Tolentino
Localisation
Tolentino : descriptif
- Tolentino
Tolentino est une commune d'environ 18 870 habitants de la province de Macerata, dans les Marches, en Italie
La ville est connue en France pour avoir donné son nom au traité de paix, signé le 19 février 1797 entre la première République française et les États pontificaux.
Géographie
La ville de Tolentino se trouve au centre de la vallée du Chienti, à une altitude moyenne de 230 m, dans la partie centre-sud de la région des Marches, à 20 km de la capitale provinciale de Macerata. Elle se situe à 27 km du bord de mer de Porto Civitanova ; à moins de 40 km des premières pistes de ski des monts Sibyllins ; à 60 km de la via Flaminia en direction de l'Ouest (vers Rome) et à 40 km de l’autoroute A14 Bologne-Tarente.
« (...) Tolentino, petite Villete, au travers de laquele nous passames et rencontrames après le païs qui s’applanissoit, et n’avions plus à nos flancs que des petites cropes fort accessibles ; raportant cete contrée for à l’Agenois, où il est le plus beau le long de la Garonne. » Journal de Voyage de Michel de Montaigne.
- (fr + it) Michel de Montaigne, Journal de Voyage en Italie par la Suisse et l’Allemagne en 1580 et 1581, 95 Boulevard Raspail, Paris, Société Les Belles Lettres, , 520 p., p.255
Histoire
Origines
De nombreuses tombes datant des VIIIe au IVe siècle av. J.-C., et la découverte en 1884 du fameux Ciottolo di Tolentino attesteraient de la présence d’une implantation florissante picénienne sur le lieu-même de l’actuelle Tolentino.
Les Picéniens seraient arrivés dans la vallée du Chienti selon la légende avec le "printemps sacré", c’est pourquoi certains jeunes migrèrent de la Sabine au-delà des Apennins pour trouver de nouvelles terres dans lesquelles s’installer.
Mais d’autres études ont conduit à l’hypothèse de l’implantation de personnes transadriatiques qui se seraient déplacées considérablement vers l’intérieur des terres. Ces théories ne trouvent pas encore de solution satisfaisante à l’origine de Tolentino, elles l’accroissent au contraire par la distinction conséquente et non improbable entre Picéniens et Picentins, ces derniers étant associés plus tard par les Romains à la tribu Velina.
Le même nom de Tolentino divise les savants quant à sa racine : certains la font dériver du grec "thòlos" (cumulus, en référence à la colline alluviale sur laquelle la ville se dresse), à celle plus récente qui le croit dérivé de la racine "Tul" avec le sens de "limite" ou plutôt "limite finale". Ier au IXe siècle
Époque romaine
De la période romaine manquent pour Tolentino des citations spécifiques de la part des historiens. Des inscriptions des pierres tombales parvenues et rapportées par Pline l’Ancien dans son Histoire Naturelle, on sait que Tolentinum, comprise dans la région V Picenum, fut peut-être une colonie et certainement un Municipe romain.
Malheureusement, presque toutes les ruines de l’époque romaine ont été perdues en raison de la superposition continue de nouveaux bâtiments, à l’exception des restes d’une construction thermale sous le siège communal. Un témoignage non douteux de la situation de la ville, bien qu’à la limite de la période romaine, vient de la figure de Flavius Julius Catervius, préfet du prétoire, retiré à Tolentino vers la fin du IVe siècle, dont on conserve le magnifique sarcophage et ce qui reste de son pantheum. Selon la tradition, l'on doit à Flavius Julius Catervius la conversion au Christianisme des habitants de Tolentino qui le proclameront protecteur avec le nom contracté de San Catervo et près de son sépulcre, ils construiront une église tenue par un évêque, comme il ressort des actes des Conciles romains de 487 à 502 signés par l’Evêque de Tolentino.
Moyen âge
Après l’effondrement de l’Empire romain, les Marches et Tolentino furent soumises aux invasions barbares. Ainsi la plupart des habitants des villes se réfugièrent sur les hauteurs, les abandonnant. Tolentino ne subit pas le sort commun des autres villes de la vallée du Chienti, abandonnées et détruites, mais il continua à subsister, même dans des limites restreintes et avec un petit nombre d’habitants, le Pantheum triabsidé du préfet Catervius, devenu lieu de culte et flanqué par la fondation monastique de la cellule Sanctae Mariae trouva, selon les coutumes barbares, le respect des envahisseurs.
