Hanoï - Hà Nội
Localisation
Hanoï : descriptif
- Hanoï
Hanoï (/a.nɔj/, en vietnamien : Hà Nội /hàː nôjˀ/ « la ville entre les fleuves » ; chữ nho : 河內) est la capitale du Viêtnam
Située au nord du pays, au centre du delta du fleuve Rouge et sur les rives du fleuve Rouge (Sông Hồng), sa population est estimée à environ 7,5 millions d'habitants en 2018, dont 2,6 millions dans la ville-centre
Son aire métropolitaine abrite près de 16 millions d'habitants
Si Hanoï est la capitale du pays, elle n'est que la deuxième ville la plus peuplée du Viêt Nam, après Hô Chi Minh-Ville (8,6 millions d'habitants en 2018), située à 1 760 km au sud
Son paysage urbain est marqué par la présence de nombreux lacs, de grandes artères arborées, d'une vieille ville marchande parsemée de nombreux édifices religieux, de l'ancien quartier français, ainsi qu'une périphérie en pleine expansion
La cité impériale de Thang Long, située au cœur de l'ancienne citadelle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Conglomérat de petits villages artisanaux, Hanoï est officiellement fondée par le roi Ly Thai To en 1010, et demeure jusqu'en 1802 le cœur politique du Viêt Nam
La ville est éclipsée par Huế, la capitale impériale du pays durant la dynastie Nguyễn (1802–1945), mais devient la capitale de l'Indochine française de 1902 à 1954
Elle est ensuite la capitale de la République démocratique du Viêt Nam, jusqu'en 1976, et devient celle de la République socialiste du Viêt Nam après la victoire du Nord lors de la guerre du Viêt Nam
En octobre 2008, la ville de Hanoï absorbe la province de Hà Tây et des territoires ruraux, ce qui fait doubler sa population
En octobre 2010, des grandes festivités, Le Millénaire de Hanoï, commémorent la fondation de la ville. À partir de la seconde moitié du XXe siècle, la ville connaît une forte croissance démographique et un développement économique soutenu qui font d'elle, une métropole émergente d'Asie du Sud-Est
De nombreux gratte-ciels ont émergé, à l'image de tour Keangnam, l'une des plus hautes du pays
Un métro doit entrer en exploitation en 2020
Centre politique, universitaire et culturel national, Hanoï abrite les principales institutions politiques, grandes écoles et musées du pays, dont le musée national d'Histoire du Vietnam, le musée des beaux-arts du Viêt Nam, ou encore le musée d'ethnographie du Viêt Nam
Elle est désignée "Ville de la Paix" par l'UNESCO en 1999 et fait partie du réseau des villes créatives UNESCO dans la catégorie design, depuis 2019.
Géographie
Hanoï se trouve au centre de la plaine du delta du fleuve Rouge, qui charrie ses eaux boueuses depuis les montagnes du Nord-Vietnam vers le golfe du Tonkin. Le fleuve Rouge forme un coude et entre dans la cité par le nord-ouest et en ressort par le sud-est. Depuis toujours, la ville a tourné le dos à son fleuve, même si celui-ci a joué un rôle crucial dans l'histoire des contacts de Hanoï avec l'extérieur. Se cachant derrière ses digues, Hanoï n'est pas définie comme étant une ville fluviale, mais une ville aquatique et lacustre,.
Les districts centraux sont essentiellement plats et ne comportent aucun relief particulier, mais comportent en revanche près de 77 lacs. Au début du siècle, la ville comptait près de 404 lacs recensés, couvrant une surface de 80 hectares, soit plus de 10 % des terres imposées (selon les registres fonciers de 1805-1837). Ces lacs jouent un rôle capital dans la protection de la ville face à la montée des eaux, participent à la beauté paysagère de la cité et font l'objet de nombreuses vénérations légendaires. Les plus connus sont le lac de l'Épée restituée (Hoàn Kiếm), le plus touristique, le lac de l'Ouest (Hồ Tây), le plus étendu de la ville et le lac de Truc Bach, l'un des plus pittoresques.
Les reliefs du territoire hanoien sont la chaîne de montagnes de Ba Vì, à l'ouest de Hanoï dont le point culminant est 1296m. Et les collines du district de Sóc Sơn, situées dans le nord de la ville, près de l'aéroport international de Noi Bai.
Même si le golfe du Tonkin est situé à moins de 100 km à vol d'oiseau de Hanoï, la ville est située à une altitude proche du niveau de la mer, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux inondations. L'eau fait partie intégrante de la ville et y joue un rôle non négligeable en tant qu'élément structurant. Mais elle constitue également une menace importante car le fleuve Rouge est l'un des fleuves les plus dangereux de la planète, avec ses crues très fréquentes et brutales, concentrées sur les mois d'été, lorsque 75 % des 2 000 . Pour s'en protéger, la ville s'est entourée de digues d'une longueur totale de 150 km et le débit de l'eau est contrôlé par des barrages construits en amont de la cité.
À partir de la seconde moitié du . Mais l'une des conséquences les plus graves, est certainement l'endiguement et la pollution de certains cours d'eau, comme la rivière Tô Lịch, émissaire du lac de l'Ouest (Hồ Tây).
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Le fleuve Rouge tient son nom de la couleur des alluvions arrachés des montagnes du Nord Vietnam.
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Hanoï compte environ 77 lacs.
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Le lac de Truc Bach
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Le lac de l'Ouest (Hồ Tây) est le plus étendu de la ville.
