Saumur

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Saumur : descriptif

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Saumur

Saumur est une commune française, sous-préfecture du département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire

Elle est la troisième commune du département en nombre d'habitants. Le 1er février 1973, Saumur s'est associée à quatre communes limitrophes : Bagneux, Dampierre-sur-Loire, Saint-Hilaire-Saint-Florent et Saint-Lambert-des-Levées. Saumur est particulièrement connue pour son école de cavalerie, son château et ses vins.

Géographie

Localisation

Cartographies de la commune
La commune avec l'emplacement de la mairie dans le département
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique

Saumur est située dans le Saumurois, région naturelle et ancienne division de la province d'Anjou. Les villes proches sont : Thouars (Deux-Sèvres), Loudun (Vienne), Angers et Baugé (Maine-et-Loire), Chinon et Tours (Indre-et-Loire).

La municipalité de Saumur comprend cinq communes associées depuis le  :

  • la ville de Saumur elle-même au centre (sur la rive gauche de la Loire et la rive droite de son affluent le Thouet) ;
  • Dampierre sur Loire au sud-est (sur la rive gauche de la Loire et sur la moitié nord-ouest de l'île de Souzay qu'elle partage avec la commune limitrophe de Souzay-Champigny) ;
  • Bagneux au sud-ouest (sur les rives gauches du Thouet puis de la Loire) ;
  • Saint-Hilaire-Saint-Florent à l'ouest (sur la rive gauche de la Loire et au nord-ouest de Bagneux du côté extérieur de la rocade ouest, et incluant le village de Terrefort et l'aérodrome de Saumur - Saint-Florent), et ;
  • Saint-Lambert-des-Levées au nord (sur la rive droite de la Loire).

Saumur est située au cœur du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine dont elle est la plus grande commune en nombre d'habitants.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Saumur
Gennes-Val-de-Loire Vivy Allonnes
Verrie
Rou-Marson
Saumur Villebernier
Varennes-sur-Loire
(par un quadripoint)
Distré Varrains
Bellevigne-les-Châteaux
Souzay-Champigny

Géologie

Le Saumurois, terre de tuffeau et de falun, possède près de 1 200 kilomètres de galeries souterraines et troglodytes ainsi que de 16 000 cavités dont la moitié sont à l'abandon. De nombreuses galeries sont utilisées par les entreprises angevines de vins pétillants de Saumur et par les champignonnières produisant les fameux « champignons de Paris ».

Hydrographie

Panorama depuis la rive gauche, Vue sur l'île d'Offard.
La Loire à Saumur.

La ville de Saumur est traversée de part en part par la Loire. Celle-ci entre sur le territoire communal au sud-est par deux bras de part et d'autre de l'île de Souzay (île Trotouin), elle contourne par deux bras l'île Offard (île Millocheau) au centre de la ville, puis l'île Ardouin au nord-ouest, et elle en sort au nord-ouest en passant d'abord en rive droite par Saint-Martin-de-la-Place puis en rive gauche par Chênehutte-Trèves-Cunault (commune déléguée de Gennes-Val-de-Loire). Au droit du pont Cessard, la masse d'eau issue de la Vienne n'est pas encore parfaitement mélangée à la masse d'eau issue de la Loire.

L'affluent du Thouet pénètre au sud de Saumur en longeant Bagneux vers le nord-ouest puis bifurque vers le nord-est vers Saint-Hilaire-Saint-Florent, rejoignant la Loire au lieu-dit la « Bouche Thouet », en face de l'île Ardouin.

La limite nord-est de la commune est en grande partie formée par l'Authion (affluent en rive droite de la Loire), rejointe à gauche par la boire Lévêque qui naît à Saumur sur le territoire de Saint-Lambert-des-Levées.

