Sigma
Localisation
Sigma : descriptif
- Sigma
Sigma (capitale Σ, minuscule σ, ς en fin de mot ; en grec σίγμα) est la dix-huitième lettre de l'alphabet grec, précédée par rhô et suivie par tau
Dérivée de la lettre shin de l'alphabet phénicien, elle est l'ancêtre de la lettre S de l'alphabet latin et de la lettre С de l'alphabet cyrillique.
Histoire
Origine
L'alphabet phénicien, dont dérive l'alphabet grec, provient peut-être de l'alphabet protosinaïtique, une écriture utilisée dans le Sinaï il y a plus de 3 500 ans, elle-même probablement dérivée de certains hiéroglyphes égyptiens. Il contient plusieurs consonnes sifflantes (apparentés à /s/) :
- shin, (correspondant probablement au son )
- sade, ()
- samekh, ()
- zen, ()
Concernant le shin, la lettre correspondante de l'alphabet sudarabique est , shin, correspondant à la lettre ሠ, çä, de l'alphasyllabaire guèze. Dans les alphabets sémitiques, la lettre phénicienne conduit au syriaque ܫ, à l'hébreu ש, à l'araméen 𐡔, à l'arabe ﺵ et au berbère ⵛ.
Le sade conduit quant à lui au sin sudarabique, (correspondant lui-même au tsä guèze, ጸ), au ܨ syriaque, au צ hébreu, au 𐡑 araméen, au ﺹ arabe et au ⵚ berbère.
Alphabets archaïques
L'alphabet grec dérive directement de l'alphabet phénicien à partir du alphabets grecs archaïques comportent toutefois deux lettres en concurrence pour noter le son : le sigma et le san. On pense que ce doublon résulte d'une confusion lors de cette adoption, le phénicien disposant de plus de sons sifflants que le grec. Selon l'épigraphiste Lilian Jeffery, la distribution des lettres sifflantes en grec est due à une confusion entre les sons et les positions alphabétiques des quatre signes sifflants phéniciens : le sigma grec (Σ) prendrait la forme et la position du shin phénicien (), mais le nom et la valeur du Semka. Inversement, le xi grec (Ξ) aurait la forme et la position du Semka (), mais le nom et la valeur du shin. Le même échange se produirait entre les zen et sade phéniciens : le zêta grec recevrait la forme et la position du premier () et le nom et la valeur du deuxième, tandis que le san prendrait la forme approximative et la position du sade (), et ce qui pourrait être à l'origine la valeur du zen, c'est-à-dire un voisé. Toutefois, comme le voisé et le non voisé ne sont pas des phonèmes distincts en grec, le sigma et le san en arrivent à remplir essentiellement la même fonction. Les dialectes doriens qui conservent san au lieu de sigma pourraient toutefois avoir eu une telle prononciation de /s/.
Selon Roger Woodard, « san » serait le nom original de ce qui est actuellement connu comme « sigma » et correspondrait ainsi directement au shin phénicien. Le nom aurait été par la suite associé à une lettre locale alternative dont le nom original est inconnu. Le nom moderne « sigma » serait quant à lui une innovation grecque qui signifierait simplement « sifflement », sur la base du verbe σίζω (sízô, « siffler »). Woodard avance également que san pourrait noter le son .
Une réinterprétation moderne des valeurs des sifflantes du proto-sémitique, et donc du phénicien, pourrait rendre compte des valeurs des sifflantes grecques en ayant moins recours à une éventuelle « confusion ». Le shin aurait la valeur et serait donc la source de la valeur du sigma ; semka serait reconstruit en une consonne affriquée, , une meilleure correspondance pour le groupe plosif-fricatif du xi.
