Corte

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Corte

Corte (prononcé /kɔʁte/ « Corté » ; en corse : Corti [ˈkɔrti]) est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

La ville appartient à la piève de Talcini dont elle est historiquement le chef-lieu et donne son nom à la microrégion du Cortenais. Occupant une position centrale dans l'île, Corte est la capitale historique et culturelle de la Corse

La « cité paoline » fut en effet choisie par Pascal Paoli comme capitale de la Corse indépendante (entre 1755 et 1769)

Sa citadelle abrite depuis 1997 le musée de la Corse

La ville est également le siège de l'université de Corse-Pascal-Paoli, rouverte en 1981, qui accueille environ 4 000 étudiants.

Géographie

Vue panoramique d'un quartier de Corte au soleil levant.

Localisation

La cuvette cortenaise vue de Poggio-di-Venaco. En arrière-plan, les aiguilles de Popolasca.
Vue du quartier autour de la citadelle durant l'hiver.

Corte est située au centre de la Corse, à 68 kilomètres de Bastia et 80 kilomètres d'Ajaccio, métropoles auxquelles elle est reliée par la RT 20 (route nationale 193) et par la voie ferrée Bastia-Ajaccio (gare de Corte du réseau des chemins de fer de la Corse). C'est la principale agglomération de l'intérieur de l'île et notamment du Cortenais auquel elle donne son nom.

« Talcini est le nom d'un pays, et non celui d'un village. C'est dans ce pays que se trouve Corte, que beaucoup de gens regardent comme la plus belle ville de la Corse. Située au centre de l'île, elle a une forteresse assez solide, bâtie dans la ville sur le rocher culminant, et, à quelque distance hors de la ville, un couvent de Frères Mineurs, dans un très beau site. »

— Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse – Tome I - 1888. p. 36

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Soveria, Guagno, Letia, Orto, Soccia, Calacuccia, Casamaccioli, Casanova, Corscia, Poggio-di-Venaco, Santa-Lucia-di-Mercurio, Tralonca et Venaco.

Rose des vents Calacuccia, Corscia Soveria Tralonca Rose des vents
Casamaccioli N Santa-Lucia-di-Mercurio
O    Corte    E
S
Letia, Soccia, Orto, Guagno Casanova,
Santo-Pietro-di-Venaco,
Venaco
Poggio-di-Venaco

Géologie et relief

La Restonica au sortir du lac de Melo.
Géologie

Corte se trouve dans le « Deçà des Monts », moitié de la Corse située au nord-est des massifs de haute montagne qui la coupent en deux. La commune se trouve dans la « Corse granitique » occidentale ancienne, constituée pour l'essentiel de roches granitiques, comme ordinairement distinguée par les géologues au sud-ouest de l'île, opposée à la « Corse schisteuse » au nord-est. La commune située dans le massif granitique du Monte Rotondo, s'étend depuis une haute ligne de crête au sud-ouest, en direction du nord-est où se situe la ville. Elle se compose :

  • d'un grand secteur occidental, de la Corse Hercynienne ancienne (ou occidentale), composée de granites monzonitiques porphyroïdes ;
  • d'un secteur oriental plus modeste, de la Corse orientale Alpine composée de terrains divers, issus d’un océan disparu appelé liguro-piémontais (océan Thétys dont l’âge est compris entre -170 à -60 Ma) et de ses marges continentales ;
  • d'un secteur central, partie de la dépression centrale de l'île, séparant les deux premiers, présentant une couverture sédimentaire autochtone de la Corse ancienne, nappe océanique de marge continentale (Permien à Eocène). Le Cortenais est composé d’écailles charriées au front des schistes lustrés sur la couverture autochtone.

Les sédiments charriés de la région orientale de la Corse comprennent deux nappes : à la base est une première nappe dite des « schistes lustrés » ou des sédiments métamorphiques, -les schistes lustrés ont pour substratum la protogine, et, reposant sur elle, il y a une seconde nappe ou des sédiments non métamorphiques allant du Houiller au nummulitique inclusivement.

Le secteur occidental

En Corse, les schistes lustrés ont pour substratum la protogine dont les éléments essentiels sont : feldspath, quartz et mica. La protogine est extrêmement développée le long de la bordure orientale du massif cristallin de la Corse. C'est elle qui forme le Monte Rotondo (2 625 Monte d'Oro (2 454 porphyrites et de diabases. Cette roche débute à l'Ouest de Castirla et va jusque sous la chapelle San Pancrazio, au nord de Corte, ce qui lui donne, dans cette région, une épaisseur d'environ 6 kilomètres. Sur ce parcours elle est traversée par des filons de porphyrites et de diabases. On trouve la protogine à l'Ouest du col d'Ominanda. Elle a été fortement incisée par le Tavignano et la Restonica sur une longueur d'environ 10 kilomètres. En remontant la Restonica, on relève une série régulière des sédiments des schistes lustrés jusqu'à leur contact avec la protogine, roche que l'on peut suivre ensuite jusqu'au sommet du Monte Rotondo. Par le sentier muletier de la rive gauche du Tavignano pour se rendre dans le Niolo, on traverse à nouveau la série des schistes lustrés jusqu'au contact de la protogine.

Le secteur central

Il démarre au nord de la bocca d'Ominanda (654 Soveria et Corte, et se termine au Sud-est communal à un sommet (altitude 592 m) à l’ouest de la Punta di Tisani. Il comporte au centre le « Rocher de Corte ».

Aux environs de Corte, les dépôts sédimentaires de la première nappe comprennent : 1° Des schistes et des calcaires métamorphiques dits : « schistes lustrés » ; 2° Des sédiments non métamorphiques allant du Houiller au Lias ; 3° Des calcaires avec nérinées, rudistes, etc., appartenant au Crétacé ; 4° Des poudingues, des conglomérats, des calcaires, des schistes et des grès appartenant au Nummulitique ; 5° Des molasses, des sables, des cailloutis, des poudingues appartenant au Néogène ; 6° Des marnes, des conglomérats, des alluvions appartenant au Quaternaire.

Au nord de la ville, par la route menant à la bocca d'Ominanda, on peut étudier les schistes lustrés bouleversés de ce côté par des masses importantes de gabbros et de serpentines ; puis, vers le Pinzalacchio (altitude 811 m) à l’ouest du col, on peut étudier un lambeau de la deuxième nappe.

En direction du col de San Quilico, les sédiments des schistes lustrés dominent. Sont présents en bancs inclinés au Nord-est, des filons de gabbro-serpentine entre lesquels sont des schistes luisants, gréseux, durs et fortement plissés et plissotés, et d'un amas de calcaires d'un gris bleuté à la surface, d'un gris noir à l'intérieur avec filets ou amas d'un jaune ocreux et par place avec placages d'une roche à petits grains de quartz et de calcaires. Ces bancs sont ici à la base de la deuxième nappe. On trouve des masses plus ou moins importantes de schistes terreux, avec calcaires souvent cristallins, d'un gris cendré ou foncé, rubanés et plissotés ; le tout représentant la partie supérieure des schistes lustrés avec d'importants amas de roches vertes intrusives de structure variée.

En se rendant vers Santo-Pietro-di-Venaco au sud, l'ancienne route nationale 193 coupe le rocher de la citadelle. Au pont de la Restonica

« on trouve des calcaires gris, cristallins, en gros bancs, prolongement de ceux de la citadelle et que l'on peut suivre à l'Ouest de l'ancien séminaire jusqu'à une carrière abandonnée. Ces calcaires reposent sur d'autres plus foncés, même noirs et bien lités. Vers le calvaire, situé sur la route nationale, il y a des schistes à mica blanc. La route reste ensuite sur ces schistes accompagnés quelquefois de petits filons de gabbro-serpentine. »

— D. Hollande in Géologie de la Corse, p. 76.

