La Baule-Escoublac (prononcé /la.bol.ɛs.ku.blak/) est une commune du département de la Loire-Atlantique en région Pays de la Loire
Située sur la façade atlantique de la Bretagne, entre Le Pouliguen et Pornichet, la station balnéaire de La Baule fait partie de la Côte d'Amour.
La localité apparaît dans l'histoire au IXe siècle sous le nom d’Escoublac
Le village est déplacé vers l'intérieur et reconstruit à deux reprises, au XVe siècle et à la fin du XVIIIe siècle, après un anéantissement presque total sous les sables de la dune, la deuxième en France par la hauteur (52 m) après celle du Pilat en Gironde.
Au début du XIXe siècle, des investisseurs visionnaires, comme André Pavie, Édouard Darlu, René Dubois, Jules-Joseph Hennecart ou Louis Lajarrige, dont les noms marquent la toponymie locale, comprennent le potentiel de la baie du Pouliguen et de sa plage longue de plus de huit kilomètres entre l'étier de Pornichet (alors partie de Saint-Nazaire) et l'étier du Pouliguen
Ils décident de de créer une station balnéaire en fixant les bôles — étendues dunaires alors presque désertes — et en les lotissant
La commune jusque-là rurale se développe sur le littoral en permettant à des architectes, tels Adrien Grave, Georges Lafont ou Paul-Henri Datessen, de créer un patrimoine de villas et d'hôtels construit avec une grande diversité de styles, d'inspiration néogothique ou médiévale, régionaliste ou futuriste
Au début du XXe siècle, la commune d'Escoublac cède une partie de sa plage (environ un quart) à la commune nouvellement créée de Pornichet
À partir des années 1950, le front de mer subit un changement majeur, du fait de la préférence donnée aux immeubles, qui se substituent petit à petit aux villas, dont quelques rares exemplaires existent encore aujourd'hui
La commune d'Escoublac adopte le nom d'Escoublac-la-Baule au début du XXe siècle, puis son nom actuel de La Baule-Escoublac le 16 mai 1962
Mais le nom d'usage de la station balnéaire est simplement « La Baule ».
Au XXIe siècle, la commune vit principalement du tourisme, qui la place pendant l'été dans le palmarès des dix villes les plus fréquentées par rapport à leur population permanente
Le secteur tertiaire représente l'essentiel de l'activité économique, grâce à une infrastructure hôtelière de renom — avec la présence économique du groupe Barrière —, à un environnement naturel riche et protégé (notamment la forêt d'Escoublac) et à un patrimoine urbain de qualité qui attire nombre de personnalités depuis le début du XXe siècle, comme Guillaume Apollinaire, Sacha Guitry ou William Grover-Williams.
Elle a aussi développé un ensemble de manifestations sportives de dimension internationale comme le Grand Prix automobile de La Baule, le Jumping international de France ou la course La Baule-Dakar, lancée en 1980 par le cercle nautique La Baule-Le Pouliguen-Pornichet.
Géographie
Situation
La Baule-Escoublac est située dans l'ouest du département de la Loire-Atlantique, à 11,8 vol d’oiseau à l'ouest de Saint-Nazaire, chef-lieu d’arrondissement, à 50 Vannes et à 62 Nantes,.
Localisation
Établie sur la baie du Pouliguen, la commune fait partie de la presqu'île guérandaise, rattachée au continent par un étroit passage situé sur la commune de Saint-Lyphard[pas clair]. La localité appartient à la Côte d'Amour, entre Le Pouliguen et Pornichet.
OpenStreetMap Limites communales.
Frontières de La Baule-Escoublac avec les communes limitrophes.
Jusqu'en 1900, Escoublac s'étend à l'est jusqu'à l'étier de Pornichet — situé à l'emplacement de l'actuel boulevard de la République de la commune de Pornichet — où elle est alors limitrophe de Saint-Nazaire ; lors de la création de la commune de Pornichet, celle-ci reçoit 97 hectares du territoire d'Escoublac, soit la portion de la plage jusqu'au ruisseau de Mazy et quelques dizaines de mètres en arrière, qui forment le quartier du Mazy, où se trouve la gare de Pornichet.
À l'ouest, la commune est limitée par le grand étier du Pouliguen qui relie les marais salants de Guérande à l'océan et qui abrite le port des deux villes.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de La Baule-Escoublac
Guérande
Saint-André-des-Eaux
Le Pouliguen
Saint-Nazaire
Océan Atlantique
Pornichet
Géologie et relief
Article connexe : géologie du Massif armoricain.
La superficie de la commune est de 2 219 hectares.
Relief
Les altitudes varient entre zéro et cinquante-cinq mètres, atteints dans la forêt d'Escoublac.
Le territoire communal est situé à cheval sur une zone littorale sablonneuse comportant des dunes conséquentes appelées falaises jusqu'au ) et sur le sillon de Guérande.
Géologie
Le territoire de La Baule appartient au domaine sud armoricain — plus précisément au domaine de l'anticlinal de Cornouaille — marqué par la phase bretonne de l'orogenèse varisque, au début du Carbonifère inférieur, ou Tournaisien, il y a environ 360 Ma.
La collision continentale au cours de l'orogenèse varisque proprement dite se traduit dans le Massif armoricain par, d'une part, un métamorphisme général de basse ou moyenne pression, formant les gneiss et micaschistes, par, d'autre part, des phases de cisaillement et enfin par une anatexie générant migmatites et granites. Elle se traduit également par la mise en place de nombreux leucogranites (à deux micas muscovite et biotite) intrusifs à travers les schistes cristallins, simultanément aux cisaillements et à ce métamorphisme, cicatrisant ces déchirures.
