Montegrosso
Localisation
Montegrosso : descriptif
- Montegrosso
Montegrosso est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse
Elle est issue de la fusion des villages de Montemaggiore, Lunghignano et Cassano en 1971 et 1972
Ces villages appartiennent à l'ancienne piève de Pino dont Montemaggiore était le chef-lieu, en Balagne.
Géographie
Situation
Cette commune de Balagne est composée de trois villages : Montemaggiore, Lunghignano et Cassano, qui ont été fusionnés, les deux premiers en 1972, pour devenir Saint-Rainier-de-Balagne, puis en 1973 Saint-Rainier et Cassano, pour former la commune de Montegrosso (Montegrossu) désignant la « grosse montagne » voisine, le Monte Grosso). Ces trois villages étaient d'anciennes communautés de la pieve de Pino, située au nord-ouest de l'île.
Communes limitrophes
Lumio | Lavatoggio | Avapessa | ||
Calvi | N | Muro | ||
O Montegrosso E | ||||
S | ||||
Calenzana | Calenzana | Zilia |
Géologie et relief
Montegrosso se trouve dans la Corse occidentale ancienne, constituée pour l'essentiel de roches granitiques, séparée de la Corse orientale où dominent les schistes par une dépression centrale, un sillon étroit constitué pour l'essentiel de terrains sédimentaires secondaires et tertiaires qui coupe l'île du nord-ouest au sud-est, depuis l'Ostriconi jusqu'au Solenzara. Montegrosso se situe à l'ouest de cette ligne où s'élèvent les plus hauts sommets de l'île et qui constitue une véritable barrière entre les deux départements actuels.
Quoique étant un balcon sur le golfe de Calvi, Montegrosso n'a pas de façade maritime. Son territoire, entre mer et montagne, est enclavé entre ceux de Zilia au sud, de Calenzana au sud et à l'ouest, de Calvi à l'ouest, de Lumio et Avapessa au nord, et de Muro à l'est. Une chaîne de moyennes montagnes partant de Capu di Bestia (804 Avapessa), passant par Capu a Due Omi (767 Muro. À l'ouest, Campu Lungo tout proche de la zone industrielle de Calvi, marque son extrême limite occidentale.
Son territoire se compose à l'ouest, d'une partie plaine, et à l'est, d'une cuvette, bassin versant du ruisseau de Ponte, dans laquelle se trouvent les trois villages de Montemaggiore, Lunghignano et Cassano. La ligne de crête de cette cuvette part de Zapoli, lieu-dit au sud de Montemaggiore (381 m), passe par d'autres lieux-dits et sommets : Santa Croce, Canerchia, Chiodara (615 m), Montossi (366 m), Petra Rossa (598 m), Capu di Bestia (804 m), Capu a Due Omi (767 m) et Capu Avazeri (751 m), Bolarzini (753 m), et se termine au sud-est de Cassano à (321 m).
Hydrographie
Le ruisseau de Ponte (ruisseau de Fiumicellu ou ruisseau d'Eghina en amont) est le principal cours d'eau de la commune avec 4 . Il alimente le fiume Seccu (15 qui traverse sa partie plaine et dont l'embouchure se situe à la hauteur du Camp Raffali, dans le golfe de Calvi.
Climat et végétation
Le climat y est doux et tempéré, sous l'action de la mer Méditerranée voisine, malgré la proximité de la haute chaîne de montagne ceinturant la Balagne. Il est caractérisé par un ensoleillement important et par une pluviométrie relativement élevée en automne et parfois entre les mois de février et mars. Mais ce territoire ensoleillé est parfois soumis à des vents de sud-ouest dominant () assez fréquents.
Le couvert végétal peut se résumer et schématiser en celui de l'étage méditerranéen, de 0 à 600 m d'altitude, qui est le domaine du chêne vert, du pin maritime et dans certains secteurs du chêne liège. L'olivier s'est développé ici, surtout à l'époque moderne, au détriment des espèces précédentes.
