Jesi

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Jesi : descriptif

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Jesi

Jesi est une ville italienne de la province d'Ancône dans la région des Marches

Jesi est actuellement la troisième ville la plus peuplée de la province, après Ancône et Senigallia

Elle a été déclarée « ville exemplaire » pour l'intégration architecturale de ses diverses couches historiques par l’UNESCO.

Géographie

Jesi se trouve dans la basse vallée du fleuve Esino et elle s'étale sur 107 km2 à une altitude de 97 m.

Climat

Malgré la proximité de la mer, Jesi a un climat plutôt continental. Les hivers sont froids et humides, parfois neigeux (hivers 1995 et 1996 avec 50-60 cm de neige et une température nocturne de −12 °C. Les étés sont humides et étouffants, caractérisées par l'absence des vents (en 2003 a été enregistré le record de 43 °C). À la fin du mois d'août, il y a souvent de forts orages, avec possibilité de grêle. Le printemps et l'automne sont pluvieux et brumeux.

Histoire

Fondation légendaire

La légende de Jesi raconte qu'elle fut fondée par Esio, roi des Pélasges, en 1500 av. J.-C., et c'est lui qui donna à la ville son symbole, un lion rampant. Le roi Esio est considéré comme le premier ancêtre des Étrusques (voir aussi lien Étrusque) et des Picéniens.

Cette légende est à l'origine aussi du nom de la ville de Jesi, qui viendrait donc de « Città Regia » (Ville Royale).

Origines et identité celte

Historiquement, Jesi a des origines très anciennes ; on pense qu'elle a été fondée par les Ombriens comme leur dernier avant-poste dans le territoire picénien.

Au Sénons, population celtique descendue du Nord et ainsi appelée de leur ville d’origine (aujourd’hui Sens en France), chassèrent les Ombriens et s’installèrent sur la côte orientale de l’Italie, de Rimini à Ancône, dans ce qui fut plus tard appelé Ager Gallicus. Ils y fondèrent Sena Gallica (Senigallia), qui devint leur capitale, établirent la frontière méridionale de leur domination sur la rivière Esino et, comme avant eux les Ombriens, firent de Jesi le dernier bastion de défense contre les Picèniens.

Occupation romaine

Pendant plus d’un siècle, il y eut de nombreux affrontements entre les Sénons et les Romains jusqu'à ce qu'à la suite de la bataille du Sentino de 295 av.J.-C., Rome vainquit définitivement les peuples italiques et en 283 av. J.-C., les Sénons furent vaincus et soumis.

Les Romains établirent de nombreuses colonies ; Jesi en 247 av. J.-C., fut transformée en colonia civium romanorum d’Aesis et incorporée dans la Regio VI Umbria. Ainsi naquit le municipium d’Aesis avec une structure urbaine correspondant au modèle du Castrum, modèle essentiellement resté intact. Les Romains construisirent aussi une importante voie de communication, la Via Salaria Gallica, qui en passant par Jesi (qui semble avoir été un important centre pour le paiement du droit entre la V et la VI Regio) reliait la Via Flaminia.

À l'époque romaine, Cupramontana et Planina furent les deux centres voisins d'Aesis, mais à la différence de cette dernière, ils ne survécurent pas aux pillages et aux destructions barbares.