Géologie
Hanoï est située dans une vaste dépression formée à l'ère tertiaire. Autrefois la région était envahie par la mer. Les eaux marines se sont peu à peu retirées et les sédiments répandus par le fleuve Rouge ont peu à peu comblé cet ensellement, profond de plusieurs milliers de mètres. La progression du delta est très rapide à l'échelle géologique. Le sous-sol de Hanoï est composé d'épaisses tourbières qui prouvent que le site était recouvert d'épaisses forêts, composés essentiellement de bambous et de badamiers.
Toponymie
Au gré des renominations qui ont suivi les différentes dynasties impériales ainsi que les périodes de dominations chinoises, Hanoï est l'une des capitales dont le nom a le plus varié au cours de son histoire. Long Dô, Songping, Đại La, Đông Đô, Bắc Thành, ou Đông Kinh (du chinois 東京 (dong jing), signifiant « capitale de l'Est »), qui fut latinisé en Tonkin. Le nom de Tonkin désigna ensuite la province entourant la ville, c'est-à-dire le Nord du Viêt Nam actuel.
Cependant, c'est le nom Thăng Long (signifiant « l'envol du dragon ») qui a subsisté le plus longtemps. Il est encore parfois utilisé de nos jours comme nom littéraire et poétique de la ville. Ce nom perdure jusqu'en 1831, lorsque la capitale impériale des Nguyen est transférée à Huế. Thăng Long, qui avait une connotation impériale a été rebaptisé Hà Nội, signifiant « la ville entre les fleuves » (de hà « cours d'eau » et ņôi « entre »),.
Les surnoms régulièrement donnés à Hanoï sont Kẻ Chợ (le marché), Tràng An (longue paix), Hà Thành (diminutif de Thành phố Hà Nội, "ville de Hanoï") et Thủ Đô (la capitale).
Découpage administratif
Les études sur la métropolisation de Hanoï font l'objet de recherches que depuis récemment (Quertamp 2010 ; Söderström et al. 2010 ; Fanchette et al. 2011 ; Leducq et Scarwell, 2018). Ces études ont permis de dresser les processus de la métropolisation de Hanoï, à travers des dynamiques spatiales, économiques et démographiques.
Hanoï s'est agrandi à plusieurs reprises au cours du siècle : en 1961, en 1978, en 1991 et enfin en 2008 par la résolution . Ce nouveau vaste territoire comprenant la province de Hà Tây, le district Mê Linh de la province de Vĩnh Phúc et quelques districts de la province de Hòa Bình, permet de faire concurrence aux autres grandes métropoles en Asie.
Depuis les réformes constitutionnelles des années 2000, Hanoï s'étend avec le progrès des infrastructures de transports et des télécommunications. En 2010, l'aire urbaine de Hanoï atteint 6,6 millions d'habitants, dont 2,7 millions d'habitants dans les districts centraux. La métropolisation se combine avec une série de phénomènes urbains : conurbation, étalement urbain et périurbanisation.
Les élargissements successifs ont pour but de mieux intégrer les villages périphériques de Hanoï dans le processus de métropolisation. De réduire l'écart de vie entre les ruraux, périurbains et urbains. Et de développer les grandes infrastructures de la métropole : la ceinture autoroutière, de nouveaux ponts sur le fleuve Rouge dont le pont Nhật Tân, l'agrandissement de l'aéroport de Nội Bài, entre autres.
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Ancien blason de Hanoï durant la colonisation française (1888-1954).
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Les différents districts de Hanoï, après l'élargissement de 2008.
Climat
Le climat de Hanoï, comme dans le nord du Viêt-Nam, est de type subtropical humide à tendance mousson, marqué entre la fin novembre et la fin mars par des hivers secs, frais, gris, avec de nombreux épisodes de crachin. Entre avril et septembre, les étés sont très humides, sous l'influence des averses de pluie de mousson. Durant cette saison, des épisodes de typhons peuvent subvenir.
La ville observe deux petites saisons automnales (octobre-novembre) et printanières (avril-mai) avec un temps et des températures très agréables. Le mois de juin connaît de fortes canicules avec des températures à l'ombre pouvant monter jusqu'à 45 °C.
Le climat joue un rôle crucial dans la dispersion des poussières et de la pollution de l'air à Hanoï, l'une des plus importantes d'Asie. En automne et en hiver, les pics de pollution sont souvent dépassés, avec en cause la rareté du vent, des conditions anticycloniques et surtout aux feux de brûlis de la ceinture agricole de Hanoï. Au printemps et en été, la situation s'améliore grâce au vent et aux averses des pluies de mousson. Globalement, les journées de grand ciel bleu limpide sont très rares sur Hanoï.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 13,7 | 15 | 18,1 | 21,4 | 24,3 | 25,8 | 26,1 | 25,7 | 24,7 | 21,9 | 18,5 | 15,3 | 20,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 19,3 | 19,9 | 22,8 | 27 | 31,5 | 32,6 | 32,9 | 31,9 | 30,9 | 28,6 | 25,2 | 21,8 | 27 |
Précipitations (mm) | 18,6 | 26,2 | 43,8 | 90,1 | 188,5 | 239,9 | 288,2 | 318 | 265,4 | 130,7 | 43,4 | 23,4 | 1 676,2 |
- Sylvie Fanchette, Romain Orfeuvre et Trần Nhật Kiên, « Chapitre 1. Hà Nội entre les « eaux » », dans Hà Nội, future métropole : Rupture dans l’intégration urbaine des villages, IRD Éditions, ISBN , lire en ligne), p. 19–38.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Page 27
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Hanoï, ville aquatique et lacustre".Page 29
- Sylvie Fanchette, Romain Orfeuvre et Trần Nhật Kiên, « Chapitre 1. Hà Nội entre les « eaux » Passage : Vulnérabilité d’une ville deltaïque », IRD éditions, , p. 19-38 (lire en ligne)
- VTGEO et UMR Regard,
- Sylvie Fanchette, Romain Orfeuvre et Trần Nhật Kiên, « Chapitre 1. Hà Nội entre les « eaux » Passages Un système de drainage obsolète et inadapté à l’extension de la ville Concurrence pour l’espace et remblaiement des lacs et des étangs », IRD éditions, , p. 19-38 (lire en ligne)
- Yves Duchère, « », (consulté le ).
