Western
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Western : descriptif
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Le western est un genre cinématographique dont l'action se déroule généralement en Amérique du Nord, plus spécialement aux États-Unis, lors de la conquête de l'Ouest dans les dernières décennies du XIXe siècle
Ce sous-genre du film historique apparaît dès l'invention du cinématographe en 1895 prenant pour sujet l'Ouest américain
Il connaît son apogée aux États-Unis au milieu du XXe siècle avec l'âge d'or des studios hollywoodiens, avant d'être réinventé par les cinéastes européens dans les années 1960. Le terme « western » a été appliqué postérieurement à d'autres arts visuels ou littéraires (peinture, télévision, bande dessinée, roman) et désigne aujourd'hui toute production artistique influencée par l'atmosphère et les codes de la représentation cinématographique de l'Ouest américain.
Histoire
Cinéma muet
À l'aube du siècle, la conquête de l'Ouest est à peine terminée. Les acteurs et les décors à disposition sont authentiques. Toutefois, la plupart des premiers films américains sont tournés sur la côte Est, avant que les studios ne déménagent à Hollywood en 1910. Les premiers enregistrements sur le Far West montrent des scènes contemporaines du tournage et n'ont aucune volonté historique. À cette époque le western n'est pas un genre à proprement parler. Le terme est plutôt utilisé en tant qu'adjectif pour qualifier les comédies ou les mélodrames se déroulant dans l'Ouest, comme ceux de D. W. Griffith par exemple. On parle de « western comedies », « western romances », années 1920.
La première star du western est Gilbert M. Anderson (Broncho Billy Anderson), qui fut très actif dès 1908. C'est lui qui développa à l'écran le personnage du cow-boy et surtout celui du hors-la-loi réformé. Les deux grandes vedettes du western muet arrivèrent dans les années 1910, il s'agit de William S. Hart et Tom Mix. Les deux comédiens étaient diamétralement opposés. Hart était un acteur venu du théâtre et ses westerns sont empreints de sérieux et de réalisme. Mix, quant à lui, était un champion de rodéo. C'était un cavalier hors pair et ses films jouent sur le côté spectaculaire sans s'attarder sur les sentiments,. Là où Hart préférait porter des vêtements traditionnels, Mix arborait des costumes excentriques aux couleurs flamboyantes.
Hart et Mix obtinrent tous les deux un succès immense, mais c'est le style de Mix qui trouva le plus de successeurs,. Dans les années 1920, les scènes de cirque et de rodéo prennent une place importante dans le western. Les artisans du genre sont parfois de véritables acrobates comme Ken Maynard ou Yakima Canutt. La comédie burlesque a aussi une grande influence sur le western qui intègre régulièrement des rôles à caractère humoristique. Les stars foisonnent durant cette décennie : Harry Carey, Jack Hoxie, Hoot Gibson, Buck Jones, Jack Holt, Tim McCoy, Fred Thomson, Gary Cooper, Art Acord et bien d'autres accèdent chacun leur tour à la popularité.
L'action des westerns muets étant le plus souvent contemporaine du tournage, on voit y apparaître au cours du temps des signes de modernité comme le téléphone et la voiture. Mais en contraste, le genre acquiert aussi sa dimension historique avec l'apparition des westerns épiques. La Caravane vers l'Ouest (1923) raconte l'histoire d'un convoi de pionniers en 1848, Le Cheval de fer (1924) retrace la construction du premier chemin de fer transcontinental dans les années 1860 et Trois Sublimes Canailles (1926) traite de la ruée vers l'or en 1876. Ces films se concentrent davantage sur l'histoire de l'Ouest et placent les côtés mélodramatiques et sentimentaux au second plan. Ils imposent certains codes du genre comme la traversée de la rivière par les convois et troupeaux.
Les pionniers du western durant l'époque du cinéma muet hors Amérique sont Joë Hamman qui invente le premier western français et Giacomo Puccini qui crée avec son opéra La fanciulla del West le premier western spaghetti.
Joë Hamman tourne Cow-boy en 1906 — le premier western selon lui — et Le Desperado en 1907, pour la firme Lux. Après sa rencontre avec Folco de Baroncelli-Javon, il tourne ses films en Camargue, faisant appel au réalisateur chevronné Jean Durand.
Série B
Buck Jones
Ken Maynard
Tim McCoy
Bob Steele
George O'Brien
Johnny Mack Brown
William Boyd
Gene Autry
Charles Starrett
Roy Rogers
Wild Bill Elliott
Tim Holt
Le premier western parlant, In Old Arizona, tourné dans le parc national de Zion en 1928, montre qu'il est possible de surmonter les difficultés liées à la prise de son en extérieur. En 1930 sort La Piste des géants, présenté à l'époque comme « le film le plus important jamais produit ». Tourné au format large avec le procédé Grandeur, il devait être une révolution technologique. Mais le film s'avère être un désastre commercial car le format 70 mm utilisé nécessite de rééquiper toutes les salles de cinéma, or la conjoncture économique liée à la Grande Dépression n'y est pas favorable. Cet échec marque en quelque sorte l'extinction des grands westerns pour près d'une dizaine d'années,.
