Rogliano
Rogliano : descriptif
- Rogliano
Rogliano ([ʁɔljano], en corse : Ruglianu) est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse
Elle appartient à l'ancienne piève de Ruglianu et est historiquement le chef-lieu du Cap Corse.
Géographie
Localisation
Ruglianu est une commune située à la pointe nord-est de la péninsule du Cap Corse, le cap Sacrum de Ptolémée. Ruglianu est né du regroupement des anciennes communautés de San Colombanu (actuelle partie méridionale) et de celle de la Chjapella (tiers septentrional). La commune est baignée au nord par la mer Ligure et à l'est par la mer Tyrrhénienne.
Géologie et relief
Géologiquement, le Cap Corse est un bloc de schistes lustrés édifié au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien. Au nord-est du Cap, ce sont des schistes sériciteux à l'aspect soyeux et ridé, des schistes chloriteux, des schistes calcaires ou calschistes et des cipolins qui dominent. Grisâtres, légèrement calcifères, ces roches, formées durant l'ère secondaire dans l'ancien océan liguro-piémontais, doivent leur aspect lustré à la séricite (mica aux reflets cendrés) et au chlorite (silicate feuilleté verdâtre avec clivage). Ces schistes renferment des bancs de cipolins (marbres blancs ou gris). Autour de Macinaggio apparaissent des roches sédimentaires : calcaires liassiques du secondaire, souvent dolomitisés, appauvris en calcium par action de l'eau, riches en fossiles, flyschs calcaro-gréseux de la fin du secondaire, et molasse (grès calcifères) du début du quaternaire.
Historiquement, Ruglianu se présente en deux parties : La Chjappella, la fraction nord de l'actuelle commune, et l'ex San Colombanu d'Augliani, la fraction au sud.
La Chjappella
La Chjappella occupe le tiers nord de Ruglianu. C'est une ancienne communauté sans agglomération, qui a été habitée de l'époque romaine au Pieve Santa Maria Assunta della Chiapella du Maures vers 1568, reconstruite peu après mais sur l'emplacement d'un sanctuaire paléochrétien.
- Le territoire
La Chjappella comporte des basses collines alignées du nord au sud, depuis la pointe d'Agnellu jusqu'au Stanti (296 m), formant une ligne de crête avec la Cima di a Campana (187 m), A Turetta (241 m), Mandriula (246 m), et Puritondu (240 m). À l'ouest de cette ligne, se situent les lieux-dits Padule et Cala, site fréquenté par les oiseaux en période de migration. De Stanti, une ligne de crête part en direction de la baie de Tamarone, suivant la crête d'A Montana (233 m) puis la crête de Lischisoghji (140 m). Une cuvette est ainsi formée entre la pointe d'Agnellu, la baie de Tamarone et la mer. Ce territoire, occupé par les vallons des ruisseaux Fiume Piane Morase, Fiume di Terre di Mezzu, Fiume Cugliolu, et Fiume Barolasco, est couvert de quelques bois et de maquis, avec de grandes parcelles démaquisées, cultivées de plantes fourragères.
Au pied de la colline a Turetta (cima di a Campana - 247 tour Santa Maria), long de deux kilomètres, permet d'y accéder.
- La façade littorale
Au fond de la baie éponyme, Tamarone est une grande plage au milieu de laquelle le ruisseau de Barolasco a son embouchure. Au nord de la baie existaient autrefois la marine de Tamarone ainsi qu'un petit castel. Ils furent détruits au Barbaresques. Il ne reste plus rien du castellucciu qui protégeait la marine. La chapelle Santa Restituta située à moins d'un kilomètre à l'ouest fut également ruinée. Elle aurait remplacé un sanctuaire très ancien car le site de Tamarone était habité à l'époque romaine et couvert de vignes.
À 500 m au nord de Santa Maria Assunta, se dressent dans la mer les ruines de la tour della Chiapella du XVIe siècle qui fut éventrée en 1796 par des bombardements anglais.
À 400 .
Au nord-ouest du monte Bughiu (obscur en français) (33 ont fait l'objet de fouilles archéologiques. Le site a livré tessons d'amphores, céramiques, débris de tuiles, etc.
Plus au nord-ouest, à 800 Barbaresques faisaient aiguade (approvisionnement en eau douce pour les navires). Gênes mit fin à ce privilège en 1571.
