Légion Etrangère (3 personnages)
Type d'organisation
Il s'agit le plus souvent d'organisations aux dimensions conséquentes, mais parfois ce sont de simples petits groupes de personnes, des affiliations temporaires.L'organisation Légion Etrangère
est composée de 0.07% de la population des personnages de ce site.
La Légion étrangère est une troupe d’assaut, une force combattante de l'Armée de terre française disposant d'un commandement particulier et comportant plusieurs subdivisions d'armes : infanterie, cavalerie, génie et troupes aéroportées. La Légion étrangère est indépendante du point de vue de son recrutement.
Elle a été créée en 1831 par le roi Louis-Philippe Ier afin de l’employer en Algérie, pour permettre l'incorporation de soldats étrangers dans l'Armée française. Elle fait partie du 19e corps d'armée, communément appelée sous le vocable d'armée d'Afrique. Elle hérite des traditions des anciennes Légions : Légion italique, Légion des Francs du Nord, Légions polonaises, Légion portugaise et Légion irlandaise. En 1805, des unités étrangères hétérogènes ont été créées : le régiment de la Tour d’Auvergne, le régiment d’Isembourg, le régiment de Prusse et le bataillon d’Irlande. Ils deviendront, en 1811, les quatre premiers régiments étrangers. Pendant les Cent-Jours, leur nombre sera doublé. En 1815, ces huit régiments étrangers de la Grande Armée formeront par ordonnance royale la Légion royale étrangère. Puis au gré de son démembrement, en 1818, la Légion royale devient la Légion de Hohenlohe avant de décliner en 1821 pour devenir le régiment de Hohenlohe du nom de son chef, le prince Louis Aloÿs de Hohenlohe-Waldenbourg-Bartenstein, un maréchal français de nationalité autrichienne. Ce régiment est dissous le mais le de la même année une nouvelle ordonnance royale fait ressusciter la Légion étrangère pour armer l’Armée d’Afrique déployée en Algérie.
L'engagement dans la Légion est réservé aux hommes dont l'âge est compris entre 17,5 et 39,5 ans (dérogation possible) et a compté, depuis sa création jusqu'en 1963, plus de 600 000 soldats dont une majorité d'Allemands, suivis de trois fois et demie moins d'Italiens, puis de Belges, mais aussi de Français, d'Espagnols et de Suisses. De nombreuses autres nationalités sont représentées, comme les ressortissants des pays d'Europe de l'Est et des Balkans majoritaires dans les années 2000. Le prestige de ce corps d'élite suscite l'engagement. Cet attrait et, dans le passé, les soubresauts historiques (conflits mondiaux, crises économiques ou politiques) ont contribué à un recrutement plus spécifique : Espagnols à l'issue de la guerre d'Espagne, Allemands après 1945, Hongrois en 1956.
Les légionnaires, surnommés également les képis blancs, de la couleur de leur coiffe, blanchie sous le soleil, ont acquis leur notoriété lors des combats menés sur les champs de bataille du monde entier, notamment dans le cadre des conquêtes coloniales, des deux guerres mondiales, et des guerres d'Indochine et d'Algérie. La Légion est une unité combattante qui intervient partout dans le monde. Si sa principale mission est le combat, elle participe également à des missions de protection des populations, de maintien de la paix ou de coopérations au profit des gouvernements étrangers liés à la France par des accords.
Les traditions à la Légion étrangère constituent un ciment pour ce corps qui se traduisent par les détails vestimentaires, les emblèmes et symboles spécifiques, les chants et musiques, et enfin par ses fêtes particulières. Son image auprès du grand public et des artistes est à l'origine de nombreuses œuvres dans tous les domaines : musique, cinéma, peinture, sculpture et littérature. Le code d'honneur du légionnaire dicte la conduite de ces hommes au quotidien, en temps de guerre comme en temps de paix.
Histoire
Création
La Légion étrangère est créée par ordonnance du par le roi des Français Louis-Philippe, à l'instigation du maréchal Soult, ministre de la Guerre. Elle rassemble, à cette date, différents corps étrangers de l'Armée française, dont les gardes suisses (issus de la paix perpétuelle signée après la bataille de Marignan), le régiment suisse de la garde royale, et le régiment Hohenlohe issu du 2e régiment étranger des armées napoléoniennes. Cette troupe nouvelle est destinée à combattre hors du Royaume (en Algérie). À l'origine, la Légion étrangère ne peut combattre qu'en dehors du territoire continental du Royaume ; la Première Guerre mondiale sera la deuxième exception car à partir d'octobre 1870, la Légion est engagée contre les Prussiens.
La loi du autorise la formation d'une légion d'étrangers en France, et de corps militaires composés d'indigènes et d'étrangers, hors du territoire continental : Il pourra être formé dans l'intérieur du royaume une légion d'étrangers ; mais elle ne pourra être employée que hors du territoire continental du Royaume. Les généraux en chef, commandant les pays occupés par les armées françaises hors du territoire continental, pourront être autorisés à former des corps militaires composés d'indigènes et d'étrangers
.
Les premiers cantonnements des dépôts de la Légion sont implantés à Langres, Bar-le-Duc, Agen et Auxerre. Les anciens des gardes suisses et du régiment Hohenlohe sont placés dans le 1er bataillon. Les 2e et 3e reçoivent les Suisses et les Allemands, le 4e est réservé aux Espagnols et Portugais, le 5e aux Sardes et Italiens, le 6e aux Belges et Hollandais et le 7e aux Polonais. La Légion constitue un moyen très efficace pour retirer les éléments les plus « indésirables » de la société française du XIXe siècle. Dans ses rangs, une population interlope où se sont trouvés parfois des meurtriers, des évadés, des mendiants, des criminels de droit commun, mais surtout des immigrés n'ayant que peu d'alternatives pour gagner leur vie en France.
À l'origine, le légionnaire est très mal formé, peu ou pas payé, et reçoit un équipement sommaire, peu de vêtements et de nourriture. La motivation des hommes est alors au plus bas, car les raisons de rejoindre la Légion sont le plus souvent le désespoir et l'instinct de survie plutôt que le patriotisme. Certains légionnaires tentent très probablement d'échapper à de graves problèmes. Les conditions de vie et de travail sont terribles et les premières campagnes provoquent de lourdes pertes. En conséquence, les désertions posent un problème important à la Légion. Obtenir une force de combat efficace à partir d'un groupe de soldats peu motivés représente une entreprise des plus difficiles. Dans ce but, la Légion développe une discipline stricte, dépassant celle imposée à l'Armée française régulière.
Nouvelle Légion
Le , après le passage de la Légion étrangère dans les rangs de l'Armée espagnole, Louis-Philippe décide la création d'une nouvelle Légion afin de renforcer les troupes françaises en Algérie. Trois bataillons sont alors créés pour combler le vide laissé par les départs en Espagne. En 1840, deux autres, les 4e et 5e, sont formés à Pau et à Perpignan avec les survivants de l'aventure espagnole, qui s'étaient battus dans les rangs isabellistes. Ces bataillons viennent rapidement compléter le dispositif et renforcer les troupes françaises de l'armée d'Afrique.