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

  • Moyenne annuelle de température : 11,9 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,8 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 5,8 j
  • Amplitude thermique annuelle : 14,7 °C
  • Cumuls annuels de précipitation : 618 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,1 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,1 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1950 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records SAUMUR (49) - 47° 15′ 06″ N, 0° 04′ 24″ O
Records établis sur la période du 01-01-1950 au 04-01-2022
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,5 2,3 4,3 6,2 9,8 12,7 14,5 14,2 11,5 9,1 5,1 2,8 7,9
Température moyenne (°C) 5,5 6 9 11,3 15,1 18,4 20,5 20,3 17,2 13,5 8,6 5,8 12,6
Température maximale moyenne (°C) 8,4 9,8 13,6 16,5 20,5 24,1 26,5 26,4 22,9 17,8 12,1 8,7 17,3
Record de froid (°C)
date du record
−14,8
17.01.1985
−14,4
04.02.1963
−10,5
01.03.05
−2,5
12.04.1986
−0,1
03.05.1979
1,3
20.06.1958
7,5
12.07.00
7
30.08.09
1,1
11.09.1972
−2,5
30.10.1997
−7,2
23.11.1956
−11
28.12.1962
−14,8
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
17,2
15.01.1975
22
27.02.19
26,5
31.03.21
30,8
30.04.05
34,2
26.05.1953
42
29.06.19
42,3
25.07.19
40,1
07.08.20
36,4
14.09.20
31,2
03.10.11
23,8
06.11.1955
18,6
04.12.1953
42,3
2019
Précipitations (mm) 55,9 45,7 44,2 52,5 53,4 35 48,6 35,5 49,3 66,6 62,8 64,7 614,2
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
  1. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Dictionnaire des pays et provinces de France, Éditions Sud-Ouest, 2000.
  2. Liste contenue dans les lettres patentes royales publiées le .
  3. «  » Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, .
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  6. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
  7. Glossaire – Précipitation, Météo-France
  8. «  », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
  9.  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
  10. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).


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Toponymie

Le nom de Saumur

Le nom est attesté sous les formes latinisées Salmuri en 968, puis [castrum] Salmurum, Salmurius, Salmuria et pour les premières formes françaises [Pétronille de] Salmur en 1209, Salmeur en 1240, Saumur en 1793 et 1801.

L'origine de cette formation toponymique reste obscure. Albert Dauzat y voit sans conviction un préceltique sala qu'il note curieusement sans astérisque, comprendre *sala (non attesté) « terrain marécageux », plutôt qu'un celtique salm « qui saute et qui coule ». Il est suivi d'un élément -mur non identifié.

Autres toponymes

Saumur absorbe Saint-Florent entre 1790 et 1794, puis en 1973 les communes de Bagneux, Dampierre-sur-Loire, Saint-Hilaire-Saint-Florent et Saint-Lambert-des-Levées.

Village de Saint-Florent : Saint Florent en 1793.

Village de Bagneux : Bagneux en 1793 et 1801.

Village de Dampierre-sur-Loire : Dampierre en 1793 et 1801, puis Dampierre-sur-Loire en 1927.

Village de Saint-Hilaire-Saint-Florent : Saint Hilaire en 1793, Saint-Hilaire et Florent en 1801, pour devenir ensuite Saint-Hilaire-Saint-Florent.

Village de Saint-Lambert-des-Levées : Saint Lambert des Levées en 1793 et 1801.

  1. a b c et d Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 646a.
  2. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ). — Nom de la municipalité en 1793 (an II), selon le recensement réalisé sur l’ensemble du territoire français de l’époque, et en 1801, selon les « Arrêtés de réduction des justices de paix » (actes publiés au Bulletin des lois) constituant la première nomenclature officielle des circonscriptions administratives de la France contemporaine.
  3. Insee, Code Officiel Géographique, Modifications des communes de Maine-et-Loire, consultées le 24 juin 2012.
  4. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  5. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  6. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  7. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  8. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).

Histoire

Préhistoire et Antiquité

La présence de monuments mégalithiques comme le dolmen de Bagneux montre l’existence d'une présence humaine dès le néolithique.

Moyen Âge

Le château de Saumur, façade sud. Miniature de septembre dans Les Très Riches Heures du duc de Berry, vers 1440, musée Condé, Ms.65, f.9v.

En 845, Saumur est pillée par le chef viking Hasting.

Vers 960, Thibaut le Tricheur fait construire le château de Saumur.