La ceinture de leucogranites du sud du Massif armoricain correspond à un immense batholite mis en place dans des roches métamorphiques, seuls quelques plutons atteignant le Paléozoïque épimétamorphique. Ce batholite est subdivisé en plusieurs bandes (« rubans ») qui montrent une nette divergence vers l'est : un axe majeur (pointe du Raz - Nantes - Parthenay - Millevaches) à convexité nord-est (orienté N 110° - E 130°) associé au cisaillement sud-armoricain — décrochement dextre selon une orientation cadomienne dont le rejet horizontal est de l’ordre de 500 km — duquel fait partie le sillon de Bretagne ; au sud de cet axe s'étire une échine discontinue de moles syntectoniques — massifs granitiques de Trégunc, Pont-l'Abbé, Port-Louis - Ploemeur, Glénan - Quiberon - Houat - Hœdic - Guérande - Le Croisic, Saint-Brévin, Noirmoutier - La Roche-sur-Yon — allongés en direction sud-armoricaine dont le parallélisme avec le cisaillement sud-armoricain incite à penser à l'influence indirecte d'une contrainte linéamentaire. L'émersion actuelle du ruban de moles syntectoniques trouve son origine dans le fonctionnement de failles hercyniennes de direction WNW-ESE et qui correspondent à des rejeux tectoniques tertiaires du vieux socle, contrecoup de l'ouverture, toujours en cours, de l'océan Atlantique, rifting qui a réactivé le relief armoricain, la tectonique compressive pyrénéenne et alpine finalisant ce rajeunissement du relief par le processus de flambage lithosphérique de grande longueur d'onde.
Ces granites intrusifs, datés de 320 Ma, correspondant dans la région au sillon de Guérande et à la crête rocheuse du Croisic au Pouliguen — « Grande-Côte » précédant les trois îlots granitiques et gneissiques du Croisic, de Batz et du Pouliguen soudés par des atterrissements et des dunes —, sont produits par fusion de métasédiments avec des taux de fusion faibles, probablement en relation avec des processus de relaxation thermique.
Au-delà de la « Grande-Côte » s'étend une partie plus basse, qui correspond à une gouttière tectonique et qui s'enfonce doucement au-dessous du niveau de la mer. À la fin du Paléozoïque, s'est en effet développée une tectonique cassante et post-orogénèse varisque qui a initié la fragmentation et la dislocation du socle induré hercynien, composé de granites et de roches métamorphiques souvent plissées en anticlinaux et synclinaux. Cette tectonique induit l'individualisation de blocs basculés orientés nord-ouest - sud-est et a un rôle structurant dans la morphologie des côtes et des chaussées de la région.
L'arrière-pays (rade du Croisic et baie du Pouliguen) est affecté par deux abrupts de failles de direction nord-ouest - sud-est qui déterminent cette gouttière à l'intersection de deux blocs basculés, cette dépression étant partiellement comblée par les sédiments de la transgression flandrienne.
Géomorphologie et géologie.
La Baule-Escoublac fait partie de la ceinture de leucogranites associée au décrochement sud-armoricain.
Les structures de déformation de la chaîne hercynienne.
Géomorphologie et géologie simplifiée.
Les dunes
Au cours de la transgression flandrienne, deux cordons littoraux sableux se forment dans les régions de Pen-Bron et de La Baule-Escoublac, constituant un double tombolo, accumulation de sable alimentée par les apports de sédiments venant de l'estuaire de la Loire et l'estuaire de la Vilaine. Cette accumulation rattache l'île de Batz à celle du Croisic et relie cette presqu'île au Pouliguen par l'intermédiaire du cordon dunaire baulois, flèche littorale de 8 stricto sensu, l'océan pénétrant par l'étier du Pouliguen, et à hauteur du Croisic par des bras de mer dans les traicts du Croisic. Les étapes flandriennes de la formation de ce tombolo double inachevé ne sont pas connues
Les dunes semblent être postérieures à l’Antiquité, envahissant les marais côtiers dans une progression d’ouest en est.
La dune de la forêt d'Escoublac est plus éloignée du rivage et atteint l'altitude de 55 mètres, point culminant de la commune. C'est cette dune qui à la fin du , ainsi qu'une partie du sillon de Guérande (jusqu'à la route de la Jo). Le nouveau village d’Escoublac s’est déplacé de près d’un kilomètre vers l’intérieur des terres en 1779. La partie dunaire et les marécages sont alors exploités de façon extensive en vaine pâture.
La dune du Guézy s'élève derrière celle de Mazy jusqu'à une altitude de 25 mètres et se raccorde au sillon de Guérande vers la route de Nérac.
Entre ces deux dunes coule le ruisseau de Mazy, qui, sur le littoral, marque la limite entre La Baule et Pornichet.
Formation et évolution des dunes d'Escoublac.
Le double tombolo du bassin de Guérande.
Extrait de la carte de Cassini (XVIIIe siècle) sur lequel figurent l’actuel village d’Escoublac et la mention « Vieux Bourg ».
Les différents villages d'Escoublac.
Le sillon de Guérande
La section Guérande-La Baule-Escoublac correspond à la partie centrale du coteau de Guérande soulignée par un escarpement de faille.
La ligne de faille rectiligne s’étend de Saint-Nazaire — pointe de Chemoulin — à Piriac-sur-Mer — pointe du Castelli ; elle est parallèle au sillon de Bretagne au nord-est — et de même origine que ce dernier — et à la côte de la presqu'île du Croisic au sud. Cet ensemble de reliefs parallèles est une réactivation d'accidents tectoniques anciens, mis en place au cours de l'orogénèse hercynienne, liée à l’ouverture de l’océan Atlantique et du golfe de Gascogne au cours des derniers millions d'années et consécutive à l’ouverture de l’océan Atlantique et du golfe de Gascogne.
Le sillon borde un bloc basculé dont la partie basse s’enfonce sous les marais du Mès et ceux de la Brière ; le bloc est penché vers le nord-nord-est constituant le plateau de Guérande.
L'altitude passe ici brusquement de 10 mètres à 40 - 60 mètres.
