département Ayacucho, Peru
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Ayacucho : descriptif
- Ayacucho
Ayacucho (fondée sous le nom de San Juan de la Frontera de Huamanga le 25 abril de 1540 et également connue sous le nom de Huamanga jusqu'à le 25 de février de 1825) est une ville et un district du Pérou, capitale de la Province de Huamanga et du département d'Ayacucho. Elle est située sur le versant oriental de la Cordillère des Andes à une altitude de 2 761 m et se caractérise par un climat tempéré et sec, avec du soleil toute l'année
La ville est entourée de figuiers de barbarie (Tuna). C'est l'un des ensembles architecturaux et artistiques les plus remarquables du Pérou
Ses nombreuses églises et couvents de la période vice-royale, lui valent le surnom de « ville des églises » et son architecture, ses traditions et son art celui de « ville majestueuse ».
Histoire
Premiers occupants
Les vestiges historiques découverts dans les grottes de Pikimachay montrent que la région est habitée depuis 22 000 ans,. De tels vestiges ont été découverts en 1966 par l'archéologue nord-américain Richard MacNeish , qui, dans ses recherches pour découvrir l'origine du maïs en Amérique, est arrivé à Ayacucho et a réussi à découvrir l'une des plus anciennes preuves de la présence de l'homme en Amérique du Sud.
Pikimachay a également montré que, dans les Andes, le passage de la pierre sculptée (paléolithique) à la pierre polie (néolithique) ne suivait pas les schémas eurasiens et que le polissage de la pierre n'a pas marqué l'émergence de villages ou la découverte de l'agriculture et qu'il n'y avait pas non plus d'ère des métaux (âge du bronze, âge du fer) qui définissait la formation d'un système de pouvoir politique.
Les Huarpas
A Ayacucho, comme dans de nombreuses régions andines, l'expérimentation agricole a imposé une organisation rigide des groupes humains. Pendant tout la période de formation des cultures agricoles régionales (entre les années 1500 et 200), Ayacucho a été le siège d'expressions originales, dont beaucoup sont encore peu étudiées. Il existe des témoignages de la première période de formation à Wichqana, que certains chercheurs associent à la phase Waira-jirca du site de Kotosh (près de Huánuco) et à Waywaqa (près d'Andahuaylas).
L'anthropologue Luis Guillermo Lumbreras affirme que la première grande expression culturelle unificatrice de la région d'Ayacucho est née vers le siècle et a vécu son apogée entre les et siècles. Ce serait la culture Huarpa (ou Warpa), dont la principale agglomération urbaine était à Ñahuinpuquio au sud de la ville actuelle d'Ayacucho.
Les Huarpas auraient élargi la surface cultivable de la région en construisant des terrasses (Lagunillas), des réservoirs (Quicapata) et des canaux (Racaypampa). On estime qu'ils parlaient la langue aru. La phase de développement ultérieur des Huarpas a coïncidé avec une forte présence dans la région de la civilisation côtière dite Nazca.
Selon Lumbreras, entre le et le siècle, les Huarpa serait progressivement devenu Huari.
Pour sa part, Federico Kauffmann Doig, attribue une importance décisive à la présence dans la région d'Ayacucho, vers l'an 600 de notre ère, de la culture Tiwanako, des hauts plateaux, dont l'empreinte stylistique aurait été fondamentale pour l'émergence de ce nous connaissons sous le nom de culture Huari.
Les Huaris
La culture Huari est apparue entre les années 500 à 1100 et s'est développée à 20 km au nord-est de la ville actuelle. Cette civilisation s'est formée sur la base des cultures Huarpa, Nazca et Tiwanaku.
Ayacucho était le centre politique administratif de ce premier empire andin pré-inca, qui atteignit des niveaux de qualité élevés dans la production de céramiques, de textiles, de travail des métaux et des pierres, entre les années 1100 à 1420 après J.-C. à l'époque des Chancas.
Huari, la capitale de l'empire Huari comptait plus de 50 000 habitants et son influence s'étendait aux territoires qui correspondent aux départements actuels de Cajamarca et de Lambayeque au nord et vers ceux qui sont aujourd'hui les départements de Cuzco et Moquegua au sud.