En 1930, avec l'apparition du double programme, le western se tourne clairement vers la série B dont il devient le plus grand représentant,. Ce western B s'inscrit droit dans la lignée des productions à bas budget instaurées par Tom Mix quelques années auparavant. Dès 1932, la plupart des stars du western muet s'y sont reconverties avec succès : Hoot Gibson, Ken Maynard, Buck Jones, Tim McCoy…
Le western B connait durant les années 1930 et 1940 une popularité qu'il est difficile de s'imaginer, d'autant plus qu'il fut peu distribué en dehors des États-Unis. Le succès du western dans la série B peut s'expliquer par ses couts extrêmement faibles : certains films sont tournés en quelques jours avec un budget aussi bas que 10 000 ,,. Ils durent généralement entre cinquante et soixante minutes. Rien que sur les années 1930, environ un millier de ces productions voient le jour,.
Les stars tournent typiquement les films en série pour un même producteur. C'est pourquoi les décors utilisés sont souvent identiques et les scénarios se ressemblent fort d'un film à l'autre. Les films sont stéréotypés et ne cherchent en aucun cas l'originalité. Les cowboys sont des héros parfaits dotés d'une morale inébranlable. Les méchants sont facilement identifiables à l'aide de signes distinctifs comme la moustache et le chapeau noir. La limite entre les deux camps est donc clairement tracée et souvent infranchissable. Cette formule est majoritairement destinée à un public fidèle dont les enfants font notamment partie.
En 1935, la mode du cowboy chantant est lancée par Gene Autry, qui passe de la radio au grand écran. Il est suivi par Tex Ritter et surtout Roy Rogers. Autry et Rogers atteignent une célébrité extraordinaire. En tête de tous les classements, ils font partie des acteurs les mieux payés d'Hollywood dans les années 1940. Dans les années 1950, avec le déclin du western B, tous les deux se tourneront vers la télévision et animeront chacun leur émission. Plusieurs autres stars du western B se convertissent au petit écran, comme William Boyd, dont les aventures de Hopalong Cassidy sont adaptées en série télévisée en 1952.
Période classique
La Grande Dépression de 1929 a paradoxalement propulsé les grands studios dans l'âge d'or d'Hollywood. La période classique du western est souvent identifiée comme s'étalant des années 1930 aux années 1950. C'est La Chevauchée fantastique (1939) de John Ford qui fera définitivement sortir le genre de la série B. Le film inaugure l'ère de prospérité du western, qui atteindra son apogée durant les années 1950.
Durant ces années, le western est un genre dominant du cinéma américain. Plusieurs acteurs ont connu la gloire ou tout simplement lancé leur carrière grâce à lui : Randolph Scott ou John Wayne. Certains, comme Karl Malden ou Lee Marvin y incarnèrent avec succès de sordides crapules. D'autres s'illustrèrent dans des seconds rôles dont l'importance n'est pas moindre, tels que Walter Brennan ou Andy Devine.
L'élément caractéristique du western classique est le manichéisme exacerbé avec lequel est dépeint l'Ouest, et par là le schéma plus général « des bons et des méchants » qu'il véhicule. Les personnages sont stéréotypés, du héros sans travers au bandit sans foi ni loi. Les Indiens sont considérés comme des « sauvages » ennemis de la civilisation et font pendant longtemps partie du camp des mauvais (La Chevauchée fantastique, 1939). L'armée américaine est quant à elle valeureuse et bienfaisante (La Charge héroïque, 1949, Rio Grande, 1950). Les femmes sont toujours des êtres distingués et protégés (La Poursuite infernale, 1946 ). Ce manichéisme apparent est souvent l'articulation de l'action : le bon shérif contre les bandits (Le train sifflera trois fois, 1952, Un jeu risqué, 1955, Règlements de comptes à OK Corral, 1957, Rio Bravo, 1959), les cultivateurs contre les éleveurs (L'Homme des vallées perdues, 1953), les gens de la ville contre ceux du cru, l'homme de loi contre le shérif véreux, etc. Il met en scène des types d'histoires et de valeurs universelles, ce qui a contribué à populariser le genre dans le monde entier.
Western spaghetti
Dans les années 1960, en dépit de quelques derniers succès comme Les Sept Mercenaires, le genre perd de la vitesse aux États-Unis. Les grandes productions, en dépit de budgets de plus en plus importants, ne parviennent pas à enrayer le déclin. Le renouveau du western vient alors paradoxalement d'Europe, et en particulier des réalisateurs italiens qui lui insufflent une seconde jeunesse, avec ce qui sera nommé le western spaghetti.
