Versailles (/vɛʁ.saj/) est une commune française, chef-lieu du département des Yvelines dans la région Île-de-France, mondialement connue pour son château ainsi que pour ses jardins, sites classés sous l’égide de l'UNESCO dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité
D'après le recensement de 2015, la population de la ville est de 85 771 habitants.
Ville nouvelle créée par la volonté du roi Louis XIV, elle fut le siège du pouvoir politique français pendant un siècle, de 1682 à 1789, mais également en 1871 et devint un des berceaux de la Révolution française, avec la ville de Vizille (qui commença la Révolution le 21 juillet 1788).
Après avoir perdu son statut de ville royale, elle devint le chef-lieu du département de Seine-et-Oise en 1790, puis celui des Yvelines en 1968, et d'un évêché.
Versailles est aussi historiquement connue pour avoir été le lieu de signature de deux traités : le traité de Paris de 1783, qui termina la Guerre d'indépendance américaine, et le traité de Versailles signé à l'issue de la Première Guerre mondiale.
Située dans la banlieue ouest de la capitale française, à 17,1 km du centre de Paris, Versailles est au XXIe siècle une ville résidentielle aisée avec une économie principalement tertiaire et constitue une destination touristique internationale de premier plan
C'est toujours à Versailles que se réunissent en congrès au château, députés et sénateurs, pour y ratifier toute modification de la constitution
Siège de l'université Versailles-Saint-Quentin (UVSQ) et accueillant de nombreuses entreprises, la ville fait partie du projet de pôle de compétitivité technologique Paris-Saclay.
Géographie
Localisation
La commune de Versailles se trouve à 16,8 kilomètres au sud-ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Bien qu'elle en soit le chef-lieu, elle est totalement excentrée par rapport au département des Yvelines, puisqu'elle est en fait limitrophe du département des Hauts-de-Seine.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Vaucresson, Marnes-la-Coquette et Ville-d'Avray au nord-est (toutes trois communes des Hauts-de-Seine), Viroflay à l'est, Vélizy-Villacoublay et Jouy-en-Josas au sud-est, Buc au sud, Guyancourt au sud-ouest, Saint-Cyr-l'École à l'ouest, Bailly, au nord-ouest et au nord Le Chesnay-Rocquencourt au nord.
Les limites communales de Versailles et celles de ses communes adjacentes.
Bailly et Le Chesnay-Rocquencourt
Le Chesnay-Rocquencourt
Vaucresson, Marnes-la-Coquette et Ville-d'Avray
Saint-Cyr-l'École
N
Viroflay
O Versailles E
S
Guyancourt
Buc
Vélizy-Villacoublay et Jouy-en-Josas
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap.
Carte topographique.
Géologie et relief
Versailles se trouve dans une vaste cuvette aux sols sableux à base argileuse, mais aussi marno-calcaires à l'endroit du grand bassin du château, ce qui explique le caractère marécageux du lieu, à l'origine. La cuvette proprement dite est située entre 100 et 150 mètres d'altitude. Elle est entourée de hauteurs boisées culminant à près de 180 mètres : au sud le plateau de Satory, recouvert de limons des plateaux, à l'est la forêt de Meudon et le plateau de Vélizy, au nord la forêt de Fausses-Reposes. La commune est prolongée à l'ouest par la plaine de Versailles. Le relief a été aplani au moment de l'édification du château de Versailles. Les dépressions, occupées par des étangs aujourd'hui disparus ou transformés en bassins, ont été comblées. La butte Montbauron, culminant à 157 mètres, est un relief isolé formant une éminence au centre de la ville.
Ce site ne dispose d'aucun cours d'eau important, caractéristique assez rare pour une ville de cette importance. Il est drainé par deux ruisseaux, le ru de Marivel, qui coule vers l'est et rejoint directement la Seine à Sèvres, et le ru de Gally qui rejoint vers l'ouest la Mauldre à Beynes. Ces cours d'eau ont été modifiés par l'urbanisation : le cours du ru de Gally a été amputé lors de la construction du château et du creusement du Grand Canal dont il est l’émissaire naturel tandis que le ru de Marivel est aujourd'hui devenu un égout entièrement couvert.
