Faire de la rando en montagne est déjà un plaisir. Partager ce bonheur avec des personnes qui n’ont pas la même facilité de mobilité est incroyable. Voir le visage s’illuminer à la vue de ce spectacle dans les Pyrénées Orientales fait instantanément oublier les muscles endoloris et les efforts fournis.
Sophie m’a fait remarquer que les photos sur flickr ne sont pas accessibles au téléchargement; voici donc un article avec les photos que vous pouvez télécharger. Toutes les photos ne sont pas présentes car mon disque dur a rendu l’âme fin juillet, mais c’est mieux que rien.
A l’arrivée au gîte d’étape « Disi Sioul » (qui signifie maison calme, tranquille en breton), nous sommes chaleureusement accueillis par nos hôtes Sophie, Stéphane, Cloé, sans oublier Panda. Impossible de refuser un petit repas improvisé, et nous en profitons pour leur faire découvrir certaines boissons fermentées bien de chez nous.
Les passagers des joëlettes n’arriveront pas de suite; c’est donc l’occasion de crapahuter un peu à notre rythme dans la région, et Stéphane et Sophie nous conseillent de gravir le Puigmal.
L’équipe féminine préfère se balader dans le village, et nous nous échappons donc tous les quatre, Alain, Christian, Pol, et moi, comme les quatre Dalton (Pol et son estomac proche du tonneau des Danaïdes jouera donc Avrel).
Après avoir marché dans la caillasse sous un soleil de plomb, nous sommes heureux de voir enfin un peu de neige sur les hauteurs du Puigmal.
Alain endosse le rôle du photographe, et je prends la pose dans la neige.
Le paysage au sommet du Puigmal est superbe, et nous pouvons voir le gîte Disi Sioul, à droite de la tour aisément identifiable de la centrale solaire Thémis.
A notre retour, certains participants sont déjà sur place, et peu à peu le groupe devient de plus en plus important.
Après un tel séjour et les liens très fort qui se sont tissés, c’est amusant de se remémorer ces premiers instants, quand nous ne nous connaissions pas encore…
Initiation aux joëlettes, le 5 juilletProgramme officiel : Initiation à la conduite de la joëlette, dans les Chaos de Targasonne en compagnie des amateurs d’escalade.
La première étape est le montage et le démontage des joëlettes. Ces modèles sont légèrement différents, les bras étant par exemple plus courts afin de mieux pouvoir manœuvrer entre les rochers. A force de les manipuler au long du séjour, tous les membres de l’équipe deviendront des pros, à la manière des crews sur un stand de compétition automobile.
Nous voilà parti pour une journée de cohésion et d’initiation au maniement des joëlettes pour certains.
Nous apprendrons rapidement à décoder le vocabulaire de Stéphane. Un chemin « intéressant et pittoresque » signifie que l’on va suer à tirer et pousser les joëlettes, et que les passagers devront être attentifs à nous aider par leur équilibre et leur patience dans un parcours au milieu des rochers.
Nous ne nous connaissons pas encore tous, et certains équipages permutent afin d’être le plus efficient possible.
Sur une pente d’abord modeste, les équipages apprennent à se placer efficacement, une troisième personne en renfort côté aval afin d’éviter tout risque de basculement vers la pente de la vallée.
Lors de certaines descentes, il sera nécessaire de se placer de chaque côté de la joëlette afin de la retenir et la stabiliser. Pour certaines montées trop abruptes, ces personnes assistent l’équipage en étant encordés devant la joëlette. Bien entendu, nous n’avons eu l’opportunité de prendre des photos que lors des passages faciles, le reste du temps étant monopolisés par la conduite des joëlettes.
Alex, un des gai lurons de la bande, était dans une joëlette particulière, qui lui permettait d’assister son équipage à l’aide d’un pédalier à actionner avec les bras.
La progression de ce premier jour se fera entre les blocs de granite des Chaos de Targassonne, un paysage superbe.
Nous nous posons certaines questions sur la reconnaissance du terrain, quand à deux pas du gîte nous nous présentons devant une barrière infranchissable. Deux solutions s’offrent à nous : faire demi-tour, ou escalader les rochers entre la barrière et la clôture. Stéphane ne semble pas le genre de guide à faire demi-tour…
Un casse-croute bien mérité, à l’ombre des feuillages, nous permet de lier connaissance par des petits jeux qui nous obligent à mémoriser les noms des autres participants.
Le parcours nous aura permit de découvrir au loin la centrale solaire Thémis. Les conditions climatique, la pureté de l’atmosphère (altitude élevée et faible humidité moyenne) et l’ensoleillement de la région ont favorisé le développement et la recherche en énergie solaire.
Je n’ai pas su prendre de photo de la centrale solaire Thémis, harnaché à ma joëlette, mais j’ai pu prendre à un autre moment des photos de l’Héliodyssée, le grand four solaire d’Odeillo. Construit début des années ’60 et mis en service en 1970, c’est l’un des deux plus grands fours solaire du monde (avec le four solaire de Parkent en Ouzbékistan). Depuis 2004, les expérimentations ont définitivement cessé (ce n’est pas de l’urbex, le site n’étant pas totalement à l’abandon :-)).