La Baule s'intègre donc dans ce relief en marches d'escalier, la commune correspondant à une marche moins haute, ce qui a favorisé la formation de l'un des massifs dunaires les plus élevés de France et le plus haut du Massif armoricain, culminant à 55 .
Hydrographie
Le réseau hydrographique, peu dense, se limite à quelques ruisseaux. Il résulte de la structure géologique et des formes de relief particulières du territoire. Du métamorphisme peu perméable de la zone nord résultent des cours d’eau réactifs aux pluies et des échanges rapides de matières vers les espaces littoraux ou humides — dont font partie les marais de Guérande. En fort contraste, la partie dunaire est très perméable et constitue une aire de transition entre la nappe phréatique et les eaux marines. Si l’influence des marées sur le niveau des nappes demeure faible dans la partie médiane de la zone dunaire, le suivi piézométrique mis en place depuis 2003 montre des variations saisonnières importantes dans le secteur de Prémare.
Parmi les cours d’eau permanents identifiés sur le territoire de la commune, le Mazy et la Torre rejoignent tous les deux l’océan. Le Mazy marque la limite est de la commune avec Pornichet ; il est souterrain dans son cours inférieur, du fait de l’urbanisation du secteur, et débouche sur la plage par une buse de gros calibre. Le lieu-dit des Écluses — délimité par les avenues Boucher et Bazin — rappelle qu’avant l’ensablement du , avaient construit un moulin à marée à cet endroit.
La Torre traverse les coteaux escoublacais et la forêt, devient souterraine, puis réapparaît aux abords du quartier des Rochers avant de rejoindre l’étier.
La Jubine est un cours d’eau qui pénètre le territoire par le nord, en provenance de Saint-André-des-Eaux sur quelques centaines de mètres,.
Des talwegs naturels ou artificiels drainent également le territoire de la commune de façon temporaire. Il s’agit en particulier des talwegs de Villeneuve-Beslon à l'ouest, de la Jubine au nord — qui alimente le lac de Rézac — et de Pont Saillant au sud-est.
Ces rus et talwegs traversent des zones d’eau stagnante, mares ou prairies humides.
Climat
Article détaillé : Climat de la Loire-Atlantique.
La station météorologique la plus proche est, depuis 1994, celle du village de Saillé, sur le territoire de la commune de Guérande, jouxtant celui de La Baule-Escoublac.
Le climat dont jouit la commune est de type océanique, pluvieux et doux, engendré par la proximité de l'océan Atlantique dont la pénétration est favorisée par la présence de l'estuaire de la Loire et l'absence de relief important, ; l’anticyclone des Açores repousse en été vers le nord les dépressions, caractérisées par des vents froids et des fortes pluies ; l’hiver il tempère le refroidissement.
La moyenne annuelle des températures relevées à Saillé depuis 1994 est de 12,8 — et les 18,5 °C de juin à août. Ces températures résultent de minima essentiellement nocturnes et de maxima principalement diurnes.
L'amplitude minimale — écart entre températures minimales et maximales — a été enregistrée en janvier avec 4,5 .
Les relevés effectués depuis 1994 dans la région de Guérande montrent que le nombre de jours avec une température sous abri excédant 30 . De même en hiver, la station de Saillé n'a enregistré que 17,3 jours de gel contre 32 jours à Nantes.
Le record absolu de température de la station a été enregistré le avec 36,6 . La station bénéficie d’un ensoleillement proche de 2 000 heures par an, avec près de 300 heures en juillet.
Les vents dominants s'inscrivent dans le quartier ouest - sud-ouest, avec une nette prédominance des vents d'ouest moyens — de 16 à 29 km/h — associés à de fortes perturbations et, l'été, à des brises de mer ; provoquées par les fortes variations thermiques estivales, elles peuvent atteindre près de 60 . Lors des tempêtes, les vents peuvent dépasser les 100 km/h. Ils sont un élément catalyseur de la formation de la houle ; celle-ci, lors de marées hautes et d’épisodes de pluies fortes peut être à l’origine d’inondations marines localisées.
La pluviométrie relevée révèle un niveau annuel de près de 800 , inférieur aux 896 mm d'Herbignac, localité située à moins de 25 km et même aux de 838 mm de Nantes.
La faible pluviométrie estivale justifie l'implantation salicole dans la région. En effet, le nombre de jours de pluie — caractérisant les jours recevant plus d'un millimètre de pluie — est de 108 par an. Statistiquement, il ne pleut que 4,7 fois au mois de juin. La fréquence mensuelle augmente faiblement jusqu'au mois de septembre. Les records journaliers varient de moins de 20 .
Statistiques 1981-2010 et records Guérande (44) Indicatif : 44069002, alt : 4m, 47° 17′ 30″ N, 2° 25′ 48″ O
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
4,5
4,8
6,2
8
11,3
13,9
15,7
15,6
13,4
11,4
7,6
4,5
9,8
Température moyenne (°C)
6,8
7,4
9,2
11,3
14,6
17,4
18,9
19,1
17,1
14,2
10,2
7
12,8
Température maximale moyenne (°C)
9,1
10
12,2
14,6
17,9
20,9
22,2
22,6
20,9
17
12,8
9,5
15,8
Record de froid (°C) date du record
−10,3 02.1997
−6,5 11.2012
−6 01.2005
−0,4 04.1996
2,8 14.1995
6,9 01.2006
9,9 09.1996
9,2 28.1998
5,8 29.2007
−0,8 29.1997
−4,4 22.1998
−7,5 29.1996
−10,3 1997
Record de chaleur (°C) date du record
15,5 24.2016
19,1 27.2019
23,2 19.2005
26,3 07.2011
29,9 26.2017
36,6 27.2019
35,5 23.2019
36,6 09.2003
32,4 03.2005
26,9 01.2011
20,9 01.2015
15,6 01.2011
36,6 2019
Précipitations (mm)
72,9
54,2
50,8
50,1
47
24,4
36
35,7
48,5
71,2
85,4
78,4
654,6
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm
11,4
9,1
8,5
9,4
8,8
4,9
6,2
6,4
6,9
11
12,9
12,5
108
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm
5,1
4,3
3,3
3,4
3
1,8
2,4
2,8
3,1
4,6
6,5
5,4
45,7
Source : [MétéoFrance] « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base
Pour la Baule-Escoublac les mois les plus froids vont de décembre à février avec une température avoisinant les 5 mm en juin à 79,8 mm en octobre.