Le territoire présente sur ses flancs, les nombreuses terrasses de culture (lenze) autrefois travaillées, et que les incendies redévoilent périodiquement. Elles sont occupées par un maquis dans l'ensemble bas, composé essentiellement de cistes, lentisques, des filaires et des oliviers qui pour beaucoup, ont repoussé autour de souches d'arbres calcinés.
Voies de communication et transports
Accès routiers
La principale voie traversant la commune est la route D 151. Celle-ci relie Calenzana à Cateri via Zilia, Cassano, Lunghignano et Montemaggiore, les trois villages de Montegrosso, et le col de Salvi (509 m).
Une autre voie, la D 451, permet de rejoindre directement le village de Montemaggiore depuis un rond-point sur la D 151 (route de Calvi à Calenzana) situé à 300 RN 197.
Transports
Lunghignano est distant de :
- 16 gare de Calvi, gare la plus proche ;
- 16 Calvi, port le plus proche ;
- 16 aéroport de Calvi-Sainte-Catherine, l'aéroport le plus proche.
- Sandre, « ».
- Sandre, « ».
- ViaMichelin.fr
Toponymie
Le nom de Montegrosso a été donné à la commune lors de la réunification le
Les toponymes corses de Montemaggiore, Lunghignano et Cassano sont :
- Montemaiò, prononcé [] ;
- Lunghignani, prononcé [g] ;
- Cassani, prononcé [].
Leurs habitants sont nommés Montemaiuracci, Lunghignaninchi et Cassaninchi.
Histoire
Antiquité
Des vestiges pré-romains et romains sont présents sur la commune. De mémoire d'homme, le village de Montemaggiore était à l'origine bâti à Castiglione, un lieu-dit situé à un kilomètre « à vol d'oiseau » au nord-ouest de l'actuel village, sur un piton rocher à une altitude équivalente. Des murs de pierres dont ceux de l'ancienne église sont encore visibles depuis le village. Au nord de Capu di Corduvella se trouve un piton rocheux de 336 maure à San Martino. Y sont encore visibles les ruines d'une nécropole et d'une chapelle pisane.
Moyen Âge
Au marquis de Massa qui étaient possessionnés, permettent à l'abbaye San Venerio del Tino de s'implanter en Corse en 1080 avec la donation de curtis. La commune recèle des vestiges datant de l'époque pisane telle la chapelle Saint-Rainier (XIe siècle) à Lunghignano, en très bon état de conservation.
Devenu maître de l'île, le comte Ugo della Colonna donna toute la Balagne à Pino, fils de ce Guido Savello, qui avait passé avec lui en Corse et avait péri pendant la guerre menée dès 816 pour la délivrance de l'île du joug des Maures ; les descendants de Pino furent appelés Pinaschi.
« À partir des années 1120 environ, certaines grandes familles de Balagne, les De Pino notamment, commencent à inquiéter les monastères de San Gorgonio et San Venerio del Tino dans la possession de leurs biens ».
« Dès 1289 les documents ne mentionnent plus les seigneurs De Pino et les châteaux de Balagne - à l'exception de celui de Sant' Angelo - et celui de 1324-25 ne cite que trois familles dont le rôle est très secondaire, les « Bratagliesi » (Bracaggio), les « Santatoninatti » (Sant' Antonino) de Corbaia et les « Spiloncattici » (Speloncato) ».
Ambrogino de Lunghignano
Vers 1467, un des enfants de Lunghignano, Ambrogino de Lunghignano, partit tout jeune de son village natal, réussit à la force de son épée à devenir le capitaine général de la forteresse de Milan et l'un des ministres du Duc. il fut envoyé par le duc Galeazzo, avec huit cents fantassins pour soutenir Giorgio Pasello gouverneur ducal et rétablir l'ordre sur l'île.
« À la tête de ses gens, et en compagnie du gouverneur, de Vincentello Gentile, seigneur de Canari, des seigneurs de Brando, de Carlo et des autres caporaux de Casta, de ceux de Campocasso, en un mot de tous ceux de la rive gauche du Golo, il se rendit à Venzolasca pour réduire d'abord Pietro, qui ne cessait de troubler le pays, et ensuite Giocante. »
— Pier' Antonio Monteggiani in Chronique, traduction de l'abbé Letteron - Histoire de la Corse, tome I p. 365
Quelque temps après, les troupes ducales se firent resserrer par les Corses. Ambrogino s'embarqua pour retourner dans son pays, avec les troupes qu'il avait à sa solde.
