Germanië - Germania Magna

Flag Germanië

La Germanie (Germania Magna) est la région historique d’Europe occupée par les peuples germaniques dans l’antiquité, plus précisément à l’époque de l’empire romain. Cette zone couvre d’abord essentiellement le sud de la Scandinavie puis s’étend en Europe centrale. Elle couvre alors une large zone qui va à l’est approximativement jusqu’à la Vistule, à l’ouest et au sud jusqu’au Rhin et au Danube qui la séparent du monde romain.


Le drapeau de la Germanie

Pour le drapeau de la Germanie, je me suis inspiré du drapeau des Goths que l'on peut voir à la case 2 de la planche 36 (page40) dans l'album Astérix chez les Goths.

Il est fait d'une aigle déployée de gueule, un aigle noir aux ailes déployées sur un cercle blanc, le tout sur un fond rouge.

Statistiques, géographie, démographie

Germanië fait partie de Duitsland (Bondsrepubliek) Flag Duitsland (Bondsrepubliek).
Groupe : Alamans, Angles, Burgondes, Goths, Francs Saliens, Frisons, Lombards, Suèves, Vandales

Gentilé : L'habitant(e) Germanië s'appelle un(e) Germain(e).

Localisation

Carte du monde

Germanie antique

Références historiographiques

La Germanie de Tacite est un ouvrage majeur de l’historiographie germanique. Ce paradigme s’est imposé jusqu’au pangermanisme deux millénaires plus tard… L’auteur ne s’étant jamais rendu en Germanie, les informations dont il dispose sont au mieux de seconde main. L’historien Ronald Syme a émis l’hypothèse que Tacite aurait copié en grande partie l’ouvrage aujourd’hui disparu Bella Germaniae écrit par Pline l’Ancien. Syme justifie son hypothèse par un passage quelque peu périmé où Tacite présente les tribus du Danube comme des alliés de l’Empire romain alors que leur défection en 89 lors de la guerre contre les Daces avait fortement modifié la politique frontalière de l’Empire. Il existe aussi d’autres sources possibles pour Tacite : Jules César avec ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, Strabon, Diodore de Sicile, Poseidonios et Aufidius Bassus.

Les Germanies

La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se superposer.

Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un point de vue administratif en Germanie romaine, d’autre part. Les anciens, depuis le IIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’arrivée massive des peuples slaves au VIe siècle, nommaient Germanie l’espace limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les Beskides occidentales et le nord des Alpes, à l’est par la Vistule et à l’ouest par le Rhin.

L’appellation Germania inferior (Germanie inférieure ou Basse Germanie) englobe la rive gauche allemande du Rhin au nord de Bonn ainsi que les Pays-Bas et la Belgique actuelle à l’est d’une ligne allant de la source de l’Oise à l’estuaire de l’Escaut ou se trouve Anvers.

La Germania superior (Germanie supérieure ou Haute Germanie) comprend les bords du Rhin, rive gauche, au sud de Bonn (ancien département de Rhin-et-Moselle), la plaine du Palatinat, l’Alsace, la Franche-Comté ainsi que, approximativement, la moitié occidentale de la Suisse et la moitié orientale de la Bourgogne.

Inversement, le reste de l’actuelle rive gauche allemande du Rhin (avec Trèves) se trouve dans la Belgica (Belgique romaine). Quoi qu’il en soit, Belgica et les deux Germaniae font partie administrativement de la Gaule romaine. Ainsi, la totalité de la rive gauche du Rhin se situe dans la Gaule définie par César, et est sous autorité romaine pendant environ cinq cents ans (de 50 av. J.-C. à 450 apr. J.-C. environ).

La Raetia (Rhétie) englobe le sud de la Bavière à l’ouest de l’Inn et du Bade-Wurtemberg au sud du Danube avec le Tyrol autrichien et l’est de la Suisse. Le Noricum (Norique) correspond au reste de la Bavière située au sud du Danube, et à l’Autriche. Les Agri decumates (Champs Décumates) comprennent la partie entre Rhin et Danube allant grosso modo de Ratisbonne à Bonn en englobant le cours du bas Main; entre le Jura souabe et le Danube ils sont rattachés à la Rhétie ; à l’ouest du Jura souabe ils relèvent de la Germanie supérieure, donc de la Gaule romaine. Ces trois territoires sont sous autorité romaine pendant deux à trois siècles (des années 80 apr. J.-C. à 235 pour les Champs Décumates, et des années 50 apr. J.-C. à 406 pour la Rhétie).