Paysages
La plage
La plage, que la ville partage avec les communes de Pornichet et du Pouliguen — l'anse qu'elle borde porte d’ailleurs le nom de « baie du Pouliguen » — mesure plus de huit kilomètres ; elle est souvent revendiquée localement comme étant « la plus belle plage d’Europe ». Elle borde les quartiers de La Baule-les-Pins, La Baule-Centre et Casino-Benoît. D’est en ouest, c’est-à-dire de Pornichet au Pouliguen, on rencontre successivement la plage de la Grande Jument — elle fait suite à la plage de la Petite Jument, située à Pornichet —, la plage de La Baule et enfin la plage Benoît. L’estran de cette zone recèle de grandes quantités de coques.
L’île des Évens se détache sur l’horizon à 4 km au nord de la plage. Il s’agit d’un récif peu élevé au-dessus des eaux à marée haute, qui possède une plage de sable et qui a la forme grossière d'un triangle.
La baie du Pouliguen à La Baule-Escoublac.
La plage vue du casino de La Baule.
Les Évens.
Baigneurs sur la plage.
Chevaux sur la plage.
Parc éolien en mer
Le projet de construction d’un parc éolien de 80 turbines — d'une capacité unitaire de 6 MW, soit une puissance totale de 480 MW —, appelé parc éolien en mer de Saint-Nazaire, s'étend sur une zone de 78 Croisic, de La Baule-Escoublac et du Pouliguen. Il fait partie d'un plan éolien régional, initié en 2011 dans le cadre d'un appel d’offres lancé par le gouvernement français, avec ceux de Fécamp (Seine-Maritime) et de Courseulles-sur-Mer (Calvados). Le projet, dont la mise en service est initialement programmée à partir de 2018, est autorisé par le préfet de la Loire-Atlantique le , puis soumis à une enquête publique du au . L’association de défense de l’environnement DECOS émet un avis favorable sous réserves en . Peu après, en , trois autres associations de défense de l'environnement — Pro.si.mar de Pornichet, GRSB de La Baule-Escoublac et Aspen du Pouliguen — déposent un recours contre le projet. Un premier jugement de la cour administrative d’appel de Nantes de rejette la requête des opposants et valide le projet porté par EDF Renouvelables. Un nouveau recours est rejeté en . La mise en service du projet éolien est alors prévue en 2021 ou 2022. En 2022, le parc est finalement inauguré par Emmanuel Macron et devient pleinement opérationnel.
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Toponymie
Le nom de la commune : d'Escoublac à La Baule-Escoublac
La commune a porté successivement les noms d'« Escoublac », puis d'« Escoublac-La Baule » à partir de 1925, enfin de « La Baule-Escoublac » à partir de 1962.
Dès la fin du siècle, « La Baule » est le nom le plus connu de la station balnéaire d'Escoublac : en effet, les estivants y arrivant à Escoublac descendent dans une gare nommée « Gare de la Baule » (le lieudit où elle a été construite), ce qui a très vite occulté le nom d'Escoublac pour la plupart des touristes.
Le
Le 13 novembre 1961, le conseil municipal décide à une faible majorité de remplacer « Escoublac-la-Baule » par « La Baule-Escoublac », décision entérinée par décret du gouvernement le 16 mai 1962,.
Noms breton et gallo
La presqu'île de Guérande a longtemps fait partie de la zone d'extension de la langue bretonne. On parlait encore breton à Escoublac en 1073 et beaucoup plus tard à Batz-sur-Mer. Après le recul du breton, les habitants parlent couramment un dialecte de langue d'oïl spécifique, le gallo.
Le nom de la commune en breton (dialecte vannetais) est Ar Baol-Skoubleg, attesté à la fin du XXe siècle. En gallo, le nom de la commune est attesté sous la forme Ecoubllâ (écriture ABCD) ou Écoubiâ (écriture MOGA) et se prononce [].
Escoublac
« Escoublac » est le nom de la paroisse avant de devenir celui de la commune en 1790.
La plus ancienne attestation de ce nom remonte à 1050 dans un document en latin : de Scublaco, Escoplac en 1073 et Escoublac dès 1287.
D'après Charles Rostaing, Il s'agirait d'une formation toponymique gauloise en -(i)acum, dont le premier élément Scubl- / Escopl- représente le nom de personne gaulois Scopilus, bien que la forme la plus ancienne Scublaco renvoie directement au nom de personne gaulois Scublius (attesté à la Graufesenque), surnom basé sur celui du milan en celtique (ancien breton scubl, breton skoul « milan », vieux cornique scoul), de cette racine sont issus le français écoufle (anciennement escoufle) et le provençal escofla. L'explication par l'ancien breton scubl (breton vannetais skoufl) « buse » ou « milan » peut convenir aussi, bien que le suffixe -(i)acum soit d'origine indigène. Il existe plusieurs homonymes dans des départements étrangers à la Bretagne, dont Écublé (Eure-et-Loir, Escublé vers 1250) et Écublei (Orne, Escublaio au , dont la terminaison -é / -ei représente le suffixe -(i)acum dans son évolution typique de l'ouest du domaine d'oïl. Le suffixe -(i)acum n'est pas passé à -é (anciennement -ei) dans la région tout comme dans la partie orientale de la Bretagne, en raison de l'influence de la langue bretonne.