Faisant la synthèse d'influences multiples, Sergio Leone établit les codes et usages de cette sous-catégorie de western en réalisant quelques-uns des meilleurs films de ce nouveau genre (la Trilogie du dollar et Il était une fois dans l'Ouest). Le schéma manichéen récurrent est délaissé pour mettre en scène des personnages bien plus complexes et divers. Les héros deviennent par exemple des chasseurs de primes sans éthique et n'hésitent pas à enfreindre la loi (Et pour quelques dollars de plus). La violence se fait plus explicite et graphique via des scènes récurrentes de torture (Django, 1966, Le Bon, la Brute et le Truand, 1966), de viol (La mort était au rendez-vous, 1967) ou de massacre (Le Grand Silence, 1968), préfigurant le western crépusculaire.
Le western spaghetti est aussi caractérisé par des prises de vues particulières, telles que les gros plans, accompagnant l'aspect hautement caricatural des scènes. La musique est également très typique. Elle a une grande importance, elle fait partie intégrante du film et retentit aux moments clés. L'Italien Ennio Morricone en a composé les plus grandes réussites.
Malgré sa courte durée de vie, le western spaghetti a une influence monumentale sur la culture contemporaine. Le genre italien divise les spectateurs de manière parfois marquée entre ses partisans et les partisans du western américain, pour qui il n'est qu'une médiocre parodie.
Ostern ou Western rouge
Meat pie western ou Western australien
Western crépusculaire
Les théoriciens du cinéma ne s'entendent pas quant à la « naissance » du western crépusculaire, sous-catégorie psychologisante et mélancolique qui porte en son sein une conscience (très critique) de l’histoire du western. Pour certains, l'un des premiers films à dénoncer le racisme des pionniers blancs et à déconstruire les stéréotypes est, dès 1957, Du sang dans le désert d'Anthony Mann,. D'autres experts (dont Jean-Louis Leutrat) affirment que par son western L'Homme qui tua Liberty Valance (1962), c'est John Ford qui instaure lentement un processus autoréflexif caractéristique de ce genre cinématographique. D'autres comme Georges-Albert Astre et Albert-Pierre Hoareau puis Christian Gonzalez en attribuent la paternité à Sam Peckinpah et à son Coups de feu dans la Sierra (1961). L'essor du western crépusculaire dans les années 1960 est, en tout cas, lié à l'abrogation définitive des lois moralistes Hays, rendant ainsi légal dans le cinéma américain la représentation d'une violence très explicite et de la figure du criminel sympathique.
Aux États-Unis, depuis les années 1970, des réalisateurs comme Clint Eastwood ou Sam Peckinpah ont réalisé des westerns dits « crépusculaires ». Tout comme dans le western italien, l'héroïsme manichéen des cow-boys classiques a cédé la place à des personnages ambivalents, qui s'affranchissent sans difficulté de la frontière ténue entre le bien et le mal (L'Homme des Hautes Plaines, 1973). Tous les protagonistes sont aussi mauvais les uns que les autres. Le cow-boy des années 1940 est devenu un antihéros qui erre au gré des évènements dans un monde où il ne trouve plus sa place, où la brutalité est sa seule issue. Les personnages féminins sont essentiellement des prostituées, elles fument et boivent, comme dans Pendez-les haut et court (1968). Les valeurs morales de la période classique sont littéralement bafouées. Y apparaissent des éléments incongrus tels que le dromadaire de coups de feu dans la Sierra, (on a tenté d'acclimater ces animaux en Arizona en 1857) l'automobile de la Horde Sauvage, le side-car de Un nommé Cable Hogue, la bicyclette de Butch Cassidy et le Kid.
Le crépusculaire met en scène une violence encore plus exaltée que le « spaghetti ». Le meilleur exemple en est La Horde sauvage (1969) de Sam Peckinpah, où le sang est omniprésent, les blessures mises en valeur, et où la fusillade finale est un gigantesque massacre. De même, on assiste à des scènes cruelles comme le viol dans Josey Wales hors-la-loi (1976). Le summum de la violence et de la cruauté est atteint dans Les Huit Salopards de Tarantino en 2015.
Les dernières grandes réussites du genre, telles qu'Impitoyable (1992) de Clint Eastwood ou L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007) d'Andrew Dominik, dressent paradoxalement un constat d'échec et d'impasse du western. Comme une dérive du genre vers la sortie, plusieurs crépusculaires comme La Colère de Dieu (1972) se situent lors de la révolution mexicaine, épisode marquant en quelque sorte la fin de la conquête de l'Ouest. Ils prennent alors parfois plus l'allure d'un film de guerre que d'un western.
Depuis l'invention du cinéma, près de sept mille westerns ont été tournés.
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