Kiev

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Kiev

Kiev (/kjɛf/ ou /kjɛv/ ; en russe : Киев, Kiev /ˈkʲi(j)ɪf/) ou Kyïv (en ukrainien : Київ, Kyïv ou Kyiv /ˈkɪjiu̯/ ) est la capitale et la ville la plus peuplée d'Ukraine (2 962 180 habitants en 2021)

Elle est située au centre-nord du pays sur les rives du fleuve Dniepr. Kiev est un important centre industriel, scientifique, universitaire et culturel de l'Europe de l'Est

Elle est le siège de nombreuses entreprises, d'établissements d'enseignement supérieur et de centres de recherche

La ville compte un grand nombre de monuments historiques, en particulier religieux, dont deux sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial : cathédrale Sainte-Sophie et laure des Grottes de Kiev

La ville dispose d'un système de transport public avancé qui comprend notamment un réseau de métro et de trains de banlieue. Kiev est une des villes les plus anciennes de l'Europe de l'Est

Elle est passée au cours de son histoire à plusieurs reprises de la prospérité à l'obscurité

C'est à son origine probablement un poste commercial slave fondé vers le VIe ou le VIIe siècle sur la route commerciale reliant la Scandinavie à Constantinople

Le bourg est à l'époque tributaire du royaume des Khazars jusqu'à sa capture par les Varègues (vikings) au milieu du IXe siècle

Kiev devient la capitale de la principauté de Kiev, premier royaume des Slaves de l'est, qui prospère et dont l'influence s'étend jusqu'à la Baltique

La ville est entièrement détruite en 1240 par les invasions mongoles et perd toute influence durant plusieurs siècles

Elle devient alors une capitale provinciale d'importance mineure, placée sous le contrôle de ses puissants voisins : successivement la Lituanie, la Pologne et enfin la Russie. Intégrée dans l'Empire russe, Kiev connaît une nouvelle période de prospérité avec la révolution industrielle, qui prend son essor dans l'Empire entre la fin du XIXe siècle et 1914

À la suite de la chute de l'Empire russe en 1917, elle devient la capitale d'une éphémère République populaire ukrainienne avant d'être rattachée en 1921 par la force des armées bolchéviques à l'Union soviétique

Entre les deux guerres mondiales, Kiev connaît une forte croissance industrielle et démographique

Elle devient la capitale de la république socialiste soviétique d'Ukraine en 1934

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est presque entièrement détruite, mais elle est rapidement reconstruite à l'issue du conflit et devient la troisième ville la plus peuplée de l'Union soviétique. À la suite de l'éclatement de l'Union soviétique et la déclaration d'indépendance de l'Ukraine en 1991, Kiev devient la capitale du nouvel État

Sa population croît rapidement grâce à l'afflux d'Ukrainiens installés jusque-là dans les différentes républiques de l'Union soviétique

Sous le nouveau régime, elle prospère et reste la ville la plus riche et la plus peuplée du pays

Les industries métallurgique et de l'armement, qui constituaient un secteur important de l'économie locale, sont remplacées par les services et la finance. Les secousses qui ébranlent une Ukraine désormais écartelée entre son puissant voisin russe et l'Europe occidentale sont particulièrement ressenties à Kiev

La population y est majoritairement favorable à un régime démocratique dans le cadre d'un rapprochement avec l'Union européenne, comme le démontrent les manifestations qui s'y déroulent et qui sont à l'origine de la chute des gouvernements en exercice : révolution orange fin 2004 et Euromaïdan fin 2013 et début 2014

Ces préférences politiques seraient à l'origine de l'invasion de l'Ukraine par la Russie à partir de 2022, qui débute par le siège de Kiev par les troupes russes, bataille qui se termine sur un échec russe.

Géographie

Situation

Vue de Kiev prise par le satellite européen Sentinel-2.

Kiev, la capitale de l'Ukraine, est située au centre nord du pays à environ 90 kilomètres à vol d'oiseau au sud de la frontière avec la Biélorussie, 450 kilomètres au nord d'Odessa principal port du pays sur la mer Noire et 400 kilomètres à l'ouest de Kharkiv deuxième ville du pays par la population. Elle se trouve à 750 kilomètres de Moscou, 400 kilomètres de Minsk capitale de la Biélorussie, 680 kilomètres de Varsovie, 760 kilomètres de Bucarest et 900 kilomètres de Budapest.

Hydrographie et reliefs

Les bords du Dniepr à Kiev, avec le pont du parc qui la traverse à l'arrière plan. Juin 2017.

Kiev borde les deux rives du fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien) sur une vingtaine de kilomètres. Le territoire de la ville se trouve à la jonction de trois régions naturelles : les hautes terres situées sur la rive droite de ce fleuve, les basses terres qui occupent sa rive gauche et la Polésie une vaste région s'étendant au nord-ouest de l'Ukraine caractérisée par des paysages de steppe boisée. Kiev est située immédiatement en aval du confluent du Dniepr avec la Desna. Le fleuve Dniepr s'écoule vers le sud et va se jeter dans la mer Noire. Cette artère fluviale navigable de grande dimension a joué un rôle central dans la création et l'histoire de la ville. La ville s'est d'abord construite sur les hauteurs de la rive droite (ouest) qui culminent à 180 mètres et dominent le fleuve en offrant un site défensif naturel tout en permettant de contrôler le trafic fluvial. C'est sur cette rive, entaillée par des ravins, que se situe le vieille ville. Au nord du centre-rive la ville s'est étendue sur une zone située en contrebas des reliefs au niveau du fleuve (ville basse). La ville s'est étendue sur la rive gauche au barrage hydroélectrique a créé le réservoir de Kiev, un lac artificiel de 922 .

