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Mora Vocis à l’OPRL

Mora Vocis à l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Un ensemble de solistes au féminin qui donne des frissons…

En 1995, j’avais acheté deux CD que j’écoute encore et toujours en boucle, « les voix de l’âme » du compositeur Sergueï Rachmaninov, et « Canticles of Ecstasy » de Hildegard von Bingen. Quand une musicienne vous invite à écouter « Histoires de souffles », des chants poétiques de Hildegard von Bingen interprétés par Mora Vocis, le temps s’arrête…

Rencontre avec Mora Vocis

Une rencontre avec Els Janssens-Vanmunster, Caroline Marçot et Annie Paris, de l’ensemble Mora Vocis, nous plonge dans l’univers passionnant de Hidegard von Bingen (ou en français Hildegarde de Bingen). Je découvre plein d’anecdotes sur la vie de cette abbesse en avance sur son époque.

Comme mon appareil photo n’est jamais loin de moi…

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L’ensemble Mora Vocis

Mora Vocis, au début ensemble mixte, est à présent un ensemble totalement féminin. La douceur et la poésie, mélangées à une subtile dose d’humour qui recouvre une grande rigueur artistique de Mora Vocis, suscitent un grand attrait pour les compositeurs modernes, et le concert est ponctué de lectures et de compositions modernes (de Klaus HUBER, Petr EBEN et Sophie LACAZE), taillées pour les voix féminines de Mora Vocis, alternant avec les œuvres de Hildegard von Bingen. Cette dynamique m’a vraiment séduit tout au long de la représentation.

Les chanteuses manipulent la pensée médiévale, alliant au répertoire musical médiéval une scénographie particulièrement moderne, portant un regard contemporain sur une musique d’antan.

Les cinq chanteuses de Mora Vocis investissent les lieux de leur présence vocale, établissant un lien étroit entre l’architecture et son acoustique. Au lieu de rester cantonnées à la scène, les solistes voyagent dans tout l’espace de la salle Philharmonique Royal de Liège, et les voix surgissent d’en haut, d’en bas, de la gauche ou la droite, du balcon juste à côté, apportant une profondeur inaccoutumée au concert.

Ecouter chanter Mora Vocis

Je vous propose O Cruor Sanguinis- musique David Eskenazy/ texte H.Von Bingen/chant Mora Vocis

Hildegard von Bingen

Outre le fait d’avoir apporté une œuvre musicale prodigieuse, Hildegard von Bingen (1098-1179) était une abbesse en avance sur son temps, passionnée par le monde dans lequel elle vit, les minéraux, la médecine et la pharmacopée, femme de lettres qui se questionne énormément sur sa spiritualité et entretient une correspondance très intéressante.

Torturée par ses visions mystiques qui ressemblent fortement à des crises d’épilepsie dont l’issue lui apporte souvent la solution aux problèmes qui la hantent, à la manière d’une illumination, Hildegard von Bingen est cloisonnée dans un monde médiéval qui est encore loin de la soif de connaissances de la Renaissance.

Son œuvre fait pourtant preuve d’une modernité déconcertante qui lui confère un statut intemporel. Ses chants sont des hymnes à la vie, à l’amour, à la femme, fleuris et poétiques, sa correspondance évoquant parfois de manière imagée mais très explicite des sujets délicats comme la sexualité.

A Liège près de 800 ans après, Hildegard von Bingen me transporte dans un monde incroyable, porté par sa force mélodique, et les incroyables voix féminines des solistes de Mora Vocis.

Je n’ai pas trouvé de morceau de Hildegard von Bingen interprétés par Mora Vocis, à écouter librement, mais je peux vous faire écouter l’Ave generosa de Hildegarde von Bingen par la soprano Grace Davidson.

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