Conquête de l'Algérie (1830-1849)
Créée pour combattre « hors du territoire continental du Royaume », la Légion étrangère est stationnée en Algérie, où elle participe à la conquête et à la mise en valeur du territoire. En 1832, la Légion est employée à l'assèchement des marais dans la région d’Alger. Les 1er et 3e bataillons s’emparent d’une redoute à Maison-Carrée, aujourd’hui El-Harrach, quartier au sud-est d’Alger. Pour sécuriser la zone, 300 légionnaires campent près du marabout de Sidi Mohamed Tittery lorsque la tribu des El Ouffia s’agite. Le , une colonne, sous les ordres du commandant Salomon de Mussis, comprenant 27 légionnaires commandés par le lieutenant Châm et 25 chasseurs d’Afrique, patrouille dans la région. Le commandant pousse une reconnaissance avec les chasseurs et laisse les légionnaires au bivouac. Les légionnaires sont attaqués par 75 cavaliers arabes. Le petit détachement est exterminé. Le lieutenant Châm est le premier officier de Légion mort au combat.
En 1834, les Espagnols du 4e bataillon sont démobilisés et autorisés à rentrer dans leur pays, en proie à la guerre civile. Le 7e bataillon est ramené à Oran et prend alors le numéro 4. En 1849, le 1er bataillon participe activement au siège et à la prise de Zaatcha.
Guerres carlistes (1835-1839)
La guerre civile déchire l’Espagne. Afin d'aider Isabelle II, Adolphe Thiers, alors ministre de l'Intérieur, réussit à convaincre le gouvernement d'envoyer la Légion étrangère en Espagne, sous les ordres du colonel Bernelle, qui devient maréchal de camp au titre espagnol. Deux jours plus tard, le , Louis-Philippe donne son accord et la Légion étrangère est cédée le 28 du même mois. Par ordonnance royale, la Légion ne fait plus partie de l'Armée française.
La division étrangère
prend part à diverses opérations vers Puente la Reyna, Larranaga et Oteyza. Les 16 et , elle affronte les carlistes, à Arlabán près de Vitoria au Pays basque. Aux applaudissements de l’Armée royale, le général Córdova, général en chef, donne la Légion en exemple à ses soldats. Le colonel Conrad, maréchal de camp au titre espagnol, qui a remplacé le général Bernelle démissionnaire, est tué à la tête de ses troupes au combat de Barbastro. La solde impayée, les vivres faisant souvent défaut, l’habillement non renouvelé, la dette espagnole pour la solde du personnel, le matériel et l’armement s’élève à 612 727,42 francs. Le , la reine décrète la dissolution de la Légion étrangère. Alors, les 63 officiers, les 159 sous-officiers et militaires du rang survivants traverseront les Pyrénées et arriveront à Pau le , terminant ainsi l’épopée de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’ancienne Légion étrangère ».
La Crimée (1854-1856)
Le , le Jean-Bart embarque deux bataillons du régiment. Le 3e bataillon et le dépôt du régiment partent quant à eux s'installer en Corse, à Bastia, afin d'y former le dépôt de guerre destiné à alimenter les deux régiments étrangers partis en Crimée. Les deux régiments de Légion participent, au sein de la « Brigade étrangère », aux batailles de l’Alma, le et au siège de Sébastopol durant l'hiver 1854-1855. Le manque d'équipement est particulièrement éprouvant et le choléra frappe le corps expéditionnaire. Néanmoins, les ventres de cuir (surnom donné aux légionnaires par les Russes en raison de leur cartouchière sur le ventre), se comportent admirablement.
Le , les compagnies d'élite du 3e bataillon et tous les effectifs disponibles laissés en Corse arrivent en Crimée. Le , c'est l'assaut final et, le 10, le 2e régiment étranger, drapeau et musique en tête, défile dans les rues de Sébastopol.
Campagne d'Italie (1859)
Comme l'armée d'Afrique, la Légion participe à la campagne d'Italie. Les deux régiments étrangers, avec le 2e régiment de zouaves, font partie de la 2e brigade de la 2e division du corps de Mac Mahon. La Légion s'illustre notamment au cours de la bataille de Magenta le , et également le contre les Autrichiens au cours de la bataille de Solférino. Les pertes sont sévères et l'on compte parmi les morts le colonel de Chabrière, chef de corps du 2e régiment étranger. En remerciement, la ville de Milan décernera en 1909 la médaille de la ville aux 1er et 2e régiment étranger.
Expédition du Mexique (1863-1867)
Initialement, la Légion ne devait pas participer à l'Expédition du Mexique. Mais une pétition de ses officiers adressée au ministre de la Guerre eut pour effet d'envoyer le régiment étranger au Mexique, quoique ces officiers fussent punis par la suite. Le régiment arrive le et se voit alors confier la tâche ingrate d'escorter des convois entre Veracruz et Puebla. La 3e compagnie s'illustre le au cours du combat de Camerone qui reste dans l'histoire de la Légion comme l'illustration du sacrifice suprême au nom de la parole donnée.
Le régiment, réorganisé en 4 bataillons en 1864 se déplace ensuite vers les Terres chaudes. Parallèlement, le dépôt du régiment quitte temporairement Sidi bel-Abbès pour Aubagne afin de faciliter le recrutement et l'envoi de renforts au Mexique. De à , les unités du régiment participent au siège d'Oaxaca.
Le , les 3e et 5e compagnies du 4e bataillon livrent un combat comparable à celui de Camerone. Sous les ordres du capitaine Frenet, les 125 légionnaires encerclés dans l'hacienda de l'Incarnacion résistent victorieusement durant 48 heures à plus de 600 Mexicains. Total des pertes dans l’expédition du Mexique : 22 officiers, 32 sous-officiers et 414 légionnaires. D'après l'accord passé avec l'empereur Maximilien, la Légion étrangère devait passer au service du Mexique. Avant que l'aventure française au Mexique ne tourne au désastre, la Légion rentre en France en février 1867.
Guerre franco-prussienne de 1870
Le , la guerre franco-prussienne éclate entre la France et la Prusse. Cette guerre se déroule sur le sol de France, où la Légion ne devrait pas intervenir. Par ailleurs, on ne peut pas demander aux légionnaires allemands de se battre contre leur pays. Mais la situation est si critique que le gouvernement fait appel aux troupes d’Afrique.
