Dans les années 1980; Évènement 2797 [#1444]

Je n’ai absolument aucune certitude pour la date de cet évènement. Dans la version traduite en français, il n’y a même pas du tout d’indication, mais dans la version originale en anglais on peut lire: During the summer after his high school graduation, he and his two best buddies, all of them motorcycle freaks, had taken their bikes to Rice Lake, Wisconsin.

Une virée en moto avec deux copains, dans le Wisconsin, Sal Turso et Harry Reilly. Ils avaient emprunté des routes secondaires, s’étaient perdus, et avaient échoué à la nuit tombante dans une ville fantôme, comment s’appelait-elle, déjà ? Harko, oui. Une ville… Un motel abandonné, un magasin général en ruine et un silo vide. Sonny avait tout de suite détesté cet endroit – qui n’apparaissait d’ailleurs sur aucune carte –, mais les deux autres l’avaient traité de poltron. Ils avaient déplié leurs sacs de couchage dans une chambre du motel. Lui-même avait préféré dormir à la belle étoile. Le lendemain, réveillé par une angoisse indéfinissable, il était allé retrouver ses amis. Un bruit étrange lui parvenait de la pièce où il les avait laissés. Assis par terre, le visage maculé de sang et de larmes, Sal pleurait. Sur ses genoux, il y avait la tête de Harry, coupée. Des giclées sombres couvraient le sol et les murs tout autour du cadavre, démembré et nu. Levant ses mains sanguinolentes, dont l’une était encore crispée sur son couteau de chasse, une arme dont il était fier, Sal avait gémi d’une voix criarde, d’une voix qui ne lui appartenait pas : « Je sais pas… je sais pas ce qui s’est passé. Je me rappelle pas. Comment j’aurais pu faire ça, Sonny, comment ? Aide-moi, Sonny, aide-moi ! »

Sonny s’était rué sur sa moto. Il ne pensait qu’à fuir la scène, l’endroit. Cinq kilomètres plus loin, il y avait une petite ville, habitée celle-là, et il avait prévenu le shérif. Harko… Il y avait perdu ses deux amis, en réalité, car, six mois plus tard, Sal s’était pendu dans la cellule où il purgeait une peine à perpétuité. Harko, qu’aucun oiseau n’approchait, pas même les hirondelles…