Tout au nord de la Chiappella, se dresse la tour d'Agnello, bien conservée. Peu au large, entre la Giraglia et Barcaggio (Ersa), ont été repêchés de multiples fragments d'amphores, de dolia, de structures et de matériels d'armement du navire, qui ont été déposés au musée de la Corse à Bastia.
La plage de Cala se situe à l'extrême nord-ouest de la commune. Ses dunes sont colonisées par des buissons de genévrier de Phénicie aux baies rouge.
La Chjappella ne renferme plus aucun village. La plus grande partie est protégée, classée en réserve naturelle sous le nom « Pointe du Cap Corse ». Elle comprend également les Îles de Finocchiarola.
- Les limites terrestres
À l'ouest, le ruisseau l'Acqua Tignese sépare Ersa de Ruglianu, depuis son embouchure dans la mer Ligure, jusqu'au sud de La Chjappella, soit à l'altitude 76 m de son cours. Cette limite est celle septentrionale de l'actuelle commune.
Au sud, la colline dominant a Montana et la crête de Lischisoio qui descend jusqu'à la mer au sud de la plage de Tamarone, délimitent la Chiappella et l'ex San Colombano.
Les îles Finocchiarola
A Terra, Mezzana et Finocchiarola, les trois îles de Finocchiarola, à la limite septentrionale de la baie de Tamarone, juste avant le port de Santa-Maria, constituent une réserve naturelle de 3 asphodèles, de poireaux et de fenouils sauvages. Leur nom est d'ailleurs tiré du corse finochju (ou finocchiu, finogiu), fenouil. Elles sont interdites d'accès du goéland d'Audouin qui vient s'y reproduire.
Une épave massaliète a été découverte par 54 .
L'ex San Colombano d'Augliani
- Le territoire
L'ancienne communauté de San Colombano qui occupe la partie méridionale de l'actuelle commune, comporte :
- au sud, le bassin versant du ruisseau de Gioielli. Ce fiume qui est le plus important de Rogliano, naît sous le Monte di e Castelle (602 Lombards au VIIIe siècle. C'est sur les hauteurs du versant à l'adret de la vallée qu'ont été bâtis l'ancien village de Bettolacce et ses hameaux. Au XVIIIe siècle, Macinaggio est devenu un port actif ; son développement urbain est récent.
- au nord, le bassin versant du ruisseau de Molinello qui naît au sud de la colline u Carubellu et se jette à la mer au sud de la plage de Macinaggio. Hormis le bord de mer, ce vallon est désert.
- à l'ouest, soit une grande partie du bassin versant de l'Acqua Tignese, celle située à l'ubac du vallon est totalement déserte.
Un chaînon montagneux sépare la vallée du ruisseau de Gioielli de la haute vallée de l'Acqua Tignese. Orienté SO-NE, il comporte la serra de Pietraggine (476 m) au sud, Monte di u Poggio (529 m) au centre et u Pinzalone (420 m) au nord. Un parc d'éoliennes a été installé sur les crêtes à la fin de 2000 (7 sur Rogliano et 13 sur Ersa).
- La façade littorale
De Tamarone au nord à l'embouchure du Fiume de Gioielli au sud où se situe le port de Macinaggio, ce sont environ trois kilomètres de côte, comportant la baie de Tamarone et la baie de Macinaggio. Entre les deux plages, la côte est déchiquetée, avec la Punta di a Coscia. Deux ruisseaux se jettent à la mer dans la baie de Macinaggio : le ruisseau de Molinello qui termine sa course sous le nom de Fiume di Vallinco et le Fiume di Stagnoli, au nord de la plage.
Le littoral a été très peu habité de façon permanente jusqu'au 1859 Macinaggio est relié à Bastia par la route, et Bastia relié à la Provence par des bateaux à vapeur. De plus la loi de 1818 taxant les exportations corses précipita la fin des échanges Corse-Italie.
De Macinaggio démarre le sentier des douaniers qui suit toute la côte, de Rogliano à Centuri.
