Vilnius
Localisation
Vilnius : descriptif
- Vilnius
Vilnius (prononcé en lituanien /ˈvʲɪlʲnʲʊs/ ; allemand : Wilna ; polonais : Wilno ; russe : Вильнюс, Vilnious, ou Вильна, Vilna ; biélorusse : Вільнюс, Vil'nious, ou Вільня, Vil'nia ; yiddish : ווילנע, Vilné), anciennement Wilno puis Vilna, fondée par le grand-duc Ghédimin, est la capitale de la Lituanie
Avec plus de 574 000 habitants, c'est la ville la plus peuplée du pays. Principale ville du grand-duché de Lituanie, elle est à l'époque de l'union entre la Lituanie et la Pologne connue sous le nom de Wilno, siège d'une importante université de langue polonaise
Lors des partages de la Pologne, Wilno est annexée par la Russie en 1793 et porte ensuite officiellement le nom russe de Vilna
La ville redevient polonaise en 1920, jusqu'en 1939, où elle revient à la Lituanie à la suite de l'occupation de la Pologne par l'Allemagne et l'URSS. D'un point de vue architectural, le centre historique de Vilnius n'a pas subi de dégâts majeurs liés aux deux guerres mondiales, et il est intégralement classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, notamment le quartier des ambassades avec ses façades typiques des pays du Nord de l'Europe, plutôt colorées et, souvent ornées de sculptures
La ville est dominée les vestiges du château de Vilnius, dont seule subsiste la tour de Ghédimin
Près de celle-ci se trouve le cimetière polonais na Rossie, où se trouve le cœur du maréchal Józef Piłsudski qui gouverna la Pologne de l'entre-deux-guerres. Avant la Seconde Guerre mondiale, Vilnius était peuplée de l'une des plus grandes communautés juives d'Europe, ce qui lui a valu le surnom de « Jérusalem de Lituanie ». Après avoir connu l'économie d'État durant un demi-siècle, Vilnius a renoué depuis 1992 avec l'économie de marché, d'où des édifices de verre et d'acier en construction dont la modernité contraste avec les antiques trolleybus et avec les barres d'habitation de béton gris de la banlieue, qui datent de l'époque soviétique et tranchent sur le paysage verdoyant des campagnes environnantes
Néanmoins, il existe toujours des maisons traditionnelles dans ces zones : elles gardent souvent leur aspect d'origine, leurs propriétaires manquant souvent de moyens pour les rénover. En 2009, Vilnius a été capitale européenne de la culture aux côtés de Linz (Autriche).
Toponymie
Pluriethnique et pluriculturelle,, voire cosmopolite,, la ville a dans son histoire porté plusieurs toponymes. Historiquement, Vilnius était située le long de la rivière qui traverse le centre-ville, la Vilnia,.
Bien que située non loin de la convergence avec la Néris, en lituanien Vilija (Vilia), cette dernière, pourtant deuxième plus grande rivière de Lituanie, délimitait la ville et explique pourquoi elle n'est pas directement à l'origine du toponyme.
En ce sens, d'anciens textes rapportent Vilnius comme la ville sur les rives de la Vilnia, et non de la Néris. Par ailleurs, l'appellation de Vilnius aurait été utilisé pour la première fois dans une correspondance de Ghédimin, en ,, année durant laquelle Vilnius est faite capitale de la Lituanie par ce même personnage.
Néanmoins, la Néris comme son affluent partagent une étymologie commune, tous deux liés au lituanien vilnių, signifiant « vagues », ou « clapotis ».
À la suite de l'unification de la Lituanie avec la Pologne au sein de la république des Deux Nations, la ville prend le nom polonisé de Wilno,. Sous domination russe après la chute de l'état polono-lituanien, Wilno est russifié et devient Vilna,,.
À nouveau sous autorité polonaise lors de la république de Lituanie centrale, la ville troque une nouvelle fois son nom pour Wilno en ,,. Envahie alors par l'armée rouge, elle reprend pourtant son nom lituanien. Brièvement sous occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale, Vilnius a également porté le toponyme de Wilna.
Influencée par la culture biélorusse, la ville a pu également porter le nom de Vilnia. Forte d'une importante communauté juive, la ville porte également le toponymie Vilne ou Vilnè en yiddish,,,,,,.