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, 404 p., Pages 15-16
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Toponymie
Au gré des renominations qui ont suivi les différentes dynasties impériales ainsi que les périodes de dominations chinoises, Hanoï est l'une des capitales dont le nom a le plus varié au cours de son histoire. Long Dô, Songping, Đại La, Đông Đô, Bắc Thành, ou Đông Kinh (du chinois 東京 (dong jing), signifiant « capitale de l'Est »), qui fut latinisé en Tonkin. Le nom de Tonkin désigna ensuite la province entourant la ville, c'est-à-dire le Nord du Viêt Nam actuel.
Cependant, c'est le nom Thăng Long (signifiant « l'envol du dragon ») qui a subsisté le plus longtemps. Il est encore parfois utilisé de nos jours comme nom littéraire et poétique de la ville. Ce nom perdure jusqu'en 1831, lorsque la capitale impériale des Nguyen est transférée à Huế. Thăng Long, qui avait une connotation impériale a été rebaptisé Hà Nội, signifiant « la ville entre les fleuves » (de hà « cours d'eau » et ņôi « entre »),.
Les surnoms régulièrement donnés à Hanoï sont Kẻ Chợ (le marché), Tràng An (longue paix), Hà Thành (diminutif de Thành phố Hà Nội, "ville de Hanoï") et Thủ Đô (la capitale).
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- Louis Deroy, Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, Le Robert, , 531 ISBN )
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard,
Histoire
L'histoire de Hanoï est touffue, tourmentée, animée par de nombreuses résistances qui illustrent l'histoire nationale du Vietnam. S'étalant sur de nombreuses dynasties, dominations chinoises, régimes politiques et renominations successives, cet ensemble de villages rizicoles et artisanaux vont peu à peu se conglomérer et devenir une cité marchande dépendante de la citadelle impériale.
Avant l'an 1010
À l'âge de pierre, la région de Hanoï était encore sous les eaux, on n'a ainsi rien retrouvé sur le site actuel de la ville. C'est à la périphérie de la cité, que l'on a retrouvé des traces d'occupation sous la forme de nombreux fragments d'outils (essentiellement des haches, manches de polissoirs, instruments de pêche, colliers, pointes de lances, céramique, etc.) dans des hameaux situés sur des buttes émergeant de l'eau, comme à Triều Khúc, Chùa Thông et Trung Mầu. Tous situés à moins de vingt kilomètres du centre-ville actuel, ils sont un témoignage de la civilisation du Đông Sơn.
La naissance de Hanoï et de la civilisation vietnamienne sont empruntées aux mythes du triomphe légendaire du génie de la Montagne, avec l'avènement de la première dynastie. Un récit qui comprend Lạc Long Quân, le seigneur des Dragons aquatiques du pays des Lạc, et Âu Cơ, divinité de la Montagne, dont l'intrigue se déroule dans la plaine du delta du fleuve Rouge, considérée comme le berceau de la nation vietnamienne.
Un bourg situé au sud du fleuve Rouge fut nommé "Long Dô" : le « Nombril du dragon ». C'est sur cette butte que la citadelle chinoise du siècle fut édifiée. Les souverains vietnamiens construisent les fondements du palais impérial qui s'établira ici durant près de huit siècles. Le tertre Nùng, considéré comme étant le centre du Hanoï ancien et conservant l'esprit du Nombril du dragon était particulièrement vénéré. Ce culte, additionné à celui de la rivière Tô Lịch, transformée en divinité, sont encore pratiqués aujourd'hui au temple Bạch Mã, situé dans le quartier des 36 rues.
Entre le siècle avant notre ère et le siècle, Hanoï est intégré à l'empire chinois sous le nom de gouvernement du Jiaozhi. Le bourg reste sous tutelle chinoise jusqu'en . C'est durant cette longue période de domination chinoise que les deux Sœurs Trung nées à dix-sept kilomètres de Hanoï, entreprennent une série de révoltes qui restera gravée dans la légende.
Ly Nam Dê, en 544 se déclara "Empereur du Nam Việt". C'est durant son règne, que le site de Hanoï est mentionné pour la première fois dans les annales. Il fonde la Pagode Trấn Quốc et érige les premières fortifications. Au début du siècle, la ville trouve son emplacement définitif. Elle est décrite comme s'enroulant tel un dragon entre le fleuve Rouge, la rivière Tô Lịch et la citadelle.