Versailles depuis les hauteurs de Satory, avec notamment le château de Versailles et la cathédrale Saint-Louis.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Île-de-France et Climat des Yvelines.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 15,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Toussus-le-Noble à 6 vol d'oiseau, est de 11,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Voies de communication et transports
Voies routières
La desserte routière est assurée depuis l'origine par la route de Paris à Chartres, devenue la RN 10, déclassée en RD 10 de Viroflay à Montigny-le-Bretonneux. Dans Versailles, cette route aboutit à la place d'Armes devant le château, sous le nom d'avenue de Paris, et continue vers l'ouest à la lisière sud du parc de Versailles passant entre le château et la pièce d'eau des Suisses. Les accès à la ville sont assurés de nos jours par une série de voies à caractéristiques autoroutières. Ce sont :
au nord, l'A13 (autoroute de Normandie) dont les échangeurs 5 et 6 donnent accès à Versailles. Elle se prolonge par l'A12 qui contourne la commune par l'ouest ;
au sud, la RN 12 dont les échangeurs 2 à 4 donnent accès à la ville. Commençant au pont Colbert, elle longe le quartier de Satory en direction de Saint-Cyr-l'École vers Brest via Dreux, Alençon, Rennes et Saint-Brieuc ;
à l'est, le tronçon ouest de l'A86 sous forme d'un tunnel à péage comprenant deux voies de circulation superposées reliant Versailles (Pont Colbert) à Rueil-Malmaison.
Transports ferroviaires
Sur le plan ferroviaire, la commune est desservie par trois lignes de voyageurs, dont les trois principales gares sont :
Versailles-Chantiers : 71 000 voyageurs par jour, elle dessert Paris Montparnasse en 12 minutes avec des trains directs, La Défense avec la ligne U et se trouve au centre d'une étoile ferroviaire vers Saint-Quentin-en-Yvelines, Rambouillet, Chartres, Plaisir, Mantes-la-Jolie et Dreux, et permet une desserte directe en TGV vers Lyon, Marseille et Rouen, et en TER vers Granville ;
Versailles-Château-Rive-Gauche : 21 000 voyageurs par jour, elle est un des terminus du RER C ;
Versailles-Rive-Droite : 13 000 voyageurs par jour, elle dessert notamment La Défense et Paris Saint-Lazare ;
Montreuil : 6 000 voyageurs par jour, elle dessert notamment La Défense et Paris Saint-Lazare avec ligne L ;
Porchefontaine : 2 300 voyageurs par jour, elle est desservie par le RER C ;
Les Portes de Saint-Cyr : inaugurée en 2022, il s'agit d'une station ou point d'arrêt non géré (PANG) de la ligne T13.
Pistes cyclables
Plusieurs pistes cyclables ont été ouvertes depuis quelques années, comme sur le boulevard de la Reine ou du Roi, ainsi que sur les grandes avenues, et notamment avenue de Paris, de Saint-Cloud et des États-Unis. Versailles dispose aujourd'hui de 65 kilomètres de pistes cyclables. Il faut ajouter à cela l'aménagement de la ceinture verte. Une piste cyclable de 20 kilomètres qui entoure Versailles en passant par son domaine forestier. Enfin, Versailles dispose maintenant de plusieurs dizaines de kilomètres de voies de zone 30 et par conséquent de rues à sens unique avec cyclistes à contre-sens autorisé.
Transports en commun routiers
La commune est desservie par :
les lignes 6201, 6202, 6203, 6204, 6205, 6206, 6207, 6208, 6210, 6211, 6213, 6214, 6217, 6240, 6284, 6285 et 6287 du réseau de bus du Grand Versailles ;
les lignes 6122, 6123, 6124, 6173, 6179, 6180, 6181, 6182, 6185, 6160, 6161, 6162, 6163, 6164 et Soir du réseau de bus de Vélizy Vallées ;
les lignes Express 307, 39-12 et 39-34 du réseau de bus Île-de-France Ouest ;
les lignes 171 et 471 du réseau de bus RATP ;
les lignes 5102, 5134, 439 5141 et 5140) du réseau de bus réseau de bus de Saint-Quentin-en-Yvelines ;
la ligne 17S du réseau de bus Centre et Sud Yvelines ;
la ligne Express 1 du réseau de bus de Saint-Germain Boucles de Seine ;
les lignes X409 et X419 du réseau de bus de Poissy - Les Mureaux ;
la ligne N145 du réseau Noctilien.
