Cagnano
Localisation
Cagnano : descriptif
- Cagnano
Cagnano est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse
Elle appartient à l'ancienne piève de Luri, dans le Cap Corse.
Géographie
Situation
Cagnano est une commune au centre de la façade orientale du Cap Corse, l'une des dix communes du canton de Capobianco dont Rogliano est le chef-lieu.
- Communes limitrophes
Luri | Luri | Mer Tyrrhénienne | ||
Luri | N | Mer Tyrrhénienne | ||
O Cagnano E | ||||
S | ||||
Luri, Pietracorbara |
Pietracorbara | Mer Tyrrhénienne |
Géologie et relief
Comme beaucoup d'autres communes du Cap Corse, Cagnano occupe toute une petite vallée, un alvéole de la façade orientale de la péninsule, celui du ruisseau de Misinco, orientée d'ouest en est depuis les flancs de la Serra, dorsale schisteuse du Cap, jusqu'à son embouchure dans la mer Tyrrhénienne.
Sur les bords raides de la vallée ouverte sur la mer, le paysage présente des kilomètres de murs de soutien construits par l'Homme pour disposer de terrasses cultivables dites localement lenze.
- Limites territoriales
Commune de faible superficie (14,72 km2), ses limites peuvent se définir ainsi :
- au nord, la démarcation démarre au Monte Castellu situé au nord du couvent d'Oveglia ruiné, se dirige vers l'est en passant par la borne au col de Serra (305 orthodromique) au nord-est de la plage de sable de Porticciolo ;
- à l'est, se situe la façade maritime de Cagnano avec, au nord, une plage de sable fréquemment envahie par les herbes de Posidonie rejetées à la côte par la mer, et peu au sud de la plage, la marine de Porticciolo avec son petit port de pêche. Le reste, soit les deux tiers de la côte jusqu'au sud de la tour de l'Osse, est représenté par un littoral rocailleux déchiqueté ;
- au sud, la démarcation repart vers l'ouest en direction du Monte Alticcione (1 139 m) en suivant une ligne de hauteurs passant par la cima di Rondinaia (285 m), puis par une borne à 400 m proche d'un pylône, la bocca di San Rocco (377 m) et le monte Rosso (843 m) ;
- à l'ouest, c'est une ligne de crête partant du monte Alticcione sur le monte Castellu passant par le monte Sant' Angelo (853 m) et le col éponyme (771 m).
Hydrographie
Le réseau hydrographique communal est peu dense. Tous les cours d'eau sont tributaires de la mer Tyrrhénienne.
- Le ruisseau de Misinco, long de 6,2 , de Vignola (ou de Vignale), le ruisseau de Parata et de son affluent le ruisseau de Gabia, tous situés sur sa rive droite.
Deux autres petits fleuves côtiers se jettent à la mer, au sud de l'embouchure du Misinco :
- le fiume di Veticatu (ruisseau de Veticato) qui prend sa source sur les flancs de la colline Teghie Lisce (altitude de 209 m), traverse le lieu-dit Veticato, et finit sa course dans le petit port de pêche de Porticciolo, et
- le fiume di Campu d'Ardali (ruisseau de Campo d'Ardali) qui naît à Pietra Bianca (352 Pietracorbara avec le fiume di l'Osse, peu avant son embouchure dans la petite crique au sud de la tour génoise de L'Osse.
Climat et végétation
Les flancs des vallons du ruisseau de Guadone et de son affluent le ruisseau de Fiumicellu, longés par les routes D 132 et D 432, sont couverts d'une petite chênaie verte. Au-dessus, la végétation est constituée de chênes verts, de frêne orne, d'oliviers et de châtaigniers. Le frêne orne ou « frêne à fleurs » compose localement la ripisylve des petits ruisseaux des vallons.
En raison des fréquents et violents incendies ravageant cette zone du Cap Corse, en fin de période estivale généralement, une grande partie des lignes de crêtes du nord et du sud ont été démaquisées et entretenues pour servir de pare-feux.
Voies de communication et transports
Accès routiers
On ne peut accéder à Cagnano que par la route. C'est en 1829 qu'avait démarrée la construction de la route reliant Bastia à Macinaggio, l'actuelle D 80, route faisant le tour du Cap Corse. La portion Porticciolo - Santa Severa est construite en 1843.
Pour accéder directement à Ortale le centre de Luri, il faut emprunter la route D 132 au nord de Porticciolo puis, après 2,5 km, prendre la D 432 à l'intersection des deux routes. Cette dernière permet de se rendre à Suare puis d'aller à Ortale et ensuite à Piazze, ou de gagner les autres hameaux et villages de Cagnano.