L'étymologie « Ecclesia Episcopi Lacus quam lingua britannica Escoplac uocant », c'est-à-dire « l'église du lac de l'évêque, qu'en langue bretonne on appelle Escoplac » est sans doute une fantaisie de clerc, le toponyme aurait été compris Escop-lac par les Bretonnants. Cette étymologie populaire n'est pas reprise dans le nom breton moderne de la commune Skoubleg qui renvoie directement au nom gaulois (le suffixe -acum < gaulois -acon, tout comme le suffixe vieux breton -oc > breton -ec > -eg, remontent tous deux au celtique commun *-āko-).
Il faut néanmoins noter que « terres de l’évêque » pourrait faire allusion à Bernard, natif d’Escoublac, devenu évêque au Marie Madeleine, édifiée dans un ravin de Mazy. Mais il s'agit là d'une coïncidence, sans rapport avec l'étymologie du lieu. La forme Escoplac est isolée et les formes régulières sont du type Escoblac, Escoublac avec un [b] étymologique.
La Baule-Escoublac possède un nom en breton Ar Baol-Skoubleg, et en gallo, la langue d'oïl locale : La Baull-Escóblac (écriture ELG).
La Baule
Les avis sont partagés sur l’étymologie du toponyme et sur son sens.
Selon Dauzat et Rostaing, le toponyme provient du verbe bauler, « hurler en parlant du vent ».
Le dictionnaire d’André Pégorier, s’appuyant sur le dictionnaire breton-français de Roparz Hemon, donne quant à lui « dune » comme signification du toponyme.
À son tour, Gildas Buron désigne du terme baule la zone située entre le niveau moyen des hautes mer et celui plus haut des marées de vives-eaux ; ce sont ces prairies maritimes qui sont travaillées par les paludiers pour « construire » les salines. Il retient que baule est d'origine gauloise, provenant de balua, mot qui désigne une hauteur. Cette acception est connue, selon Buron, en Bretagne méridionale ainsi qu’à Noirmoutier.
Le terme est donc ancien et est utilisé comme un substantif : les « grandes baules du Poulliguen » sont, en 1629, laissées en pâture aux vaches, brebis et autres bestiaux des « habitants du […] port du Poulliguen et du bourg de Saillé ».
Les délibérations du conseil municipal ont, de façon constante depuis la première mention le 29 octobre 1826 — « pour les baules qui sont bien à nous » — utilisé la graphie baule.
Microtoponymie
Elle est à la fois française (La Bosse, La Saudraie, etc.) et bretonne (Trevenan, Trologo, etc.).
On trouve plusieurs toponymes en « -(i)ac » (cf. Assérac, Herbignac, Missillac), qui marquent l'influence du breton sur des termes anciens qui, en français, ont perdu la consonne finale (toponymes en -é ou -i). Le même phénomène se rencontre dans les pays de langue d'oc (Blagnac, Marciac, Vic-Fezensac) : ainsi Nérac, qui est une ville du Lot-et-Garonne, est aussi un lieudit de La Baule, situé dans le quartier du Guézy, où « Nérac » apparaît aujourd'hui dans l'odonyme « route de Nérac ». En revanche, il existe un lieudit Lesnerac, correspondant à un manoir : l'élément préfixé les- indique en effet en breton une demeure seigneuriale située près du lieudit indiqué.
En ce qui concerne le lieudit Trologo, tro vient mot breton treo, « vallée » en breton de Batz-sur-Mer (KLT : traoñ, vannetais : teno). On retrouve cet élément toponymique dans le nom des lieudits Tromartin et Troffigué à Guérande ou Kerantrou (le hameau de la vallée) au Pouliguen.
On trouve de nombreux toponymes formés avec le mot breton ker (Ker Durand, Ker Quessaud, Ker Rivaud — ou Kerivaud —, la Querdouda, Kernias), qui correspond ici au sens de « hameau », voire « ferme », alors qu'en breton moderne, ker signifie « ville » (kreis ker : « centre-ville »). On peut le rapprocher de l'élément « La Ville-ès », qu'on trouve à Saint-Nazaire (La Ville-ès-Martin) ou à Pornichet (La Ville-ès-Babin, La Ville-ès-Blais).
On trouve aussi des toponymes français : « l'île » (par exemple, l'Isle de l’Hervio, l'Île du Bourg, à Escoublac), « le parc » (le Parc Nicol à Bréderac, le Parc Neuf à Escoublac).
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Histoire
Préhistoire
Des vestiges archéologiques ont été mis au jour sur le territoire de la commune et sont répertoriés par le service régional de l'archéologie de la direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire.
Les traces d'occupation les plus anciennes proviennent du Paléolithique moyen, c'est-à-dire dans une période s'étendant de −300 000 ans à −30 000 ans av. J.-C. Elles sont situées le long de la D 213, à l'extrême nord-ouest du territoire, au lieu-dit « La Métairie de Villeneuve ». Le dolmen de Tréveday — au nord du site précédent — et des traces d'occupation du lieu-dit « Les Morlaines » datent du Néolithique, −5 000 ans av. J.-C.
« La Métairie de Villeneuve » présente également des vestiges d'occupation datant du Néolithique final, soit −3 300 ans av. J.-C.
La période du Bronze moyen est représentée par un fossé au lieu-dit « Kerivaud » et par des traces d'occupation au « Menigo » (partie centrale de la commune).
Aux « Morlaines » encore, habitat et production de sel ont laissé des vestiges datant de La Tène, soit −450 ans à −25 ans av. J.-C.
Des fouilles archéologiques, conduites par l'Institut national de recherches archéologiques préventives et en cours en 2021, mettent en évidence une occupation gauloise dense sur 10 à 20ha. Il pourrait s'agir d'une importante agglomération occupée entre le .
Antiquité
Des vestiges de l'âge du fer ont été retrouvés lors de fouilles préventives en 2021, le long de la route du Quesquello, sur les lieux d'un futur lotissement.