↑ « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Versalliis en 1038, Versalias en 1075,, Versliæ en 1095, Versaliae en 1308, Versailles en 1370.
Les plus anciennes mentions de Versailles étant médiévales, il est impossible de savoir si cette formation toponymique est antérieure. Cependant, comme Versailles est généralement un microtoponyme, il est probablement peu ancien. Il remonte ultimement à un type gallo-roman VERSALIAS, basé sur le radical VERS-, de versus, terme latin désignant le « versant ». Il est suivi du suffixe -ALIA.
Les formes latines sont des latinisations de l'ancien français, destinées à s'insérer dans des chartes, pouillés, cartulaires rédigés en latin, langue de l'église et de l'administration jusqu'au siècle.
Il faut sans doute y voir plutôt un dérivé roman de verser au sens de « renverser », terme décrivant l'action de la charrue qui « renverse » la terre, d'où l'ancien français versa(i)l « terres défrichées, labourées » ou éventuellement le « sillon résultant du labourage », dans lequel le suffixe -a(i)l a fait place à -aille suffixe collectif ou péjoratif. L'ancien français versail avait aussi le sens d'« endroit uni et débarrassé des mauvaises herbes pour servir de place de tir à l´arbalète ».
D'autres tentatives ont été faites pour attribuer au nom de lieu Versailles, une autre origine, mais elles sont mal étayées.
Le toponyme aurait pour base une hypothétique racine gauloise *sigl « marais », le premier élément serait alors le gaulois ver(o) « au-dessus, sur, super- », d'où le sens global d'« au-dessus du marais », cette hypothèse n'a pas été reprise par les principaux toponymistes et les spécialistes modernes du gaulois. C'est en effet indémontrable car aucune forme ancienne ne vient étayer cette hypothèse, de plus le gaulois *sigl n'est pas attesté et semble être une création ad hoc de François Falc'hun à partir du brittonique dont il est spécialiste.
C'est pourquoi certains ont voulu comparer avec des toponymes dont la forme moderne ressemble apparemment à Versailles et qui avoisineraient des marais : Verseilles-le-Bas (Haute-Marne), Verseuil (Marne), Versillat (Creuse), Versailleux (Ain), etc. localités entourées de marais. Cependant les formes anciennes de ces différents toponymes ne permettent pas ce rapprochement avec les Versailles, en effet, les Verseilles ont des formes anciennes du type Vercilles (en 1234) et se rattachent à Vercel, dont le radical est VERC- et non pas VERS-, Versillat est un ancien *Verciliacum et Versailleux (Vassaleu 1191, Vassailliacus 1258), également un toponyme en -acum, dont le premier élément est radicalement différent puisqu'il s'agit du nom de personne gaulois Vassalus, la forme moderne étant justement liée à l'attraction d'un Versailles.
À l'époque de sa création au siècle, la cité nouvelle, qui correspond à l'actuel quartier Notre-Dame, fut parfois appelée La Villeneuve Saint-Louis en hommage à son créateur, mais c'est finalement le nom du château, Versailles, qui a prévalu.
↑ Dans une charte, datée de l'an 1038, de l'abbaye de Saint-Père de Chartres dans laquelle est cité le nom d'un seigneur local, Hugo de Versailliis
↑ a b c et dAlbert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 708b.
↑ a et bGuy Marie Claise, Dictionnaire de Seine et Oise[réf. non conforme].
↑ Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
↑ Victor R. Belot, Coutumes et folklores en Yvelines, Préface de Paul-Louis Tenaillon, président du Conseil général des Yvelines de 1977 à 1994, membre émérite de l'Académie des sciences morales, des lettres et des arts de Versailles, Librairie Guénégaud, 1977 (FRBNF 34588328), Page 242
↑ Henry Suter, NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS (lire en ligne) [1]
↑ Alain Guyot, TOPONYMES DE NOTRE RÉGION, Bulletin no 4, année 1999, p. 7.
