Champtoceaux
Localisation
Champtoceaux : descriptif
- Champtoceaux
Champtoceaux est une ancienne commune française située dans le département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire, devenue le 15 décembre 2015 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle d'Orée d'Anjou. Située à l'ouest du département, elle s'étend de la Loire au nord, au département de la Loire-Atlantique au sud-ouest.
Géographie
Localisation
Commune du nord des Mauges, Champtoceaux est située à l'ouest du département de Maine-et-Loire, sur la rive gauche de la Loire, à 9 Ancenis, 25 Nantes et 50 Angers.
Les communes limitrophes sont Oudon (au nord de la Loire) et Barbechat (au sud-ouest de Champtoceaux) en Loire-Atlantique, Drain, Saint-Sauveur-de-Landemont et la Varenne en Maine-et-Loire.
Territoire
Le bourg est un petit village qui surplombe la Loire de plusieurs dizaines de mètres. Appartient aussi à la Commune le petit port de la Patache situé en contrebas. Selon le classement établi par l'Insee en 2010, Champtoceaux fait partie de l'aire urbaine de Nantes en tant que couronne d'un grand pôle (cf. communes de Loire-Atlantique).
Voies de communication et transports
Le village est traversé d'ouest en est par la RD751 qui longe la Loire de la porte d'Anjou du périphérique nantais (la route touristique du vignoble dite la Divatte) à Saumur, et, du nord au sud, par la RD751C en provenance d'Oudon (via le pont d'Oudon), prolongée par la RD17, en direction de Saint-Laurent-des-Autels puis Saint-Lambert-du-Lattay.
L'A11, à Ancenis, est à moins de 20 km.
La gare la plus proche est celle d'Oudon, à 4 km.
- IGN, Géoportail Champtoceaux, consulté le 11 mai 2014.
Toponymie
Ses habitants sont appelés les Castrocelsiens.
Héraldique
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Les armes de la commune de Champtoceaux se blasonnent ainsi : |
- Gérard Byron-Cloubard, Le blason des communes de l'Anjou, , 156 ISBN ).
Histoire
Champtoceaux, anciennement Châteauceaux, est l'une des plus importantes forteresses médiévales, avant-garde du pays de France et de l'Anjou durant la guerre de Cent Ans, dressée sur un éperon rocheux dominant la Loire de 70 Bretagne, allié de l'Angleterre. Champtoceaux fait partie des marches de Bretagne-Anjou et de l'évêché de Nantes, sous l'Ancien Régime.
Préhistoire et Antiquité
L’existence de Champtoceaux, ou Châteauceaux, remonte à l'âge de la pierre, comme en témoignent les pierres taillées et polies retrouvées lors de fouilles.
Un oppidum de 8 hectares, Castrum Sellense, s'y établit, mentionné parmi les 25 principaux castra de Gaule par Grégoire de Tours. En bas, le port, Portus selus assure le transport des marchandises.
Moyen Âge
Vers 560, le duc Austrapius est sacré évêque à Châteauceaux, qui devient le siège d'un évêché détaché du diocèse de Poitiers de façon éphémère.
Au Pépin le Bref y rejoint sa femme Bertrade pour les fêtes de Pâques et reçoit les ambassadeurs d'Almanzor, calife de Bagdad.
Châteauceaux qui, jusqu'en 942, dépend du Poitou, passe entre les mains d'Alain Barbetorte, duc de Bretagne et comte de Nantes ; à sa mort, sa femme se remarie avec le comte d'Anjou et Châteauceaux devient l'enjeu de rivalités politiques. Néanmoins, la paroisse reste dépendante du diocèse de Nantes. En 988, Foulque Nerra, comte d'Anjou, autorise la construction de la forteresse de Châteauceaux et rétablit le péage.
Vers le milieu du Jarzé, le gendre d'Orry (en tant que mari de sa fille Adénors) ; Adénors et Thibaud ont une fille, Agnès de Jarzé (mariée à Roger III de Montrevault (du Petit-Montrevault), d'où Payen de Montrevault, sire de Champtoceaux en 1118), et un fils, Geoffroi de Jarzé, dont la fille Narmaise/Warmaise de Jarzé transmet ensuite à son , ; un siècle plus tard, Thibaud II Crespin est dépossédé en 1224 par Louis VIII, au profit de Mauclerc, à cause de son soutien à Jean sans Terre et Henri III d'Angleterre : cependant, l'héritier de Thibaud, Geoffroy des Roches, sera dédommagé par le duc Jean le Roux, le fils de Mauclerc.