Le tableau suivant résume les différentes sifflantes du phénicien et du grec :
Phénicien | Grec | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Lettre | Unicode | Position | Nom | Son (traditionnel) |
Son (Kogan) |
Lettre | Unicode | Position | Nom | Son |
𐤔 | après R (rosh) | Shin | Σ | après R (rhô) | Sigma | |||||
𐤎 | après N (nun) | Semka | Ξ | après N (nu) | Xi | |||||
𐤆 | après W (wau) | Zen | Ζ | après W (digamma) | Zêta | |||||
𐤑 | après P (pey) | Sade | Ϻ | après P (pi) | San | ? > |
Dans tous les cas, chaque dialecte tend à utiliser san ou sigma à l'exclusion de l'autre, et bien que les premiers abécédaires listent les deux lettres séparément à leur position alphabétique respective (san entre pi et koppa, sigma entre rhô et tau), les exemplaires ultérieurs au VIe siècle av. J.-C. tendent à ne lister que l'une d'entre elles.
Parmi les dialectes qui utilisent le sigma, celui-ci peut être écrit avec différents angles et lignes :
- (Arcadie, Argos, Béotie, Cnide, Délos, Égine, Ionie, Mégare, Paros, Rhodes)
- (Attique, Béotie, Cnide, Égine, Eubée, Ionie, Laconie, Naxos, Rhodes, Thessalie)
- (Laconie)
Les régions utilisant le san sont l'Achaïe, Corinthe, la Crète, Ithaque, Milos, Santorin, Sicyone et Tirynthe.
Évolution
La forme actuelle de la lettre provient de l'alphabet utilisé en Ionie, qui est progressivement adopté par le reste du monde grec antique (Athènes passe un décret formel pour son adoption officielle en 403 av. J.-C. ; son usage est commun dans les cités grecques avant le milieu du rhô et tau. Le san est progressivement abandonné : il est utilisé à Argos jusqu'à la fin du , à Sicyone jusque vers 500 av. J.-C., à Corinthe jusqu'à la première moitié du et en Crète encore quelque temps après. Sicyone conserve le signe comme emblème local sur ses pièces.
L'alphabet grec reste monocaméral pendant longtemps. Pendant l'époque hellénistique (, qui ne se rencontre pas dans les alphabets archaïques ; on la trouve également sur les pièces à partir du . L'onciale grecque, une graphie particulière créée à partir de la majuscule et de la cursive romaine, apparaît vers le IIIe siècle et adaptée à l'écriture à la plume. La minuscule grecque en dérive vers le IXe siècle. Pendant toute l'Antiquité tardive et l'époque byzantine, le sigma lunaire Ϲ est la forme standard de la lettre.
Pendant la Renaissance, les imprimeurs adoptent la forme minuscule pour les polices bas-de-casse, et modèlent les lettres capitales sur les formes des anciennes inscriptions, conduisant le grec à devenir bicaméral.
La forme finale du sigma apparaît progressivement entre les .
Dérivés
La ligature grecque stigma, Ϛ, dérive du sigma lunaire, C, et du tau, T.
L'alphabet étrusque est dérivé de l'alphabet grec employé en Eubée — alphabet que les Étrusques apprennent à Pithécusses (Ischia), près de Cumes. L'alphabet eubéen utilise une variante du sigma, , et cette forme est reprise par les Étrusques. L'alphabet latin descend directement de l'alphabet étrusque ; le sigma conduit ainsi à la lettre S.
La lettre additionnelle latine Ech (majuscule Ʃ, minuscule ʃ) dérive également du sigma.
Dans l'alphabet cyrillique, la forme lunaire du sigma donne naissance à la lettre es, С. Cette même forme lunaire conduit dans l'alphabet copte à la lettre sēmma ou sima, Ⲥ. Elle n'est en revanche pas à l'origine de la lettre C latine, laquelle dérive du G, provenant lui-même du gamma grec, Γ.
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Shin phénicien
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Sigma épigraphique grec
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Sigma grec majuscule moderne
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Écriture onciale
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Variantes cursives
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Variantes minuscules
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Sigma grec minuscule moderne
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Sigma grec minuscule moderne final
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Variante épigraphique eubéenne
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S étrusque
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S romain
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Es cyrillique
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Sēmma copte
- Jeffery 1961, p. 25–27.
- Jeffery 1961, p. 33.
- Woodard 2006, p. 38.
- Woodard 2010, p. 33.
- Kogan 2011, p. 69.
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- Jeffery 1961, p. 116.
- Jeffery 1961, p. 142.
- Thompson 1912, p. 108, 144.
- Jeffery 1961, p. 34.
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