif central, sur la partie est du Midi toulousain. La géologie du département du Tarn présente l'aspect d'un amphithéâtre de plateaux et de collines inclinés vers le sud-ouest. À l'est d'Albi, les premiers plateaux de faible altitude forment les contreforts des Causses. Au sud-est, quelques moyennes montagnes, atteignant les 1 300 monts de Lacaune, mont du Sidobre et la montagne Noire. Au nord d'Albi, existe un plateau de basse altitude appelé le Ségala. Sa superficie est de 4 226 Toulouse, à moins de trois heures des Pyrénées et à moins de deux heures de la mer Méditerranée. Les villes les plus proches sont : Castres, Mazamet, Graulhet, Lavaur, Gaillac, Carmaux, Montauban, Rodez, Carmaux et Toulouse (chef-lieu régional d'Occitanie).

Communes limitrophes

Albi est limitrophe de quinze autres communes. Les communes limitrophes sont Lescure-d'Albigeois, Cagnac-les-Mines, Cambon, Carlus, Castelnau-de-Lévis, Cunac, Florentin, Fréjairolles, Marssac-sur-Tarn, Puygouzon, Rouffiac, Saint-Juéry, Saliès, Le Sequestre et Terssac.

Communes limitrophes d’Albi
Castelnau-de-Lévis Cagnac-les-Mines Lescure-d'Albigeois,
Saint-Juéry
Terssac,
Marssac-sur-Tarn
Florentin
Rouffiac
Albi Cunac,
Cambon
Carlus,
Le Sequestre,
Carlus
Saliès, Puygouzon Fréjairolles
Distances

Le tableau ci-dessous présente les distances routières en kilomètres (km) entre Albi et les dix plus grandes villes françaises et quelques capitales européennes.

Paris Marseille Lyon Toulouse Nice Nantes Montpellier Strasbourg Bordeaux Lille Londres Berlin Madrid Rome
681 km 369 km 472 km 76 km 525 km 652 km 201 km 937 km 310 km 897 km 1 136 km 1 674 km 875 km 1 230 km

Hydrographie et géologie

Le Tarn traverse la ville d'Albi. C'est le troisième plus important affluent de la Garonne après la Dordogne et le Lot. Il prend sa source au mont Lozère, traverse les gorges du Tarn puis rejoint Albi par l'est. Le Tarn forme une grande boucle qui divise en deux la ville, le centre historique se situant sur la rive gauche de la rivière. Il traverse la ville aux pieds des remparts et continue sa course vers le sud-ouest pour se jeter dans la Garonne. La rivière est navigable entre Albi et la Garonne. Elle permettait d'assurer le commerce du vin de Gaillac, du chanvre, du pastel et du charbon de Carmaux grâce à des gabarres à fond plat. Le Tarn a longtemps été un élément important de l'industrie albigeoise grâce à la puissance et à la régularité de son débit. Albi est aussi traversée par de petits affluents et sous-affluent du Tarn que sont le ruisseau du Séoux, le ruisseau de Caussels et son affluent le ruisseau de Jauzou. La vallée du Tarn où se trouve Albi correspond aux terrains sédimentaires du bassin aquitain déposés dans le golfe de l'Albigeois et du Castrais. On y retrouve de la molasse, datant du Quaternaire, déposée sur des terrasses creusées par le Tarn et sensible à l'érosion. Autour d'Albi, les plateaux formant le causse d'Albi ou de Carmaux sont faits de calcaire pauvre.

Climat

En 2020, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré avec influence méditerranéenne mais reste classée dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en hiver, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud et plutôt sec (température moyenne 22.80°C en juillet et 22.80°C en août), un début d'automne doux et ensoleillé (novembre humide), des vents faibles, des brouillards assez fréquents en hiver et des orages ponctuels en été (10 à 15 jours).