Des vestiges de la période gallo-romaine, dont certains datés du Haut-Empire romain, ont été découverts au cimetière paysager Bel-Air, au lieu-dit « La Ville Massonnet » et à celui des « Voilées » sous forme d'habitat et d'enclos.
Les dunes sont apparues postérieurement à l'époque antique. Elles ont envahi les anciens marais côtiers, en progressant d'ouest en est, atteignant à la fin du poste d’observation sur une côte moins ensablée qu’au Moyen Âge.
Moyen Âge
Escoublac
Un espace fortifié datant du Moyen Âge central a été mis au jour dans le bois d'Escoublac. Le prieuré de Saint-Louis a, d'autre part, été fondé par des moines bénédictins, près du lieu-dit Le Guézy, vers l’an 800.
En 1050, l'évêque de Nantes fait appel à des moines de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil pour assister la population d'Escoublac et fonder un prieuré, avec cette clause : « que les religieux devraient pourvoir de bénéfices les quatre fils du recteur ». Sous l'épiscopat de de Cornouaille, une charte établie à Chantenay, datée de 1073, confirme cette disposition. Les moines construisent alors un petit monastère placé sous le vocable de Saint-Pierre et une église. La paroisse est d’abord dédiée à saint André.
De 1148 à 1184, Escoublac donne deux évêques successifs à Nantes : Bernard, évêque de 1148 à 1169, et son neveu Robert, évêque de 1170 à 1184.
Escoublac est d’abord la propriété des évêques de Nantes ; elle passe ensuite sous le pouvoir des seigneurs de Lesnerac, qui possèdent au Moyen Âge les terres situées d’est en ouest entre la Brière et la mer et du nord au sud, entre le Pouliguen moderne et l’étier de Pornichet.
En 1350, le premier bourg d’Escoublac rassemble 300 habitants solvables — 122 feux ; ce nombre approche les 1 500 âmes en 1426 — 164 feux,.
La foire de saint Servais est connue, avec la foire du lundi de l’Assomption et celle de saint Georges, depuis 1441 à Escoublac. Elle a persisté jusqu’en 1914, sous le nom de « foire aux chapeaux de paille ».
Un événement encore à identifier survient en 1450, entraînant la diminution du nombre d’habitants de près de 500 âmes ; cette catastrophe, si tant est qu’elle soit réellement survenue, pourrait être la conséquence d'un raz-de-marée, mais également d'un épisode de la guerre de Cent Ans ou de la peste. Une partie des survivants, ceux qui ne se seraient pas réfugiés autour du prieuré bénédictin Saint-Pierre, auraient fondé le village du Pouliguen avec des Guérandais.
Le premier bourg d’Escoublac est complètement abandonné en 1527.
Le deuxième bourg d’Escoublac se développe aux alentours du prieuré Saint-Pierre, dans l'actuelle forêt d’Escoublac, où les habitants construisent bientôt l’église Notre-Dame-la-Blanche.
Les digues, appelées « turcies » semblent, au début du .
Les seigneurs d’Escoublac
La châtellenie d’Escoublac semble avoir été érigée au . Elle appartient à Auffroy d'Escoublac en 1070 et à Robert de Lesnerac en 1388. Elle passe à la famille de Goyon à la fin du Matignon.
Selon Alain Gallicé, « le territoire d’Escoublac présente deux seigneuries pourvues d’une haute justice : Escoublac et Trévecar. Escoublac dispose d’une justice à quatre potz, centrée autour de l'herbregement d’Escoublac et du bourg, elle est possessionnée en salines. Brantonet en est une prévôté fieffée. Le 20 novembre 1427, il est recensé 78 feux contribuants pour la seigneurie d’Escoublac, 30 pour Trèvecar, alors que 49 sont du duc et 7 de l’évêque ».
En 1423, la châtellenie appartient à Lancelot de Goyon, frère du précédent. Prisonnier des Anglais, il en est libéré grâce au versement d'une rançon de 1 800 écus d'or rendue possible par le rachat de la châtellenie par Pierre de L'Hôpital sur la demande de .
La famille de L'Hôpital conserve la seigneurie jusqu’en 1553, François de l'Hospital succédant à Pierre en 1470. Viennent ensuite Poncet de l'Hospital, Christophe de l'Hospital puis Gilles de l'Hospital en 1500. Ce dernier échange alors la châtellenie d’Escoublac contre un domaine près de Carquefou, la Seilleraie, à son cousin Poncet du Dreiseuc — on trouve également Drezuc ou Dreizeuc. La famille du Dreiseuc conserve la seigneurie jusqu’au mariage de Françoise du Dreiseuc avec Gédéon le Pennec, seigneur du Boisjolan. Lorsqu’au famille de Sesmaisons.
Donatien de Sesmaisons, propriétaire du château de Lesnerac de 1804 à 1836, se charge d'une opération de fixation des dunes d’Escoublac et se heurte à une forte résistance des paysans locaux.
Le château actuel existe déjà partiellement en 1460, étant l’ancienne seigneurie de la famille Le Pennec. Il passe ensuite en la possession de la famille Lesnerac puis en celle du comte de Sesmaisons de 1818 à 1836.
Blasons de familles ayant possédé la châtellenie d’Escoublac (sélection)
Famille de Lesnerac.
Famille de Gouyon.
Famille de L'Hôpital.
Famille du Dreiseuc.
Famille de Sesmaisons.
Époque moderne
Le traité d’union de la Bretagne à la France du 13 août 1532 va changer l’ordre établi et la relative sécurité du bourg face aux éléments naturels, l’État se désintéressant progressivement de la gestion du littoral. L’ensablement, sensible sur la côte nord d’Escoublac jusqu’à La Turballe et au sud, jusqu’à Saint-Brévin, progresse irrésistiblement provoquant la disparition de la forêt de Pen-Bron et de quartiers du bourg de Batz (La Govelle).