Carte de la ville de Kiev et de sa proche banlieue.

Organisation du territoire

La ville de Kiev a une superficie de 827 aire urbaine de 28 900 km². La ville de Kiev peut être découpée en plusieurs secteurs concentriques :

  • Le centre-ville historique, d'une superficie de 29,98 Patrimoine mondial de l'Unesco comme la laure des Grottes de Kiev et la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev. Le centre-ville comportait également en 2007 des établissements industriels (machines-outils, industrie légère).
  • La ceinture centrale a une superficie de 40,48 km2 (4,9 %) et une population de 260 000 personnes en 2007 (9,8 %). Elle comprend de nombreuses institutions scientifiques, des établissements éducatifs, commerciaux qui ont dû quitter le centre-ville. Le secteur industriel est également présent (agro-alimentaire, chantier naval, fabrication d'instruments...). Enfin des centres de loisirs sont situés le long de la rive droite du Dniepr. Cette zone comprend de nombreuses établissements industriels vieillots et des immeubles d'habitation en mauvais état.
  • La ceinture moyenne, délimitée par la ligne de chemin de fer circulaire, a une superficie de 105,09 km2 (12,7 %) et sa population était de 767 400 personnes en 2007 (29,1 %). Elle comprend de nombreux établissements industriels (machines outils, industrie du transport, fabrication d'instruments de précision, industrie électrique, agro-alimentaire), plusieurs instituts de recherche et des institutions scolaires spécialisées. Mais ce secteur est principalement résidentiel (30 % de la population de la ville y habite).
  • La ceinture périphérique comprenant des ensembles d'immeubles de construction récente. Sa superficie est de 245,53 km2 (29,68 %) et sa population était de 1 454 000 personnes en 2007 (55,12 %). C'est la partie la plus peuplée de la ville (plus de 50 % de la population totale y réside). C'est un secteur principalement résidentiel avec peu d'industries. Les services publics y sont présents mais la plupart sont de mauvaise qualité.
  • La ceinture verte a d'une superficie de 405,91 km2 (49 %) et habitée par 18 000 (0,7 %) habitants en 2009. Ce secteur constitue principalement une réserve d'espaces verts protégée.

Autour de la ville, on trouve un premier ensemble de villes de banlieue réparties sur une superficie totale de 2 354 km² et peuplée de 788 000 habitants en 2007. Les principales villes sont Vychhorod, Brovary, Boryspil, Oukraïnka, Oboukhiv, Trypillya, Vassylkiv, Boïarka, Vychneve et Irpin. Une deuxième ceinture de villes de banlieue plus éloignées, réparties sur un territoire de 10 986 km² et peuplée de 280 400 habitants en 2007, comprend Ivankiv, Barychivka, Fastiv, Makariv et Borodianka.

Espaces verts

Le territoire de la ville comprend de nombreux lacs artificiels et naturels dont la surface totale est de 7 949 hectares et qui comporte plusieurs plages aménagées. Les parcs et les forêts occupent environ la moitié de la superficie de la ville. Avec une superficie d'espaces verts de 45 449 hectares soit 18,5 . Peu de villes d'Europe ont un centre-ville comportant autant d'espaces verts : les deux rives du fleuve ainsi que les îles et îlots situés entre celles-ci sont entièrement occupés par de vastes espaces verts comprenant des bois denses, des prairies couvertes de fleurs sauvages et des zones humides. Les rives comportent des plages de sable dont certaines d'accès facile sont très populaires en été. Certains sites sont protégés comme le parc paysager régional des îles du Dniepr ou le parc naturel national de Holossiïv.

Mais selon une étude menée en 2009 reposant sur sept paramètres - émission de dioxyde de carbone, consommation d'énergie, transports, construction, gestion de l'eau et des déchets, qualité de l'air et la gestion municipale - Kiev se classe en dernière position parmi les 30 capitales européennes.

Climat

Le climat de Kiev est continental de type Dfb selon la classification de Köppen c'est-à-dire avec des hivers froids, des étés chauds et humides et des précipitations réparties sur toute l'année. Entre décembre et février la température moyenne est comprise entre -4,6 à -1,1 °C et des chutes de neige ont lieu entre mi-novembre et fin mars. La neige recouvre le sol en moyenne 97 jours et la hauteur de neige atteint en moyenne 20 cm de hauteur en février (maximum de 440 cm). Le nombre de jours moyens hors gel est de 180 jours. Entre juin et août la température moyenne est comprise entre 13,8 °C et 20,5 °C avec des températures maximales moyennes en juillet et août d'environ 26 °C. Les précipitations sont moyennement abondantes (618 mm par an) et réparties sur toute l'année (entre 38 et 68 mm selon le mois) avec des valeurs maximales en été. Le nombre d'heures de Soleil est moyen (1843 heures) avec un maximum marqué en été et un minimum entre novembre et février.

  1. Roman A. Cybriwsky, A Social and Environmental History of the Dnipro : Along Ukraine's River, Paris, Central European University Press, , Liana Lévi ISBN , lire en ligne), « Kyiv—Whose Ukraine? », p. 104
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Toponymie

On ne connaît pas l'origine exacte de l'appellation Kiev. Selon une légende, parvenue à travers la Chronique des temps passés (ouvrage compilé vers 1111 retraçant l'histoire de la Rus' kiévienne de 858 à 1113), l'appellation Kiev serait dérivée du prénom d'un des princes slaves fondateurs de la ville : Kii (ou Ki), l'aîné des quatre fondateurs de la ville avec Chtchek, Khoryv et leur sœur Lybid,. Selon le linguiste ukrainien canadien Jaroslav Rudnyckyj, le nom peut être lié à la racine proto-slave * kyjь , et doit être interprété comme signifiant «bâton, poteau» comme dans son équivalent ukrainien moderne Кий. Le nom doit alors être interprété comme « agglomération palissadée ».