- Les limites terrestres
Les limites territoriales de San Colombano, qui sont au sud les mêmes que celles de l'actuelle commune, sont définies :
- à l'ouest, par une ligne qui démarre du ruisseau Acqua Tignese pour rejoindre le Rocher de Serella, « à cheval » sur les communes d'Ersa, de Centuri et de Rogliano, en une ligne droite passant par la Pointe de Suali (207 m) et le Monte di San Sisto (263 m). Du Rocher de Serella, la démarcation prend la direction Sud, contourne à l'ouest Monte di e Castelle (602 m), pour atteindre Punta di Razzeta (452 m) ;
- au sud, par une ligne de crête allant vers l'est depuis Punta di Razzeta jusqu'à Punta di a Funa (444 Tomino et Meria ;
- au sud-est, la démarcation descend une ligne de crête jusqu'au lit du ruisseau de Gioielli, à hauteur du grand bassin d'alimentation en eau de la marine de Macinaggio. De là, elle suit jusqu'à la mer la rive sud du ruisseau de Gioielli.
Hydrographie
Le cloisonnement du relief forme plusieurs petits bassins fluviaux de capricieux torrents desséchés en août dans la partie inférieure de leurs cours, mais très volumineux l'hiver et au printemps. Aucun d'entre eux ne figure dans la base SANDRE. Les plus importants sont :
- l'Acqua Tignese,
- le fiume de Gioielli,
- le ruisseau de Mulinellu qui naît au sud de la colline u Carubellu et termine sa course sous le nom de fiume di Vallinco,
- le fiume di Stagnoli, au nord de la plage.
Pour ses besoins en eau, la commune dispose de trois réservoirs : un sur le flanc du rocher de Serella, un au nord de Vignale et un à San Giorgio. Un grand bassin alimenté par le ruisseau de Gioielli a été créé pour satisfaire aux besoins en eau de la marine de Macinaggio en période estivale.
Climat et végétation
Le Cap Corse bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés, avec des hivers plus chauds et des étés plus tempérés que partout ailleurs dans l'île. L'hiver il ne gèle que rarement. L'été le pouvoir rafraîchissant de la montagne est faible car les sommets sont peu élevés ; mais l'exposition est importante : à l'umbria (ubac), l'été est moins brûlant qu'à la sulana (adret).
Le vent dominant est le libeccio, sec, violent, soufflant de l'ouest environ 130 jours l'an, et souvent mêlé au punente, autre vent d'ouest. Des rafales supérieures à 200 km sont parfois relevées à l’extrémité du Cap.
Les précipitations sont moins fortes au nord du Cap et sur le littoral qu'au sud et en montagne.
Le tapis végétal ne présente pas de forêts, seulement quelques bosquets de chênes verts et d’oliviers, mélangés au maquis méditerranéen. Il a subi de fréquents incendies en fin d'été, qui ont ravagé en grande partie tout le littoral de la façade orientale du Cap. Aussi, les collines sont dénudées.
- Alerius Tardy Fascinant Cap Corse Bastia-Toga 1994
Toponymie
Le nom corse de la commune est Ruglianu [].
L'origine étymologique de Rogliano vient de l'antique bourgade romaine Vicus Aurelianus nommé par la suite Aureglianu, L'Origlia. Au .
Ses habitants sont les Roglianais, en corse Ruglianacci.
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Histoire
Préhistoire
La grotte di a Coscia, située à l'extrême nord de Rogliano, a livré lors de fouilles archéologiques conduites depuis 1994, une riche faune de mammifères et des traces d'occupation humaine, datées du Paléolithique moyen. La séquence moyenne de la grotte (150 000 à 125 000 ans), contient des foyers construits, un tumulus sous grotte et quelques pièces lithiques probablement taillées et attribuées à l'homme de Néandertal.
Antiquité
Le site fut occupé depuis l'antiquité. Tout le territoire de Roglianu connut la présence romaine. Le village occupe d'ailleurs l'emplacement de la localité romaine de Vicus Aurelianus, origine étymologique du toponyme. Le village romain fut détruit par les Vandales en 457. On retrouve un gisement d'amphores sur les îles Finocchiarola ainsi que des ruines romaines au nord, près de la chapelle Santa Maria.
Au Ve siècle Rogliano se nommait Auria (du latin aurum "or", symbole d'une grande valeur).
Moyen Âge
Le territoire religieux
Au Moyen Âge, tout le nord du Cap Corse formait la piève de Luri avec une enclave, la piève de Santa Maria della Cappella (ou della Chiappella), détenue par l'abbé de la Gorgone. Ces pièves relevaient de l'évêché de Mariana.