À la fin du de Blois, ce qui en fait un ennemi du puissant comte d'Anjou, Nerra. Alors que Foulque est sur le point d'assiéger Saumur, Gelduin obtient une trêve. C'est à cette occasion que Foulque, prenant son adversaire au mot, entame la construction d'une tour sur la rive gauche de la Loire qu'il aurait baptisée Trève. En 1026, Foulque Nerra s'empare de Saumur. Le monastère Saint-Florent est détruit. Un nouveau monastère est consacré cinq ans plus tard par l'évêque d'Angers.

La ville est prise en 1203 par Philippe Auguste, qui l'incorpore au domaine royal. Saint Louis y donne en 1241 une fête si fabuleuse qu'on l'appela la « Non-Pareille ».

En 1343, le sel devient un monopole d'État par une ordonnance du roi de Valois, qui institue la gabelle, la taxe sur le sel. L'Anjou fait partie des pays de « grande gabelle » et comprend seize tribunaux spéciaux ou « greniers à sel », dont celui de Saumur. Le , Bertrand Du Guesclin, chevalier et connétable de France, reprend Saumur aux troupes anglaises.

En 1446 est tenu un célèbre pas d'armes (joute chevaleresque suivant un scénario théâtral) hors les murs du château, à l'initiative du roi René contre le duc d'Alençon.

| ]

Château de Saumur.

Le siècle de la Réforme est la grande époque historique de Saumur. Les idées nouvelles y furent promptement et vivement accueillies car la bourgeoisie de Saumur était arrivée à un état très développé de richesse, de commerce actif, de liberté municipale. Non seulement, elle se montra favorable au calvinisme, suivant en cela l’impulsion générale de la bourgeoisie mais elle eut même une raison de plus pour embrasser avec enthousiasme : l'abbaye de Saint-Florent et celle de Fontevrault pesaient sur elle de deux côtés, retenaient son essor et, avec leurs privilèges, la pressaient comme dans un étau pour en exprimer la substance à leur profit. Le protestantisme représenta donc pour Saumur spécialement une doctrine et un effort d'affranchissement.

Quand les partis en arrivèrent à un état de lutte matérielle, Saumur prit fait et cause pour la religion réformée. Les églises furent pillées et dévastées ; les représailles passionnées de la population frappèrent surtout l'abbaye de Saint-Florent. En 1565, Charles IX et Catherine de Médicis vinrent en Anjou. Saumur étant occupé par le prince de Condé et par ses troupes protestantes, le roi et sa mère ne purent y entrer, et passèrent outre. Plus tard, Saumur fut enlevé au prince de Condé par le duc de Montpensier. Saumur subit ainsi les vicissitudes de la lutte entre catholiques et protestants, mais resta invariable dans son esprit et dans ses sympathies protestantes. La Saint-Barthélemy y passa sans éteindre plus qu'ailleurs le protestantisme dans le sang qu’elle y fit pourtant abondamment couler.

En 1576, quelques années après ce massacre, le roi Henri de Navarre (futur Henri IV), échappé de Paris, vint se réfugier à Saumur, où il fut reçu avec empressement. Il s'y établit pendant plusieurs semaines, vivant sans religion, le roi ne se pressant pas de retourner au protestantisme. En 1589, par le traité conclu entre lui et Henri III, Saumur lui fut cédé comme place de sûreté et comme passage sur la Loire. Cette ville fut donc, en quelque sorte, pour le futur roi la première marche du trône de France. Henri de Navarre confia la garde de Saumur à un de ses fidèles amis, l'une des figures les plus élevées et les plus expressives du protestantisme, Philippe Duplessis-Mornay, et en maintint le gouvernement quand il fut devenu roi.

Décrit comme possédant la distinction du gentilhomme qu'il était de naissance, l’austérité d’un plébéien, la science et la forme des plus lettrés de son temps, le courage d'un soldat et l’habileté d’un capitaine à la guerre, le zèle d’un apôtre pour sa religion et la mesure d’esprit d’un homme politique, Duplessis-Mornay a exercé une immense influence sur Saumur et sur son développement. Sous le gouvernement de celui que les catholiques appelaient « le pape des huguenots », Saumur en devint naturellement la métropole, autant qu'il pouvait en être le pape. Il y fit construire à ses frais un temple pour l'exercice du culte réformé. Il y fonda l'académie protestante, dont la renommée s'étendit non seulement en France, mais dans toute l'Europe, et à laquelle furent attachés comme professeurs les hommes les plus distingués du dedans et du dehors, et qui fut un foyer puissant de haut enseignement destiné à la jeunesse de la nouvelle religion. Des érudits à la renommée internationale comme Marc Duncan, Moïse Amyraut, Louis Cappel, Josué de la Place ou Tanneguy Le Fèvre, le père d'Anne Dacier, née à Saumur en 1654, figurèrent, entre autres, au nombre des professeurs de cette prestigieuse institution qui accueillit en outre de très nombreux étudiants étrangers, dont William Penn, le fondateur de la Pennsylvanie.

