Le Pouliguen

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Le Pouliguen : descriptif

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Le Pouliguen

Le Pouliguen (prononcé [lə.pu.li.gɛ̃]) est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire

Elle fait partie du pays de Guérande, un des pays traditionnels de Bretagne. Le Pouliguen est une station balnéaire de la Côte d'Amour, réputée pour le port de pêche et de plaisance qu'elle partage avec la station voisine de La Baule

Elle compte 4 005 habitants en 2021, mais la population estivale peut atteindre 40 000 habitants environ.

Géographie

Localisation

Situation de la commune du Pouliguen dans le département de la Loire-Atlantique.

La commune du Pouliguen est située sur le littoral de la Loire-Atlantique, sur la partie orientale de la presqu'île du Croisic, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Saint-Nazaire. La commune appartient à la presqu'île guérandaise.

Les communes limitrophes sont Batz-sur-Mer, Guérande et La Baule-Escoublac.

Communes limitrophes du Pouliguen
Guérande La Baule-Escoublac
Batz-sur-Mer Pouliguen Océan Atlantique
Océan Atlantique Océan Atlantique Océan Atlantique

Le Pouliguen est bordé :

  • à l'ouest, par la commune de Batz-sur-Mer ;
  • au nord, par les marais salants de Guérande dépendant de la commune de Guérande ;
  • à l'est, par l'étier du Pouliguen qui relie ces marais à l'océan Atlantique et qui, tout en servant de limite avec la commune de La Baule abrite le port des deux cités ;
  • au sud, par le littoral, divisé en deux parties par la pointe de Penchâteau :
    • la partie est qui fait face à la baie du Pouliguen, formé notamment par la plage du Nau, laquelle prolonge la « plage Benoît » à La Baule au-delà de l'étier sur presque 400 mètres avec une structure identique (très large estran). Puis commence une succession de falaises rocheuses et quelques petites plages isolées sur environ 1,5 km jusqu'à la pointe ;
    • la partie ouest de la pointe, commence la Côte Sauvage, ici appelée La Grande Côte, avec là aussi, ses falaises rocheuses et quelques plages ; on atteint le territoire de Batz-sur-Mer à 2,5 km de la pointe au niveau de la baie du Scall.

Géologie et relief

Les altitudes sont faibles : hors littoral, on a 3 à 4 m le long des marais et 10 à 13 m le long de la côte sud ; le point culminant est à 18 m (vers le calvaire et le château d'eau). Le relief est peu vallonné.

Superficie

La superficie de la commune est de 4,4 .

Hydrographie

L'étier du Pouliguen relie les marais salants de Guérande à l'océan Atlantique, tout en servant de limite entre les communes de La Baule et du Pouliguen ; il abrite le port des deux cités.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 amplitude thermique annuelle de 12,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pte de Chemoulin », sur la commune de Saint-Nazaire à 17 vol d'oiseau, est de 13,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages

Milieux naturels et biodiversité

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. L'objectif est de promouvoir une gestion adaptée des habitats tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales de chaque État membre. Les activités humaines ne sont pas interdites, dès lors que celles-ci ne remettent pas en cause significativement l'état de conservation favorable des habitats et des espèces concernés. Une partie du territoire communal est incluse dans le site Natura 2000 : les « marais salants de Guérande, traicts du Croisic et dunes de Pen-Bron », d'une superficie de 4 376 . La directive Oiseaux s'applique à 3 622 .

Outre sa plage de sable fin (plage du Nau) et son bois, un des atouts majeurs du Pouliguen, il existe sur la côte rocheuse de nombreuses criques, et des grottes qui se découvrent à marée basse. La plus célèbre est la grotte des Korrigans qui conduisait, d'après la légende, jusqu'à Guérande et qui était gardée par un terrible korrigan. On trouve également le rocher du Sphinx qui donna son nom à une anse.