Deux bataillons sont formés pour servir en métropole. Les légionnaires allemands, le drapeau du régiment et la musique restent, eux, à Sidi bel-Abbès. Pendant ce temps, un 5e bataillon est créé sur le sol national pour incorporer les étrangers qui veulent servir leur patrie d'adoption. Celui-ci se distingue particulièrement pour sa vaillance lors de la bataille d'Orléans le . Les bataillons arrivés d’Algérie se fondent avec les rescapés des combats d’Orléans, mais ils connaissent la défaite avec l’armée de l’Est. Les hommes de la Légion étrangère ont également contribué à la défense héroïque de Belfort. Ce qui reste de l'unité participe à la répression de la Commune de Paris en avril et . Le , le régiment étranger de marche formé pour la circonstance cesse d'exister. Ses éléments reprennent le chemin de l’Algérie.
Tonkin (1883-1885)
Le , les 600 premiers légionnaires débarquent au Tonkin. Ils participent aux colonnes de l’amiral Courbet qui lutte contre les Pavillons noirs. Le , les légionnaires accomplissent leur premier fait d'armes en terre asiatique en prenant la citadelle de Son Tay. Renforcés par le 2e bataillon à partir de , les légionnaires s'emparent de la forteresse de Bac Ninh.
Du au , la citadelle de Tuyen Quang, défendue par une majorité de légionnaires sous les ordres du commandant Dominé est assiégée. Le , les 3e et 4e bataillons du 1er régiment étranger arrivent au Tonkin et sont intégrés au 2e Étranger. Le 3e bataillon tient une place particulière lors de la prise de Lang Son le . Le 4e bataillon du 2e Étranger, débarqué à Formose en combat les Chinois sur place jusqu'à l'armistice franco-chinois du . Il rejoint ensuite son corps au Tonkin. Après la conquête, vient la phase de pacification qui, comme en Algérie est une lutte permanente contre les bandes armées.
Dahomey (1892-1894)
En 1892, le roi Béhanzin menace le comptoir de Porto Novo et la France décide d'intervenir. Un bataillon étranger de marche est constitué à partir de deux compagnies du 1er Étranger et de deux autres du 2e Étranger. Il est placé administrativement sous le commandement de ce dernier. Le commandant Faurax en prend la tête. De Cotonou, les légionnaires doivent s'emparer d’Abomey, la capitale du mutin. Deux mois et demi sont nécessaires pour atteindre la cité au prix de combats répétés contre les soldats, et surtout les amazones du roi. Celui-ci capitule et il est capturé par les légionnaires en .
Soudan français et Niger (1892-1894)
Une compagnie de marche est formée par le 2e Étranger et transportée à Kayes afin de soumettre les sultans Ahmadou et Samory Touré. Une fois sa mission accomplie avec succès, la compagnie est dissoute à son retour à Saïda le .
Un bataillon de marche constitué de deux compagnies des deux régiments étrangers est créé au début de l'année 1894 pour pacifier le Niger. La victoire des légionnaires à la forteresse d'Ouilla et les patrouilles de police dans la région accélèrent la soumission des tribus. Mais 51 légionnaires doivent y être hospitalisés en raison de maladies tropicales notamment la dysenterie.
Madagascar (1895-1905)
En 1895, un bataillon de marche, formé par les 1er et 2e Étrangers est envoyé à Madagascar afin de participer au corps expéditionnaire qui a pour mission de réduire l'insurrection de résistance à l'occupation et à la colonisation française. Le bataillon étranger forme alors le fer de lance de la colonne lancée sur Tananarive. Mais si les combats sont de faible intensité, ils laissent 226 de leurs morts sur la Grande Île, dont à peine un dixième pour faits de guerre. Les autres, comme une grande partie du corps expéditionnaire, meurent des conditions climatiques et des maladies tropicales. Le bataillon rentre en Algérie en . Mais dès 1896, le général Gallieni, appelé à réduire une deuxième insurrection malgache, demande à partir avec 600 légionnaires afin de pouvoir « mourir convenablement » le cas échéant. Un nouveau bataillon de marche est donc formé pour cette expédition. Des renforts suivent car les opérations de « pacification » durent jusqu'en 1905. Là encore, l'ennemi le plus redoutable est la fièvre.
Première Guerre mondiale (1914-1918)
Dès , des milliers d'étrangers, à l'appel de Canudo, présents en métropole ou dans les colonies, rejoignent les rangs de la Légion, afin de prouver leur attachement et leur reconnaissance à la France. Au total, ce sont 42 883 volontaires, représentant pas moins de 52 nationalités, qui forment les 5 régiments de marche, où servent en majorité des Russes, des Italiens, des Suisses, des Belges et des Britanniques. Le régiment des Italiens est appelé aussi la Légion garibaldienne.
À la suite des nombreuses pertes subies par ces unités et au retour de la plupart de ces premiers engagés dans leurs pays d'origine, le commandement décide, le , la création du RMLE : régiment de marche de la Légion étrangère ; sur le front français, celui-ci est engagé en Artois, dans la Somme et à Verdun. Avec le RICM, le RMLE, commandé à partir de 1917 par le lieutenant-colonel Rollet, sera, avec neuf citations à l'ordre de l'armée, le régiment le plus décoré de France.
La Légion fournit en outre un bataillon qui, avec deux autres bataillons de zouaves et de tirailleurs algériens, constitue le RMA, régiment de marche d'Afrique, qui combat à Gallipoli (1915) et rejoindra l'armée d'Orient sur le front de Salonique (1916-1918). C'est lors de ce conflit que l'adjudant-chef Léon, seul gradé rescapé, prendra le commandement de sa compagnie, puis à Salonique il sera contraint de commander le bataillon avec le grade de sous-lieutenant. Au total, plus de 6 000 légionnaires trouvent la mort sur les champs de bataille de France ou des Balkans. À titre d'exemple, le RMLE perd à lui seul 115 officiers tués, dont 2 colonels, 12 commandants et 21 capitaines.
Entre-deux-guerres
Légionnaires allemands (1919-1939)
La Légion sort énormément affaiblie et désorganisée de la Grande Guerre en voyant ses effectifs considérablement abaissés. Afin d'y remédier l'état-major des armées suggère d'intégrer des éléments étrangers dans la Légion et le 18 avril 1919 une nouvelle loi abroge celle du 5 août 1915, qui permet à des étrangers de pouvoir s'engager pour une durée de 5 ans. Rapidement, le recrutement Outre-Rhin se généralise massivement avec plus de 2000 engagements en juillet 1919. Cela s'explique par le fait que les soldats allemands démobilisés n'ont pas d'autres perspectives d'avenir dans la république de Weimar entre crise économique et crise politique grave.
Dans le même temps, les autorités allemandes, d'abord réticentes pour des raisons diplomatiques, autorisent finalement la critique à l'égard de la Légion et plus particulièrement du recrutement d'Allemands dans ses rangs. À partir de 1928, la presse libre mettra tout en œuvre pour concevoir la controverse à son sujet et créer une multiplication d'attaques qui visent à discréditer les institutions internationales, dont le Traité de Versailles. En plus d'orchestrer des campagnes de diffamation à l'égard de la Légion, le gouvernement allemand rend l'accès à celle-ci plus compliqué pour les Allemands. Ces derniers sont d'abord empêchés physiquement de se rendre dans la Ruhr, afin de s'inscrire aux bureaux de recrutement français. Cette tactique fonctionnera dans un premier temps, mais par la suite se révèlera être un échec. Berlin décide alors de prendre des mesures visant à faire prendre conscience du danger à s'engager dans la Légion. Ainsi, les Allemands ayant servi dans ce corps durant le précédent conflit mondial se voient poursuivis pour haute trahison.