Les établissements de Duplessis, son influence et son administration, donnèrent une grande importance à la ville, et y attirèrent de toutes parts les familles protestantes. Catherine de Navarre, sœur de Henri IV, tant que l'avènement de son frère fut contesté par la Ligue, fixa sa résidence à Saumur. En 1596, les protestants y tinrent un synode national sous la direction et sous les auspices de Duplessis-Mornay. Bodin estime que la population de la ville s'éleva rapidement, et qu'elle atteignit jusqu’à 25 000 habitants. Le château fut réparé par Duplessis, qui l'habitait, et reçut de lui ses dernières augmentations et les compléments importants qui l'ont mis à peu de chose près dans l'état où il est encore.

La mort de Henri IV émut vivement les protestants, qui tinrent, en 1611 une assemblée générale à Saumur, où toutes les provinces envoyèrent des députés, parmi lesquels figuraient les ducs de Bouillon, de Sully, de Rohan, etc. Duplessis fut le président de cette assemblée qui dura quatre mois et pendant lesquels Saumur offrit l’aspect et l’animation d’une capitale. Duplessis-Mornay conserva, sous le nouveau règne de Louis XIII, le gouvernement de Saumur jusqu’en 1621, époque à laquelle, la querelle des protestants et des catholiques jugée éteinte, on le lui enleva. On aurait peut-être pu ménager la position de Duplessis en considération de l’homme, mais on ne le fit pas. On lui offrit des compensations, le bâton de maréchal de France et 100 000 écus qu'il refusa avec hauteur. Profondément blessé de la défiance dont il était l’objet, il se retira au fond du Poitou, dans une de ses terres, où il mourut deux ans après.

Saumur en 1657, vue tirée de la Topographia Galliæ.

Au temps de la Fronde, Saumur resta fidèle au roi. Mazarin et toute la cour y vinrent, en 1652, pour agir contre Angers, un moment révolté. Turenne, abandonnant la Fronde, y rejoignit la cour et y fit sa réconciliation avec elle. La révocation de l’édit de Nantes, en 1685, frappa cruellement Saumur. C'est la plus grande calamité dont cette ville ait été atteinte dans tout le cours de son histoire. Les protestants émigrèrent en masse et la population tomba à 6 000 habitants, c’est-à-dire qu’elle diminua dans la proportion des deux tiers, ces deux tiers renfermant la partie prépondérante par ses lumières, son activité, son industrie et ses richesses. L'édifice de prospérité élevé par Duplessis-Mornay s'écroula complètement.

La ville de Saumur passa, par cet événement, à un état de tristesse, de vide et de silence qui dura jusqu'à 1763. À cette époque, il y vint en garnison un régiment de carabiniers, corps d’élite formé sous les auspices de Louis XIV, qui avait voulu en être le premier maître-de-camp, qui en avait donné le commandement au duc du Maine, son fils naturel, et qui l'avait décoré de sa devise Nec pluribus impar. Ce corps était recruté dans tous les régiments de cavalerie et composé des plus beaux hommes de l'armée et de ses officiers les plus distingués. Dans l'état lamentable où était Saumur, l'arrivée de ce régiment fut une révolution importante pour la ville qui lui doit sa physionomie actuelle. Les maris furent plus que retenus, les femmes le furent aussi d’abord ; mais elles persévérèrent moins, et le point de contact entre les carabiniers et la bourgeoisie saumuroise s'établit par elles. Les carabiniers se mirent à jouer la comédie ; on alla les voir. Ils donnèrent des fêtes, on leur en rendit ; peu à peu l'union devint parfaite, et on se félicita de posséder le régiment.

