Bari

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Bari : descriptif

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Bari

Bari (prononcé en italien : /ˈbaːri/ ; en dialecte barese : Bàrë /ˈbaːrə/) est une ville italienne d'environ 315 000 habitants, chef-lieu de la ville métropolitaine de Bari et de la région des Pouilles, sur la côte adriatique

Ville portuaire et universitaire, deuxième pôle économique d'Italie du Sud continentale après Naples, elle est également reconnue pour être la cité où sont conservées les reliques de saint Nicolas, faisant de sa basilique l'un des hauts lieux de l'Église orthodoxe en Occident

Bari est au centre d'une agglomération urbaine de plus de 750 000 habitants

Pour l'ensemble de la surface urbanisée, ce chiffre s'élève à environ 1,3 million d'habitants, ce qui en fait la neuvième ville italienne par sa population, la troisième du Mezzogiorno et la première de la région

Elle compte en outre parmi les quinze métropoles nationales. Héritière d'une forte tradition marchande, Bari est depuis toujours un centre névralgique des échanges commerciaux mais aussi politico-culturels entre l'Europe et l'Orient

Son port est aujourd'hui encore le plus grand port de passagers de la mer Adriatique

Depuis 1930, la Fiera del Levante se tient tous les ans à Bari et, plus récemment, la ville est devenue le siège du secrétariat du Corridor paneuropéen VIII. Le centre historique, appelé Bari Vecchia, est densément peuplé et empreint d'une histoire millénaire, contrastant avec le quartier Murat, datant du XIXe siècle, organisé en damier et dont le nom est un hommage au maréchal Murat qui a ordonné sa construction

La vieille ville abrite la plupart des monuments historiques de Bari, notamment la cathédrale San Sabino (1035-1171) et le château normand-souabe, tandis que le quartier Murat constitue le cœur de la ville moderne avec ses larges avenues commerçantes s'étirant jusqu'à la promenade du bord de mer

Après la Seconde Guerre mondiale, particulièrement depuis les années 1990, l'urbanisation rapide et souvent incontrôlée a donné naissance à une partie moderne moins régulière de la ville qui s'est développée au-delà du quartier murattiano en remplaçant les anciens faubourgs qui s'étalaient au pied des remparts.

Géographie

Localisation

Représentations cartographiques de la commune
'Municipio
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ;

Bari fait face à la mer Adriatique sur 42 sud de l'Italie, entre les communes de Giovinazzo au nord et de Mola di Bari au sud. Elle est située juste au-dessus du « talon » de la botte italienne.

Située au sud de Rome, elle se trouve à une latitude légèrement plus septentrionale que Naples.

Topographie

Le territoire communal est au centre d'un vaste terrain plat comportant une dépression, la conca di Bari. En direction de Bitritto, Modugno et Bitonto, on rencontre les premières collines des Murge. La ville est comprise à une altitude de 0 à 131 mètres.

Climat

Bari possède un climat méditerranéen avec des étés chauds et secs (Köppen : Csa), mais tempérés par la proximité de la mer et les brises côtières. Les hivers sont doux et humides et la ville bénéficie d'un ensoleillement conséquent en toutes saisons.

Tableau climatologique de BARI / PALESE MACCHIE (période 1991-2020).
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4,8 4,7 6,6 9,4 13,3 17,7 20,2 20,4 16,8 13,2 9,8 6,3 11,9
Température moyenne (°C) 8,6 8,9 11,2 14,2 18,4 22,9 25,3 25,5 21,5 17,5 13,7 10 16,5
Température maximale moyenne (°C) 12,5 13,1 15,8 19 23,6 28,1 30,5 30,6 26,3 21,9 17,7 13,7 21,1
Ensoleillement (h) 135 140 185 220 280 310 355 325 260 210 150 130 2 700
Précipitations (mm) 43,4 36,7 39,5 45,7 29 38 16,9 16,6 42,7 64 57,8 54,2 484,5
Source :


Voies de communication et transports

Infrastructures routières
  • Tracé de l'autoroute A14.
    ou Autoroute Adriatique, qui longe en grande partie la côte homonyme et relie Tarente, dans le sud, à Bologne au nord ;
  • ou Autoroute des Deux Mers, débute un peu au nord de la ville, près de Canosa di Puglia, et traverse l'intérieur de la péninsule en direction de Naples.