Plus loin, le faciès des sédiments change : « Les roches (schistes, calcschistes et calcaires cristallins) des schistes lustrés sont fortement plissotées et broyées, et l'on constate qu'ici la mylonite de la deuxième nappe est représentée par une roche cristalline d'un gris blanc et coupée par de petits filets de quartz, le tout recouvert par une brèche grossière formée de grains de quartz liés par une substance verte, des fragments de protogine, une roche schisteuse à structure gréseuse, des schistes verdâtres, enfin d'autres à reflets argentés. » À l'Est de la route, se trouve la brèche ; à l'Ouest cette route est taillée dans la protogine qui s'élève vers l'Ouest, recouverte par une masse de schistes et de calcaires cristallins. Enfin, plus à l'ouest encore, apparaît de nouveau la protogine.

De ses observations, D. Hollande constate qu'une bande de schistes lustrés, bien développée sur la rive droite de la Restonica et reposant sur la protogine, s'avance vers le sud par la carrière de l'ancien séminaire, le calvaire situé à côté de la RN 193, puis le long de cette route où finalement, quelque deux cents mètres plus loin, apparaît la protogine sur laquelle elle repose également ; mais de ce côté il constate que la protogine ou les « schistes lustrés » sont recouverts par des sédiments de la deuxième nappe.

Le secteur oriental

La nappe de schistes lustrés est ici couverte par une seconde nappe de sédiments non métamorphiques qui sont dans un état de broyage extrême, surtout pour ceux du Rhétien et du Lias ; ceux du nummulitique qui les surmontent, le sont moins ; néanmoins, leur plissotement est intense. L'ensemble de ces sédiments dont la caractéristique est la granulite rose, descend de la Punta Auli (744 col de San Quilico, jusqu'au Tavignano. Par la route menant au Bozio, on peut étudier les schistes lustrés, les alluvions anciennes, les sédiments de cette deuxième nappe.

Relief

À l'ouest, le vaste secteur du territoire communal englobe la totalité de la vallée de la Restonica et partage la haute vallée du Tavignano avec Casamaccioli. Entre ces vallées, se situe un chaînon secondaire qui s'épaule à la Pointe des Sept Lacs (2 266 m) sur la chaîne principale de l'île. Cette arête montagneuse qui se termine à Punta di Zurmulu (862 m) au sud-ouest de la ville, comporte des sommets remarquables, tels les Capitello (2 245 m), Lombarduccio (2 261 m), Capu à Chiostru (2 295 m), Cima San Gavino (2 222 m), Punta di Castelli (2 180 m), Forcelle (1 765 m) et encore Punta a u Finellu (1 565 m). Ce secteur est délimité au nord, à l'ouest et au sud comme ci-dessous :

  • au nord, la démarcation démarre à la bocca a Reta (1 883 refuge de la Sega du P.N.R.C.. De là, la démarcation orientée au N-NE, se dirige sur le Capo Aleri (1 634 Calacuccia, Corscia et Corte, dans la forêt territoriale de Melo, rejoint un point à l'altitude de 1 589 m un peu au nord de la Funtana d'Argento, passant par le Capo Nero (1 790 m) puis la Punta Finosa (1 855 m), déclinant ensuite sur Bocca d'Ominanda (654 m) à l'est ;
  • au sud, la démarcation s'oriente vers l'ouest, suivant d'abord une ligne de crête collinaire, s'élevant ensuite graduellement jusqu'à la Punta Cisterna (1 019 Punta Lattiniccia (2 413 Monte Cardo (2 453 Monte Rotondo (2 622 m) culmen communal, la Punta Mufrena (2 590 m), A Maniccia (2 496 m), et décliner sur la Punta Muzzella (2 342 m) via le col de la Haute Route (2 206 m), jusqu'à la bocca a Soglia (2 052 m) ;
  • à l'ouest, de la bocca a Soglia au sud, la démarcation s'oriente au nord-ouest suivant une ligne de crête passant par la Punta alle Porte (2 313 m), la Pointe des Sept Lacs (2 266 m), le Capu a i Sorbi (2 267 m), la bocca d'Acque Ciarnente (1 568 m), puis remonte le cours du ruisseau de Valle presque jusqu'à sa source, et reprendre une autre ligne de crête passant par Cimatella (2 098 m), le Capu a e Furcelle (2 062 m) et la bocca a Reta.

Il compte de nombreux sommets d'importance comme le Monte Rotondo (2 622 Monte Cardo (2 453 lac de Melo, lac de Capitello, lac de Goria, lac de Nino, lac de l'Oriente, lac de Cavacciole, etc.

Le secteur oriental est de basse montagne, incluant la cuvette dépressionnaire de Corte qu'il domine. Il est délimité par une ligne orientée vers le midi, qui approche le Monte Cecu (754  (798 m) au lieu-dit « Pecorellu », puis de remonter sur la Bocca di Civenti (777 m). Cette ligne prend alors une orientation nord-sud pour gagner à hauteur de l'aérodrome de Corte le lit du Tavignano et suivre son cours jusqu'à un point situé à 331 m d'altitude.

Hydrographie

Réseau hydrographique de Corte.
Le lac de Nino et les pozzines.

Corte se trouve au confluent du Tavignano et de la Restonica, les deux principaux cours d'eau de la commune alimentés par de nombreux ruisseaux à l'ouest de la ville. Le Tavignano, deuxième fleuve de l'île, prend sa source sur la commune sous la Bocca a Reta (1 883 Letia, Albertacce et Corte, avant de traverser le lac de Nino situé à 700 orthodromique, puis creuse une large vallée dominée par les villages des pièves de Venaco et de Rogna, avant de se jeter dans la mer Méditerranée à Aléria. La Restonica prend sa source au lac de Melo, également sur la commune, après avoir creusé une vallée montagnarde encaissée réputée pour ses vasques et ses nombreux lacs en haute vallée (entre autres Capitello, Oriente et Cavacciole).

À l'est du territoire coulent plusieurs ruisseaux, tous affluents du Tavignano :

  • le ruisseau d'Orta (rg) ;
  • le ruisseau de Bistuglio (rg) ;
  • le ruisseau de Crivia (rg) ;
  • le ruisseau d'Alzeda (rd) ;
  • le ruisseau de l'Olmo (rg) dont le cours sépare Corte de Santa-Lucia-di-Mercurio.

Climat et végétation

Corte possède un climat méditerranéen avec des nuances de montagne. La température moyenne annuelle s'élève à 13 °C et on y compte environ 56 jours de gel par an. Les records de température enregistrés sont de 41,1 °C et de −8,7 °C, le record de précipitations en un jour étant de 145 mm.

La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1990 à 2015 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records CORTE_FDF (20) - 42° 17′ 54″ N, 9° 10′ 24″ E
Statistiques établies sur la période 1990-2010 - Records établis sur la période du 01-10-1990 au 31-10-2015
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0,5 0,3 2,7 4,9 8,7 12,3 14,5 15 11,7 8,9 4,4 1,7 7,2
Température moyenne (°C) 6,3 6,6 9,3 11,5 16,1 20 22,8 23,2 18,8 15,1 10,1 6,9 13,9
Température maximale moyenne (°C) 12 12,9 15,8 18,1 23,5 27,6 31,1 31,3 26 21,3 15,9 12 20,7
Record de froid (°C)
date du record
−8,3
05.01.02
−8,7
25.02.1993
−8,7
02.03.05
−3,9
01.04.1995
0,9
07.05.1991
3,9
10.06.05
6,2
13.07.00
6,8
31.08.1993
3,9
18.09.01
−0,8
24.10.1991
−4,7
25.11.05
−7,5
19.12.05
−8,7
2005
Record de chaleur (°C)
date du record
23,8
28.01.08
22,4
26.02.1997
29,2
24.03.01
27,2
30.04.05
33,1
24.05.09
36,5
26.06.03
41,1
07.07.00
39,5
24.08.00
35,3
06.09.08
31,2
03.10.06
24,8
01.11.06
21,5
23.12.1991
41,1
2000
Précipitations (mm) 69,2 55,1 49,7 79,1 57,5 35,7 29,1 30,7 53,4 106 116,6 121,5 803,6
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base


Le lac de Melo dominé par le Lombarduccio (2 261 m).