La route D 32 traverse à l'ouest la commune. Elle permet de rejoindre Luri au nord via le col de la Serra (305 Pietracorbara au sud, passant près des ruines de la chapelle San Cervone ; mais la partie sud n'est pas goudronnée.
Transports
Il n'existe pas de moyens de transports publics de voyageurs. Par la R D 80, l'intersection D 80 / D 132 peu au nord de Porticciolo est distante de 22 Bastia, ville dotée d'un port de commerce, d'une gare des CFC et de l'aéroport de Bastia Poretta qui, lui, est distant de 55 km.
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- Sandre, « » (consulté le ).
- Sandre, « » (consulté le ).
Toponymie
Le nom corse de la commune est Cagnanu .
Cagnano était jadis nommé Locagnano. Si l'on rapproche son nom avec le mot cassanus du latin populaire, on peut penser qu'autrefois la vallée était recouverte de chênes.
Histoire
Antiquité
Près du mont E Spelonche au nord de la commune, existe la nécropole collective dite « de Spelonche », du premier millénaire avant notre ère. Cette nécropole témoigne de relations commerciales entre le Cap Corse et l'Italie Villanovienne (pré-étrusque). En 1901, le site que les fouilles archéologiques ont détruit, a livré des bracelets, colliers, chaînettes, fibules, pinces à épiler, pendeloques, en bronze, des fragments d'amphores étrusques et des céramiques carthaginoises.
- 660 - Les Étrusques, installés en Toscane en 780, commercent avec les Vanacini de Spelonche qui travaillent le fer et cultivent la vigne, le blé.
Moyen Âge
- De la fin du Olcani à La Chiappella.
- 1052 - Les Delle Suere dépouillent les Loretesi des pievi du Sagro (Pietracorbara, Sisco et Brando) et du Lota.
- 1072 - Les Da Furiani chassent les Delle Suere du Lota, et en 1082, aidés par Gênes, les Peverelli leur enlèvent le Sagro.
- 1167 - Pise ravage le fief des Peverelli et aide les Avogari à s'emparer de leurs terres.
- 1197 - Cagnano passe aux mains des Avogari. En 1198 tout le Cap Corse est aux mains des Avogari di Gentilli.
- 1249 - Après la vente des droits d'Agostino Peverelli sur le Cap Corse à Ansaldo da Mare en 1246, l'amiral génois annexe Cagnano.
- 1250 - Le Cap Corse est divisé en deux : le nord (San Colombano) à Ansaldo da Mare, et le sud aux Avogari.
- 1492 - Christophe Colomb, qui descendrait de l'amiral Ansaldo da Mare et serait né vers 1450 à Calvi, cité faisant alors partie de la commune de Gênes, avait de la famille à Terre Rosse hameau de Cagnano, situé alors dans le fief des da Mare.
Castello d'Oveglia
Dans un acte de 1155, il est fait état la première fois de la famille d'Oveglia. Il concernait un litige opposant cette famille à celle des Vallerustia pour la possession d'une esclave. « Barulfus Scaccius de Vallerustia demande à Ansaldus d'Oveglia de lui rendre cette femme que lui avait donnée Ansufredus de Pino ». Les personnages de cette famille, tel Albertus de Ovilia, portent le nom de la fortification d'Oveglia, mentionnée dès la seconde moitié du XIIe siècle. Les d'Oveglia disparaissent de la documentation écrite dès les années 1200-1220.
Ansaldo da Mare, amiral de la flotte de l'empereur Frédéric II, acquiert en deux fois, en 1246 puis en 1249, les fortifications de la moitié nord du Cap et celles appartenant à Sozo Pevere qui les avait lui-même acquises après un partage avec les Avogari : Motti, Oveglia et Minerbio.
Oveglia était construit sur un éperon rocheux, sur un petit replat, barré par des murs d'enceinte disposés perpendiculairement à l'axe de l'éperon, le donjon collé contre ce rempart, au départ de l'éperon pour en défendre l'accès. Le castello avait été bâti avec des matériaux in situ ; pierre, chaux et lauze. Il disposait d'une citerne de cinq à dix m3 qui permettait de survivre en cas de siège. Les habitats étaient situés proche du château, en vue de celui-ci. Un partage de la seigneurie de Mari en 1333 mentionne le castrum Oveglia.
Durant la révolte anti-seigneuriale de 1357-1358, le mouvement insurrectionnel parvint rapidement à la destruction de tous les châteaux sauf six qui sont volontairement épargnés pour servir de siège de justice ou pour protéger des marines.