La rocade de Bari (E55), qui traverse la ville du nord au sud, se compose en grande partie de trois voies. L'ANAS consacre chaque année un budget important à l'entretien de cette artère essentielle reliant le port à l'extérieur.

Au nord et au sud de la ville, la route nationale 16 est une voie rapide sans péage qui permet de rejoindre Brindisi, Lecce et Foggia via la SS 379 et la SS 613.

Transports urbains
Bus

La ville dispose d'un réseau de 38 lignes de bus, exploitées par la compagnie AMTAB SpA, plus quelques lignes supplémentaires dont celles destinées aux écoliers ou réservées aux personnes handicapées.

Trolleybus

Jusqu'en 1987, la ville disposait de quatre lignes de trolleybus totalisant 15,4 km.

Le conseil municipal a approuvé la remise en état d'une partie des anciennes lignes de trolleybus dont les travaux sont achevés depuis 2010.

Métro
Plan des lignes ferroviaires desservant Bari.

Le service ferroviaire métropolitain comprend six lignes gérées par quatre opérateurs différents. Toutes les lignes convergent devant la gare centrale de Bari.

Il y a trois lignes urbaines : FM1, FM2, FM3 et quatre lignes sub-urbaines : S1 (Barletta - Bari - Monopoli, en jaune), S2 (Barletta - Andria - Bitonto - Bari, en vert), S3 (Bari - Matera, en brun) et S3-bis (Bari - Tarente), S4 (Bari - Conversano - Putignano) et S4-bis (Bari - Casamassima - Putignano).

No  Parcours Ouverture Longueur
FM1 Gare Centrale ↔ San Paolo 2008 9,3 km
FM2 Gare Centrale ↔ Aéroport ↔ Bitonto 2012 11,8 km
FM3 Gare Centrale ↔ Bitritto 2023 13,0 km

La ligne de métro FM1 a été mise en service en 2008. Elle relie la gare centrale de Bari au quartier San Paolo, la banlieue ouest de la ville, mais elle n'est pas totalement achevée.

Lorsqu'elle sera pleinement opérationnelle, la ligne aura une capacité de 6 000 passagers par heure et il y aura une rame toutes les 5 minutes. Depuis 2010, une liaison ferroviaire relie l'aéroport à la gare centrale.

Mesures environnementales

Un système de parkings relais, avec son itinéraire de navette qui relie l'aire de stationnement au centre-ville, a permis à Bari d'améliorer sa position dans le classement Legambiente sur la qualité environnementale des villes italiennes.

Depuis 2009 est opérationnel le service de vélo-partage Bari in bici, avec plusieurs stations en ville.

Desserte ferroviaire
Gare de Bari-Centrale.

Vers la gare de Bari-Centrale, qui fait partie du circuit des Grandi Stazioni (grandes gares), convergent outre les lignes des Ferrovie dello Stato (l'historique Ferrovia Adriatica vers Bologne et la ligne Bari-Tarente), les Ferrovie del Sud-Est (lignes Bari-Martina Franca-Tarente et Bari-Casamassima-Putignano), la Ferrotranviaria - Ferrovie Bari-Nord (ligne Bari-Barletta) et les Ferrovie Appulo-Lucane (Bari-Matera), toutes concédées à la région.

Il est prévu la réalisation d'une voie grande vitesse entre Bari et Naples qui permettra de réduire le temps de trajet de quatre heures à 110 minutes. Le tronçon rapide de Foggia-Bari est déjà en service alors que le parcours Naples-Foggia est encore à l'étude. En mars 2007, des accords ont été passés entre le ministère des Infrastructures, la RFI et les régions concernées. Cette réalisation a aussi un caractère important dans le cadre du Corridor paneuropéen VIII.

Desserte aérienne

L’aéroport international Karol-Wojtyla, le plus important des Pouilles, se situe dans la périphérie nord de la ville, à 8 km du centre. En 2009, il a accueilli plus de 2,8 millions de passagers, avec une croissance du trafic supérieure à la moyenne nationale. Un nouveau terminal a été inauguré en 2005 et permet d'accueillir quatre millions de passagers supplémentaires.

Transport maritime
Port de Bari.