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Histoire
Chronologie
Appartenances historiques
Grand-duché de Lituanie 1236–1253 |
- siècle : premières traces d'habitation dans la région de Vilnius ;
- siècle : fondation par les Vikings, ;
- 1323 : Vilnius est faite capitale du Grand-duché de Lituanie par Ghédimin ;
- 1385 : la ville passe progressivement sous hégémonie polonaise, et devient Wilno ;
- 1569 : réunie avec la Pologne au sein de la république des Deux Nations, Vilnius perd le statut de capitale au profit de Cracovie, puis de Varsovie ;
- 1795 : passée dans l'Empire russe, Vilna redevient capitale, cette fois-ci localement ;
- 1922 : la Lituanie est annexée par la Pologne ;
- 1941 : la Lituanie est sous occupation nazie pendant trois ans
- 1944 : Vilnius est capitale de la nouvelle république socialiste soviétique de Lituanie ;
- 1991 : la Lituanie prend son indépendance, et Vilnius en est la capitale ;
- 2009 : Vilnius est faite capitale européenne de la culture avec Linz.
Fondation
Vilnius a été fondée sous le règne de Gediminas, Grand-Prince depuis 1316. D'après la légende, il se reposait au cours d'une chasse sur une colline au confluent des rivières Neris et Vilnia. Là, il rêva d'un loup caparaçonné de fer, qui hurlait aussi fort qu'une centaine de loups. Il lui décocha un javelot qui rebondit sur l'animal. Inquiet, il demanda à Lizdeika, son grand-prêtre encore païen, d'interpréter ce présage. « Ce que les dieux ont décidé pour le souverain et pour l'État lituanien peut arriver : le loup de fer se trouve sur une colline sur laquelle seront érigées une forteresse et une ville — la capitale de la Lituanie et la résidence des souverains. La forteresse cependant doit être forte comme le fer, alors sa renommée aura le plus large écho à travers le monde » (en lituanien « à haute voix » et « renommée » s'expriment par le même mot). À cette époque, c'était la superbe Wasserburg, située à l'ouest de Trakai, qui était le siège du souverain.
Telle est la légende. Les archéologues regardent l'histoire démontrable : d'après leurs fouilles, dès le capitale de la Lituanie en 1323. Cette année-là, le Grand-Prince Gediminas a écrit une lettre en latin dans la capitale de l'époque. Il y recrute des marchands, des gens instruits et des prêtres (c'est-à-dire des étrangers hautement qualifiés) in civitate nostra regia Vilna et il les attire également avec deux Églises et la liberté de religion. Cette tolérance vis-à-vis des différentes croyances religieuses devait marquer longtemps le développement de la ville.
Union polono-lituanienne
À partir de 1377, l'ambitieux grand-duc Jagellon commence à régner en Lituanie. En 1385, il conclut avec la Pologne l'Union de Krewo, le prix à payer étant la christianisation du pays. Il supprime donc le feu éternel sur la colline de Wilno (nom polonais de Vilnius) et détruit les temples païens qui s'y trouvent. Un an plus tard, en 1386, il se fait baptiser et épouse comme convenu la reine Hedwige de Pologne et, sous le nom de Ladislas II, monte sur le trône de ce nouveau et puissant royaume, unissant la Pologne et la Lituanie : la .
En même temps, le droit de Magdebourg est introduit à Vilnius. La ville connaît une période de grande prospérité économique au union polono-lituanienne (1385-1569), la ville, royale, se trouve de plus en plus sous influence polonaise, et la population de la ville devient majoritairement polonaise. D'où les tentatives de Contre-Réforme. Le collège des Jésuites fondé en 1570 dans ce dessein devient en 1579 une université (Alma academia et universitas Vilnensis societatis JESU), avec privilège du roi de Pologne Étienne Bathory et bénédiction du pape Grégoire XII. Avec celles de Prague, Cracovie et Bar, l'université de Vilnius fut longtemps l'une des rares en Europe centrale et de l'Est. En même temps, l'union polono-lituanienne fait venir des populations juives qui participent à la prospérité de Vilnius qui devient une ville importante pour la culture ashkénaze en Europe du Nord. Elle est surnommée la « Jérusalem de Lituanie » en raison de son importance spirituelle pour le judaïsme, avec, par exemple, le Gaon de Vilna (« génie de Vilna »). Sur le plan économique, le guerre russo-polonaise) et des épreuves comme les incendies et la peste.