Son territoire s'étend de 299 et 2 622 mètres d'altitude. Elle comprend une partie « haute montagne » au-dessus de 1 100  laissant paraître des paysages rocailleux, souvent partiellement dénuées de végétation.

Cette végétation est diversifiée en fonction de l’étagement altitudinal. Dans la plaine sa partie la plus basse où s'écoule le Tavignano, le maquis couvre les parcelles autrefois travaillées, partagées par des murs de galets granitiques. Les collines sont revêtues d'un haut maquis, dense, fait essentiellement d'arbousiers, de bruyères, avec des bosquets de chênes verts et pins maritimes. Au-dessus, la limite inférieure de l’étage montagnard, caractérisé par les séries du pin laricio et du hêtre, commence vers 1 100 - 1 200 mètres. L’étage montagnard atteint 1 750 - 1 800 mètres, la limite supérieure des forêts en Corse. Au-dessus, l’étage subalpin s’étend jusqu'à 2 000 - 2 100 mètres en moyenne ; il est caractérisé par le développement d’aulne odorant (espèce endémique corse Alnus viridis ssp. suaveolens), de genévriers, des fougères et de landes, sans véritables arbres. L’étage alpin situé au-delà de la limite supérieure des brousses et des landes à arbustes nains et pelouses composées de nard et de carex, est caractérisé par la durée de l’enneigement, la rigueur de l’hiver, les fortes amplitudes thermiques et une relative sécheresse estivale.

Les nombreux lacs en montagne sont gelés une bonne partie de l'année. Le lac de Melo, le plus bas à 1 711 m d'altitude, est gelé 5 à 6 mois par an.

À l'étage montagnard, se situent la forêt territoriale du Tavignano au nord, et la forêt communale de Corte-Restonica au sud, des forêts composées essentiellement de résineux (pin laricio). Celles-ci sont séparées par le chaînon secondaire matérialisé entre les vallées du Tavignano et de la Restonica.

Voies de communication et transports

Accès routiers
La RT 20 ex-N 193 au rond-point face à la gare de Corte

Corte est accessible :

  • par la RT 20, ex-RN 193 mise en service en 1827, après achèvement de la construction du pont sur le Vecchio. Dès lors, un transport par diligences a commencé à fonctionner sur 154 Ajaccio et Bastia en passant par Bocognano, Gatti, Serraggio, Corte, Ponte-Leccia et Casamozza ; la voie franchit le col de Vizzavona à 1 163 mètres.
    • depuis le nord de l'île par la RT 20 (ex-RN 193), route reliant la ville à Bastia et à la Balagne via Ponte-Leccia.
    • depuis le sud de l'île, par la RT 20 (ex-RN 193), route reliant la ville à Ajaccio via le col de Vizzavona et à Sartène via les cols de Sorba, Verde et Vaccia par l'ancienne RN 194, actuelle D69.
  • par la RT 50 (ex-RN 200), depuis l'est de l'île ; la route relie la ville à Cateraggio Aléria sur la plaine orientale, et plus loin à Porto-Vecchio puis Bonifacio.
La construction de la RT 50 a été réalisée en 1860-1861. Elle est classée dans la voirie nationale par décret. Elle enjambe plusieurs rivières qui se jettent dans le Tavignano, et ne dessert aucune commune agglomérée.
  • par la D 18 puis la D 84 (ancienne RN 195 de Sagone à la forêt d'Aïtone, qui se prolonge par l'ancienne route forestière passant par le col de Vergio), depuis l'ouest de l'île ; la route relie la ville à Vico via Castirla et le Niolo.
  • depuis le Bozio par la D 39.

La D 623 dessert en cul-de-sac la vallée de la Restonica jusqu'aux bergeries de Grottelle.

La ville est distante, par route, de :

  • 12 Serraggio ;
  • 13 Omessa ;
  • 17 Sermano ;
  • 19 Prato-di-Giovellina ;
  • 20 Vivario ;
  • 30 Piedicorte-di-Gaggio ;
  • 31 San-Lorenzo ;
  • 34 Calacuccia ;
  • 40 Ghisoni ;
  • 47 Aléria ;
  • 62 L'Île-Rousse ;
  • 69 Bastia ;
  • 75 Saint-Florent ;
  • 76 Cervione ;
  • 80 Ajaccio ;
  • 85 Calvi ;
  • 87 Vico ;
  • 106 Guagno ;
  • 109 Rogliano ;
  • 118 Porto-Vecchio ;
  • 137 Sartène ;
  • 140 Propriano ;
  • 145 Bonifacio.
Transports
Routiers

La ligne d'autocar Ajaccio-Corte-Bastia du transporteur Corsica Bus, ne circule plus depuis le 20 mars 2015. Elle est remplacée par celle d'Eurocorse Voyages qui assure cette liaison tous les jours ouvrables de la semaine, deux fois par jour.
2017 : plus aucun transporteur n'assure cette ligne.

Ferroviaires

La gare de Corte, appartenant aux Chemins de fer de Corse, permet des liaisons régulières vers Ajaccio, Bastia et Calvi.

Aériens

Corte ne dispose pas d'aéroport, hormis un aérodrome de tourisme pour petits aéronefs situé le long de la RT 50 (ex-RN 200). L'aéroport le plus proche est celui international de Bastia-Poretta, situé à 52 km au nord-est de la ville.

Maritimes

Corte est distant de 64 port de commerce de L'Île-Rousse le plus proche, de 71 Bastia, et de 80 Ajaccio.


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  1. [1] Découverte géologique de l'île de Beauté, Centre de géologie de l’Oisans, p. 7.
  2. D. Hollande in Géologie de la Corse, Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse - Éditeur Veuve Ollagnier Bastia, janvier 1917 - p. 53.
  3. D. Hollande in Géologie de la Corse, Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse - Éditeur Veuve Ollagnier Bastia, janvier 1917 - p. 77.
  4. a et b Sandre, «  » (consulté le ).
  5. Sandre, «  » (consulté le ).
  6. Sandre, «  » (consulté le ).
  7. Sandre, «  » (consulté le ).
  8. Sandre, «  » (consulté le ).
  9. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. Sandra Rome (Université de Grenoble) et Jean-Paul Giorgetti (Météo-France à Bastia-Poretta) in La Montagne corse et ses caractéristiques climatiques - La Météorologie -no  59 - novembre 2007 p. 39-40.
  11. [2] Itinéraires ViaMichelin
  12. [3] Horaires Ajaccio-Corte-Bastia de Eurocorse Voyages

Toponymie

Le nom corse de la commune est Corti .

Selon la légende qui a pour origine une chanson de geste, Giovanni della Grossa a écrit : « Aiazzo (je continue l'histoire) régna quatorze ans et eut pour successeur son fils Corto  ; celui-ci bâtit au milieu de l'île, en lui donnant son nom, la ville de Corte, afin de pouvoir surveiller de plus près les seigneurs particuliers et maintenir son autorité sur eux. »

Vers la fin du Moyen Âge, Truffetta de Covasina, descendant de Mayençais venus libérer l'île du joug sarrasin, prit aux Amondaschi Corte qu'il fortifia. Il ne put conserver de toutes ses conquêtes que la terre de Corte qu'il donna à son neveu Aldobrando, lequel fut la souche des gentilshommes Cortinesi. Ses habitants sont appelés aujourd'hui Curtinesi.

