Abruzzes, Italie - Abruzzo

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Abruzzes : descriptif

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Abruzzes

Les Abruzzes [ɑb.ʁyz(ə)] (Abruzzo [aˈbruttso] en italien), sont une région d'Italie méridionale. Sa capitale est la ville de L'Aquila

La région regroupe les anciennes provinces médiévales de l'Abruzze ultérieure au nord et l'Abruzze citérieure au sud

Ses habitants s'appellent les Abbruzzeses (Abruzzesi en italien).

Histoire

Préhistoire

L'homme s'est très tôt installé sur les collines et les montagnes des Abruzzes. Un fragment de fémur datant de 80 000 ans a été retrouvé sur le Gran Sasso. L'occupation humaine est aussi bien documentée pour le Néolithique avec des habitats en bords de lac (Ortucchio), qu'à l'âge du bronze. À la fin de l'âge du bronze, les premiers habitats perchés et les premières nécropoles à cercle de pierres apparaissent (Scurcola Marsicana, Celano-Paludi).

Antiquité

Avant la colonisation de la région par les Romains, différents peuples italiques habitent la région : les Sabins (Sabini), les Marrucins (Marrucini), les Picéniens (Picentes), les Samnites (Samnites), les Vestins (Vestini), les Péligniens (Paeligni), les Frentans (Frentani), les Marses (Marsi), les Eques et les Prétutiens (Praetutii), dont le nom transformé en Aprutini donne le nom à la région des Abruzzes. Atri, anciennement Hatria, est l'une des villes les plus anciennes de la région et aurait donné son nom à la mer Adriatique qu'elle surplombe. La plus grande découverte archéologique est sans doute la sculpture du guerrier de Capestrano, haute de 2,10 mètres. Elle a été réalisée vers le En

Moyen Âge

Pendant cette période, la région est tour à tour dominée par les Ostrogoths (Lombards (Normands (royaume de Sicile (périodes normande, souabe et angevine) (XIIe – XIIIe siècles).

L'Aquila est construite au  siècle par l'union de 99 châteaux ; la légende veut qu'elle conserve encore 99 places, 99 fontaines et 99 églises. De nombreux ermites s'installent autour de la Majella, dont Célestin V, couronné pape à L'Aquila dans la basilique Sainte-Marie de Collemaggio. Cette église a d'ailleurs l’une des rares portes Saintes existant en dehors de Rome : on ne l'ouvre qu'une fois par an, le 28 août, accompagné d'un grand défilé médiéval qui se déroule encore aujourd'hui : la Perdonanza. Au Moyen Âge, L'Aquila est une ville florissante placée sur une importante route commerciale, ses hauts remparts sont encore bien conservés. Mazarin est né à Pescina, un village à côté d'Avezzano.

En 1273, le roi Charles d'Anjou divise la circonscription d'Abruzze (Giustizierato d'Abruzzo), créée par Frédéric II en 1233, en deux provinces : l’Abruzze citérieure et l’Abruzze ultérieure.

Renaissance et temps modernes

Vue cavalière de Civitella del Tronto, Abruzzes, assiégée par le duc de Guise en 1557.

Durant la Troisième guerre d'Italie, le , Louis XII signe le traité de Grenade avec Ferdinand II d'Aragon régissant le partage du royaume de Naples. Les Abruzzes reviennent au royaume de France jusqu'à l'armistice de Lyon en 1504. En 1573, l'ingénieur De Marchi gravit pour la première fois le Corno Grande, pourtant difficile à escalader à l'époque. Dès lors, l'alpinisme nait sur le Gran Sasso, avec plusieurs pionniers qui se lancent à l'assaut des cimes et la construction de nombreux refuges (le premier du Gran Sasso est le refuge Garibaldi, construit en 1886). Au  siècle, l'élevage de moutons est à son apogée. De nombreux bergers pratiquent la transhumance et descendent leurs troupeaux l'automne des montagnes jusqu'aux Pouilles, puis reviennent au printemps dans les alpages.

Époque contemporaine

En , les Abruzzes, qui appartiennent au royaume des Deux-Siciles, entrent dans le royaume d'Italie. En même temps, le lac Fucin est asséché afin de mettre en place une agriculture productive. Entre la fin du  siècle et le début du  siècle, on construit les voies ferrées actuelles qui sillonnent la région.

Le célèbre poète italien Gabriele D'Annunzio nait à Pescara. À Popoli l'ingénieur Corradino D'Ascanio nait, il est le premier à mettre au point les prototypes d'hélicoptères et de cyclomoteurs Vespa.

En 1922, le parc national des Abruzzes est institué : c'est le premier parc national européen.

Dans les années 1970, tensions, conflits et grèves secouent la région pour déterminer qui sera le chef-lieu, Pescara ou L'Aquila. Cette dernière, bien que plus petite, remporte la nomination en raison de son héritage culturel.