Jusqu'au grand-duché de Lituanie puis la république des Deux Nations, connaissent la paix et la prospérité, mais à partir de cette époque, les Juifs y subissent des agressions malgré la protection des autorités lituaniennes ou polonaises : 1635, une « émeute d'endettés » détruit la toute nouvelle synagogue de Vilnius et ses dix-huit rouleaux de la loi. À la suite de ces agressions, de 1653 à 1663, diverses interdictions professionnelles sont édictées contre les Juifs.
En 1654, Vilnius est conquise par les Russes puis en 1655 par les Cosaques de Bohdan Khmelnytsky. Presque tous les Juifs sont tués et les survivants sont expulsés de Vilnius ; ils y reviennent après le départ des Cosaques, mais, entre 1702 et 1708, pendant la grande guerre du Nord, la ville est gravement endommagée par les troupes suédoises et près de 20 000 Juifs meurent du fait des combats et de la famine. Des incendies, dans les années 1737, 1745 et 1747, ralentissent la reconstruction. En 1742, les Juifs de Vilnius perdent tous leurs droits et protections.
Empire russe
De 1795 à 1915 (formellement jusqu'en 1917), la Lituanie (et donc Vilnius, dont le nom officiel en russe est alors Vilna, souvent transcrit Wilna) fait partie de l'Empire russe et devient la capitale provinciale du gouvernement de Lituanie puis, à partir de 1801, du gouvernement de Vilna, où siège un gouverneur général. Le cimetière Sainte-Euphrosyne de Vilnius donne un aperçu de la communauté russe-orthodoxe qui vécut là.
Après la rébellion de la Pologne et de la Lituanie contre la domination russe en 1831, l'université, qui est considérée comme un foyer d'intrigues nationalistes, est fermée l'année suivante par les autorités impériales et le reste jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. L'antisémitisme se généralise sur fond d'intolérance religieuse et de montée des nationalismes antagonistes russe, polonais, biélorusse et lituanien. Le développement de Vilna (Vilnius) est relativement limité dans le cadre d'une capitale provinciale russe, chef-lieu du gouvernement de Vilna.
Cependant, elle conserve encore une certaine importance régionale, ce qui explique qu'au Minsk, le centre de la vie nationale biélorusse. Les Biélorusses forment en effet la troisième nationalité après les Polonais majoritaires et les Juifs. Les poètes et les écrivains biélorusses les plus importants y publient alors leurs travaux. C'est dans la ville de Vilna également que paraît en 1906 le premier journal en langue biélorusse « Naša Niva ».
En 1896, un homme d'affaires juif, Mattityahu Strashun, lègue ses collections de livres à la communauté juive, créant ainsi la plus grande bibliothèque juive en Europe. Les Juifs constituent à la fin du révolutionnaires juifs de Vilnius, animés d'abord par Aaron Samuel Liberman dans les années 1870, puis par Arkadi Kremer, que nait le mouvement socialiste juif et est créaé le Bund en 1897.
Première Guerre mondiale et entre-deux-guerres
La ville est occupée par l'armée allemande de 1915 à décembre 1918, période durant laquelle elle est intégrée à la juridiction de l', étant le siège des autorités d'un des Bezirke. C'est sous l'occupation allemande le qu'est signée à Vilna (nom russe de Vilnius) l'acte d'indépendance d'une nouvelle république lituanienne, que le pouvoir bolchevik voisin veut attirer dans son orbite.
L'indépendance de la Lituanie ayant été signée sous l'occupation allemande, la ville connaît de graves troubles lorsque les Allemands l'évacuent le : Armée rouge, soutenue par une partie des communautés lituanienne et juive, fait alors son entrée dans la ville dans la journée du et le militant communiste lituanien Vincas Mickevičius-Kapsukas forme un gouvernement.