Couvrant 30 hectares, entièrement entourée de remparts, la forteresse se compose de trois parties : la ville, dont on voit encore les deux tours d'entrée et le prieuré Saint-Jean ; le bayle (ou basse-cour), pour les écuries, le matériel de guerre… et le château fort avec son pont-levis à double battant, ses deux donjons, le logis seigneurial, la chapelle Saint-Pierre, le puits, la cave voûtée.
Les neuf sièges
Durant trois siècles, la cité est assiégée à neuf reprises.
Geoffroy Plantagenêt (comte d’Anjou), en 1141, puis, en 1173, son fils Henri II Plantagenêt (roi d’Angleterre).
Pierre Mauclerc (duc de Bretagne) est récompensé, en 1224, par le roi de France Louis VIII qui lui offre le territoire de la Remaudière, paroisse dépendante de la baronnie/châtellenie de Châteauceaux.
Saint Louis l'attaque aussi, en 1230 et 1234 (dans sa guerre contre la révolte de Mauclerc) et y réside deux fois, accompagné de sa mère Blanche de Castille et de sa jeune épouse Marguerite de Provence. Finalement, les ducs de Bretagne s'y maintiennent.
Mais la guerre de Succession de Bretagne oppose, de 1341 à 1365 les Penthièvre (Charles de Blois et sa femme Jeanne de Bretagne-Penthièvre, soutenus par le parti français) et les Montfort (Jean de Bretagne puis son fils Jean IV), se disputant la couronne ducale. La forteresse est prise par le parti français en 1341 puis donnée au jeune duc d'Anjou (1339-1384), dont la femme est Marie de Blois-Penthièvre, fille de Charles et Jeanne. Mais après la bataille d'Auray et le traité de Guérande, Jean de Monfort (1339-1399) est reconnu comme seul duc légitime. Le , Charles V octroie alors Loudun au duc d'Anjou, en échange de Châteauceaux qu'il cède au duc de Bretagne. Cependant ce dernier restitue Châteauceaux en 1387 au nouveau duc d'Anjou, Louis II (1377-1417), à condition qu'il rende au duc breton une quittance pour une rente de 2 000 livres tournois écrite jadis par Jeanne de Bretagne, comtesse de Penthièvre. En 1390, Louis II donne Châteauceaux au connétable Olivier V de Clisson (1336-1407) ; puis sa fille cadette Marguerite de Clisson (1372-1441) en hérite, avec Clisson et Montfaucon : or elle avait épousé en 1387 le comte de Penthièvre Jean de Châtillon-Blois, le fils de Jeanne de Bretagne-Penthièvre et de Charles de Blois, et donc l'oncle maternel de Louis II d'Anjou !
Ayant pour but la récupération du duché de Bretagne pour son fils Olivier, la veuve de Jean de Penthièvre, Marguerite de Clisson, dame de Châteauceaux, attire le duc Jean V de Montfort (1389-1442 ; fils de Jean IV) dans un guet-apens en février 1420. Montfort est fait prisonnier puis séquestré dans le donjon du château, dit la tour du Diable. Secouru puis libéré par les barons bretons, sa femme la duchesse Jeanne, et les Anglais alliés aux Bretons, le duc fait assiéger en représailles les châteaux des Penthièvre, dont Châteauceaux lors du siège de mai-juillet 1420 (Marguerite de Clisson doit capituler avec les honneurs le 5 juillet 1420), puis ordonne d'« araser tout […] jusqu'à pleine terre » avec interdiction de rebâtir à l'intérieur de l'enceinte. Les habitants ont trois jours pour déguerpir. Il faut 10 ans de taxes imposées aux Nantais pour anéantir le beau château, Jean V voulant qu'on arrache, jusque dans leurs fondations, les murs de sa prison.
Le village de Châteauceaux est donc un « village déplacé », reconstruit en 1431 au Nouveau-Bourg sur la circonvallation des assiégeants de 1420. La seigneurie est bien sûr confisquée, comme tous les biens des Penthièvre en 1420/1425. Jean V donne la place à son maréchal de Bretagne Berrand de Dinan († 1444), mais René d'Anjou (fils cadet de Louis II) s'empare des revenus seigneuriaux de 1444 à 1474, prétendant ainsi recouvrer les anciens droits des Anjou. Finalement Louis XI, héritier des Anjou par sa mère Marie, met la main sur Champtoceaux... et la restitue aux Penthièvre (Nicole, nièce d'Olivier de Blois-Penthièvre et petite-fille de Margot de Clisson, et son mari Jean de Brosse de Boussac) en 1480.
Toutes ces vicissitudes provoquent, au Parlement de Paris.