Histoire

Vue de la citadelle.

Corte fut au Corse quand celle-ci était une République corse indépendante. Siège du Palazzu Naziunale sous Pascal Paoli, à l'époque déjà elle abritait une université, encore en activité aujourd'hui.

Antiquité

Giovanni della Grossa qui a puisé les renseignements historiques sur les premiers temps de la Corse, de chansons de geste ou romans, raconte qu'un chevalier troyen appelé Corso, fils du duc Neupor, lequel était lui-même fils de Caro de Troie, roi des Troyens, partagea l'île entière entre les quatre fils qu'il eut de Sica, et son neveu ; il fit de son fils aîné Aiazzo roi d'Ajaccio et de l'île entière. « Aiazzo régna quatorze ans et eut pour successeur son fils Corto  ; celui-ci bâtit au milieu de l'île, en lui donnant son nom, la ville de Corte, afin de pouvoir surveiller de plus près les seigneurs particuliers et maintenir son autorité sur eux. »

Pendant la paix qui suivit la deuxième guerre punique, la République romaine et celle de Carthage qui étaient dans toute leur gloire, prétendaient toutes deux à la possession de la Corse. Quatre cents cavaliers et six cents fantassins de chaque côté, s'affrontèrent à Corte où se trouvait Brunoro le dernier roi de Corse, avec d'autres seigneurs et un grand nombre d'habitants de l'île. Marcus Vivolus se battit vaillamment et vainquit Corses et Carthaginois.

Moyen Âge

La Corse fut possédée par les Romains jusqu'en l'an de grâce 600, d'abord sous la République, puis sous l'Empire et enfin sous l'autorité de l'Église. C'est à cette époque qu'un disciple de Mahomet nommé Hali, passa en Corse, en compagnie de Lancia Incisa, homme d'une force prodigieuse, qui était espagnol de nation. Ces deux hommes, l'un avec la prédication, et l'autre avec les armes, firent tant qu'à la fin ils chassèrent les Romains, se rendirent maîtres de l'île, et la convertirent à la foi mahométane. Lancia Incisa se fit roi. Les Maures occupèrent la Corse pendant cent soixante-six ans sous cinq rois qui se succédèrent dans l'ordre suivant : Lanza Incisa, Musi, Ferrandino, Scalabro et enfin Hugolone qui vécut au temps de Charlemagne. Hugolone était à Corte lorsqu'il apprit que le comte Ugo Colonna avait débarqué à Aléria et s'en était rendu maître par la force des armes. Un combat sous forme de défi entre trois jeunes Maures et trois jeunes Romains tourna à l'avantage de ces derniers. Resserré dans Aléria, Ugo fit une sortie avec son armée rangée en bataille. Il vainquit Hugolone, lui tua plus de quatre cents hommes et le poursuivit jusqu'à Corte où Hugolone s'enferma. Le comte Ugo établit son camp dans la piève de Venaco, à l'endroit appelé la . Hugolone finit par quitter Corte qu'il laissa à Candabor, son neveu. Ugo assiégea la ville de Corte depuis le mois de juillet jusqu'au mois de février suivant. Durant l'hiver, il neigea beaucoup ; les assiégés sortirent afin de prendre des mouflons que la neige obligeait de descendre dans les parties basses. Ugo, voyant la ville presque sans habitants, fit partir tout à coup Bianco, son fils, qui entra à Corte et tua Candabor. Ugo s'empara ainsi de la ville, la mit à sac, chassa la garnison, ruina le château, et réduisit la population en servitude. Il construisit ensuite un palais, à l'endroit appelé il Poggio (Poggio-di-Venaco), pour en faire sa résidence.

« Après une bataille, pendant laquelle Ugo Colonna a fait preuve de beaucoup malice par rapport aux combattants de Nugulone qui sont présentés comme courageux et sans vices, les armées “ Maures ” se réfugient à Corte qui résiste héroïquement à Ugo Colonna. De véritables sarrasins auraient sans doute pris la mer pour fuir ; ils n’auraient pas rejoint les montagnes ! Les Chevaliers prennent Corte, massacrent la population, rasent les maisons et entreprennent la construction du Palazzo de Poggio de Venaco ».

Ugo donna à Amondo Nasica qui l'avait accompagné sur l'île avec Guido Savelli, Avoglino (ou Giovellina) avec tout le bassin du Golo ; c'est cet Amondo qui a donné son nom aux Amondaschi. Truffetta de Covasina alla attaquer à Talcini les Amondaschi. Avec l'aide d'autres familles, il s'empara de Corte qu'il fortifia. Mais à la fin il ne put conserver de toutes ses conquêtes que la susdite terre de Corte qu'il donna à son neveu Aldobrando, lequel fut la souche des gentilshommes Cortinesi.

« E passando [Troffetta di Covasina] per Tavigani, vette un poggio che era una ogliastriccia e se vuoli dire luogo dove erano alberi di olive salvagie in quello dove è ora Corti e che prima si chiamava Cortti, e fecielo fortificare. »

— Giovanni della Grossa in Cronica - Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, 313e à 324e fascicules 1907, p. 93.

Au Venaco et de Talcini sont sous le contrôle des Cortinchi. Guglielmo Cortinco eut à combattre des familles de gentilshommes qui étaient devenues fortes et puissantes, dont celle de Tralonca à Talcini.

D'après les chroniqueurs, ces territoires ont été conquis sur les Amondaschi. Le réseau de fortifications « Cuota - Riventosa - Tusani - Reio - Corte » constitue une ligne nord-sud régulière qui coupe le territoire en son milieu. Chaque château est distant de l'autre de 2,5 à 3,5 .

  • 1325-1326 ? - Gênes intervient en Corse qui passe sous son autorité. Des gouverneurs sont envoyés sur l'île. Galeazzo di Campo-Fregoso possédait les forteresses de San Firenzo, de Biguglia, de Bastia et de Corte.
  • 1359 - Le territoire compris entre Brando et Aléria, Corte et la mer, qui s'est libéré du joug féodal, s'allie à la commune de Gênes.
  • 1418 - Les évêques et autres adversaires des Génois eurent à peine appris l'arrivée du comte Vincentello d'Istria qu'ils reprirent les armes et se retirèrent à Corte. De là, ils envoyèrent demander du secours au comte ; les nouveaux événements leur avaient fait oublier leurs anciens griefs. Le comte chargea Giovanni de continuer le siège de Cinarca, et se rendit à Corte. Dès qu'il fut arrivé, il fit construire le château qui est encore debout, et en confia la garde à Bonristoro de Carpaggiuolo, qui était de sa famille. Pendant que le comte était à Corte, le Génois Piero Squarciafico passa de ce côté avec des forces considérables pour l'assiéger dans cette ville. Se reposant à Tralonca, il y fut attaqué par le comte qui devint maître de tout l'En-Deçà-des-Monts.
  • 1420 - Vincentello poursuit le gouverneur en Balagne où il est battu. Il retourne à Corte qui est assiégé par le gouverneur.
  • 1426 - Un synode provincial se tient à Corte. Y participent tous les évêques de l'île, suffragants, vicaires, chanoines, piévans, enfin le clergé presque tout entier. De plus, par ordre du comte Vincentello, alors seigneur de la Corse, tous les seigneurs, les gentilshommes, les caporaux et les autres principaux habitants de l'île y assistèrent de leur côté. Par ordre du pape, Vincentello était le protecteur du synode pour ce qui regardait les décisions.
  • 1436 - Paolo della Rocca est proclamé comte de Corse. À peine proclamé, Paolo passa d'abord à Corte qu'il occupa. Puis, se voyant tout d'un coup abandonné de ses partisans, Paolo entra en accord avec ses adversaires ; il leur remit Corte pour deux cents écus et retourna dans sa seigneurie.
  • 1437 - Deux frères génois, Giovanni et Nicolò, fils du gouverneur Raffaello de Montalto, s'emparèrent de Bastia, de Biguglia et de Corte.
  • 1438 - Tommasino de Campofregoso (?), doge de Gênes, envoya dans l'île comme gouverneur Janus, son neveu. À peine arrivé, Janus se fit donner, sans rencontrer de résistance, Bastia, Biguglia et Corte. Janus cherchait à se faire des amis puissants ; il s'était rapproché de Vincentello d'Istria, et afin de pouvoir compter davantage sur sa fidélité, il lui donna le château de Corte.
  • 1444 - Lorsque le commissaire Monaldo de Terrani se fut rendu maître du pays, il reçut la soumission de Vincentello et de Francesco d'Istria, qui lui livrèrent Corte.
  • 1445 - Après que les caporaux l'eurent reconnu pour leur seigneur et leur chef, Rinuccio de Leca franchit les Monts avec de nombreux partisans, arriva à Corte où il s'unit aux caporaux et occupa le château.
  • 1456 à 1474 - Édification du couvent San Francesco de Corte par les Franciscains, ordre mendiant qui avait abordé l'île une première fois au Bonifacio (1215) et par le nord à Nonza (1236).