Entre le siècle et le siècle, Hanoï prend le nom de "Đại La" « la grande enceinte extérieure », qui prospéra sous le règne de Gao Pian, connu pour avoir introduit la géomancie au Vietnam. Il estima que Hanoï était la terre des convergences. Formellement, Đại La dépendait de l'Empire chinois, mais sa tutelle politique étant très allégée, les élites locales transforment la région en une monarchie indépendante. Ainsi de 868 à 1010, la dynastie des Ngô Quyên règne et parvient à unifier pour la première fois le pays : le Jiaozhi prend le nom de "Đại Cồ Việt" « Grand Viet ». Durant la dynastie des Lê antérieurs (980-1010), la capitale est transférée à Hoa Lu.
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Ngô Quyên, fondateur de la dynastie des Ngo.
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La Pagode Trấn Quốc, la plus ancienne de la ville.
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Tambour typique de la culture Đông Sơn.
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Temple Bạch Mã, où sont honorés le tertre Nung et la rivière Tô Lịch.
Thang Long, la cité du dragon qui s'élève
C'est en que débute la véritable histoire millénaire de Hanoï, sous l'impulsion du roi Ly Thai To. Après l'approbation de la cour, le nouvel empereur décida de transférer l'ancienne capitale impériale située à Hoa Lư, dans la province de Ninh Bình à Hanoï. Selon la légende, à son arrivée à la citadelle, le roi aurait vu un dragon prenant son envol. C'est ainsi que la citadelle de Đại La fut renommée "Thăng Long" « la cité du dragon qui s'élève ». Ly Thai To décide de faire de Hanoï, une simple place forte militaire au centre politique, socio-économique et culturel principal de la jeune nation vietnamienne indépendante. C'est à cette époque que le lac de l'Ouest prend son nom, car il se situe à l'ouest de la citadelle. Des nouvelles enceintes flanquées de portes apparurent, ainsi que de nombreux bâtiments et palais au sein de la citadelle. Mais le climat tropical faisant mauvais ménage avec le bâti en bois, il ne reste rien de la capitale impériale des Ly. Jusqu'au siècle, Hanoï était recouverte d'habitations basses et précaires faites d'herbe à paillotes, de bois et de bambou, comme à la campagne. Ces matériaux sont à l'origine de différents incendies qui ravagent la cité civile et dont celui de printemps 1278 fut particulièrement sinistre. Pour développer l'économie, on ouvre des manufactures impériales, spécialisées dans la soie, les objets en céramique ou encore les meubles.
En 1054, le royaume avait pris le nom de "Đại Việt" « Grand Viet ». Pour consolider l'indépendance du royaume, l'empereur fit construire en 1070, un monument dédié à Confucius. Appelé initialement "Sanctuaire du Prince propagateur des Lettres", il est aujourd'hui connu sous le nom de temple de la Littérature. C'est dans ce sanctuaire qu'en 1075, eut lieu le premier concours qui permit de sélectionner les maîtres du collège des Fils de la Nation (Quốc Tử Giám), une école réservée aux enfants de la famille impériale et de l'aristocratie. Durant le règne des Ly, la ville et le pays se couvrent de pagodes. À Hanoï, la pagode au pilier unique date de cette époque, elle est un témoignage éminent de l'influence bouddhiste sur la dynastie des Ly. Autre monument de cette époque, le temple Quán Thánh, de confession taoïste est situé au début de la route Cổ Ngự (l'actuelle avenue Thanh Niên).
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Statue et square de roi Lý Thái Tổ à Hanoï.
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Hoa Lu, l'ancienne capitale
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Le temple de la Littérature, l'un des plus anciens monuments de Hanoï.
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Le temple Quán Thánh
Thang Long durant la dynastie des Tran (1224-1400)
La dynastie Tran (1225-1400) se révéla solide et permit à Hanoï de s'agrandir et de rayonner. On ouvre une école d'arts martiaux en 1253, à Giảng Võ et le temple de la Littérature devient un centre d'études de la philosophie confucianiste. Cependant, les constructions sont moins nombreuses sous les Tran que sous les Ly. L'octroi d'apanages permit à la ville d'étendre son influence. Les seigneurs et leurs suites multipliaient les allées et venues entre la capitale et les campagnes, permettant de faire circuler les savoirs techniques.
À la suite des terribles inondations de 1236-1237, le fleuve Rouge fut endigué jusqu'à la mer. Mais l'œuvre la plus grande des Tran, fut la mise en place d'une bureaucratie efficace, avec la création d'un conseil impérial, d'un bureau des contrôles, à l'instauration de préfets, avec le soutien des dignitaires et des lettrés, dont les plus connus furent Mạc Đĩnh Chi et Chu Văn An.
C'est à cette époque que Hanoï devient une véritable cité marchande, grandement favorisée par la présence de la cour impériale. Fonctionnant avec les villages artisanaux de sa périphérie, chaque village et corps de métiers avaient un pignon sur rue dans la cité marchande, formant de véritables corporations. C'est de là que le quartier des 36 rues et des corporations trouve son origine. La batellerie autour du fleuve Rouge, mais aussi la céramique, les éventails ou l'impression sur bois connurent un essor considérable durant cette période.
En revanche, sous la dynastie Tran, Hanoï ne connut que trente-deux années de paix. Face aux menaces chinoises, mongoles et cham, la ville fut pillée, incendiée et détruite à plusieurs reprises. En 1288 notamment, lorsque la capitale fut prise par les Mongols, puis aussitôt reconquise par le général Trần Hưng Đạo. Le mandarin Ho Quy Ly qui déposa le dernier empereur Tran, démonta de nombreuses structures pour les installer dans sa nouvelle capitale.