Les Brosse-Penthièvre gardent la seigneurie jusqu'après la mi- la confisque pour en doter momentanément son neveu Chabot, René de Brosse étant passé du côté du connétable de Bourbon), puis la cèdent au connétable de Montmorency (1493-1567).
La petite-fille de ce dernier, Charlotte de Montmorency (1594-1650), mère du Grand Condé, transmet Champtoceaux aux princes de Condé par son mariage en 1609 avec Henri II de Condé. Les Condé conserveront la seigneurie jusqu'à la Révolution (Louis-Joseph), et le domaine jusqu'en 1830.
De la fin du Moyen Âge à la guerre de Vendée
Châteauceaux ne joue alors plus aucun rôle politique et le bourg est reconstruit aux portes de l'ancienne ville. La seigneurie passe aux mains du Grand Condé qui essaie, sans succès, de la rattacher au comté de Nantes. Lors de la Révolution, les deux tiers des hommes prennent part à la guerre de Vendée, sous les ordres de Bonchamps ; en 1794, la population subit trois passages des colonnes infernales où 193 personnes périssent, l'église et les habitations sont incendiées.
Du | ]
Au XIXe siècle, la marine est florissante et le Port-Hamelin, devenu la Patache, emploie 150 bateliers. La meunerie, avec ses 11 moulins à vent, emploie 65 personnes.
À la mort du dernier des Condé, en 1830, le domaine est légué au duc d'Aumale, quatrième fils de Louis-Philippe et descendant des Condé par son arrière-grand-mère Louise-Henriette de Bourbon-Conti. Le vainqueur d'Abd el-Kader vient visiter son bien en bateau, puis le vendit à la famille de La Touche.
Pendant la Première Guerre mondiale, 44 habitants perdent la vie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, 10 habitants sont tués.
Les ruines du château fort deviennent un but d'une promenade évocatrice de son passé médiéval. Le Moulin-Pendu, avec ses deux arches ogivales, surplombe la Loire. L’association Les Amis du vieux Châteauceaux propose des balades. Joseph Charbonnier, ancien maire délégué et président de l'association en est l'un des plus fins connaisseurs
En 2014, un projet de fusion de l'ensemble des communes de l'intercommunalité au sein d'une commune nouvelle se dessine. L'ensemble des conseils municipaux se sont prononcés favorablement au projet de cette nouvelle entité entre le . La nouvelle commune serait nommée Orée d'Anjou.
En 2020, trois habitants sont faits Justes parmi les nations par le centre Yad Vashem pour avoir sauvé la vie d'un jeune garçon d'origine juive.
- Robert Favreau, in Histoire du Poitou et des Pays charentais, p. 126.
- « », sur Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, t. Ier, par Célestin Port, 1876-1878 ; mis en ligne par les Archives départementales de Maine-et-Loire
- « », sur L'intégration des Mauges à l'Anjou au XIe siècle, par Teddy Véron, aux Pulim-Presses universitaires de Limoges, 2007
- Archives nationales, P 1340, no 465 (publié par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome X, p. 266, note no 2, Librairie Renouard, Paris 1908.
- H. Moranvillé, ed. Journal de Jean le Fèvre, êvëque de Chartres, Chancelier des Rois de Sicile Louis I et Louis II d'Anjou. Paris : Alphonse Picard, 1887, indique clairement l'histoire de la dispute sur cette quittance. La note de Joseph Vaesen et Étienne Charavay (p. 266, n. 2, citant Archives nationales, P 1339, no 438) indique que le duc devait encore payer les 2 000 livres, mais ils doivent avoir mal compris le document, Jeanne de Penthièvre étant morte depuis trois ans en 1387.
- « De par le roy. Nostre ame et feal, nostre chier et ame cousin le comte de Penthièvre nous a fait dire et remonstrer que, en certaine cause qu'il a pendant en nostre court de Parlement pour raison de la baronnie, terre et seigneurie de Champtoceaux ou pays d'Anjou luy est besoing de soy aider de certaines lectres, tiltres et enseignements estans entre les chartres de nostre tresor a Paris, touchant la chastellenie de Lodun, baillee en recompense par noz predecesseurs au duc d'Anjou au lieu de ladicte baronnie de Champtoceaux… » (Lettre de Louis XI datée aux Montilz-lèz-Tours le 19 avril 1468 et expédiée au parlement de Paris, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome X, p.265-266, Librairie Renouard, Paris 1908).
- Port 1965, p. 637.
- « », sur google.com, (consulté le )
- « », sur ouestfrance.fr, Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- « », sur ouest-france.fr, .
- « », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- La famille Antier et le petit Jean Wagener, Yad Vashem
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