↑ Henry Suter, ibidem
↑ François Falc'hun, Préambule pour une mise à jour de la langue gauloise - Réédition de La langue gauloise, de Georges Dottin.[réf. non conforme].
↑ Louis Richard avec la participation de Alain Catherinet, Le domaine des eaux dans la toponymie haut-marnaise.[réf. non conforme].
↑ Pierre Breillat, Une ville pas comme les autres, Versailles, Le Temps, Paris, 1973, p. 16.
Histoire
Article détaillé : Histoire de Versailles.
Les origines
Le site de Versailles n'était probablement pas habité à l'époque préhistorique dans la mesure où on n'y a retrouvé aucun vestige archéologique. Cependant comme les terrains ont été fortement bouleversés lors des travaux de construction du château et de l'aménagement du parc, certaines traces ont pu être détruites. Dans les environs immédiats, des allées couvertes de l'époque néolithique, appartenant à la civilisation « Seine-et-Marne-Oise » ont été retrouvées à L'Étang-la-Ville et à Marly-le-Roi.
Au temps des Gallo-Romains, le site se trouvait sur le tracé de la voie menant de Paris à la Normandie via Villepreux et Neauphle-le-Château.
La première mention de Versailles est cité dans une charte, datée de l'an 1038, de l'abbaye de Saint-Père de Chartres dans laquelle est cité le nom d'un seigneur local, un certain Hugues de Versailles (Hugo de Versalliis),. Ce serait le premier seigneur connu de Versailles.
Une deuxième allusion apparaît en 1065 dans un acte par lequel un certain Geoffroy de Gometz fonda à cette date le prieuré de Bazainville, non loin de Houdan, qu'il donna à l'abbaye de Marmoutier de Tours. Pour assurer des ressources régulières et suffisantes, il lui accorde plusieurs terres et privilèges, avec en particulier « trois prébendes à Versailles dont l'une se trouve in domino ». De ces trois prébendes canoniales, on peut émettre l'hypothèse que celle in domino relevait du seigneur de Versailles, les deux autres de l'abbaye tourangelle. Le village de Versailles serait donc né vers le milieu du XIe siècle d'une double initiative seigneuriale et religieuse.
Dans le système féodal de la France médiévale, les seigneurs de Versailles étaient subordonnés directement au roi, sans suzerain intermédiaire entre eux et le roi. Ils n’étaient pas alors d’un rang très important.
À la fin du 1084. Son activité agricole et sa position sur la route de Paris à Dreux et à la Normandie en firent un village prospère, surtout au cours du saint Louis », qui fut une période de prospérité dans le nord de la France, marquée par la construction des cathédrales gothiques.
Le peste noire et la guerre de Cent Ans, avec leurs cortèges de mort et de destruction. À la fin de la guerre de Cent Ans, au .
Au bailli du roi.
En 1561, Martial de Loménie, secrétaire d’État aux finances du roi Charles IX, devint seul seigneur de Versailles, après avoir acheté le domaine à Philippe Collas. Il obtint l’autorisation d’établir quatre foires annuelles et un marché hebdomadaire le jeudi. La population de Versailles atteignait alors 500 habitants. Château et terre ne ressemblaient guère à ce qu'ils devinrent plus tard sous Louis XIV. Ils n'en excitèrent pas moins la jalousie et la convoitise de la famille de Retz. Le , Martial, poursuivi sous couleur de protestantisme, en réalité, à cause de son attachement au jeune Henri IV et à sa famille, fut privé de ses charges par arrêt et emprisonné. Le duc de Retz Albert de Gondi, originaire de Florence, arrivé en France avec Catherine de Médicis (qui devint plus tard le maréchal de Retz), alla le trouver dans sa prison. Au cours d'une scène dramatique, « usant d'atroces menaces », il lui fit signer la vente à vil prix de la Seigneurie de Versailles à son profit. Martial n'en fut pas moins égorgé dans sa prison le jour de la Saint-Barthélémy (). Dès lors, Versailles fut la propriété des Gondi, une famille de juristes riches et influents au Parlement de Paris. Le petit-fils d’Albert, Henri de Gondi, qui devint cardinal, reçut à plusieurs reprises le roi Henri IV dans son manoir de Versailles. Dans les années 1610, les Gondi invitèrent plusieurs fois le jeune roi Louis XIII à des parties de chasse dans les vastes forêts de Versailles.
