Dans la série « Coup de cœur », je ne vous présenterai pas cette fois un artiste, mais un ensemble de photographes dont j’apprécie particulièrement le rendu qui me fait penser à certains films…
Le monde du cinéma, le charme des pellicules 35mm, nous offre parfois des ambiances particulières, que ce soit au niveau de la colorimétrie, une faible profondeur de champ ou un doux effet flouté, une certaine désaturation, etc. En tant que photographes, nous avons souvent envie de sortir du monde hyper net et aseptisé de la photographie numérique actuelle, de pouvoir susciter les mêmes émotions, donner la même ambiance, et certains y arrivent à merveille…
Maxime VillalongaConnu sous le pseudonyme Loomax, Maxime Villalonga est un maître incontestable de ce genre de photographie cinéma, que ce soit par son cadrage, ses formats 16/9 et 2/35 avec ses bandes noires, une certaine sous-exposition et un rendu des couleurs chaud ou froid selon l’ambiance désirée. Il est tellement une référence, que son pseudonyme est presque devenu synonyme de l’effet désiré: l’effet loomax.
Il semble utiliser des focales longues, ce qui modifie la relation entre l’avant plan et l’arrière plan, et produit de superbes flous (bokeh).
De toute manière, il est très bon car il est un des partisans de « Han shoot first ! »:-)
Pas de bords noirs, mais une ambiance sous-exposée qui porte le flou d’ouverture à son paroxysme pour sublimer le sujet. Cinéaste et spécialiste de l’animation 3D, Louis du Mont met au profit de la photographie son expérience cinématographique pour créer des images extraordinaires.
Le travail de Mikki est aussi incroyable, avec des tons sombres, et un format très cinématographique avec les bandes noires.
Je ne sais toujours pas si c’est une personne ou un collectif qui se cache sous ce pseudonyme, mais j’apprécie énormément son travail (un coup de cœur lui était d’ailleurs déjà consacré). Nettement moins constant que Loomax ou Louis du Mont dans la colorimétrie et le traitement, le flux de Ma_Co2013 contient de vrais bijoux. 
Ici aussi, des ambiances sous-exposées, des tons au service d’une atmosphère nocturne, et un cadrage digne du grand écran.
Dans sa série « Lost In », Julien Dumas nous immerge dans des tranches de vie qui suintent la solitude, un travail où l’humain est le centre d’une histoire.
Le travail photographique de Vincent Bourilhon nous montre son admiration pour le cinéma, chaque photo étant elle même une narration graphique.
Entre architecture, cinéma, photo reportage percutant, je ne sais comment classer son travail… J’adore!
Photographe de mode, Marta Bevacqua tire profit du 50mm pour nous offrir des portraits qui nous immergent dans un monde fantastique proche du cinéma.
Ici encore, ce format particulier, et un mélange de désaturation et sous-exposition…
Il faut presque se pencher sur la photo pour réaliser qu’il ne s’agit pas d’une peinture impressionniste ou un surréaliste comme Delvaux.
Ici nous ne sommes plus tellement dans le graphisme du cinéma, mais dans le « low key », où la lumière se fait rare et sert à mettre en valeur le sujet. Il y a tant d’autres photographies dans ce style que j’aimerais vous présenter, mais il faut que je me limite à certains exemples…
Et dans l’exploration de lieux abandonnés?
Les lieux abandonnés se prêtent également à ce genre de photographie, entre le jeu vidéo et le cinéma. Voici donc pour terminer quelques photos que j’apprécie particulièrement…