Entre le 18 février et le , la « république socialiste soviétique de Lituanie » se joint à la république socialiste soviétique de Biélorussie. La terreur rouge touche alors principalement les Polonais, majoritaires dans la classe moyenne, la bourgeoisie, l'intelligentsia et le clergé. Le suivant, les deux républiques soviétiques s'unissent — c'est la Litbel ou république socialiste soviétique lituano-biélorusse — et Vilnius est choisie comme capitale. Cependant, à partir d' (lors de la guerre soviéto-polonaise), des émeutes secouent la ville, dont une partie de la population attend de la Pologne sa délivrance contre la terreur de la Russie bolchévique. Le 19 avril, les troupes polonaises reprennent Wilno (nom polonais de Vilnius). La collaboration d'une partie des militants du Bund avec le bref pouvoir soviétique est imputée à toute la communauté juive — en fait, la majorité de la communauté semble avoir adopté une prudente attitude d'attentisme, mais il y eut aussi des coups de feu tirés sur les troupes polonaises — et devient le prétexte, dans les jours qui suivent, à des pogroms.
Pendant la guerre soviéto-polonaise, la Lituanie n'est pas restée neutre, acceptant la marche de l'Armée rouge à travers son territoire. La base formelle a été fournie par une clause secrète du traité lituano-soviétique du 12 juillet 1920. De plus, les troupes lituaniennes ont agi à certains endroits contre l'armée polonaise. Les Lituaniens avaient déjà imaginé les vastes territoires qui leur reviendraient après la victoire des bolcheviks. Cependant, ils n'étaient pas au courant des plans agressifs de leur allié. Déjà en juillet 1920, quelques jours seulement après la signature du traité, le seul différend au sein du Politburo soviétique était de savoir s'il fallait occuper la Lituanie maintenant ou attendre la victoire finale sur la Pologne. Ainsi, la chute de la Pologne entraînerait également la perte de l'indépendance de la Lituanie. Cependant, la défaite dans les batailles de Varsovie et de Niemen a contrecarré les plans d'expansion bolchevique.
Ainsi, le , les Bolcheviks, appuyés par des Lituaniens, des Biélorusses et des Juifs, reprennent la ville et c'est à nouveau le tour des Polonais de subir le cycle des répressions et des vengeances communautaires.
La question de Vilnius, que les bolcheviks en retraite remettaient aux autorités lituaniennes, restait en suspens. Soucieux des apparences, Piłsudski n'a pas décidé de s'emparer de la ville contestée, ce qui aurait pu créer une impression défavorable. Inspirée par lui, une mutinerie de certaines troupes, principalement de la région de Vilnius, dont le but était de s'emparer de la ville, a été mise en scène. Les formations « rebelles » sous le commandement du général Lucjan Żeligowski occupent Vilnius le 9 octobre 1920, ne rencontrant qu'une résistance branlante du côté lituanien. La contre-offensive lituanienne montée en peu de temps pour reprendre la ville se solda par un échec. Le général Żeligowski a établi un État de Lituanie centrale dans la zone occupée. Piłsudski ne se décide pas immédiatement à annexer ce territoire, faisant comprendre aux Lituaniens qu'ils pourraient obtenir ce territoire au prix d'une fédération avec la Pologne. Cependant, ce n'était pas un prix que les autorités lituaniennes étaient prêtes à offrir. Le rejet par la Lituanie de l'idée d'une fédération a finalement déterminé le sort de Vilnius. En peu de temps, des élections (boycottées par les minorités lituanienne et juive et les milieux biélorusses liés au gouvernement de Kaunas) ont eu lieu au Sejm dont les membres ont opté sans équivoque pour l'appartenance de la région à la Pologne. L'acte solennel d'incorporation a été fait le 22 avril 1922.
Une fois la paix revenue entre la Pologne et l'URSS (paix de Riga, 1921), Wilno (Vilna en yiddish) retrouve son importance en ce qui concerne la vie culturelle et scientifique juive ashkénaze.
La minorité lituanienne (2% de la population) n'a en ville qu'une seule église où les sermons se font en langue lituanienne (église Saint-Nicolas). La minorité biélorusse (0.5%), quant à elle, reste active avec ses écoles, ses lycées et ses activités culturelles. L'Université Étienne-Bathory (Uniwersytet Stefana Batorego) est durant cette période une des grandes universités polonaises.