Les anciens légionnaires font l’objet de tourments administratifs de la part des services de police, mais aussi de la société qui se montre cruelle envers les futurs postulants à la Légion. Les anciens légionnaires se voient notamment refuser leurs pensions de guerre. De son côté, les autorités françaises tentent de riposter en diffusant à travers les consultas basés en Allemagne, des prospectus faisant l'éloge de la Légion. On y présente également les bienfaits avec une qualité de vie supérieure, estimée sur base de la solde ainsi que d'autres bénéfices financiers, de permissions, de loisirs, d'habillements, d'une bonne alimentation et du confort du casernement. Toutes ces mesures portent leurs fruits puisqu'elles fournissent à la Légion les ressortissants dont elle a besoin.
De 1920 à 1923, la venue de jeunes Allemands est vécue dans les unités comme une invasion en représentant presque 49 % des recrues. Cette arrivée massive est d’autant plus fortement ressentie que les autres contingents sont numériquement nombreux mais faiblement représentés par individus. Entre 1924 et 1927, l’évolution du recrutement au centre de Metz montre que l’affluence des Allemands dans la Légion continue à augmenter bien que, par la suite, le nombre sera moins important sans pour autant diminuer. En 1929, le contingent allemand, bien que largement plus nombreux, ne représente que 40 % des engagements totaux dont le gain n’est que de trois cent quatre-vingts hommes. Par ailleurs, en 1931 et 1932, le nombre d'admission d'Allemands ne sera que de 23 et 25 %.
Lorsque les nazis prennent le pouvoir en 1933, de nouvelles mesures sont prises pour lutter contre l’enrôlement d'Allemands à la Légion. On propose une série de mesures comme la perte de la nationalité pour les légionnaires allemands et l’interdiction d’échanger de la correspondance entre les parents des légionnaires et ces derniers. À partir de 1935, date à laquelle le réarmement allemand débute, on décide de ne plus parler ni de mentionner la Légion. Cette politique d'indifférence prend fin en 1937, lorsque la presse recommence sa campagne contre la Légion, en arguant les arguments que les Allemands qui partent servir sous les drapeaux français ne servent pas la nation mais des intérêts étrangers. Finalement, le Troisième Reich déclare les légionnaires comme des ennemis de l'État, qui sont mis au ban de la société en trois temps. Le premier temps remonte au rétablissement du service militaire, tandis que l’article 140 de la loi du 28 juin 1935 transforme le légionnaire en hors-la-loi puisqu’il doit nécessairement quitter sans autorisation le territoire du Reich. Cette prétendue infraction « est punie d’une peine […] cette peine entraîne, en outre, la perte de l’aptitude à exercer une fonction publique pour une durée de une à cinq années […] la tentative est passible de sanctions ». Le second temps se déroule juste après l’Anschluss, en avril 1938, à propos de l'allégeance des légionnaires allemands au régime nazi et non à la France. Enfin, la perte de la nationalité, acté le 22 février 1939 par le ministre de l’Intérieur du Reich, constitue le troisième temps qui conduit invariablement au bannissement à vie des légionnaires allemands.
Les réactions françaises se font immédiatement sentir notamment en 1938, lorsque le Ministère de l’Intérieur prend des dispositions pour que les Allemands en situation irrégulière et désirant s’engager à la Légion ne soient pas refoulés. Munis d’un sauf-conduit, ils sont conduits sur le poste de gendarmerie le plus proche. On compte aussi la création de plusieurs organisations d’entraide envers les nouveaux et les anciens légionnaires allemands avec l'obtention d'une aide matérielle qui facilite l’accomplissement des formalités multiples et complexes que nécessite leur retour à la vie civile. Ceci renforce par ailleurs, l'idée qu'on ne cesse pas d'être légionnaire en quittant l'uniforme, mais qu'on le reste jusqu'à la mort.
Maroc (1903-1956)
La Légion au Maroc est présente de 1907 à 1956. La Légion étrangère fait partie intégrante du paysage marocain où elle est présente sans interruption. Son œuvre est immense et son empreinte est encore visible aujourd’hui. C’est le que débarque le premier corps expéditionnaire à Casablanca avec dans ses rangs le 6/1er REI. Les premiers combats sont livrés autour de la ville. Bientôt, deux bataillons du 2e Étranger arrivent en renfort. Pendant ce temps au Maroc oriental, la " pacification ", commencée depuis 1907, continue dans la région d’Oudjda. En 1908, c’est dans la région du Tafilalet que la Légion intervient. La 24e compagnie montée du 1er Étranger enlève à la baïonnette le piton de Menabha aux harkas nettement supérieures en nombre. Boudnib est pris à son tour. Le poste qui y est construit deviendra par la suite le centre de rayonnement des compagnies montées. En 1908, le blockhaus principal du poste, tenu par 60 légionnaires, résiste sans tomber aux attaques de quelques milliers de guerriers de Moulay-Lhassen. L’année 1909 est relativement calme sur le front occidental et oriental du Maroc. Cette période est mise à profit pour construire et occuper les postes.
En 1911, au Maroc occidental, un bataillon du 2e Étranger et sa compagnie montée font route sur Fès. La compagnie montée ne livre pas moins de 17 combats au cours desquels va s’illustrer le capitaine Rollet. Fez est finalement occupé et un traité reconnaît le protectorat français au Maroc. À cette nouvelle, les tribus se soulèvent et prêchent la guerre sainte. Les opérations militaires aboutissent finalement, au début de l’année 1914, à la jonction du Maroc oriental et du Maroc occidental. Taza est pacifiée. En , lorsque la guerre éclate en Europe, les effectifs de la Légion au Maroc sont dangereusement réduits. Les maigres troupes restantes doivent affronter une résistance de plus en plus active et motivée. Si l’histoire ne retient que les faits d’armes sur le front français, ceux du Maroc sont pourtant nombreux et meurtriers.
C’est ainsi que la 2e compagnie montée du 2e Étranger se distingue et obtient la croix de guerre avec 4 palmes. Le prestigieux régiment de marche de la Légion étrangère de la Grande Guerre, qui a rejoint le Maroc, devient le 3e REI, par un décret de . De son côté, le 2e REI, entièrement renouvelé, reprend sa place au combat dans la région de Meknès. Le 4e REI achève sa constitution en 1922. C’est l’âge d’or des compagnies montées qui sillonnent pendant des années les régions des confins et du Maroc. Enfin, de nombreux engagés russes et des ressortissants d’Europe centrale permettent la création du 1er régiment étranger de cavalerie en 1920. Deux de ses escadrons sont envoyés au Maroc. Les légionnaires participent grandement aux travaux de construction de routes ainsi que des lignes de postes et de bases qui ont pour but de protéger ce qu’on appelle à l’époque le « Maroc utile », barrière orientée face au Rif et au Moyen-Atlas.