  1. Marie Rouzeau, Du pays de Guérande à la Côte d'Amour, Plomelin, Éd. Palatines, ISBN , BNF 42167321).
  2. Institut national de l'information géographique et forestière, Répertoire géographique des communes, [lire en ligne].
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Poulguen en 1476, Polliguen en 1554, Polguen en 1561, Poulguinen en 1565 (douteux), Poulguen en 1750 et en 1800.

Le nom du Pouliguen vient du breton (KLT) Ar Poulgwenn (Ar Poulig'gwenn en breton vannetais) : « La Petite Anse Blanche », caractérisant la baie du Pouliguen réputée pour son sable blanc très fin.

  1. a b c et d Office public de la langue bretonne, «  ».
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  3. Stéphane Gendron, Les noms des lieux en France : essai de toponymie, Errance, , p. 132.

Histoire

Préhistoire

La pointe de Penchâteau est l'objet d'une occupation importante à l'époque protohistorique : on a retrouvé les traces de quatre lignes de remparts qui ont pu être datés assez précisément : autour de 450 av. J.-C. Les fortifications s’étendent sur près de sept hectares, à la frontière entre les territoires namnètes et vénètes. Le camp est inscrit au titre des monuments historiques en 1979, puis fait l'objet d'une inscription complémentaire en 1996 pour la protection des vestiges situés sur d'autres parcelles et découverts après 1979. Parmi ces vestiges, des poteries sont principalement datées d’une période précoce de la culture de La Tène. En 1883, Pitre de Lisle du Dreneuc a également exhumé du mobilier néolithique.

Du mobilier de l’âge du bronze, ancien et moyen, a également été découvert durant la campagne de sondages archéologiques réalisée durant l’été 1994 sur le site de Kerdun.

Antiquité

Moyen Âge

Durant le Moyen Âge, le territoire actuel de la commune relève de la paroisse médiévale de Batz-sur-Mer.

Temps modernes

Selon Jean-Charles-Marie Caillo, l’un des premiers écrits mentionnant Le Pouliguen est un procès-verbal d’enquête du  ; il concerne le droit de billot dont le produit « devait être affecté au parachèvement, augmentation, entretennement [sic] et réparation des ports, havre, cails et chasteau du Croisic et du Pouliguen ».

« Nous nous transportâmes […] audict lieu et havre de Polguen distant de Guerrande de deux lieux ou environ […] »

— Archives du Croisic, procès verbal du .

Avant la Révolution, Le Pouliguen est un port de cabotage et d’exportation du sel vers l’Europe. Le havre est également un port de pêche à la sardine, au chalut ou aux casiers.

Les paludiers de la presqu’île de Guérande pratiquent la troque, privilège fiscal qu’ils possèdent depuis le . Tout comme celui du Croisic, le port du Pouliguen est la base de départ des caboteurs, petits navires de dix à vingt tonneaux, chargés de sel à destination des ports de Basse-Bretagne— principalement Quimper, mais aussi Hennebont, Pont-Scorff, Pont-Aven, Quimperlé, Pont-l'Abbé, Pont-Croix, Pont-de-Buis ou Port-Launay. Ils en rapportent principalement des céréales mais également de la cire et du lin.

Le Pouliguen possède, au Gaston de France relate qu’il vit « au Pouliguen lancé un navire de 250 tonneaux nommé par le prince le Saint-Jean-Baptiste […] et descendre cette machyne avec tant d’impétuosité que nous croyions [dit-il] que le vaysseau et ceux qui estoient dessus fussent abysmés ».

En , un équipage du Pouliguen et « quelque moussaille », conduits par un capitaine du Croisic, Hubert Le Baud, prennent à l’abordage un vaisseau d’Ostende mouillé dans la baie du Pouliguen, entre Baguenaud et Les Évens.

Révolution française et Empire

Époque contemporaine

Le port du Pouliguen vers 1900.
Sortie du bateau de sauvetage vers 1900.
Développement économique

En 1840, la suppression du privilège de troque est discutée lors de l’élaboration de la « loi sur les sels ». Elle est effective en 1863, alors qu’à la suite des restrictions successives, la franchise fiscale n’est plus que de trente kilogrammes par individu.