Temps modernes

Après les guerres menées sur l'île par Giovan Paolo della Rocca (castello de Leca), Rinuccio de Leca (castello de Cinarca) et Rinuccio Della Rocca, la Corse semble se recueillir avant de recommencer avec l'appui des Français, et plus tard sous la conduite de Sampiero, cette lutte au bout de laquelle elle devait succomber encore une fois sanglante, épuisée.

  • 1511- Toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes.
Durant la première guerre, celle que les Français et les Corses firent aux Génois
  • 1553 - Corte est prise par les Français. monseigneur Paul de Thermes, lieutenant général du roi en Italie, fit marcher en même temps sur Corte, avec ses compagnies gasconnes, le capitaine Vallerone, auquel il adjoignit Sampiero de Bastelica au service du roi de France,  ; il voulait s'emparer de ce château qu'il savait défendu par une garnison insuffisante et mal approvisionnée, et soumettre le pays, afin de déjouer les projets que pourraient former les commissaires génois. Sampiero et Vallerone prirent Corte sans coup férir ; « ils étaient encore à plusieurs milles de Corte, lorsque les Commissaires s'étant enfuis, on leur envoya les clefs du château ». Mais peu de temps après, Thermes peu confiant et prudent, retira de Bonifacio la garnison italienne, et de Corte la garnison corse, et mit dans ces deux places des Gascons.
  • 1554 - Les Génois partent à la reconquête pour la possession et la souveraineté de la Corse. Toutes les places fortes du Deçà des Monts retombent aux mains des Génois, à l'exception du château de Corte que défendait une forte garnison de Gascons. Corte est reprise par les troupes génoises du prince D'Oria, comprenant Orazio Brancadoro avec cinq compagnies italiennes, le comte Girolamo di Sanguine de Naples, avec sept compagnies de bannis napolitains ainsi que quelques autres compagnies également italiennes en garnison à Calvi et à Brando. Le Génois Visconte Cicala, capitaine marin au service de l'empereur, fut choisi pour commander l'expédition. « Celui-ci, pour battre le château, fit prendre sur les galères deux demi-pièces qu'il débarqua sur la plage d'Ostricone et qu'il fit garder par deux compagnies. Il ordonna aux paysans des environs de mettre d'abord les chemins en bon état et de conduire peu à peu avec leurs bœufs ces deux canons du côté de Corte. ». À leur arrivée, les canons sont positionnés au-dessous du château, dans le cimetière de l'église Saint-Marcel ; ils eurent à peine tiré quelques coups que le capitaine gascon qui commandait la garnison se laissa effrayer et se rendit.
Après avoir occupé le château, Cicala l'approvisionna pour quatre mois, y laissa une garnison de quarante Italiens et pour commissaire le citoyen génois Pagano de' Ferrari. Accompagnés, les Gascons sortirent du château et purent partir sans qu'aucun mal ne leur soit fait. Agostino Spinola lieutenant général de l'île, envoya à Corte des hommes sur lesquels il pouvait compter. Ainsi partirent de Bastia le commissaire Polo Casanova et Brancadoro avec huit compagnies parmi lesquelles étaient celle de Giordano de Pino, et de Calvi, Alessandro Spolverino de Vérone, avec six compagnies, quatre italiennes et deux corses, celle d'Anton Paolo de St-Antonino et celle de Michel Agnolo de Calvi. C'était Brancadoro qui devait commander toutes ces forces.
Le 3 octobre, Francesco Sornacone de Bastelica, à la solde des Génois, qui était investi dans le château de Corte, et avait attendu de longs jours des secours, apprit qu'ils avaient été battus ; il se rendit. Thermes venait de reconquérir le château de Corte ; il y mit une forte garnison, avec des provisions suffisantes, et en fortifia les points les plus faibles.
En novembre, Thermes envoya dans le Deçà des Monts un « Auditeur » nommé Giovan Batista Azzale, de la Romagne. Celui-ci rendit la justice aux populations jusqu'au mois de janvier suivant, tenant son tribunal une partie du temps à Corte, une autre à Tallone et enfin à Campoloro.
Le roi de France rappelle Thermes et y envoie Giordano Orsino qui pouvait reprendre les armes. Giordano Orsino, était un jeune officier qui avait été nommé par Thermes son lieutenant général et gouverneur de la forteresse de Saint-Florent. Il envoya à Corte un juge nommé Giovan Michele Pertuso de Raconisi, en Piémont, pour administrer la justice à toutes les populations.
  • 1556 - Avant son départ, Giordano Orsino voulut encore tenir à Corte une assemblée générale. L'assemblée renvoyée à plusieurs reprises, se réunit enfin vers le milieu de septembre. Presque tous les principaux de l'île y assistèrent, surtout ceux qui avaient fait la guerre au service des Français. Chaque pieve était représentée par deux procureurs. Deux procureurs sont élus au nom de l'île entière : Giacomo de la Casabianca et Leonardo de Corte.
Durant la seconde guerre, celle de Sampiero contre les Génois
  • 1564 - Le 12 juin, Sampiero de Bastelica débarque dans le golfe de Valinco avec une petite troupe et marche sur Corte. Lorsqu'il arrive, Giovan Battista Spinola, voyant qu'il n'avait plus de secours à attendre, se rend à lui le deuxième jour après avoir obtenu la vie sauve. Sampiero, maître du château, y laissa une garnison de trente arquebusiers.
  • 1565 - le 18 août, Sampiero passa à Corte et confia la garde du château à Piero de Piè d'Albertino, et à Vincentello de Pastoreccia di Rostino, avec une compagnie de trente-deux hommes.
le 25 août les Génois poursuivirent leur marche et arrivèrent le soir à Corte. Le lendemain, ils commencèrent à battre le château et continuèrent à le battre sans relâche jusqu'au troisième jour, à l'heure des vêpres. Après avoir ouvert une brèche, Stefano D'Oria commanda un assaut vigoureux. Cinquante Génois environ pénétrèrent dans le château, mais les assiégés les repoussèrent vaillamment à deux reprises. À la nuit, les assiégés, voyant qu'ils ne pouvaient se défendre, abandonnèrent le château et s'échappèrent en fuyant du côté de la rivière.
  • 1568 - Alfonso le fils aîné de Sampiero, auquel son père a laissé tout son pouvoir, fit restaurer en partie le fort de Corte et y mit comme garnison tous les Gascons qu'il avait avec lui.
Durant la grande révolte des Corses contre Gênes
  • 1729 - 27 décembre, le lieutenant de la province de Corte se transporte dans le Bozio dont les habitants refusent de payer la taxe des deux seini, arguant que le contrat passé entre le Sénat de Gênes et les Corses avait été établi pour dix ans et n'avait pas été renouvelé. C'est le début de la grande révolte des Corses contre l'occupant Génois (1729-1769).
  • 1730 - 21 février, Corte et Rogliano sont tombés aux mains des Corses.
Mars - Orezza, la Balagne, le Nebbio, le Capicorsu, Corti, Venaco, le Campulori (Cervione), Verde, l'Alisgiani et une partie du Moriani font successivement leur soumission.
Décembre - Gropallo et Doria décident de renforcer la défense de Corte. Un détachement de 150 hommes, partis d'Ajaccio, est intercepté par les populations de Venaco, Rogna et Talcini (Corte, Omessa) ; les soldats sont désarmés et renvoyés à leur point de départ. Un petit détachement parti de Bastia réussit à s'introduire dans la citadelle qui sera assiégée par les habitants de Bozio, Giovellina, Talcini et Venaco. Le 16 décembre, ultimatum à Domenico Doria, lieutenant de Corte.
  • 1731 - 4 février, ouverture de la consulte générale à Corte : gouvernement sous la direction des chefs militaires ; organisation définitive de l'armée de libération ; code de lois civiles et criminelles ; impôt de guerre de 20 sous par famille.
  • 1732 - 6 mai, le prince de Wurtemberg arrive à Corte. Le 6 mai, Luiggi Giafferi, de Talasani, et Andria Ceccaldi, de Vescovato, élus généraux de la Nation, et d'autres chefs se présentent, sous escorte, au général Schemttau, lequel les envoie à Corte où se trouve Wurtemberg. Le 9 mai, Giafferi, Ceccaldi, Aitelli et Carlu Francescu Raffalli sont présentés à Wurtemberg. Consignés dans la maison municipale de Corte et placés sous bonne garde, ils sont désormais les prisonniers du prince. Le 10 mai, tous les responsables allemands et génois sont à Corte. Le prince de Wurtemberg ouvre une conférence qui dure jusqu'à 4 heures du matin, et à laquelle assiste évêque d'Aléria. Il y est établi que les Corses doivent déposer les armes, se soumettre à la République et donner des otages qui seront retenus dans les présides. La République offre l'amnistie générale et promet un règlement faisant droit aux revendications des Corses. L'Empereur accorde sa garantie.
Le 11 mai, la paix de Corte est conclue entre l'armée d'environ 15 000 hommes, commandés par le prince de Wurtemberg et le colonel Wachtendung, jointe aux troupes génoises de Camille Doria, et les généraux corses Ceccaldi et Giafferi. La paix de Corte ne pouvait être qu'une trêve, et les événements de 1729-1732 marquent en réalité le début de la grande insurrection du . Les Corses placèrent tout leur espoir dans l'appui de l'Espagne ; Louis Giafferi remplaça à Corte la bannière de Gênes par celle du roi d'Espagne.