Le temps des rois
Sous Louis XIII
En 1623, le roi Louis XIII fait construire un rendez-vous de chasse sur un terrain de cent dix-sept arpents (soit environ 350 hectares) acheté à divers propriétaires.
Le , Louis XIII achète la totalité de la seigneurie de Versailles à son dernier seigneur, Jean-François de Gondi, archevêque de Paris pour la somme de 66 000 livres. C'est le tournant décisif dans l'installation de la royauté à Versailles. Cette même année, il nomme son valet de chambre, Arnault, comme gouverneur de Versailles, dont la fonction était d'administrer le domaine, c'est-à-dire tant la ville que le château.
En 1634, sont achevés les travaux confiés à l'architecte Philibert Le Roy. Le premier manoir est reconstruit et agrandi sur place dans le style « Louis XIII ».
À la mort du roi, en 1643, le village de Versailles avait encore peu changé.
Sous Louis XIV
Pour favoriser la construction de la ville, le roi Louis XIV prit deux importantes décisions, le , en faisant don de terrains à bâtir contre l'engagement de construire et le paiement d'un droit, modeste, de cinq sols par arpent et le en rendant insaisissables les immeubles construits.
En 1673, est décidée la destruction du vieux village de Versailles. Une nouvelle église Saint-Julien, destinée à remplacer celle de l'ancien village, est édifiée en 1681-1682 près du nouveau cimetière de la Ville Neuve. Dès 1684, commencent les travaux de construction de la nouvelle église Notre-Dame destinée à la remplacer. Située dans l'axe de la rue Dauphine, elle est consacrée en 1686 et devient la paroisse royale de Versailles.
En 1682, sont achevées la Petite Écurie et la Grande Écurie destinées à abriter les chevaux de selle et les carrosses royaux. Construites par Jules-Hardouin Mansart, de part et d'autre de l'avenue de Paris, elles complètent la place d'Armes face au château.
En 1694, sont élus pour la première fois des représentants des habitants, les quaterniers, avec à leur tête un syndic.
En 1713, le privilège d'insaisissabilité des immeubles instauré en 1672 est révoqué pour mettre fin aux abus.
Avec l'installation du roi Louis XIV et de sa cour, le , la petite cité va connaître une destinée flamboyante pendant le règne de ce dernier avec une population d'environ 30 000 habitants à sa mort et continuera de grossir sous ses successeurs jusqu'à atteindre 50 000 âmes lorsque arrive la Révolution.
Sous Louis XV
À la mort de Louis XIV, le
La situation se rétablit sept ans plus tard, le , avec le retour du roi Louis XV, alors âgé de douze ans.
En 1737, l'étang de Clagny, situé au nord de la Ville Neuve et qui était alors devenu un cloaque recevant tous les égouts, fut comblé et permit de récupérer vingt-quatre hectares immédiatement ouverts à la construction.
En 1740, une émeute se produisit dans le magasin des farines du marché de la Ville Neuve, appelé le « Poids le Roi ». Dans un contexte de mauvaise récolte, des Versaillaises, voulant s'opposer à l'enlèvement de farines par les boulangers parisiens, furent réprimées par les gardes suisses.
En 1743, commencèrent, sous la direction de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, les travaux de construction de l'église Saint-Louis qui s'achevèrent neuf ans plus tard, et contribuèrent avec la création du marché des « Carrés Saint-Louis » à l'urbanisation du quartier Saint-Louis.
