Martinique

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Martinique : descriptif

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Martinique

La Martinique (en créole martiniquais Matinik ou Matnik ; anciennement appelée Iguanacaera ou Jouanacaera (l'île aux iguanes) en langue caribe, ou encore Mantinino par les Autochtones, que Christophe Colomb a transcrit en île aux femmes, sans référence étymologique) est une île française située en mer des Caraïbes et plus précisément dans l'archipel des Petites Antilles

La Martinique est une collectivité territoriale unique de la République française, cette collectivité territoriale se substituant au département et à la région

La collectivité territoriale de Martinique est aussi une région ultrapériphérique de l'Union européenne. Elle est membre associé de la CARICOM, de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), de l'Association des États de la Caraïbe (AEC) et de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC)

Elle est réserve de biosphère Unesco depuis 2021 pour l'intégralité de son territoire terrestre et marin

En septembre 2023 les volcans et forêts de la montagne Pelée ainsi que les pitons du nord de la Martinique sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Les premiers habitants, les amérindiens Arawaks, fuient à partir du IXe siècle devant de nouveaux arrivants, les amérindiens Kalinagos

Christophe Colomb est le premier européen à y poser le pied en 1502 sous régence espagnole

La colonisation française débute en 1635, menée par Pierre Belain d'Esnambuc. La Martinique est située dans l'Arc volcanique des Petites Antilles, dans la mer des Caraïbes, entre la Dominique au nord et Sainte-Lucie au sud, à environ 420 km au nord-nord-est des côtes du Venezuela, et environ 865 km à l'est-sud-est de la République dominicaine

Le plateau continental exploitable de façon exclusive par la France a été étendu à 350 milles des côtes en 2015 (soit au-delà de la zone économique exclusive, qui reste fixée à 200 milles des côtes), après l'avis favorable de l'Organisation des Nations unies. Selon le dernier recensement de l'Insee, la Martinique compte 360 749 habitants au 1er janvier 2021.

Toponymie

Le nom amérindien de la Martinique est Ioüanacéra ou Wanakaéra ou Joanacaera (formé du préfixe ioüana, « iguane », et du suffixe caéra, « île »), c'est-à-dire l'île aux iguanes, en langue caribe.

Cependant, les Caraïbes d'Hispaniola appelaient aussi cette île Mantinino, ou par déformation Madinina, Madiana, ; Mantinino étant le nom d'une île mythique des Indiens taïnos où se trouvent les femmes, que Colomb a traduit par Isla de las mujeres, l'île aux femmes (car on lui avait dit qu'elle n'était peuplée que de femmes). Ce nom a évolué selon les prononciations et il est devenu « Martinique » et, en créole martiniquais, Matinik ou Matnik,.

La Martinique doit son surnom d'« île aux fleurs », aux plantes exotiques de toutes les couleurs qui y sont présentes : un mélange de jaune, d'orangé, de rouge et de rose.

  1. « Caraïbes et Arawaks : mythes et réalités », sur crdp.ac-martinique.fr (version du sur Internet Archive).
  2. Raymond Breton, Marina Besada Paisa et Jean Bernabé, Dictionnaire caraïbe-français (avec CD-Rom), KARTHALA Editions, , 303 ISBN , lire en ligne).
  3. Thierry L’Etang, «  », sur montraykreyol.org,  : « Apellée iguanaqueya par Geraldini, yguanaquera par Alonso de Chaves, elle est nommée guanaquira par le chef Pedro Caribe. Le flibustier anonyme l’écrit ioannacaira ; Breton, ioüanacéra, l’anonyme de Saint-Vincent youanakaéra. Composé du radical iguana, guana, ioüana ou ioanna : iguane et du suffixe -caéra : île, le toponyme signifie “iguane-île”; île (aux) iguane(s)”. »
  4. Raymond Breton, Marina Besada Paisa et Jean Bernabé, Dictionnaire caraïbe-français (avec CD-Rom), KARTHALA Editions, (ISBN , lire en ligne), p. 205.
  5. Jean-Baptiste Du Tertre, Histoire generale des ant-isles habitees par les François, lire en ligne), p. 23 :

    « La Martinique que les Amérindiens Arawaks nommaient Madinina (…) »

    .
  6. Sidney Daney de Marcillac, Histoire de la Martinique: depuis la colonisation jusqu'en 1815, E. Ruelle, (lire en ligne) :

    « dans l'une d'elles, que les naturels ou Caraïbes appelaient Madinina, Madiana ou Mantinino * (…) (*) Il est probable que les articulations sauvages des Caraïbes qui prononcèrent ce nom aux premiers espagnols, frappèrent les oreilles de ceux-ci d'une manière diverse, et chacun d'eux le répéta à sa façon »

    .
  7. Raphaël Confiant, «  » [PDF], sur potomitan.info, (consulté le ), p. 29.
  8. C. L., «  », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  9. « Martinique : l'île aux fleurs », sur france.fr (version du sur Internet Archive).