Les carabiniers restèrent à Saumur jusqu'à la Révolution. Ils y construisirent un très beau quartier pour se loger. Une école d'équitation, à laquelle furent envoyés des officiers de tous les corps, où vinrent comme amateurs un grand nombre de jeunes gens des familles riches, et qui fut le premier germe de la grande école de cavalerie que possède actuellement Saumur, fut créée et organisée dans le régiment. L'école d’équitation et le régiment formèrent ainsi une institution déjà remarquable que visita, en 1777, l’empereur Joseph II, frère de la jeune reine Marie-Antoinette. Pendant les vingt-cinq ans que Saumur eut le régiment de carabiniers, sa population s’éleva péniblement de 6 000 à 10 000. On était encore loin des 25 000 de l'époque de la splendeur protestante, mais son commerce reprit de l’activité dans la même proportion, son aspect se releva et la ville éteinte de 1685 se remit en mouvement pour devenir la ville d'aujourd’hui.

La Révolution

Après que l'Assemblée constituante eut décidé la création des départements, des réunions se tinrent aussitôt dans l'hôtel du duc Antoine-César de Choiseul-Praslin député de la noblesse de la sénéchaussée d'Angers : une trentaine de députés (des trois provinces) envisagent de rétrocéder des territoires au Poitou et de subdiviser le domaine restant en quatre départements (soit environ 324 lieues carrées, ou 6 561 Tours, Angers, Le Mans, et autour de la ville de Laval qui récupérerait des terres du Maine et de l'Anjou.

Le , 25 députés (des trois provinces) approuvent ce partage, mais les deux représentants de Saumur, Jean-Étienne de Cigongne (pour le tiers état) et Charles-Élie de Ferrières (pour la noblesse) se dissocient de cette décision : ils plaident en faveur d'un département de Saumur situé au carrefour des trois provinces de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou, avec Loudun pour le partage des pouvoirs, et accusent les représentants d'Angers de s'entendre avec leurs collègues du Maine et de Touraine pour le dépeçage de la sénéchaussée de Saumur, les accusent également d'abandonner à la Touraine 24 paroisses anciennement angevines autour de Château-la-Vallière et de Bourgueil : le mécontentement grandit, la population de Bourgueil manifeste pour son maintien dans l'Anjou et se solidarise avec Saumur, pendant que les représentants de Chinon tentent également de créer leur propre département...

Le , l'Assemblée nationale décrète que « Saumur et le Saumurois resteront en région d'Anjou », intégrés dans le département de « Mayenne-et-Loire » (futur « Maine-et-Loire »). Le lundi , Angers devient préfecture, le nouveau département est définitivement constitué : l'Assemblée constituante entérine cette structure le et le Roi le . Afin de calmer la susceptibilité des Saumurois, les 36 membres du nouveau conseil du département portent à leur présidence Gilles Blondé de Bagneux, ancien maire de Saumur. Ainsi, jusqu'en , le premier président du conseil général de Maine-et-Loire sera saumurois. Cigongne est désigné président du tribunal de commerce de la ville.

Après la prise de Bressuire le et de Thouars le , la bataille de Saumur a lieu le . L' Armée catholique et royale de Vendée reprend la ville et y fait prisonniers 11000 "bleus" et un butin de 15000 fusils, 80 canons.

Lors de la Terreur Angevine, du 13 au , 29 prisonniers sont guillotinés à Saumur, 403 sont fusillés, 19 acquittés. Parmi les 99 martyrs d'Angers, cinq Saumuroises d'origine sont fusillées le à Avrillé. Une plaque commémorative est visible en l'église Saint-Nicolas ainsi que des reliques dans le nouvel autel.

Seconde Guerre mondiale

Gare du tramway de Saumur devant la gare de Saumur-Rive-Droite.

Durant la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre de la campagne de France en 1940, les troupes allemandes arrivent aux portes de la ville : les 786 élèves officiers de réserve de l’École de cavalerie, rejoints par les élèves sous-officiers de l’école de Saint-Maixent et une compagnie de tirailleurs nord-africains, soit environ 2 200 hommes sous les ordres du Colonel Charles Michon, tentèrent d’interdire le passage du pont à la première division de cavalerie allemande (1. Kavallerie-Division (Wehrmacht)).