Wachtendonck dirige les travaux de fortification à Corte.
  • 1733 - 15 novembre, Pippo, capitaine à Corte, quitte son cantonnement pour le Rustinu avec 50 soldats. La citadelle est bloquée pendant quelques jours par Gnaziu Arrighi, qui vient de sortir de prison, et G.G. Ambrosi.
  • 1734 - 11 et 12 janvier, à la consulte au couvent d'Orezza, il est décidé de poursuivre la lutte contre Gênes. Ghjacintu Paoli, assisté d'Ambrosi et Giovannoni, est placé à la tête de la nation. Paoli est chargé de s'emparer de Corte. En mars, les troupes génoises opèrent des mouvements concertés pour débloquer Corte ; attaquées de toute part, elles sont obligées de se replier ou de prendre la fuite.
Le 5 avril, le capitaine Cleter, commandant la citadelle de Corte, demande à capituler. Castineta lui accorde 8 jours. Le 12 avril il se rend.
Le 12 mai, nouvelle consulte à Corte. L. Giafferi est associé à Ghj. Paoli à la tête de la Nation. Il y est décidé d'offrir la Corse à Philippe V d'Espagne. Bartulumeu Seta, dit Bartolò, de Bastelica, est autorisé à lever un régiment corse pour le compte du roi d'Espagne.
Le 6 septembre, convocation d'une consulte à Corte. Du 19 au 21 septembre, consulte générale à Corte. On décide que l'on cherchera à connaître les intentions de la République. Aitelli est nommé auditeur général.
  • 1735 - En janvier, Giafferi et Paoli, élus généraux du peuple, convoquèrent à Corte une consulte générale où fut votée une véritable constitution, rédigée par l'avocat Sébastien Costa. La Corse y fut déclarée indépendante et à jamais séparée de la République le 30 janvier.
  • 1736 - Fin juin, Théodore de Neuhoff, nommé roi de Corse le 15 avril, se rend à Corte où il est reçu par Gafforj. Il forme son gouvernement : Ghjacintu Paoli, général, premier ministre et grand-trésorier ; Luiggi Giafferi, général et premier ministre, etc.
  • 1737 - 21 janvier, consulte à Corte. Les Corses jurent fidélité à Théodore et prennent des mesures pour continuer la lutte.
  • 1738 - 12 février, Antone Colonna, accompagné par 14 officiers allemands, débarque dans le golfe du Valinco. De là il passe à Corte où il se met à la tête de 800 Nationaux pour faire la guerre aux Génois suivant les ordres de Théodore.
  • 1739 - Mai, les pievi de Casinca, Ampugnani, et Campulori, ainsi que Corte et le Nebbio, fournissent au maréchal de Maillebois, des compagnies de volontaires corses.
Juin. Le 20, Maillebois qui va camper à Omessa, fait avancer le colonel de Lussan vers Corte. Le lendemain, la première colonne française pénètre dans la ville qui capitule. Le 24 juin, Maillebois pénètre dans Corte.
Le 19 juillet, Lucca Ornano arrive à Corte assurer Maillebois de son obéissance et lui apporter des armes restituées dans les pieve d'Ornano, Cavro, Cinarca, Mezzana et Istria. Le 26 juillet, Maillebois laisse Corte sous le commandement de Contades pour aller pacifier le « Delà des Monts » en compagnie de Lucca Ornano.
En novembre, Maillebois rejoint Corte où il présente leur lieutenant-colonel aux compagnies du Royal-Corse de Murati, Arrighi, Tavera, Carbuccia, Orticoni, Grimaldi et Saliceti, avant de regagner Bastia.
  • 1743 - 27 avril, les notables corses tiennent une réunion à Corte dont ils viennent de s'emparer, afin de rechercher tous les moyens pour établir une paix qui satisfasse les deux parties.
  • 1744 - 24 juin, consulte générale à Corte. Les populations réaffirment leur fidélité à Théodore.
4 septembre, arrive à Corte le Père Léonard, de Port-Maurice, des Mineurs réformés, envoyé par le gouvernement génois avec pour mission de ramener les Corses à l'obéissance. Peu après, il est victime d'une chute qui interrompt sa mission sur l'île.
  • 1745 - Septembre, Gafforj, qui vient de terminer sa tournée, pénètre dans Corte avec 400 hommes en armes avant leur dislocation. Ils sont reçus à coups de fusil par le commandant de la citadelle qui se croit attaqué. Avec l'intervention du podestà, l'incident n'aura pas de suites.
  • 1746 - 23 juin, le commandant de la citadelle de Corte, assiégé depuis longtemps par Gafforj, obtient 12 jours de trêve avant capitulation. Les honneurs de la guerre lui seront accordés. Le 7 juillet, Gafforj prend possession de la citadelle de Corte. Se tient une consulte des responsables qui déclarent la Corse indépendante sous la direction d'un gouvernement national : Venturini, président, Rivarola, Gafforj et Matra, protecteurs, assistés d'un Conseil suprême de 12 membres.
  • 1749 - 8 janvier, Le marquis de Cursay, colonel du régiment de Tournaisis, quitte Bastia pour Corte. Les 14 et 15 janvier, consulte générale sous la présidence du marquis de Cursay assisté de Gafforj, Giuliani et L. Ornano. Les Corses acceptent avec enthousiasme le bon vouloir du roi de France et de son représentant dans l'île. La citadelle de Corte est confiée aux Français. Des troupes françaises stationneront à San Fiurenzu, Corte, Casinca et Campulori. Le 20 janvier, Cursay quitte Corte pour Ajaccio et une inspection du Delà.
  • 1753 - 6 février, les Français évacuent Corte, protégés par un détachement corse sous les ordres d'Anton Francescu Gafforj, frère du général.
  • 1755 - 16 au 18 novembre, consulte générale à Corte. La Corse se donne une constitution basée sur la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Le pouvoir législatif reste confié aux consultes. L'exécutif est assuré par un Conseil d'État présidé par le Général et subdivisé en trois sections : politique, économique et militaire. Le pouvoir judiciaire est donné, suivant l'importance des délits, à des tribunaux situés au niveau de la paroisse, de la pieve, de la province ou de la Nation (Rota civile et Conseil d'État).
  • 1758 - L'imprimerie de Naples donne la Giustificazione della Rivoluzione di Corsica, plaidoyer historique plein d'éloquence, écrit à Corte, publié sans nom d'auteur.
  • 1760 - 20 et 22 mai, lors d'une consulte à Corte, le gouvernement national déclare la guerre maritime à la République. Désormais, des bateaux battant pavillon à tête de Maure et soumis aux règlements internationaux seront arrimés en course contre les Génois. Un service de santé est institué. Les affaires diocésaines sont désormais du ressort du Visiteur.
  • 1761 - 24 mai, manifeste de la Nation faisant connaître les conclusions de la consulte commencée le 11 mai, interrompue puis reprise ; Corte devient le siège du gouvernement.
  • 1762 - Avril, les prisonniers politiques détenus dans la citadelle de Corti se révoltent, s'emparent des armes, et obtiennent le libre passage pour rentrer chez eux.
Avril-mai, Antone Matra, dit Antonucciu, soulève la vallée du Tavignano et s'installe à Pedicorti d'où il prépare l'attaque de Corte.
23 au 25 mai, Consulte générale à Corti ; création d'une Junte de guerre chargée de châtier les ennemis de la Patrie ; en prévision d'un prochain traité en Europe établissant la paix, des pleins pouvoirs sont donnés à Paoli pour régler toute affaire diplomatique qui n'envisagerait pas le retour de la Corse sous la domination génoise ; exemption de taxes pour les héritiers des morts pour la Patrie ; autorisation aux patrons de barques bastiais de commercer dans les ports de la Nation.
24 au 26 novembre, consulte générale à Corte : on décide la levée de deux régiments de 300 hommes chacun ; Paoli qui désignera colonels Ghjambattista Buttafoco, dit Tittu, du Viscuvatu, et Dumenicu Baldassari, capitaine au Royal-Corse ; la Junte est confirmée dans ses fonctions pour un nouveau semestre ; - on crée un emploi de sous-intendant des Finances par pieve ; le pouvoir des podestà, en matière judiciaire, est étendu ; on exécutera la frappe de la monnaie nationale et celle-ci sera seule acceptée pour le paiement des taxes et impôts.
  • 1763 - Le père Guelfucci s'installe à Corte et devient le conseiller de Paoli.
26 au 29 décembre, consulte générale à Corte. Les députés confirment les décisions prises par Paoli et, en particulier, l'institution de la Rota civile. Ils parachèvent l'organisation de la Nation et décident la création d'une université.
  • 1764 - 25 novembre, édit du général et du Conseil d'État portant érection d'une université à Corte. Les professeurs sont : le père Francescu Antone Mariani de Corbara (recteur) : droit civil, droit canon, éthique ; le père Bonfigliu Guelfucci de Belgudè : théologie et histoire de l'Église ; le père Anghjulu Stefani de Venaco : morale ; le père Leonardu Grimaldi du Campoloro : philosophie et mathématique ; le père Ghjuvan Battista Ferdinandi de Brando : rhétorique.
  • 1765 - Le 3 janvier l'université de Corte est inaugurée.