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Géographie

L'île de la Martinique est située à 32,5 Sainte-Lucie et à 41 Dominique. D'une superficie totale de 1 128 Trinidad et la Guadeloupe dans le chapelet d'îles qui constituent les Petites Antilles ou Îles du Vent, la Martinique s'étire sur environ 60 volcan de la montagne Pelée (1 395 . Comme le reste des Petites Antilles, la Martinique est soumise au risque sismique (aléa sismique fort) : ainsi, le à 15 séisme de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter a eu lieu au large de l'île.

La zone située au nord d'un axe Fort-de-France - Le Robert constitue la partie la plus montagneuse de l'île, domaine de la forêt tropicale, tandis que la zone située au sud de cet axe est moins accidentée et plus sèche.

Topographie

Carte topographique de la Martinique.

Le relief est accidenté sur cette île d'origine volcanique. Les zones volcaniques anciennes correspondent à l'extrême sud de l'île (savane des pétrifications) et à la presqu'île de la Caravelle à l'est. L'île s'est développée dans les 20 derniers millions d'années par une suite d'éruptions et de déplacements de l'activité volcanique vers le nord. Le dernier volcan en date, toujours actif, est la montagne Pelée, qui occupe tout le nord actuel de l'île et culmine à 1 395 m.

À la suite de phénomènes d'érosion toujours violents en Martinique à cause de la forte pluviosité due à l'évaporation océanique apportée par les alizés, les hauts volcans de formation récente situés au nord de l'île (montagne Pelée et pitons du Carbet (1 197 mètres)) font place, dans le sud, à des « mornes » aux sommets arrondis ou plats et aux fortes pentes d'une altitude généralement comprise entre 100 et 300 mètres.

La montagne du Vauclin, point culminant du sud de l'île, atteint 504 m d'altitude. Les plaines situées au centre et en bordure côtière, les « fonds », sont séparées par des escarpements et sont généralement de petite dimension.

Risques naturels

La Martinique est soumise à de nombreux risques naturels tels que les séismes, les tsunamis, les éruptions volcaniques ou les cyclones tropicaux. Elle fait l'objet d'un plan de prévention des risques naturels (PPRN) spécifique.

Climat

Le climat de la Martinique est tropical avec deux saisons principales : de juillet à novembre, la saison humide communément appelée hivernage avec un temps généralement pluvieux, et de janvier à mi-avril, la saison sèche communément appelée carême avec un temps généralement ensoleillé et sec.

  1. a et b Inès Tresident-Ranguin, «  », sur Martinique la 1ère, (consulté le ).
  2. «  », sur Les services de l'État en Martinique (consulté le ).
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  4. «  », sur pprn972.fr (consulté le ).

Histoire

Depuis que Christophe Colomb, sous régence espagnole, y a posé le pied en 1502, l'histoire de la Martinique est marquée par celle de la colonisation par l'esclavage, les guerres d'influence entre les anciens empires coloniaux, l'évolution des activités agricoles, l'éruption de la montagne Pelée en 1902 et les calamités climatiques.

Peuplement

Le peuplement de la Martinique est relativement récent. Les premiers habitants furent les amérindiens Arawaks, qui durent fuir, à partir du Kalinagos.

Christophe Colomb est le premier européen à poser le pied en Martinique le , au cours de son quatrième voyage vers les « Indes ». Cependant, elle avait déjà été découverte (sans s'y arrêter) par Alonso de Ojeda lors de son expédition de 1499-1500,. Elle figure d'ailleurs sur la carte établie par Juan de la Cosa en 1500 et on la retrouve ensuite sur la carte d'Alberto Cantino (1502) sous le nom de Ioüanacéra ou Joa nacaera (l'île aux iguanes).

La première colonie française est établie en 1635 par Pierre Belain d'Esnambuc qui prend possession de l'île au nom du roi Louis XIII. Les Kalinagos furent à leur tour décimés ou expulsés en 1658 par les colons français.

La population a ensuite été de provenances diverses. Elle est composée majoritairement d'individus d'origine africaine apportés par les traites négrières, mais elle comprend aussi des individus d'origines européenne, indienne, moyen-orientale, ainsi qu'asiatique donnant naissance à une population métissée.