La Germania magna (grande Germanie) des Romains de l’Antiquité, correspond donc approximativement aux deux tiers Nord-Est de l’Allemagne actuelle, grosso modo l’ancienne Allemagne de l’Est, et l’ancienne Allemagne de l’Ouest à l’est du Rhin et au nord du Danube et de la ligne Bonn-Ratisbonne ; s’y ajoutent la République tchèque et l’Ouest de la Pologne. Elle fut zone d’influence et sous surveillance de Rome pendant deux siècles environ (du début de l’ère chrétienne au début du IIIe siècle), et pour la partie à l’ouest de l’Elbe, sous contrôle romain direct pendant environ deux générations (des années 20 av. J.-C. aux années 30 à 50 apr. J.-C.).

Les peuples germaniques

Les peuples germaniques occupant ces espaces sont d’autant plus difficiles à cerner qu’ils sont en partie nomades, en particulier ceux installés dans la plaine nord européenne, et que les auteurs anciens confondent facilement les noms qui leur sont donnés. Le massif schisteux rhénan, le Harz et les monts du quadrilatère de Bohème sont quasiment vides d’hommes. Le peuple frison, dans les Pays-Bas actuels, a été soumis en 28. Les Francs saliens ou rhénans (on disait naguère ripuaires) ne sont cités qu’à partir du IIIe siècle ; nous en reparlerons. Pour les autres peuples, les historiens s’accordent pour les situer, comme nous allons le voir, au début de notre ère ; cela dit avec toutes les réserves qui s’imposent car il y a bien des incertitudes tenant à leur mobilité.

Certains de ces peuples sont assez bien connus soit du fait de leur nombre, soit pour leur proximité des frontières de l’Empire, soit pour les ravages qu’ils y ont commis au IIIe ou au Ve siècle :

  • Les Burgondes sont peut-être encore sur l’île de Bornholm (à l’époque Burgunderholm), ou déjà en Poméranie orientale. Leurs pérégrinations les mèneront en quatre siècles dans l’actuelle Bourgogne qui leur doit son nom.
  • Les Goths, très nombreux, ne se sont pas encore scindés en deux groupes, et sont installés sur la basse vallée de la Vistule (voyez Culture de Wielbark) ; Wisigoths et Ostrogoths seront les premiers peuples barbares à s’installer de façon pérenne dans l’Empire à la suite de la défaite de l’empereur Valens à Andrinople en 378. Leurs déplacements les mèneront au VIe siècle en Hispanie et en Italie.
  • Les Vandales se situent entre la Vistule et la Warta ; eux aussi migreront jusqu’en Afrique du Nord au Ve siècle, où Justinien les vaincra en 535.
  • Les Lombards, campant entre les basses vallées de l’Elbe et de la Weser, ne s’introduiront dans l’Empire, en Italie, qu’au VIe siècle, ruinant en partie la reconquête de Justinien.
  • Les Suèves installés entre le limes et le Main suivront la route ouverte par les Alamans et iront jusqu’en Galice.
  • Les Alamans quant à eux, franchiront le Rhin gelé le 31 décembre 406, mais ils n’apparaissent qu’au début du IIIe siècle. Vraisemblablement étaient-ils dans l’est de l’Europe à l’époque d’Auguste.
  • Les Angles dans le Schleswig, les Saxons dans le Holstein et les Jutes au Danemark semblent être assez sédentaires, effectuant des actes de piraterie en Mer du Nord et en Manche, avant d’aller s’établir au sud-est de la Bretagne au milieu du Ve siècle.

Les autres peuples ou peuplades germaniques ont laissé dans l’histoire une trace moins marquante :

  • Les Marcomans et les Quades sont installés dans l’actuelle Tchéquie ; Marc Aurèle les combattra au cours de deux guerres (167-175 et 178-180) et leur causera, semble-t-il, suffisamment de pertes pour qu’ils ne soient plus un danger.
  • Les Chattes et les Mattiaques qui leur sont peut-être soumis ou alliés, sont très remuants à la limite nord-ouest du limes, ce qui nécessitera l’intervention de Domitien.
  • Les Chérusques sont assez nombreux, dans la plaine du nord, entre la Weser et l’Elbe.
  • Nombreux aussi sont les Hermondures dans la Saxe et le Palatinat bavarois actuels.
  • Il en est de même des Bastarnes, à l’est dans la boucle de la Vistule d’où ils partiront pour longer les Carpates et gagner le Danube.