Le percement du tunnel de Foum Zabel, en 1927-1928, par la compagnie des pionniers du 3e REI, reste le plus spectaculaire des grands travaux réalisés par la Légion au Maroc. Des opérations militaires visant à réduire une zone de résistance particulièrement active dans la tache de Taza sont entreprises. Les difficultés rencontrées dès le début nécessitent de nouveaux renforts et des bataillons formant corps, issus du 1er REI, sont dirigés sur le Maroc. En 1925, au nord du Maroc et en liaison avec les Espagnols, la guerre du Rif menée contre Abd el-Krim débute. La résistance marocaine s’enflamme dans le Sud. Pour mettre un terme aux incursions répétées des bandes insoumises, tant au sud du Maroc qu’au sud de l’Algérie, un commandement unique est créé. Le Tafilalet et la région des confins deviennent des zones de rudes combats comme Ksar es Souk, ou Ouarzazate. Les opérations du Grand-Atlas et du djebel Saghro contre les « Chleuhs » sont les dernières grandes étapes sanglantes de la conquête ; particulièrement les combats du Bou-Gafer en 1933. Cette fin de " pacification " voit, petit à petit, la motorisation des légendaires compagnies montées. Les véhicules automobiles remplacent désormais les brêles ; dans le bled, c’est toute une époque qui disparaît. Au cours de la conquête du Maroc, la Légion étrangère aura payé un lourd tribut. De 1907 à 1935, 83 officiers, 219 sous-officiers et 1 867 légionnaires sont morts au combat.
Syrie (1921-1939)
Avant la 1re Guerre mondiale, la Syrie est un vaste carrefour entre l’Orient et l’Occident, qui se compose en plus de l’actuelle Syrie, du Liban, de la Palestine et de la Transjordanie. Mosaïque de petits peuples, elle subit la férule des Turcs. À l’issue de la Grande Guerre, la Syrie est un agrégat de peuples hostiles, en heurt perpétuel d’aspirations nationales et de convictions religieuses opposées et exaspérées. L’anarchie chronique passe à l’état aigu. Les accords Sykes-Picot répartissent les territoires occupés par les Turcs. Le , la Société des Nations attribue à la France le protectorat sur la Syrie actuelle et le Liban. La Palestine et la Transjordanie passent sous protectorat britannique.
Les premières difficultés que la France rencontre dans l’exercice de son mandat viennent de l’extérieur. Les Turcs dépossédés de ces régions dont ils étaient les maîtres avant-guerre réagissent vigoureusement. Une paix précaire est maintenue malgré les pressions des Italiens, des Américains et les agissements de différents éléments arabisants. Les difficultés aplanies par le traité d’Ankara, le calme revient dans la Syrie et les troupes françaises peuvent entreprendre leur œuvre de reconstruction, bornant les opérations militaires à la surveillance et à la répression du brigandage.
Dès 1921, la Légion envoie successivement deux bataillons en Syrie, le 4e bataillon du 4e régiment étranger d'infanterie, en mars, le 5e du 4e REI en août. Elle est employée de diverses façons. Pendant la période de calme, elle met en œuvre ses qualités de création, bâtissant des camps, traçant des pistes tout en ramenant au calme les tribus turbulentes. Dès son arrivée, le 4e bataillon fait partie de la colonne Migniot et exécute quelques opérations de détail aux environs de Lattaquié. Il effectue les liaisons avec les colonnes du général Goubeau et du colonel Clément Grancourt. Le , il entre dans la composition de la colonne du général Niéger, dite colonne des Alaouites. Le 23, il occupe le village de Ghender après un coup de main exécuté avec succès sur le village rebelle de Veineh-Reihane. Au mois de juin, le bataillon effectue plusieurs opérations, tournées de police, ravitaillements, travaux divers. Le , la colonne des Alaouites est dissoute. La période des opérations actives est terminée dans la région et de fait le bataillon est employé jusqu’en à des travaux de construction de pistes.
Le général Billotte, quittant l’État des Alaouites, demande et obtient d’emmener avec lui le bataillon de Légion dans la nouvelle région placée sous son commandement. À Deir ez-Zor, siège du commandement des confins de l’Euphrate, les légionnaires organisent et aménagent le camp, créent la route qui, par Rakka, rejoint Alep et fournissent entre-temps des détachements de reconnaissance. En , le bataillon quitte le Levant et rejoint l’Algérie où il devient le 7/1er RE. Le 5e bataillon, formé en , n’est dirigé sur la Syrie qu’au mois d’août de la même année. Il débarque le à Alexandrette et entre dans la composition d’un groupement devant opérer dans la vallée de l’Oronte le 1er octobre. Le mois se passe en colonne. En , il quitte la région de l’Oronte pour se rendre sur l’Euphrate. Il s’installe à Meskene, tandis que la 17e compagnie devenue compagnie montée pousse jusqu’à Deir ez-Zor. Après avoir organisé le poste de Meskene, le bataillon se porte à Rakka qu’il aménage. Une compagnie détachée sur la rive droite de l’Euphrate assure les corvées de ravitaillement et la traversée du fleuve aux différents détachements. La 17e compagnie montée, à la disposition du colonel commandant la région de Deir ez-Zor, prend part à l’installation du poste d’Assetché et à diverses opérations de reconnaissances, de tournées de police et de poursuites des rezzous vers la frontière turque.
En , le bataillon, à l'exception d'une compagnie maintenue à Rakka, relève à Deir ez-Zor, le 4e bataillon rapatrié. Quand la crise éclate, les unités de Légion, bataillons et escadrons se retrouvent dans leur véritable élément. Les troupes sont commandées par le général Gamelin. Les batailles de Messifre, Rachaya et de Soueïda, comptent parmi les exploits de la Légion. La révolte druze surprend le pays en pleine période de réorganisation. Des renforts sont demandés à la métropole. La Légion, dont tous les bataillons disponibles opèrent au Maroc, ne peut fournir qu’une compagnie de marche. La 29e compagnie débarque le à Beyrouth. Le 1er sept., elle rejoint le 5e bataillon à Khirbet Ghazaleh. Sous les ordres du commandant Kratzert, le bataillon renforcé par la 29e compagnie se signale dès le début des opérations au combat de Messifré. Après cette brillante affaire qui lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée, le bataillon se porte avec le groupe mobile sur Tell-i-Hadid, qu’il atteint après un léger combat, le . Le lendemain, il est à Soueïda et entre le 27 à Ghazalé. Le bataillon fait à nouveau colonne dans le djebel Druze et se distingue particulièrement le au combat de Ressas, qui lui coûte 55 tués et blessés dont 3 officiers. Après avoir installé un poste à Basra avec le groupe mobile, du colonel Andrea, le bataillon est rappelé d’urgence à Ghazalé. Il y arrive le et embarque en chemin de fer pour Damas, où des événements graves viennent de se produire. La révolte gronde dans Damas dont les rues sont barricadées. Les bandes rebelles tiennent la campagne aux alentours. Du au , le 5e bataillon participe aux opérations de la colonne du colonel Massiet. Il rentre à Damas le . Au mois de décembre, le bataillon, à l’exception de la 29e compagnie maintenue à Kumeïtra, entre dans la composition du groupement Martin, destiné à opérer dans le Grand Liban. Il se distingue à nouveau le 2, au combat de Messadi (Hermon), malgré une vive résistance ennemie. Le lendemain, il est à nouveau engagé à Medjel el-Chems (Grand Liban, versant sud de l’Hermon). Le mois de décembre se passe ensuite en colonnes et opérations diverses ainsi qu’en travaux de défense dans la région de Damas.