En 1931, Vilnius comptait 195 071 habitants, dont 66 % de Polonais, 28 % de Juifs, 4 % de Russes, moins de 1 % de Lituaniens (0,8 %), de plus, la ville était habitée par des Biélorusses, des Allemands, des Tatars et autres. D'autre part, 214 472 personnes vivaient dans le poviat de Vilnius-Trakai (Wilno-Troki, powiat wileńsko-trocki), avec 84 % de Polonais et 7 % de Lituaniens, ainsi que d'autres petits groupes tels que les Biélorusses, les Russes et autres. Dans le même temps, le powiat de Wilno-Troki (Vilnius-Trokai) était le plus grand powiat de la Pologne de l'entre-deux-guerres.
Seconde Guerre mondiale
En septembre 1939, après l'invasion nazie de la Pologne par l'ouest, l'Armée rouge, en application du protocole secret du pacte Hitler-Staline, procéda à l'invasion de la Pologne orientale qui comprenait Wilno. Prise le , Vilnius fit partie pendant quelques semaines de la république socialiste soviétique de Biélorussie puis, en octobre, fut cédée formellement à la Lituanie, elle aussi occupée par l'Armée rouge le , puis annexée à l'URSS, le : les administrations de l'État lituanien y sont liquidées et remplacées par des cadres soviétiques, opération dans laquelle 75 000 Lituaniens sont déportés ou tués, et Vilnius devint capitale de la république socialiste soviétique de Lituanie. Il n'y avait à ce moment que 2 % de Lituaniens à Vilnius, le reste étant, dans l'ordre, de souche polonaise, juive et biélorusse. La terreur rouge s'abattit à nouveau principalement sur les Polonais, mais aussi sur toutes les personnes qui avaient servi l'État polonais (fonctionnaires, forces de l'ordre, enseignants, prêtres, juristes, journalistes) et sur toutes celles qui avaient été propriétaires de terres, de biens de production ou de commerces. Le cycle de violences des années 1915-1920 se remit ainsi en place et des milliers de Polonais de Vilnius subirent la déportation en URSS.
En , Vilna comptait entre 200 000 et 220 000 habitants dont 60 % de Polonais, 20 % de Juifs et 15 % de Lituaniens, le recensement a été effectué par des fascistes lituaniens-allemands, il est donc partiellement falsifié et surestime le nombre de Lituaniens, tout en abaissant le nombre de Polonais et de Juifs. Quand, à l'été 1941, la Wehrmacht entra en URSS après l'insurrection de juin, la fin de l'histoire juive à Vilnius était proche. L'occupation allemande de Vilnius commença le . Dans la vieille ville, le ghetto de Vilnius fut séparé en deux. Le petit dura jusqu'en et vit plusieurs dizaines de milliers de Juifs être fusillés dans la forêt de Poneriai (à environ 10 Einsatzgruppen. Le deuxième ghetto perdura jusqu'en 1943 et vit les combattants juifs de la Fareynikte Partizaner Organizatsye (FPO) prendre les armes contre les nazis qui se livraient à ce massacre de la population juive. Après la liquidation du ghetto, une partie des membres de la FPO parvient à rejoindre les partisans soviétiques. Les Juifs survivants furent exécutés ou déportés dans des camps de concentration.
Il existe un petit cimetière des prisonniers soviétiques de Vilnius aux abords de la ville, rappelant la mort dans les environs de Vilnius de 4 500 prisonniers de guerre soviétiques exécutés par les forces du IIIe Reich ou morts en camp, dont une partie d'origine biélorusse et lituanienne.
L'armée allemande fut définitivement chassée de Vilnius par les forces soviétiques du troisième front biélorusse le . Elles étaient commandées par le général Tcherniakhovski qui disposait de 200 000 hommes.
Après la Seconde Guerre mondiale, le pays fut de nouveau annexé par l'URSS. Vilnius redevint capitale de la république socialiste soviétique de Lituanie. La moitié de la population polonaise restante fut expulsée et de nombreux survivants de la ville, jugés non-fiables ou indésirables par le NKVD, furent déportés au Goulag au début de la deuxième occupation soviétique. La ville se dépeupla encore, et sa croissance démographique ne reprit qu'à partir des années 1960, par la colonisation russe ou biélorusse et surtout par l'exode rural lituanien ou polonais de Biélorussie. Il ne restait alors quasiment rien du judaïsme et pas grand-chose de la culture polonaise de Vilnius.