Le modèle architectural impérial établi dans la somptueuse ville de Huari a été reproduit dans les villes huari de Pikillacta (Cuzco), Huilcahuaín et Oncopampa (Ancash), Huarihuillca (Junín), Cajamarquilla et Pachacámac (Lima).
Ayacucho doit à l'empire Huari sa plus grande splendeur artisanale de la période préhispanique. Depuis Ayacucho, s'est diffusé l'utilisation du carmin, un colorant extrait de la cochenille, et en échange Ayacucho obtenait du coton qui provenait de Chincha, du lapis-lazuli venant de Moquegua et des bois précieux d'Apurimac.
Face à l'affaiblissement de l'Empire Huari, plusieurs sociétés locales sont apparues ensuite qui acquirent du pouvoir localement, parmi lesquelles principalement les Pocras, Chancas, Willcas, Uramarcas, Atunsullas, Andamarca, Angaraes, Quinuallas. Après le siècle, ces peuples que l’historiographie européenne grand public a appelé « l’empire Huari » poursuivent leur développement chacun de leur côté.
Ayacucho décline alors en abandonnant le modèle de vie urbaine pour revenir à une structure de population rurale villageoise, similaire aux phases primitives des Huarpa. Avec d'autres groupes autochtones régionaux la population est regroupée dans ce qui devient la culture Chancas, qui rivalisât avec les Incas, vînt même occuper Cuzco, avant d'être vaincue pendant le règne de Pachacutec (1400-1471) au siècle.
Les Incas
Au siècle, la région est occupée par les Incas, après la défaite des Chancas.
Comme souvent dans leurs annexions de territoires, les Incas ont réaffirmé l'emplacement actuel de la ville en tant que centre administratif et maintenu la coalition avec les Jaujas et les Huancas, des populations de la vallée du Mantaro dans ce qui est aujourd'hui la région de Junín.
Ils ont également appliqué leur politique de mitimaes, déplaçant très peu de populations indigènes vers d'autres endroits, mais repeuplant Ayacucho avec des groupes ethniques et des peuples déplacés depuis d'autres régions de l'empire.
Ils ont également appliqués leur politique religieuse, en érigeant dans la région le centre administratif et religieux de Vilcashuaman. Très important, il comprend un ushnu (pyramide cérémonielle), une huaca del sol y de la luna (temple du soleil et de la lune), un acllahuasi (palais des vierges choisies) et une place centrale. La distribution de la ville aurait été conçu de telle manière que l'ensemble forme le dessin d'un faucon (guamán). Sa construction est attribuée à l'Inca Tupac Yupanqui (1441-1493).
À partir de 1532, avec l'arrivée des Espagnols, dans la région d'Ayacucho a débuté un processus de guerre contre l'occupation hispanique, qui a duré environ jusqu'en 1537.
Époque vice-royale
La fondation de la ville de Huamanga par les conquistadors Espagnols obéit à trois raisons principales:
- Premièrement, protéger l'État vice-royal naissant du danger posé par les troupes rebelles de Manco Inca (1512-1544) qui à partir de 1536 caché sur le territoire du peuple Anti, harcelle les Espagnols depuis sa base de Cocha, dans le district d'Iguaín de la province de Huanta.
- La deuxième raison était due aux désaccords entre les Espagnols qui voulaient plus de parcelles et de terres, prétentions repoussées par l'officier Vasco de Guevara et l'avocat Antonio de la Gama au nom de Francisco Pizarro.
- La troisième et principale raison était due au besoin d'une ville étape sur la longue route (plusieurs semaines à l'époque) entre Lima et Cuzco.
Toutes ces motivations étant liées à un seul problème pour les Espagnols; contrôler et sécuriser ce territoire récemment conquis.
Première fondation
Ainsi, le 29 janvier 1539, Francisco Pizarro, accompagné à cette occasion de l'avocat Antonio de Carbajal et du prêtre Juan de Sosa, procède à la première fondation de la ville (alors appelée Huamanga), en la nommant « San Juan de la Frontera ».
Pizarro nomme ensuite Francisco de Cárdenas comme premier lieutenant-gouverneur, qui transmet le poste au capitaine Vasco de Guevara. La ville à cette époque, n'avait que 40 résidents espagnols.