En 1759, pour accueillir les services de l'État, notamment des ministères des Affaires étrangères et de la Guerre, le roi fit construire par l'architecte Jean-Baptiste Berthier, d'une part, l'hôtel de la Marine et des Affaires étrangères et, d'autre part, celui de la Guerre. De nombreux hôtels particuliers sont également construits à cette époque.
Sous Louis XVI
Le , est inauguré, rue des Réservoirs, le théâtre de Versailles, l'un des plus anciens de France, à l'initiative de mademoiselle Montansier.
Un des premiers vols de ballon à air chaud eut lieu à Versailles le . Un ballon, préparé par Étienne de Montgolfier, transportant un mouton, un coq et un canard, s'éleva de la place du château pour se reposer trois kilomètres plus loin.
En 1787, le faubourg de Montreuil est annexé à Versailles, tant pour des raisons fiscales que pour améliorer la sécurité publique en étendant le domaine d'intervention de la police.
La première municipalité de Versailles, créée par ordonnance de Louis XVI, se réunit pour la première fois le . Elle comprenait trente-deux élus, sous la direction du syndic, Marc-Antoine Thierry, baron de la Ville-d'Avray, premier valet de chambre du roi. Sa principale mission était de voter le budget de la ville. La police restait l'apanage du bailli.
Révolution française
Siège du pouvoir politique, Versailles devint naturellement le berceau de la Révolution française. Les États généraux se réunirent à Versailles le à l'hôtel des Menus-Plaisirs et le , sur proposition de l’abbé Sieyès, ils prennent le titre d’« Assemblée nationale ». Le roi ayant fait fermer l'hôtel des Menus Plaisirs, les membres du tiers état occupèrent la salle du Jeu de paume le , où ils prononcent le célèbre serment. Après la prise de la Bastille, les premiers nobles émigrés, parmi lesquels le comte d'Artois, futur Charles X, frère de Louis XVI quittent Versailles. L’Assemblée constituante abolit le féodalisme et l'ensemble des privilèges - notamment ceux de « classe » et de « corporation » - le , et rédige la déclaration des droits de l'Homme entre le et le de la même année. Finalement, les 5 et 6 octobre 1789, une foule venue de Paris envahit le château et força la famille royale à revenir à Paris. Peu après, l’Assemblée constituante suivit le roi à Paris et ce fut la fin du rôle de capitale de Versailles.
Article détaillé : Journées des 5 et 6 octobre 1789.
À l'époque de la Révolution, la commune avait proposé à la Convention de rebaptiser Versailles en « Berceau-de-la-Liberté », mais a dû se rétracter devant les réticences d'une grande partie de la population.
La ville perdit, par la suite, une bonne partie de ses habitants. De 50 000, la population descendit à 28 000 habitants en 1824.
Le , la ville élit son premier maire, Jean-François Coste. Le , des prisonniers d'Orléans qui devaient être conduits à Paris sont massacrés par des émeutiers étrangers à la ville, malgré le comportement courageux du nouveau maire Hyacinthe Richaud.
Le château, dépouillé de ses meubles et de ses ornements pendant la Révolution, fut laissé à l’abandon. Il n'est toutefois pas détruit. Sous le Directoire, on y installe un musée spécial de l'École française. Napoléon y séjourna brièvement, n’y passant qu’une seule nuit, avant de l’abandonner définitivement.
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Le , le pape Pie VII, venu à Paris pour couronner Napoléon, fut invité à Versailles. Il fut reçu par le premier évêque de Versailles, Louis Charrier de la Roche, à la cathédrale Saint-Louis puis bénit la foule rassemblée devant le château.
Le , l'armée prussienne occupa la ville.
Le
Ils restèrent dans Versailles jusqu'au 12 octobre 1815 date à laquelle ils furent remplacés par les Anglais qui partirent définitivement le 12 décembre de la même année.
Le 10 juin 1837, le roi des Français Louis-Philippe, inaugura dans le château, le musée d’Histoire de France, musée de peintures et de sculptures consacré aux « Gloires de la France ».
En 1839 et 1840, furent mis en service les chemins de fer de « rive droite » et de « rive gauche (château) » qui relient la ville à Paris, respectivement, à la gare Saint-Lazare et à la gare Montparnasse.