En France, la désignation officielle de la ville est Kiev,, alors qu’au Canada elle varie entre Kiev, Kyïv et Kyiv. En 1995, quatre ans après son indépendance, l’Ukraine adopte officiellement le nom « Kyiv », translittération du nom ukrainien Київ,. L’Ukraine demande alors aux autres pays d’utiliser le nom « Kyiv » à la place de « Kiev » qui est considéré comme étant la transcription de l'appellation russe de la ville (Киев)[source insuffisante]. Aussi le ministère des Affaires étrangères ukrainien mène une campagne en 2018 nommée « KyivNotKiev » pour tenter de convaincre les médias anglophones de privilégier le nom ukrainien.

L’utilisation du nom ukrainien Kyiv se développe en 2022 dans les médias francophones à l'occasion de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,. Le quotidien français Libération et plusieurs médias québécois dont La Presse et Les Affaires ont annoncé désormais privilégier la graphie « Kyiv »,.

Depuis le , sur demande de la Mission permanente de l’Ukraine, la désignation officielle en français de la ville à l’ONU est « Kyïv ».

La romanisation française du nom ukrainien de la ville admet deux variantes : Kyïv et Kyiv,,,.

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Histoire

Durant son histoire, Kiev, l'une des plus vieilles villes d'Europe de l'Est, passa par plusieurs étapes, de la grandeur jusqu'à une relative obscurité.

Préhistoire

Les découvertes archéologiques d'habitations réalisés à l'aide de bois et de peaux de bêtes et de grandes accumulations d'os de mammouths indiquent que le site de Kiev est occupé depuis la fin du Paléolithique (entre 40000 et 15 000 ans avant notre ère). Les premières tribus néolithiques pratiquant l'agriculture et l'élevage (culture de Cucuteni-Trypillia) occupent le site vers 3 000 ans ages du cuivre, du bronze et du fer ont été découverts. Les tribus qui habitaient là commerçaient avec les peuples nomades des steppes : Scythes, sarmates, khazars et plus tard les grecs installés dans des colonies qu'ils avaient créé sur la côte de la mer Noire

Débuts de la ville ( | ]

La ville a probablement été fondée comme étape du commerce entre Constantinople et la Scandinavie.

Ki, Chtchek, Khoriv et Lybid légendaires dans la Chronique des Radziwiłł

Selon la tradition, la ville de Kiev a été fondée en 482 après J.C. mais les éléments archéologiques découverts font remonter l'apparition d'un premier centre pré-urbain à une période comprise entre les hectares et devait être protégé par une palissade de terre et de bois (semblable à celle que les archéologues ont retrouvée sur une colline proche Starokievska qui protégeait un autre site pré-urbain d'environ deux hectares daté de la même époque). Là se trouvait le centre du pouvoir politique et religieux, comme le prouve la découverte du sanctuaire dédié à Svjatovit-Rod.

C'est entre les Polanes (une tribu de slaves de l'est), se transforme en une ville importante d'environ 11 hectares. Les princes commencent alors le rassemblement des tribus slaves auxquelles ils imposent la tournée fiscale appelée polioudie. Le nom de Kiev apparaît pour la première fois dans la Chronique des temps passés (Povest vremennykh let). Trois frères, Kyi, Chtchek et Khoriv y sont présentés comme les fondateurs de Kiev qui, en réalité, est déjà un centre politique affirmé.

Selon la chronique, en 882, Kiev est conquise par Oleg (en ukrainien : Oleh), un Varègue (viking) successeur de Riourik, prince (kniaz) de Novgorod. La ville devient la capitale du premier État ruthène, la Rus' de Kiev, connue en Europe comme la principauté de Kiev), sous le nom de Kønugård (Kænugarðr en vieux norrois).

Le christianisme grec y est introduit peu de temps après par Olga (ou Olha), la régente de Kiev (945-964) ; il est ensuite imposé par (980-1015), considéré comme le véritable fondateur de l'empire de Kiev.

Expansion économique et développement artistique ( | ]

Iaroslav le Sage

Entre les Varègues aux Grecs, le long de laquelle s'organise un commerce important vers Constantinople, bien régulé par les traités de commerce de 912, 945 et 971.

Profitant de cette croissance économique, le prince Vladimir veut construire un État centralisé dont Kiev doit être la capitale. Après avoir échoué dans sa tentative de s'appuyer sur le dieu païen Péroun, Vladimir est baptisé à Chersonèse en 989 par le clergé byzantin et épouse la princesse porphyrogénète Anne. Il entend alors doter Kiev, sa capitale à l'architecture en bois, du signe visible de sa nouvelle foi en confiant à des maîtres grecs la construction d'une merveilleuse cathédrale en brique et en pierre, décorée de somptueuses fresques et mosaïques, l'église de la Sainte-Mère-de-Dieu, dite de la Dime (989-993). Elle est érigée au cœur de la ville nouvelle dit « ville de Vladimir », à proximité du marché des Grands-mères (Babyn torzok). Cette œuvre d'urbanisme sera encore amplifiée sous le règne de son fils et successeur, Iaroslav le Sage (1018 - 1054). La ville de Iaroslav est dessinée autour de trois bâtiments majeurs, les monastères Saint-Georges et Sainte-Irène qui bordent la voie qui conduit à la merveille du septentrion, la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev (1037 - 1041), comme la désigne le métropolite Hilarion dans son célèbre Dit sur la Grâce et la Foi.

Sur la rive droite du Dniepr, dominant le fleuve de quelque 70 mètres, se dresse par ailleurs Kiev, dont les 400 églises, les 8 marchés et la foule innombrable de ses habitants provoquèrent, en 1018, l'admiration de l'évêque Thietmar de Mersebourg.