Pour la période 1990-2020, la température annuelle moyenne est de 14.10, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Albi », sur la commune du Sequestre à 4 vol d'oiseau, est de et le cumul annuel moyen de précipitations est de 733,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,3 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records ALBI (81) - alt : 172m, lat : 43°54'52"N, lon : 2°06'58"E
Records établis sur la période du 01-11-1976 au 02-05-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,9 1,7 4,2 6,7 10,5 14,2 16,1 16,1 12,6 9,6 5,2 2,3 8,4
Température moyenne (°C) 5,8 6,5 9,8 12,4 16,3 20,2 22,8 22,8 18,7 14,8 9,3 6,3 13,8
Température maximale moyenne (°C) 9,7 11,4 15,3 18,1 22 26,1 28,8 29,1 24,9 20 13,5 10,3 19,1
Record de froid (°C)
date du record
−20,4
16.01.1985
−12
14.02.1983
−9,8
01.03.05
−3,6
03.04.22
−0,2
05.05.1979
4,3
01.06.06
6,5
08.07.1978
4,9
30.08.1986
1
19.09.1977
−2,7
25.10.03
−9,4
23.11.1988
−10,5
24.12.01
−20,4
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
19,5
13.01.1993
24,7
23.02.1990
28,3
25.03.1981
30,1
14.04.24
35,4
21.05.22
40,5
27.06.19
40,8
30.07.1983
42,3
23.08.23
36,5
12.09.22
34,3
01.10.23
25,3
07.11.15
21
15.12.1989
42,3
2023
Ensoleillement (h) 90,5 119,7 175 187,9 219,4 247,4 275,5 263,1 215,8 155,9 95,9 88,1 2 134,2
Précipitations (mm) 60,7 48,6 54,8 80,4 78,9 62,7 45,8 49 57,1 64,9 65,5 65,5 733,9
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9,7
1,9
60,7
 
 
 
11,4
1,7
48,6
 
 
 
15,3
4,2
54,8
 
 
 
18,1
6,7
80,4
 
 
 
22
10,5
78,9
 
 
 
26,1
14,2
62,7
 
 
 
28,8
16,1
45,8
 
 
 
29,1
16,1
49
 
 
 
24,9
12,6
57,1
 
 
 
20
9,6
64,9
 
 
 
13,5
5,2
65,5
 
 
 
10,3
2,3
65,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. «  », sur viamichelin.fr (consulté le ), « itinéraires conseillés par Michelin ».
  3. Si on considère la Dordogne comme un affluent de la Garonne. En effet, la Dordogne peut par ailleurs être considérée comme un fleuve qui se jette dans l’estuaire de la Gironde, au même titre que la Garonne.
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées plaquette
  5. Atlas du Tarn - Géologie
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. «  », sur drias-climat.fr (consulté le )
  11. «  », sur meteofrance.com, (consulté le )


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Toponymie

Albi s'écrit de la même manière Albi en occitan, mais se prononce accentué sur la première syllabe.

La forme *Albiga en latin tardif, reconstituée à partir de mentions telles que civitas Albigensium « la cité des Albigeois » dans la Notitia Galliarum (fin Grégoire de Tours (. Si l'on exclut les nombreux emplois adjectivaux ou dérivés (les seuls apparemment rencontrés à date ancienne), les premières formes autonomes attestées du nom d'Albi semblent être Albio en 961, puis Albi vers 972.

Trois hypothèses étymologiques ont été avancées :

La première en date (dans les années 1930) est attribuable à Auguste Vincent, qui en fait le dérivé adjectival d'un nom de personne gallo-roman Albius, soit « (le domaine/ la maison) d'Albius ». Cette explication est reprise en 1972 puis 1990 par Ernest Nègre, qui n'y voit cependant qu'un réemploi pur et simple du nom Albius, et non d'une forme adjectivale qui en serait dérivée,. Cette dernière analyse est reproduite à l'identique quelques années plus tard par Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, et mentionnée par certaines publications locales.

La seconde explication, apparue en 1963, est due à Albert Dauzat et Charles Rostaing, qui en font le dérivé obscur d'un appellatif pré-celtique *alba « colline », d'où « forteresse (comprendre oppidum), ville ». Charles Rostaing avait en effet mis en évidence l'emploi fréquent d'une base *al-b- « hauteur » tout autour de la Méditerranée, et plus diffus ailleurs. Cet auteur la rattache à la racine pré-celtique *al- « hauteur », étudiée en particulier par Alfredo Trombetti . Une telle interprétation ne semble pas avoir été reprise depuis, mais elle est également mentionnée dans quelques publications locales.

Une troisième analyse a été proposée en 2011 par Pierre-Henri Billy. Ce dernier pense que certaines formes anciennes considérées comme adjectivales (par exemple, Albigæ, Albige en 575-594 chez Grégoire de Tours) sont en fait des formes féminines représentant un étymon gallo-roman *ALBIGA ou *ALBICA. Le toponyme serait par la suite devenu masculin, pour une raison inconnue. Pierre-Henri Billy considère que ce nom a été formé sur celui des Albici ou Albiques, tribu celto-ligure du groupe des Commoniens autrefois installés à Riez, à l'origine du nom d'Albiosc (aujourd'hui réunie à Esparron-de-Verdon) au sud-ouest de Riez, et dont une partie serait venue s'installer sur le site actuel d'Albi. Dans cette hypothèse, la civitas Albigensium mentionnée dans la Notitia Galliarum (voir ci-dessus) serait à interpréter par « la cité des Albiques », un type d'appellation récurrent dans la Gaule romaine, formé sur un nom de peuple.