Le vieux port de pêcheurs de Bari (Porto Vecchio) ainsi que le nouveau port situé plus au nord et plusieurs marinas forment tous ensemble le complexe portuaire de la ville, qui compte parmi les plus grands de l'Adriatique, notamment pour le trafic de passagers : en 2007, 1,8 million de passagers, dont environ 350 000 croisiéristes, sont descendus dans la ville. Le port de Bari est un important hub de transport de fret vers l'Europe du Sud-Est. Quant aux lignes de transport de passagers, elles disposent de plusieurs ferries saisonniers à destination de l'Albanie, du Monténégro ou de Dubrovnik, et la liaison Bari – Igoumenítsa est l'une des routes maritimes les plus fréquentées tout au long de l'année entre l'Italie et la Grèce.

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Histoire

Antiquité

Vestiges de la Via Traiana sur la piazza del Ferrarese.

Les origines de Bari ne sont pas claires : lors des fouilles de l'église de San Pietro, dans la vieille ville, l'hypothèse d'une implantation datant de l'âge du bronze a été formulée. Elle serait à l'origine le port du peuple Iapyge des Peucètes[réf. incomplète], alors connue sous le nom de Barium. Les auteurs de l'Etymologicum magnum ont cité une étymologie antique selon laquelle Barium serait un dérivé du mot signifiant « maison » en messapien. Avant l'ère romaine, elle subit l'influence des Grecs qui la nomment Βάριον (Bárion).

Au République romaine en qualité de municipium et est progressivement romanisée en conséquence. La ville a acquis une importance stratégique en tant que point de jonction entre la côte et la Via Traiana, ainsi qu'en tant que port de commerce tourné vers l'Orient grec ; une route secondaire menait de Barium à Tarentum. Le port de pêche romain, mentionné dès 181 av. J.-C., était l'un des principaux de la région jusqu'à la fin de l'époque antique.

Au siège épiscopal et son premier évêque, Gervais, est mentionné lors du concile de Sardique en 347.

Moyen Âge

Après la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, Bari est envahie par les Barbares et subit l'occupation des Ostrogoths. Convoitée par les Byzantins, ces derniers la reprennent lors de la guerre des Goths et se la disputent pendant deux siècles aux Lombards du duché de Bénévent qui la transforment en vicairie.

Tout au long du Moyen Âge, Bari sert de centre de la traite d'esclaves en Méditerranée, jouant un rôle crucial dans le commerce des esclaves slaves. Ces derniers étaient principalement capturés par les Vénitiens en Dalmatie, par le Saint-Empire romain germanique dans les actuelles Pologne et Allemagne de l'Est, ainsi que par les Byzantins dans les Balkans. Ils étaient ensuite destinés à être revendus aux États musulmans qui prenaient part au commerce méditerranéen, à commencer par le Califat fatimide, dont les légions de Mamelouks « Saqaliba » (adaptation arabe du nom slaves) étaient entièrement constituées d'esclaves achetés sur les marchés de Bari.

Conquise par des Berbères musulmans, Bari devient le siège d'un émirat pendant plus de vingt ans (847-871). En effet, la ville est capturée en 847 et Khalfun, ancien membre d'une garnison de mercenaires au service de Radelchis, devient son premier émir. Au terme d'une campagne militaire de cinq ans menée conjointement par l'empereur franc Louis II sur les terres et une flotte byzantine sur les mers[réf. incomplète], la ville retourne brièvement en 871 sous la tutelle des ducs lombards de Bénévent.

En 875, profitant des faiblesses du duché, les Byzantins reconquièrent Bari et en font la capitale du thème de Langobardie, qui comprend la totalité des Pouilles et de la Calabre. Dix ans plus tard, la cité accueille même la cour du catépan (gouverneur) byzantin d'Italie et connaît des embellissements : la vieille ville doit une grande partie de son aspect actuel à cette époque. Assiégée par les Sarrasins en 1002, la ville contient ses envahisseurs pendant six mois avant d'être libérée par une flotte vénitienne. Melo, membre de l'aristocratie lombarde, critique la gestion byzantine de la crise et fomente une révolte qui, bien que durement réprimée lors de la bataille de Cannes en 1018, permet d'une part à Bari de se soustraire à l'autorité byzantine en gagnant une autonomie relative et d'autre part aux Normands à qui Melo avait fait appel d'établir un premier point d'ancrage dans la région. En 1025, l'archevêché de Bari passe sous l'autorité spirituelle du Saint-Siège de Rome qui la dote d'un statut « provincial ».