« En 1176, les évêques de Sagone et de Nebbio sont chargés par le pape Alexandre III de régler la controverse qui oppose l'abbé de la Gorgone, détenteur de la piève de Santa Maria della Cappella (ou della Chiappella), et le piévan de Luri à propos des limites de ces deux circonscriptions, de la perception des dîmes et de l'administration du baptême. Il se dégage de la lecture de cet acte que certaines vallées sont disputées entre les deux hommes et que la limite définitive est fixée par les deux parties à la Serra de Pero. Par conséquent, les territoires d'Ersa, de Rogliano, de Tomino et de Meria reviennent à l'abbé et ceux de Luri, Centuri, Morsiglia, Pino et probablement Cagnano au piévan de Luri. »
— Daniel Istria - Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, p. 104.
L'existence de cette piève de la Chiappella fait l'objet de débats au sein des chercheurs. Geneviève Moracchini-Mazel s'appuie sur un acte du Moyen-Âge qui fait porter le titre de 'piève à cette église appartenant à la Gorgone depuis qu'elle avait été donnée à ce monastère par l'évêque de Mariana en 1133 : "...plebem quae dicitur Sancta Maria ad Capellam... plebem Sancte Marie del Capo...".
Une bulle pontificale du pape Paul III en 1538 indique que l'église avait été détruite par la suite des incursions barbaresques ; ce qui laisse entendre que toute la piève avait dû être abandonnée et désertée par ses habitants.
L'église piévane, ou "pieve", de Chjappella était l'église Santa Maria Assunta, située non loin du rivage, près de la tour génoise. Elle a été remaniée vers le XVIIIe s. Elle possède néanmoins des parties anciennes, comme ses absides jumelles "attribuables au XIe s."
San Colombano de Rogliano
De la fin du 1249, le nord du Cap Corse à l'amiral génois Ansaldo da Mare.
Ansaldo da Mare, amiral de la flotte de l'empereur Frédéric II, acquiert en deux fois, pour quatre mille livres génoises, les fortifications de la moitié nord du Cap. La première vente porte sur les châteaux de San Colombano de Rogliano, Filetto et Feniculu qui appartenaient aux Avogari et aux Camilla. La deuxième concerne les fortifications de Motti, Oveglia et Minerbio appartenant à Sozo Pevere qui les a lui-même acquises après un partage avec les Avogari. Trois ans plus tard, en 1249, Sozo Pevere se défait également de ses terres de l'extrême nord.
De 1249 à 1592, même si sa primauté n'apparaît pas dans les actes de vente de 1246 rédigés à Pise, le château de San Colombano de Rogliano (ou San Colombano d'Augliani) est le centre de toute la seigneurie des da Mare. San Colombano devient le fief génois le plus important du Cap Corse.
Bâti sur un éperon rocheux à 357 Macinaggio, la mer étant la principale voie de communication.
Castello San Colombano de Rogliano apparaît dans la documentation écrite au milieu du alors que certains hameaux, qui comptent rarement plus de dix feux, sont mentionnés dès le début du XIIe siècle.
L'édifice était constitué de trois ou quatre pièces et d'une tour quadrangulaire à usage défensif. Le plan de sa tour ne dépasse pas 5 m2. Une citerne d'une capacité variant entre 5 et 10 m3 occupait le rez-de-chaussée de la tour et était surmontée d'une voûte. Dans la courtine sud du château sont disposés des conduits d'évacuation, situés à 4 ou 5 m du sol extérieur. La section de la canalisation du mur d'enceinte sud mesure 32 x 36 cm et celle située à proximité de l'entrée, dans le mur ouest, mesure 28 x 30 cm.
« Pour la construction du château de San Colombano de Rogliano on a, par exemple, utilisé du sable provenant de la plage de Macinaggio, probablement même d'un secteur proche de la Punta di a Coscia. C'est-à-dire que l'on a dû transporter ce matériau sur un peu plus de 4 km. »
— Daniel Istria - Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, p. 104
.
Lors des révolutions populaires du .