En 1477, après la mort du duc, la duchesse douairière Madonna Bona dirigea les affaires. Ambrogino de Lunghignano fut à nouveau envoyé sur l'île, avec quatre cents soldats, pour maintenir l'autorité de la duchesse et combattre avec succès Tommasino de Campofregoso qui voulait se rendre maître de l'île. Il remit entre les mains de Giovan Paolo di Leca le château de Cinarca, qui appartenait à Rinuccio. La Corse vécut ainsi en paix pendant un an et demi sous l'autorité du duc.
Temps modernes
Au Pino qui vers 1520 comptait 1 250 habitants et avait pour lieux habités les communautés de Montemaggiore, li Castiglioni, Profiume, Zilia, Jargia, Cassano, Longhignani.
Don Miguel/Don Juan
En 1627 naît à Séville Miguel Mañara (Magnara hispanisé en Mañara) au sein de la noble et vieille famille des Leca. Une légende noire reprise par la littérature fait de ce Don Miguel Mañara Vicentelo de Leca y Colona (1627-1679 ), un débauché, séducteur et homicide, le véritable Don Juan. Jeune encore, il entame de suite une existence licencieuse. « Il fit ripaille, il pratiqua l'amour où et quand cela lui plaisait » ; il séduisit même la maîtresse d'un archevêque, il tua un mari trompé. Mais lorsqu'il en arrive à assassiner un père qui le découvre la nuit à l'intérieur de la maison familiale, la renommée de la victime est telle qu'elle le force à l'exil. En route pour les Flandres, où les armées espagnoles luttent contre les Protestants, il séduit au passage la maîtresse du Pape en Italie, et en Allemagne celle de l'Empereur. Soldat, il ajoute ses actions d'éclat sur le terrain militaire aux victoires obtenues au champ de Vénus. Obtenant la grâce royale, il revient à Séville.
Son père, Don Tomás, avait engendré, avant son départ de Corse et hors mariage, une fille qui demeurait chez un oncle à Montemaggiore. Miguel s'y présente sous une fausse identité, fait une cour pressante à sa demi-sœur mais, voulant pour plus de raffinement la rendre complice, il lui avoue être son frère alors qu'elle est déjà prête à se donner. Aux cris de la jeune fille offensée l'oncle accourt, aussitôt transpercé par la lame du séducteur, qui s'enfuit par un escalier extérieur, laissant sa demi-sœur à demi-vierge.
Après la mort de sa jeune épouse, il entame aussitôt une vie exemplaire consacrée aux autres, fondant un hospice, un hôpital, érigeant une chapelle somptueuse, avant de mourir en odeur de sainteté.
De son passage à Montemaggiore, subsiste la chapelle dite de Don Juan, attenante à la demeure familiale, propriété aujourd'hui des descendants de Charles Colonna d'Anfriani.
Au Zilia formaient la pieve d'Olmia tandis que Montemaggiore faisait partie de la pieve de Pino avec Calenzana et Moncale. La pieve était comprise dans l'évêché de Sagone, au revenu de cinq cents ducats environ.
- Début du Pino et comptait 552 habitants, Longhignano 187 habitants et Cassano 368 habitants dans celle d'Olmia ; ces communautés relevaient de la juridiction de Calvi.
La Grande révolte des Corses 1729-1769
- 1739 - Avril, la Cour de France envoya en Corse où il y avait déjà 16 bataillons français à 510 hommes chacun, le Maréchal de Maillebois avec deux escadrons de hussards et une compagnie d'arquebusiers. Les Génois envoyèrent aussi quelques nouvelles troupes, en sorte qu’il y avait environ dix à onze mille hommes tant Français que Génois, contre plus de vingt mille rebelles armés. Maillebois débarqua avec une partie de ses troupes à Calvi. il fit débarquer de ses navires quelques pièces de canon de campagne et même des mortiers, avec des détachements de canonniers, mineurs et bombardiers. Il ne promettrait pas moins aux rebelles que la destruction totale des bourgs ou villages.
