Mad

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Mad : descriptif

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Mad

Mad est un magazine satirique américain créé par l'éditeur William Gaines et le rédacteur et auteur Harvey Kurtzman en 1952

Ouvertement destiné aux jeunes lecteurs, le magazine caricature la culture pop américaine et se moque aussi bien des travers politiques modernes que sociaux. Dernier survivant d'un ensemble de titres appréciés de la critique et du public, les EC Comics, son éditeur William Gaines a beaucoup souffert de la censure qui a littéralement fait disparaître ses précédentes parutions, des magazines de science-fiction et d'horreur (les EC horror comics)

À partir du numéro 11 (février 2020) de la nouvelle série, le magazine serait en partie constitué de rééditions.

Histoire

Mad original

Des collaborateurs de Mad lors d'une séance de dédicace en novembre 2013 pour la collection Inside Mad. De gauche à droite : Le directeur artistique Sam Viviano , les scénaristes Tim Carvell  et Desmond Devlin , le rédacteur en chef John Ficarra  et le dessinateur Al Jaffee.

À ses débuts, Mad était publié comme un comic book sous le titre Tales Calculated To Drive You Mad (« Histoires conçues pour vous faire perdre la tête »), devenu Mad. Le sous-titre initial était Humor in a jugular vein (et dans une de ses deux versions françaises successives : Humour dingue pour les dingues et demi-dingues).

En 1952, Harvey Kurtzman, responsable éditorial au sein de EC Comics des comics de guerre Two-Fisted Tales et Frontline Combat se plaint auprès de William Gaines de ne pas être payé autant que Al Feldstein, l'autre responsable éditorial de EC comics. La réponse de Gaines est que Feldstein est responsable de plus de comics. Il est alors convenu que si Kurtzman édite un comics humoristique, sa paie sera augmentée. C'est ainsi que Harvey Kurtzman propose un nouveau comics : Mad. Il écrit tous les scénarios, dessine quelques couvertures et quelques histoires. Le premier numéro du magazine paraît en octobre-novembre 1952 et comprend quatre histoires : Hoohah! (parodie d'histoire d'horreur dessinée par Jack Davis), Blobs! (parodie de science fiction dessinée par Wally Wood), Ganefs (parodie policière dessinée par Will Elder) et Varmints! (parodie de western dessinée par John Severin). Ainsi les deux premières histoires se moquent des comics publiés par EC Comics. Cette liberté de ton et cette autodérision marquera toute l'histoire de Mad. Cela ira jusqu'à une autoparodie (Julius Caesar dans le numéro 17) expliquant tous les trucs pour réussir un comics d'humour.

Fin 1953, Two-Fisted Tales et Frontline Combat ont vu leurs ventes diminuer et Kurtzman consacre plus de temps à Mad qui connaît un succès grandissant, bien que les premiers numéros aient été des échecs financiers. C'est à partir du numéro trois que Mad voit son lectorat augmenter. Après neuf numéros bimestriels, il devient mensuel en . En 1955, le format comic book est abandonné et Mad devient un magazine. La raison de cette transformation tient à la volonté de William Gaines de garder Kurtzman au sein de EC comics. En effet, le magazine Pageant avait proposé à Kurtzman de devenir le rédacteur en chef de la revue et celui-ci avait déjà fait savoir à Gaines qu'il souhaitait faire de Mad un magazine. Gaines avait d'abord refusé car il ignorait tout de l'édition de ce type de revue, mais finalement il accepta la demande de Kurtzman, ce qui décida celui-ci à rester. Ce changement de format, en , au numéro 24, permit à Mad de ne pas être soumis au Comics Code Authority et de continuer à être distribué alors que tous les autres titres de EC comics étaient abandonnés. La conséquence immédiate de ces changements fut que Mad élargit à la fois sa taille et le domaine des sujets traités. Il augmente au passage son nombre de lecteurs et voit s'étendre la tranche d'âge de ceux-ci.

Bien que Harvey Kurtzman ait eu gain de cause auprès de Gaines, il ne resta pas longtemps rédacteur en chef de Mad. Comme EC Comics ne publiait plus que ce magazine, Kurtzman demanda à posséder 51 % des parts de l'entreprise. Gaines refusa et Kurtzman quitta EC comics en avril 56. C'est Al Feldstein qui prit la direction du journal à partir du numéro 29 ().

Bien qu'il y ait eu des précédents tant dans la presse qu'à la radio ou encore dans les films, à l'époque Mad était unique en son genre, un pavé bien agité dans la mare tranquille de son époque.

Durant les années 1950, Mad fut l'image même de la parodie de la culture pop américaine, illustré par des artistes tels que Jack Davis, Bill Elder et Wallace Wood, chacun dans un style qui lui était propre. Ils ont mélangé l'affection sentimentale pour la culture familiale américaine (par exemple Archie, ou Superman) avec un plaisir malicieux d'exposer la supercherie derrière l'image (par exemple Starchies ou Superduperman) (Superduper peut se traduire à peu près par « plus que Super » donc « Plus-que-Superman »).

Logo-titre de la nouvelle série, qui ressemble à celui des premiers numéros de l'ancienne série.

En 2018, une nouvelle série démarre après le numéro d'avril (le  ; les nouveaux numéros contiendront des compilations d'anciens numéros avec de nouvelles couvertures,.

Imitations et éditions internationales

Un des imitateurs : magazine Eh! Dig this Crazy Comic (numéro 2 de février 1954), éditions Charlton Comics.