Lorsqu'un nouveau lieutenant-gouverneur, Vasco de Guevara, est nommé, celui-ci après analyse des plaintes des habitants, constate que l'endroit où les colons se sont installés est un endroit « froid, pluvieux, brumeux » et stratégiquement inadapté à l'objectif de préserver la sécurité des déplacements entre la capitale de l'empire Inca et la « Cité des Rois ». Face à ce constat, il décide de convoquer les principaux habitants et le clergé à un conseil. Le .
Seconde fondation
La ville est transférée à l'endroit appelé Pacora ou Pocora, hispanisé en Pukaray où le 25 avril 1540, le lieutenant-gouverneur Vasco de Guevara refonde, avec l'assentiment de Pizarro, la ville de San Juan de la Frontera à Huamanga.
C'est la raison pour laquelle Vasco de Guevara est considéré comme le deuxième fondateur de Huamanga. La ville fut reconnue comme telle par la couronne espagnole le 17 mai 1544.
Bien plus tard en 1816, elle recevra son blason à la demande du député aux Cortes de Cadix, Don José de Mujica.
En 1586, deux citoyens, Pedro de Rivera et Antonio de Chávez, sont chargés d'évaluer les ressources de la région, conformément à une ordonnance vice-royale. Ils ont donné ce témoignage écrit de ce qu'était la ville :
« Cette ville a un climat si modéré qu'elle n'est ni froide ni chaude. Il est si doux que, ni en été, ni en hiver, ni la chaleur, ni le froid n'y sont rigoureux. La forme de ses maisons est comme celles d'Espagne, avec ses pièces hautes et basses et grandes et larges, avec ses patios et couloirs, ses vergers et corrals ... et son eau d'irrigation qui passe par un canal principal et est distribuée aux maisons selon leur besoin ... La ville est petite avec de larges rues et sa grande place carrée; les rues la divisent en blocs ... Il y a deux paroisses d'Indiens employés pour le service de la ville et d'autres serfs à proximité appelés yanaconas. Certains d'entre eux sont libres et ont leurs propres prêtres, un dans chaque paroisse. Il y a vingt cinq encomiendas dans le voisinage utilisant des Indiens et cinquante autres avec des maisons mais pas d'Indiens. En temps normal, il y a cent cinquante Espagnols dans la ville. »
Lors de sa fondation la ville de Huamanga a été organisée sur le modèle des villes espagnoles; en sept parties (Las Siete Partidas), avec au centre sa Plaza Mayor en l'honneur de Sainte Anne (Santa Ana) plus tard appelée Plaza Jerusalen. Avec de l'eau en abondance et de bonnes terres, les parcelles ont été remises à ses premiers fondateurs, des conquistadors qui avaient pour la plupart participé à la capture de l'Inca Atahualpa (1500-1533) à Cajamarca.
Peu à peu, le centre historique se déplace des quartiers de Santa Ana et de Puca Cruz vers celui de la Plaza Mayor, qu'il occupe aujourd'hui, place qui sera embellie par la construction d'arcades dans les premières décennies du siècle.
Après sa refondation et son transfert, la ville a connu une croissance remarquable, notamment ecclésiale. La petite église initiale de Huamanga qui a été agrandie en 1540, desservaient trois paroisses : celle d'El Sagrario, qui était espagnole et celles de Santa Ana ou Hanan Parroquia (paroisse du haut) et de Santa María Magdalena ou Uray Parroquia (paroisse du bas) qui étaient « indigènes ».
Les premières missions jésuites se sont implantées dans la région dans les années 1580 et y ont établi leur couvent au début du siècle établissant l'une des plus importantes entreprises socio-économiques de la région, jusqu'à leur expulsion en 1767.
L'exploitation minière était un pôle organisateur historique de la vie économique régionale à l'époque coloniale. Le centre minier qui se démarque le plus à cette époque ( et siècles) est la mine de mercure de Santa Bárbara (Huancavelica), période où le circuit commercial qui dépend d'elle gagne en importance. Le centre administratif et commercial associé était situé à Huamanga, qui était la plaque tournante de toutes les routes commerciales.
Une autre activité économique importante pendant l'époque colonie était les obrajes, qui peuvent se traduire par « fabriques ». Ces ateliers ou petites usines de tissage produisaient des tissus grossiers et des tissus destinés à la consommation des ouvriers, en utilisant la main-d'œuvre indigène.