Haut Moyen Âge

Avec la désagrégation de l'Empire romain d’Occident conventionnement fixée au Odoacre et dévastée. Comme en 493, avec la conquête de l'Italie par les Ostrogoths de Théodoric, elle fut de nouveau détruite. En 554, les Ostrogoths furent chassés d’Italie par les Byzantins, ainsi que Jesi, qui fut ensuite incluse, avec la partie septentrionale des Marches et la partie méridionale de la Romagne, dans l'un des sept districts militaires de l'exarchat de Ravenne, la Pentapoli, constituée en 585 par l'empereur Maurice I. Par la suite les Byzantins l'érigèrent à l'un des centres principaux de la nouvelle « Pentapoli annonaria » (avec Gubbio, Urbino, Cagli et Fossombrone), constituée en opposition à celle « Marittima » (Rimini, Pesaro, Fano, Senigallia) pour un contrôle et une défense accrus du territoire intérieur de la région. Une autre reconnaissance pour Jesi fut l’élévation au rang de diocèse, comme le confirme la mention de son évêque dès 680. À partir de 728, les Lombards reprennent les invasions vers la Pentapole quand, finalement, en 751, dirigés par le roi Astolphe, ils conquièrent l’Exarchat et ravagèrent Jesi. À la suite des invasions franques de 752-754, le roi des Francs Pépin le Bref conquiert les territoires de l'ancien Exarchat en 754, et, avec l'accord papal de la Promise charismatique, il les donne à l’autorité du pape Étienne II Orsini, créant l'État de l'Église, ce qui fut l'origine du pouvoir temporel des Papes. À partir du VIIIe siècle, l’action des moines bénédictins donne naissance, dans la vallée de l'Esino, à d'innombrables abbayes. Mais la domination papale conduisit à une crise financière, sociale et culturelle qui aboutit souvent à plusieurs révoltes sanglantes, qui visaient parfois à ramener la domination des Lombards. Ce n'est qu'en 773 que l’armée des Francs de Charlemagne anéantit définitivement les Lombards. Mais les révoltes continuèrent fréquemment, au point qu’avec le couronnement de Charlemagne en empereur le 25 décembre 800, Jesi, bien qu’appartenant à l’Église, tombe sous la juridiction impériale et entre dans le nouveau comté de la Marche. À partir de cette période, la structure féodale de la ville prend forme.

En 999, l'empereur Otton III restitue huit comtés à l'Église du pape Sylvestre II, dont Jesi qui perd toute autonomie.

Naissance de la Stupeur du Monde

« Alors qu'elle se rendait enceinte à Palerme, Constance de Hauteville fut obligée d'interrompre son voyage dans la Marche d'Ancône et fit élever sur la grand'place de Jesi un pavillon dans lequel elle accoucha à la vue de tous : Frédéric II était né. Chemin faisant, l'enfant sera baptisé quelques jours plus tard à Foligno. »

Naissance de Frédéric II, Empereur du saint Empire à Jesi.

Après l'an mil, de violentes luttes de rébellion des villes les plus importantes des Marches entières contre la domination pontificale se déclenchèrent. Les luttes étaient si nombreuses et si fortes que le pape déclara, dans une bulle, les « Marches » une région ingouvernable. En 1130, Jesi s’établit en Libre Commune avec son propre gouvernement autonome, podestat, consuls et écoles d'arts et métiers. Ce fut la période d'or de la ville, dans laquelle on élabora les statuts, on construisit les palais du Podestat, de la Commune et la Cathédrale dédiée à San Settimio et on fortifia les murs sur le tracé de celles d’époque romaine.

Pendant le République d’Ancône, avec laquelle se succédèrent de longues et dures luttes pour la possession de la vallée de l’Esino sur le tronçon allant de Chiaravalle à la mer.

Le Château de la Rocca Priora de la Respublica Aesina.

Le 26 décembre 1194 naquit, dans une tente impériale sur la place centrale de la ville, l’ancien Forum romain, le grand empereur Frédéric II, qui donnera à Jesi le titre de « Città Regia » qui consacrait d'importants droits de pleine autonomie, des privilèges étendus sur la domination du Contado et des libertés communales que l’Église, avec sa domination alternée, ne put plus abroger. Jesi passa ainsi définitivement à la faction gibeline et ses fortunes politiques seront liées pendant des années à celles de Frédéric II et de ses fils Enzo et Manfred avec l'obtention de privilèges impériaux suivis d’inévitables excommunications ecclésiastiques.

La Seigneurie

Avec la nomination en 1353 du cardinal Egidio Albornoz comme Vicaire général des domaines de l'Église en Italie, on chercha à ramener toutes les communes et les seigneuries sous le contrôle direct ou indirect de l’autorité papale et furent promulguées les Constitutions égidiennes qui régissaient les États pontificaux.

Entre 1373 et le début du Romagne et d’Ancône, Jesi, grâce aux privilèges impériaux, réussit à maintenir l’autonomie de sa petite République.