En 1925, les événements qui se produisent au Maroc ont leur répercussion en Syrie où les mécontentements plus ou moins justifiés sont exaspérés par les intrigues étrangères et encouragés par le succès d’Abd el-Krim. Au mois d’août, la révolte éclate brusquement dans le djebel Druze, surprenant les troupes dont les effectifs sont réduits en raison de la tranquillité qui règne jusqu’alors. La révolte gagne tout le pays et il faut deux ans de dures opérations pour en venir à bout. Les opérations de 1925 permettent de rétablir la situation, mais la résistance n’en subsiste pas moins. Le bataillon de Légion est appelé en 1926 à opérer au cœur même du djebel. L’objectif fixé au groupe mobile est la citadelle de Soueïda dont les abords sont défendus par des forces d'autochtones considérables. Les Druzes combatifs se replient petit à petit, subissant de fortes pertes et ne parvenant pas, malgré tous leurs efforts à enrayer la progression du bataillon qui atteint ses objectifs et s’y établit solidement. Lors de la prise de Soueïda, 13 citations à l’ordre de l’Armée, 10 à l’ordre du corps d’armée, 19 à l’ordre de la division, 52 à l’ordre de la brigade et 16 à l’ordre du régiment sont gagnées par les légionnaires.
Employé aux travaux de reconstruction de la citadelle de Soueïda, le bataillon se trouve encore dans cette place, lorsque le 1er juillet, il devient 8e bataillon du 1er Étranger. La 32e compagnie est désignée peu après pour faire partie d’un bataillon de marche allant participer aux opérations de la vallée de l’Ouadi-Lièna au nord du djebel Druze. Renforcée par des éléments prélevés sur les autres unités du 8e bataillon, elle quitte Soueïda avec le bataillon de marche le . Après une série d’opérations dans l’est du djebel Druze, le bataillon de marche est dissous le et la 32e compagnie rejoint le . Le 8e|bataillon du 1er Étranger est toujours occupé aux travaux de la citadelle de Soueïda. Le , le bataillon est cruellement éprouvé par la mort du lieutenant Sicre, de la 31e compagnie. Cet officier commande un escadron druze de nouvelle formation. Au cours du combat de Keissa, son escadron décimé, il avait presque seul et déjà grièvement blessé, tenu tête, revolver au poing, à la troupe des résistants. Atteint à nouveau d’une balle à la gorge, il est tombé vivant entre les mains de ses agresseurs. Encore mal remis de ses blessures, il réussit à s’évader grâce à des prodiges d’énergie et mettant à profit un orage d’une violence inouïe. Recueilli par une patrouille, à bout de forces, il ne survit que quelques jours aux fatigues et aux souffrances surhumaines endurées pendant sa captivité.
Les travaux de reconstruction et de défense de la citadelle étant pratiquement achevés, le 8e bataillon se prépare à quitter Soueïda en vue des opérations de conquête du plateau de Leja, région volcanique au nord-ouest du djebel Druze. Le , le bataillon rejoint la colonne après plusieurs étapes pénibles. Le lendemain, les troupes franchissent l’Ouadi-Liena, traversent le village de Lahète et pénètrent dans le Leja en direction de l’Ouest. Dès la sortie du village, le combat s’engage, appuyé par l’artillerie et les mitrailleuses qui aident au débouché. La progression s’opère sur un terrain rocheux et bouleversé, coupé de failles de deux à cinq mètres de profondeur, franchissables par la troupe, mais impraticables aux animaux. Les résistants débordés par les colonnes se replient vers l’Ouest et le Nord-Est. Après quelques opérations de guerre, la colonne dont fait partie la Légion est dissoute et le bataillon est dirigé sur Deir ez-Zor. En 1928, le 8/1er étranger est stationné à Baalbek où il effectue des travaux importants et de nombreuses sorties et reconnaissances. À signaler en particulier la 30e compagnie qui, par une marche extrêmement pénible de 135 km en six étapes, démontre qu’il est désormais possible de circuler dans la chaîne du Liban. Au cours de 1929, les unités du bataillon prennent part à deux reprises aux opérations contre les Dendaches, contribuant pour une large part à la soumission de cette tribu.
Au printemps de l’année 1930, le bataillon participe à la construction de la route Lattaquié - Antioche et effectue de nombreux travaux dans la région des sources de Casse, près d’El-Mouaf. Le 4/4e REI, devenu 8/1er REI, reçoit à son tour la fourragère des TOE. Les quatre bataillons : 4/1er REI, 1/1er REI - 2/2e REI - 6/1er REI, composant le groupement de Légion au Levant vont former le à Homs, le 6e régiment étranger d'infanterie (dissous définitivement en 1955), aux ordres du lieutenant-colonel Barre. Le « 6 » va rapidement devenir le régiment du Levant. Le 8/1er Étranger est désormais regroupé à Homs, à l’exception de la 29e compagnie montée détachée à Palmyre.
Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Avant cette guerre, plusieurs volontaires nazis sont infiltrés dans la Légion pour la subvertir. La déclaration de guerre du provoque un changement sensible au sein des effectifs légionnaires. Ainsi, les Espagnols, en grande majorité des rescapés républicains de la guerre civile, représentent jusqu'à 28 % du total ; les opposants politiques européens, réfugiés ou expulsés de leur pays d'origine (Italiens, Allemands et Autrichiens) atteignent près de 17 %.