Période de l'esclavage

La Martinique devient française en 1635 : elle est gérée par la Compagnie des îles d'Amérique, créée par Richelieu.

L'esclavage s'y développe à partir du milieu du  siècle afin de fournir « une main d’œuvre gratuite et servile » aux planteurs de canne. L'ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique légalise l'esclavage dans les possessions françaises, avec la création du Code noir. Des milliers d'esclaves noirs sont amenés principalement d'Afrique de l'Ouest.

Le traité de Whitehall signé le 19 février 1793, entre les Britanniques et les colons esclavagiste, place l'île sous domination anglaise à partir de début 1794. Le décret d'abolition de l'esclavage du 4 février 1794 de la république française n'y est donc pas appliqué. L'économie de plantation se poursuit donc avec l'esclavage et la traite négrière, et près de 20 000 captifs supplémentaires seront importées par les Britanniques durant la période de 1794 à 1802.

Après restitution de l'île à la France, l'esclavage est maintenu par Napoléon, et reste légal jusqu'après la chute de la monarchie de Juillet en février 1848.

5 centimes 1841. La pièce a été frappée pour les colonies françaises des Antilles, dont la Martinique.

La République est proclamée le . François Arago, alors ministre de la Guerre, de la Marine et des colonies, signe les décrets relatifs à l'interdiction de l'esclavage préparés par Victor Schœlcher, sous-secrétaire d'État aux colonies le . Le premier abolit et interdit l'esclavage, mais prévoit un délai d'application de deux mois à compter de sa promulgation dans la colonie. Il prévoit en outre une indemnisation des anciens propriétaires d'esclaves « ayant dû appliquer l’interdiction de l’esclavage », mais aucune indemnisation pour les esclaves libérés. 74 447 esclaves martiniquais seront ainsi « libérés » contre 425 francs par esclave (environ 1 100€, à confirmer) pour les planteurs.

En Martinique, l'abolition de l'esclavage entre en vigueur le à la suite des émeutes du 22 mai (date de commémoration de l'abolition en Martinique), donc avant la fin du délai de deux mois prévu dans le décret national d'abolition.

Composition de la population martiniquaise en 1848
Population Esclaves Blancs Libres de couleur
122 691 75 339 9 460 37 862

Départementalisation

La colonisation succède au régime de l'esclavage, jusqu'en 1946. Les leaders communistes d'après-guerre Aimé Césaire, Léopold Bissol et Georges Gratiant remportent des victoires électorales en Martinique. Ils portent une proposition de loi à l'Assemblée nationale. La question est débattue au Parlement, avec un rapporteur illustre, le jeune député-maire de Fort-de-France, Aimé Césaire. Ce débat parlementaire aboutit au vote de la loi de départementalisation du , date à laquelle l'île devient un département français d'outre-mer.

Autonomie

Par référendum du 10 janvier 2010 organisé à la demande des élus locaux, les électeurs de Martinique ont refusé à 78,90 % l'autonomie accrue prévue par l'article 74 de la constitution française.

Un second vote a ensuite eu lieu le  (positif à 68,30 % avec un taux d'abstention de 64,19 %) pour l'approbation de la création en Martinique d'une collectivité unique régie par l'article 73 de la Constitution. La première élection des membres de la nouvelle assemblée de Martinique a eu lieu en .

  1. Alonso de Ojeda découvre en 1499-1500 le nouveau continent avec le Florentin Amerigo Vespucci (dont le nom sera donné au continent américain) et le cartographe Ruan de la Cosa. Lors de leur périple, ils passent près de la Martinique.
  2. «  », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  3. La proyección de Juan de la Cosa - consulté le 30 avril 2019.
  4. 15 septembre 1635 - La Martinique devient françaiseLes, herodote, 2 août 2020
  5. «  », sur etabs.ac-martinique.fr (consulté le ).
  6. «  », sur zananas-martinique.com (consulté le ).
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  8. Les routes de l’esclavage, francetelevision, 15 mai 2021
  9. Données tirées de "Voyages: The Trans-Atlantic Slave Trade Database by Emory University", http://www.slavevoyages.org
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  15. Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves : Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, Paris, La Découverte, , 995 ISBN ), chap. 6 (« Le résistible retour du passé (1814-1830) »), p. 223.
  16. M. B. (lefigaro fr) avec agences, «  », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  17. Guyane et Martinique deviendront collectivités uniques en décembre 2015, AFP pour le Courrier des maires, 19 septembre 2014.

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Martinique dans la littérature

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