Par la suite, Jesi fut occupée par le vicaire pontifical Filippo Simonetti, par Galeotto I Malatesta en 1347-1351, par Braccio da Montone en 1408, et par Francesco Sforza, dont il devint un authentique bastion. En décembre 1433, Francesco Sforza envahit le territoire des Marches à partir de Jesi. Ce n’est qu’en 1447 que l’Église parvint à reprendre le contrôle en achetant la ville.

Le retour à la papauté

Retable de Sainte Lucie, Lorenzo Lotto, Pinacothèque civique de Jesi.

En 1447, Jesi retourne définitivement sous la domination des États pontificaux, tout en conservant quelques droits sur les territoires du Contado grâce aux titres reçus par Frédéric II quelques siècles plus tôt. Vers 1470 se répandit dans la Marche d'Ancône une grave peste qui décima la population et à partir de 1471 recommença le repeuplement de la zone avec des gens d’Émilie et de Lombardie : nombreux sont les lieux qui leur sont dédiés, comme la via dei Lombardi, côte des Lombardi, rue Fiorenzuola.

La fin de la période seigneuriale, la fin de la peste et la recomposition de la structure communale apportent un certain équilibre et amorcent d’abord une grande reprise économique, démographique et surtout une phase de construction de la ville.

À partir de la seconde moitié du Baccio Pontelli, la construction du palais de la Signoria sur projet du Siennois Francesco di Giorgio Martini est un des plus beaux palais monumentaux des Marches. À côté de la renaissance architecturale de la ville et de l’économie, il y a la culture : le peintre vénitien Lorenzo Lotto réalise pour quelques églises de la ville des chefs-d’œuvre absolus ; Federico Conti da Verona imprime à Jesi, en 1472, une des premières éditions imprimées de la Divine Comédie de Dante, et Ciccolino di Lucagnolo, ciseau raffiné et maître de Benvenuto Cellini développe et perfectionne l’art de l’orfèvrerie. Vers la fin du XVIe siècle, l’oligarchie locale, désormais solidement constituée en classe de propriétaires terriens, revendique à elle l’ensemble du pouvoir politique et administratif, pouvoir qu’elle conserve jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Deux sont les références historiques les plus significatives à signaler pour le Giambattista Pergolesi dit le Pergolèse et Gaspare Spontini, deux grandes personnalités dans le domaine de la musique qui se sont affirmées dans toute l'Europe.

Époque napoléonienne

En 1797, les troupes napoléoniennes mettent fin à l'ancien régime, mais aussi à la domination sur le Contado. En 1808, avec l'annexion des Marches à l'Empire Napoléonien, dans ladite République romaine, Jesi devient l’un des chefs-lieux de district du Département du Metauro. Avec la chute de Napoléon à Waterloo et la Restauration de 1815, Jesi revint sous les papes, mais commença à prendre forme une conception laïque et bourgeoise de l’État. Dans les premières décennies du Risorgimento qui mèneront à l'unité de l'Italie impliquèrent plusieurs personnages de Jesi dont le marquis Antonio Colocci, élu en 1849 comme représentant de la Province d’Ancône.

Bataille de Castelfidardo

Le 15 septembre 1860, les Bersagliers et le régiment de lanciers de Milan entrent à Jesi tandis que cinq jours plus tard, dans la ville voisine de Castelfidardo, les troupes piémontaises menées par le général Cialdini battent l'armée papale à la bataille de Castelfidardo, Il s’ensuivit le plébiscite qui consacra l’union définitive des villes au royaume d’Italie. Jesi fut l’une des premières villes italiennes à créer une imprimerie.

En 1969, elle a été le siège d'un Congrès urbanistique international promu par l’UNESCO, qui l'a signalée comme « ville exemplaire » pour l'intégration architecturale de ses diverses couches historiques.

Depuis 1996 se déroule dans la ville le Palio di San Floriano, manifestation médiévale qui prévoit la participation de toutes les villes voisines et des châteaux de Jesini. En 2014, Jesi est reconnu comme Cité européenne du Sport.

  1. Cf. Marcel Brion, Frédéric II de Hohenstaufen, Tallandier, 1978, p. 11.

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Jesi dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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