Cette vague de nouveaux engagés permet de porter le nombre de légionnaires à 48 924 inscrits sur les rôles au . Ce chiffre ne sera jamais dépassé, pas même lors de la guerre d'Indochine. L'afflux des volontaires entraîne la création de nouvelles unités :
- la 13e DBLE (demi-brigade de Légion étrangère), participe à l'expédition de Norvège et débarque à Narvik. Puis elle se scinde en deux et une moitié rejoint le Maroc et la seconde devient l'une des toutes premières unités constituées à rejoindre les FFL en Grande-Bretagne. Cette unité participe aux campagnes de Dakar, du Gabon, d'Érythrée, de Syrie, de Bir Hakeim, d'El Alamein, puis le débarquement en Italie ;
- le 6e REI fidèle au gouvernement de l'État français, qui participe à la campagne de Syrie ;
- les 11e et 12e REI, qui participent à la Campagne de France en mai- ;
- le 97e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (97e GRDI) qui est engagé en mai-juin 40 ;
- trois régiments de marche de volontaires étrangers, (les 21e, 22e et 23e RMVE), sont par ailleurs mis sur pied au camp pyrénéen de Barcarès. Les personnels de ces unités éphémères rejoignent le RMLE après avoir été décimés sur le front de France.
- le 1er régiment étranger d'infanterie de marche (REIM) qui participe en 1943 à la campagne de Tunisie.
Entre 1944 et 1945, le RMLE, le 1er REC et la 13e DBLE participent aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne.
Décolonisation
Guerre d’Indochine (1946-1954)
Au total, de 1946 à 1954, ce ne sont pas moins de 72 833 légionnaires qui servent en Indochine, avec une majorité impressionnante d'Allemands, des soldats de la Wehmacht et de la SS, enrôlés dès fin 1945 dans les camps de prisonniers en France (au taux de mortalité effarant). Avec plus de 10 000 morts, la Légion enregistre le taux le plus élevé en pertes humaines : près de 12 % pour les képis blancs contre moins de 7 % pour l'ensemble du corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient. Le total des pertes est de 10 283 « tués au combat » dont : 309 officiers, 1 082 sous-officiers, et 9 092 légionnaires. La Légion participe à la bataille de Điện Biên Phủ.
Guerre d'Algérie (1954-1962)
Sortie meurtrie du conflit indochinois, la Légion étrangère, après un passage à vide, panse ses blessures, rajeunit, améliore son recrutement et renforce sa cohésion en allongeant la durée de l’instruction. Les efforts du commandement portent leurs fruits, mais entre et la révolte des généraux, une crise la frappe de plein fouet, mettant en jeu son maintien au sein de l’Armée.
Pour s'être rallié au putsch des généraux d'avril 1961, le 1er REP est dissous le à Zeralda. Son commandant par intérim, Hélie Denoix de Saint Marc, est condamné à 10 ans de détention criminelle. Il sera gracié par le général de Gaulle le . Participation considérée comme une erreur monumentale pour la Légion, cet acte de mutinerie contre le chef suprême de la France, restera une trahison pour le général De Gaulle. A noter cependant que la majorité des régiments étrangers sont restés fidèles au pouvoir en place.
L'indépendance de l'Algérie en 1962 est un traumatisme pour la Légion car elle la contraint à quitter Sidi bel-Abbès, l'un de ses centres de commandement, fondé en 1842. En partant, elle brûle le pavillon chinois qui, pris en 1884 à Tuyen Quang, ne devait pas quitter Sidi bel-Abbès, emporte la main de bois du capitaine Danjou, les reliques du Musée du Souvenir et exhume les cercueils du général Rollet (Père de la Légion), du prince Aage de Danemark et, symboliquement, du légionnaire Heinz Zimmermann, dernier tué d'Algérie, qui seront transférés à Puyloubier, près de Marseille.
Depuis 1962
Après 1962, la Légion étrangère voit son effectif se réduire de 40 000 à 8 000 hommes, et le déplacement du siège du commandement à Aubagne. Entre 1969 et 1971, elle intervient au Tchad. Le général de Gaulle souhaite la dissolution de la Légion étrangère, mais son ministre de la Défense Pierre Messmer, président d'honneur d'une association d'anciens légionnaires, et ancien de la 13e DBLE l'en dissuade.
Entre 1969 et 1977, environ 400 légionnaires ont été internés et torturés dans un camp situé dans les montagnes du Centre Corse, la section d’épreuve de la Légion étrangère (SELE). Au moins une vingtaine de légionnaires y aurait trouvé la mort par suicide ou des suites des violences subies par les gardiens. De nombreux anciens détenus sont sortis de ce véritable bagne avec de graves séquelles physiques et psychologiques. Des anciens disciplinaires demandent aujourd'hui la reconnaissance de ces faits.
En 1976, réduction de la prise d'otages à Loyada (TFAI). En 1978, Sauvetage de Kolwezi au Zaïre.
En 1978, le 2e REI ainsi que le 1er REC interviennent en force au Tchad, au cours de l'Opération Tacaud.
Durant la première guerre du Liban au début des années 1980, le 2e régiment étranger de parachutistes est chargé d'exfiltrer Yasser Arafat, pris dans une souricière à Beyrouth. Cette opération est lancée après que Paris eut arraché un accord à Israël afin de préserver la pérennité politique de l'OLP.
Le 2e REI interviendra massivement à Beyrouth durant les Opérations Diodon, en 1983.
En 1991, guerre du Golfe au sein de la division Daguet et évacuation de ressortissants français et étrangers au Rwanda, au Gabon et au Zaïre. En 1992, la Légion étrangère intervient au Cambodge et en Somalie. En 1993, elle intervient à Sarajevo (ex-Yougoslavie), en 1995 au Rwanda, en 1996 en Centrafrique, et en 1997] au Congo-Brazzaville.
Depuis 2001, elle participe à la Force internationale d'assistance et de sécurité ainsi qu'à l'opération Liberté immuable (Enduring Freedom) en Afghanistan. Entre 2002 et 2003, opération Licorne en Côte d’Ivoire. En 2008, EUFOR Tchad/RCA à la frontière est du Tchad. Entre 2008 et 2012, la Légion étrangère participe à l'opération PAMIR aux opérations en Afghanistan (OMLT, GTIA Dragon du 2e REI et Altor du 2e REP, escadrons du 1°REC et compagnies génie des 1er REG et 2e REG). En 2013, le 1er régiment étranger de cavalerie et le 2e régiment étranger de parachutistes participent à l'Opération Serval au Mali.
Mandats de l'Armée française en Afghanistan (2001-2010)
Participation de la Légion
Mandats successifs dans la période 2001-2010, des différentes unités, chargées de mener pour la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS/ISAF), par mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, sous le commandement de l’OTAN, des patrouilles de sécurisation dans les provinces de Kaboul / Surobi (district) / Kâpîssâ :
Opération Pamir
Unités :
- Pamir 1 - 1er régiment étranger de génie (EOD), du au , Mazâr-e Charîf, Col. Jean-Marc Marill.
- Pamir 2 - 2e régiment étranger de génie, du au , Kaboul, Col. Thierry Corbet.
- Pamir 8 - 2e régiment étranger de génie, du au , Kaboul, Col. Jérôme Lockhart.
- Pamir 10 - 2e régiment étranger d'infanterie et 1er régiment étranger de génie, du au , Kaboul, Col. Hubert de Reviers de Mauny.
- Pamir 17 - 2e régiment étranger de génie, du au , Kaboul, Col. Jean-François Morin.