  • 1767 - En octobre, La zecca est transférée de Murato à Corte. L'Hôtel des Monnaies avait été installée la première fois à l'Ornetu di Tavagna, puis transférés au couvent de Tavagna avant d'être transféré à Murato, d'où avaient été émises les premières monnaies.
La Corse française
  • 1768 - Le 15 mai est signé le traité de Versailles par Choiseul et Agostini Paolo Domenico Sorba, plénipotentiaire, au nom de la République : la République cède provisoirement, à la France, ses droits sur la Corse ; elle se réserve d'en réclamer la restitution le jour où elle sera en état de solder les dépenses occasionnées par l'expédition française ; le roi garantit les possessions continentales de la République et s'engage à lui restituer l'Île de Capraia ; en un article séparé et secret, le roi offre une somme de 200 000 livres pendant 10 ans.
  • 1769 - De Vaux est nommé commandant en chef des troupes françaises en Corse. Débarqué le 9 avril à Saint-Florent, il pénètre dans Corte le 22 mai.
Durant la Révolution française
  • 1789 - Fin avril-début mai, les onze juridictions royales de l'île : Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d’Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu, tiennent des assemblées pour rédiger les cahiers de doléances et élire leurs représentants à l’assemblée générale de l’île.
Le 5 juin, Francescu Gafforj, de Corte, fils de Ghjuvan Petru Gafforj, chef de la nation corse assassiné en 1753, est suppléant du député élu par la noblesse de Corse, le comte Matteu Buttafocu, du Vescovato, maréchal des camps des armées du roi.
18 août à Corte, une assemblée révolutionnaire décide de changer tous les officiers municipaux.
  • 1790 - Le 26 février, un décret de l’Assemblée nationale fixe le nom, l’étendue, les limites et les districts des 83 départements. Corte devient l'un des neuf districts du département de la Corse. Le district est partagé en cantons (avant on disait pievi), le canton en communes.
18 mai, double élection des officiers municipaux à Corte où s’affrontent Gafforistes et Paolistes.
Le 14 juillet éclate une émeute à Corte, des morts et des blessés, une maison incendiée, sans que les autorités (Bartulumeu Arrighi, l'un des deux maires, et Francescu Gafforj, commandant du régiment provincial) n'interviennent. Le 17, le Comité supérieur décide du principe d’une marche générale sur Corte. Mais l’envoi de la troupe, dans un premier temps envisagé, sera annulé, la population de Corte ayant envoyé une députation à Paoli lui déclarant vouloir se soumettre aux lois et à la Constitution.
Le 26 juillet, le Comité supérieur assigne Francescu Gafforj à résidence dans sa maison.
Le 21 août, Corte devient le siège d'un tribunal de district du département par décret de la Constituante.
  • 1791 - Le 14 juin à Corte, session extraordinaire du Conseil général d’administration du département qui décide que le siège du Directoire du département est provisoirement transféré à Corte, Bastia perdant ses prérogatives de capitale.
Le 18 juin, la séance de la Constituante est consacrée aux affaires de Corse, l’Assemblée approuve les décisions du Conseil général du département et décrète notamment que le Directoire du département et l’évêché restent provisoirement à Corte.
Le 28 juin, l’Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l’île à Corte et fixe le siège provisoire de l’évêché à Ajaccio.
Du 13 au 30 novembre à Corte, deuxième assemblée électorale depuis la Révolution française. Pascal Paoli est élu président. Du 17 au 22, sont élus les députés pour représenter la Corse à l’Assemblée législative. Parmi eux, Don Petru Ghjuvan Tumasgiu Boerio, de Corte. Le 29, en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l’assemblée fixe le chef-lieu du département à Corte et le siège de l’évêché à Ajaccio.
  • 1792 - Fin janvier ou début février, Constantin-François de Chassebœuf, comte de Volney, arrive en Corse comme directeur général du commerce et de l’agriculture de l’île. Il rencontre à Corte le lieutenant Bonaparte et se rend à Ajaccio avec lui.
Le 15 mars, Paoli au comte Petru Paulu Colonna Cesari Rocca, de Quenza, député nommé colonel de la gendarmerie en Corse le 8 décembre 1791 : « Saliceti désire ma présence à Corte pour que, dit-il, le Directoire soit plus uni et efficace. Si l’on désire mon avis, je peux aussi bien le faire connaître par écrit ».
Bonaparte, frère de Napoléon Bonaparte, siège au Directoire du département à Corte.
Le 7 juin, Pasquale Paoli abandonne sa retraite de Monticello pour se rendre à Corte et se mettre à la tête de l’administration du département. Courant novembre, Pasquale Paoli est immobilisé à Corte par une crise de sciatique et de cystite.
Du 12 au 23 novembre, se tient une troisième assemblée électorale au cours de laquelle Pasquale Paoli est élu président à l’unanimité ; mais malade, il ne prend aucune part aux délibérations. Saliceti, élu vice-président, le remplace.
  • 1792 - Le 19 septembre, le Conseil exécutif de l’Assemblée nationale ordonne une expédition en Sardaigne à partir de la Corse (le 16, il avait décidé une attaque générale des possessions du roi de Sardaigne). Pasquale Paoli sera chargé de l’opération et Mariu Peraldi envoyé en Corse pour la préparer.
Début novembre, le contre-amiral Truguet qui, avec le général Anselme, avait le commandement de l'opération, écrit à Paoli pour lui demander de rassembler à Ajaccio les troupes que la Corse peut fournir pour l’expédition de Sardaigne. À aucun moment, Paoli, qui avait pourtant le commandement militaire de l’île, n’avait été consulté.
Le 21 septembre, en première séance publique, la Convention nationale décrète que la royauté est abolie en France, laissant place à la République française.
  • 1793 - Le 2 janvier, Paoli, qui vient de confier à Colonna Cesari l’attaque de diversion à l’île de la Maddalena, au nord de la Sardaigne, demande au ministre de la Guerre qu’il lui soit donné le grade de maréchal de camp.
Le 14 février, Truguet débarque le corps expéditionnaire pour prendre la ville de Cagliari. C’est un échec ; les troupes rembarquent.
Le 18 avril, des manifestations non violentes ont lieu à Corte, où la cocarde nationale est arrachée, contre le décret de l’Assemblée du 2 avril accusant Pascal Paoli de traîtrise, et la dissolution du régiment suisse à la solde de la France dont il dispose « pour exercer son despotisme ».
Le 27 avril, dans une lettre adressée à ses collègues parisiens, Saliceti écrivait : « C’est à la prière de Paoli que le rassemblement de Corti s’est dissout ; c’est d’après son opposition que quelques paysans ont cessé de forcer les citoyens à quitter la cocarde nationale ».
En mai, des hommes sont envoyés de Corte pour arrêter les Bonaparte, dont la maison est saccagée. Avertis, ils avaient réussi à leur échapper.
Du 26 au 29 mai à Corte, se tient une consulte sous la présidence provisoire du doyen d’âge Anton Francescu Grimaldi, avant que cette présidence soit donnée à Paoli. La Consulte vote sa confiance à Paoli qui exprime ses sentiments de fidélité à la République française. Les Bonaparte sont déclarés traîtres à la patrie. La résistance armée est organisée.
Le 11 août, la Convention décide que les départements de l’île de Corse s’appelleront Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corte) et Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè).
Le 25 août depuis Corte, Paoli écrit au vice-amiral lord Samuel Hood, commandant de la flotte britannique en Méditerranée pour demander la protection de Sa Majesté britannique pour assurer « l’existence politique » des Corses et donc l’intervention de la flotte.
  • 1794 - Le 3 janvier à Corte, proclamation du Conseil général pour demander au peuple corse, au nom de ses ancêtres, de défendre sa liberté et sa religion contre un pouvoir sanguinaire et tyrannique.
Le 7 janvier ont lieu à Corte les obsèques de Clemente Paoli, frère de Pascal Paoli, qui avait été élu président permanent du Comité supérieur, chargé notamment de veiller à l’exécution des décrets de l’Assemblée nationale.
Du 10 au 21 juin à Corte, consulte générale du peuple corse. Le 14 juin, Paoli est élu président. « Il demande de se prononcer sur une rupture possible avec la France, déjà confirmée par les faits, et, dans ce cas, de passer sous la protection de la Grande-Bretagne avec une constitution qui assurera la liberté au peuple. - Le 15, l’assemblée approuve l’action de Paoli depuis la consulte de mai 93 et vote le décret qui sépare la Corse de la France. - Le 19, l’assemblée vote une Constitution qui fait de la Corse une nation indépendante sous la protection de l’Angleterre... - Antoine Dominique Monti in La Révolution française et la Corse (22 mars 1789-21 juin 1794) - Chronologie ADECEC Cervioni 1989. ». Le 21 juin, la Grande-Bretagne valide la fondation de l'éphémère Royaume anglo-corse, dont Corte est la capitale du 21 juin au 4 octobre 1794, date à laquelle la capitale est transférée à Bastia jusqu'à la dissolution du royaume en 1796.