En 1989, le parc régional du Velino-Sirente est institué, puis les parcs nationaux de la Majella, du Gran Sasso et des Monti della Laga en 1991, et enfin le parc national de la côte de Chieti en 2007.

Culture

Dans le passé, la région des Abruzzes était bien connue pour la transhumance des moutons du sud de la région vers la région des Pouilles, au cours des mois d'hiver (v.Tratturo).

Les dialectes régionaux comprennent : le dialecte sabin dans la province de l'Aquila (dialectes d'Italie centrale). le dialecte abruzzese adriatico dans la province de Teramo, Pescara et Chieti qui est également répandu dans la province de Ascoli Piceno (dialectes méridionaux). le dialecte abruzzese occidentale dans la province de l'Aquila (dialectes de l'Italie méridionale). d'autres formes de dialectes de la Campanie sont présents (Alto Sangro en province de l'Aquila). Il y a, cependant, une petite aire linguistique albanaise à Penne, dans la province de Pescara. Les villes historiques des Abruzzes sont : Sulmona au pied du massif de la Maiella, connue par le célèbre poète antique Ovide ; Scanno, Atri un pittoresque centre artistique, Penne et Loreto Aprutino.

Malgré sa position géographique qui la situe plus au centre de la péninsule, la région reste plus proche culturellement et historiquement du sud du pays que du centre, c'est pourquoi elle fait partie de l'Italie méridionale.

Dans le chapitre XXXIX de la partie consacrée à son séjour à Rome de ses Mémoires, Hector Berlioz note au sujet des pifferari  :

« J'ai remarqué seulement à Rome une musique instrumentale populaire que je penche fort à regarder comme un reste de l'antiquité : je veux parler des pifferari. On appelle ainsi des musiciens ambulants, qui, aux approches de Noël, descendent des montagnes par groupes de quatre ou cinq, et viennent, armés de musettes et de pifferi (espèce de hautbois), donner de pieux concerts devant les images de la madone. Ils sont, pour l'ordinaire, couverts d'amples manteaux de drap brun, portent le chapeau pointu dont se coiffent les brigands, et tout leur extérieur est empreint d'une certaine sauvagerie mystique pleine d'originalité. J'ai passé des heures entières à les contempler dans les rues de Rome, la tête légèrement penchée sur l'épaule, les yeux brillants de la foi la plus vive, fixant un regard de pieux amour sur la sainte madone, presque aussi immobiles que l'image qu'ils adoraient. La musette, secondée d'un grand piffero soufflant la basse, fait entendre une harmonie de deux ou trois notes, sur laquelle un piffero de moyenne longueur exécute la mélodie ; puis, au-dessus de tout cela deux petits pifferi très-courts, joués par des enfants de douze à quinze ans, tremblotent trilles et cadences, et inondent la rustique chanson d'une pluie de bizarres ornements. Après de gais et réjouissants refrains, fort longtemps répétés, une prière lente, grave, d'une onction toute patriarcale, vient dignement terminer la naïve symphonie. Cet air a été gravé dans plusieurs recueils napolitains, je m'abstiens en conséquence de le reproduire ici. De près, le son est si fort qu'on peut à peine le supporter ; mais à un certain éloignement, ce singulier orchestre produit un effet auquel peu de personnes restent insensibles. J'ai entendu ensuite les pifferari chez eux, et si je les avais trouvés si remarquables à Rome, combien l'émotion que j'en reçus fut plus vive dans les montagnes sauvages des Abruzzes, où mon humeur vagabonde m'avait conduit ! Des roches volcaniques, de noires forêts de sapins formaient la décoration naturelle et le complément de cette musique primitive. Quand à cela venait encore se joindre l'aspect d'un de ces monuments mystérieux d'un autre âge connus sous le nom de murs cyclopéens, et quelques bergers revêtus d'une peau de mouton brute, avec la toison entière en dehors (costume des pâtres de la Sabine), je pouvais me croire contemporain des anciens peuples au milieu desquels vint s'installer jadis Évandre l'Arcadien, l'hôte généreux d'Énée. »

— Hector Berlioz, Mémoires

C'est cette musique traditionnelle de la montagne des Abruzzes, qui a si vivement ému Berlioz, que l'on entend, transposée pour l'alto et les autres instruments concertants de l'orchestre, dans le troisième mouvement d'Harold en Italie, la Sérénade d'un montagnard des Abruzzes à sa maîtresse.

  1. « Hector Berlioz - Harold in Italy, Op. 16 - III. Serenade », Sir Colin Davis, Orchestre symphonique de Londres, Nobuko Imai, alto solo (écouter en ligne)
  2. Les musiciens de l'association culturelle Zampogne d'Abruzzo ont procédé à l'inverse en transcrivant pour un ensemble de zampogne et cialamelle la présumée mélodie entendue par Berlioz (écouter en ligne)

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Les Abruzzes dans la littérature

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660 localités dans les Abruzzes

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/it/it-65.html

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