Kiev est alors une ville importante qui rassemble plus de 30 000 habitants répartis sur les 80 hectares de la ville haute et les 150 hectares de la ville basse ou podol. Cette croissance urbaine, qui voit se multiplier les monuments religieux, est couronnée par la fondation, hors de Kiev, mais à proximité de la ville, du célèbre monastère des Grottes (Petcherska Lavra) en 1051, sous la direction d'Antoine, puis de Théodose.

Siège de la chaire métropolitaine de Kiev, lieu de rayonnement d'églises et de monastères d'inspiration byzantine, résidence princière mais aussi centre de production de manuscrits, Kiev brille alors de toute sa splendeur. L'alliance avec la dynastie des Riourikides est recherchée par les principales cours européennes. Le roi de France en fera venir Anne, fille du prince Iaroslav, qu'il épousera en 1049.

Déclin (fin | ]

Le déclin de la ville s'amorce peu après la mort de Iaroslav en 1054. Le système successoral de frère à frère engendre de longs et violents conflits entre oncles et neveux dont l'enjeu est la possession du trône de Kiev. En conséquence, ces conflits affaiblissent la ville et en font une proie, d'abord pour les princes russes de la Haute Volga. En 1169, Kiev succombe sous les coups du prince de Vladimir, Bogolioubski à la tête d'une coalition princière ; la ville est pillée et mise à sac. Bogolioubski place son jeune frère, Gleb, à la tête de la ville qui perd sa suprématie politique, et en 1171 le titre de grand-prince attaché à ses dirigeants. C'est la fin de la Rus' de Kiev. Elle est absorbée par la Russie, qui devient une fédération de cités-États dispersées, liées par une langue, une religion, des traditions, des coutumes, et dirigée par les membres de la vaste maison riourikide généralement en guerre les uns contre les autres.

Un nouveau sac de Kiev est perpétré en 1203 par Riourik Rostislavitch. Le , ce sont les Mongols de Batu Khan qui prennent la ville ou ce qu'il en restait. En 1362, Kiev est de nouveau prise, cette fois par le grand-duc de Lituanie Olgierd qui en fait un bien patrimonial pour son fils, Vladimir.

Union de Pologne-Lituanie et hetmanat cosaque ( | ]

Entrée de Bogdan Khmelnitski à Kiev. Peinture de Nikolai Ivasyuk, fin du XIXe siècle

De 1363 à 1667, Kiev fait partie de l'union de Pologne-Lituanie, qui devient, par l'union de Lublin en 1569, la république des Deux Nations. À la fin du droit de Magdebourg. Après l'union de Brest (1596), Kiev devient l'un des lieux majeurs de l'affrontement entre les églises catholiques orientales (uniates) et orthodoxes.

Au cours du cosaques zaporogues installés en aval de Kiev sur le cours du Dniepr s'agitent de plus en plus et les heurts avec les autorités polonaises se multiplient. En 1648, le hetman Bogdan Khmelnitski fait une entrée triomphale dans Kiev. Il cherche à créer un état ukrainien indépendant, l'Hetmanat cosaque. Mais par la suite Khmelnitski se retrouve en difficulté dans les combats qu'il mène contre la puissante armée polonaise et il conclut en 1654 une alliance avec le tsar de Moscovie qui place l'Ukraine sous sa protection. Le conflit se poursuit de manière confuse avec de nombreuses destructions. Finalement en 1667 la trêve d'Androussovo confirme la suzeraineté de Moscou sur la rive gauche du Dniepr tandis que la rive droite continue de faire partie de la Pologne. Kiev, bien que située sur la rive droite, est placée sous le protectorat de la Russie. Le Traité de paix éternelle de 1686 confirme ce partage. En 1793 le deuxième partage de la Pologne permet à la tsarine Catherine II d'annexer les territoires de la rive droite du Dniepr. Catherine II abolit l'Hetmanat cosaque et incorpore l'Ukraine dans l'Empire russe. Kiev devient la capitale du gouvernement de Petite Russie.

Kiev dans l'Empire russe (1793-1917)

Carte de Kiev en 1842 (le Nord est à droite) : la ville se situe à l'époque uniquement sur la rive droite et aucun pont ne franchit le Dniepr.
L'avenue Krechtchatyk en 1899, axe majeur de la ville.

Après la reconstruction complète de la ville basse après l'incendie de 1811 avec des maisons d'un étage et des bâtiments administratifs de style palladien par Andreï Melenski, la ville haute se couvre, dans la seconde moitié du même siècle, d'immeubles bourgeois de briques de cinq étages environ (voir Nikolaï Gordenine), lui donnant une allure de capitale provinciale de l'empire russe et de ville d'Europe centrale.

En 1834 la première université de Kiev (l'actuelle université nationale Taras-Chevtchenko) est créée. Celle-ci devient un des foyers du mouvement démocratique national polonais et du nationalisme ukrainien. En 1845 Nikolaï Kostomarov, historien ukrainien est responsable au département d'histoire de cette université. Militant pour un panslavisme populiste et un système politique fédéral, il crée la Confrérie de Cyrille et Méthode qui milite pour le réveil national ukrainien et la défense de la langue ukrainienne. Mais cette organisation est déclarée illégale par le pouvoir autocratique russe et Kostomarov est condamné à l'exil. Le mouvement nationalisme ukrainien, persécuté par le gouvernement tsariste, quitte Kiev et va se trouver une nouvelle base à Lviv dans la partie de l'Ukraine rattaché à l'Empire austro-hongrois.

Au cours du .