Dans un acte du 29 janvier 1348, les hommes de Rogliano et Meria jurent collectivement fidélité à leur seigneur Babilano da Mare. Ils promettent fidelitatem, homagium et vassalagium… et le versement annuel des impôts affictus et redditus en blé, orge, vin, deniers et épis d'orge en gerbe. Babilano leur assure, à son tour, une protection totale.
En 1524, le fief est partagé entre les enfants de Giacomo-Santo Centuri ?), de Santa Severa, Meria et Macinaggio, le reste revenant à son frère Simon III. Le Cap Corse avait sa propre monnaie.
Quant à La Chiappella, de la fin du Tomino.
Temps modernes
En 1555 le corsaire turc Acarèse allié de la France base ses galiotes dans l'anse de Cala Francese, d'Agnellu et occupe plusieurs années durant le pays voisin d'Ersa.
En 1592, profitant du désaccord des héritiers de Barbara da Mare, décédée en 1582, le gouverneur génois Augustin Doria s'empare du fief et place le Cap Corse sous tutelle directe de l'administration génoise. Le fief de San Colombano comprenait toute la partie septentrionale du Cap Corse, devient la provincia di CapoCorso. Dans chaque commune des podestats remplacent les gonfalonniers seigneuriaux. Barbara da Mare, fille unique de Giacomo-Santo II, a eu deux maris et deux filles : Madeleine Doria et Lydia Negroni, toutes deux mariées à un De Gentile de Brando. Lydia, l'ainée, recueille les deux tiers du fief pour son fils Paul de Gentile qui, en 1636, vend ses droits à Gênes.
Vers 1600, la "communauté" Rogliano de la seigneurie Da Mare comptait environ 800 habitants. Sur le plan religieux, Rogliano dépendait de l'évêque de Mariana, établi à Bastia depuis 1570 à cause de la permanente menace barbaresque.
Au Francesco Maria Accinelli), et étendait sa juridiction sur tout le nord du Cap Corse, excluant le fief de Canari.
Sur le plan judiciaire, Rogliano relevait de la pieve de Tomino à la tête de laquelle était un « auditeur » dont le rôle est celui d'un juge de première instance.
La pieve religieuse de Rogliano relevait de l'autorité du piévan de Tomino qui était nommé par les Chartreux de Pise. Celui-ci était également responsable des pievi d'Arsia, Barcaggio, la Chiappella et Tomino.
Au piévan de Luri, une pieve qui, vers 1730, étendait son autorité sur l'ancienne seigneurie San Colombano des Da Mare, devenue en 1592 la province génoise du CapoCorso, mais qui ne comprenait que les lieux habités suivants : Piazze, Poggio, Castiglioni, Castello, Fieno, Castagneto, Spergame, S.Nicolao.
Rogliano durant la grande révolte contre Gênes
Les années 1729-1769 sont extraites de la Chronologie écrite par Antoine-Dominique Monti, président de l'ADECEC, publiée par celle-ci en 1979 :
- 1754, 16 février. La commission itinérante (désignée par le Conseil Supérieur, chargée de consolider l'union des Corses contre Gênes) qui avait décidé une marche dans le Capicorsu pour chasser de Roglianu une garnison génoise qui venait de s'y établir, accède au désir de cette province en renonçant à aller au-delà d'Oletta.
- 1757, Pascal Paoli libère en grande partie le Cap Corse de la tutelle génoise. La tour du Cap, dominant Rogliano, ne sera enlevée qu'en 1761.
- 1758
- 30 octobre. Paoli ordonne aux capitaines et aux habitants des pieve du Capicorsu de s'opposer par les armes aux incursions génoises faites à partir de Bastia ou de Roglianu.
- 4 novembre. Pietrasanta, toujours « lieutenant » à Roglianu, interdit la publication des ordres de Paoli.
- 1761, début août. Paoli visite le Capicorsu et y séjourne pendant près de deux mois pendant lesquels il organise le siège de Macinaghju, le seul port resté aux mains des Génois. Paoli pensait établir un port près de la tour Santa Maria.
- 1762
- Avril. Les Génois fortifient San Pelegrinu, qu'ils ont de nouveau occupé, résistent à Macinaghju et conservent l'Algaiola, pendant que les partisans de Matra sont encore dans le fort d'Aléria.
- 9 mai. Informé des succès des rebelles, Paoli quitte précipitamment le Capicorsu où il faisait le blocus de Macinaghju et surveillait la construction de navires.