Une mention de 1541 fait état d’un moulin à vent « tout rompu et tout les environs dudit moulin gaigné o le sable de la mer ». À partir de 1598, à la suite d'une tempête mémorable, l’ensablement du deuxième bourg d’Escoublac devient une menace constante, amplifiée à partir de 1600 par des décisions de déboisement des rives et des îles de la Loire. Les effets du défrichement sont encore aggravés par l’action des troupeaux de moutons qui, pour se nourrir, arrachent les plantes et empêchent la fixation des sables. Les dunes se font plus pressantes et leur progression sous l'action des vents menace les habitations. La tempête de 1751 précipite l’invasion, les dunes atteignant le toit de l’église Notre-Dame-la-Blanche.
Les délibérations du conseil général de la paroisse de Saint-Pierre d’Escoublac, dont les registres consultables s’étalent de 1753 à 1790, reflètent les préoccupations des habitants de la commune. Ainsi le 25 mars 1764, des mesures militaires sont décidées ; il s’agit de l’établissement d'un état des sentiers garde-côte, ainsi que de l’organisation d’un recensement des hommes de 16 à 60 ans susceptibles d’être enrôlés dans la milice garde-côtes. En 1771, des règles du ramassage du goémon sont fixées.
Au cours du . Bien sûr, la progression du phénomène fait partie des préoccupations du conseil de la paroisse. Le 25 juillet 1770, il ordonne à tous les habitants de la paroisse de débarrasser les sables menaçant l’église et d’établir les ouvrages d’art nécessaires à sa protection. Las, les efforts demeurent insuffisants et le 24 juillet 1777, le conseil de paroisse délibère pour la première fois sur le projet de construire une nouvelle église en un autre point de la paroisse.
Le conseil autorise la construction d'une nouvelle église par délibération du 22 janvier 1782. Celle-ci, sous le patronage de saint Pierre, est inaugurée le 4 juin 1786.
Révolution française et Empire
Le . L’élection du premier maire, l'abbé Mathurin Phelippès de Beauregard, se déroule « dans la joie […] et les anciens délibérants du conseil de la paroisse sont élus notables ».
Le 14 novembre 1793, l’officier municipal Julien Denié s’étant étonné de l’absence d’un arbre de la liberté et de l’égalité dans la commune, la municipalité « décide de planter l’arbre de l’égalité [le] vendredi [suivant], sixième jour de la troisième décade du second mois de la deuxième année de la République française Une et Indivisible ».
Comme indiqué précédemment, des travaux de plantation sont entrepris dès 1818 et vont se développer sous le Second Empire ; plus de 700 ha ont été boisés avant la fin du .
Époque contemporaine
En 1876, si la commune qui comprend encore une partie de ce qui va devenir Pornichet recense près de 1 800 habitants, le lieu-dit La Baule ne compte que 11 personnes.
Le développement de la cité balnéaire
Le tourisme balnéaire dans la baie de La Baule est lancé au début des années 1820 par des écrivains-voyageurs attirés par les rivages sauvages aux extrémités de la baie car les pratiques de l'époque romantique privilégient les côtes rocheuses. Ainsi, viennent « prendre les bains de mer » Camille Mellinet, Balzac qui séjourne au Pouliguen et y puise l'inspiration de son roman Béatrix, Gustave Flaubert et Maxime du Camp qui passent par Le Croisic vers 1840.
En 1886, le télégraphe est installé à Escoublac. En 1892, un bureau de poste et télégraphe temporaire, dit « de la Casbah » — bâtiment de style mauresque à l’angle de l’avenue Drevet et de l’esplanade François-André — est ouvert à La Baule, à l’origine durant la saison des bains, de juin à octobre, et en 1895, les appareils télégraphiques d'Escoublac sont transférés temporairement à La Baule durant la saison balnéaire. Le 11 mars 1896 est créée la recette auxiliaire rurale des Postes de la mairie d’Escoublac, succédant au service de poste journalier rural organisé en 1835 et au bureau de distribution de 1872.
En 1903, la recette de la Casbah est érigée en bureau permanent — la recette d’Escoublac demeure auxiliaire — constituant la première cabine téléphonique de la commune. La recette simple des Postes de . Le premier hôtel des Postes se situe à l'emplacement de l’actuel office du tourisme de 1920 à 1936. La nouvelle poste est construite en 1936, avenue de la Gare, sur des plans des architectes Paul-Henri Datessen et Gabriel Guchet,. La poste de La Baule-les-Pins, à l'angle des avenues Sarah-Bernhardt et de la Grande Dune, est l'œuvre de l'architecte Noël Le Maresquier, grand prix de Rome en 1930.
À la fin des 1890, une usine de production d’électricité subvient aux besoins d’éclairage public et aux besoins domestiques de la Société des Dunes et de la Compagnie foncière ; elle est située à l’angle des actuelles avenues Marie-Louise et Pierre-Loti. Une première ligne de transport de vingt mille volts en provenance de Penhoët et une ligne de distribution de cinq mille volts sont autorisées en 1911.
En mars 1930, la commune adhère au syndicat intercommunal d’électrification des écarts de la région de Guérande.
En 1906, Alfred-Frédéric Landier obtient le soutien du conseil municipal et du préfet pour l’établissement d'une usine de production de gaz ; la société anonyme Compagnie bauloise du gaz qu’il a créée jouit à partir du . La durée de l’éclairage dépend alors des saisons et de la fréquentation touristique ; ainsi, d’octobre à janvier l’éclairage est assuré de 17 . Le 5 décembre 1942, les Compagnies réunies du gaz et de l’électricité absorbent la Compagnie bauloise du gaz, et le gaz provient alors de Saint-Nazaire.
La mise en tourisme de La Baule est relativement tardive. Dans les années 1920, la croissance de la commune connaît une accélération et la fonction touristique est confirmée. Elle se développe dans les années 1930 avec 4 000 villas (beaucoup en style anglo-normand alors en vogue), 70 hôtels, 30 pensions de famille qui correspondent à l'époque du grand essor de tourisme balnéaire, celle où la ville fréquentée par les bourgeois et les aristocrates affirme sa suprématie en presqu'île guérandaise grâce à l'action conjuguée de François André (l'homme des casinos de France qui implante palaces, casinos et boutiques de luxe), et des deux maires André Pavie et Louis Lajarrige qui développent les lotissements balnéaires.