Kiev était devenu progressivement au cours de la deuxième moitié du barrières douanières entre la Russie et l'Ukraine. Cette croissance se poursuit au chemin de fer à Moscou et à Odessa, port qui fournit un débouché sur la mer Noire. Ces nouvelles infrastructures contribuent encore à accroitre le rôle de Kiev en tant que centre industriel, commercial et administratif.

République populaire ukrainienne (1917-1919)

Conséquence de la Première Guerre mondiale la révolution russe de 1917 met fin au régime tsariste. À Kiev la société des progressistes ukrainiens et d'autres associations culturelles, professionnelles et politiques décident de créer un parlement exerçant le pouvoir législatif, la Rada centrale, dont les membres sont élus en avril 1917. La Rada proclame en janvier 1918 l'indépendance de l'Ukraine. Kiev devint la capitale de la nouvelle République populaire ukrainienne. Des soulèvements mineurs pro-bolchéviques, qui ont lieu principalement autour des ateliers de l'Arsenal, sont rapidement réprimés. Mais les troupes bolchéviques viennent à leur secours et s'emparent de Kiev le 9 février 1918. Les troupes mènent une répression brutale contre les habitants d'ethnie ukrainienne.

Panorama de la ville en 1918

Cette occupation ne dure pas car le traité de Brest-Litovsk signé par Lénine le 3 mars 1918, qui met fin au conflit entre l'Allemagne et la Russie dans des conditions défavorables pour cette dernière, impose au gouvernement soviétique de reconnaitre l'indépendance de l'Ukraine. Les forces militaires allemandes occupent le pays et installent un gouvernement fantoche à Kiev mais celui s'effondre lorsque l'Allemagne est vaincue par les Alliés en novembre 1918. Les troupes allemandes quittent le pays et l'indépendance de l'Ukraine est à nouveau proclamée. Presque immédiatement les combats reprennent entre l’armée nationaliste ukrainienne menée par Symon Petlioura, l’Armée rouge (soviétique) et les troupes russes tsaristes (les blancs). Kiev est brièvement occupée en novembre 1919 par les blancs avant d'être finalement reprise par l'Armée rouge. La Guerre soviéto-polonaise éclate au printemps 1920 et Kiev est brièvement occupée par les polonais en mai 1920 avant que ceux-ci ne soient définitivement repoussés par les troupes soviétiques.

Cette période est marquée par une extrême instabilité politique, des changements de pouvoirs réprimant successivement différentes catégories de la population. Malgré l'afflux de réfugiés des campagnes environnantes, particulièrement de juifs fuyant les pogroms, la population de la ville décimée par les massacres, la famine et les épidémies baisse en 10 mois entre les deux recensements de mars 1919 et de janvier 1920 de 544 369 habitants à 374 000 habitants.

Période soviétique (1920-1991)

Un PS-89 Laville devant l'Aéroport de Kiev-Brovary avant la Grande guerre patriotique.

L'Ukraine est intégrée en 1922 à l'Union soviétique en tant que république socialiste soviétique d'Ukraine. La capitale de cette république socialiste est Karkhov car Kiev est suspecte aux yeux du nouveau régime à cause de ses accointances avec les nationalistes ukrainiens. Elle ne redeviendra la capitale qu'en 1934. L'économie de la ville fortement ébranlée par les conflits se relève progressivement. Les trois plans quinquennaux qui précédent la Seconde Guerre mondiale créent des entreprises dans les secteurs de la machine-outil, de l'industrie chimique et les équipements électriques. La grande famine de 1932-1933 orchestrée par Staline décime la population migrante de Kiev qui n'était pas enregistrée et ne disposait pas de cartes de rationnement. La population de la ville, qui avait fortement chuté à la suite de la guerre civile, passe de 366 000 habitants en 1922 à 930 000 habitants en 1940.

Lorsque l'Allemagne nazie entre en guerre contre l'Union soviétique en 1941 dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, Kiev se retrouve rapidement sur la ligne de front. Après une lutte acharnée qui dure 90 jours, les forces allemandes parviennent à anéantir plusieurs armées russes et prennent possession de la ville le . Du 24 au 28 septembre 1941, des explosions vraisemblablement provoquées par le NKVD dévastent la principale avenue du centre-ville, l'avenue Kretchtchavik et les rues avoisinantes où s'étaient établies la Kommandantur et d'autres administrations allemandes et où les officiers et dirigeants allemands étaient logés. Les explosions, ainsi que l'incendie qui en découle et qui dure jusqu'au 29 septembre, détruisent une grande partie des quartiers centraux et font des victimes parmi les envahisseurs mais également en plus grand nombre encore dans la population civile. À Kiev, la communauté juive, qui représente une fraction importante de la population (plus de 200 000 personnes), est immédiatement la victime des persécutions nazies. Les 29 et , 33 371 hommes, femmes et enfants juifs y sont assassinés par balle par les Einsatzgruppen dans un ravin situé à la périphérie de la ville (massacre de Babi Yar). Les Allemands feront plusieurs dizaines de milliers de victimes supplémentaires au cours des deux années suivantes dont une large partie de la communauté juive. Les victimes, qui comprennent également des gitans et des ukrainiens, ont souvent été déportées au camp de concentration de Syrets installé au nord de la ville. De nombreux habitants de Kiev sont contraints au travail forcé,.

Kiev en ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L'Armée rouge, après une bataille féroce contre les troupes allemandes, parvient à traverser le Dniepr et reprendre la ville le . Quarante pour cent des bâtiments ont été détruits ainsi que 800 établissements industriels. Le gouvernement soviétique lui décerne le titre de Ville héros (au même titre qu'Odessa, Sébastopol et Kertch) pour commémorer la résistance féroce opposée aux troupes allemandes. À la suite de concours auxquels participent architectes russes et ukrainiens, les travaux de reconstruction sont rapidement menés dans le cadre du premier plan quinquennal postérieur à la guerre et la ville se relève. Elle redevient rapidement le troisième centre économique soviétique. Entre les années 1950 et la fin de la décennie 1980 l'activité industrielle de la ville croit fortement et sa population est multipliée par trois atteignant 2,6 millions d'habitants en 1989.