En été 1989 la contestation se faisait déjà sentir: le Sajudis militait dans la clandestinité alors que des étudiants n'hésitaient pas à exposer des panneaux devant la cathédrale sur lesquelles on pouvait lire l'équation CCCR - SS. La société osait remettre en question la domination soviétique.
Le , le Conseil suprême de la république socialiste de Lituanie déclara son intention de restaurer l’indépendance du pays. À la suite de cette déclaration, le , les autorités soviétiques envoyèrent à Vilnius, d'une part Mikhaïl Gorbatchev pour convaincre la population des avantages à rester dans l'URSS, mais d'autre part des troupes du MVD qui, le 13 janvier suivant, attaquèrent les bâtiments de la radio et de la télévision publiques, tuant 14 personnes et faisant des centaines de blessés.
Indépendance et république de Lituanie
La Lituanie retrouva son indépendance de fait en pendant la dislocation de l'URSS et de droit le lors de la dissolution officielle de l'URSS. La reconnaissance internationale de cette indépendance fut facilitée par le fait que ni les États-Unis, ni le Parlement européen,,, ni la Cour européenne des droits de l'homme, ni le Conseil des droits de l'homme de l'ONU n'avaient reconnu l'annexion de la Lituanie par l'URSS ; de plus, la plupart des pays non communistes membres de l'ONU ont continué à reconnaître de jure la Lituanie comme État souverain. Depuis lors, en l'espace de dix ans, Vilnius, ville marquée par le style soviétique, est devenue une ville occidentale et cosmopolite. Dans la vieille ville et le centre, un aménagement dans le cadre du projet Gediminas a en effet jeté, aux alentours des années 2000, sur les rives de la Neris, les bases d'un quartier moderne de commerces et de bureaux, grâce auquel Vilnius veut ne plus être un point d'attraction pour les seuls touristes. Jusqu'ici ce développement n'a plus ou moins concerné que des terrains en jachère ; les vieux quartiers de maisons en bois qui jouxtent la ville au nord étant, pour le moment, encore préservés.
Vilnius s’est rapidement transformée, et la cité s’est affirmée comme une métropole européenne moderne. Beaucoup de ses anciens bâtiments ont été rénovés alors qu’un quartier d’affaires émerge comme le nouveau centre-ville, destiné à devenir, sur la rive nord de la Néris, le centre administratif et économique de la ville. Ce quartier abrite des zones résidentielles et commerciales modernes, ainsi que le nouvel hôtel de ville et l’Europa Tower, plus haute tour du complexe (123 Swedbank est symbolique de l’importance des banques scandinaves à Vilnius. Le complexe « Vilnius Business Harbour » fut construit en 2008, et l’une de ses tours est désormais le cinquième bâtiment le plus haut d’Europe.
En 2009, Vilnius fut choisie pour devenir capitale européenne de la culture conjointement à Linz, capitale de Haute-Autriche. La célébration du Nouvel An 2009, marquant le début des activités culturelles, comprenait des jeux de lumières « visibles depuis l’espace ». En préparation des festivités, le centre historique de la ville fut restauré, et ses monuments principaux rénovés. La crise économique mondiale fit baisser les chiffres du tourisme, ce qui empêcha certains des projets d’être menés à bien, et des accusations de corruption et d’incompétence furent portées à l’encontre des organisateurs, alors que l’augmentation des impôts pour les activités culturelles mena à des émeutes. Aujourd’hui, la population et l’économie de Vilnius sont en rapide croissance, mais les prix aussi, ce qui crée un climat économique provoquant régulièrement des manifestations de protestation.
Les 28 et , Vilnius accueillit le sommet du partenariat oriental dans le palais des grands-ducs de Lituanie. Beaucoup de chef d’États et de gouvernements européens, ainsi que des fonctionnaires de haut rang y participèrent. Le , la Géorgie et la Moldavie signèrent un accord d’association et de libre échange avec l’Union européenne. L’Ukraine et l’Arménie, qui avaient précédemment pris l’engagement d’un tel accord, décidèrent, sous la pression russe, de reporter leurs signatures, provoquant ainsi le début d’Euromaidan en Ukraine.