Par décision du conseil municipal du 20 juin 1937 naît le camping-caravaning municipal, auquel conduit l’allée de Diane.
Station balnéaire fréquentée par les stars dans les années 1950 et 1960, elle s'adapte au tourisme de masse individualisé dans les années 1970 qui voient des barres fonctionnelles se dresser à la place des villas. En lien avec la mise en place de la loi Littoral, l'artificialisation de front de mer se ralentit entre 1985 et 1999.
En 1986, l'électrification de la voie ferrée jusqu'au Croisic est réalisée. Depuis le 24 septembre 1989, le TGV Atlantique permet de relier La Baule à Paris en près de trois heures,.
En 1990, le président François Mitterrand prononce à La Baule un célèbre discours, dit « discours de La Baule », où il invite les pays d'Afrique à lancer un processus de démocratisation dans le contexte de la fin de la guerre froide.
Depuis les années 1990, la commune rompt avec ce modèle touristique et entre dans le post-tourisme qui se caractérise par un recul de l'hébergement marchand et une augmentation de la population résidentielle, pour une large part des personnes âgées.
La Première Guerre mondiale
En juin 1917, l'escadrille côtière 484, dite « La Baule-Escoublac », est stationnée sur l'aérodrome d'Escoublac sous le commandement du capitaine Lallemand ; ses ordres sont de protéger les convois navals entrant et sortant de Saint-Nazaire. Elle est ensuite basée au Croisic, dont le terrain d'aviation est moins exigu, à partir du île d'Yeu ; elle est dissoute le 31 décembre 1918, sans totaliser de victoire homologuée ou probable. Durant cette même période — second semestre de 1917 — le casino est transformé en hôpital militaire,. Le coût du premier conflit mondial est particulièrement élevé dans la commune : 292 soldats morts à la guerre soit plus de 8 % de la population.
La Seconde Guerre mondiale
Dès la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne, le 3 septembre 1939, la municipalité organise un comité d'accueil des réfugiés, aux côtés du comité de la propriété bâtie. Un service médical à leur intention est créé. Le recensement du 18 septembre 1939 relève 78 réfugiés puis, en janvier 1940, 663 de façon temporaire, puisqu'en décembre 1940, on n’en dénombre plus que 196. Durant cet hiver, La Baule ne désemplit pas, accueillant près de 400 étudiants qui poursuivent leurs études dans la cité balnéaire, ayant fui les universités parisiennes ; une école préparatoire aux concours des grandes écoles est installée dans la villa El Cid,.
Le 21 octobre 1939, la mairie d’Escoublac-la-Baule donne son accord aux autorités militaires pour créer un cimetière anglais à La Ville-Halgand. En 1943, 255 tombes y sont recensées, dont celles de nombre de naufragés du RMS Lancastria, paquebot transatlantique britannique coulé le 17 juin 1940 devant Saint-Nazaire.
C’est le 23 juin 1940 que les premiers soldats allemands de la 11. Schützen-Brigade pénètrent dans la localité. Les troupes de la 290. Infanterie-Division s’y installent à partir de juillet suivant. Ils vont y demeurer dix mois. Le 24 juin 1940, les Allemands réquisitionnent l’aérodrome d’Escoublac.
Le 13 août 1940, Lluís Companys, nationaliste catalan et président de la généralité de Catalogne, est arrêté par la Gestapo à Escoublac-la-Baule. Interrogé à Paris puis transféré en Espagne, il est fusillé à Barcelone le 15 octobre 1940 de la même année,.
En décembre 1940, le XXV. Armeekorps, sous le commandement du General der Infanterie Karl Ritter von Prager installe son état-major à Escoublac-la-Baule ; ce quartier général y demeure jusqu'en avril 1942. Le Generalleutnant Friedrich-Georg Eberhardt, à la tête de la 38. I.D. (Infanterie Divizione), installe ses quartiers à Escoublac-la-Baule. D'autres unités vont se succéder dans la localité, comme le 9 avril 1943, la 94. I.D. commandée par le General der Artillerie Georg Pfeiffer ou, le 76. I.D. du général Erich Abraham. Du 4 octobre 1943 au 12 février 1944, c'est la 243. I.D. qui s'installe dans la localité. La 275. I.D. lui succède de façon éphémère, le débarquement allié venant de commencer en Normandie.
Entre le 14 et le 20 juin 1942, 52 Juifs sont arrêtés à Escoublac-la-Baule par les Allemands, aidés par la police nationale française ; 32 d’entre eux sont déportés à Auschwitz,.
Le 3 janvier 1943, un combat aérien oppose au-dessus de la localité des chasseurs de la Luftwaffe à des bombardiers américains. L’un de ces derniers est abattu et s’abat à côté de la villa La Grande Dune,.
À la suite du sabotage du train de travailleurs La Baule - Saint-Nazaire, le 19 janvier 1945, ayant entraîné 5 morts et 26 blessés, le maire d'Escoublac-la-Baule, Marcel Rigaud, doit servir chaque jour de bouclier humain, aux côtés de cinq autres notables baulois, à bord de chaque train de cette même liaison .
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, à cause de l'existence de la poche de Saint-Nazaire, l'occupation allemande se prolonge à Escoublac-la-Baule comme dans l'ensemble des localités voisines de l'estuaire durant 9 mois — d'août 1944 au 11 mai 1945 —, la reddition effective de la poche intervenant 3 jours après la capitulation du Troisième Reich.
Le monument aux morts qui fait face à la Poste rappelle les noms de 40 soldats morts durant le second conflit mondial sur les 121 morts recensés entre La Baule et Escoublac,.
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