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Une statue de Mạc Đĩnh Chi, mandarin de haut rang durant la dynastie des Tran.
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Une statue de Trần Hưng Đạo, général vietnamien.
Thang Long sous les dynasties des Hồ, Lê, Mac et seigneurs Trịnh (1428-1788)
En , Ho Quy Ly changea le nom de la capitale en "Đông Đô" « la capitale de l'Est » et édifia une autre dans la province de Thanh Hoa (à 150 km au sud de Hanoï) appelée "Tây Đô" « la capitale de l'Ouest ». Les vestiges de cette seconde capitale sont aujourd'hui classés au patrimoine mondial de l'UNESCO.
En , Ho Quy Ly prit définitivement le pouvoir pour régner en tant qu’empereur pendant sept années, avant d’être détrôné et exilé en Chine avec son fils par la dynastie chinoise des Ming. Sous le règle de la dynastie Hô, le royaume du Dai Viet et Hanoï se retrouvent de nouveau vassal de son voisin chinois.
En , après six ans de lutte, les troupes de Lam Son réussirent à libérer le Dai Viet. Le Loi se proclama roi en 1428 et implanta longuement la dynastie des Lê (1428-1788). Il s’installa de nouveau à Hanoï, qui prit le nom de "Đông Kinh" « la capitale Kinh de l'Est » en 1430. Ce roi est à l'origine de la légende de l'épée restituée du lac Hoàn Kiếm : un pêcheur avait tiré de ses filets, une épée et décida de rejoindre les troupes du roi Le Loi, afin de repousser l'envahisseur Ming, en laissant cette épée chez lui. Lors d'une halte chez ce pêcheur, le roi Le Loi remarqua cette épée, qui décupla la combativité des soldats et parvinrent à repousser l'ennemi. Devenu empereur, Le Loi qui prit le nom de Lê Thái Tổ, se promena à nouveau au bord du lac des eaux vertes (ancien nom du lac Hoan Kiem), lorsque la paix est revenue. C’est alors qu’une tortue apparut et demanda au roi de redonner l’épée sacrée à Lạc Long Quân, l’empereur du Royaume des eaux : « Sire, la grande cause a été réalisée… Veuillez rendre l’épée sacrée au seigneur des rois… ». L'empereur accepta. C’est ce geste symbolique qui a donné son nom au lac des eaux vertes, devenu le lac de l’épée restituée.
Le siècle est l'âge d'or de Hanoï. Đông Kinh devient la capitale d'un royaume agrandi, dirigé par une puissante cohorte de lettrés (la monarchie confucéenne) et surtout par l'emprise de la dynastie des Lê. C'est à cette époque qu'est dessinée la première carte de la ville. Elle montre une ville cernée par deux enceintes extérieures, des palais ainsi que des aménagements pour les loisirs, comme l'érection de la digue Cố Ngự, l'actuelle route de la jeunesse, qui sépara le lac de l'Ouest à celui de Truc Bach. Ce quartier deviendra un lieu où beuveries, jeux d'argent et courses de bateaux animèrent toute une ville.
Le Dai Viet sous la dynastie du roi Lê Thanh Tong (1460-1497) illustre l’apogée de ce pays féodal indépendant. Cependant les dissensions au sein du régime des Lê dès le début du siècle, ainsi qu'une succession de conjurations, d'alliances temporaires et de compromis boiteux, affaiblissent l'empire.
La ville qui avait perdu de son éclat, passe sous la main de la dynastie des Mạc (1527-1592) qui ursurpe le trône de la dynastie des Lê, puis est mise sous tutelle des seigneurs Trinh qui restaurent la dynastie légitime. Cependant les Trinh mirent en place une véritable monarchie princière parallèle et firent construit un majestueux palais à l'Ouest du lac de l'Epée restituée, tournant le dos à la citadelle impériale des Lê.
À cette époque, la cité civile s'embellissait de résidences, de palais ou de pavillons sur l'eau, qui devinrent de motifs ornementaux classiques de la vaisselle et des vases en porcelaine. À l'image du temple de la Montagne de Jade situé sur un îlot du lac Hoàn Kiếm. Une grande enceinte est bâtie par le seigneur Trinh Doanh, englobant toute la ville et flanquée de huit portes, portée à seize en 1831. Libéré de leur tutelle, l'empereur Lê Chiêu Thống, détruisit le palais des seigneurs Trinh en 1786. Après cette date et jusqu'au début du XIXe siècle, Hanoï connaît un lent déclin.
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Plan de Thang Long d'après la Géographie de Hông Dức (1490)
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Les vestiges de la citadelle de la dynastie Hô, située à Tây Đô « la capitale de l'Ouest ».
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La tortue momifiée du temple Ngoc Son. Lointaine descendante de la légendaire tortue de l'épée restituée.
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Le temple de la Montagne de Jade
Thang Long sous le règne des Tay Son (1788-1802)
À partir de la fin du règne des Trinh et des Lê, poussées par le poids des impôts, de nombreuses révoltes paysannes menacent la capitale, qui tombe finalement aux mains des Chinois Qing. L'assaut final de la paysannerie viendra finalement du Sud-Vietnam, à Tây Sơn, située à plus de mille kilomètres de Thang Long. En 1771, trois frères, soulèvent les paysans et font tache d'huile à travers tout le Sud du pays. Après que son frère aîné décida de se proclamer souverain du Vietnam méridional, ce dernier laissa à son autre frère, Nguyễn Huệ, la conquête du reste du pays. De provinces en provinces, ce dernier atteint et réussit à s'emparer de Thang Long, prise aux mains de la dynastie chinoise des Qing, lors de la bataille victorieuse de Ngọc Hồi-Đống Đa.