Après le milieu du XIVe siècle, on ne trouve plus trace d'Oveglia.
Temps modernes
- 1592 - Gênes profite du désaccord des héritiers de Barbara da Mare (décédée en 1582) pour s'emparer du château de San Colombano. Le fief devient la piève de Luri, qui se confond dès 1620 avec la province du Cap Corse nouvellement créée. Gênes y impose son administration.
- Vers 1600 Cagnanu, "communauté" de la seigneurie Da Mare, comptait environ 400 habitants.
Au :
- 4 pièves civiles : Nonza, Canari, Luri et Brando,
- 5 pièves judiciaires : Canari, Barrettali, Luri, Tomino et Sisco.
- 6 pièves religieuses : Nonza, Canari (sous l'autorité du l'évêque de Nebbio), Luri, Tomino, Brando et Lota (dépendant de l'évêque de Mariana).
L'ancienne circonscription territoriale et religieuse qu'était Cagnano, relève ainsi de la pieve civile du Capocorso dont le centre est Rogliano, et de la pieve judiciaire de Luri. Sur le plan religieux Cagnano relève de l'autorité du piévan de Luri, lui-même placé sous l'autorité de l'évêque de Mariana en résidence à Bastia depuis 1570 à cause de la menace barbaresque permanente.
Vers 1730, Cagnano relevait du piévan de Luri dont l'autorité s'étendait sur l'ancienne seigneurie San Colombano des Da Mare, devenue la province génoise du Capocorso. Luri était le centre à la fois, de la pieve judiciaire et de la pieve religieuse éponymes.
- 1757 - Pascal Paoli contrôle presque tout le Cap Corse dont Cagnano. Mais ce n'est qu'en 1762 que Cagnano se rallie à lui.
- 1768 - Août, Cagnano comme tout le Cap Corse, est réuni au royaume de France, avant le reste de l'île. L'île passe sous administration militaire française.
- 1789 - La Corse appartient au royaume de France.
- 1790 - Avec la Révolution française est créé le département de Corse avec Bastia comme préfecture. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. L'ex-juridiction royale du Capicorsu passe dans le district de Bastia ; celui-ci est partagé en cantons (ex-pievi), et le canton en communes. Ainsi naît la commune de Luri. La pieve de Luri devenue momentanément pieve de Seneca, devient le canton de Luri.
- 1793 - An II. la Convention divise l'île en deux départements : El Golo (l'actuelle Haute-Corse) dont fait partie Cagnano, et Liamone (l'actuelle Corse-du-Sud) sont créés. La commune porte le nom de Cagnano. Elle intègre le canton de Seneca dans le district de Bastia et dans le département d'El Golo.
- 1801 - Sous le Consulat, la commune garde le nom de Cagnano, est toujours dans le canton de Seneca, dans l'arrondissement de Bastia et le département d'El Golo.
- 1811 - Les départements d'El Golo et du Liamone sont fusionnés pour former le département de Corse.
- 1828 - Cagnano passe dans le canton de Luri.
Époque contemporaine
- 1954 - Le canton de Luri comprenait les communes de Barrettali, Cagnano, Luri, Meria et Pino. Cagnanu comptait alors 258 habitants.
- 1973 - De nouveaux cantons sont créés. Cagnano fait partie du Canton de Capobianco créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Rogliano et Luri.
- 1975 - L'île est à nouveau scindée en deux département. Cagnano se trouve en Haute-Corse.
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- Oreto ou Loreto, seigneurs apparus durant le Haut Moyen Âge, descendants d'Alberto de Loreto qui avait aidé un descendant de Boniface marquis toscan fondateur de Bonifacio, à la reconquête de la Corse sur les Maures. Alberto de Loreto était giudice (juge) de Casinca, Marana, Lota-Sagro, Tavagna, Muriani et Ampugnani. Dépouillés, les Loretesi vont près d'Ajaccio où ils construisent Castelvecchio au siècle.
- Daniel Istria : Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, Éditions Alain Piazzola, Ajaccio 2005
- Éléments pour un dictionnaire des noms propres Corse A-D. Monti ADECEC
- « On pense que le Cap Corse a compté 22 pièves... mais il est possible qu'il y en ait eu davantage » - Alérius Tardy
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Héraldique
Blason | De gueules aux deux lions d'or couronnés à l'antique soutenant un pin de sinople. |
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---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- « Le code héraldique l'emporte : Cagnano conserve son blason », Corse Matin, (lire en ligne).
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Cagnano dans la littérature
Découvrez les informations sur Cagnano dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
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