La présence de tisserands est attestée depuis le début du siècle dans les quartiers indigènes et métis de Huamanga, et même dans le quartier Carmen Alto, l'un des plus traditionnels de la ville. À partir de ce cadre artisanal et commercial, la ville de Huamanga a ainsi acquis le profil d'une ville manufacturière, évoluant sans cesse.
Huamanga est aussi devenue un grand centre commercial en raison de sa situation géographique. C'était un passage obligatoire pour les voyageurs et les marchands qui, de Lima ou de Huancavelica, se dirigeaient vers Cuzco et le Haut-Pérou, ce qui a donné une grande importance à la cité, pendant une grande partie de la période vice-royale.
Cette situation s'est traduite par une architecture particulière, basée sur la pierre au rez-de-chaussée avec un deuxième niveau en bois, sur une foi religieuse profondément enracinée exprimée dans plus de 30 églises, plusieurs couvents et cloîtres qui lui ont valu le surnom de « ville aux 33 églises ».
Les demeures seigneuriales sont les plus représentatives de l'architecture civile de cette période à Huamanga. Ils sont situés, comme les églises, dans le noyau central de la ville: autour de la place principale et de quelques rues adjacentes. En ce qui concerne sa conception et la distribution des pièces, le « manoir » du noble huamanguino est inspiré de l'habitation de la classe supérieure castillane, bien que certains éléments parviennent à lui donner la personnalité et l'accent du baroque andin du siècle.
La présence de l'Église est importante, surtout à partir de 1609, lorsque l'évêché de Huamanga a été créé, démembrant la juridiction de Cuzco.
En 1615, Fray Agustín de Carvajal devient le premier évêque de Huamanga. En 1632, l'évêque Francisco Verdugo prend ses fonctions et commence la construction de la cathédrale, consacrée seulement en 1672 par le célèbre évêque Cristóbal de Castilla y Zamora . Tous deux seront les évêques les plus importants de «l'âge d'or» de l'Église catholique de Huamanga.
Le 3 juillet 1677, sous l'impulsion de Cristóbal de Castilla y Zamora, est fondée l'Université nationale de San Cristóbal de Huamanga, fondation approuvée le 21 décembre 1680 par le roi d'Espagne Charles II.
Époque républicaine
Aux derniers jours de la vice-royauté du Pérou, les habitants d'Ayacucho ont activement pris à leur compte les idées d'indépendance. Quelques figures se distinguent par leurs actions, tels que Basilio Auqui (1750-1822), chef des morochucos (les vachers des Andes péruviennes), la paysanne (peut-être mythique) Ventura Ccalamaqui et l'héroïne María Parado de Bellido (1761 ou 1777-1822), entre autres.
Cependant, malgré ses héros et héroïnes, Huamanga a continué d'être un centre militaire de l'armée royaliste, d'où partaient les expéditions sous le commandement de José Manuel de Goyeneche (1776-1846), qui en 1810 visaient à mettre fin aux révolutions du Haut-Pérou.
Dans le contexte de la rébellion de Cuzco (1814), les frères Angulo - Vicente, José, Mariano et Juan - prennent la tête du quartier général des révolutionnaires et envoient une deuxième expédition militaire à Huamanga. L'occupation de la ville a lieu le 20 septembre 1814, sous le commandement de l'Argentin Manuel Hurtado de Mendoza et ses lieutenants, le prêtre José Gabriel BéjarJosé Gabriel Béjar et Mariano Angulo. Leurs forces s'emparent aussi pacifiquement de Huancayo.
Le vice-roi José de Abascal (1743-1821) envoie alors des troupes bien équipées et disciplinées de Lima, sous le commandement du colonel Vicente González, troupes renforcées par des milices de la ville de Huanta (distante de 25 km) restée fidèle à la couronne espagnole.
La bataille de Huanta commence le 30 septembre 1814 et les actions durent trois jours, après quoi les patriotes se retirent de Huamanga. Ils se réorganisent à Andahuaylas et retournent affronter les royalistes le 27 janvier 1815, à la bataille de Matara, où ils sont de nouveau vaincus.