Les fours solaires de Targassonne :
Le tracé de notre premier jour en joëlette… Pas mal pour une initiation!
- Longueur de l’itinéraire : 13.23 km
- Dénivelé positif cumulé : 244 m
- Dénivelé négatif cumulé : 244 m
- Altitude maxi : 1634 m
- Altitude mini : 1465 m
Programme officiel : Départ de Benat, pour une randonnée de mise en jambes vers le col rouge et son lac d altitude les Estanyets. Visite de l’estive, où l’on va rencontrer de nombreux troupeaux de vaches et de chevaux.
Départ à 8h, et nous accédons en véhicule au point de départ de la rando. Les équipes commencent à se souder, mais chacun cherche encore un peu ses marques au début.
A la première pause, l’expression « casser la graine » prend tout son sens. Lorsque les français proposent des graines à l’équipe belge, nous constatons que ce sont des mélanges de fruits secs. Nous aurons de multiples occasions au long du séjour de nous attaquer amicalement les uns les autres à propos de nos expressions et de nos accents.
Fabienne se charge de la distribution des graines…
Lors de la pause, Pol a encore des fourmis dans les jambes, et son travail de bête de somme ne lui suffit pas, il faut qu’il aille explorer un peu et inspecter la suite du parcours… Il ignorait à ce moment que nous n’étions qu’à un sixième du parcours total!
Sophie endosse le rôle d’infirmière, de masseuse, et de chaman, tant pour les équipages que pour les passagers.
Lors de la pause de midi (bien après midi), nous profitons du Riu de Brangoli pour nous baigner dans les différents bassins glacés, ce qui est extrêmement plaisant par cette chaleur.
Le tracé du parcours est incomplet, mon iPhone s’étant coupé après plus de 12h de marche (18h17 se sont écoulées entre le moment où nous avons quitté les véhicules avec les joëlettes, et le moment où nous avons enfin atteint à nouveau les véhicules avec le premier équipage) car je n’avais pas ma batterie solaire avec moi. Pour la fin du parcours, nous avons rejoint le sentier de départ, ce qui fut un grand soulagement pour cette journée qui fut assez éprouvante, tant pour les équipages que pour les passagers. Nous retrouvons donc tous avec joie les véhicules, béquillons les joëlettes, et nous écroulons les uns les autres sur le sol en attendant que tous les équipages soient de retour. Nous prendrons donc le repas du soir tard sur la terrasse, exténués, profitant de la fraîcheur nocturne.
- Dénivelé positif cumulé : 727 m
- Dénivelé négatif cumulé : 545 m (il me manque la fin du parcours…)
- Altitude maxi : 2239 m
- Altitude mini : 1588 m
Pour nous remettre de la journée précédente qui fut fort éprouvante pour tout le monde, Stéphane nous annonce que le parcours comportera plus de descentes que de montées. Les véhicules nous déposent sur le parking de la Calme, et nous commençons par l’ascension des pistes de ski…
Mais heureusement, les promesses sont tenues, et si le reste du parcours ne sera pas de tout repos, il sera plus plat, et même présentant certaines descentes qui permettent des courses de chars avec les passagers qui le souhaitent, tout en veillant à respecter la sécurité.
Bernadette, toujours prévenante et à l’écoute de son équipage, profite de cette partie où la progression est plus aisée pour demander à Pol de s’arrêter de temps en temps pour faire des photos des plantes ou du paysage.
De mon côté, je peux aussi sans risque prendre l’appareil qui pend à mon cou tandis que Gilles assure la stabilité de la joëlette derrière François.
Lors de la pause de midi, à la découverte de reste de colonne vertébrale dans le ruisseau, certains se demandent si notre guide n’a pas abandonné des équipages récalcitrants dans la nature…
Le parcours nous mène jusqu’au gîte, où nous prendrons trois heures de repos avant de partir vers Puigcerdà en Espagne où nous passerons la soirée.
Une petite excursion à la frontière espagnole nous permet de découvrir Puigcerdà et sa vieille ville. lèche vitrines et shopping pour certains, visite culturelle pour d’autres, mais tous termineront sur la place de la ville, en profitant pour prendre un verre à une terrasse.
le 8 juilletProgramme officiel : Départ du refuge de Farnails, pour deux jours de randonnée. Nous prendrons le GR 10 pour nous rendre aux lacs inférieurs la Pradeil le Neigre, le Long, pour y mettre les pieds dans l’eau (pour les courageux). L’arrivée se fera en direction du barrage des Bouillouses pour une nuit en refuge non gardé.
Nous nous préparons pour le départ. Alex voyagera aujourd’hui avec Sonia et Stéphanie. Le roi des blagues n’arrivera pas à en placer une aujourd’hui avec ces deux bavardes…
Bernadette raconte :
../ « torrent de cailloux », épineux, rhododendrons viendront à bout des jambes meurtries pour une descente vers les lacs. Une nappe bleue s’offre à nous sous ce soleil radieux ; des rochers lisses pour se sécher et l’eau nous chante sa plus belle chanson, alors l’inévitable se produit, plusieurs d’entre nous se baignent.