En 1858, une nouvelle machine hydraulique, pouvant élever 20 000 machine de Marly.
L'importance de cette grande ville va dès lors décliner, alors qu'elle est abandonnée par le pouvoir. Ce déclin va cesser après 1871, à la suite de l’insurrection de la Commune de Paris, date à laquelle le gouvernement de Thiers s'installa à Versailles, situation qui perdurera jusqu'en 1879.
La ville fut à nouveau occupée par les troupes prussiennes à partir du 19 septembre 1870, tandis que Paris fut assiégée. L'occupation durera 174 jours jusqu'au 12 mars 1871. Versailles dut faire face à de lourdes réquisitions. S'opposant à des demandes excessives, le maire, Charles-Victor Chevrey-Rameau, et trois de ses conseillers furent incarcérés le 31 décembre 1870 et libérés le 6 janvier suivant après que les commerçants eurent payé la rançon. Le roi de Prusse s'installa dans le château de Versailles et se fit proclamer empereur d'Allemagne le 18 janvier 1871 dans la Galerie des Glaces.
Au début de la Commune de Paris, le gouvernement de Thiers fuit le soulèvement parisien du 18 mars et s'installa à Versailles, suivi par une foule de Parisiens dont le nombre fut estimé à plus de 70 000 par le maire alors que la ville ne comptait que 44 000 habitants au recensement de 1866. À partir de juillet 1871, plusieurs milliers de Communards, fait prisonniers par les troupes « versaillaises » du maréchal Mac-Mahon, furent détenus - dans des conditions extrêmement sommaires - dans différents lieux de Versailles - la Conciergerie et le camp de Satory notamment - où fut emprisonnée Louise Michel et où vingt-cinq communards furent fusillés, dont le colonel Louis Rossel et le militant blanquiste Théophile Ferré. Louise Michel déclara lors de son procès :
« Ce que je réclame de vous qui vous donnez comme mes juges, c’est le champ de Satory où sont tombés nos frères… ».
Un hémicycle fut construit en 1875 dans l'aile du midi du château pour accueillir la Chambre des Députés tandis que le Sénat siégeait à l'Opéra. Les deux chambres votèrent le 19 juin 1879 leur transfert à Paris.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la communauté juive de Versailles vécut une grande page avec Mahir Charleville, grand rabbin de Versailles, le développement fut profondément marqué par un certain modernisme. Il inaugura, notamment, le temple de la rue Albert-Joly, offert par Cécile Furtado-Heine et la communauté versaillaise à l'aube du nouveau siècle.
En 1897, Alfred Le Chatelier ouvrit une fabrique de céramiques en grès et en porcelaine à Glatigny, quartier encore isolé de la ville ; cet atelier produisit des pièces remarquées jusqu'en 1902.
En fin de siècle, Versailles évoluait comme une ville de province avec tout le faste d'une ville touristique importante.
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Il fallut attendre 1901 pour que Versailles retrouvât son niveau de population de 1790, avec 54 982 habitants au recensement de 1901.
En 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale, Versailles fut à nouveau en vedette lorsque les différents traités mettant fin à la guerre furent négociés et signés dans le château lui-même ou au Grand Trianon ; notamment, le 28 juin 1919, eut lieu la signature du traité de Versailles dans la galerie des Glaces du château.
Dans les années 1923-1932, un industriel américain, John D. Rockefeller, fit des dons d'un montant total de 23 millions de dollars qui contribuèrent grandement à la restauration du château et du parc, notamment la réfection des toits.
En 1932, eut lieu l'inauguration de la gare des Chantiers par Raoul Dautry.
La conclusion des accords de Munich fin septembre 1938 suscite un soulagement et une joie profonde : le conseil municipal attribue le nom de Neville-Chamberlain à une des rues de la ville dans les jours qui suivent, qui correspond à l'actuelle avenue de Normandie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Versailles fut occupée par les troupes allemandes du 14 juin 1940 au 24 août 1944, date de l'entrée des premiers blindés de la DB du général Leclerc. Elle subit, notamment en février et juin 1944, d'importants bombardements visant la gare des Chantiers et le camp de Satory et qui firent plus de 300 victimes.