Devenu empereur Quang Trung en décembre 1788, ce dernier s'établit à Phú Xuân, ancien nom de Hué. À la suite de cela, Thang Long fut rebaptisée « Bắc Thành » « La cité du Nord ».
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La statue de Nguyen Hue
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La bataille de Ngọc Hồi-Đống Đa
Hanoï sous le règne de Gia Long (1802-1820)
Profitant de la mort du roi Quang Trung en , le troisième des frères Tây Sơn, Nguyễn Phúc Ánh dirigea ses forces à partir du Sud pour occuper Hué en 1801 et Thang Long dès 1802, avant de se proclamer empereur sous le nom de Gia Long. Durant le règne de la dynastie des Nguyen, la ville de Hanoï se voit éclipsée par Hué, la nouvelle capitale impériale qui bénéficie d'une meilleure situation géographique pour contrôler un empire qui s'étendait sur 3000 km de long : Thang Long est nommé "chef-lieu" par le roi Minh Mạng en . L'université nationale est déplacée à Hué et la ville est rebaptisée Hanoï. Un nom choisi en raison du tracé du cours d'eau, mais surtout par analogie avec le nom du chef-lieu d'une prestigieuse commanderie du temps des Han, située sur le fleuve Jaune.
L'empereur Gia Long remplace la cité impériale de Hanoï en une citadelle avec de nombreuses portes, douves et bastions. Des plans dessinés par des officiers français au service de l'empereur et empruntant aux modèles des citadelles de Vauban. La ville tombe dans une certaine décrépitude, à la suite des départs de la cour et des hauts dignitaires pour Hué.
Deux monuments datent de cette époque : la pagode de la Gratitude (Chùa Báo Ân) détruite par les Français pour édifier le bureau des postes et télécommunications, ainsi que le temple de la Montagne de Jade qui subsiste encore aujourd'hui.
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La grande porte de la cité impériale de Thang Long de Hanoï
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L'étendard impérial des Nguyễn
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Hué éclipse Hanoï en devenant la capitale impériale sous la dynastie des Nguyen.
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L'ancienne pagode Báo Ân détruite sous la colonisation française.
Hanoï sous la dynastie des Nguyen et de la domination française (1875-1945)
Après la prise de Saïgon en février 1859, Hanoï et son fleuve Rouge étaient en ligne de mire du projet colonial. En effet, les congrès de géographie et les chambres de commerce des villes industrielles en France, multiplient les résolutions en faveur de l'annexion du Tonkin et de la région de Hanoï, présentés comme une source de nouveaux débouchés et comme la clé pour pénétrer le marché chinois. Les partisans d'une conquête du Tonkin émergent dans la scène politique française, comme Jean Dupuis et surtout Jules Ferry.
Francis Garnier (qui francisa "Động Kinh" en « Tonkin ») prend la citadelle de Hanoï en 1873, défendue par le général Nguyen Tri Phuong. Mais Garnier meurt dans une échauffourée tendue par les Pavillons noirs, le 21 décembre 1873 au pont du Papier (Cầu Giấy). Après cet événement retentissant, la colonisation marqua une pause dans le Tonkin. Ce groupe de soldats irréguliers chinois qui sévissaient en Indochine, principalement contre les Français, avaient une rue à leur nom dans le quartier des 36 rues. Ces derniers sont défaits par les Français lors de la prise de Sontay en décembre 1883, à quarante kilomètres au Nord-Ouest de Hanoï.
En 1875, l'empire d'Annam accorde un terrain où s'établit la première concession française, avec des logements, un consulat et des bâtiments militaires.
Après l'arrivée au pouvoir d'une série d'hommes politiques favorables au projet colonial (Léon Gambetta, Jules Ferry, Félix Faure, etc.). Un premier budget pour une conquête du Tonkin est voté dès 1881, sous le premier cabinet Ferry. En mars 1882, le cabinet Freycinet envoie à Hanoï, le commandant Henri Rivière, avec pour mission de faire appliquer le traité de 1875. La citadelle de Hanoï tombe une seconde fois en moins de dix ans, aux mains des Français, malgré l'héroisme de Hoang Dieu. À la suite de cela, un traité de paix est signé par la dynastie des Nguyen en 1883 puis en 1884, qui établit pour une durée de soixante ans, les fondements juridiques de la présence française dans le Tonkin. Par une ordonnance royale du 3 octobre 1888, Hanoï est cédée en toute propriété à la France.
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Portrait de Francis Garnier
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La prise de Sontay
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Hoàng Diệu, le dernier gouverneur de Hanoï avant la colonisation française.