  1. a b et c Ernest Nègre, Les Noms de lieux du Tarn, Éditions D'Artrey, coll. « Bibliothèque du français moderne », 1972, p. 39-40, § 75.
  2. Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937, p. 118b, § 283.
  3. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 639, § 10568.
  4. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Toponymie occitane, Éditions Sud-Ouest, coll. « Sud Ouest Université », 1997 (ISBN ), ISBN ), p. 128, § 406.
  5. a et b Plaquette de présentation de la ville d'Albi, éditée par la Mairie.
  6. et , Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud,  (ISBN ), p. 8..
  7. Charles Rostaing, Toponymie de la Provence, Paris, 1950, p. 45-46.
  8. Alfredo Trombetti, « Saggio di antica onomastica mediterranea », Arkiv za arbanasku starinu, jesik i etnologiju, t. III, 1925, p. 14.
  9. Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de France, Errance, Paris, 2011, p. 56.

Histoire

Jardin du palais de la Berbie.

Ville créée pendant l'Antiquité, elle est le fief des seigneurs Trencavel au Moyen Âge puis du catharisme. Elle devient une cité épiscopale dès le Renaissance que la ville s'enrichit grâce à la culture du pastel. Plusieurs hôtels particuliers restent les témoins de cette époque. À la Révolution française, les biens du Clergé sont vendus et les différents bâtiments deviennent des centres administratifs. Le Carmaux.

Préhistoire

Les premiers hommes s'installent sur les bords du Tarn attirés par l'eau et par l'abondance de galets. Ils laissent derrière eux de nombreuses pierres taillées comme des bifaces, des racloirs ou des choppers. Puis des restes d'objets en bronze puis en fer sont retrouvés dans les environs d'Albi. Un atelier de fondeur est découvert près de l'oppidum naturel du Castelviel. Le Tarn est navigable à partir d'Albi d'où l'installation des premiers hommes dans cette région. De plus, le site est proche de vallées fertiles et de richesses minières exploitables. Durant la seconde moitié du , les Rutènes, des Gaulois, créent un large domaine correspondant aux futurs diocèses d'Albi et de Rodez.

Antiquité

En 120 av. J.-C., la région est conquise par les Romains, mais la romanisation est faible et Albi conserve son caractère de petite cité gauloise. Le port d'Albi devient un lieu d'échange et de transit de nombreuses marchandises et de voyageurs. L'agriculture reste tout de même l'activité économique majeure de la cité. Le premier évêque d'Albi est Diogène vers 405 et la première mention de Civitas albigensium date de 406.

En 418, les Wisigoths envahissent la région et en prennent le contrôle, puis les Francs s'en emparent en 507. Le duc Didier la soumet de façon temporaire à la tutelle de , le roi de Neustrie. Rapidement, le royaume des Francs récupère l'Albigeois sous la gouvernance de . En , un grand incendie ravage la ville.

Moyen Âge

Durant le Moyen Âge, la ville est un oppidum ceint de murailles. Au  siècle, le premier pont sur le Tarn est construit à Albi. Il s'agit de l'actuel Pont-Vieux. Ce pont permet le développement de la ville sur les deux rives du Tarn. Vers l'An Mil, Albi entre dans le fief de la famille Trencavel, les seigneurs d'Ambialet. La ville est pourtant fief ecclésiastique, mais comme un Trencavel était toujours évêque, la famille en use comme de son bien.

Aux et  siècles, Albi est un centre du mouvement religieux cathare ; une controverse qui s'y tient donne d'ailleurs aux Cathares le surnom d'Albigeois (ceux qui défendent la doctrine prônée à Albi). L'hérésie progresse rapidement et les diverses missions et prédications des prêtres de l'Église catholique romaine n'empêchent pas son essor. Le catharisme est violemment réprimé lors de la croisade contre les Albigeois. Albi passe pourtant dans le camp catholique sans résistance sous l'impulsion de son évêque Guilhem Peyre qui renforce notablement l'autonomie de la ville ; le vicomte de Carcassonne, Raimond-Roger Trencavel, perd son fief en 1209 lors de la prise de Carcassonne. Par la suite, sous l'égide du seigneur de la ville et vice-inquisiteur de France Bernard de Castanet, la construction du palais épiscopal fortifié de la Berbie et de l'imposante cathédrale Sainte-Cécile ancre la ville dans le giron de l'Église. Les évêques veulent marquer le pouvoir de l'Église grâce à ces nouveaux bâtiments. La ville est aussi un important centre culturel connu pour son scriptorium. Il permet de copier des textes et des livres de la vie liturgique.