Deux faits marquèrent la Résistance à Versailles. Le 27 août 1941, au cours d'une cérémonie dans la caserne Borgnis-Desbordes (dans laquelle se trouvait la Légion des volontaires français contre le bolchevisme) le jeune Paul Collette tenta d'abattre Pierre Laval et Marcel Déat en tirant cinq balles de revolver. Cet événement n’eut pas de conséquences politiques. Le 13 mai 1944, de jeunes Versaillais incendièrent le fichier du recensement dans les services du STO, place Hoche. Arrêtés par la suite sur dénonciation, ils moururent en déportation.
Le 3 mars 1957, le réseau des Tramways de Versailles fut fermé et remplacé par des autobus. La même année fut achevée après six ans de travaux la restauration de l'Opéra royal, qui sert également d'assemblée au Sénat.
Le 25 février 1965, un décret fixa à Versailles le chef-lieu du nouveau département des Yvelines, créé officiellement le 1er janvier 1968 en application de la loi no 64-707 du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne.
En 1966, la restauration et le nouvel ameublement du château du Grand Trianon, à l'instigation d'André Malraux, ministre de la Culture, fut achevée. Le Grand Trianon est à la fois musée et résidence des hôtes officiels de la France.
Du 4 au 6 juin 1982, se tient au château la Sommet de Versailles.
Les 17 et 19 février 1986, le premier sommet de la francophonie tint à Versailles, dans le château, sous la présidence de François Mitterrand. Il réunissait, outre la France, des représentants de 42 pays, dont seize chefs d’État et dix chefs de gouvernement.
La grande tempête du 26 décembre 1999 ravagea les plantations du parc et permit, en contrepartie, la mise en place d'un important programme de replantation des essences originelles dans leurs alignements d'époque.
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Aujourd'hui, avec la croissance de la banlieue de Paris, Versailles, se trouve englobée dans l’agglomération parisienne. Le rôle de Versailles comme centre administratif et judiciaire s’est renforcé dans les années 1960 et 1970 ; la ville reste l'un des pôles notables de la banlieue ouest de Paris, à la démographie et à l'économie peu dynamiques (cf. infra).
Le 25 juin 2007, la Galerie des Glaces, restaurée après quatre ans de travaux, est rouverte à la visite.
↑ Levron 1964, p. 19.
↑ Levron 1964, article consacré à l'Allée de Villepreux
↑ Dictionnaire historique des environs de Paris du docteur Ermete Pierotti
↑ Levron 1964, p. 20.
↑ Levron 1964.
↑ Jan Trouvé, Notaire, Minutes et Répertoire, Versailles, France Archives, Étude 19-1554
↑ Damien et Lagny 1980, p. 14.
↑ Damien et Lagny 1980, p. 13.
↑ Les débuts de l'aérostation
↑ Levron 1964, p. 127.
↑ Georges Moussoir, « Versailles, Berceau de la Liberté », Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 1899, lire en ligne))
↑ a et bMonographie communale de Versailles page 31
↑ Histoire de la machine de Louveciennes, site municipal de Louveciennes
↑ Levron 1964, p. 166.
↑ Damien et Lagny 1980, p. 114.
↑ Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871
↑ Histoire par l'image : Louise Michel et sa légende
↑ Le Patrimoine des communes des Yvelines, Paris, Éditions Flohic, ISBN ) p. 1036.
↑ Richard Vassakos, « Une revanche symbolique dans le Royaume du maréchal. La toponymie urbaine sous Vichy : premiers bilans d’une recherche », Nouvelle revue d’onomastique, 2019, no 61, p. 243.
↑ « »
↑ « Le château de Versailles dans la Seconde Guerre mondiale », chateauversailles.fr, consulté le 29 août 2023.
↑ Versailles, la résistance la déportation, plaquette éditée à l'occasion de l'exposition sur la Résistance et la déportation à l'hôtel de ville de Versailles en 1988.
↑ sommet de la Francophonie, sur le site de l’organisation internationale de la Francophonie
↑ Communiqué de presse de Vinci.
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