Et moi, sans pouvoir ni marcher ni nager, avec mes jambes « de bois », j’ai goûté les délices de l’immersion, fraîche et si douce à la fois… Les libellules « mignardises » d’un bleu vif, butinant les lichens, viennent danser et s’offrir une pause de star à mon objectif. /…
Marie-jo trouve encore la force de courir à la rescousse d’un équipage en contrebas pour un franchissement d’obstacle avec une joëlette.
A l’arrivée, il est temps de préparer le repas du soir. Une occasion de se faire charrier pour notre accent, et notre manière de dire que le repas est « couuuuît ».
Fabienne et Jean-Luc sont de corvée patate :
Le repas se prendra dehors, mais le bonnet s’impose dans la fraîcheur du soir.
Après le repas, chacun place son sac de couchage pour dormir ci et là selon ses envies, et de petits groupes se forment pour papoter sous les étoiles. Votre rédacteur profitera même de la douceur de la nuit pour aller se baigner dans les eaux calmes du barrage.
- Longueur de l’itinéraire : 15.46 km
- Dénivelé positif cumulé : 386 m
- Dénivelé négatif cumulé : 251 m
- Altitude maxi : 2032 m
- Altitude mini : 1876 m
Entendre les oiseaux saluer les premiers rayons du soleil, ouvrir les yeux sans sortir de son sac de couchage, et voir la montagne se parer peu à peu de couleurs de feu, ce sont de petits moments divins.
Voici le témoignage de Sandrine & Alexandre pour cette journée :
Après une nuit étoilée au refuge de Farnails près du barrage des Bouillouses, nous voilà repartis en direction de Targassonne par un chemin dit « panoramique » par sa vue sur le pic du Carlit et ses pics alentours.
Grâce à la volonté de tout le monde, nous allons longer l’étang « Le Long » au travers des rochers, petites marches, grandes marches, pentes descendantes, etc…
Nous ferons une pause bien méritée, afin d’attendre le reste du groupe et nous remettre de nos efforts dans une zone plus ou moins plate. Et là, nous sommes époustouflés et sans voix devant la beauté du lieu, laissant place aux émotions pour certains d’entre nous, nous laissons parler la nature, un petit de coin de paradis.
Je n’ai pas encore pu récupérer les photos que j’avais fait lors de la descente. Voici deux photos du coucher de soleil prises du gîte à notre retour.
- Longueur de l’itinéraire : 17.35 km
- Dénivelé positif cumulé : 346 m
- Dénivelé négatif cumulé : 640 m
- Altitude maxi : 2045 m
- Altitude mini : 1671 m
En bonus, la combinaison des deux trajets, l’aller en bleu, le retour en rouge.
le 10 juilletTémoignage de Fabienne :
Nous rejoignons une grande piste à flan de montagne qui nous conduit au fond d’une vallée avec pique-nique au bord de la rivière Angoustrine. L’après-midi débute par une longue montée sous une forte chaleur, heureusement sur un chemin très roulant et partiellement ombragé.
Pause au petit col, quelques échanges de « chapeaux d’eau » dans la joie et la bonne humeur pour le plus grand plaisir de Cloé et descente toujours en « free-ride » sur Dorres. Malheureusement, les bains chauds seront pour une autre fois compte tenu de l’horaire tardif.
Sonia lançe des bouts de saucisson à Panda qui nous rejoint après avoir pataugé dans le ruisseau, et il bondit dans les airs pour les attraper. Comme je suis assis en contrebas, cette contre-plongée nous donne l’impression que Panda saute sur François…
Le mot de la fin, par François:
Retour au gîte et apéro dans la bonne humeur. Tour de table, ambiance fin de séjour où chacun commence à rassembler ses affaires et pense au retour du lendemain. « C’était bien, c’était chouette, on y retournera… »
Encore un grand merci à toute l’équipe : Stéphanie et Sonia (les two sisters inséparables), Jean-Luc et Fabienne pour son1er séjour, Denis, Frédéric, Gilles, Brigitte ; l’équipe belge pleine d’humour : Cécile, Marianne, et ses costauds : Stéphane, Léopold, Christian, Alain qui ont eu la gentillesse de nous faire goûter différentes versions du breuvage national belge plus communément appelé bière !
Les personnes à mobilité réduite pour lesquelles c’était leur 1er séjour : Alex et Sandrine (nos tourtereaux), ainsi que les personnes handicapées marchantes : Nicole et Béatrice qui ont été enchantées, sans oublier Bernadette la contemplative.
Manuel notre intendant auvergnat (ah l’aligot de Manuel !), Stéphane notre guide free-rider, Sophie pour son hospitalité, sa chaleur et son sourire, Cloé pour ses histoires de Schtroumpf et sa mousse au chocolat (mmmmhh), sans oublier Panda qui est très joueur (surtout avec vos chaussettes)…
A lire aussi :- http://www.hce.asso.fr/Tour-des-lacs-du-Carlit-du-04-au.html
- http://disisioul.com/