De nombreux journaux ont tenté de se placer dans le sillage de Mad, avec un succès variable : Panic (imitation « autorisée » car ayant le même éditeur), Sick, Cracked (formé de « sécessionnistes » du magazine, Cracked a survécu le plus longtemps et, après une tentative de reparution, s'est mué en site web), Crazy, Whack ou encore Eh! Dig this Crazy Comic pour ne citer que les plus connus. En 1954, l'auteur Wally Wood joue avec 11 titres de magazines qui cherchent à imiter Mad dans l'introduction de son auto-parodie

En France, le journal Fluide glacial n'a jamais caché sa dette envers Mad, dont les dessinateurs ont du reste fourni un temps quelques pages à Pilote, son rédacteur en chef René Goscinny ayant à ses débuts travaillé dans le même studio que l'équipe des débuts de Mad (ironiquement, comme le fait remarquer Harvey Kurtzman, il sera le seul à devenir très riche, car le seul à ne pas être resté salarié). Au Québec, le journal Safarir s'est lui aussi placé sur le créneau de l'humour et de la parodie.

Éditions non américaines actuelles (2005)
  • Allemagne, de 1968 à 1993 puis de 1998 à aujourd'hui
  • Brésil, de 1974 à aujourd'hui
  • Finlande, de 1970 à 1971 puis de 1981 à aujourd'hui
  • Australie, de 1980 à aujourd'hui
  • Afrique du Sud, de 1991 à aujourd'hui
  • Hongrie, de 1997 à aujourd'hui
  • Inde, de 1999 à aujourd'hui
Anciennes éditions non américaines
  • Grande-Bretagne de 1959 à 1994
  • Suède, de 1960 à 1992, et de 1996 à 2002
  • Danemark, de 1962 à 1971, de 1979 à 1997 et de 1998 à 2002
  • Pays-Bas, de 1964 à 1995
  • France, de 1965 à 1966 et de 1981 à 1982
  • Argentine, de 1970 à 1975
  • Norvège, de 1971 à 1972, de 1981 à 1993, en 1995 et de 2002 à 2003
  • Italie, en 1971, 1984 et 1992
  • Mexique, de 1977 à 1983, de 1984 à 1986, et de 1993 à 1998
  • Caraïbes, de 1977 à 1983
  • Grèce, de 1978 à 1985 et de 1995 à 1999
  • Islande, en 1985
  • Taïwan, Chine, en 1990
  • Israël, en 1994 et 1995
  • Turquie, de 2000 à 2003
  • Québec, 12 numéros édités par le magazine Croc
À propos des éditions françaises

Mad a fait l'objet de deux tentatives successives de traduction en français, l'une par Ives Trevian (Francélia, de 1965 à 1966), sous-titrée « Humour dingue pour les dingues et demi-dingues », et l'autre par Melvin Van Peebles en collaboration avec l'équipe de Hara-Kiri (Grafika Édition, de 1981 à 1982). L'adaptation s'est souvent révélée difficile, ou très maladroite, pour les Français, peu au fait de la culture américaine. La publication ne dépassa pas quelques numéros à chaque fois.

Des recueils de bandes dessinées issues de Mad ont été publiés en français, principalement sous l’impulsion de Fershid Bharucha qui fut rédacteur en chef du magazine Spécial USA chez Albin Michel, fondateur des éditions Neptune et directeur de la collection « Comics USA » chez Glénat.

  • Les Années folles de Mad (Éditions du Fromage, 1978)
  • Mad se paie une toile (Neptune, 1984)
  • albums Albin Michel, collection « Spécial USA » :
    1. Les Bandes décimées de Mad (1985)
    2. Un max de Mad (1986)
    3. La Fin de Mad (1987)
  • albums de Don Martin, Comics USA :
    1. Les singes rient (1988)
    2. Les chauves sourient (1989)
  • albums Urban Comics, collection « MAD » :
    1. Mad présente Batman ()
    2. Mad présente Sergio Aragonés ()
    3. Mad présente Superman ()
    4. Mad présente Don Martin ()
  1. Bien que le magazine ne fasse systématiquement référence à lui-même qu'en utilisant les lettres capitales MAD, ce titre n'est pas un sigle.
  2. a et b (en) The Incomplete History of MAD Comics par Frank Jacobs, 1999
  3. William M. Gaines Interview II, interview de Gaines (sur www.comic-art.com) par Ringgenberg, juin 1991
  4. Fin de partie pour MAD magazine, le fleuron de la presse satire américaine ?, site actuaBD.com, 4 juillet 2019.
  5. « Le magazine satirique Mad cessera de paraître de manière régulière », Radio Canada.ca avec AFP, 5 juillet 2019.
  6. Mad Magazine to Effectively Shutter After 67 Years, par Trilby Beresford et Abid Rahman, 3 juillet 2019, sur le site hollywoodreporter.com.
  7. sur mycomicshop.
  8. Auto-parodie de ses « routines de gags » dans Julius Caesar (Mad numéro 17 de novembre 1954). Y sont nommés : Bughouse, Crazy, Eh!, Flip, Get lost, Madhouse, Nuts!, Panic, Riot, Wild, Whack.
  9. Biographie de René Goscinny sur le site « bdparadisio.com »
  10.  », sur Lambiek Comicopledia (consulté le ).

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Mad dans la littérature

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