Dépourvus d'armements lourds et antichars, de blindés et d’appui aérien, ils résisteront à un ennemi bien supérieurement armé durant 36 heures, jusqu'au ou l’ordre de retraite sera ordonné par le général Pichon.

La résistance des officiers et de leurs élèves ont impressionné le général Feldt, commandant la division allemande, raison pour laquelle il fit libérer les prisonniers français début juillet, ce qui leur permit de rejoindre la zone libre.

Saumur fut considérablement endommagée lors des bombardements de 1940, et eut des dizaines de morts civils, mais le château et la vieille ville ne furent pas touchés par les combats.

Le jeudi

Après-guerre

Après avoir absorbé Saint Florent, entre 1790 et 1794, le

Le 22 avril 2001, vers 2 heures du matin, le rempart nord du château de Saumur - âgé de plus de 400 ans - s'écroule. Le front de 45 mètres de long sur 35 mètres de haut s’est effondré sur lui-même, provoquant des dégâts matériels importants en contrebas du coteau (quatre maisons et le foyer de jeunes travailleurs sont détruits), mais sans faire de victime. Sous l'égide des Bâtiments de France, le rempart est restauré à l'identique et inauguré le 23 juin 2007,.

  1. Images commentées des mégalithes de Saumur, sur saumur-jadis.
  2. Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine : 778-1204, Mougon, Geste éd., ISBN , ISSN 1269-9454, BNF 35804152), p. 55.
  3. Sassier 1987.
  4. Jean-Pierre Panouillé, Les châteaux forts dans la France du Moyen Âge, Ouest France, 2007 (ISBN ), p. 28.
  5. C. Thévenot, Foulque III Nerra, Comte d'Anjou, Éditions de La Nouvelle République, Tours, 1987, (ISBN ).
  6. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 ISBN ), p. 260.
  7. Lazard 1998, p. 116
    Le roi arrive à Saumur le 25 février 1576 et n'abjure officiellement le catholicisme que le 13 juin à Niort
    .
  8. Guilbert 1845, p. 523-525.
  9. Documentaire vidéo "Les vendéens-Guerre de Vendée-Le génocide républicain
  10. Thérésa de Cherizey, Le Guide l’Anjou, La Manufacture, 1990, p. 164.
  11. Eric de Grandmaison, « Il y a 80 ans, le combat des Cadets de Saumur », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  12. Bilan des deux bombardements sur saumur-jadis.
  13. Les deux grands bombardements sur saumur-jadis.
  14. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées cog-1973
  15. «  », sur L'Obs (consulté le ).
  16. F. Bailly, S. Malgorn (ARCADIS), , AFGC (consulté le 23 avril 2021).

Culture

La médiathèque de Saumur est rattachée depuis 2006 au réseau des bibliothèques de la communauté d'agglomération de Saumur Loire Développement ; réseau qui compte dix-huit établissements.

Plusieurs animations culturelles se déroulent sur la ville, comme les Journées nationales du livre et du vin créées en 1996, et dont l'édition 2016 s'est déroulée du 9 et avec près de cent-trente auteurs invités,, ou encore l'exposition internationale d'art naïf.

  1. «  », sur Communauté d'agglomération de Saumur Loire Développement (agglo-saumur.fr) (consulté le ).
  2. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Mairie de Saumur (ville-saumur.fr) (consulté le ).
  3. «  », sur Ouest-France (ouest-france.fr), article du 8 avril 2016.
  4. Exposition internationale d'art naïf du 25 juin au 27 juillet 2016.

Héraldique

Blasonnement :
« De gueules à une fasce d'argent maçonnée de sable, haussée, bretessée et contre-bretessée, accompagnée en pointe d'une lettre S d'or ; au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys aussi d'or. »

Ornements extérieurs :
Couronne : couronne murale à quatre tours ouvertes
portants : deux chevaux bridés d'or
devise : Moenia fallunt hostem, dextra domat tormentum (nos remparts bravent l'ennemi, nos bras triomphent des assauts).

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Saumur dans la littérature

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1542 autres localités pour Pays-de-la-Loire

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