Je l’avais annoncé dans l’article qui résumait le voyage en Jordanie, j’avais hâte de découvrir Petra de mes propres yeux, décor des aventures de Tintin ou d’Indiana Jones… Et bien je n’ai pas été déçu!
L’histoire de PetraPétra fut fondée aux alentours du VIe siècle avant Jésus-Christ par un peuple de nomades, les Nabatéens. Ils sont à l’origine d’un vaste empire commercial qui s’étendait jusqu’en Syrie. Le site très accidenté de Petra, avec d’étroits passages entre de hautes falaises, les protégeait des attaques extérieures, et constituait un carrefour stratégique à la jonction des routes du commerce de la soie et des épices, reliant la Chine, l’Inde et l’Arabie méridionale à l’Egypte, la Syrie, la Grèce et Rome.
En dépit des tentatives du roi séleucide Antigone, de l’empereur romain Pompée et du roi Hérode le Grand pour soumettre Pétra au contrôle de leur empire, la cité resta sous la domination des Nabatéens jusqu’en l’an 100 ap. J.-C. avant de tomber aux mains des Romains. A la période byzantine Petra était encore habitée lorsque l’ancien Empire romain se tourna vers Constantinople, mais son importance déclina par la suite. Les Croisés y bâtirent un fort au XIIe siècle, puis l’abandonnèrent peu après à la merci des populations locales. Petra tombe alors dans l’oubli… Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que l’occident redécouvre Petra avec l’explorateur suisse Johann Ludwig Burckhardt en 1812.
Débutées en 1924, les fouilles se poursuivent encore de nos jours: Pétra et la civilisation nabatéenne n’ont pas révélé tous leurs secrets et monuments (cette année encore l’imagerie satellite vient encore de permettre la découverte de nouvelles structures).
Petra au cinéma et en BDJe suis un passionné de bandes dessinées, et Petra est un lieu qui a marqué les dessinateurs. Tout d’abord Hergé qui nous entraîne dans le sillage de Tintin vers la cité imaginaire de Khemed qui est la réplique du trésor de Petra dans « Coke en stock« . On retrouve Petra aussi dans l’ouvrage homonyme de Jacques Martin dans sa collection « Les voyages d’Alix », mais aussi dans un style graphique que je trouve moins abouti avec « Le rêve de pierres » de Isabelle Dethan et Daphné Collignon, une BD qui nous emmène dans une expédition dans l’ancienne cité de Petra.
En 1989, Steven Spielberg permet à Harrison Ford et Sean Connery de rencontrer sur le site de Petra un chevalier croisé vieux de 800 ans, dépositaire du Saint Graal dans « Indiana Jones et la dernière croisade ». A l’intérieur d’al Khazneh, au contraire du film, il ne subsiste qu’une énorme salle vide.
En 2001, « Le retour de la momie » est en partie tourné sur le site de Petra.
En 2009, « Transformers 2 » (the Revenge of the fallen) présente aussi certaines scènes juste devant le trésor, ainsi que dans le Wadi-Rum.
Le Wadi-Rum est le désert de sable rouge que je présenterai dans un autre article, et qui a été utilisé pour beaucoup de films dont « Lawrence d’Arabie » de David Lean, « Mission to Mars » de Brian de Palma, « Prometeus », et « Seul sur Mars » de Ridley Scott, ou encore « Rogue one » (la planète Jedha), et même « Star Wars 9 ».
Les premiers monumentsLa première partie du trajet se fait le long d’une large vallée bordée de roches sculptées, puis les parois se resserrent de plus en plus pour former un véritable couloir bordé de falaises.
Cela peut nous déconcerter, mais les façades n’étaient pas sculptées du bas vers le haut. Les nabatéens commençaient à sculpter du haut vers le bas, et de nombreux ouvrages inachevés présentent de magnifiques sculptures en haut alors que le bas semble encore devoir dévoiler ses secrets, masquant les hypothétiques plans des constructeurs sous une gangue de roche grossière…
Nos impressionsPetra était incontournable. Et le lieu était tout à fait à la hauteur de mes rêves.
