L’université du Val Benoit consistait en un vaste ensemble de bâtiments, et une petite centrale thermoélectrique en assurait le chauffage et la production d’électricité.
L’Université du Val-Benoît à Liège
Construite aux alentours des années 1930, l’Université du Val-Benoît est un ensemble de bâtiments divisés en cinq groupes :
- Un Institut de chimie appliquée et de métallurgie.
- Un Institut des sciences minérales.
- Un laboratoire de thermodynamique (contigu à la centrale thermoélectrique).
- Un Institut de mécanique.
- Un Institut de génie civil.
D’autres bâtiments s’ajoutent à cette liste, comme la porterie de l’abbaye (reconstruite en 1950), ou encore l’Institut de mathématique (1965).
Une page plus complète reprend l’historique et les photos de l’Université du Val-Benoît: https://www.gaudry.be/photo/universite-du-val-benoit/
Depuis les années 1970 et la construction centralisée d’un nouveau complexe universitaire Liégeois au Sart-Tilman, les différentes facultés quittent peu-à-peu le site du Val-Benoit. En 1989,la décision est prise de ne maintenir qu’un minimum de patrimoine au centre de Liège, mais il faudra attendre 2006 pour voir la fin des activités de l’Université du Val-Benoît avec la dernière session des ingénieurs architectes.
Le site est peu à peu abandonné, se réveillant quelques heures de temps en temps lors d’activités estudiantines comme les « 4 heures trottinettes » qui constituent le point d’orgue de la Saint-Torê.
Entre 2011 et 2014, l’Université de Liège vend les différents bâtiments (sauf à ma connaissance la centrale thermoélectrique qui reste sa propriété).
La centrale thermoélectrique
La production de chaleur
Lors de l’élaboration du site dans les années ’30, la décision est prise de centraliser le système de production de chaleur pour en améliorer le rendement et en faciliter la maintenance. Il s’agit d’une combustion de charbon dans une salle de chauffe qui comporte à l’origine deux chaudières, mais avec un emplacement réservé pour une éventuelle troisième chaudière. Les deux chaudières au charbon sont alimentées chacune par un silo d’une contenance de 100 tonnes.
Sur le plan ci-joint, nous pouvons voir le réseau de chauffage entre les différents blocs. Des galeries souterraines de 2 mètres de hauteur relient les différents bâtiments, et contiennent les conduites de gaz, le réseau électrique, l’eau potable et l’eau du chauffage. Le site étant abandonné, certains passages sous les bâtiments se sont retrouvés partiellement ou totalement inondés.
La production d’électricité
Les besoins importants en électricité de la Faculté Technique imposent une charge non négligeable sur les crédits des laboratoires. Une étude approfondie des moyens de chauffage met en lumière la possibilité de tirer parti de cette énergie: la production de vapeur à haut potentiel permet d’utiliser la chaufferie pour alimenter un turboalternateur qui produira de l’électricité.
Au lieu de dépenser des sommes considérables en énergie électrique, l’université est donc en mesure non seulement de subvenir à ses propres besoins, mais peut en outre revendre le surplus électrique dans un réseau extérieur. Un accord a donc été passé avec la Société Anonyme Linalux (Union des Centrales électriques de Liège-Namur-Luxembourg), pour la revente de l’excédent énergétique, mais aussi pour obtenir gratuitement l’énergie électrique nécessaire à la Faculté pendant les périodes d’arrêt de la chaufferie.
L’aspect didactique
L’avantage de cette installation dans une Faculté technique est qu’elle permet une mise en pratique des matières enseignées, ainsi qu’une vue directe et à proximité du fonctionnement d’une centrale thermoélectrique. En plus de l’aspect démonstratif de la centrale, différentes expérimentations et manipulations étaient possibles. C’est un atout dans la recherche des principes thermiques, ce qui justifie son emplacement directement joint au laboratoire de thermodynamique.
Les parties de la centrale électrique
La centrale électrique du Val-Benoît était composée des salles suivantes:
- une salle de chauffe
- une centrale électrique
- une salle de haute tension
- une salle de contrôle de la marche des chaudières
La vapeur produite est envoyée dans un détendeur/désurchauffeur qui permettait d’adapter la pression en fonction des besoins. Une partie est destinée au chauffage proprement dit; une autre alimente un turbo alternateur qui produit l’électricité. Il est aussi possible d’envoyer de la vapeur vers le laboratoire de thermodynamique à des fins didactiques (alimenter différents moteurs, effectuer des tests).
L’architecture de la centrale du Val-Benoît
La tour de 50 mètres de haut est l’élément le plus marquant dans le paysage, et est même visible en arrivant par l’autoroute des Ardennes, juste avant de plonger dans les tunnels de Cointe. Cette tour n’était pas une cheminée, et comportait d’ailleurs un escalier ainsi qu’un ascenseur pour y circuler. Elle était le lieu de différentes expériences réalisées sur un manomètre au mercure qui mesurait 36 mètres de haut. Ce manomètre permettait des tests sous très hautes pressions, et était estampillé de la marque Brown-Boveri, présente sur beaucoup de matériel dans les centrales électriques.
Les fenêtres de la tour sont alignées pour former un grand trait vertical qui tranche sur le gris sombre des matériaux.
Une terrasse est située au sommet de la tour, une autre est située quelques mètres en contrebas. Ces deux terrasses permettaient de réaliser des expériences sur les vents.
En plus du manomètre gigantesque, la tour abritait une réserve d’eau de 40 mètres cubes en cas d’incendie.
En approchant, on remarque que l’ensemble est formé de volumes cubiques, largement vitrés.
Les photos
La beauté dans la décrépitude
Oui je sais que ça peut sembler étrange, mais j’apprécie le côté esthétique de l’usure du temps, la patine de la rouille… Voici donc quelques photos de mes différentes visites.
La salle de chauffe
Comme on peut le voir sur la photo suivante, avec le temps, les vitres ont fait les frais des vandales, les portes sont ouvertes, et les dégradations sont de plus en plus présentes. Ce qui était surprenant, c’était de constater que les éléments étaient déplacés d’une visite à l’autre, ou qu’une fois les portes étaient soudées, une autre fois, à nouveau forcées…
Les chaudières
La salle de contrôle de la marche des chaudières
La salle de haute tension
Des manomètres en vrac…
En vrac…
Une réponse sur « La centrale thermique du Val Benoit »
Merci pour ces photos. J’ai également visité le site et pris des photos, mais rien de la turbine ni de l’alternateur …