Alors que la communauté paludière fait face à de sérieuses difficultés économiques, résultant indirectement du blocus continental napoléonien, des restrictions sur le commerce du sel et de l’exode rural, de nouvelles activités industrielles voient le jour au Pouliguen. Tenant compte des coûts de transports et du droit d’exonération des taxes sur le sel dans les zones franches, dites de franc-salé, telles que le pays de Guérande, les industriels choisissent de s’installer dans les zones de production de sel. Une douzaine de laveries sont en activités en 1917 entre Batz et Le Pouliguen, écart encore dépendant du Bourg-de-Batz,.

C’est à Joseph-Antoine Benoît, récent détenteur d'un brevet portant sur un procédé de raffinage des sels utilisant le feu, et compensant donc les aléas de l’ensoleillement, que Louis Auguste Levesque, armateur, industriel et ardent défenseur de la profession salicole du pays guérandais, propose en 1823 de se consacrer au raffinage et au lavage traités dans la presqu’île. Outre les sels d’origine locale, Le Pouliguen, tout comme Le Croisic, transforment des sels provenant de l’île de Ré ou du port de Bayonne.

L’usine du Pouliguen — de fait, l’établissement est situé sur la rive gauche de l’étier du Pouliguen, c’est-à-dire celle d’Escoublac, sur un terrain de vingt hectares, « les Bôles de Beslon », terres incultes et désertes ; elle emploie en majorité du personnel du Pouliguen — est créée par Joseph-Antoine Benoît en 1828, bientôt rejoint par son frère François, sur une concession acquise en 1825 et située à l’est de l’étier du Pouliguen. Elle devient rapidement un vecteur industriel important, employant en 1840 près de 70 personnes et approvisionnant le département, et par l'intermédiaire d’un dépôt à Nantes, les départements limitrophes, à hauteur de 1 000 tonnes de sels raffinés annuels. Près de dix ans plus tard, en 1851, la production de sels raffinés a doublé et celle de sels lavés atteint les 4 000 tonnes annuelles. L'activité est reprise par les frères Benoît — Jules, deux fois maire du Pouliguen, et Édouard — à la mort des deux fondateurs de la rafinerie.

En 1832, un moulin à marée est édifié sur la rive droite de l’étier, générant un surcroît d’activité au port du Pouliguen qui, outre les exportations de sel, doit traiter l’importation de blé pour la minoterie et l’exportation de farine qui y est produite.

En 1860, un pont à arche tournante joignant les deux rives de l’étier est mis en service. L’école primaire publique est réceptionnée le . L’église Saint-Nicolas ouverte au culte le

En 1879, la liaison ferroviaire en provenance de Paris, et à destination du Croisic, s’arrête au Pouliguen grâce à l'archarnement du comte d’Esgrigny, alors maire de la commune, soutenu amicalement par le président Mac Mahon.

Mais le principal développement est lié au tourisme balnéaire, dès le milieu du siècle, sous une forme très élitiste (venu au Pouliguen « prendre les bains de mer » en 1830, Balzac y puise l'inspiration de son roman Béatrix), et encore plus à partir de l'arrivée du chemin de fer : l'ouverture de la ligne Saint-Nazaire-Le Croisic a lieu en 1879. Dans les années 1880, le lotissement de la plage Ouest de La Baule est aménagé par Jules Benoît, d'où le nom actuel de plage Benoît, à cette époque, elle est encore appelée Grande plage du Pouliguen et une liaison par bateau est établie à travers l'étier à partir de 1884.[réf. nécessaire]

Création de la commune

Le territoire actuel du Pouliguen était à l'origine rattaché à la paroisse, puis commune de Batz-sur-Mer. Dès , les représentants de la population du village s’adressent au président de l’assemblée des communes — nom adopté le par le tiers état — pour obtenir leur indépendance administrative. Le Pouliguen devient une succursale de la paroisse de Batz-sur-Mer en 1805, puis une paroisse indépendante en 1820.