Au  siècle, la structure de la ville se transforme de façon importante. Elle se divise en six quartiers, ou « gaches » entourés de murailles. Le pont Vieux est fortifié à la fois du côté du faubourg et de la ville, avec un pont-levis à chaque extrémité. Il est surmonté de maisons avec en son centre une chapelle dédiée à la Vierge. La Plassa est le cœur de la cité située au pied de la cathédrale. Dans les faubourgs se trouvent les moulins et les tanneries. Le grand nombre de ces moulins, dix destinés aux céréales, plus les moulins à foulons, les moulins actionnant des forges (soufflets et outils battant le métal) et enfin les moulins installés sur des barques par manque de place sur les rives, encombre le lit de la rivière, qui ne peut plus s'écouler. Son cours naturel étant modifié, le dépôt de sédiments comme l'érosion sont eux aussi modifiés, conduisant à sacrifier certains de ces moulins pour laisser les eaux s'écouler.

Le fort séisme catalan du est ressenti jusqu'à Albi.

Temps modernes

Chœur et jubé de la cathédrale Sainte-Cécile construite entre le XIIIe et le XVIe siècle.

L'époque de la Renaissance est marquée par la prospérité grâce à la culture du pastel, plante servant entre autres à faire un colorant bleu très recherché à l'époque. La région est appelée « pays de cocagne ». De nombreux bourgeois deviennent rapidement riches et influents dans la vie de la ville. C'est l'époque de la construction de nombreuses demeures et hôtels particuliers encore visibles de nos jours dans les rues d'Albi. La maison Enjalbert, l'hôtel Gorsse et l'hôtel de Reynès sont de bons exemples de l'architecture de cette période. Elle se caractérise par l'utilisation exclusive de la brique foraine pour les murs et de la pierre pour les encorbellements et les entourages de portes et fenêtres.

En 1474, Louis d'Amboise est nommé évêque d'Albi. Il a été auparavant ambassadeur de France à Rome puis conseiller du roi et Lieutenant général de la province de Languedoc. Il est à l'origine de l'installation de Neumeister, un maître-imprimeur originaire de Mayence et collaborateur de Gutenberg. C'est l'un des premiers ateliers d'imprimeurs de France après celui de Paris et Lyon.

Au  siècle, de nouveaux troubles apparaissent avec l'arrivée du calvinisme en France vers 1540. L'évêché d'Albi est considéré comme l'un des plus importants du royaume, à cause de ses revenus considérables. Toutefois les guerres civiles qui désolaient l'Albigeois en firent l'un des plus difficiles à administrer. Plusieurs Italiens se succédèrent sur ce siège. En les choisissant, le pouvoir était sans doute convaincu qu'il trouverait en eux plus de fermeté et plus d'empressement que chez les prélats français à exécuter les mesures sévères qu'il avait à ordonner pour réprimer les désordres intérieurs.

Le , Albi organise une grande procession expiatoire et la régente Catherine de Médicis nomme au siège épiscopal son cousin Laurent Strozzi qui est chargé de défendre la ville contre les protestants. Le massacre de la Saint-Barthélemy ( à Paris) se répète à Albi le , et donne lieu à des règlements de compte. Albi adhère à la fronde politique de la Ligue.

Vers 1581, en plus des guerres de religion, la peste fait des ravages dans Albi.

En 1593, les États de la Ligue ont lieu en présence de Henri duc de Joyeuse. Le Palais de la Berbie devient une place forte armée jusqu'en 1598, date à laquelle la Ligue disparaît avec la nomination de de France comme roi de France.

Le  siècle est une période de déclin économique pour Albi et sa région. Le pastel est en perte de vitesse et la ville recherche de nouveaux débouchés économiques. La verrerie, la tannerie et le tissage sont des activités importantes mais la ville n'arrive pas à revenir au niveau de prospérité passée. Plusieurs briqueteries se sont installées en périphérie et fournissent le matériau de construction de la ville. Le contexte économique à la veille de la Révolution française en 1789 est particulièrement difficile.

Révolution française et Empire

Albi (Alby) et ses environs sur la carte de Cassini (1780).