J’avais tant d’images du site de Petra en tête que je ne pensais pas pouvoir être surpris; pourtant lorsque nous progressons en silence dans le « siq », une gorge étroite de plus d’un kilomètre de long, délimitée de part et d’autre par d’abruptes falaises aux couleurs incroyables, qui s’élèvent à plus de 80 mètres, Tom et moi en avons le souffle coupé.
Nous évoluons dans un véritable décor de cinéma, et lorsque j’entends la musique d’Indiana Jones il me faut un moment pour réaliser que Husam n’a pas résisté au plaisir de diffuser doucement la musique sur son GSM pendant les derniers moments avant la découverte. Et enfin, l’Al Khazneh, le joyau de Petra se dévoile à nous entre les rochers qui semblent monter jusqu’au ciel.
Al-Khazneh (le Trésor)
Seuls quelques nomades sont présents à notre arrivée, alors que l’on m’avait décrit le site comme grouillant de touristes. La scène est magique, irréelle, et j’en oublie de prendre des photos immédiatement (je me rattraperai par la suite :-) ).
Les bédouins proposent aux rares touristes (presque aucun européen) de parcourir Petra à dos de chameau dans le Siq, et à dos d’âne pour le reste du site et notamment vers le monastère. Le prix est compris dans le ticket d’entrée, mais il est hors de question que nous cautionnons le traitement qu’ils subissent, et de plus nous sommes là pour marcher. Nous aurons le cœur serré plus d’une fois en voyant les ânes trébucher sur les rochers glissants, avançant au petit trot sous les coups sauvages des enfants qui les montent et les utilisent pour les trajets de ravitaillement.
Ce Trésor n’est que l’un des nombreux joyaux qui composent le site de Pétra. Quatre à cinq jours sont nécessaires pour explorer entièrement cette fabuleuse cité. La beauté naturelle de ce site et son architecture étonnante frappent tous ceux qui pénètrent dans la vallée de Pétra. La cité regroupe des centaines de tombeaux savamment creusés dans la roche, aux motifs compliqués.
Al Deir (le monastère)La montée vers « le monastère « de Petra (al-Deir) en vaut vraiment la peine. La vue est beaucoup plus dégagée que devant l’Al Khazneh. C’est aussi l’occasion d’une belle rencontre avec d’autres rares randonneurs, en grimpant encore plus haut pour surplomber le monastère.
Pour vous faire une idée de la taille du monument (plus de 40 mètres de hauteur), si nous agrandissons la photo nous pouvons voir une personne qui rend compte de l’échelle (près du coin inférieur droit du temple)..
L’hôtel que j’avais choisi ne se trouve pas à proximité du site, mais cela nous donnera l’occasion d’un arrêt pour contempler le coucher de soleil sur les montagnes de Petra sur le chemin.
Siq al-Barid (la petite Petra)Toujours sous le charme de la visite de Petra, nous abordons le Siq El Bared (ou al-Barid), un étroit défilé très court (500 mètres), qui se termine presque en cul de sac, et comporte des ruines Nabatéennes. Inutile de chercher la moindre indication routière pour « Little Petra » («la petite Pétra»), car le site porte en réalité le nom de Beida.
Le site archéologique est beaucoup plus petit que Petra, mais sa visite en vaut la peine.
Le chemin entre Petra et Beida est jalonné par des rochers aux formes étranges, qui semblent parfois sculptés (un crâne, un éléphant, ou de nombreuses formes tordues).
Plus de photos…
Vous pouvez visionner plus de photos en consultant l’album dans photobrol(https://www.gaudry.be/photos/set-jordanie.html), ou utiliser le diaporama dans la visionneuse automatique(https://www.gaudry.be/photos/set-jordanie/lightbox/).
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