- 1767, 6 février. Informé que Ghjiseppu Barbaggi, Acchille Murati (commandant d'Erbalonga) et Ghjambattista Ristori (commandant de Furiani) dirigent des troupes vers Macinaghju, A. Speroni dépêche une felouque au commissaire génois de Capraia pour l'informer d'un débarquement possible et lui envoie de la farine et de l'argent.
- 1767, 3 juin. Dumenicu Arrighi, président de séance, annonce à la consulte la capitulation de Capraia. Un courrier, arrivé la veille de Macinaghju, avait apporté la nouvelle à Paoli.
- 1768, Rogliano devint la capitale de la nouvelle province française du Cap Corse et le chef-lieu de la pieve de Capo Bianco.
Rogliano durant la Révolution française
- 1789 - La Révolution crée 83 départements dont celui de Corse, subdivisé en juridictions (ou arrondissements) dont celle du Cap Corse avec pour chef-lieu Rogliano, sous-préfecture du département. En 1790, la pieve de Capo Bianco devient le canton de Capo Bianco avec pour chef-lieu Rogliano. De 1797 à nos jours, Rogliano est le chef-lieu du canton de Rogliano avant que celui-ci ne reprenne en 1973 le nom de canton de Capobianco.
- 1790 - La juridiction du Cap Corse est rattachée à Bastia par mesure d'économie. Rogliano perd alors son tribunal et ses fonctions sous-préfectorales. Le 14 juillet, Pascal Paoli débarque à Santa Maria di a Chjappella, au nord de Macinaghju.
- 1793, le 3 juin - Devenu indésirable à Ajaccio, Napoléon Bonaparte part pour Bastia. À Corte, il rebrousse chemin. Le 4 il est à Bocognano où, le lendemain, il est arrêté par les Paolistes. Il réussit à s’enfuir et, le 6, à la nuit tombante, il est à Ajaccio où il se réfugie chez son parent Ghjuvan Ghjilormu Levie. Le 8, la maison de Levie est visitée sans succès. Dans la nuit du 9, Napoléon quitte Ajaccio par la mer. Le 10, il arrive à Macinaghju. Le 11, il est à Bastia, loge chez Galleazzini et y reste jusqu’au 23.
- Une escadre anglaise commandée par l'amiral Nelson bombarde la tour Santa Maria. Le 3 octobre, les Corses, aidés par l’artillerie du navire anglais « le Courageux », désarment et font prisonnière la garnison française de Macinaggio.
- Du 15 au 22 novembre, Lacombe-Saint-Michel se met à la tête des troupes pour soumettre le Capocorso. Le 15 il incendie Ferringule, le 19 il est à Nonza, le 20 à Centuri, le 22 à Rogliano.
En 1859 Macinaggio est relié à Bastia par la route et Bastia est alors relié à la Provence par navires à vapeur.
Époque contemporaine
- 1954 : le canton de Rogliano était composé des communes de Centuri, Ersa, Morsiglia, Rogliano et Tomino. Rogliano comptait alors 513 habitants.
- 1971 - 1973 : de nouveaux cantons sont créés dont le canton de Capobianco, par la fusion imposée des anciens cantons de Rogliano et Luri.
- 1975 est né le projet de créer un complexe touristique de 15 000 lits à Capandula. Ce projet n'aura pas de suite en raison de problème pour son alimentation en eau.
Les problèmes énergétiques étant importants, une ferme d'éoliennes a été autorisée à s'installer sur les hauteurs de la commune.
- PA2B000010, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Geneviève Moracchini-Mazel, Les Eglises Romanes de Corse, Paris, Klincksieck-CNRS, , 449 p., p. 193.
- Daniel Istria - Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle
- Not. cart. N° 373, f° 196r.-197r., 1246. BCB, B. Poch, Miscellanee di storie liguri, IV, p. 53.
- L. A. Letteron in Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de la Corse, 1888, p. 221.
- Biblioteca Civica Berio - Gênes, B. Poch Miscellanee di storie liguri, IV, p. 11-12,29 janvier 1348. Cervoni et al. 1996, p. 117-118.
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- Francesco-Maria ACCINELLI L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
- La Grande révolte des Corses contre les Génois 1729-1769 A-D Monti ADECEC 1979
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