En 1820, le général argentin Juan Antonio Álvarez de Arenales (1770-1831) de l'armée des Andes, selon les instructions de José de San Martín (1778-1850), arrive à Huamanga pendant la campagne dite intermédiaire, qui cherchait à attaquer Lima en traversant les Andes, tandis que San Martín faisait de même en longeant la côte.
C'est ainsi, qu'Arenales déclara l'indépendance de la ville à Huamanga le 1er novembre 1820, tandis que le conflit s'étendait à tout le pays.
Enfin, le 9 décembre 1824 eut lieu la « bataille d'Ayacucho », menée près de Huamanga dans la pampa de la ville voisine de Quinua. L'armée de libération est composée de 5 700 hommes commandés par le maréchal vénézuélien Antonio José de Sucre (1795-1830) s'oppose aux 9 000 soldats de l'armée royaliste commandée par le vice-roi La Serna (1770-1832). La bataille ne dure que deux heures. Les troupes du vice-roi subissent 1 800 morts et blessés, alors que celles de Sucre comptent 310 morts et 609 blessés. Plus de 2 000 combattants royalistes sont faits prisonniers, y compris le vice-roi et son état major avec un butin important. Blessé, de La Serna signe avec de Sucre la « capitulation d'Ayacucho ». Il est démis de son poste de vice-roi le lendemain de la bataille. Cette capitulation militaire de l'armée royaliste consolide l'indépendance du Pérou déclarée trois ans plus tôt par José de San Martín (qui sera effective le 28 juillet 1821) et des colonies espagnoles d'Amérique du Sud. Il faudra ensuite régler le problème du partage.
Un obélisque blanc de 44 m de haut se dresse sur les lieux et chaque année au jour anniversaire une reconstitution de la bataille a lieu.
Le 15 février 1825, un décret de Simón Bolívar (1783-1830) - alors chef suprême investi des pleins pouvoirs - stipule que le nom original de la ville de Huamanga est désormais changé en Ayacucho en hommage à la victoire remportée lors de la bataille d'Ayacucho.
En l'honneur de la ville et de la bataille pour l'indépendance qui s'est déroulée sur son sol, les pays andins d'Argentine, de Bolivie, de Colombie, d'Équateur et du Venezuela ont chacun baptisé une ville, un quartier ou une région « Ayacucho » et il y a même un cratère d'impact sur la planète Mars qui porte ce nom.
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Des problèmes politiques et économiques conduisent à la fermeture de l'université d'Ayacucho en 1876, ainsi que d'autres universités dans le pays telles que celles de Trujillo et Puno. Les citoyens protestent contre cette fermeture et manifestent pour exiger du gouvernement de réorganiser et de rouvrir l'Université.
Dans la guerre avec le Chili (1879-1883), la remise des ressources dont Ayacucho disposait au maréchal Andrés Avelino Cáceres (1833-1923) - d'ailleurs originaire de la ville - lui permit de commencer ses campagnes contre l'armée d'invasion.
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À la recherche d'une identité
Un discours régionaliste a commencé à prendre forme dans les années 1920 et 1930 à Ayacucho, causé par l'expansion du jeune État péruvien et par l'exemple de l'intelligentsia de Cuzco, qui revendiquait un rôle de leadership culturel en raison de son identification avec les Incas. Les Ayacuchanos étaient toutefois confrontés à certaines difficultés pour suivre l'exemple des cusquéniens, car leur ville n'a pas un héritage précolombien aussi évident et riche que celui de la capitale du Tahuantinsuyu. Ils avaient donc quelques réticences à s'identifier à la culture inca. Il en était de même vis à vis de la culture Huari car le site archéologique voisin de Huari - qui ne commence à être étudié que dans les années 1930 - appartenait également à une civilisation qui a peu marqué la région.
L'intelligentsia d'Ayacucho a donc préféré se tourner principalement vers la mise en valeur de son passé colonial, de son histoire au aprisme.
En 1940, la population d'Ayacucho était de 18 275 habitants, ce qui en faisait l'une des plus grandes villes de la sierra, surpassée seulement par Huancayo (28 679), Cuzco (45 158) et Arequipa (79 185).
