hôpital luthérien du comté de French (8 personnages)

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L'hôpital luthérien du comté de French est un lieu où se déroule une partie de l'action du roman Territoires de Stephen King et Peter Straub.

L'hôpital possède un département psychiatrique dans le pavillon D, où Judy Marshall est internée.

Avec ses murs de brique d’un rouge sale, ses étroites fenêtres en ogives, ses arches noircies, ses toits pointus et ses tourelles maussades, l’hôpital luthérien du comté de French ressemble à un asile de l’Angleterre du XIXe siècle. Gothique sans la majesté du style, l’énorme bâtiment entouré de chênes massifs suggère un enfermement impitoyable. En le découvrant, Jack s’attend presque à entendre les stridences d’un orgue sorti d’un film de Vincent Price.

Une fois passé une porte basse et voûtée, ils se retrouvent cependant dans un univers rassurant de banalité : un réceptionniste en uniforme derrière un bureau central, des vitrines de cadeaux garnies d’animaux en peluche et de fleurs artificielles, des pensionnaires en peignoir, reliés à des postes de transfusion sur roulettes, assis de-ci, de-là avec leurs familles et, dans un coin, deux médecins en blouse blanche conversant à mi-voix. Deux lustres accrochés très haut laissent tomber une lumière ocre qui dore les bouquets de lis disposés dans de grands vases, à l’entrée de la boutique.

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Munis des badges que le réceptionniste leur a négligemment tendus, ils montent dans un ascenseur étroit mais baigné de la même lumière dorée, et Fred appuie sur le bouton 5. 

.../ l’ascenseur est arrivé à l’étage et s’ouvre pour les laisser sortir dans un interminable couloir moins éclairé que le rez-de-chaussée et la cabine. Avec une mimique d’excuse, Fred lui fait comprendre que le pavillon D se situe tout au bout à gauche. Le chemin est long, en effet, et les lampes semblent baisser encore d’intensité, les murs se rapprocher, les rares fenêtres rétrécir… Dans le hall d’entrée où règne la pénombre, une flaque d’eau luit faiblement sur le sol.

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Ils parviennent dans une antichambre d’un autre temps, avec ses lambris en bois sombre, ses parquets grinçants et son bureau verni. À leur approche, un employé déclenche l’ouverture d’une double porte métallique munie d’une plaque indiquant « Pavillon D » et d’une lucarne en verre blindé.

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C’est une sorte de grand hangar séparé en trois parties par des bancs rembourrés. Çà et là, des tables rondes encombrées de boîtes de crayons de couleur et d’aquarelles, d’étroits matelas abandonnés sur le sol en béton peint en gris. Dans un box vitré, une infirmière lève les yeux de son livre. Au fond, trois portes en fer verrouillées cachent d’autres univers. Tout, jusqu’aux murs de brique surchargés de couches de peinture blanche accumulée, est gentiment mais implacablement carcéral.

Un murmure continu emplit la salle. Il vient des personnes dispersées à travers cet énorme espace. Très peu d’entre elles, toutefois, s’adressent à de visibles interlocuteurs. Elles font les cent pas, ou restent figées sur place, ou se recroquevillent sur les matelas, ou gribouillent à une table. Certaines sont en peignoir d’hôpital, d’autres en tenue normale, mais aucune ne porte de ceinture ni de lacets. Deux costauds aux cheveux courts et tee-shirt d’un blanc aveuglant sont assis dans un coin, bras croisés, l’œil aux aguets. 

— C’est la partie la plus ancienne de l’hôpital, explique Fred.

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