Basilique Saint-Nicolas de Bari, construite peu après la conquête normande.

Dernière possession byzantine en Italie, la ville de Bari est assiégée en 1068 par les Normands de Robert Guiscard qui finissent par la conquérir le 16 avril 1071[réf. incomplète], mettant définitivement un terme à ce qui restait de la présence byzantine dans la région. La cité connaît alors un renouveau et reçoit en 1087 les reliques de saint Nicolas de Myre.

En 1095, Pierre l'Ermite prêche la première croisade à Bari, qui devient alors pendant trois siècles l'un des principaux ports de départ pour la Terre Sainte[réf. incomplète]. En octobre 1098, dans la crypte de la nouvelle basilique Saint-Nicolas inaugurée dix ans plus tôt, le pape Urbain II préside le concile de Bari  où interviennent plus de 180 évêques pour discuter des questions relatives aux problèmes dogmatiques inhérents au rapport entre l'Église orthodoxe et l'Église romaine au lendemain du schisme de 1054[réf. incomplète].

Saccagée par de Sicile en guise de représailles à la suite d'une révolte, Bari renaît durant la période souabe, autour du château édifié par Frédéric II du Saint-Empire sur les fortifications normandes (château normand-souabe)[réf. incomplète].

Époque moderne

Plan de Bari en 1703.

Une longue période de déclin accompagnent les dominations angevine, aragonaise et espagnole, et plus généralement des rois de Naples qui ont régné sur la ville de 1282 à 1806, interrompue par une brève période de splendeur sous les Sforza, qui se sont temporairement vus conférés les titres de ducs de Bari par la couronne napolitaine. Les règnes des duchesses Béatrice d'Este, Isabelle de Naples et Bonne Sforza, en particulier, illustrent cet âge d'or,. Bari a également connu une période de domination vénitienne très florissante qui voit notamment l'agrandissement de son port, stimulée par le commerce des produits agricoles de la campagne barésienne dont la demande est forte auprès des marchés étrangers.

En 1556, la princesse Bonne Sforza, seconde épouse du roi de Pologne , quitte le royaume de son défunt époux pour s'installer à Bari, dont elle a hérité du titre ducal de ses parents. Pendant son règne, elle refortifie le château de la ville, comme en témoigne une inscription en lettres de bronze sur la corniche délimitant la cour. En un an, elle fit également construire plusieurs églises, un monastère, deux citernes et réalisa de nombreuses donations aux moines de la basilique de San Nicola. Elle mourut sans héritiers en 1557 et Bari repassa sous le contrôle direct des rois de Naples.

Époque contemporaine

Xylographie du port de Bari au Joachim Murat, roi de Naples pendant l'ère napoléonienne, pose la première pierre de l'extension de la ville en dehors de l'enceinte médiévale (appelée à l'origine « nouveau village » ou « village de Murat »), caractérisée par un tracé orthogonal des rues. La population augmente rapidement, passant de 18 000 à 94 000 habitants à l'aube du théâtre Petruzzelli et l'université, ainsi que la maison d'édition Laterza (cette dernière est une entreprise privée).

Pendant la période fasciste, Bari se dote d'une promenade le long du bord de mer inaugurée par son maire Araldo di Crollalanza,, et la Fiera del Levante (foire du Levant) est inaugurée.

Seconde Guerre mondiale

La ville a subi d'importants dégâts durant la Seconde Guerre mondiale, à l'image du bombardement de la ville en 1943.

Le 11 septembre 1943, après l'armistice de Cassibile, Bari se rend sans résistance à la division aéroportée britannique. En octobre et novembre 1943, les troupes néo-zélandaises de la 2e division néo-zélandaise se rassemblent également dans la ville.

La Balkan Air Force, qui soutenait les partisans et résistants yougoslaves, était implantée à Bari.

Catastrophe chimique de 1943
Vue du port de Bari pendant le bombardement.

Par une tragique coïncidence, sans intention de la part des deux camps opposés durant la Seconde Guerre mondiale, Bari obtient la sinistre distinction d'être la seule ville européenne à avoir subi des conséquences comparables à celles d'une guerre chimique.