C'est au début du siècle que Hanoï connaît un profond bouleversement dans sa physionomie urbaine. En devenant la capitale de l'Indochine française de à et par l'impulsion de deux gouvernaux généraux, Paul Bert et Paul Doumer, Hanoï se dote d'un réseau de routes, de voies ferrées, d'un réseau de tramways, d'un réseau d'égouts et d'un réseau d'électricité, une première en Asie orientale. La ville passe de 50 000 habitants en 1880 à 200 000 en 1940. De nombreux monuments connus de nos jours, datent de cette époque, parmi eux, l'Opéra, la cathédrale Saint-Joseph, le pont Long Biên (anciennement pont Paul Doumer, sur lequel passe le Transindochinois), la grande poste, l’Ecole française d’Extrême-Orient, le palais du gouverneur sont les plus représentatifs de cette démonstration de « l'œuvre civilisatrice » de la France colonialiste. Durant cette période, des monuments de l'ancienne Hanoï sont détruits, notamment les palais de la citadelle impériale, rasés pour laisser place à des bâtiments militaires, ou encore l'ancienne pagode des Supplices (Chùa Báo Ân) pour construite la grande poste. En 1902-1903, se tient l’Exposition d'Hanoï. Pour l'occasion, le Grand Palais est édifié. Il accueillera la foire commerciale mondiale.
La ville dévoile à cette époque, une société aux multiples visages, concentrant sur un même territoire, villas et paillottes, fortunes rapides et frustrations sociales. En 1908, on comptabilisa 4000 français établis à Hanoï, travaillant essentiellement dans l'administration et l'armée. Ces derniers habitaient essentiellement autour du Petit Lac, mais aussi le long des grands boulevards au sud du lac et dans le quartier de la citadelle. Dans la ville marchande vietnamienne, près de 5310 Chinois étaient comptabilisés en 1940, une centaine de Japonais et une communauté modeste d'Indiens (environ 375 en 1940).
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Plan de la ville de Hanoï en 1936, lorsqu'elle est capitale de l'Indochine française.
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La rue Paul Bert, ex- rue de France, aujourd'hui la rue Trang Tien à Hanoï.
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L'ancien monument de la République à Hanoï.
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Vue aérienne du lac Hoan Kiem durant la colonisation française.
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Le quartier des 36 rues vu de la cathédrale à l'époque de la colonisation française.
Hanoï à l'heure des premières contestations
Hanoï a joué un rôle pionnier dans la contestation du régime colonial et cela dès les premières années de la colonisation avec Hoàng Hoa Thám, surnommé « le tigre du Yên Thế ». Puis, en novembre 1927, un groupe de jeunes nord-vietnamiens de l'intelligentsia radicale, menés par Nguyễn Thái Học, fonde le Việt Nam Quốc Dân Đảng (VNQDD) ou Parti nationaliste vietnamien. En février 1929, le VNQDD assassine à Hanoï, Alfred Bazin, directeur de l'Office général de la main-d’œuvre et, à ce titre, symbole de l'exploitation coloniale. Dans les mois qui suivent, les autorités multiplient les arrestations dans les milieux nationalistes.
Mais c'est surtout à partir des années 1930, à la suite de la création du Parti communiste vietnamien, que les soulèvements populaires se font de plus en plus présents. Les idées nationalistes émergent dans des milieux intellectuels, comme à l'université de Hanoï et dans quelques revues journalistiques (Vịt đực qui tire sa revue jusqu'à 8000 exemplaires en mai 1939).
Après le 9 mars 1945, Hanoï est prise par un coup de forces par les troupes japonaises, ouvrant une courte période d'occupation japonaise en Indochine. Les Français de Hanoï ne peuvent que accepter l'accession à la mairie d'un maire vietnamien pro-japonais, Trần Văn Lai.
À partir de la fin 1944, à la suite d'une série de trois typhons qui détruisent les récoltes, l'exclusion des Français par les Japonais entraînant une désorganisation de l'administration, ainsi que la destruction des voies de communications, une effroyable famine s'installe dans les basses provinces du Tonkin. Hanoï voient des milliers de migrants des campagnes affluer en ville à la recherche de nourriture.
Le 14 août 1945, l'empereur Hirohito prononce la reddition japonaise et entraîne la chute des gouvernements pro-japonais de tout l'empire. L'état-major communiste vietnamien qui s'était réfugié à une soixantaine de kilomètres de Hanoï estima que le moment était venu.
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Drapeau du parti nationaliste vietnamien
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Portrait de Nguyễn Thái Học à la prison Hoa Lo.
Hanoï à l'heure d'Hô Chi Minh
Après la capitulation japonaise, le 2 septembre marque une date historique dans l'histoire de Hanoï. Sur la place Ba Dinh, le Président Hô Chi Minh proclama la déclaration d’indépendance, marquant la naissance de la République démocratique du Viêt Nam. En , lors de sa première session, l’Assemblée nationale fit de Hanoï la capitale du pays.
La bataille de Hanoï marque les prémices de la guerre d'Indochine, livrée du 19 décembre 1946 au 18 février 1947 à la suite du bombardement de Haïphong par les Français en novembre. Le Việt Minh, dirigé par Hô Chi Minh, décide de lancer une offensive ayant pour but la libération de la ville, mais les Français résistent.
Après huit ans de longue lutte lors de la Guerre d'Indochine et la défaite française à la bataille de Diên Biên Phu face aux troupes du Viet Minh, Hanoï fut libérée de l'occupant français le 10 octobre . La dernière prise d'armes de l'histoire de la France à Hanoï a lieu le au stade Mangin, par le général Massu, après soixante-quinze ans de colonisation. Les Français ont pu seulement revenir en 1987 en tant que touristes.
Signés le 21 juillet 1954, les accords de Genève divise le Vietnam au niveau du 17e parallèle.
Au lendemain du départ des Français, Hanoï voit l'arrivée de « cadres-paysans » à la tête de la ville. L'atmosphère de la ville balance entre ambiances soviétiques et communistes, nostalgie de la colonisation et défiance de ces cadres-paysans d'origine rurale du nouveau parti en puissance. Mais peu à peu, les idées du parti font tâche d'huile auprès de la population hanoienne.