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Géographie
Vilnius est située au sud-est de la Lituanie (54° 41′ N, 25° 17′ E), à la confluence de la Vilnia et de la Néris. Proche de la ville, le centre géographique de l’Europe a été identifié par l’IGN. Le lieu figure au livre Guinness des records comme centre géographique du continent européen, considéré de l'Atlantique à l'Oural.
Vilnus dispose d’eaux souterraines, ce qui lui permet d’éviter l’usage intensif de traitement chimique des eaux de surface des lacs ou des rivières, assurant ainsi à ses habitants l’eau du robinet la plus saine d’Europe.
La ville se trouve à 312 Mer Baltique et de Klaïpeda, premier port du pays. La capitale y est reliée par autoroute, comme pour toutes les grandes villes du pays : Kaunas (102 Šiauliai (214 Panevėžys (135 grand-duché de Lituanie.
La ville s’étend actuellement sur une superficie de 402 km2. Les constructions occupent 29,1 % de cette superficie, les espaces verts 68,8 %, et les étendues et cours d’eau 2,1 %.
Culture
Vilnius est une ville cosmopolite à l’architecture très variée. La ville compte 65 églises. Comme la plupart des villes médiévales, elle est construite autour de son hôtel de ville. L’artère principale, la rue Pilies, le relie au Palais Royal. Les autres rues serpentent entre les palais des ducs féodaux, les grandes propriétés, les églises, les boutiques et les ateliers. Le plan radial de la ville médiévale est parcouru de rues étroites et de cours intérieures. Le centre historique de Vilnius est l’un des plus vastes d’Europe, avec une superficie de 3,6 baroque, on y trouve de magnifiques bâtiments gothiques (comme l’église Sainte-Anne) et Renaissance, entre autres. Ce caractère unique permit à Vilnius d’inscrire sa vieille ville au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994. 1995 vit l’installation dans le quartier de Naujamiestis le premier bronze de Frank Zappa, avec la permission du gouvernement. Cette sculpture symbolise la liberté d’expression et de création nouvellement retrouvée, et marque le début d’une nouvelle ère pour la société lituanienne.
Le château de Vilnius, vaste complexe défensif, culturel et religieux qui inclut la Tour Gediminas, la place de la cathédrale, le palais des Grands Ducs de Lituanie et les ruines de plusieurs forts, fait partie du Musée National de Lituanie. La plus large collection d’art du pays se trouve au Musée d’Art de Lituanie. La Maison des Signataires, où la déclaration d’indépendance de la Lituanie fut signée en 1918, est un important marqueur historique. Le musée des victimes du génocide est dédié aux victimes de l’ère soviétique. De l’autre côté de la Néris, à la galerie nationale d’art, se tient une exposition permanente sur l’art lituanien du art moderne.
La bibliothèque nationale Martynas Mazydas, nommée en hommage à l’auteur du premier livre imprimée en langue lituanienne, regroupe 6 912 266 ouvrages. La plus grande foire au livre des pays baltes se tient à Vilnius, au Litexpo, le plus grand centre d’exposition de la région.
Le , le Centre d’Arts Visuels Jonas Mekas est inauguré par le réalisateur d’Avant-garde Jonas Mekas. La première exposition s'intitule The Avant-Garde: From Futurism to Fluxus. Un projet de construction du Musée Guggenheim-Hermitage, dessiné par Zaha Hadid, est à l’étude. Ce musée abriterait des expositions présentant des œuvres du musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et du Guggenheim, ainsi que des œuvres cinématographiques avant-gardistes, une bibliothèque, un musée de la culture juive de Lituanie, et des collections de travaux de Jonas Mekas et Jurgis Maciunas.
Le quartier d’Užupis, près de la vieille ville et l’un des quartiers les plus délaissés de l’ère soviétique, abrite un mouvement d’artistes bohèmes qui possèdent de nombreuses galeries d’arts et ateliers. Užupis s’est déclarée république indépendante le . Sur sa place centrale, la statue d’un ange jouant de la trompette symbolise la liberté artistique.
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