Le village, fort de sa puissance économique grandissante, persiste dans sa volonté de se démarquer de la commune de Batz-sur-Mer. Il obtient une route vers Batz en 1842, et un bureau de distribution postal en 1846. L'accès à l’usine de sel, et à la conserverie de poisson (la confiserie) de l'autre côté de l’étier s’effectue par l'intermédiaire d’un bac et la nécessité d’un pont se fait pressante.

Jules Benoît, aidé du comte d'Esgrigny et soutenu par l’épiscopat nantais favorable à la construction d'une nouvelle église, prépare une requête adressée au préfet de la Loire-inférieure :

« Le , les habitants de la section du Pouliguen ont présenté une requête tendant à obtenir que cette circonscription territoriale fut distraite de Batz pour être érigée en commune séparée. Les motifs invoqués par les pétitionnaires […] peuvent être résumés de la manière suivante : le port du Pouliguen reçoit chaque année, mille ou douze cents navires et barques ; le mouvement commercial amène une affluence d’étrangers qui commande de placer, dans le village de ce nom, une administration municipale pour protéger les transactions et prévenir ou réprimer les délits qui se renouvellent chaque année, faute de surveillance. Les enfants de la section ne peuvent se rendre au chef-lieu pour suivre les cours de l’école communale […] Enfin, cette section contribue, dans une large proportion, aux dépenses communes, sans recevoir aucun avantage en compensation ; les sommes qu’elle verse dans la caisse municipale suffiraient pour faire face à toutes les dépenses de la nouvelle commune »

— Pétition du au préfet de Loire-Inférieure.

Le conseil municipal du de Batz rejette la demande de séparation formulée par le sous-préfet de Savenay.

Néanmoins, par application de la loi du , la commune est créée en réunissant les sections du Pouliguen (le port), de Kerdin et de Penchâteau,. Le , Jules Benoît est nommé maire du Pouliguen par le préfet de Loire-Inférieure.

Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale voit le maire de la commune, Philippe Delaroche-Vernet, partir au front. Il est substitué par Louis Loday, jusqu’au retour du titulaire en 2018. La maison Saint-René, maison de repos pour religieux, est transformée en hôpital de convalescence et accueille, en 1915, une trentaine de soldats.

Un monument aux morts est érigé à l’entrée de la promenade qui longe l’étier, et inauguré le .

« Le , date du dernier jour de la guerre, qui a libéré l’humanité, est déclaré fête nationale. »

— Projet de loi déposé à la Chambre des Députés par Philippe Delaroche-Vernet, maire du Pouliguen, adopté par la loi du ,.

Seconde Guerre mondiale

En 1941, les troupes allemandes réquisitionnent les écoles et nombre de villas. Le , la police allemande arrête vingt-deux Juifs, qui sont déportés le suivant.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en raison de l'existence de la poche de Saint-Nazaire, l'occupation allemande se prolonge au Pouliguen comme sur l'ensemble des localités voisines de l'estuaire durant neuf mois, d' au ,.

Le 1er bataillon de chasseurs à pied — 650 hommes, soit plus de 10 % de la population recensée en 1946 à 5 148 habitants — s’installe au Pouliguen à compter de la libération du la poche. Il y demeure cinq mois, jusqu’en .

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Héraldique
Blasonnement :
D'azur à la nef contournée d'or, habillée et gréée du même, voguant sur une tierce ondée d'argent, au chef d'hermine.
Commentaires : Navigation et construction navale furent des activités importantes (en 1626, Gaston d'Orléans, frère du roi de France , assistait au lancement d'un navire de 250 tonneaux, le Saint-Jean-Baptiste). La nef est contournée, car il faut d'abord prendre vers l'est et doubler la pointe de Penchâteau avant de prendre le large. Le chef d'hermine évoque le blasonnement d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance de la ville au duché de Bretagne. Blason conçu par Marcel Baudry (délibération municipale du ,), enregistré le  (Archives de France).
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  2. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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