« Mais le plus fort de la rébellion était pour lors dans la partie qui dépend des juridictions de Calvi & de Balagna ou Agaglola. [...] On les menaça de faire couper & brûler leurs oliviers s’ils ne se soumettaient, & l’effet suivit de près la menace, les rebelles voyant ainsi ruiner les seuls biens qu'ils avaient, devinrent plus furieux & s'attroupèrent en plusieurs endroits pour tomber sur les détachements français que l'on employait à ces expéditions, dont plusieurs furent extrêmement maltraités. Ils se retranchèrent ensuite à Montemaggiore dans la Pieve de Pino juridiction de Calvi, à Sancto Antonino, Sancta Reparata, Speloncato & autres endroits de la Balagna. »
— Goury De Champgrand in Histoire de l'isle de Corse p. 90-91.
- Mais les rebelles ignoraient que les soldats & surtout les grenadiers français avaient transporté des mortiers sur ces montagnes. Ils commencèrent à bombarder les maisons.
« Des gens du pays m’ont raconté qu'à l'attaque du village de Montemaggiore une bombe, étant tombée sur la place devant l'église au milieu d'une multitude de paysans, un d'eux voulut la ramasser en se moquant du peu d'effet qu’elle avoir produit ; mais la bombe ayant crevée dans ce moment emporta le railleur & la plus grande partie des spectateurs qui depuis ce jour eurent un très grand respect pour ces balles, car c'est ainsi qu'ils les appelaient. »
— Goury De Champgrand in Histoire de l'isle de Corse p. 92.
- 1768 - L'île passe sous administration militaire française. La pieve prend le nom de pieve de Monte Grosso.
- 1789 - La Corse fait partie du royaume de France. Avec la Révolution française, est créé en 1790 le département de Corse, puis en 1793, celui de El Golo (l'actuelle Haute-Corse).
- 1790 - L'île devient le département de Corse. La pieve de Monte Grosso devient le canton de Montegrosso.
- 1793 - (An II) La commune de Montemaggiore se trouve dans le canton de Montegrosso, dans le district de Calvi, dans le département d'El Golo (l'actuelle Haute-Corse).
- 1801 - Toujours dans le canton de Montegrosso, la commune de Montemaggiore passe dans l'arrondissement de Calvi.
- 1811 - Les deux départements de l'île sont fusionnés pour le seul département de Corse.
- 1826 - Montemaggiore bascule dans l'arrondissement de Bastia.
- 1828 - Montemaggiore passe dans le canton de Calenzana.
Époque contemporaine
En 1954, le canton de Calenzana était composé des communes de Calenzana, Cassano, Galéria, Lunghignano, Manso, Moncale, Montemaggiore et Zilia.
L'INSEE fournit les modifications suivantes apportées à la commune depuis 1943 :
- 01/01/1972 : Montemaggiore devient Saint-Rainier-de-Balagne à la suite de sa fusion avec Lunghignano en 1971 ;
- 01/01/1973 : Saint-Rainier-de-Balagne devient Montegrosso à la suite de sa fusion avec Cassano en 1972 ;
- 01/01/1976 : Montegrosso est rattachée au département de la Haute-Corse (ancien code postal 20167).
Avant la réunification des trois villages en la seule commune de Montegrosso, le cimetière de Montemaggiore se trouvait sur le territoire de la commune de Lunghignano. Ce différend est aujourd'hui effacé.
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- Abbé Letteron : Histoire de la Corse - Tome I, Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de la Corse, Imprimerie et librairie Ve Eugène Ollagnier Bastia 1888
- Daniel Istria : Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, Éditions Alain Piazzola, Ajaccio 2005 p. 189.
- Pier' Antonio Monteggiani in Chronique, traduction de l'abbé Letteron - Histoire de la Corse, tome I p. 368.
- Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres
- Alfredo Ortega in La Corse et Don Juan : la légende noire de Miguel Mañara - ADECEC Cervioni 2001
- Francesco Maria Accinelli - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
- Commune de Montegrosso sur le site de l'INSEE
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Montegrosso dans la littérature
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Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/it/it-75/134920.html
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