Dans la nuit du 2 décembre 1943, 105 bombardiers allemands Junkers Ju 88 bombardent le port de Bari, centre de ravitaillement clé pour les forces alliées qui progressent alors en Italie. Plus de 20 navires alliés sont coulés dans le port surchargé, dont le liberty ship américain John Harvey, qui transportait du gaz moutarde. Le composé toxique aurait également été entreposé sur les quais en attente de chargement (il était destiné à une éventuelle riposte en cas de guerre chimique initiée par les forces allemandes). La présence de ce gaz était hautement confidentielle, et les autorités militaires britanniques présentes dans la ville n'avaient pas été informées par les États-Unis de son existence, ce qui aggrava considérablement le bilan humain : les médecins britanniques, ne reconnaissant pas la nature chimique des symptômes, administrèrent des traitements inadaptés qui furent fatals pour de nombreux malades. Par ailleurs, les secouristes, ignorant qu'ils manipulaient des victimes contaminées, furent eux-mêmes exposés par contact avec la peau et les vêtements imprégnés de gaz.

Un membre de l'équipe médicale du général Dwight D. Eisenhower, Stewart F. Alexander, fut envoyé à Bari après le funeste incident. Formé à l'Arsenal Edgewood dans le Maryland, Alexander connaissait certains des effets du gaz moutarde. Bien qu'il ne fût pas informé de la cargaison du John Harvey, et que les symptômes atypiques des victimes, dus à une exposition au gaz mélangé à l'eau et à l'huile, compliquaient le diagnostic, il identifia rapidement la présence de gaz moutarde chez les patients. Il informa alors les autorités de l'exposition des patients au gaz moutarde, ce qui a permis aux équipes médicales, désormais conscientes du mal des victimes, de sauver de nombreuses vies. Il préserva également des échantillons de tissus provenant des victimes autopsiées, qui contribuèrent, après-guerre, au développement d'une forme embryonnaire de chimiothérapie à base de moutarde, la chlorméthine.

Sur ordre des dirigeants alliés Franklin D. Roosevelt, Winston Churchill et Dwight D. Eisenhower, les documents relatifs à cet incident furent détruits, et l'affaire resta secrète pendant de nombreuses années. Les archives américaines de l'attaque furent déclassifiées en 1959, mais l'épisode resta méconnu jusqu'en 1967, lorsque l'écrivain Glenn B. Infield publia Disaster at Bari (Désastre à Bari), mettant la lumière sur les faits qui se sont produits. Le nombre exact de victimes reste sujet à controverse. Une source mentionne 69 décès liés au gaz moutarde, principalement parmi les soldats américains, tandis que d'autres estiment que plus de 1 000 soldats alliés et plus de 1 000 civils italiens auraient péri du fait de cet accident.

L'affaire a fait l'objet de deux ouvrages : Disaster at Bari, de Glenn B. Infield, et Nightmare in Bari: The World War II Liberty Ship Poison Gas Disaster and Coverup, de Gerald Reminick.

En 1988, grâce aux efforts de Nick T. Spark et des sénateurs américains Dennis De Concini et Bill Bradley, Stewart Alexander est officiellement promu chirurgien en chef de l'armée américaine en guise de récompense pour avoir résolu la catastrophe de Bari.

Vue lointaine de l'explosion du Charles Henderson, le 9 avril 1945.

Le port de Bari est à nouveau frappé par une catastrophe analogue le 9 avril 1945, lorsqu'un autre liberty ship, le Charles Henderson, explose près des quais alors qu'il est en train de décharger 2 000 tonnes de bombes aériennes (la moitié de la cargaison avait déjà été déchargée lorsque l'explosion se produisit). 360 personnes furent tuées et 1 730 autres blessées.

De 1945 à nos jours

Bari a par la suite connu un fort développement économique, ainsi qu’une croissance urbaine importante mais mal maîtrisée. Dans les années 1970 et 1980, la ville atteint 400 000 habitants.

Devenue métropole en 1990, elle connaît le phénomène de mobilité pendulaire et de la périurbanisation, tandis que se développent les secteurs tertiaire et industriel.

En raison de sa position, Bari reçoit un afflux important d'émigrants d'Europe de l'Est. Le , le navire Vlora débarque au port de Bari avec plus de 20 000 Albanais à bord.

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Bari dans la littérature

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