La tentative de conquête par Rome

Il ne sera ici question que de la grande Germanie, les autres étant déjà traitées dans les articles sur les provinces romaines.

En faisant la conquête de la Gaule, dans les limites qu’il a lui-même définies, César porte en occident les frontières de l’Empire sur le Rhin. Auguste envisage lui de les reporter sur l’Elbe.

Jules César avait tout à gagner à conquérir la Gaule : région très riche et très fertile ; densément peuplée et déjà bien structurée dans l’assise de ses peuples et avec surtout une trame économique extrêmement bien organisée en Pagus (les actuels départements pour l’essentiel) avec chacun leur capitale : lieu de culte, de commerce, de foire, d’échange, de symbiose druidique et donc de cohésion culturelle, cultuelle et sociale ; le gain économique était évident.

Sur le plan politique, la réussite permet à César de renforcer son autorité face à Pompée, et ensuite de s’imposer comme seul maître à Rome. Enfin, du fait même de sa conquête et de ses incursions outre-Rhin et outre-Manche, César acquiert un prestige militaire qui l’auréole de gloire et l’autorise à demander au Sénat le triomphe qu’on ne peut lui refuser.

En revanche, les raisons qui poussent Auguste à vouloir reculer les frontières de l’Empire romain sur l’Elbe sont difficiles à saisir.

Sur le plan politique, cette conquête n’a rien à apporter à Auguste ; après sa victoire navale d’Actium en 31 av. J.-C., qui lui permit d’évacuer les prétentions de Marc Antoine et de Cléopâtre, Octave (le futur Auguste) est le maître incontesté du monde connu des Romains : c’est-à-dire qu’il est le maître du monde ; il n’a pas besoin de s’imposer, d’ajouter un titre de plus ; politiquement parlant il n’a aucun intérêt à conquérir quoi que ce soit, où que ce soit. Inversement, la campagne militaire à mener est difficile ; si la Gaule de la première moitié du Ier siècle av. J.-C. est sillonnée de chemins plus ou moins empierrés ou renforcés de madriers qui relient les chefs lieux de tribus les uns aux autres (ce sera la trame des futures voies romaines) il n’en va pas de même à l’est du Rhin. Les tribus germaniques n’ont pas de centres urbains, et aucun axe organisé ne traverse la grande Germanie. Les opérations militaires doivent se dérouler dans un environnement géographique naturellement hostile. L’embuscade qui permet à Arminius de massacrer les légions de Varus en l’an 9, en est le triste exemple.

Enfin, d’un point de vue économique la Germanie ne présente absolument aucun intérêt à l’époque ; les tribus y sont inorganisées et improductives ; il n’y a aucun centre structuré d’échange commercial comme il y en avait de nombreux en Gaule ; les zones de plaine au nord (actuels länder de Basse-Saxe au nord de Hanovre, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, moitié nord de Saxe-Anhalt et Brandebourg en Allemagne ; Poméranie orientale en Pologne) sont souvent marécageuses et les terres y sont pauvres ; ce sont des sols siliceux, lessivés par les glaciations, des podzosols qui ne deviendront productifs qu’avec l’utilisation d’engrais chimiques ; ce sont à l’époque des terres couvertes de landes à l’ouest dans la zone d’influence océanique, de bosquets de bouleaux ou de steppe herbacée à l’est dans les zones continentales. Les régions du centre et du sud (actuels länder de Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l’est du Rhin, Hesse, Basse-Saxe au sud de Hanovre, Thuringe, moitié sud de Saxe-Anhalt, Saxe, Bade-Wurtemberg et Bavière au nord du Danube ; auxquels il faut ajouter l’actuelle Tchéquie et la Silésie) sont constituées de massifs anciens (l’extrémité nord est du « V » hercynien : massif schisteux rhénan partie est, le Harz, les monts Métallifères et des Sudètes) ; de bassins sédimentaires disloqués (bassin souabe et bassin franconien, bassin de Bohême) ; ou de monts et plateaux préalpins (Jura souabe, plateau bavarois). Toutes ces régions sont difficiles de pénétration du fait du relief, et qui plus est couvertes d’un tissus forestier extrêmement dense, sans aucun chemin pérenne, infestées de bêtes fauves, tout juste bonnes à fournir le cirque en lynx, ours et aurochs. La mise en valeur de cet espace est, pour l’époque, impossible à envisager.