Époque contemporaine

Corte (vers 1880), tableau de Pierre Ucciani, Collection Ucciani.

Durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation italienne, les premiers membres de la mission secrète Pearl Harbour (Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi et Roger de Saule) sont venus coordonner le résistance de la région après avoir créé le premier dans la région de Piana/Cargèse. Ils débarquèrent clandestinement du sous-marin Casabianca dans la baie de Topiti le 14 décembre 1942.

La maison de la famille Letchi, située au 10 rue des Deux-Villas, abrita un poste émetteur clandestin à la même époque et contribua à l'organisation des réseaux de résistance. Une plaque posée sur la façade de la maison rappelle ce lieu.

Rouverte en 1981, l'université de Corse Pascal-Paoli accueillait en 2007 4 900 étudiants, ce qui en fait la plus petite ville de France ayant le siège d'une université. Des administrations régionales sont également implantées dans la ville, qui bénéficie outre son passé historique d'une position centrale au sein de l'île.

  1. a et b Giovanni della Grossa in ''Histoire de la Corse, Chronique, traduction de l'Abbé Letteron - Tome I, p. 105.
  2. Daniel Istria : Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, Éditions Alain Piazzola, Ajaccio 2005
  3. a b et c Marc' Antonio Ceccaldi in ''Histoire de la Corse, Chronique, traduction de l'Abbé Letteron - Tome II, p. 49-50.
  4. Anton Pietro Filippini in ''Histoire de la Corse, Chronique, traduction de l'Abbé Letteron - Tome II, p. 174.
  5. Antoine Dominique Monti in La Grande révolte des Corse contre Gênes 1729-1769 - Chronologie ADECEC Cervioni 1979
  6. a et b Colonna de Cesari Rocca et Louis Villat in Histoire de Corse - Ancienne Librairie Furne - Boivin & Cie, Éditeurs - Paris 1916


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Corte dans la littérature

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