Le 26 avril 1986, l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à peine à 100 .

Capitale de l'Ukraine indépendante

Place de l'Indépendance

Le dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev, arrivé au pouvoir en 1985, opte pour une politique de libéralisation qui déclenche dans toutes les républiques soviétiques faisant partie de cette fédération une montée des revendications et des nationalismes qui avaient jusque là été réprimés par le régime. Les premières manifestations d'ampleur à Kiev ont lieu le 26 mars 1989 pour protester contre les lois électorales et demander la démission du premier secrétaire du Parti communiste ukrainien Volodymyr Chtcherbytskiï. Les manifestations se multiplient au cours des mois suivants : elles demandent notamment la tenue d'élections libres, la reconnaissance de la langue ukrainienne en tant que langue officielle, l'autonomie de l'Église orthodoxe par rapport à Moscou. Le pouvoir fédéral relâche son étreinte. Finalement la Parlement ukrainien, dont le siège est à Kiev, déclare l'indépendance de l'Ukraine le 24 août 1991 et la ville devient sa capitale. Les Ukrainiens votent massivement en faveur de l'indépendance le Union soviétique est dissoute fin 1991.

Kiev redevient un centre politique important. La ville s'ouvre à l'économie de marché, son aspect se modernise rapidement et prend l'allure d'une grande capitale européenne malgré la récession économique qui touche le pays à la suite de la dissolution progressive des liens économiques très forts avec la Russie. Kiev s'affirme comme le centre économique, financier et culturel de l'Ukraine. Mais le passage sans transition à l'économie de marché dans un pays sans tradition démocratique s'accompagne de la montée en puissance d'oligarques qui laissent une empreinte pas toujours positive sur l'urbanisme de la ville.

Alors que l'Ukraine oscille depuis son indépendance entre le maintien de liens étroits avec la Russie et un rapprochement avec l'Europe occidentale et l'adoption d'un fonctionnement pleinement démocratique, Kiev devient le foyer des forces pro-européennes et pro-démocratiques. À la suite de l'éléction présidentielle de 2004 dont les résultats semblent largement entachées de diverses fraudes, Kiev est au centre d'une vaste campagne de protestation pacifique (révolution orange) qui confirme les choix démocratiques de la société ukrainienne et aboutit à une annulation de l'élection et à la chute du président en exercice. En novembre 2013, le président ukrainien en exercice Viktor Ianoukovytch, sous la pression des dirigeants russes, renonce à la signature d'un accord de rapprochement avec l'Union européenne en faveur d'une adhésion à l'Union économique eurasiatique pilotée par Moscou et en contradiction avec le souhait du parlement. Kiev est immédiatement le centre de longues protestations durant près de trois mois (Euromaïdan) qui mettent en cause la corruption des dirigeants et le pouvoir des oligarques. Celles-ci dégénèrent et font 100 morts parmi les manifestants et 13 parmi la police. Le président est chassé du pouvoir.

Invasion de l'Ukraine par la Russie

Le 24 février 2022, les forces militaires russes déclenchent une offensive contre l'Ukraine en envahissant son territoire, sous prétexte de protéger les territoires du Donbass d'un « génocide » en cours et de « dénazifier » et démilitariser l'Ukraine. Kiev est un des objectifs principaux de cette invasion : sa conquête doit permettre d'installer un gouvernement favorable aux intérêts russes. Les plans russes prévoient la prise de la ville en quelques jours mais la résistance de l'armée ukrainienne va ruiner cet objectif. Des forces considérables sont lancées vers la capitale distante de moins de 100 kilomètres de la frontière. Les combats atteignent l'agglomération dès le premier jour. Un assaut aéroporté est lancé sur l'aéroport de Hostomel, situé au nord-ouest de Kiev, pour permettre le débarquement ultérieur de troupes par la voie des airs, mais c'est un échec car la piste a été sabotée et les parachutistes subissent de lourdes pertes. Toutefois, l'aéroport est pris le lendemain. Le 26 février, un nouvel assaut aéroporté sur l'aéroport militaire de Vassylkiv, situé au sud de la ville, est repoussé. Les colonnes russes venant du nord progressent difficilement car elles sont handicapées par le sabotage des ponts, mais également par de gros problèmes de logistique. Elles s'installent néanmoins dans les faubourgs de la ville début mars. Une deuxième colonne arrivant du nord-est s'approche également de l'agglomération. Des combats intenses ont lieu à Irpin (banlieue nord-ouest), occasionnant de nombreuses victimes civiles.

Depuis le premier jour, la ville subit des bombardements sporadiques (essentiellement par des missiles) mais la défense anti-aérienne ukrainienne permet de limiter le survol des bombardiers russes. Une partie de la population doit s'installer dans les abris construits durant la guerre froide ainsi que dans les stations du métro. Le couvre-feu est décrété durant la nuit pour détecter les opérations de sabotage. Pratiquement la moitié de la population de l'agglomération de Kiev, soit deux millions de personnes, quitte Kiev au cours des deux premières semaines par train ou en voiture pour aller se réfugier dans l'ouest du pays ou à l'étranger. Elle est régulièrement la cible de bombardements russe comme lors de frappes de missiles du 8 juillet 2024.