- Pamir 20 - Task Force « Tiger » et Brigade La Fayette (2009) - 2e régiment étranger de génie, du au , Kaboul / Surobi (district) / Kâpîssâ, Col. Nicolas Le Nen.
- Pamir 22 - Task Force « Dragon » - 2e régiment étranger d'infanterie et 1er régiment étranger de génie, du au , Kaboul / Surobi (district) / Kâpîssâ, Col. Benoît Durieux.
Guerre au Mali (2013-2022)
La guerre du Mali est un conflit armé qui a lieu au Mali depuis 2012, à la suite d'une insurrection de groupes Salafistes djihadistes et indépendantistes pro-Azawad.
Opération Serval
L'opération Serval est une opération militaire menée au Mali par l'Armée française. Lancée en et menée dans le cadre de l'intervention militaire au Mali, elle s'est achevée en . Les forces engagées dans le pays ont depuis intégré un dispositif régional, intitulé opération Barkhane.
Forces terrestres de la Légion
- 2e régiment étranger de parachutistes (2e CIE, 3e CIE, 1 Section de la 1re CIE, 1 SAC (section) de la CEA).
- 1er régiment étranger de génie.
La Bataille du Tigharghâr, aussi appelée bataille de la vallée de l'Ametettaï ou bataille de l'Adrar des Ifoghas, où le 2e régiment étranger de parachutistes participe, a lieu du au .
Bilan humain
- : sergent-chef Harold Vormezeele, 33 ans, légionnaire du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi, est tué lors d'un accrochage dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tessalit (nord-est).
- : sergent Marcel Kalafut, 25 ans, du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi, est tué en opération peu avant minuit lors d'une mission de sécurisation des portes du massif du Tigharghar (Nord-Est). Son véhicule a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tessalit.
- : adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, né en Serbie et naturalisé français, un sous-officier aguerri qui appartenait au 1er régiment étranger du génie de Laudun-l'Ardoise (Gard), est tué dans la région d'al-Moustarat (nord) pendant une opération de reconnaissance.
Opération Barkhane
L'opération Barkhane est une opération menée au Sahel par l'Armée française, qui vise à lutter contre les groupes armés djihadistes salafistes dans toute la région du Sahel. Lancée le , elle prend la suite des opérations Serval et Épervier.
Le poste de commandement interarmées de théâtre est basé à N'Djaména, au Tchad. L'opération mobilise près de « 3 000 militaires en tout ».
Batailles
- Attaque de Tchibarakaten.
- Combat de l'Ametettaï (2014).
- Combat de Tabankort (2014).
- Combat d'Abeïbara (2015).
Bases principales
- N'Djaména (Tchad), base de l'état-major et des forces aériennes.
- Niamey (Niger), base d'un pôle de renseignement.
- Gao (Mali), base d'un GTIA de 1 000 soldats.
- Ouagadougou (Burkina Faso), base des forces spéciales du COS.
Bases opérationnelles avancées
En plus des bases principales, trois bases avancées temporaires sont également installées. Chacune accueille des petites unités de 30 à 50 hommes susceptibles de pouvoir accueillir une opération.
- Tessalit (Mali).
- Fort de Madama (Niger).
- Faya-Largeau (Tchad).
Pertes françaises
L'opération Barkhane a coûté la vie (au ) à 5 soldats français.
Uniforme
L'uniforme de la Légion étrangère se distingue des autres. Il est composé des rangers réglementaires communes, d'un pantalon beige, de la ceinture réglementaire (Cummerbund), d'une chemise beige clair, d'épaulettes vertes et rouges, ainsi que du célèbre képi blanc, qui fait partie intégrante de la gloire de ce corps. En effet, à l'origine, celui-ci était bleu marine comme tous les régiments de l'infanterie. Mais à la suite des longues expositions aux soleils orientaux, les légionnaires recouvrirent leurs képis d'un manchon beige. Et à la suite des lavages répétés, des pluies tropicales et des effets du soleil, celui-ci blanchit année après année.
Les pionniers sont vêtus de la même tenue que les autres légionnaires complétée d'une hache sur l'épaule droite et un tablier en peau de buffle, soit fauve soit blanc. Les légionnaires appartenant aux unités de sapeurs pionniers portent tous la barbe, et lors des différents défilés, sont accompagnés d'un mouton.
Sigles et abréviations
Liste des abréviations non exhaustive, par ordre alphabétique des termes militaires :
- ACAH (mines) : antichar à action horizontale
- ACP : antichar courte portée
- ALAT : Aviation légère de l'Armée de terre
- AOR : aire opérationnelle de responsabilité
- BATINF : bataillon d'infanterie
- BB : brigade blindée
- BLB : brigade légère blindée
- BP : brigade parachutiste
- CDG : chef de groupe
- CDU : commandant d'unité
- CEMAT : chef d'état-major de l'Armée de terre
- COMOPS : communication opérationnelle
- COS : Commandement des opérations spéciales
- DLB : division légère blindée
- DP : division parachutiste
- EEI : engin explosif improvisé (ou IED)
- EMAT : état-major de l'Armée de terre
- EMT : état-major tactique
- ENB : engin blindé du génie
- FAR : Force d'action rapide
- GTIA: groupement tactique interarmes
- IFOR : implementation force
- ISAF : International security assistance force (ou FIAS)
- LRAC : lance-roquettes antichars
- MCP : mise en condition avant projection
- MINEX : mines explosives
- NRBC : nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique
- OPEX : opération extérieure
- PC : poste de commandement
- QG : quartier général
- REG : régiment étranger de génie
- REI : régiment étranger d'infanterie
- REP : régiment étranger parachutiste
- RPG : rocket-propelled grenade (lance-roquettes)
- SOUVIM : système d'ouverture d'itinéraire miné
- TFLF : task-force Lafayette
- TP : tireur de précision
- UCL : unité de commandement et de logistique
- VAB : véhicule de l'avant blindé
- VAC : véhicule articulé chenillé (ou VHM)
- VB2L : véhicule blindé léger long
- VBCI : véhicule blindé de combat de l'infanterie
- VBL : véhicule blindé léger
- VLRA : véhicule léger de reconnaissance et d'appui
- ZPH : zone de poser d'hélicoptères
Source: Wikipedia ()
Vous pouvez consulter la page des grades correspondant à l'organisation Légion Etrangère.
Les 3 personnages de l'organisation
Nombre de personnages
Les personnages représentés ici ne constituent pas une liste exhaustive, et ne sont peut-être pas les personnages les plus importants de l'organisation. Leur nombre évolue en fonction du temps dont je dispose pour les ajouter.Version en cache
21/11/2024 10:17:24 Cette version de la page est en cache (à la date du 21/11/2024 10:17:24) afin d'accélérer le traitement. Vous pouvez activer le mode utilisateur dans le menu en haut pour afficher la dernère version de la page.Document créé le 17/06/2024, dernière modification le 05/11/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/organisation/legion-etrangere.html
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