En 1166, sur l’intervention des fils du marquis d’Ancône, la ville prend le caractère d’une organisation communale en se libérant facilement de la domination indirecte du monastère du Saintissime Salvatore de Rieti à qui elle était soumise depuis 1099. Tolentino devient ainsi une puissante commune en annexant des villages et des châteaux voisins comme Belforte del Chienti et Urbisaglia. La ville s’enrichit alors d’églises et de couvents, elle se ceint de remparts qui ont été en partie conservés et donne vie à une économie florissante, fondée sur diverses petites industries artisanales.
Renaissance
La prospérité atteinte entre le Constitutions égidiennes, documents dans lesquels sont incluses toutes les villes gibelines de la Marche à rappeler à l’ordre.
Tolentino incluse dans les "villes moyennes" est placée sous le commandement indirect de Rodolfo Varano, capitaine des troupes pontificales. Cette domination indirecte des Varano, mal supportée par le peuple de la ville, prit fin en 1434 avec l’assassinat de Berardo Varano. En 1445, le pape Eugène IV soumettra la commune directement à l’Église.
Après la chute des Da Varano, l’Église ordonne que la ville, pas encore complètement soumise, soit occupée par Piercivalle Doria, commandant des troupes des Sforza, mais lui aussi est chassé par une bataille acharnée.
Cependant, la ville ne se remit jamais et une période sombre s’ouvrit dictée par la soif de pouvoir qui provoqua des crimes, des tromperies et des vengeances. Ce n’est qu’en 1585 que le pape Sixte V intervient personnellement pour résoudre les affaires désormais tristement célèbres de Tolentino, et élève cette même année Tolentino au rang de ville et de diocèse ; les familles nobles de la ville, pour remercier le pape de la pacification, érigèrent en dehors des murs l’Église de la Paix, toujours existante.
Époque moderne
En 1797, le traité de Tolentino est signé entre Napoléon Bonaparte et Pie VI, par lequel l’Église doit accepter de sévères contraintes économiques et la cession des légations de Forlì, Ravenne, Bologne et Ferrare. La confiscation des trésors artistique du Vatican s'institutionnalise. Les États pontificaux doivent donner une centaine de tableaux et œuvres d'art. D'autre part, les commissaires français disposaient du droit de se rendre dans les édifices publics ou religieux ainsi que chez les particuliers pour se servir dans les collections artistiques. Ces œuvres étaient destinées notamment au musée du Louvre à Paris. Cette dernière partie du traité s'étend à l'ensemble de la péninsule en 1798. (voir spoliations napoléoniennes)
En 1815, se déroule la bataille de Tolentino, entre Joachim Murat et l’armée autrichienne, d’où Murat sort vaincu.
En 1857, en même temps que de nombreuses villes italiennes, la Società nazionale italiana commença à répandre ses idées dans Tolentino. Déjà à cette époque, la ville donne des signes d’une volonté de s’unifier au Royaume de Savoie. À Tolentino, Domenico Ciardoni était correspondant de Massimo d’Azeglio et de la Société nationale. En 1859, plusieurs volontaires sont envoyés en aide aux troupes piémontaises engagées dans la guerre contre l’Autriche. Lorsqu’en 1860, Enrico Cialdini entra dans les Marches à la tête des troupes piémontaises, Ciardoni avait déjà enrôlé plusieurs hommes dans le Corps des Chasseurs des Marches pour combattre pendant l’occupation du territoire d’Ascoli Piceno. Dans les rangs des volontaires pour les Chasseurs des Marches était présent Euclide Cagnaroni qui, près de Grottammare, fit prisonnier un corps de troupes pontificales. À la suite de l’occupation piémontaise des Marches, le Gonfaloniere Domenico Silverj - titre équivalent à celui de Premier citoyen - est confirmé maire de Tolentino du nouveau royaume d’Italie.
Dans les dernières décennies du siècle a commencé pour la ville un développement industriel décisif et le sort de Tolentino s’est retrouvé lié à celui de la nation italienne, de la première guerre mondiale à l’avènement du fascisme, de la Seconde Guerre mondiale à la courte mais douloureuse période de la Résistance, dans laquelle la ville a payé un prix élevé en vies humaines et en sacrifices, et c’est pour cette raison que Tolentino figure parmi les trois villes décorées de la valeur militaire pour la guerre de Libération, décernée en 1994, la Médaille d’argent à la valeur militaire pour les sacrifices de ses populations et pour l’activité dans la lutte partisane pendant la Seconde Guerre mondiale.
Tolentino subit de nombreux dommages et quelques effondrements, heureusement sans victimes, après les secousses du 24 août, des 26 et 30 octobre du tremblement de terre de 2016.
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Tolentino dans la littérature
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