  1. a b c d e f g h i j et k  », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  2. Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN )
  3. Maximilian-Samson-Friedrich Schöll, Cours d'histoire des États Européens, depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789 (présentation en ligne).
  4. Martin Dimnik, The Dynasty of Chernigov, 1146-1246 (présentation en ligne)
  5. Marie Favereau : La Horde, 2023, Éd. Perrin, (ISBN )
  6.  », sur Université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev (consulté le )
  7. Thomas Chopard, Le martyre de Kiev : 1919, l'Ukraine en révolution entre terreur soviétique, nationalisme et antisémitisme, Paris, Vendémiairel, , 285 ISBN ), p. 18
  8. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, Paris, Robert Laffont, , 447 ISBN ), p. 83-90
  9. Fabien Bellat, « La reconstruction de Kiev sous Staline. Entre déni du style ukrainien et triomphalisme déclaré », Histoire de l'art, ISBN , ISSN 0992-2059)
  10. Eléa Pommiers, «  », Le Monde, .
  11.  », .
  12. «  », Ouest France, .

Culture

Musées

Le musée national de l'histoire de l'Ukraine.

Kiev compte une quarantaine de musées. En 2009, ils ont reçu environ 4,3 millions de visiteurs. Parmi les plus importants figurent le musée national d'art d'Ukraine qui expose dans vingt-et-une salles des collections de peintures et autres œuvres d'art (peintures, sculptures) couvrant toutes les périodes. Le musée Khanenko abrite la plus grande collection d'art européen, asiatique et antique de l'Ukraine. Les collections du musée Khanenko comprennent des œuvres d'art de maîtres européens, tels que Peter Paul Rubens, Gentile Bellini, Juan de Zurbarán, Jacques-Louis David, François Boucher. Le musée possède des collections de sculpture et d'art décoratif européens, de belles et rares pièces d'art décoratif iranien, tibétain, chinois et japonais, ainsi que de petites mais intéressantes collections d'art grec, romain et égyptien. Le musée national de l'histoire de l'Ukraine, créé en 1899, abrite la plus grande collection d'objets retraçant l'histoire du pays avec 800 000 objets en stock dont 22 000 sont exposés. La collection, qui comprend des peintures, dessins et objets d'art appliqué, des armes, des monnaies, des pièces archéologiques, couvre la période allant du Paléolithique inférieur jusqu'à la période contemporaine. La forteresse de Kiev est un complexe architectural et historique construit entre le musée de l'histoire de l'Ukraine dans la Seconde Guerre mondiale, qui couvre 10 ha (0,1 km2) sur les collines de rive droite du Dniepr célèbre les hauts faits de Kiev durant la Seconde Guerre mondiale. Il abrite des équipements militaires mais surtout la statue monumentale de la Mère-Patrie haute de 62 m placée sur un piédestal de 40 m de haut qui domine la ville et est devenu un de ses symboles.

Les autres musées importants sont :

  • Musée national de peinture de Kiev.
  • Centre national de la culture populaire, musée Ivan-Honchar.
  • Musée national des arts décoratifs populaires.
  • Musée Mikhaïl-Boulgakov.
  • Musée de l'occupation soviétique de Kiev.
  • Musée national de Tchernobyl.
  • Musée d'une rue.
  • Musée Viktor-Kossenko.
  • Musée de la révolution ukrainienne (1917-1921).
  • Musée du cinéma de la musique et du théâtre d'Ukraine.
  • Musée ferroviaire de Kiev.
  • Complexe muséal national d'art et de culture de Mystetskyi Arsenal.
  • Musée national de littérature de Kiev.
  • Musée national de l'aviation Oleg-Antonov situé sur l'Aéroport international de Kiev regroupe plus d'une cinquantaine d'aéronefs russes et ukrainiens.
  • Fondation Izolyatsia.

Édifices religieux

Kiev est célèbre pour le grand nombre de monuments historiques religieux anciens qui s'y trouvent. Ces édifices sont pour la plupart édifiés sur les sommets des collines dominant la rive droite du Dniepr. La cathédrale Sainte-Sophie et la laure des Grottes de Kiev sont les deux monuments de la ville inscrits sur la liste du patrimoine mondial.

La cathédrale Sainte-Sophie, commencée en 1017 et achevée en 1037, a été conçue dans le but d'égaler et de reproduire la splendeur des églises byzantines. Bien qu'elle soit consacrée à la « sainte sagesse », comme la grande cathédrale de Constantinople, elle a une forme très différente. Plutôt qu'un unique dôme hémisphérique s'élevant au-dessus du corps du bâtiment, Sainte-Sophie possède treize dômes en forme de bulbe. Le dôme central est doré et un peu plus grand que les autres qui sont verts, et tous sont surmontés de lanternes dorées.

La laure des Grottes de Kiev est un vaste ensemble de grottes et de bâtiments dont les plus anciens remontent au cathédrale de la Dormition, le grand clocher de style classique, l'église-porte de la Trinité et un ensemble de caves dans lesquelles vécues le fondateur du monastère et sont enterrées un certain nombre de moines. Elle est le siège de l'Église orthodoxe ukrainienne rattachée au Patriarcat de Moscou.

Le monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or construit à l'origine au Mur en la mémoire de ceux qui sont morts pour l'Ukraine. Parmi les autres monuments religieux notables figurent les monastères Saint-Cyrille-de-Dorogojitch et Saint-Michel-de-Vydoubytch, l'église Saint-André, la cathédrale Saint-Vladimir de style néo-byzantin édifiée dans la seconde moitié du cathédrale Saint-Nicolas, un édifice catholique de style néo-gothique inauguré en 1909.