À la Révolution, Albi perd un temps son rôle moteur au profit de Castres devenu le chef-lieu du nouveau département du Tarn en 1790. Mais les républicains jugent Castres peu sûre et la fuient pour se réfugier à Albi. La ville devient chef-lieu en 1797, après cette brève période d'hégémonie castraise. Les biens du clergé sont vendus et le couvent des Carmes devient l'actuel palais de justice et celui des Cordeliers est transformé en prison. Le Palais de Berbie devient le siège de l'administration départementale jusqu'en 1823. En 1794, les archives du clergé sont brûlées sur la place du Vigan.

Au  siècle, le marquis de Solages, seigneur de Carmaux, tente l'une des premières extractions industrielles de charbon en France. Il obtient l'autorisation de construire une ligne de chemin de fer hippomobile jusqu'à Albi. Ainsi naît le faubourg de la Madeleine.

Époque contemporaine

Le chemin de fer arrive à Albi le , rattaché à la ligne de la Cie du P-O Toulouse-Lexos par l'embranchement depuis Tessonières. Un deuxième pont, l'actuel Pont Neuf, est construit sur le Tarn, ainsi qu'un viaduc pour le train ouvert en . La métallurgie s'implante au Saut du Tarn entraînant l'apparition de fonderies spécialisées, mais l'activité la plus connue est la verrerie ouvrière d'Albi, fondée en 1896 en coopérative ouvrière autogérée grâce à l'aide d'une souscription nationale et de Jean Jaurès, et à la suite de la grève de Carmaux de 1895. La chapellerie est aussi une industrie importante d'Albi, la plaçant parmi les premières de France au  siècle. En 1931, cette verrerie autogérée passe au statut de société coopérative ouvrière de production (SCOP).

Albi au Soleil couchant. Autour du Tarn, enjambé par le Pont Vieux, la vieille ville va s'endormir, tandis que la cathédrale Sainte-Cécile reste debout dans le ciel. Juin 2009.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy créé un Centre de rassemblement des étrangers. En , des manifestations ont lieu contre la Relève.

L'archevêque d’Albi, Jean-Joseph Moussaron, proteste ouvertement dès 1942 contre les persécutions à l’encontre des Juifs. Il organise parallèlement l’accueil clandestin de réfugiés juifs dans certaines institutions catholiques de la région et nomme secrètement des aumôniers dans les maquis. Arrêté par la Gestapo le puis incarcéré à Toulouse, Moussaron est accueilli triomphalement par les Albigeois à sa libération.

Peu avant la Libération, une colonne allemande tenta de passer le Tarn, en venant de la Madeleine. Des résistants locaux et étrangers (beaucoup de Polonais et d'Espagnols) livrent un combat acharné sur le Pont-Neuf avant de devoir décrocher. Un monument aux morts rappelle toujours leur action.

On peut noter la présence d'un camp de 1 200 prisonniers de guerre russes situé à 1 à 2 ,.

Des unités militaires ont stationné à Albi, dont le  régiment d'infanterie en 1906.

De nos jours, Albi est un pôle d'innovation prometteur avec l'école des mines d'Albi-Carmaux (recherches sur l'énergie solaire, les voitures et les carburants propres). La ville met en avant ses atouts naturels (climat agréable et paysages) et culturels pour développer le tourisme vert, qui est en expansion. Par ailleurs, la ville fait des efforts soutenus pour s'améliorer et s'embellir : la place du Vigan, ainsi que, tout récemment, celle de la Cathédrale, ont été entièrement refaites.

  1. a et b «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Mairie d'Albi (consulté le ).
  2. Danièle Devynck 1996, p. 5.
  3. Laurence Catinot-Cros, Autrefois Albi, Édition Atlantica autrefois, , (ISBN ), p. 10.
  4. Danièle Devynck 1996, p. 6.
  5. Chanoine Louis de Lacger, Histoire religieuse de l'Albigeois, Albi, Imprimerie coopérative du Sud-Ouest, , 375 p., p. 90-98.
  6. Danièle Devynck 1996, p. 13.
  7. Danièle Devynck 1996, p. 10.
  8. «  », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  9. Danièle Devynck 1996, p. 15.
  10. Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Age, Paris, J.-P. Gisserot, ISBN  et , OCLC 420152637)., p. 14.
  11. Leguay (2005), op. cit., p. 114.
  12. Leguay (2005), op. cit., p. 75.
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  26. Source: American Friends Service Committee Records Relating to Humanitarian Work in France, 1933-1950. Séries II TOULOUSE OFFICE. Sub-series: REPORTS Box 26 Folder 17. American Friends Service Committee 1501 Cherry Street Philadelphia, PA 19102
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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