Cependant, malgré toutes les incertitudes dues à la mauvaise connaissance du relief, de la végétation, du climat, de la mouvance des tribus, Auguste voulut conquérir la grande Germanie. Par conséquent des camps fortifiés furent construits, lors de l’organisation de la conquête dans la décennie suivant l’installation au pouvoir d’Auguste, allant de Castra Vetera à Birten (Xanten) sur la rive gauche du Rhin jusqu’au coude de l’Elbe près de l’actuelle Magdebourg. Ce n’était pas de simples fortins, mais des camps romains abritant une légion romaine. Ils ont été en activité de leur création entre 16 et 12 av. J.-C. jusqu’au début des années 20, voire au milieu des années 40 lorsque Claude, revenant de la [Grande] Bretagne (conquise en 43), gagne le Rhin, et avant de donner à Cologne (Colonia Claudia Ara Agrippinensium) son nouveau nom en 50, interdit aux légions toute action sur la rive droite du Rhin.

Il s’agit, d’ouest en est sur la rive droite (nord) de la Lippe de Holsterhausen, de Haltern, puis sur la rive gauche (sud) de Oberaden (entre Dortmund et Hamm), du camp mythique d’Aliso et enfin de Kneblinghausen (à vingt kilomètres au sud sud-est de Lippstadt) à mi chemin de la Lippe et de la Ruhr.

En 16 av. J.-C., Drusus commence les opérations et atteint l’Elbe en 9 av. J.-C. Après ces débuts prometteurs, du fait sans doute d’un excès de confiance de Varus, et surtout de la trahison d’Arminius (ou Hermann), ancien officier romain d’origine germanique, trois légions sont massacrées dans la forêt de Teutobourg près de Minden en 9. Germanicus, fils de Drusus, neveu de Tibère et frère de Claude venge Varus à Idistaviso, victoire romaine en 16. Idistaviso est une localité située à la Porta Westfalica, au sud de Minden dans le coude de la Weser. Arminius fuit lâchement trahissant cette fois les siens. Il sera poursuivi jusque dans la haute vallée de l’Elbe où il finira massacré en 20 ou 21 par ses alliés, peut-être les Marcomans, qu’il s’apprêtait de nouveau à renier. Après Idistaviso, Tibère décide d’évacuer la grande Germanie, région forestière ou marécageuse naturellement inhospitalière et sans mise en valeur possible à terme avec les moyens et les besoins du moment.

Après la décision de Tibère de limiter les actions en Germanie, l’interdiction est renouvelée par Claude. Néanmoins, Domitien intervient dans le Taunus au nord de la Hesse actuelle contre les Chattes et les Mattiaques en 83 ; en 89, il prend la décision d’occuper militairement les Champs Décumates qui seront progressivement organisés et renforcés jusqu’au règne de Marc Aurèle. Celui-ci sera le dernier empereur à intervenir en Germanie lors des deux guerres contre les Marcomans.

Source: Wikipedia

Les Goth dans la bande dessinée Asterix

Les habitants de la Germanie, nom donné dans l’Antiquité à la région d’Europe centrale et septentrionale séparée du monde romain par le Rhin et le Danube et s’étendant approximativement, à l’est, jusqu’à la Vistule et correspondant ainsi à l’actuelle Allemagne ainsi qu’à une partie de la Pologne et de la République tchèque. Ils sont aisément reconnaissables à leurs noms en -ic (faisant probablement référence à Théodoric le Grand, un peu à la manière de Vercingétorix pour les Gaulois) et aux caractères gothiques utilisés dans leurs phylactères. Ils ne parviennent donc pas à communiquer avec Astérix et Obélix, qui ne comprennent pas leur façon de parler. On notera également pour certains d’entre eux le casque à pointe allemand.

Germanië dans la littérature

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