Bâtiments remarquables

Outre les édifices religieux, Kiev compte plusieurs bâtiments remarquables :

  • Palais Mariinsky, le palais Klov, le manoir Kovalevsky ou maison arabe.
  • Maison aux Chimères - Art nouveau.
  • Tour de télévision de Kiev.
  • Avenue Krechtchatyk - Architecture stalinienne (magasin Tsum).
  • Place de l'Indépendance (Kiev), appelée aussi Maïdan (place en ukrainien). Place centrale de Kiev, très commerçante et où se tient tout type de manifestation, notamment la révolution orange de 2004 et de 2013.
  • L'Université Taras-Chevtchenko et son bâtiment rouge - Architecture du classicisme dit russe.

Kiev compte également plus d'une cinquantaine de gratte-ciels construits quasiment tous depuis les années 2000.

  • La ville arbore depuis 2022 une série de peintures murales.

Théâtres et salles de concert

Opéra de Kiev.
Le théâtre de marionnettes de Kiev.

Les principaux théâtres et salles de concert de Kiev sont l'Opéra national d'Ukraine, le Théâtre national Ivan Franko, le théâtre Lessia-Oukraïnka, le théâtre de marionnettes, le palais d'Octobre et la Philharmonie nationale d'Ukraine, dans laquelle joue l'orchestre symphonique du pays. Kiev est également le siège du studio Dovjenko qui était à l'époque soviétique un des plus centre de production de films d'URSS.

Le théâtre de marionnettes académique de Kiev est situé au cœur de la ville de Kiev.

Activités / Événements culturels

Ursula von der Leyen et le président Zelensky sur la Voie du Courage.

En mai, les visiteurs de Kiev peuvent découvrir le festival du printemps. Les week-ends, les voies du centre-ville (comme la principale artère Krechtchatyk) sont fermées à la circulation automobile. De 1995 à 2005 s'est tenu au mois d'août le festival de cinéma Stojary. En , Kiev a accueilli le congrès international de la jeunesse qui rassemble des participants venant du monde entier et dont la langue de travail est l'espéranto. Le se déroule le défilé du Jour de l'indépendance à Kiev.

Depuis 1990, Kiev accueille le festival de musique de Kiev, un festival de musique ukrainien organisé chaque année à Kiev cherchant à mettre en avant des compositeurs ukrainiens modernes, bien que l'événement soit international. souhaitée]

Marchés

Les marchés les plus importants sont :

  • le marché de Bessarabsky
  • le Marché Petrovka.

Sports

Kiev compte de nombreux clubs de football professionnels et amateurs dont le Dynamo Kiev, l'Arsenal Kiev et le FK Obolon Kiev. Le Dynamo Kiev, qui joue dans la plus haute division d'Ukraine (Championnat d'Ukraine de football) a eu un passé glorieux à l'époque soviétique : il était le club soviétique ayant remporté le plus grand nombre de titres avec 13 victoires en Championnat d'Union soviétique de football, 9 victoires en Coupe d'Union soviétique et trois victoires en Supercoupe d'Union soviétique. Kiev dispose également dans d'autres disciplines de deux autres clubs prestigieux jouant dans leur première division respective : L'équipe de hockey sur glace HK Sokil Kiev et celle de basketball(BK Kiev).

Les principales installations sportives utilisées par ces équipes sont :

  • le stade olympique, plus grande enceinte sportive du pays avec plus de 70 000 places ayant accueilli les finales de l'Euro 2012 et de la Ligue des champions de l'UEFA 2017-2018
  • le stade Dynamo Lobanovski (stade de football du Dynamo Kiev et de l'Arsenal Kiev)
  • l'Obolon Arena (stade de football du FK Obolon Kiev)
  • Le palais des sports de Kiev (hockey sur glace : HK Sokil Kiev)

Kiev dans les arts

Projet pour La Grande Porte de Kiev
Peinture

La Porte dorée de Kiev inspira l'architecte et peintre russe Viktor Hartmann dans la réalisation de son dessin de projet pour La Grande Porte de Kiev. Ce dessin devait servir lors du concours organisé par l'empereur en 1866, pour la construction d'une grande porte monumentale à l'entrée de la ville. Bien que le projet fut annulé faute d'argent, le dessin fut conservé.

Musique

Le compositeur russe Modeste Moussorgski s'inspira de plusieurs peintures de son ami Viktor Hartmann, exposées un an après sa mort (dont la Porte de Kiev) afin de réaliser sa « série de dix pièces pour piano » en 1874 : Tableaux d'une exposition.

Littérature

Honoré de Balzac, écrivain français, a beaucoup voyagé pour rencontrer son admiratrice et future épouse, la polonaise Ewelina Hańska, avec qui il a d'abord entretenu une longue relation épistolaire. Il la rencontre notamment dans ses domaines de Kiev, dont l’opulence l'impressionne au point qu'il écrit « J'ai vu Versailles au milieu des blés ». Il raconte sa découverte de la ville dans des lettres formant un ensemble de 61 feuillets (seulement écrits au recto), paru par la suite sous le nom de Lettre sur Kiev.

À la suite de l'écrivain Mikhaïl Boulgakov, la romancière russe d'expression française Irène Némirovsky exalte dans plusieurs de ses romans ou nouvelles la splendeur du printemps en fleurs dans la ville haute de Kiev ; elle y décrit aussi sans fard la misère profonde du Podol, cœur historique de la ville devenu à l'époque impériale le ghetto des Juifs pauvres.

Arts culinaires
Gâteau de Kiev.

Une des spécialités gastronomiques de Kiev est le gâteau de Kiev (ukrainien : Київський торт), à base de noisette et de meringue.

  1. Roselyne de Ayala & Jean-Pierre Guéno, Les Plus Beaux Récits de voyage, Éditions de la Martinière, , p. 126-127
  2. O. Philipponnat et P. Lienhardt, La Vie d'Irène Némirovsky, Paris, Denoël, 2007, Le Livre de Poche 2007, p. 24 et p. 55.

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Kiev dans la littérature

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