L'étude du folklore régional est devenue un projet clé pour l'intelligentsia d'Ayacucho, qui a produit les principaux folkloristes péruviens du milieu du Efraín Morote Best (1921-1989). L'étude de la musique, des festivités, des croyances et des rituels populaires a permis de définir une identité régionale (« l'âme Ayacucho »), et a également été considérée comme un outil clé de l'éducation. C'était une époque d'affleurement d'expressions artistiques et culturelles telles que le théâtre, la musique, l'artisanat et les traditions d'Ayacucho.
Cette émergence de l'identité Huamanguina a été renforcée en 1957 par la réouverture de l'Université nationale de San Cristóbal de Huamanga. Ce fait s’est produit dans un contexte d’influences culturelles extérieures croissantes (provenant d’autres régions du pays et de l’étranger) qui, croyait-on, supplantaient le répertoire local. Les intellectuels Ayacucho se sont définis comme des érudits et des gardiens, non pas d'une culture précolombienne, mais de la culture vivante du peuple Ayacucho.
Le berceau du « Sentier lumineux »
Cette recherche d'une identité régionale s'est atténuée au cours des années 1980, car la région a été gravement affectée par divers problèmes agricoles et par le phénomène de migration résultant des violences politiques et sociales. Cette violence a été générée par le groupe maoïste terroriste Sentier lumineux, qui a coûté la vie à des milliers d'Ayacuchanos dans ses tentatives de prendre le pouvoir au Pérou par les armes. Ce groupe d'obédience communiste avait été fondé à la fin des années 1960 par le professeur de philosophie Abimael Guzmán qui avait établi une base à l'Université nationale de San Cristóbal de Huamanga (poste où il avait été nommé par Efraín Morote Best).
Ayacucho a été le département péruvien le plus touché par les agissements du Sentier lumineux et les exactions en représailles des escadrons spéciaux de l'armée : plus de 10 000 paysans assassinés, 3 000 disparus, 50 000 orphelins et 170 000 personnes déplacées. 35 .
La capture de Guzmán en 1992 conduit à l'effondrement du mouvement et à son éclatement en factions. Par la suite, le Sentier lumineux a perdu peu à peu ses appuis à la suite de ses exactions et a fini défait par les rondas campesinas, organisations d'autodéfense paysannes. Mais ses guérilleros sévissaient encore sporadiquement en 2018 dans d'autres régions du Pérou.
À partir de 1994, Ayacucho a surmonté ces problèmes et redevient l'un des endroits les plus attrayants du pays.
En décembre 2022, ont lieu des affrontements d'une grande violence, au moins 11 personnes ont été tués et 61 autres ont été blessées au cours de l'événement, qui oppose les populations à l'armée péruvienne.
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L'hôtel de ville.
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L'église San Agustín.
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L'intelligentsia ayacuchana.
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"L'arc de triomphe".
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Rue piétonne du 28 juillet.
Les maires de la ville
Au Pérou, les maires sont élus au scrutin universel et secret depuis 1963, avec une interruption des élections entre 1969 et 1979. Depuis 1999, les mandats durent 4 ans.
Période | Maire | Parti politique |
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1964-1966 | Francisco Vidal Fernández | AP-DC |
1967-1969 | Benjamín Salcedo Munarriz | Acción Popular |
1981-1983 | Víctor J.Jaúregui Mejía | Acción Popular |
1984-1986 | Leonor Zamora Concha | PADIN |
1987-1989 | Fermín Darío Azparrent Taipe | Izquierda Unida |
1990-1992 | Jorge Guillermo García Prado | Acción Popular |
1993-1995 | Walter Humberto Ascarza Olivares | L.I.No.19 |
1996-1998 | Hernán García Zárate | L.Independiente Por Huamanga |
1999-2002 | Félix Ciriaco Solar La Cruz | Vamos Vecino |
2003-2006 | Gerardo Francisco Ludeña Gonzales | APRA |
2007-2010 | Germán Martinelli Chuchón | Movimiento Independiente Innovación Regional |
2011-2014 | Pánfilo Amílcar Huancahuari Tueros | Movimiento Independiente Regional Todos con Ayacucho |
2015-2018 | Salomón Hugo Aedo Mendoza | Movimiento Regional Alianza Ayacucho Renace |
2019-2022 | Yuri Alberto Gutiérrez Gutiérrez |
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- En 2014, des analyses au carbone 14 ont permis de préciser l'occupation du site entre 15 781 et 14 886 ans avant J.-C.