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La bataille de Hanoï en 1946
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Le drapeau du Việt Minh
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La bataille de Diên Biên Phu en 1954
Hanoï à l'heure de la guerre du Vietnam
Durant la guerre du Vietnam, les Américains bombardèrent la capitale la première fois en février 1965, à la suite de l'incident du golfe du Tonkin d'août 1964. Mais malgré des bombardements successifs, notamment en 1966, 1967 et en 1972, la ville est miraculeusement épargnée. À l'époque, Hanoï était rythmée par le cri des alarmes, les haut-parleurs, une économie de rationnement et la construction d'abris anti-aériens collectifs. De nombreux habitants fuient la ville et retournent vivre à la campagne.
Le 26 octobre 1967 lors d’un bombardement américain visant à détruire la centrale électrique de Hanoï, John McCain, candidat en à la présidence des Etats-Unis, fut capturé par la population dans le lac de Truc Bach après s’être éjecté de son bombardier abattu par les défenses aériennes de la capitale. Il passa cinq ans dans les geôles de la prison Hỏa Lò.
Le 2 septembre , le Président Hô Chi Minh décéda. Quelques jours plus tard, le 9 septembre 1969, plus de 100 000 habitants de la capitale et des représentants diplomatiques se réunirent sur la place Ba Dinh pour rendre hommage au leader éminent du Vietnam indépendant. Il repose aujourd'hui dans le mausolée de Hô Chi Minh, sur la place Ba Dinh, pas loin du palais présidentiel, de l'assemblée nationale et du siège du parti communiste vietnamien.
Enfin, le 30 avril , la campagne militaire de Hô Chi Minh se termina avec succès, libérant totalement le Sud Vietnam et réunifiant le pays. En avril 1976, l’Assemblée nationale décida de réitérer Hanoï, comme la capitale de la République socialiste du Viêt Nam.
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Portrait du Président Hô Chi Minh
Jusqu'au Hanoï d'aujourd'hui
Dans les années 1980, dans un contexte de Guerre froide, les Soviétiques laissent une empreinte dans le paysage, l'économie et la vie sociale et culturelle de Hanoï. Jusqu'au tournant des années 1990, où la ville va s'occidentaliser et s'ouvrir au marché libre avec le Đổi mới (renouveau économique). La croissance démographique s'envole avec la venue de nombreux migrants des campagnes, faisant bondir une population de 700 000 habitants en 1975 à 1,5 million à l'orée des années 2000. Avec elle, la densité atteint des sommets (près de 40 000 habitants au km² dans les 36 rues).
La ceinture agricole et artisanale s'est reconstituée mais d'un peu plus loin, perpétrant ainsi le fonctionnement séculaire de la ville. Concernant l'étalement urbain, Hanoï s'est étendu notamment vers l'Ouest en ceinturant tout le pourtour du lac de l'Ouest de constructions.
Le Hanoï contemporain laisse place aussi à une augmentation des nuisances sonores (klaxons, chantiers), au développement de la prostitution, à l'inégalité sociale, au pouvoir de l'argent, à l'explosion des déchets notamment plastiques, et à la pollution de l'eau et des sols.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Les premiers peuplements"Pages 18-19
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Pages 19-20-21
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Le Nombril du dragon"Pages 25-26-27
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Ombres et lumières chinoises"Page 33
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Page 35
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Passage "L'épopée de Ly Bon"Pages 39 à 43.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Dai La, entre le Ciel et la Terre"Pages 46 à 52.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Passage "La monarchie indépendante (868 à 1010).Pages 54 à 60.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Transfert de la capitale" pages 64-65.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Du neuf sur de l'ancien : l'aménagement de la ville" pages 67 à 74.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Page 73
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Passage "Les premiers hauts fonctionnaires"Pages 77-78
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Le cœur de l'Empire (1225-1400)urPages 87 à 98.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Les débuts d'une économie urbaine"Pages 98 à 102.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Entre guerres et paix"Pages 103-104.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "L'usurpation du trône par les Ho"Pages 110 à 112.
- », sur UNESCO World Heritage Centre (consulté le ).
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Linvasion des Ming (1406)Pages 112-113.
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- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La première carte de la ville"Pages 123 à 127.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "De la cour à la ville (XVIe-XVIIe siècles) Pages 139 à 153.
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- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La révolte des frères Tây-SonPages 192 à 195.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La victoire de Gia Long (1802)Pages 195 à 198.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Hanoï, chef-lieu de province"Pages 199 à 201.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La conquête française"Pages 211-212.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Le premier assaut"Pages 212 à 214.
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- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La seconde chute de Hanoï (1882)Pages 217 à 224.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La capitale de l'Indochine"Pages 225 à 246.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Une société aux multiples visages"Pages 251 à 258.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Voix et chemins de la contestation"Pages 271 à 287.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "L'indépendance"Pages 285 à 287.
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- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Le départ des derniers Français"Pages 301 à 303.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La ruralisation de la ville"Pages 305 à 311.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "Hanoï sous les bombardements"Pages 311 à 315.
- « », sur Hanoi ơi!, (consulté le ).
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La capitale du pays réunifié"Page 325.
- Philippe Papin, Histoire de Hanoï, Fayard, Passage "La ville d'aujourd'hui"Pages 327 à 336.
- Le Courrier du Vietnam, « », sur lecourrier.vn (consulté le ).
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