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- Allusion à une forteresse inca qui existait auparavant à cet endroit et qui a inspiré le blason officiel vingt ans plus tard.
- (es) Libro del Cabildo, De San Juan de la Frontera de Huamanga, Lima, Fundación Universitaria Espannéela,
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Géographie
Situation
La ville d'Ayacucho, capitale de la province de Huamanga, est située à l'extrême nord-ouest du département homonyme, au sud des hauts plateaux de la cordillère centrale, dans la zone sud des Andes, à 2 761 m d'altitude.
La province de Huamanga est limitée au nord par celle de Huanta, au nord et à l'est par celle La Mar, au sud par les provinces de Cangallo et Vilcashuamán et à l'ouest par le département de Huancavelica.
Ayacucho se trouve sur un carrefour de routes importantes, à 567 Panaméricaine sud et Pisco), plus rapide. Malgré des distances assez réduites, tous ces trajets nécessitent entre 8 et 15 h de conduite automobile, souvent à des altitudes avoisinant 4 000 m.
Vers l'est, elle se trouve aux portes de plusieurs parcs naturels (Otishi, Megantoni, Manú) et communique vers Cuzco (à 578 par un itinéraire somptueux sur la route qui mène au lac Titicaca et à la Bolivie.
La ville d'Ayacucho est dans le district d'Ayacucho, l'un des 16 districts de la province de Huamanga. La zone urbaine de la ville englobe aujourd'hui le centre historique, ainsi que les zones urbaines des districts mitoyens de Carmen Alto, Andrés Avelino Cáceres, San Juan Bautista et Jesús Nazareno, dans les vallées des rivières Huatatas et Chacco.
Climat
La ville d'Ayacucho est située dans la « région quechua », selon la classification faite par le géographe péruvien Javier Pulgar Vidal qui a divisé le territoire du Pérou en huit régions naturelles. Cette région se caractérise par de larges ruisseaux à fond plat.
Le climat est tempéré et sec, avec une température moyenne de 17,5 .
Selon la classification de Köppen le climat peut être considéré comme celui d'une vallée de moyenne altitude, de zone semi-aride, dont la saison des pluies se situe entre novembre et mars, soit de type BSk.
D'un point de vue écologique, elle correspond à la formation végétale appelée « forêt sèche de basse montagne » dans le système de classification des zones de vie de Leslie Holdridge .
Le bassin hydrologique est limité par les contreforts des Andes, dont les collines basses entourent la ville : colline de La Picota à l'ouest et colline d'Acuchimay au sud.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 11 | 11 | 10 | 9,5 | 8 | 7 | 7 | 8 | 8 | 10 | 12 | 12 | 9,45 |
Température moyenne (°C) | 16,3 | 16,1 | 15,8 | 15,9 | 14,6 | 13,4 | 13,3 | 14,3 | 15,6 | 16,6 | 17 | 16,4 | 15,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 24 | 24 | 23 | 24,5 | 24,5 | 23 | 22,5 | 24 | 24,5 | 25 | 26,5 | 24,5 | 24,2 |
Précipitations (mm) | 111 | 110 | 93 | 31 | 13 | 8 | 5 | 13 | 28 | 39 | 43 | 72 | 566 |
Démographie
Selon le recensement de la population et le taux de croissance annuel était de 2,5 .
Selon le rapport Pérou: Estimations et projections de la population totale par sexe des principales villes, 2000-2015, publié en mars 2012 et réalisé par l'INSI, en juin 2014 la population était de 177 420 habitants et son taux de croissance annuel de 2,2 . La différence par rapport à 2007 montrait une augmentation de plus de 17 %.
En 2014, Ayacucho se classait 16e parmi les villes péruviennes en termes de population.
- Ce magnifique itinéraire est certainement le plus méconnu du Pérou. Il était jadis tout à fait hasardeux de par l'état des routes (35 h de bus dans les années 70) et plus tard par le danger mortel (dans les années 80) qu'y faisait régner la guérilla du Sentier Lumineux.
- Daniel Duguay, « », sur Guide du Pérou (consulté le )
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- », climate-data.org (consulté le )
- (es) Instituto Nacional de Estadística e Informática, Perfil Sociodemográfico del Perú, p. 30.
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Département Ayacucho dans la littérature
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6187 localités dans département Ayacucho
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